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LANNILIS

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La commune de Lannilis (bzh.gif (80 octets) Lanniliz) est chef lieu de canton. Lannilis dépend de l'arrondissement de Brest, du département du Finistère (Bretagne). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LANNILIS

Lannilis vient du breton « lann » (ermitage) et « iliz » (église).

Lannilis est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Ploudiner. Le territoire de Lannilis est limité au sud par le cours d'eau de l'Aber-Benoit qui sépare le Haut-Léon du Bas-Léon; au nord par l'Aber-Vrac'h. C'est sur ce territoire que se serait installé Tudogilus, père de saint Goueznou. Son ermitage se situait à Lothonou ou Lothuznou (ou Lothunou), lieu où l'abbaye de Saint-Mathieu possédait un prieuré.

Ville de Lannilis (Bretagne).

L'an 1019, Guillaume, chapelain de l'Evêque de Léon, Eude, lui dédiait une Vie de saint Gouesnou qu'il venait d'écrire. Dans cette vie, il est dit que le père de saint Gouesnou, Tudogilus ou Tugdonius, aborda en Bretagne, et bâtit un oratoire « in finibus Plebe denarii inter Bazlanandum et Doenaum fluvios », sur les confins de Ploudiner, entre les rivières Balaznant (l'Aber-Benoît) et Doen, aujourd'hui l'Abervrac'h. L'oratoire prit le nom de son fondateur et est devenu le prieuré de Loctudon ou Lothunou, dépendant de Saint-Mathieu fin de terre, situé sur la paroisse de Lannilis. Ploediner était le nom de cette portion de territoire comprenant actuellement les paroisses de Lannilis et de Landéda, avec Broennou, sa trève.

Lors de l'enquête pour la canonisation de saint Yves, nous voyons figurer, en 1371, un sieur Henry de Keraldanet « armiger parochianus de Ploudiner », diocèse de Léon. Et cependant déjà, comme le montre le Pouillé de M. Longnon, au XIVème siècle, les paroisses de Landéda et de Lanna Ecclesiae (Lannilis) coexistaient avec cette dénomination de Ploediner pour désigner la région elle-même.

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Les continuateurs d'Ogée disent que Diner ne serait autre que Tinidor ou Ténénan, fondateur de Plabennec et évêque de Léon, qui, d'ordinaire, est représenté aux pieds de son maître, saint Carantec. Or, nous dit M. de Kerdanet (A. G. 516), au XVIIème siècle, un recteur de Lannilis nous montrait l'image de saint Pierre, patron, de la paroisse, représenté avec un moine à ses pieds, « comme qui dirait un religieux du prieuré de Loctunou ». N'était-ce pas plutôt l'ancienne statue de saint Diner aux pieds de saint Carantec, dont on aurait fait saint Pierre, en changeant simplement l'inscription ? (M. Peyron).

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La paroisse de Ploudiner (noté Plebs Denarii, en 1019 et Plebs Diner, en 1252) est démembrée vers 1300 (ou au XVème siècle) en trois entités : Lannilis, Landéda et Brouennou (aujourd'hui en Landéda). A la fin du XIVème siècle, le nom de Lannilis supplante celui de Ploudiner. La paroisse de Lannilis dépendait autrefois de l'ancien évêché de Léon. La commune de Lannilis comportait avant la Révolution, une vingtaine de chapelles de quartiers dont la plus belle et la plus célèbre fut Notre-Dame de Trobérou (aujourd'hui disparue).

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On rencontre les appellations suivantes : Lanna ecclesie (vers 1330), Lanna (en 1335), eccl. de Plebedenarii alias de Lanna ecclesie (en 1344), Ploudiner Lannilis (en 1371), Plebedyner hodie Lannilis (en 1374), parrochia de Ploudiner-Lannilis (en 1375), Lannylis (en 1467), Lannilys (en 1481).

