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LA CHAPELLE DE BONNE-NOUVELLE DE LOCRONAN

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Au nord de la grande place de Locronan s'ouvre une ruelle aux pavés bosselés qui, descendant le flanc du coteau, longe l'emplacement, aujourd'hui marqué seulement par quelques vestiges de maçonnerie, d'un hôpital du XVème siècle, dit de Saint Eutrope [Note : L'apôtre de la Saintonge est, on le sait, honoré comme le protecteur spécial des hôpitaux. L'hôpital de Quimperlé se trouve encore sous son patronage. Il y a même aux environs de Morlaix, dans la paroisse de Plougonven (canton de Plouigneau), une chapelle remontant à 1442 et placée sous son vocable. Son culte a été beaucoup développé en Basse-Bretagne par une dame de Rosampoul, qui était fille du seigneur des Landes en Saintonge. C'est elle qui, avec son mari, fit édifier la chapelle de Plougonven]. On accède par ce chemin à la chapelle de Bonne-Nouvelle (Kélou-Mad), dont le petit dôme emerge du feuillage au premier plan d'un paysage profond que ferment dans les lointains les lignes harmonieuses de la baie de Douarnenez. Comme la plupart des innombrables sanctuaires enfouis dans les massifs bocagers des petites vallées bretonnes, c'est une construction rectangulaire du XVIème siècle, antérieure de très peu d'années, sans doute, à 1560. Une fontaine datée de 1698 l'avoisine au sud-ouest ; à l'est se dresse une modeste croix-calvaire. Un clocheton du XVIIème siècle qu'amortit un dôme domine, au centre du toit, la masse grise et moussue. L'ornementation en est du style classique. Ailleurs s'étalent, très sommairement traités, des motifs de la dernière période flamboyante. Les fenêtres rares et petites ont des remplages à soufflets. L'intérieur, couvert d'une charpente apparente, est d'une nudité mélancolique et les reflets du soleil, en se jouant sur les salpêtres qui rongent les murs, y entretiennent une mystérieuse lumière très douce. On y voit des fragments de vitraux et une Mise au tombeau qui reproduit avec une maladresse touchante celle du Pénity.

Locronan : chapelle et fontaine de Bonne-Nouvelle

Ainsi, il subsiste dans cette toute petite ville déchue de Locronan quelques monuments, nullement grandioses certes, mais éminemment bretons. Quel qu'en soit l'intérêt permanent, il semble néanmoins que pour en bien goûter la beauté originale, il faudrait voir Locronan dans son animation des jours de fête, lors de cette fameuse cérémonie de la grande Troménie [Note : Il y a une petite Troménie tous les ans à Locronan. Mais la grande, qui se célèbre tous les six ans, et qui attire, entre le deuxième et le troisième dimanche de juillet, près de 20.000 personnes, comporte une immense procession dont le parcours atteint une douzaine de kilomètres. « On répète encore dans le pays que le bon saint faisait chaque jour à jeun une sorte de procession ou de circuit autour de son ermitage pour chasser les loups et protéger les troupeaux qu'ils menaçaient, et que, une fois par semaine, il faisait ce parcours sur un rayon plus étendu. C'est ce qui aurait donné naissance aux processions de la Troménie ». Chanoine J.-M. Abgrall : Les Saints bretons et les animaux, dans le Bull. de la Soc. archéol. du Finistère, t. XXXIX, 1912 p. 276). Troménie (Trominihy) signifie tour de l'asile. Il faut lire sur ce pardon véritablement unique les belles pages que lui a consacrées M. An. Le Braz dans Au pays des pardons. On peut consulter aussi Al. Thomas : Saint Ronan et la Troménie, et L. Tiercelin : La Bretagne qui croit. Le cérémonial latin de la grande Troménie qui remontait au moins au XVème siècle était encore conservé à Locronan vers 1860. En 1879 il avait disparu (Dom Plaine)] dont la célébration séculaire explique la présence en ce lieu d'une église rurale exceptionnellement belle, « en forme de cathédrale », écrivait-on au XVIIème siècle. Alors, de tous les cantons de Cornouaille accourt une foule aux costumes bariolés qui, à eux seuls, suffiraient à solliciter la curiosité de l'archéologue. En Bretagne, les choses ne se transforment que lentement. Ces solennités religieuses, ces costumes, reportent la pensée à des âges qui pour le reste de la France sont abolis depuis longtemps. Contempler les monuments vénérables d'autrefois dans un cadre qui a gardé lui aussi ses caractères d'autrefois, n'est-ce pas là une des plus vives séductions que réserve aux pèlerins de l'histoire et de l'art la «Terre du Passé » ?

(Par M. H. WAQUET).

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