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LA PAROISSE DE LOCMARIAQUER

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Du doyenné de Pont-Belz, cette paroisse de Locmariaquer porte, dans les titres du IXème siècle, le nom de Plebs Caër, peuple ou paroisse de la Cité ; deux siècles plus tard, son bourg s'appelle Villa sanctæ Mariæ de Caër et, en 1409, Locus Mariæ de Ker, d'où l'on a fait Locmariaquer [Note : Ce nom de Locus Mariæ de Ker se trouve, sous cette date, au nécrologe de l'abbaye enregistrant le décès d'un prieur de Locmariaquer. De là, on a fait d'abord Locmariaker, puis la forme actuelle. Si M. de Fréminville et d'autres avaient pu suivre cette transformation, ils n'auraient assurément point eu recours au beau lieu de Marie, pour inventer une explication étymologique de ce nom. Dans ses notes sur l'histoire de l'abbaye de Quimperlé par D Le Duc, page 113, M. Le Men fait remarquer l'identité de ce nom et de celui de la paroisse de Plouguer sur laquelle se trouvait l'ancienne cité de Carhaix. On pourrait ajouter que Pou-Her ou Pou-Kaër, maintenant Poher, a toujours été traduit par Pagus Civitatis]. De ces noms il est permis de conclure avec certitude que le bourg s'élève sur l'emplacement d'une ancienne cité, ce qui est, d'ailleurs, surabondamment prouvé par les découvertes archéologiques de ces deux derniers siècles. Que cette antique cité fût Dariorigum, la capitale des Venètes, c'est là une question très controversée, quoique l'opinion qui l'affirme tende de plus en plus à l'emporter et soit à la veille de recevoir un grand appui de la formation relativement récente du golfe actuel du Morbihan.

A l'origine, cette paroisse, une des plus anciennes du diocèse, s'étendait bien au-delà de ses limites modernes, comme il résulte de l'acte de sa donation à l'abbaye de Saint-Sauveur de Redon, dressé entre 851 et 856. A cette époque, en effet, la paroisse de Chaër, concédée à ce monastère par Erispoë, roi de Bretagne, avec des vignes, des prairies et les trois tenues d'Avaellon, Clides et Vilata, ainsi que leurs colons, comprenait l'Ile-aux-Moines, située à une grande distance et passée depuis à Arradon [Note : « Dedit Erispoë illam plebem que vocatur Chaer, cum massis et manentibus ei pertinentibus, id est, Avaelion et Clides et Vilata, cum vineis et pratis et insulam que vocatur Crialeis, id est, Enes-Manac ad fabas » (Cartulaire de Redon, col. 5.)]. Or, si, comme ce texte ne permet guère d'en douter, cette île faisait alors partie de la paroisse, il faut en inférer que les autres îles, telles que Gavr'inis, l'Ile-Longue, etc. s'y trouvaient également renfermées, et même Baden non encore érigée en paroisse distincte et démembrée plus tard de Locmariaquer.

A cette première propriété de l'abbaye de Saint-Sauveur un particulier, nommé Cadalon, vint ajouter, le 2 janvier 859 (n. s.), également à titre de don, un aleu et son colon, et, de plus, une villa, un pré et leurs dépendances, le tout possédé par lui dans la paroisse de Caër [Note : Donavi meum alodum in Caer, com manente nomine Petrone, et villam et pratum cum omnibus apendiciis suis. (Cartulaire de Redon, col. 55)].

Les moines de Redon employèrent-ils ces immeubles à fonder ici un établissement monastique ? On pourrait le croire d'autant plus facilement que la paroisse renferme tout un quartier portant le nom significatif de Moustoir. Rien cependant ne vient nous renseigner à cet égard. Mais il est permis de présumer que les ravages des Normands leur firent perdre ces possessions. Sur le rivage de la mer et à l'embouchure du Morbihan, la paroisse, elle-même, fut alors ruinée et sa population dispersée.

