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Comme la précédente, la paroisse de Lignol, à collation libre, faisait aussi partie du doyenné de Guémené-Guégant et avait son recteur pour seul gros décimateur à la 33ème gerbe. Suivant Ogée (Dictionnaires historique et géographique de Bretagne. art. Lignol), la seigneurie de Lignol appartenait à Hervé de Léon qui, en 1250, la céda à Éon de Guémené-Guégant pour reconnaître des services reçus de lui. Mais une charte publiée par Dom Morice contredit formellement cette assertion. D'après ce document, Hervé de Léon, en accordant la main de sa fille Jeanne à Olivier, vicomte de Rohan, lui avait promis une dot de 900 livres de rente. Devenue veuve, Jeanne dut procéder contre son père, pour en obtenir l'assiette de sa dot. Le procès se termina par une transaction qui, entre autres choses, attribuait à la vicomtesse de Rohan le domaine de son père, en la paroisse de Lignol, et « les moulins et leur estancz de la dite paroisse ». L'acte est de l'an 1327 (Histoire de Bretagne, Preuves, I, col. 1348).

La forme de l'église paroissiale, sous le vocable de l'apôtre saint Pierre, l'a fait attribuer aux Templiers. Les seigneurs de Crano et du Coscro avaient des tombes prohibitives dans le chœur. Celles du premier, au nombre de trois, se trouvaient au milieu et en face du maître-autel ; celles du second étaient placées du côté de l'évangile. Celui-là avait seul ses armes dans la maîtresse vitre ; mais celui-ci jouissait de toutes les autres prééminences et avait droit « de lisières et ceintures d'armoiries autour du chœur, tant dehors que dedans, et de vitres armoriées à ses armoiries » (Aveux de ces deux seigneuries de 1663 et 1683, aux archives départementales).

Partagé entre les onze frairies du bourg, de Saint-Aloué, du Paubihan, de Kermadio, de Tréfoual, de Castel-Gal, de Saint-Uzen, de Kerguissern, de Barlagadec, du Touldu...., de Saint-Yves, cette dernière déjà trêve en 1418, le territoire de Lignol possédait de nombreuses chapelles. Il y avait, en effet, celles de Saint-Melaine, de Saint-André, de Saint-Éloi, de Saint-Nicolas, de Saint-Yves qui, par sa belle architecture, était supérieure à toutes les autres et passait aussi pour être l'œuvre des Templiers. On y voyait, en outre, la chapelle de Saint-Michel, située auprès du village de Saint-Ménec et qui avait le seigneur de Crano pour unique prééminencier, comme le seigneur du Coscro l'était de celle de Saint-Yves. Les manoirs de Guergrom et du Coscro possédaient aussi chacun sa chapelle domestique ; celle du dernier fut bénite le 7 octobre 1758.

Sur cette paroisse, on ne rencontre d'autre bénéfice secondaire qu'une chapellenie, à vocable inconnu, mentionnée par le pouillé de 1516 et sur laquelle je n'ai aucun renseignement.

Recteurs de Lignol.

1470. R. Henri Ségulon.
1470-1478. Jean de Lanois ou de Livas.
1495. Payen Kergoët.
1495-1499. R. Olivier de Kerriec, chanoine de Vannes.
1499-1503. R. Yves Fraval, recteur de plusieurs autres paroisses.
………… Louis du Botdéru, chevalier du Saint-Esprit d'Auray, avait résigné, à une date inconnue, avec réserve d'une pension dont il jouissait encore en 1551.
1551. François Fabri ou Le Febvre, chanoine.
1551-1562. François Le Peniguec, recteur aussi de Persquen.
1578-1589. François Le Moullec fut attaqué, en 1581, comme confidentiaire, par Christophe Le Mentec, qu'il débouta.
1589-1592. R. Jean Carrer indisposa contre lui ses paroissiens au point de ne pouvoir résider et d'être obligé de résigner.
1592-1606. Pierre du Fou ou Le Fort, de Locmalo, pourvu par le Pape le 9 décembre 1592, prit possession le 2 mai 1593 et mourut en janvier 1606.
1606...... Giron du Rancau, chanoine, pourvu par l'Évêque le 12 janvier 1606, prit possession le 29 avril.
1612. R. Étienne de La Croix, du Mans, résigna pour passer à Moréac.
1612-1617. Julien Delouche, de Rennes, pourvu par l'Ordinaire le 25 juin 1612, prit possession le 24 janvier suivant.
1618-1642. R. François Gouézel résigne à une date inconnue et ne meurt qu'en 1680.
1664. Michel Laire, enterré dans l'église le 25 avril 1664.
1676-1682. Claude Ély.
1684-1734. Jean Couessin,
1734-1740. R. Toussaint Simon, de Saint-Gilles-Hennebont, pourvu par l'Évêque le 11 décembre 1734, prit possession le 19, et résigna, en février 1740, pour passer à Lanvaudan.
1740-1781. Jean-Marie Gravé, recteur de Buléon et Saint-Allouestre, pourvu par l'Évêque le 1er mars 1740, prit possession le 6. Mort le 11 mars 1781, il fut inhumé le 13.
1781-1791. Jean-Thomas Allanic, curé de Buhry, victorieux au concours du 31 mai 1781, pourvu par le Pape le 4 juillet, prit possession le 13 août. Pour conserver son bénéfice, il prêta, le 13 février 1791, le serment prescrit par la constitution civile du clergé. Il y était encore en 1793, mais alors comme recteur constitutionnel.

(Abbé Luco).

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