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Note 1 : Sur un missel à l'usage de Paris, conservé à Lannilis, se trouvent plusieurs notes manuscrites, latines et françaises, écrites par M. Goulven L'Hostis, recteur de 1602 à 1657, qui, pendant sa longue carrière, aimait à consigner les faits intéressant sa paroisse. M. de Kerdanet en a donné une partie (loco citato), mais nous préférons nous en rapporter, pour le latin surtout, à la lecture faite de ce manuscrit par M. de la Rogerie, qui en a fait un relevé exact qu'il a eu la complaisance de nous communiquer. C'est, d'abord, une sorte de procès-verbal de la consécration de l'église : « Anno Domini 1516 [Note : L'année 1516 commençait alors à Pâques, qui, cette année, avait lieu le 23 Mars, et se terminait à la Pâque suivante, 1517, qui avait lieu le 12 Avril], die veneris XXV Martii, in quo cantatur ad introïtuum missae, fac mecum signum [Note : C'était l'introït de la messe du vendredi après le troisième dimanche de Carême, mais il est à remarquer que ce vendredi ne tombait pas le 25 Mars, mais le 20. XX (V) vient donc d'une faute de transcription] in feria VIa in medio quadragesimae, ecclesia parochialis, per venerabilem antistitem Sti Brioci et circonscriptum (pour circonspectum) Oliverium du Chastel [Note : Olivier du Chastel fut effectivement évêque de Saint-Brieuc, du 20 Mars 1506 au 16 Mai 1525, jour de sa mort. Et ce serait, sans doute, sur la demande de son neveu Gabriel du Chastel qu'il serait venu, consacrer l'église de Lannilis], fuit dedicata. Assistentibus et presentibus viris Gabriele de Castro ejusdem nepote, Dno du Rascor fabrica, Dno de Mercadec, Dno de Kerpabu, Dno de Kerengar, magnaque parte universitalis ecclesiae parochialis predicte. J. Golvino Ostiz haec fideliter rescripta sunt ». M. l'abbé Goulven consigne ensuite différents faits contemporains : - « La grande cloche, nommée Jacq pour respect de noble Jacques Bélégant, sr. de Kerpabu, fut jetée en fonte le commencement de Septembre 1626 ». - « Dame Anne de Périen, dame à présent de Kerpabu, a fait son entrée à Kerpabu le 25 Août 1646 ». - « Faisant réparer la chapelle d'argent (reliquaire) qui était fort descheu, de nos reliques ; il a fallu retirer les reliques, ce qui s'est fait en présence de quatre de nos prêtres, et ainsi remis, la chapelle estant réparée, les titres et écriteaux sur, les reliques sont comme ensuit : De lapide tecta Sanguine Christi. De reliquiis S. Pauli Apostoli S. Lucii papae et m. De reliquiis quatuor coronatorum martyr. Sunt quedam fragmenta indumentorum creditur, et aliquorum Sanctorum, nec de illis titulum reperimus ». - « Je, povre réparateur de ce que dessus, Golvin Ostiz, pretre tres indigne, receut la dite chapelle réparée et remise de ses bris le 5 Février 1646 ». - « Le cimetière est béni par le R. Lostis, le dimanche 12 Août 1640. L'oratoire fondé le 8 Février 1641, béni le 17 Août 1644. Yves Roudaut, architecte » (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Note 2 : A l'enquête sur la mendicité, M. Le Duc, recteur de Lannilis, répondait comme il suit : « Il y a dans cette paroisse environ 90 familles pauvres mendiants, qui, y compris les enfants, forment une classe d'environ 300 personnes et à peu près un septième des habitants, mais incomparablement plus nombreuse que celle des personnes en état de leur procurer un grand secours, attendu surtout que la plus grande partie des gros propriétaires demeurent dans les villes. On divise cette espèce de mendiants en trois classes différentes, et on range dans la première les journaliers, les tailleurs et autres gens de métier, dont les premiers manquent souvent d'être employés, et les uns et les autres ne gagnant, pour l'ordinaire, que cinq ou six sols par jour, sont hors d'état de nourrir une famille souvent nombreuse, et c'est la plus grande classe. La seconde comprend 15 ou 20 personnes infirmes et autant