Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

Lanvallay durant la Révolution.

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Lanvallay   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

La Révolution supprima Lanvallay comme paroisse le 7 août 1792 et rattacha cette localité, partie à Dinan, et partie à Saint-Solen (Archives des Côtes-d'Armor, rég. L 154, f° 10 et sq.). A la réorganiastion du nouveau diocèse de Saint-Brieuc, Lanvallay reprit rang de paroisse en 1803.

La vente du mobilier et des ornements de l'église de Lanvallay produisit 72 frs 30 le 16 juin 1794. Une seconde liquidation rapporta 55 l. le 6 juillet suivant. De plus, on inventoria à Dinan, le 24 août de cette même année, le reste des dépouilles de cette église, consistant en une magnifique croix de procession et un ostensoir pesant ensemble 16 marcs, 3 onces, 5 gros d'argent blanc ; un calice, sa patène et un croissant pesant 1 marc, 3 onces, 3 gros d'argent doré, plus 1 marc, 1 once de galon d'argent ôté aux ornements sacerdotaux. Le tout fut envoyé à la Monnaie.

En outre des biens possédés à Lanvallay par les ordres monastiques, notamment les métairies de la Sansonnais et de Bellevue, aux Dominicains de Dinan, achetées le 1er mars 1791, la première par François Rouxel et la seconde par Denis Boulard ; celles de la Ville-Ory, aux Ursulines de la même ville, et Saint-Nicolas, au prieuré de Léhon, les propriétés foncières de l'église de Lanvallay consistaient en deux champs : l'un dit le champ de la Prière, et l'autre le Closet, ainsi que dans une pièce de terre sise aux Longrais. L'ensemble fut vendu 1.775 l. le 30 juin 1794 au sieur Denis Boulard.

De plus, Yves Salmon-Basfrêne, négociant à Dinan, acquit à Lanvallay, une maison et une grange dépendant du prieuré de Léhon, ainsi qu'un jardin dépendant de celui de la Madeleine. Sur les acquisitions d'Yves Salmon-Basfrêne, consulter Dubreuil : La Vente des Biens Nationaux dans les Côtes-du-Nord, op. cit., p. 123, 189, 191, 249, 236, 381, 562, 620 ; et même auteur : Le Régime révolutionnaire dans le district de Dinan, op. cit. Cet historien y signale, p. CXXIV, Salmon-Basfrène, comme ayant fait sept acquisitions de biens ecclésiastiques.

 

CLERGÉ.JULIEN-FRANÇOIS DELÉPINNE, recteur, naquit à La Boussac, diocèse de Dol, le 11 mai 1745, du mariage de François et d'Anne Olivier. Ordonné prêtre le 4 avril 1772, il fut successivement vicaire de Saint-Hélen (1774), de Bonnemain (1776-1781), puis de Plerguer (1784).

A la démission de M. Gilles Moncel [Note : GILLES-NICOLAS MONCEL était né à N.-D. de Dol, le 19 mai 1747 de Gilles et de Jeanne Daniel. Il avait rempli les fonctions de Directeur des Bénédictines de Dol. Le 13 août 1792, il était réfugié à Saint-Coulomb. II prit un passeport pour l'exil le 29 de ce même mois], qui administrait Lanvallay comme recteur depuis le 13 avril 1779, et l'échangea le 1er mai 1786 pour Saint-Léonard, près d'Epiniac, où il mourut en 1813, l'abbé de Saint-Florent de Saumur, ayant donné à Mgr. de Hercé, évêque de Dol, l'autorisation de pourvoir à cette cure, celui-ci désigna l'abbé Delépinne comme pasteur de Lanvallay, par lettres du 7 juin 1786.

En cette qualité, ce prêtre assista le 1er avril 1789 à l'assemblée de ses paroissiens, réunis en vue d'élaborer leur cahier de doléances destiné aux prochains Etats Généraux. Deux jours après, nous retrouvons ce même ecclésiastique choisi par ses confrères du Clergé de Dol, assemblés en cette ville, comme l'un des électeurs chargés de désigner les députés de cet ordre aux Etats Généraux (Archives Nationales, G 18). A l'estime de ses collègues, M. Delépinne joignait la confiance de ses paroissiens, qui le choisirent comme électeur cantonal en juin 1790 et l'élurent le premier maire de Lanvallay en juillet suivant. Cependant, cet ecclésiastique ne méritait qu'à moitié ces marques de sympathie. Nous le voyons en effet s'assermenter dès le 14 décembre 1790, sitôt que fut votée pour les prêtres à charge d'âmes l'obligation de jurer fidélité à la Constitution Civile du Clergé, et avant même que le faible Louis XVI ait sanctionné et promulgué cette loi néfaste. De plus, sous son influence, la municipalité lanvalline soumissionna sept jours après l'ensemble des biens nationaux ecclésiastiques de cette commune. Enfin, dans son zèle de néophyte, Delépinne dénonçait quelques semaines plus tard, le 2 février 1791, son évêque Mgr. de Hercé, qui venait d'écrire le 25 janvier précédent, une lettre pastorale pour protester contre les innovations schismatiques que l'Assemblée Nationale voulait imposer à l'Eglise de France. (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5. 9). C'était, à l'appréciation de Delépinne, « une jérémiade insensée, fausse, pernicieuse, et captieuse, propre à séduire et à troubler les consciences ».

