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LE LESLAY |
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La commune de Le Leslay ( Al Leslae) fait partie du canton de Quintin. Le Leslay dépend de l'arrondissement de Saint-Brieuc, du département des Côtes d'Armor (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE du LESLAY
Le Leslay vient du breton « les « (château) et « laë » (haut).
Le Leslay est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Pligeaux. Le Leslay ou Leleslay est un village dépendant du fief de Baumanoir dès 1496. Dès 1670, le Leslay possède une église tréviale et un curé, mais les baptêmes des enfants de cette trève se font alors dans celle de Saint-Gildas. Ce n'est qu'à partir de 1678 que les baptêmes sont célébrés au Leslay. On trouve la forme le Leslay en 1535 (archives des Côtes dArmor, 1E 1522).
La paroisse du Leslay est distraite de la paroisse du Vieux-Bourg de Quintin, dont elle devient une succursale. Cette paroisse dépendait jadis de l'évêché de Quimper, de la subdélégation de Quintin, et du ressort de Saint-Brieuc. Le Leslay devient commune en 1790 et n'est érigé en paroisse indépendante qu'en 1841. Son centre primitif se trouvait jadis au village du Vieux-Leslay. A noter que le manoir de la Villechevalier se trouvait en 1792 au Leslay. Le nom Leslay est officialisé le 27 octobre 1801 puis Leleslay le 14 février 1802. Le Leslay est érigé en paroisse dès 1841.
« Trêve du Vieux-Bourg-Quintin, ancienne paroisse de la Haute-Cornouaille, aujourd'hui en Saint-Brieuc. Cette trève n'avait que 200 communiants. Elle avait pour recteur M. Hubert Collin, né au Haut-Corlay en 1742, prêtre en 1766 ; nommé recteur de Leslay en 1776, qu'il quitta pour Kergrist-Moëlou en 1782. Il fut remplacé par Jean-Baptiste Le Maux, né au Quilliou, en Merléac, en 1754 ; prêtre en 1780, envoyé à La Harmoye en 1780. "Très bon sujet rempli de piété, ne veut ni ne peut apprendre le breton" ; envoyé au Leslay en 1782 ; "a promis d'apprendre le breton, et il tient parole" ; envoyé à Plounévézel en 1786. Il fut remplacé au Leslay par M. Jean Julien, qui dut céder la place à M. Chevance en 1788 » (M. Peyron).
Note 1 : liste non exhaustive des curés et recteurs de la paroisse du Leslay : En 1663, Allain Audrain ; — en 1664, Yves Hervé ; — en 1683, Louis Le Tout, décédé en 1693 ; — René Pénault ; — en 1705, Jacques Chambrin ; — en 1707, Pierre Lucas ; — en 1710, Charles Eouzan, décédé en 1720 ; — Pierre Le Lay, décédé en 1729 ; — Guillaume Le Méhauté ; — en 1735, Louis Raoult ; — en 1753, Jean Jégou ; — en 1765, Pierre Bidault ; — en 1772, Yves Jannic ; — en 1775, René Le Couédic ; — en 1776, Hubert Collin ; — en 1782, Jean-Baptiste Le Maux ; — en 1786, J. Julien ; — en 1787, Jean-Pierre Chevance ; — en 1789, G.-François Le Bihan ; — en 1790, Charles Le Rigoleur, Jean Robin et Jean Hervé ; — en 1792, François Ferchal, vicaire, prêtre assermenté. — En 1802, Le Leslay fut annexé à Saint-Gildas. — En 1830, Mathurin Grogneuf fut envoyé au Leslay, avec le titre de vicaire de Saint-Gildas. — En 1840, érection de la paroisse ; M. Grogneuf mort en 1855 ; François Hamon ; — en 1861, Yves-Jean Le Rouillé, ...;
Note 2 : la commune du Leslay est formée des villages : Kerfouleu, Petit-Kermabo, Tré-an-Dault, le Vieux-Leslay, Keriolet, la Lande-Mazurié, la Ville-Colio, Kergomar, Rundault, Penpoulo, Grand-Kermabo.