de vieillards que le défaut de force ou de santé réduit à mendier. Dans la troisième classe, on compte environ cent enfants, dont les uns trop jeunes encore pour travailler, et les autres forcés par leurs parents de chercher du pain pour eux et pour ceux de leurs frères qui ne peuvent encore se le procurer. Toutes les familles pauvres sont simples locataires, sans aucune terre à cultiver. Il n'y a pas, dans la paroisse, de terre vague susceptible de défrichement. Il n'y a point d'hôpital, mais bien un revenu annuel de 290 livres, et à la mort de la dernière demoiselle Clisson, il sera de 498 livres. Cette rente a été fondée, au profit des pauvres malades de Lannilis, par feue Mlle Cogenval, (Coetjunval ?) représentée aujourd'huy par M. le prince de Tingry. Le capital de cette rente avait été placé, par la fondatrice, sur les aides et gabelles, et accepté par le général et corps politique de Lannilis, à charge de faire construire un hôpital, suivant délibération du 21 Décembre 1743. Cette rente a été payée exactement, excepté en 1771, où l'on fit une retenue d'un cinquième au profit de Sa Majesté, mais qui fut remboursée, l'année suivante. La distribution s'en est faite par les gouverneurs en charge ; mais si les choses ne prennent pas une meilleure forme, le Recteur actuel espère en faire désormais la distribution. Le nombre des pauvres étant considérable, et celui de ceux qui pourraient leur procurer de grands secours étant petit, n'étant pour l'ordinaire secourus que par des fermiers, qu'une mauvaise année met souvent hors d'état de faire aucune aumône, on estime que, pour empêcher la mendicité et procurer aux pauvres un secours assuré, il faudrait d'abord construire un hôpital, et y affecter un revenu assez considérable pour nourrir 50 pauvres. Le fonds pourrait être levé, soit sur les biens-fonds, soit sur les vins qui se vendent dans l'endroit, ou autres denrées qui ne sont point de la première nécessité, comme café, tabac, etc. On pourrait aussi engager les personnes qui font des aumônes en bled à les porter dans une maison marquée, où l'on ferait du pain, dont on donnerait par semaine une certaine mesure et suivant le besoin de chaque individu, pour supplément à ce qui manquerait au travail des personnes robustes pour nourrir leurs familles. Par ces arrangements et le maintien des lois sages qui défendent aux pauvres de courir d'une paroisse à l'autre, on pourrait peut-être arrêter le cours de la mendicité ». « Observations sur le goëmon. — Les paroissiens de Lannilis ont toujours été dans l'usage de prendre et couper du gouesmon sur les côtes de Landéda et Brouennou. Il parait qu'en 1723, on leur fit quelque difficulté sur cet objet. En conséquence, le général de Lannilis fit, à celui de Landéda et Brouennou, une sommation prônale et notarisée, afin de savoir leur moyen d'empêchement, et sur la réponse qu'ils firent de n'en avoir aucun, intervint, en 1724, une sentence de l'amirauté, de maintenir l'usage de Lannilis, usage immémorial fondé sur ce que, depuis le XVème siècle, les trois paroisses n'en faisaient qu'une. Ce n'est que depuis deux ans que l'amirauté frappe d'amende Lannilis, pour la coupe du gouesmon ; mais il y a deux mois qu'on lui a signifié la sentence de 1724 ; nous espérons qu'elle en tiendra compte » (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Note 3 : Liste non exhaustive RECTEURS DE LANNILIS AVANT LE CONCORDAT. Les plus anciens Recteurs de Lannilis, du XIVème siècle, nous sont connus grâce aux recherches du Père J.