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L'EGLISE DE LOCTUDY

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Procès verbal des réparations, à faire aux choeur et cancel de l’église de Loctudy, du 2 août 1779 et Jours suivants.

L’an 1779, le 2 août, nous messire Mathurin de Keroullas, chevalier du dit nom, seigneur de Torrenroy, y demeurant, trêve du Juch, paroisse de Ploaré, expert nommé de la part du sieur Gabriel Perennou, Nicolas Le Frant et Jeanne Le Coz sa femme, Henry et Marie Cabellic, Yves Hervé et Anne Cabellic, sa femme, héritiers du feu sieur Jean Le Coz, décédé recteur de Loctudy, Jullien Barthelemy David, ingénieur en chef des ponts et chaussées à Quimper, y demeurant, rue des Gentilshommes, paroisse de Saint-Sauveur, expert nommé par noble et discret messire Michel-Jean-Alexandre Laennec de Penticorre, docteur en théologie de la faculté de Paris et membre de la maison et société de Sorbonne, recteur actuel de la dite paroisse de Loctudy, et Allain Duboishardy, avocat à la cour demeurant au dit Quimper, rue Saint-Nicolas, dite paroisse de Saint-Sauveur, tiers nommé d’office, nous sommes, en exécution de sentence rendue le 19 juin dernier de comparent de jurée et prestation de serment, du 22 juillet aussy dernier, et de l’assignation donnée au général de la dite paroisse de Loctudy, le 25 du dit mois de juillet, transportés de nos susdites demeures jusques et dans l’église paroissiale de Loctudy pour, conformément à la dite sentence, procéder à la visite et vérification des choeur et cancel de l’église paroissiale de Loctudy, suivant leur ancienne forme, et constater les réparations y manquantes, en conséquence donner aux parties tous et tels appurements qu’elles requieront.

En l’endroit s’est présenté le dit sieur Le Perennou, assisté de M. Jacques-Félix Calloch, son procureur, lequel sr. Le Perennou en privé et faisant pour ses consorts et cohéritiers, nous ont requis de procéder au devis estimatif des réparations pouvant manquantes aux choeur et cancel de la dite église paroissialle de Loctudy, et d’en constater l’état, suivant leur ancienne forme, et a led. Sr. du Perennou signé avec led. Calloch, son procureur, sous la réservation espresse de tous ses droits. LE PERENNOU. CALLOCH.

S’est aussy présenté ledit sieur Laennec, recteur actuel de la dite paroisse de Loctudy, lequel a requis et prié messieurs les experts de fixer l’étendue et la consistance des choeur et cancel de la dite paroisse de Loctudy et de vérifier les réparations y manquantes avec estimation de leur valeur, en conséquence il demande pour appuré :

1° Qu’il ne paroit auccun choeur dans la dite église, n’y ayant ny chaire, ny stale, ny bancs, mais seulement trois escabots avec un pulpitre, qui peuvent être transportés plus ou moins haut dans la partie orientale de l’église, il avoue cependant avoir vérifié ce matin qu’il y a eu anciennement une poutre traversant du premier pilier du nord à celluy du midy, sur laquelle il paroit qu’il y a eu un crucifix.

2° Que le maître autel, avec les ornements et la niche d’accompagnement, sont en très mauvais état et ne peuvent servir.

3° Que la balustrade fermant le sanctuaire et le séparant du choeur ne peut aussi servir en l’état.

Au surplus il déclare s’en rapporter au tout à l’avis de messieurs les experts et à ce qui sera statué par le siége, ne voulant avoir aucune contestation vis-à-vis des héritiers de son prédécesseur, et a le dit sieur Laennec signé, LAENNEC, Recteur de Loctudy.

Le dit sr. de Perennou, répliquant au plaidé cy-dessus, a dit que les ameublements du choeur n’ont consisté, de tems immémorial, que dans un pupitre et trois bans à acoudoire, sans fermeture, qu’ils sont bons et en état de servir en l’état ; que les autres réparations ne doivent être jugées manquantes que par l’impossibilité de leur existances en l’état, que les héritiers du défunt recteur ne doivent point fournir du neuf où le vieux peut exister, priant en conséquence messieurs les experts de donner pour appuré à qui peut exister des édifices dépendant du coeur et cancel, sauf tous autres dus et droits des dits héritiers, et a signé avec ledit Calloch, son procureur. LE PERENNOU. CALLOCH.