Désormais, la réputation du recteur de Lanvallay était solidement établie dans le petit clan des Constitutionnels, si bien que lorsque se firent les élections pour les cures, il se vit élire d'abord à Ploubalay, le 12 juin 1791, puis à Evran le 2 octobre suivant, mais il refusa l'une comme l'autre ces élections.

Cependant, à La Boussac, son pays natal, le parti influent des « patriotes » désirait ardemment voir revenir chez eux un concitoyen aussi fermement imbu des idées nouvelles, et grâce à leur influence, on désigna Delépinne pour leur curé constitutionnel. « Je ne puis accepter, leur écrivait-il le 30 mai 1791, vu l'habitude que j'ai contractée d'habiter, les belles campagnes environnant Dinan ». L'année suivante, cependant, l'abbé Delépinne céda aux instances réitérées de ses compatriotes, et son installation comme curé de La Boussac, dont Delarue a publié le procès-verbal, eut lieu en grand appareil le 15 avril 1792.

C'est comme curé constitutionnel de La Boussac, où il remplit les fonctions de notable et d'officier public jusqu'en 1794, que, devant la tournure des événements, Delépinne, après avoir rendu hommage à la Raison, « dont il voulait, déclara-t-il, être désormais le fidèle adorateur », abdiqua le 11 ventôse an II (1er mars 1794) son état et fonctions, en présence de la municipalité de cette paroisse. Puis, pour se mettre davantage en sécurité, il s'engagea, à l'âge de 49 ans, au VIème bataillon des Volontaires de la Manche, où il parvint vite au grade de capitaine.

Mais comme le métier militaire n'était pour Delépinne qu'un pis-aller, il l'abandonna sitôt qu'il put le faire sans danger, et s'en fut habiter Rennes, où il acheta le 19 juillet 1798, pour 30.200 livres, une partie des bâtiments du couvent de la Visitation, rue Saint-Melaine. C'est là que, revenu depuis longtemps de ses erreurs, il mourut, le 17 mars 1828, âgé de 82 ans et 10 mois, après avoir fait par son testament, daté du 7 avril 1824, plusieurs fondations pieuses dans sa paroisse natale, dont une entre autres pour l'instruction de l'enfance. C'est du reste dans le cimetière de La Boussac qu'il fut enterré, selon son désir, et l'on y voyait encore son tombeau il y a quelques années [Note : Cf. Delarue : Le District de Dol, op. cit., t. IV, p. 114 et sq., et t. VI, p. 272 et 274 ; Robidou : Histoire et Panorama, IIIème édit., t. II, p. 283.

JEAN-FRANÇOIS JOSSEAUME, vicaire, naquit au Vivier-sur-Mer le 18 janvier 1759, de Guillaume et de Françoise Lecompte. Après son ordinafion sacerdotale à Saint-Malo, le 5 juin 1784, il devint d'abord vicaire de Saint-Hélen, puis nous le trouvons à Lanvallay peu après le départ de M. Joseph Pigeon, nommé le 3 janvier 1788, recteur de Lillemer, où il décéda en 1808.