-M. Malgorn, O. S. B., dans les registres de l'Université de Paris publiés par le Père Denifle, et dont il a bien voulu nous communiquer le résultat. - En 1330-1344. C'est d'abord un Even Bohic, professeur de droit à l'Université, signalé en 1330 comme clerc de Léon, conseiller du Doyen et du Chapitre de Paris, qui ne possède que la pauvre paroisse de Lanna, au diocèse de Léon, « pauperem parochialem ecclesiam de Lanna Leonensis dioecesis ». Le 25 Mars 1335, professeur de droit in utroque, il est pourvu d'un canonicat et d'une demi-prébende en la chapelle de Saint-Anian de Paris. L'autre moitié de la prébende était possédée par Robert de Vermon, premier chapelain du Roi, d'où contestation ; mais cette semi-prébende demeura à Even Bohic, jusqu'à sa mort. Le 29 Mai 1335, Benoît XII accordait à Even Bohic un canonicat avec expectative de prébende ; mais il devait se démettre de la paroisse de Lanna. Cette cession n'eut lieu qu'en 1344 (Actes du Saint-Siège). Comme on le voit, Even ne résida guère dans la paroisse ; et le 16 Mai 1344, ayant été pourvu d'un canonicat et de la dignité de chantre au Chapitre de Léon, sa paroisse de Ploediner ou de Lanna, valant 50 livres, était donnée, par Clément VI, à Olivier-Yves Ham, quoique Even Bohic, en quittant Lannilis, ait tenté d'éluder la réserve apostolique en résignant sa paroisse à Jean Joncour, du diocèse de Léon, qui, de fait, l'a occupée sous prétexte de certaines lettres apostoliques [Note : Le 14 des kalendes de Juin 1344, collatio ecclesie de Plebedenarii alias de Lanna ecclesie Leonensis per assecutionem, ab Eveno Bohic utriusque juris professore, factam de canonicatu et prebenda ac cantorice ecclesie Leonensis, ipsi per Benedictum XII reservatis, apud sanctam sedem vacantis, et quinquaginta librarum Turonensium valorem annuum non excidentis, pro Oliverio Yvone Ham, non obstante quod idem Evenus, ante assecutionem dicte cantorice, moliens illudere reservacioni apostolice, dictam parochialem ecclesiam, coram Ordinario resignavit et Jahannem Joncour, prefate diœcesis, ipsam ecclesiam, pretextu quarumdam litterarum apostolicorum, de facto occupaverit (Clément VI, tome XVII, f° 8. — Archives Vaticanes)]. Even Bohic mourut le 29 Novembre 1351 (Archives Nationales, LL. 105, p. 548). Il laissait un proche parent, Henri Bohic, professeur comme lui à l'Université de Paris, qui, devant notaire, déclarait qu'il ne se portait pas comme héritier d'Even ; qu'il ne prend pas la charge d'exécuter ses dernières volontés, comme aussi il ne s'y refuse pas, et s'il le fait, c'est en qualité de proche parent « propinquior carnalis defuncti ». Il était à Paris depuis au moins 1340, puisque, cette année même, il était témoin du testament d'un comte de Léon (Dom Morice, I, 1411) et commentait les décrétales au cours du matin, en 1348-1349 ; et son texte était entre les mains de tous. On a confondu facilement ces deux Bohic Even et Henri, professeurs en décret tous deux à Paris, et c'est de ce dernier dont M. Le Vot nous a laissé une notice ; mais Even est mort en 1351, tandis que Henri était l'exécuteur testamentaire d'Even, et chapelain de la chapellenie de Saint-Yves, dont la chapelle ne fut fondée à Paris qu'en 1357. Ces Bohic fournirent une dynastie de savants canonistes ou théologiens, car nous pensons bien qu'un autre Even Bohic, vivant en 1383, 1389, religieux carme à Paris, originaire de Bretagne, était bien de la même famille. Il s'intitulait, en 1388, « religiosus vir frater Evenus Boyc ord. Carmel. studens parisiis bachalaureus formatus in theologia, de Britania oriundus ». Mais de ces savants, il n'y en a qu'un qui nous intéresse directement, comme se rattachant à l'histoire de Lannilis, c'est : - En 1330-1335. Even Bohic, recteur de Lannilis. - En 1374. En Octobre, Grégoire XI revalide la nomination de Yves Maignan ou de Curia (Le Lez) comme recteur de « Plebedyner hodie Lannilis », faite par l'Evêque de Léon, alors qu'elle était réservée au Saint-Siège. - En 1465. Décès d'Alain Quibignon, recteur. - En 1466. Sur la recommandation d'Alain de Coetivy, évêque de Prenest, cardinal de Sainte-Praxède, Paul II nomme recteur de Lannilis Christophe de Penmarch, « cher neveu d'Alain, dilecto nepoti suo, qui était recteur de Saint-Victor de Grevia, diocèse d'Uzès (Gard) ».