PATRIMOINE du LESLAY
l'église Saint-Symphorien (1896), oeuvre de l'architecte Courcoux. Elle est de plan rectangulaire avec chapelle privative au Sud donnant sur le choeur. Le clocher, extérieur, est encadré par la chapelle des fonts et par l’escalier. L'église est bénie le 19 octobre 1896. L'église abrite des statues anciennes dont celle de saint Symphorien qui date du XVIIème siècle, de saint Hubert, saint Roch, saint Maurice, sainte Marguerite. On y trouve aussi un panneau en bois polychrome représentant la conversion de saint Hubert (fils du duc de Guyenne) et qui date du XVI-XVIIème siècle. Litre de l’évêque Guillaume Eder, fils puîné de Jean et de Jeanne Le Sénéchal, fille, elle-même, de Pierre, sr. du Rocher, et d'Anne d'Espinay ;
Nota : " L'ancienne église du Leslay fondée par les seigneurs de Beaumanoir, formait un carré long avec des fenêtres cintrées, elle était divisée en deux parties par une arcade en pierres. Au-dessus des deux portes, on remarquait deux écussons avec une croix de Malte suspendue au-dessous ; on ne pouvait les reconnaître, ils avaient été martelés et badigeonnés. C'était un lieu de pèlerinage assez fréquenté ; la dévotion à saint Symphorien, patron de la paroisse, y attirait beaucoup de monde. On n'y voyait qu'une pierre tombale avec un écusson effacé. La tradition populaire placait dans cette église le tombeau d'un évêque, mort au château de Beaumanoir. On remarquait dans la muraille, au-dessus de l'arcade qui partageait l'église, un écusson martelé, une mitre d'évêque servait de cheftain. Près de la porte du cimetière, on voyait une statue très vieille, elle avait dû servir de bénitier, la figure était aussi étrange que la posture était peu décente. La chapelle du château était située derrière le jardin, elle donnait son nom à un étang, elle est ruinée depuis longtemps " (M. L. Audo - 1861).
le château de Beaumanoir ou Beaumanoir-Eder (XVème siècle), reconstruit aux XVIIème et XVIIIème siècles, et restauré entre 1895 et 1905 par l'architecte Auguste Courcoux pour le comte de Saint-Pierre. Le parc à l'anglaise de 25 ha est dessiné en 1902 par Charles Singlis. Le logis du XVème siècle a été agrandi. La tour date du XVIème siècle. Ce château, qui possédait jadis une chapelle privative, est la propriété, jusquau XIXème siècle, de la famille Eder de Beaumanoir dont lun des fils sappelle Guy Eder de la Fontenelle (né en 1574). Le 13 octobre 1590, le Prince de Dombes donne l'ordre au capitaine du Liscouet de démolir le château construit vers 1420, qui est reconstruit plus tard. L'édifice actuel conserve des éléments de l'édifice antérieur. En 1832, le château appartenait à MM. de Grawenreuth et de Reingberg, chambellans du roi de Bavière et héritiers par les femmes de la branche Eder de Beaumanoir. Il est vendu au XIXème siècle pour 300 000 fr. à M. Charles Thérèse du Merdy, marquis de Catuélan. La serre et les écuries datent du XIXème siècle ;
la croix du cimetière (XVIIIème siècle) ;
la croix armoriée du cimetière (1757) ;
la croix de Rhundault (moyen âge), située le long d'une ancienne voie romaine ;
les croix du bourg (XVIIIème siècle), de Kergomar (XVIIIème siècle), du Vieux-Leslay (XVIIIème siècle) ;
2 moulins dont le moulin à eau de Beaumanoir.