La dernière signature de M. Josseaume comme vicaire de Lanvallay est du 13 mai 1791. Cet ecclésiastique avait en effet prêté tout d'abord le serment constitutionnel, à l'exemple de son recteur ; mieux informé, il l'avait rétracté peu après, et depuis s'était énergiquement refusé à s'assermenter à nouveau. En butte dès lors à toutes sortes de tracasseries, il se réfugia, au cours du mois de juin 1791, chez son frère, l'abbé Guillaume Josseaume, recteur de Vildé-la-Marine. Jean-François crut pouvoir revenir le mois suivant ; mais, dès le 17 de ce même juillet, le district de Dinan répondait en ces termes à la municipalité de Lanvallay, qui désirait savoir la conduite à tenir vis-à-vis de son ancien vicaire : « Le parti que vous avez à prendre dans la circonstance, c'est de faire saisir le sieur Josseaume par les gardes nationaux de votre paroisse et de nous l'envoyer, pour que de suite nous le fassions conduire à Saint-Brieuc. Nous attendons de votre dévouement pour le bien public que vous ne négligiez rien pour purger le pays d'un pareil fanatique » (Archives municipales de Dinan : Premier registre des délibérations du District, du 11 juillet 1790 au 24 janvier 1792).

Nous n'avons trouvé nulle part jusqu'ici ce qu'il advint de cette prise de corps décrétée contre l'abbé Josseaume. Tout ce que nous savons dans la suite de ce prêtre, c'est qu'il s'exila à jersey, sans que nous puissions préciser l'époque de sa déportation. Il s'y trouvait encore en 1796 et figure à cette date sur les registres de Mgr. de Cheylus, évêque de Bayeux, comme ayant touché des secours en argent du mois d'août à celui de décembre de cette année.

Josseaume, revenu de l'exil probablement aux environs de fructidor an V (septembre 1797), était dénoncé pour célébrer la messe à Plesder, dans la demeure d'un nommé Loiselière.

Retiré au Mont-Dol aux débuts du Consulat, ce prêtre devint vicaire de Roz-sur-Couesnon à la réorganisation du diocèse de Rennes, puis il fut nommé recteur de Romazy le 1er janvier 1808. De là, M. Josseaume refusa la cure de Saint-Domineuc le 20 juillet 1811, préférant aller à Langan, dans le doyenné de Bécherel. Il y mourut en fonctions le 22 janvier 1825, âgé de 67 ans.

Devint recteur de Lanvallay, le 16 janvier 1804, le P. RENÉ-SERVAN ESCALLOT, né à Dinan le 3 août 1737, du mariage de Jean-Pierre, sieur du Marcey, docteur en médecine, et de Angélique Le Desdest du Désert.

Après avoir été prieur des Dominicains de Nazareth, en Corseul, en 1776, puis du couvent de Dinan, en 1779 et 1782, ce religieux remplissait lors de la Révolution ces mêmes fonctions au couvent d'Argentan. A la fermeture de sa maison, le P. Escallot revint dans son pays natal, et bien qu'insermenté, ïl ne s'exila pas lors de l'application de la loi du 26 août, mais, au contraire, il fit beaucoup de ministère caché bien souvent dans des circonstances très périlleuses.

Le 5 mai 1800, l'autorité militaire lui délivra une carte de sûreté, puis, aux environs du 5 février 1801, il vint à Lanvallay remplacer comme curé d'office l'abbé Jean Chauvin, qui avait été dénoncé le 23 juin 1800 à Fouché, Ministre de la Police, et dont nous ferons la biographie à l'article Trédias, dont il devint recteur. (Cf. le texte de cette dénonciation Arch. Nat., F 7, 7750, n° 6091). [Note : Le Père ESCALLOT avant d'aller à Lanvallay avait exercé quelque temps le culte à Saint-Méloir, localité dont le clocher était alors surmonté du bonnet de la liberté et d'une hache révolutionnaire].

Le P. Escallot lui-même eut avec son maire d'assez graves difficultés, dont M. Fouéré-Macé nous a fait le récit au tome Ier, p. 223, du Diocèse de Saint-Brieuc, op. cit. Le sous-préfet de Dinan, l'ex-constitutionnel Gagon, qui se montrait très sectaire dans ses rapports avec le clergé, suivant en cela les instructions du ministre Fouché, avait en effet adressé le 27 février 1801 aux maires de son arrondissement une circulaire leur défendant, « au nom du respect dû à la liberté des consciences », de laisser sonner les cloches pour annoncer les cérémonies du culte. Le maire de Lanvallay essaya vainement de faire admettre cette thèse au P. Escallot, et, ne pouvant l'empêcher d'utiliser l'unique cloche de la paroisse, il en fit descendre le battant ; mais l'ex-dominicain, pour avoir le dernier mot, ne trouva rien mieux que de faire sonner les offices en frappant en carillon sur le bronze même de la cloche.

Rien d'étonnant, après cela, si le préfet Boullé notait le P. Escallot, vers 1803, comme « instruit, de bonnes mœurs, mais intolérant ». Ce religieux mourut en fonctions, recteur de Lanvallay, âgé de 82 ans, le 2 janvier 1819.