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M. de Kerdanet nous a donné les noms des autres Recteurs de Lannilis (Vie des Saints, A. G., p. 516) : - En 1570-1582. Hamon Barbier, de la maison de Kerjean, chanoine de Léon, archidiacre de Quéménédilly, recteur de Lannilis, Plougoulm, Plougar et de plusieurs autres paroisses ; avait fondé à Lannilis 4 obits par an, les lundis après la Toussaint, Noël, Pâques et la Pentecôte. - En 1582-1584. Jean Meur, Mer ou Mear ; fonda la chapellenie de Kerdroniou. - En 1584-1587. Guillaume Seveur, Sever ou Cevaër (r. G. 85). - En 1587-1602. Jean Le Jeune, originaire de Saint-Vougay (G. 229). M. de Kerdanet dit qu'on ne connaît qu'un acte de son gouvernement, celui d'avoir cédé l'ancienne tombe des Recteurs au sgr. de Kerouartz. - En 1602-1657. Goulven L'Hostis, fils d'un fermier des sieurs de Bellingant, dont il favorisa les entreprises sur la chapelle de Notre-Dame de Trobérou, comme nous l'avons dit plus haut. Mais comme le portent les registres, « c'était un habile homme qui mettait bien par écrit et était fort curieux des choses de son temps » ; c'est lui qui annota les premiers registres et consigna l'acte de la consécration de l'église, en 1516. M. L'Hostis établit dans son église l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement. - En 1658-1662. Guillaume Merrien, « qui était doux comme un agneau », porte le registre, ne sentit pas la force de réagir contre les prétentions de certains seigneurs, et notamment contre celles des srs. de Bellingant, et préféra se démettre de sa paroisse et devenir chanoine de Lesneven, où il mourut en 1694. - En 1662-1677. Yves Gourlay, « homme fort entendu, estimé du grand vicaire M. Even, et fort entreprenant, le contraire de M. Merrien, son prédécesseur ; c'était un grand donneur de bâton et un grand versificateur » (registre de Lannilis) ; il mourut le 6 Avril 1677. - En 1678-1681. Alain Madec ; c'était un ecclésiastique fort en vue ; n'avait pu résider que six ou sept mois dans sa paroisse, et pendant ce temps il put y donner une mission, la première donnée à Lannilis, et à laquelle il convia comme président M. Louis Quemeneur, recteur de Ploudaniel, qui avait été nommé supérieur du Séminaire de Léon, le 9 Juin 1677 ; mais il ne tarda pas à renoncer à cette charge, et fut remplacé par M. Alain Madec, qui, de ce fait, ne pouvant résider habituellement à Lannilis, se faisait suppléer par M. François Méar et Alain Le Gall. M. Madec finit par se faire adjoindre, comme directeur au Séminaire, M. François Méar, son ancien vicaire ; mais cette direction par des prêtres séculiers ne dura pas longtemps. M. Madec, en 1682, ayant été nommé supérieur du Séminaire de la Marine, au Folgoët, céda sa place de supérieur du Séminaire de Léon aux Pères Lazaristes, qui gardèrent le poste jusqu'à la Révolution. En 1687, M. Madec fut remplacé au Folgoat par les Jésuites, et il en profita pour partir pour les missions de Chine, où l'avait déjà précédé M. Louis Quemeneur, qu'il eut la consolation d'assister dans ses derniers moments. - En 1681-1709. Alain Cariou, « homme du plus grand mérite, nous dit M. de Kerdanet, qui donna une seconde mission à Lannilis. Il mourut en odeur de sainteté, » le 17 Novembre 1709, après avoir résigné sa paroisse à son neveu. - En 1710-1718. Guy Martin, neveu de M. Cariou, donna une troisième mission à Lannilis, et érigea la confrérie des Trépassés, en 1699. - En 1718-1736. Jean Perrot, bachelier en théologie de Paris, ancien recteur de Landunvez ; c'est lui qui rédigea les mémoires dont nous avons parlé, contre les prétentions des srs. de Bellingant. - En 1736-1752. Claude-Marie-Toussaint Gléau, du diocèse de Quimper, donna une