Ledit sieur Laennec, répondant au plaidé cy-dessus, dit que les expressions dudit sieur Perennou sont trop vagues, car il y a lieu de penser qu'il n'y a pas de choeur ou il n’y a point de stalles, d’ailleur si on ne jugeoit des réparations manquantes que par l’impossibilité des choses d’exister en l’état, il seroit inutile de procéder à leur vérification, puisqu’il n’est pas de chose, quelque mauvaise qu’elle soit, qui ne puisse exister en l’état, mais comme les choeur et cancel dont il s’agist ont servis au feu sieur Le Coz, pendant longtems, il est juste que dans les chose qui pourront servir encor quelque tems ses héritier suportent l’usage qu’il en a fait jusqu’à présent, et a ledit sieur Laennec signé, sous la réservation de tous ses droits, LAENNEC, Recteur de Loctudy.

Ajoutant ledit sieur Laennec que, suivant la notoriété publique, on ne doit pas douter qu’il y a eu anciennement un choeur formé avec des stalles et banc attachés, puisqu’il est constant qu’anciennement il y a eu en ladite église une collégiale composée d’un certain nombre de chanoine, dont chacun devoit avoir sa stalle ou banc, et a signé, sous les réservations, LAENNEC, Recteur de Loctudy.

Se sont aussy présentés André-Louis le Pape et Pierre Toulmont, députés nommés par le général de la paroisse de Loctudy, suivant dellibération du 25 juillet dernier, pour assister au nom du général à notre présent procès-verbal, et Guillaume Perron, procureur des vieu ? de la dite paroisse, en la personne duquel a été assigné le dit général, lesquels, pour et au nom dudit général, ont déclarés se referer à notre avis et au jugement du siège pour l’étendue à donner auxdits choeur et cancel, et ont signés, Guillaume PEZRON. André-Louis LEPAPE. Pierre TOULEMONT.

Ledit sieur le Perennou, en privé et aux qualités, assisté du même Calloch, son procureur, a requis qu’il soit donné pour appuré : 1° qu’au second pilier du coeur, du côsté de la sacristie, il y a une placque de cuivre portant qu’il a existé une grande voute dudit pilier au premier du même costé, avec une pierre tombale et un grand banc à son costé, en dedans du choeur ; 2° qu’entre les quatre piliers du choeur il y a quatre tombes armoriées ; 3° qu’à chaque costé du cheur, entre les quatre piliers, il y a deux grands bans, et a signé, sous la réservation de tous ses droits, LE PERENNOU. CALLOCH.

Arrêté sous nos seings lesd. jour et an que devant. DUBOISHARDY. DAVID. Le Chevalier de KEROULLAS.

Et avenu le jour 3 août et après avoir pris lecture des plaidé cy-dessus, nous sommes passé à la description de ce qui forme les choeur et cancel de la dite église paroissiale de Loctudy. Disons qu’il est composé par deux arcades de chaque côté supportées par 6 gros piliers, ensuite d’un cul de lampe circulaire, formé par 4 colonnes, supportant 5 petites arcades, le tout faisant 40 pieds de longueur extérieure sur 22 pieds, 6 pouces, de largeur aussy extérieure, ce qui forme de largeur intérieure 16 pieds, 10 pouces, en dedans de ses murs dont 22 pieds, 6 pouces, à prendre de la limite séparant la nef du choeur jusqu’à la balustrade du sanctuaire et le surplus pour ledit sanctuaire l’applacement de l’autel et le caveau, qui se trouve au derrière, servant actuellement à la fabrice pour le dépôt de son coffrefort. Avons vu qu’il règne sur les côtés et au pourtour des bas-côtés, dont partie voutée en arc de cloître, avec des chapelles circulaires, le tout à la charge des habitants, étants séparés des choeur et cancels bien distinctement par des arcades en pierres de taille, sans cloture, ny grillage, de la nef au choeur. Les dépendances actuelles des dits chœur et cancel sont une balustrade d’appuy en bois, séparant le choeur du sanctaire, de l’autel et de ses accompagnements, de 3 escabeaux et d’un pulpitre, le tout ainsy qu’il est describé au plan cy joint dont les parties à la charge du décimateur sont ponctuées en petits points et lavées en couleur rouge, le surplus resté blanc et les murs hachés et lavés en couleur noire. Nous sommes passés en suite à l’examen des murs et piliers et arcades desdits choeur et cancel, les avons trouvé dans leur applomb et en bon état, qu’ils seront seulement à blanchir pour plus de propreté, ce que nous estimons la somme de vingt-six livres, cy 26 1. 0 s. 0 d.