ANCIENNE NOBLESSE du LESLAY
La terre de BEAUMANOIR fut toujours la plus étendue du Vieux-Bourg-Quintin. Elle comprenait presque tout Le Leslay, une grande partie de Saint-Gildas et un quart du Vieux-Bourg-Quintin. Le château est encore debout, il n'attire les regards que pour les souvenirs qu'il rappelle ; il était entouré de quatre étangs, trois sont comblés et transformés en prairies. C'est un grand corps de logis mal bâti, et surtout mal percé. Il offre 6 écussons dans la façade sud, mais ils ont été martelés. L'intérieur se compose d'une vaste salle et de chambres irrégulières, percées de petites croisées et pavées de tuiles, chargées de diverses armoiries. Les caves qui règnent sous le rez-de-chaussée sont très vastes, les unes servaient de cuisine, les autres de prison. La façade nord est plus régulière. Dans la partie Est, l'on montre encore une chambre assez sombre, où une châtelaine fut dix ans captive, si l'on en croit la tradition populaire. Le silence et la solitude de ces lieux, qui ne sont troublés que par la présence et les cris de oiseaux de proie qui l'habitent, portent involontairement aux pensées tristes et sombres ; les grandes avenues qui abritaient le château sont tombées de vétusté, ou sous la hache de l'ouvrier. On chercherait en vain le bosquet où se cachait une chapelle domestique, derrière le jardin. Les seigneurs de Beaumanoir étaient fondateurs des églises du Leslay, de Saint-Gildas et de Saint-Michel de Caledars ; ils avaient les principales prééminences dans l'église du Vieux-Bourg-Quintin, avec une chapelle dite De Beaumanoir, et dans l'église de Saint-Bihy ; comme possesseurs du lieu noble du Bourg de Quintin, ils devaient 2 deniers oboles au seigneur de Quintin. Suivant un aveu de 1496, ils jouissaient d'un droit de dîme qui s'étendait au bourg de Quintin (le Vieux-Bourg actuellement), à Saint-Gilles-Pligeaux, le Haut-Corlay, La Harmouet, Le Foeil et Saint-Donan. Ils faisaient exercer par leurs officiers le droit de quintaine le lendemain de la fête patronale fixée au premier dimanche de juillet. — Les jeunes gens mariés dans le courant de l'année devaient sauter une fosse remplie d'eau et large de 5 mètres 50 cm, ou payer 30 sous d'amende. Leurs fermiers ou colons étaient obligés de faire le guet, à certains jours, mais plus spécialement le jour des foires de Saint-Laurent et de Saint-Luc, qui se tenaient sur le sommet de la montagne de Caledars, près de la chapelle Saint-Michel. Celle qui se tenait le jour Saint-Luc n'a plus lieu depuis 1790. En 1547, Guy de Laval, comte de Quintin, et Renée de Rieux, son épouse, leur octroyèrent de nouveau la permission de les faire tenir, mais à la condition que les seigneurs de Beaumanoir, eux et leurs successeurs, présenteraient, tous les ans, à dix heures du matin, à la porte de la chapelle, deux sonnettes d'argent et une paire de vervelles ou verveilles, avec les armes du seigneur de Quintin gravées dessus. C'était le 9 août que cette redevance devait être payée. Robert Eder de Beaumanoir, époux de Jehanne Le Sénéchal de Carcado, accepta cette clause, et s'engagea à payer une amende arbitraire, en cas de défaut. Il devait encore une autre petite rente féodale, payable le jour de Noël. — Le seigneur de Beaumanoir prétendait avoir le droit de haute justice, mais son suzerain le lui contestait, comme nous aurons occasion de le voir. A quelle époque Beaumanoir fut-il fondé ? On l'ignore. Etait-ce une juveignerie des sires de Beaumanoir, si connus dans l'histoire de Bretagne ? Quelques personnes le pensent. C'est aussi le sentiment de M. Le Bastard de Mesmeur. Leurs armes sont placées sur le manteau de cheminée de la grande salle. — Quoiqu'il en soit, il est certain que la famille Eder l'habitait dès le XIVème siècle. Ses armes étaient de gueules à la face d'argent, accompagnée de trois quintes feuilles d'argent. Vers 1380, Jehanne Eder épousa Alphonse de Goulaine, chevalier courageux et prudent, dit Augustin du Paz. Le roi d'Angleterre, voulant reconnaître les services qu'il lui avait rendus, en préparant une paix solide avec le roi de France, lui permit de porter dans ses armes mi-parti d'Angleterre ; le roi de France lui octroya la même faveur, en sorte que Goulaine porta dans la suite mi-parti d'Angleterre et de France. Au commencement du XVème siècle, Jehan Eder de Beaumanoir épousa Marie de Villiers, dame du Homet, veuve du seigneur de la Hunaudaie (ou Hunaudaye). Ce mariage déplut aux Tournemine : ils firent lâchement assassiner leur