Etaient natifs de cette paroisse en 1790, les deux frères GALLEE, dont l'un, FRANÇOIS-MARC, trouvera sa notice à l'article Saint-Samson, et l'autre, FRANÇOIS-CLAUDE, fils de noble homme Claude et de Marie Ouice, naquit à Lanvallay le 16 février 1745, puis étudia au Collège de Dinan, où nous le trouvons eu 1769.

Après avoir fait profession chez les Capucins de Rennes, sous le nom de P. Ambroise, le 28 avril 1765, et reçu la prêtrise le 11 mars 1769, ce religieux opta en 1790 pour la vie commune, puis, ayant vécu durant quelques mois au couvent de Dinan en 1791, nous le trouvons, après la fermeture de cette maison, habitant Léhon, le 9 juillet de cette année, Le 5 septembre suivant, il déclarait vouloir vivre au couvent des Capucins de Rennes, provisoirement conservé.

En sa qualité d'insermenté, on l'obligea à entrer le 5 septembre 1792 à la maison de réunion dite de Saint-Melaine de Rennes, d'où il fut déporté d'office à Jersey par Saint-Malo, le 13 septembre suivant. Nous ignorons ce qu'il advint de ce religieux dans la suite.

M. l'aumônier Julien Hervé, de Montfort-sur-Meu, nous a aussi signalé l'existence de l'abbé CHARLES-HELEN LEFORESTIER, professeur au collège de Dol, lorsque cet établissement passa aux mains des assermentés, en 1791. Cet ecclésiastique, qui refusa le serment, est indiqué comme originaire de Lanvallay sur son acte d'ordination au diaconat, en 1790. Il était en effet né dans cette paroisse le 20 septembre 1766, de Jean et de Renée Le Breton. Nous ignorons ce qu'il advint de lui au cours de la Révolution.

 

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL, Indépendamment de M. Delépine, Lanvallay posséda une partie de la Révolution un prêtre assermenté qui desservit cette paroisse, sans avoir le titre de curé.

JACQUES-RENÉ LE POITEVIN, bien qu'appartenant à une famille doloise, naquit à l'Isle-Bouchard, en Touraine, de noble maître Jean-Gervais Bernard, sieur de Belle-Chaussée, maire de Dol en 1779 et commissaire des Etats, et de demoiselle Henriette-Marie Le Baudriller. Après avoir reçu la prêtrise le 31 mars 1770, l'abbé Le Poitevin obtint la chapellenie de Saint-Piat, alors en Pleudihen, qui lui valait 215 livres de revenus en 1790. D'après Paris-Jallobert, il aurait été aussi curé de Lanvallay de 1772 à 1775, mais il ne remplissait plus ces fonctions lors de la Révolution.

Le 18 juillet 1792, ou trouve Le Poitevin assermenté et desservant « sans lettres de vicaire » la paroisse de Lanvallay ; l'évêque Jacob n'ayant pas voulu lui en donner pour « motifs plausibles ». Le 17 septembre de cette même année, cet ecclésiastique prêta à Dinan le serment de Liberté-Egalité (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 32), et le 25 novembre suivant, les électeurs le désignèrent pour la cure de Plouasne, mais Le Poitevin refusa ce poste trop difficile, préférant sa paroisse de Lanvallay, dans laquelle il exerçait encore les fonctions de « curé d'office » le 28 décembre 1792. Il continua de s'en acquitter toute l'année 1793, ainsi que de celles d'officier de l'Etat-Civil de cette paroisse. On ajouta même à ses attributions la charge de « vicaire d'office de Tressaint », dont les habitants réclamaient un prêtre.

M. Le Poitevin renonça le 5 ventôse an II (23 février 1794) à son état et fonctions. Il était alors dans sa cinquantième année. Nous lisons son nom, quoique cela, parmi ceux des assermentés détenus à la prison Saint-Charles de Dinan le 15 mars 1794, mais bien qu'il figure parmi ceux qui signèrent l'engagement de se marier pour voir finir leur captivité, il ne se crut pas obligé de tenir cette promesse, arrachée à sa lâcheté, une fois sorti de prison (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 67).

Jacques-René Le Poitevin, pensionné du gouvernement comme abdicataire, mourut à l'hôpital de Dinan le 26 floréal an IV (16 mai 1796). On le dit sur son acte de décès domicilié à Lanvallay, avant son entrée à l'hôpital, et l'on estropie son nom, que l'on orthographie Potdevin. (A. Lemasson).

 © Copyright - Tous droits réservés.