Examiné ensuite le pavé du sol du chœur, lequel est pavé en grandes pierres de tailles, dont partie pierres tombales, disons en avoir vu plusieurs qui ne sont point à leur niveau, à recaler et garnir en chaux, ainsy que les rejointements du surplus desdites pierres, afin de mettre le tout en bon état, ce que nous estimons la somme de huit livres, cy.... 8 livres 0 sols 0 deniers.

Le tard survenu, avons remis la continuation à demain 4 août, sous nos seings les dits jour et an que devant.

Le Chevalier de KEROULAS. DAVID. DUBOISHARDY.

Avenu ce jour 4 août, avons continué nos opérations comme suit. Le sieur Laënnec, père, pour ledit sieur recteur son fils, répliquant au dernier plaidé des hérités du sieur Le Coz, ne contestera pas l’existante de la placque en cuivre, bu plutôt en airain, attachée au second pillier au nord du choeur, mais il prie messieurs les experts de transcrire litéralement dans leur procès verbal l’inscription qui se trouve sur cette plaque ; il ne contestera pas non plus qu’il y a des tombes armoiriées dans le choeur, et au lieu de quatre il luy paroit qu’il y en a huit, mais il soutient qu’elles sont à ras de terre et n’ont conséquement point pu empêcher qu’il y ait eu un choeur formé avec ses stalles ou bancs à accoudoire ; il en est de même des deux bancs qui sont de chaque côté du choeur, l’un dit appartenir à la maison de Kervereguen et l’autre à la maison de Kerasan, mais ces bancs n’ont pas pu aussy empêcher qu’il y ait eu un choeur tel qu’on t’a dit cy-dessus, car enfin ledit sieur Laënnec persiste à soutenir qu’un choeur ne consiste pas seulement dans son emplacement, sa couverture et les murs qui le cerne, il faut encor qu’il y ait des stalles pour la commodité des prestres ; au surplus il conteste formellement qu’il y ait actuellement aucun banc a accoudoire dans ledit choeur, étant certain qu’il n’y a comme il l’a dit que trois escabots sans accoudoire, en conséquence il prie messieurs les experts de donner les apurements relatifs au présent plaidé et a signé, LAENNEC.

Examiné la balustrade d’appuy formant le sanctuaire et table de communion, laquelle balustrade a 25 pieds de longueur dans son pourtour et son agenouilloire en plein bois de chesne, d’un pied de largeur sur cinq pouces d’épaisseur, est pouri et totalement mauvais par vétusté, à refaire à neuf en bon bois de chesne de pareilles dimensions que l’ancien, solidement assemblé et attaché ce que nous estimons faire et fournir la somme de trente livres, cy... 30 livres.

Examiné le restant de cette balustrade, avons vu qu’elle est vacillante et nullement attachée à l'agenouilloire ou marchepied et que ses ferrures sont dans la plus grande partie à réparer et l’autre à refaire en neuf, comme de la ratacher solidement, ce que nous estimons la somme de dix livres, cy …. 10 livres.

Examiné par suite le marchepied de l’autel, ainsy que la marche pour y monter, le tout en bois de chesne de dix pieds de longueur sur 3 pieds, 8 pouces de largeur, disons qu’ils sont totalement mauvais, à refaire en neuf en bon bois de sapin à planches de boules jointes et embouretées, placé sur lambourdes, le tout proprement fait et solidement attaché, ce que nous estimons faire et fournir la somme de quarante livres, cy .... 40 livres.

Examiné ensuite le devant d’autel dont partie en menuserie et le milieu vuide pour y placer un devant d’autel, l’avons trouvé en passable état, seulement à repeindre avec ornements, ainsy qu’il l’est présentement, ce que nous estimons la somme de quatre livres, dix sols, cy … 4 livres 10 sols.

Examiné par suite les deux crédences qui sont aux côtés du dit autel, en avons trouvé le dessus ou tabletes totalement mauvaises, à refaire en neuf, aux vanteaux de la fermeture des armoires les serures y sont à faire jouer et les clefs manquantes à y fournir, repeindre les dites crédences avec ornements, ainsy qu’ils le sont présentement, ainsy que les tableaux peints sur bois avec figures qui les surmonte, représentant côté de l’épître un buste de vierge et côté de l’évangile un Ecce Homo, ce que nous estimons le tout ensemble la somme de vingt-quatre livres, cy … 24 livres y compris les gradins des dites crédences à repeindre.

