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La chapelle Saint-Carré de Lanvellec est dédiée à Notre-Dame de Pitié. Il s'agit d'une ancienne grange de Bégard mentionnée dès 1170 (Saint-Caramus).

En effet quelques temps après leur implantation dans les bois de Bégard, les moines reçurent d'Alain de Penthièvre, comte de Richemont, et de son frère le comte Henri, la grange de Saint Carré " Sanctus Caramus ". On peut lire dans une pièce d'archive que " les abbés avaient fait bâtir une chapelle dans la frairie de Saint-Carré dédiée à Notre Dame de Pitié, pour faciliter les moyens aux religieux convers de faire leurs dévotions lorsqu'ils faisaient valoir les métairies, dîmes et moulins ...".

En 1578, Pierre de la Baume, évêque de Saint-Flour, abbé de Bégard, et grand aumônier de la reine, donnait féage à Charles de Perrien du lieu et emplacement de Saint-Carré dont tous les édifices étaient en ruines.

Les guerres de la Ligue (1588-1598) n'épargneront ni l'église de Lanvellec ni la chapelle de Saint-Carré. En effet les registres paroissiaux mentionnent de grandes destructions et la chapelle est ruinée.

En 1620, Marguerite du Cosquer de Rosambo, épouse de Jean du Chatel de Caetangars, faisait une fondation en faveur de la « pauvre et ruineuse » chapelle de Notre-Dame de Pitié. Un acte du 19 mars 1686 indique qu'elle était négligée et toute ruinée. Le 11 décembre 1696, après la découverte d'une statue miraculeuse par Jean Bizien, la chapelle est reconstruite et fera alors l'objet de grands pardons et pèlerinages.

Plusieurs privilèges et indulgences sont accordés à cette chapelle par les papes qui se sont succédés depuis : Innocent XII en 1697, Benoît XIII en 1727, Pie VI en 1785 et Grégoire XVI en 1838 

Nota : En 1676, d'après les Comptes et Recettes de Dom Jacques Charlet, les revenus que rapportait la terre de Saint-Carré étaient de 110 livres (pour la dîme) et 111 livres 14 sols (pour la rente). A noter qu'en 1703, plusieurs vassaux de Saint Carré, sous la conduite d'Yves Brigant " homme chicaneur et ennemi de Bégar ", se révoltèrent et s'en prirent violemment aux moines. Ce mouvement de révolte sera condamné par le Parlement de Bretagne. 

L'édifice actuel date de 1696-1697.

La bénédiction de la première pierre de l'édifice actuel, en forme de croix latine, eut lieu le 11 décembre 1695 et sa construction faite en 1696 et 1697, ainsi que le rappelle l'inscription suivante sur l'un des tirants de la charpente : FAICT FAIRE PAR LES SOIGNS DE M. YVES LE BRIGANT, G0UVERNEUR, JAN GUYOMARD, TRÉSORIER, ET BIZIEN JAN, PREMIER AUTHEUR DE CETTE CHAPELL, 1696.

Sur la façade Ouest s'élève un clocher de trois étages, flanqué d'une tourelle d'escalier et surmonté d'une petite flèche en pierre. Le clocher fut édifié en 1697, ainsi que l'indique une seconde inscription : CETTE TOUR F. 1697 LORS EVEQUE DE DOL, MONSEIGNEUR CHAMILLART, GRAND VICAIRE F. DE KERHOENT COETANFAO. Cloche refondue en 1767 par Louis Jacob, fondeur. 

Sur une porte latérale, également date de 1697.

Vendue comme bien national le 12 décembre 1800, la chapelle Saint-Carré fut adjugée au citoyen Jean Le Coz mais celui-ci ayant été frappé de déchéance pour non payement en 1803, elle fut mise à la disposition de l'évêque le 16 janvier 1804.

Le 5 février 1875, la foudre tomba sur le clocher, endommageant gravement celui-ci et le pignon ouest. Lors de la reconstruction, l'inscription suivante fut gravée dans la dernière travée de la nef : F. F. PAR LES SOINS DE M. LE MOING, CHANOINE HONORAIRE ET RECTEUR DE LANVELLEC, ET LE CONSEIL DE FABRIQUE, 1878. 

Les indulgences concédées à la chapelle par Innocent XII ont été renouvelées le 30 septembre 1727 par Benoît XIII, en 1785 par Pie VI, et enfin le 4 août 1838 par Grégoire XVI.

On remarquera également l'oratoire extérieur au-dessus du porche, les deux piliers du portail de l'enclos ainsi qu'une fontaine de 1700. On attribue à cette fontaine un pouvoir de guérison du rachitisme, de la dépression et de la langueur.

Note : En 1949, le recteur vend les pierres d'une partie de l'oratoire pour refaire la toiture. En 2001, une bannière à médaillons est restaurée. En 2002, les trois cloches sont restaurées et sonneront à nouveau dès 2006.

Mobilier : Il est de la fin du XVIIème siècle.

Retable avec Descente de Croix. 

Des chaînes et des fers accrochés à une des poutres rappellent l'histoire d'un bagnard injustement condamné pour meurtre qui fit voeu d'un pèlerinage pieds nus pour offrir ses chaînes à la Vierge de Saint-Carré s'il était innocenté. Grâce aux aveux du meurtrier sur son lit de mort, le bagnard réalisa son voeu.

Aile latérale Sud :

Aile latérale Nord : 

Statues de saint Carré, saint Jean, sainte Anne, saint Yves, ... 

Magnifiques sablières :  

Le plafond :

Le Chemin de Croix :

Divers :

La croix du placître de la chapelle Saint Carré (1622). Sur la croix du placître se voit l'inscription : JEAN LE ROUX A FAIT FAIRE CESTE CROIX EN L'AN 1622 ; et : BIZIEN JEAN, 1702. 

Près de la chapelle, fontaine avec inscription : F. PAR P. LE BRIQUER ET I. GUYOMAR, FABRIQUES, L'AN 1700.

Saint-Carré autrefois.

Nota : les photos réalisées par Roger et Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.