A la grande restauration religieuse du XIème siècle, les biens des moines, les biens et les droits de l'Église se trouvaient aux mains de particuliers dont les ancêtres s'en étaient, sans doute, emparés. Inquiets, non sans raison, sur l'origine de ces propriétés, les détenteurs les restituèrent, sous forme de donation, mais non à l'abbaye de Saint-Sauveur qui fut, à cette occasion, complètement oubliée. Celle de Sainte-Croix de Quimperlé venait de se fonder, et on ne songea qu'à elle seule. Peut-être aussi les possesseurs actuels étaient-ils de ces régions ? Ce qui permettrait de le supposer, c'est que l'acte de restitution fut dressé, en 1082, au château d'Auray, en présence du duc Hoël qui y tenait sa cour. A la confirmation du prince s'ajouta, sur le champ, celle de Maëngui, évêque de Vannes. Les personnes de qualité qui s'unirent pour accomplir cette oeuvre de réparation étaient Harscoët, fils de Roderch, et son propre fils Guihomarch ; Teuthaël, son cousin, fils de Desarvoë, avec ses deux frères Guégon et Gurserch, Catvalon, frère dudit Harscoët ; enfin Gleumarhuc et un autre Catvalon, son frère, tous deux fils de Guégant. Pour participer aux bonnes œuvres des moines de Quimperlé, ils leur donnèrent, du consentement des prêtres Dalam et Hervé, peut-être recteur et curé du lieu, tout ce qui leur appartenait dans la paroisse de Caër, des offrandes faites à l'autel, avec le tiers de la dîme de blé et toutes les dîmes des diverses autres choses dues à l'Église. En acceptant ce don, l'abbé Benoît et plusieurs de ses religieux voulurent témoigner de leur reconnaissance par des présents que presque tous refusèrent [Note : « Damus monasterio Sanctæ Crucis quidquid de altaris oblatione ad nos pertinet de plebe quæ vocatur Caer cum tertià parte de decima annone et reliquis diversarum rerum ex debito que offerundur Ecclesie decimis » (Dain Morice, P. I. col. 456)]. D'autres restitutions vinrent bientôt après s'ajouter à celle-ci. Ce fut d'abord Desarvoë, fils du susdit Teuthaël, qui, avec ses deux frères Grallon et Orscand, concéda à la même abbaye « Hantér Caër Luuet » (La moitié du village de Kerlud) et « Hantér Caër an Pennir » (la moitié du village de Kerpenhir), deux localités bien connues de nos jours (Placide Le Duc, Histoire de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, p. 140). Ce fut ensuite Even, fils de Catvalon, qui vint céder le quart du bourg même de Locmariaquer, « quartam partem villæ Sanctæ Mariæ de Caër » (Placide Le Duc, Histoire de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, p. 140).

Dès 1082, l'abbaye de Sainte-Croix avait utilisé cette dotation pour fonder ici un établissement, un prieuré à la tête duquel elle plaça le moine Constantin qui fut chargé d'y élever et préparer à la vie monastique le jeune Guethenoc, offert au cloître par son père Catvalon, le premier des donateurs de ce nom.

Ainsi devenu recteur primitif, l'abbé de Quimperlé jouit, à partir de cette époque, du droit de présenter à l'évêque de Vannes le vicaire perpétuel qui fut portionnaire, tandis que le prieur de l'endroit percevait les dîmes à la 11ème gerbe sur les terres anciennes et à la 33ème sur les novales. Cependant, à une date que je ne puis fixer, une partie de ces fruits fut, par concordat avec lui, cédée au vicaire, pour lui tenir lieu de portion congrue ; mais, y trouvant sans doute un avantage, celui-ci profita d'une déclaration royale sur cette question, pour souscrire, le 11 décembre 1768, sa renonciation aux dîmes et opter la pension annuelle de 500 livres.

Le nom porté par cette paroisse, au moins depuis le XIème siècle, montre asez qu'elle avait la sainte Vierge pour patronne. Son église l'avait aussi pour titulaire. De cette église, reconstruite probablement par les moines de Quimperlé, il reste encore des parties reconnaissables dans l'édifice actuel.

Outre celle du prieuré, aussi sous le vocable de Notre-Dame, Locmariaquer possédait les chapelles de Saint-Philibert, au village de ce nom, devenu le siège d'une nouvelle paroisse ; de Saint-Pierre, au village de Loperech ; de Saint-Michel, auprès et à l'ouest du bourg. Après l'avoir acquise de la paroisse, le président de Robien fit rebâtir cette dernière. En creusant les fondations du nouvel édifice, on trouva, en 1749, une grande quantité de médailles, toutes à l'effigie et au nom de Jules César. Il y avait enfin la chapelle de Saint-Gildas au Moustoir, devenu, aux siècles derniers, une simple seigneurie, après avoir été probablement un monastère relevant de Redon et ruiné par les Normands.

A côté du rectorat et du prieuré, il ne se fonda ici qu'un seul bénéfice secondaire ; ce fut la chapellenie de Tous les Saints, dotée de deux tenues et des deux tiers de la dîme à la 11ème gerbe sur quelques parcelles de terre. De ses charges, je ne connais qu'un service solennel célébré au maître autel de l'église paroissiale, la veille de la Toussaint. Elle se desservait encore quand éclata la Révolution.

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Vicaires perpétuels de Locmariaquer.

Note : Les anciens registres de la paroisse n'existant plus et ne permettant point, en conséquence, de combler la grande lacune des registres d'insinuation, ce catalogue reste probablement incomplet à moins d'avoir Julien Le Roux, comme successeur immédiat de Robert Jouet.

