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LE PRIEURÉ ET LA PAROISSE DE LANVERN

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Lanvern ou Languern, jadis prieuré-cure dans la paroisse de Plonéour, dépendait de l'abbaye bénédictine de Landévennec, qui en nommait le titulaire.

Il dut sa fondation, ou du moins un notable accroissement, à la générosité de Budic ou Benedict, évêque de Cornouaille, qui mourut au début du XIème siècle. Nous savons en effet que ce personnage donna à saint Guénolé Tref-Julit et autres terres en Plonéour (Cartulaire de Landévennec, p. 168).

Dédiée à saint Philibert, premier abbé de Jumièges et de Noirmoutiers, l'église priorale existe encore. C'est un monument dont le choeur appartient au début du XVème siècle, la nef au XVIème (Waquet, Vieilles Pierres Bretonnes, p. 136). Il comprend une nef et un bas-côté. Le chevet est séparé de, la nef par deux piliers importants, formés d'un faisceau de colonnettes, de gorges et d'arêtes. Il est flanqué de deux collatéraux auxquels il se joint par des arcades ogivales que supportent des piliers cantonnés de colonnettes avec des chapiteaux décorés de feuillages. Une belle rosace orne le chevet de l'église. Dans les murs qui séparent les collatéraux du chevet de ceux de la nef on voit deux ouvertures en plein cintre.

Dans le pignon du transept nord se trouve un enfeu voûté renfermant une tombe sur laquelle est sculptée une croix fleuronnée.

En 1684, Mme de Sévigné acquit des prééminences dans l'église Saint-Philibert en laquelle se trouvaient « un écusson au-dessus de l'image de saint Guézennec, à côté de l'évangile, chargé d'une levrette, surmonté d'un corps enguiché et dans la vitre du pignon oriental un écusson à dextre de la première rose d'argent à un arbre d'azur » (Abbé Cognec, Plonéour-Lanvern, p. 113).

Depuis 1675 la tour de l'église est privée de sa flèche. Louis XIV en effet, lors de la révolte du papier timbré, ordonna de découronner les tours des églises de Lanvern, Plonéour et Languivoa.

Voici les noms de quelques prieurs de Lanvern. Vers 1400, Frères Yves Poulmic et Yves Jordan qui le remplaça — 1516, Penvern — 1540, Alain Kerfour — 1541-1573, Charles Kerdroal — 1573-1584, François de Poulpiquet 1592-1611, Jean Mathezou — 1623-1631, Gabriel de Poulpiquet — 1631-1642, Benoît Brossoy — 1642-1667, dom Joseph Baudichon — 1667-1678, dom Nicolas Moreau, demeurant au prieuré de Bonne-Nouvelle, à Rouen — 1753, dom Pierre Ely — 1774-1783, dom Augustin Champagne.

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Fondée vers 1364, la paroisse de Lanvern était exiguë. En 1789 elle, ne comptait que 389 habitants et une trentaine de villages. Pour la desservir on y bâtit une église, à quelques mètres du prieuré, sous le vocable de Notre-Dame du Folgoat. En piteux état à la date de 1678, cet édifice fut détruit vers 1747, comme l'atteste la date de 1747 qui se lit sur le porche, nord, et les matériaux servirent à la restauration de l'église priorale, qui devint dès lors l'église paroissiale. Elle avait déjà été réparée précédemment: nous le savons par l'inscription qui figure au-dessus de la grande porte d'entrée : GUIDO. M… HECTOR, RESTORATOR 1658. Une autre restauration eut lieu en 1771, comme l'indique l'inscription suivante sur le porche nord : V.M. : BIHAN RECTEUR 1771.

Au fond de l'église, une pièce obscure servait de prison pour renfermer les ivrognes auteurs de désordres. Le maître-autel en bois a un rétable et un tabernacle sculptés. Il est encadré des statues de saint Philibert et de saint Eneour, costumés en abbés, avec mitre et crosse.