Examiné l’autel, lequel est composé d’un tabernacle en bois en menuiserie, ayant sous bassement, un ordre au dessus et un atique pour couronnement, le tout avec figures et ornements doré en plein, en accompagnement deux gradins avec bas relief et ornements, les dits bas reliefs dorés, les fonds peints, lesdits gradins surmontés d’un tableau peint à l’huile, représentant une descente de croix avec un cadre et bordure peint et doré, surmonté d’un entablement et frise peinte et doré, le dit encadrement surmonté d’une niche, sontenant une image de ronde bosse représentant la vierge aussy peint et doré, le tout surmonté et accompagné de différents ornements et figures, partie peintes et partie dorées. Au dessus des crédences et en accompagnement du tableau sont deux autres niches, accompagnés de colonnes d’ordre corinthien, avec base, chapiteaux et entablements couronnés de vases et autres ornements, lesdites niches contenant scavoir côté de l'Evangile Saint Tudy, et côté de l’épître Saint Jean, lesdites niches ornements et images de ronde bosse en partie peinte et en partie dorée, ledit autel surmonté d’une calote sphérique en menuserie peinte avec ornements. Passant à l’examen des boisures dudit autel, les avons trouvés en passable état, si ce n’est qu’il s’y trouve quelques figures mutilées à réparer, des corniches ou entablement, vases et pieds destaux du retable manquantes à y refournir, une figure d’ange à l’extrémité du couronnement de l’autel manquante à fournir, les fonds des deux niches au dessus des crédences mauvaises à refournir en planches resciées, ce que nous estimons valoir faire et fournir la somme de cinquante livres, y compris de coller, clouer et rattacher solidement plusieurs colonnes et autres pièces vacillantes du dit autel, cy … 50 livres.

Examiné la dorure dudit autel et de ses accompagnements, avons vu quelle est sur blanc de plusieures couches d’épaisseur, la majeure partie brunie, avons vu qu’elle est dans sa majeure partie écaillée et de nulle valeur ce qu’il faudra réparer en entier après avoir graté ladite dorure ce que nous estimons à faire et fournir, en bon or de Paris, la somme de quatre cents vingt livres, cy … 420 livres.

La peinture des fonds et partie des figures aussy à refaire à neuf, ce que nous estimons la somme de trente livres, cy … 30 livres.

Relaver et netoyer le tableau peint à l’huile représentant une descente de Croix, ce que nous estimons la somme de trois livres, cy … 3livres.

La calote en voute sphérique, un peu surmontée au dessus du maître autel, est mauvaise, ainsy qu’une pièce de charpente qui la supporte vers le midy, à refaire à neuf, à l’exception des pièces courbes de son bati de charpente, lesquelles nous avons reconnu pouvoir servir en l’état, le tout estimé, tant pour fourniture, que façon des planches et peintures à la colle et ornements que les nervures des recouvrements de joints dudit lambris de la calote, qui pouroient être endomagées par la démolition, la somme de cent soixante livres, cy … 160 livres.

Examiné le lambris au dessus du choeur, l’avons trouvé en bon état.

Examiné le Christ, l’avons trouvé patefiché au premier pilier du nord séparant la nef du choeur, lequel Christ étoit précédemment placé, suivant les intersignes que nous avons recouvré, sur un tirant ou poutre en charpente, qui portoit et étoit enclavé aux deux premiers piliers séparant la nef du choeur, avons trouvé ledit Christ en état, mais ledit tirant n’existant pas, il convient de le remplacer, ce que nous estimons la somme de trente-six livres, cy .. 36 livres.

Vu ensuite une image de Saint-Nicolas, placée côté de l'Evangile, au troisième pilier du choeur, sur une console en pierre, avons trouvé que le bas en est un peu vermoulu par vétusté, qu’il en faut refaire le patin portant 4 à 5 pouces de hauteur, repeindre et redorer ladite image, ce que nous estimons la somme de huit livres, cy … 8 livres.

Le tard survenu nous avons remis à demain, cinq du présent, la continuation de notre commission et avons signé lesdits jour et an que devant. Le chevalier DE KERROULAS. DUBOISHARDI. DAVID.