quatrième mission en 1750, et permuta sa paroisse de Lannilis avec Jean Le Gléau, recteur de Cléden-Poher, en 1752. - En 1752-1756. Jean Le Gléau. Mourut le 18 Février 1756. - En 1756-1772. Jean-François Geslin. Donna sa démission en 1772. - En 1772-1823. Joseph, qui fit rebâtir son église en 1774 ; il était originaire de Sibiril, né le 23 Décembre 1738, et ordonné prêtre le 19 Mars 1763, il nous a laissé un long mémoire adressé à Mgr. de la Marche, vers 1786, au sujet de la trêve du Brouennou, qu'il était question de supprimer ; il demandait d'annexer à Lannilis une dizaine de villages enclavés, dit-il, dans sa paroisse, comme « les paroisses de l'évêché de Dol le sont dans les autres diocèses de la province » (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Note 4 : Liste non exhaustive des CURÉS DE LANNILIS DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1804-1820. Joseph Le Duc ; mort le 15 Décembre. - En 1824-1838. Yves Bergot, de Lannilis. - En 1838-1840. Joseph-Marie Mercier, de Crozon. - En 1840-1848. Jean-Marie Kervoal, de Milizac. - En 1848-1862. Yves Calvez, de Plouénan. - En 1862-1884. Jean-Marie Abgrall, de Plouguerneau. - En 1884-1893. Jean-François Corrigou, du Drennec. - En 1893-1915. François 0llivier, de Saint-Pol de Léon. - En 1916. Jacques Castel, de Carantec. - En 1916. Yves Berthou, de Guipavas, ... Liste non exhaustive des VICAIRES DE LANNILIS DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1804. Manach. - En 1805-1823. Jean Durel. - En 1823. Guillaume Le Gad. - En 1824-1827. Jean-François-Marie Jézéquel. - En 1827-1828. Jean-René Forjanel. - En 1828-1831. Jean-Marie Caraes. - En 1831-1837. Joseph-Marie Bozec. - En 1837-1840. Jean-Marie Croguennoc. - En 1840-1848. Pierre-Marie Marc. - En 1848-1852. Divy Letty. - En 1852-1853. Jean Boucher. - En 1853. Corentin Corlosquet ; décédé. - En 1853-1855. Guillaume Broch. - En 1855-1857. Clet-Marie Berriet. - En 1857-1863. Olivier-Marie Roué. - En 1863-1866. Jean-Marie Uguen. - En 1866-1872. Guillaume Le Sann. - En 1872-1877. Joseph-Marie Sagot. - En 1877-1879. Ernest-Marie 0llivier. - En 1879-1880. Athanase-Herlé Jézéquel. - En 1880-1887. Cécilien Péron. - En 1887-1891. François-Marie Le Pape. - En 1891. Paul-Vincent 0llivier. - En 1904. François Clec'h. - En 1912. Corentin Cleac'h, .... (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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Note 5 : Liste non exhaustive des MAIRES DE LANNILIS : - En 1790. François-Marie Moyot. - En 1791. François-Marie Deniel. - En 1792. Nicolas-Martin Duvel. - En 1792 Décembre. Jean-François Ponce. - En 1793-1794. Hervé Salaün. - En 1794. Hervé Bourc'h. - En 1795. Mathurin Pluchon. - En 1800. Hervé Bourc'h. - En 1802. Jean-Baptiste Bernard. - En 1804. Hervé Salaün (fils). - En 1807-1814. Jean Audren de Kerdrel. - En 1814. Hervé-Claude Salaün. - En 1815. Hervé Salaün. - En 1815-1823. Vincent Audren de Kerdrel. - En 1823-1825. Jean-Marie Audren de Kerdrel. - En 1825-1830. Charles-Marie Audren de Kerdrel. - En 1830-1837. Joseph Le Jeune. - En 1837-1848. Joseph Guennoc. - En 1848. Augustin Morvan. - En 1848-1856. Joseph Guennoc. - En 1856-1870. Augustin Morvan. - En 1870. François Bergot. - En 1870-1882. Jean-Marie Moyot. - En 1882. Augustin Morvan. - En 1882-1901. Paul Audren de Kerdrel (père). - En 1901. Paul Audren de Kerdrel (fils). - En 1901-1904. Pierre Briant. - En 1904-1919. Pierre Lhostis. - En 1919-1929. Jacques Quentel. - En 1929-1935. Jean-Marie Quentel. - En 1935-1947. Jean Audren de Kerdrel. - En 1948-1954. Jean Briant. - En 1954-1971. Yves Le Bot. - En 1971-1983. Joseph Tromelin. - En 1983-2008. Jean-Louis Kerboull. - En 2008. Claude Guiavarc'h, ...