beau-père par quelques-uns de leurs gens, et il fut enterré dans l'église de l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois. En 1428, le 15 mars, Guillaume Eder, doyen de l'église de Nantes, prit possession de l'évêché de Saint-Brieuc ; il assista, en 1431, au concile tenu à Nantes, et mourut quelque temps après. Suivant la teneur de son testament, il fonda une messe qui devait être dite dans son église, le 22 décembre chaque année. La famille Eder était alors toute puissante auprès du duc de Bretagne. En 1422, Jean V donna à Pierre Eder, son chambellan et maître d'hôtel, la terre de Plouagat qui venait d'être confisquée sur les Penthièvre. En 1433, Yves Eder, chevalier, demeurait à la cour du duc François I. Les Eder furent comptés au nombre des bienfaiteurs de la chapelle du Folgoët ; leurs armoiries se voient dans l'une des fenêtres. En 1466, par acte du 6 juillet passé à Vannes, Jehan Eder, sieur de La Haie-Eder, de Broustai et de Plouagat-Châtelaudren, vendit à Françoise d'Amboise, duchesse de Bretagne, veuve de Pierre II, les héritages possédait dans la paroisse de Plouagat, moyennant 50 écus d'or ; elle les donna à l'abbaye de Nazareth, qu'elle fonda l'année suivante à Vannes. — Le duc François II fit revivre les titres de la baronnie d'Avaugour et la donna pour apanage à son fils François, légitimé de Bretagne, comte de Vertus. Ce dernier, voulant réunir la paroisse de Plouagat à sa baronnie, pria Gilles Eder, petit-fils de Pierre Eder, de la lui vendre ; Gilles Eder, qui l'avait déjà grevée de quelques rentes, la céda par acte passé en 1481. En 1486, Madame de Pontquellec donnait un aveu pour les château et terres de Beaumanoir, Trunadault et Rhunadault. Comme le seigneur de Beaumanoir revendiquait le droit de haute justice, une transaction fut faite en 1502, entre Pierre de Rohan et Jehanne Du Perier, barons de Pontchâteau, comte et comtesse de Quintin, sieurs du Perier et de Boëzal, d'une part ; et Jehan Eder, sieur de la Haie-Eder et de Beaumanoir, d'autre part : — « Le dict de Beaumanoir reconnoist entr'austres choses la dicte seigneurie de Quintin estre baronnie et comté ancienne, partaige et apanaige de la maison d'Avaugour, première baronnie de Brétaigne, auquel sieur de Beaumanoir les dictz seigneurs et dame de Quintin donnent par titre de donation le pouvoir d'avoir sceaux et de contracter les actes pour en jouir par sa cour au dict comté de Quintin, lui et ses successeurs, sans cependant que le dict sieur de Beaumanoir puisse demander ne avoir droict de haute justice, cognoissance de faict réelle, ne d'indépendance d'icelui au dict comté et seigneurie de Quintin, lequel droict demeurera au dict seigneur et dame successeurs et héritiers. Daté du 10 juin 1502 » — Signé à l'original : Olivier Brais, passé : Jéhan Le Nepvou, passé ; Boëssel, passé ; Du Boisgelin, passé. Guillaume Eder, abbé de Saint-Gildas-des-Bois en 1532, et de Saint-Aubin en 1537, obtint en 1539 des bulles de coadjuteur de Claude de Rohan, pour l'évêché de Quimper ; il fut sacré le 25 décembre, dans la chapelle du château de Goulaine, il ne fit son entrée solennelle dans sa ville épiscopale que le 29 avril 1543, et mourut le 22 mai 1546. En 1587, René Eder habitait Beaumanoir. Le fameux Guy Eder de Fontenelle, si connu pour ses cruautés et ses brigandages, durant les guerres de la Ligue, serait né au château de Beaumanoir, selon le chanoine Moreau, auteur d'une histoire de ces guerres. Selon d'autres, il aurait reçu le jour au manoir de la Fontenelle, en Trégueux, près de Saint-Brieuc. Les registres de baptême de cette époque n'existant plus, nous n'avons pu connaître la vérité. L'enlèvement de Marie Le Chevoir, dame de Coadelan, qu'il épousa plus tard, a, sans doute, fait naître la légende de la châtelaine captive. Le prince de Dombes, qui commandait en Bretagne pour Henri IV, donna ordre au vaillant capitaine du Liscoët, du Bois de La Roche, de démolir le château de Beaumanoir, afin que les ennemis ne pussent s'en emparer et s'en faire une place d'armes. Sa proximité du château et de la ville de Quintin, qui tenaient pour le roi, justifiait cette mesure. On employa les habitants des paroisses voisines à cette démolition. Ce fut pour venger cet affront que les Ligueurs firent raser, à leur tour, le château du Quellenec. Guy Eder n'a laissé aucun souvenir dans le pays. Sa soeur épousa un sieur Bernard de l'Ile-Aval, en Saint-Pôtan. Ce dernier fut plus heureux que son beau-frère, il fit sa soumission en 1597, et