Avenu ce jour cinquième août 1779, nous avons vacqué comme suit. En passant à l’examen de la charpente, disons que le tirant de la ferme d’enreyeure du rondpoint de l’extrémité du choeur est pourie à son milieu, à l’endroit d’assemblage des poinçons et autres portions d’enreïeure, cette pièce, l’une des plus essentielles de cette charpente, étant mauvaise, ainsy que les trois pièces d’enreieure du rond-point ou cul de lampe, lesquelles sont pouries à leur extrémité portant sur les murs, il y a même à cet endroit deffaut de construction, parce que les arbalestriers ou montants devroient être assemblés sur lesdites pièces d’enreïeure, afin d’entretenir la charpente et empêcher l’écartement des murs, ces pièces n’y sont retenues qu’avec de petits taquets cloués, ce qui n’est d’aucune solidité, ce qui obligera de démolir le cul de lampe en son entier en charpente et couverture, quoique cette partie ait été refaite nouvellement, d’autant qu’il y faut changer tous les tirants et rayons d’assemblage, pièces de charpente servant de base au surplus dudit cul de lampe, lesquelles quatre pièces à changer et la couverture dans cette partie ensuite à rétablir, nous estimons la somme de cent soixante sept livres, cy … 167 livres.

Examiné la sablière sur tout le pourtour des murs du rond-point du cul de lampe, l’avons trouvé pourie et de nulle valeur, à refaire à neuf, ce que nous estimons faire et fournir vingt livres, cy .. 20 livres.

Examiné ensuite le surplus de la charpente au dessus du choeur et cancel, ce qui comprend quatre fermes, dont la dernière porte sur l’extrémité des deux pilliers séparant la nef du choeur, en avons trouvés les poinçons seulement mauvais, avec quelques portions de faitage à rechanger lesdits poinçons pour être remplacés par de neufs, ce qui obligera de démolir en entier cette charpente, ce que nous estimons, lesdits poinçons placés, la somme de trente livres, cy … 30 livres.

Examiné la couverture au dessus du choeur et sanctuaire, en avons trouvé le latis en sa majeure partie mauvaise, il le faudra démolir en entier, ainsy que les filières, faitages et chevrons, par les raisons sus déduite à l’effet de changer tous les poinçons des quatre fermes du comble de la dite charpente, ladite couverture è refaire à neuf sur les anciens matériaux en état d’y être emploié, fournissant ceux manquants, ce que nous estimons la somme de cent-quatre-vingt-douze livres, dix sols, cy … 192 livres 10 sols.

Examiné les trois escabots et le pulpitre, que nous avons trouvé au bas du choeur et les seuls sièges qui existent pour seoir les prêtres, disons qu’à un des escabots il y a une des planches de côté du marchepied à rechanger, au pupitre avons vu que son pivot est vacillant et nullement solide, quoyque neuf, qu'il y faut ajouter un patin dans sa base et prolonger le pivot du milieu pour être assemblé dans ledit patin, ce que nous estimons trois livres, cy … 3 livres.

Passant au calcul général des sommes portées pour les différentes réparations sus-describées nous l’avons couvé porter à une somme de douze cent-soixante-deux livres, cy… 1262 livres.

Répondant aux appurements demendés respectivement par les parties, disons que, conformément à iceux, nous avons donné cy-devant l’état et estimation des réparations manquantes aux choses actuellement existantes et de plus à la poutre portant anciennement le crucifix ayant trouvé des intersignes qu’elle y avoit existé. Observons de plus avoir trouvé les intersignes certains qu’il a existé anciennement une balustrade ou cloture placée au dessous dudit crucifix, entre les deux premiers piliers séparant la nef du choeur et y scellée et attachée laquelle pouvoit avoir de 6 à 7 pieds de hauteur, sans pouvoir dire de quelle matière et forme elle pouvoit être et s’il étoit adapté ou joints des stales et banc pour messieurs les prêtres, ce qui est d’usage. Disons que s’il a existé dans le choeur des stales ou bancs ils n’ont pu être adaptés ou joints qu’a la balustrade dont on vient de parler, le long de laquelle or pouroit en construire environ six, afin de laisser au milieu une porte d’entrée et passage au milieu communiquant de la nef au choeur, attendu qu’entre les autres piliers il se trouve des bancs clos et tombes élevées qui devoient opposer les clôtures collatérales, desquels bancs et tombes on donne cy-après le détail.