L'autel du croisillon nord du transept est dédié à saint Jean-Baptiste. La statue du précurseur est renfermée dans une niche à volets sur un retable du XVIème siècle, contenant les statuettes des douze apôtres dans autant de petites niches. On voit aussi dans le pignon nord du transept un Père éternel qui faisait jadis partie d'un groupe de la Trinité.

Non loin est une, Mater Dolorosa tenant son fils sur ses genoux et assistée de deux femmes en pleurs, puis saint Laurent avec son gril.

L'autel du croisillon sud est celui de saint Guénolé. On y voit les statues de saint Herbot et de saint Michel terrassant le dragon.

Plus loin ce sont trois statues de la Vierge, sculptées avec une maladresse touchante.

A la Révolution, l'église et le cimetière de Lanvern furent vendus nationalement le 29 août 1793 au citoyen Jean Daniélou, pour la somme de 615 livres.

Le pardon de Lanvern a lieu le deuxième dimanche de juillet.

Dans le cimetière qui entoure l'église est la fontaine de dévotion, adossée à l'ossuaire. On y trempe des chemises dans l'eau pour demander par la vertu de saint Philibert prompte délivrance pour les enfants moribonds (Abbé Cognec, Plonéour-Lanvern, p. 117-118).

La maison voisine de la chapelle, décorée d'une porte à accolade, offre la date de 1758. C'est le 14 mars 1825 que Lanvern fut rattaché à Plonéour.

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De Lanvern dépendait la trêve de Saint-Honoré.

La chapelle gothique de Saint-Honoré est en ruines. Elle possède une nef et deux bas-côtés. Le chevet est percé d'une jolie fenêtre à meneau unique, surmonté d'un quatre-feuilles et de deux lobes à redents. Le pignon occidental est couronné d'un campanile rectangulaire ajouré que recouvre un dôme. Au-dessous on lit : P : LESVENAN. F. 1668.

Au fond, du côté sud, est un petit ossuaire. Le soubassement de l'autel latéral nord porte un écusson.

De l'ancien mobilier il ne reste que la statue de saint Sébastien en bois dans une maison voisine, et celle de saint Honoré aujourd'hui dans la chapelle Saint-Germain de Plogastel. Quelques pierres tombales gisent encore devant la chapelle.

Le pardon de Saint-Honoré avait lieu le deuxième dimanche de juillet. Une ordonnance royale, du 19 septembre 1832 annexa Saint-Honoré à Plogastel Saint-Germain (Bulletin Diocésain... 1940 p. 49-51).

 

Vicaires perpétuels ou Recteurs de Lanvern : 1541, Belbrand de Kerfors (Archives du Vatican Paul III Bullaire L. 233. fol. 167-168) — 1551, Alain Domba — 1560, Ronan Gallic — 1584-1592, L. du Halrond, chanoine de Quimper — 1592-1613, Henry de Cosmaner — 1613-1620, Guillaume Anyel — 1620-1650, François Le Rhun — 1650-1661, Guy Mariel — 1661-1670, Jacques L'Honoré, sieur de Keradennec et de Kergostiou — 1670-1677, Nicolas Cœuzeur, qui eut des démêlés avec le père prieur et soutint contre lui des procès qu'il perdit — 1677-1671, Jean Lastennet — 1691-1710, Pierre Tanguy — 1710-1724, Noël Cotton — 1724-1742, Olivier Joanno — 1742-1754, Le Caer — 1754-1778, Jacques Le Bihan. — 1778-1783, L. Le Gouay — 1783-1787, J. Dénéliou — 1788-1792, Guillaume Le Bloas. Celui-ci refusa le serment à la constitution civile du clergé et quitta sa paroisse dès l'arrivée de Roignant à Plonéour. L'abbé Cognec cite vingt-deux curés ou vicaires de Lanvern. Le dernier sous l'ancien régime fut Jean Philippe, qui lui aussi refusa le serment schismatique.

(H. Pérennès).

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