il fut amnistié, nonobstant certains faits peu honorables. Guy Eder, enveloppé dans le complot du maréchal de Byron, fut condamné à mort en 1602, roué vif, exécuté en place de Grève, et sa tête portée à Rennes pour y être exposée sur la porte principale : fin triste et honteuse, mais châtiment mérité de ses excès. S'il crut avoir embrassé une bonne cause, il la servit mal, en oubliant que les lois de la guerre ne permirent jamais la cruauté, et que la fin ne peut justifier les moyens. Les efforts et les démarches de son frère Amaury Eder ne purent le sauver. Ses biens furent confisqués, puis rendus à sa famille. La fidélité et la bravoure d'Amaury, toujours resté attaché à là cause royale, reçurent pour prix la terre et seigneurie de Quincy, près de Paris, d'où sont venus les Beaumanoir de Quincy. Jérôme Bernard de l'Isle-Aval n'était guère aimé dans le pays. Plusieurs fois, les seigneurs voisins lui cherchèrent querelle. Peut-être était-ce par ressentiment du passé ? En 1651, un conseiller du Parlement porta une sentence sur un procès élevé entre Amaury Goyon, marquis de La Moussaie (ou Moussaye), comte de Quintin, et Jérôme Bernard, héritier bénéficier de messire Eder. — Le Seigneur de Beaumanoir fut condamné à payer la redevance des sonnettes et des vervelles d'argent dues pour l'établissement des deux foires de Caledars. En 1654, François du Halgoët, conseiller du roi en ses conseils d'Etat, privé et direction des finances, maître des requêtes de son hôtel, fit hommage pour la terre de Beaumanoir. Il prétendit, dans son aveu, avoir droit de haute, moyenne et basse justice, droit de patibulaire, à trois piliers, avec cep et colliers, être fondateurs de Saint-Gildas, du Leslay, et posséder les prééminences et autres droits honorifiques dans les églises du Vieux-Bourg de Quintin et de Saint-Bihy. Le procureur fiscal de la juridiction de Quintin présenta aussitôt neuf pièces ou mémoires contenant des moyens de blâme contre cet aveu. En 1663, arrêt du Parlement qui renvoie à la juridiction de Quintin pour faire la tutelle des enfants mineurs de défunt Jérôme Bernard. En 1673, Etienne Connen, sergent de la cour de Quintin, assigne Antoine Varin, sieur de Beaupré, fermier général de Beaumanoir, pour s'entendre condamner à payer les redevances arriérées dues pour le temps de sa ferme. En 1681 et 1682, la discussion sur le droit de haute justice se renouvela entre Guy Alonze de Durfort, comte de Quintin, maréchal de France, et le duc de Coislin, époux de Madeleine du Halgoët. Il paraît que le seigneur de Quintin se relâcha de ses droits. Depuis ces années, il est souvent fait mention de la haute justice de Beaumanoir. L'abbé Ruffelet, qui écrivait en 1771, l'admet. En 1753, Beaumanoir était à Antoine-Louis Crozat, baron de Thiers, brigadier des armées du roi, lecteur de la chambre de Sa Majesté, commandant pour le roi dans la province de Champagne, gouverneur de Villethiers, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, seigneur de Beaumanoir, chef du Pont, Ploubazlanec et autres lieux. Cette terre, alors affermée au sieur Vittu de Kerraoul, était estimée 8,500 livres de revenu imposable ; le quart du revenu des moulins déduit pour les réparations ; elle payait pour le vingtième 405 livres 14 sous 6 deniers. Elle passa ensuite au comte de Béthune. Plus heureux que le grand nombre des seigneurs, il n'en fut point dépouillé par la Révolution. En 1832, les héritiers de Béthune, nommés Grawenruth (ou Grawenreuth) et Rheingsberg (ou Reingberg), l'ont vendue à M. le marquis de Catuélan. L'on prétend, peut-être sans fondement, qu'un régisseur infidèle fit disparaître, au XVIIIème siècle, les archives ; il aurait mis le feu dans le pavillon où elles étaient déposées, afin que ses comptes de gestion ne fussent pas pour lui des accusateurs. Trunedault, Rhunedault, Kermabo, le Vieux-Leslay, Penpoullo et Keriotel, étaient de petits fiefs qui dépendaient de Beaumanoir (M. L. Audo - 1861).
KERGOMARD était, en 1595, à Mauricette de Ploufragan, veuve de Sylvestre de Kergomard. En 1641, à Gilles de Tréméreuc. En 1690, à Pierre de Tréméreuc, sieur de la Villerio. Le seigneur était décimateur et avait un droit d'enfeu dans l'église Saint-Thurian, de Quintin, suivant un aveu de Melchior Budes, sieur de Saint-Guen (M. L. Audo - 1861).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble de Le Leslay. Le Leslay dépendait autrefois de la paroisse du Vieux-Bourg de Quintin.
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