Entre le premier et le second pilier du choeur, côté du nord et de la sacristie est un banc clos non armoirié de 6 pieds 8 pouces de longueur sur 4 et 1/2 de largeur, séparé en deux par un accoudoirs, sous lequel banc se trouve, au niveau du sol du pavé, une tombe rase avec armoiries ; au second pilier en dedans de l’arcade et au dessus de l’accoudoire dudit banc se trouve une inscription sur cuivre, dont l’extrémité est à 7 pieds au dessus du sol du pavé, ladite inscription portant :

« Messire Y. R. chef de nom et d’armes Le Gentil, chevalier, seigneur de Rosmorduc, Coatninon, etc., et dame M. A. J. Drouallen, son épouse, dame de Kerazan, en Loctudy, ayant consenti, à la prière du général de ladite paroisse, qu’en pavant cette église, en mil sept cents trente, on eut démoli la grande voute apuyée à ces deux premiers piliers du choeur, baissé à fleur du pavé la tombe y enclavée, reculé dans leurs places le grand banc à queue qui les cotoyoit dans le choeur, lesquels, chargés des armes de Kerazan, font partie des prééminences que cette maison a de temps immémorial dans les endroits les plus honorables de cette église ; ledit général a fait pour icy cette inscription, pour monument des droits de ladite maison et de sa reconnaissance de telle concession. Requiescant in pace, 1730 ».

Entre le premier et second pilier, côté du midy du dit choeur, est un autre banc clos de six pieds, quatre pouces, de longueur sur quatre pieds, six pouces, de largeur, armoirié de deux différents écussons, ledit banc séparé par une cloison et accoudoire lesquels bancs laissent de passage entre eux et les deux premiers piliers de 2 à 3 pieds, 4 pouces, de largeur pour entrer des bas-côtés au chœur.

Entre le second et troisième piliers, côté du nord et cotoyant le sanctuaire, se trouve une tombe élevée de 3 pieds, 3 pouces, au dessus du sol du pavé, laquelle a 6 pieds, 8 pouces, de longueur sur 3 pieds, 6 pouces, de largeur dont le dessus est chargé de différents écussons.

Entre le second et le troisième pilier, côté du midi est une autre tombe élevée de 2 pieds, 3 pouces, au dessus du sol du pavé, laquelle a 6 pieds, 6 pouces, de longueur, sur 3 pieds de largeur, sans écussons.

Lesdites deux tombes laissant chacune un passage entre elles et les second piliers, de 2 pieds à 2 pieds, 2 pouces, de largeur, pour entrer des bas-côtés au chœur joignant le sanctuaire.

Les autres colonnes servant de piliers au cul de lampe ou rondpoint circulaires sont remplies par de murs et masquées par le grand autel.

Non compris les tombes cy-dessus describées se trouvent encorre dans l’intérieur du choeur 6 pierre tombales, à l’affleurement du pavé, portants chacune quelques écussons.

Disons qu’il ne se trouve actuellement dans le chœur que 3 escabots avec marchepieds, lesquels accompagnent le pulpitre que nous avons trouvé au bas dudit chœur, lesdits escabots et pulpitre n’étant nullement scellé, et peuvent se transporter plus haut ou plus bas dans le chœur, n’avons trouvé aucun banc, ny accoudoire, ny chaises, pour les prêtres célébrants, ny aucuns vestiges d’iceux, ce qui seroit cependant nécessaire pour la décence du service divin.

De tout quoy nous avons rapporté notre présent procès-verbal à valoir et servir aux différentes parties, ainsy qu’il sera vu appartenir, renvoyant, attendu le tard, notre retour à demain 6 du présent sous nos seings, lesdits jour et an que devant. DUBOISHARDY. Le Chevalier DE KEROULAS, reçu de monsieur Boishardy la somme de 60 li­vres pour vacation prestation de serment et retour compry. DAVID, vacations 72 livres, voyages compris, qui me sont dus, reçus de M. Duboishardy, expert tiers, David. Reçu de monsieur Kerilis Calloch, procureur au présidial, la somme de 202 livres, 12 sols, dont j’ay compté 60 livres à M. de Keroullas et 72 livres à M. David, le surplus faisant 70 livres 12 sols m’est resté, tant pour vacation, prestation de serment et dépôt et retour, DUBOISHARDY. Controllé à Quimper, le 7 août 1779, reçu quatorze sous. DELOURME.

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