1503. Raoul de Keravéon.
1503… Guenhaël Frenant.
1530. Jean de Lezandenez.
1530…… Jean Hellec, aussi recteur d'Ilur, résigna à une date inconnue.
1542. Guillaume de Launay. Peut-être eut-il pour successeur Geoffroy Le Borgne, évêque de Tybériade, qui prit, à sa mort, la ferme des annates ?
1560. Frère Pierre Rigaud, profès de je ne sais quel Ordre, mourut en décembre 1560 ou en janvier suivant.
1560…… Pierre Jégat.
1596. R. Abel Jégat, précédemment recteur de Glénac et Cournon, résigne en faveur du suivant.
1596-1606. Jean Le Berrigault, de Baden, mourut en février.
1606-1610. R. Michel Regnault, prêtre du diocèse de Rennes, pourvu, le 24 avril 1606, par l'Évêque s'arrogeant l'alternative, prit possession le 1er mai. Toujours en procès sur la possession de ce bénéfice avec Jean Le Gal, originaire de la paroisse et présenté par le vicaire général de l'abbé de Quimperlé, il résigna entre les mains de l'Ordinaire, en décembre 1610, pour permuter avec le suivant contre le vicariat de l'Ile-d'Arz où il ne put se maintenir.
1610-1615. Pierre Le Roux, de Locmariaquer, pourvu par l'Ordinaire le 27 décembre 1610, prit possession le 16 janvier 1611 et eut aussi à se défendre contre son compatriote Jean Le Gal, qui obtint du Pape, le 5 juillet 1615, des provisions par dévolut sur lui, et prit aussi possession le 25 octobre. Pour avoir la paix, Le Roux dut résigner vers la fin de cette année.
1615-1641. Robert Jouet, d'Elven, rencontra le même compétiteur que ses deux prédécesseurs et, de plus, Thomas Le Douarin, prêtre de Saint-Brieuc, qui s'était aussi fait, en 1617, conférer ce bénéfice par le Pape. Il finit néanmoins par rester paisible possesseur.
1672-1673. Julien Le Roux.
1673-1706. François Le Bourdiec, précédemment curé ici. Missionnaire du diocèse et malade, il donna procuration, le 29 janvier 1706, pour résigner entre les mains du Pape en faveur de Pierre Le Gouhébel, son curé ; mais, trop tôt pour l'efficacité de cet acte, il mourut le 25 février suivant et fut enterré le 27.
1706-1707. Jean de Remungol, prêtre du diocèse, présenté par l'abbé de Sainte-Croix, le 29 mai 1706, obtint du Métropolitain, le 28 octobre, des provisions refusées par l'Ordinaire qui avait conféré ce bénéfice au susdit Pierre Le Gouhébel. Il prit possession canonique le 9 novembre suivant, mourut à Locmariaquer, le 8 mai 1709, et y fut inhumé le 9.
1707-1721. R. Guillaume de Lizrin, prêtre du diocèse de Léon, présenté par l'abbé de Sainte-Croix le 18 mai 1707, dut aussi recourir au Métropolitain qui lui délivra, le 9 août, les provisions refusées par l'Ordinaire. Il prit possession le 9 septembre de la même année et donna, le 19 mars 1721, procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant.
1721-1730. Nicolas Le Clainche, recteur de Treffléan, pourvu en Cour de Rome le 18 mai 1721, prit possession le 31 août.
1730-1752. Charles-François Le Bourdiec, de Pluvigner, pourvu par l'Évêque le 27 octobre 1730, sur la présentation de l'abbé de Quimperlé, prit possession le 28. Décédé, à l'âge de 57 ans, le 16 janvier 1752, il fut enterré le 17 au cimetière.
1752-1766. Jean Hodé, de Saint-Gildas d'Auray, présenté par l'abbé de Sainte-Croix, pourvu par l'Évêque le 10 février 1752, prit possession le 13.
1766-1773. R. Jean-Marie Barré, de Saint-Gildas d'Auray, pourvu par l'Évêque le 26 avril 1766, sur une semblable présentation, prit possession le 8 mai. Il donna, le 30 août 1773, procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur de Christophe Erdeven, et passa à Plœmel. Mais cet Erdeven, qui était recteur de Sauzon, ne voulut pas quitter sa première paroisse et donna, lui-même, le 8 octobre 1773, procuration pour résigner en Cour de Rome en faveur du suivant.
1773-1792. Jean Le Quéven, originaire et curé de Kervignac, pourvu par le Pape le 2 novembre 1773, prit possession le 20 janvier 1774. On ignore ce qu'il devint pendant la Révolution.

(Abbé Luco).

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