Voir aussi   Lannilis (Bretagne) " Lannilis sous la Révolution"

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PATRIMOINE de LANNILIS

l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (1774-1876). L'église actuelle a été précédée d'au moins deux autres églises : la première est mentionnée le 25 mars 1516 (elle est restaurée en 1730, puis interdite dès 1767). C'est alors la chapelle Notre-Dame de Trobérou qui va servir d'église paroissiale. L'église actuelle est bénite le 15 octobre 1775. L'édifice comprend, précédée d'un clocher semi-encastré, une nef de cinq travées avec bas-côtés, un transept avec deux absidioles et un choeur avec déambulatoire sur lequel s'ouvrent trois chapelles rayonnantes. A l'exception du clocher à deux galeries provenant de l'ancien édifice et daté de 1774, l'église a été reconstruite vers 1869 sur les plans de Bigot et agrandie de 1874 à 1876. Le clocher de 36 mètres de haut renferme 4 cloches. La chaire à prêcher, surmontée d'une statue de saint Michel, date du XVIIIème siècle. L'autel moderne est consacré le 5 février 1956. Le confessionnal date du XVIIème siècle. Les patrons de la paroisse sont saint Pierre et saint Paul, dont on retrouve les statues en bois devant le choeur (XVIIIème siècle). Les statues de saint Sébastien, de David et sainte Cécile datent du XVIIIème siècle. L'église abrite d'autres statues anciennes : celle de la Vierge-Mère en kersanton, une autre Vierge-Mère et saint Herbot. Les orgues datent de 1850-1851 et comprennent 19 jeux (2 202 tuyaux). Le reliquaire (contenant une relique de saint Eluminat ou Illuminat) date du XVème siècle. On y trouve une boîte aux saintes huiles en argent forgé de la fin du XVIIème siècle avec poinçon de l'orfèvre Jean Nicol, de Brest. Les vitraux non figuratifs sont récents (1984). Dans l'ancien cimetière qui entourait l'église, on voyait autrefois la pierre tombale de François du Coum ou du Com, écuyer, seigneur de Kerangarz, qui vivait au XVIème siècle (signalé lors de la montre de 1534) ;

Eglise de Lannilis (Bretagne).

Nota 1 : Le nombre des chapellenies ou fondations établies dans l'église de Lannilis était considérable. En voici quelques-unes : - 1° Chapellenie de Dlle. Julienne Kerengar, dame de Kereon, dite de Penendreff, fondée en 1615 ; présentateur, le sr. de Penendreff, puis M. de Kersauzon ; rente de 151 livres pour 80 messes, dont 48 devaient être desservies à Lannilis, les autres en la chapelle du château de Kerengar. - 2° Chapellenie fondée par André Le Moign, en 1629, demeurant en la paroisse de Plouavatz (Guipavas), « à être desservie dans l'église parochiale de M. Saint Pierre de Lannilis, sur l'autel principal ». - 3° Chapellenie de Meur, chargée d'une messe, le jeudi ; présentateur, M. Hubert de Bellingant ; titulaire, Antoine L'Escalier, clerc en 1745. - 4° Chapellenie de Catherine Simon : présentateur, l'Ordinaire ; chargée d'une messe basse, tous les quinze jours ; titulaire en 1770, le recteur de Landéda, Jean Pérez. - 5° Chapellenie de Marguerite Tromeur ; chargée d'une messe basse, tous les quinze jours ; l'Ordinaire présente, à la fin du XVIIIème siècle. Le nombre de ces chapellenies était plus que doublé, si l'on tient compte de celles qui se desservaient dans les vingt chapelles de la paroisse (M. Abgrall).

Note 2 : En dehors de la confrérie de Saint-Joseph, signalée par ailleurs, Lannilis comptait : - La confrérie du Saint Rosaire, fondée en 1631 ; elle avait, en 1786, un revenu de 352 livres. - La confrérie du Saint-Sacrement, dont la dévotion devait être fort ancienne, car nous voyons, en 1609, une chapellenie dite de Cibavit ou de Notre-Dame de Bellingant, fondée eu 1609, par un prêtre, Yves Le Meur, d'un revenu de 300 livres, à charge d'une messe solennelle, chaque jeudi de l'année, avec assistance du clergé de Lannilis, chapellenie qui fut réunie à la confrérie du Saint-Sacrement fondée par Catherine de L'Isle, dame de Kerouart, pour tous les jeudis et le second dimanche du mois ; en 1786, revenu de 264 livres. - La confrérie des Saints-Anges, dotée par Hamon Touronce, prêtre, neveu de Michel Le Nobletz ; elle avait, en 1786, un revenu de 113 livres. - La confrérie des Trépassés, fondée en 1699, par Guy Martin, neveu et futur successeur d'Alain Cariou, comme recteur de Lannilis ; avait, en 1786, un revenu de 446 livres, sur biens immeubles (Archives de l'Evêché).

Eglise de Lannilis (Bretagne).

la chapelle Notre-Dame de Consolation, dite du Roual. Il s'agit d'un édifice rectangulaire avec chevet à pans coupés reconstruit en 1859. On y trouve une Vierge-Mère en pierre blanche. « Chapelle dédiée à Notre-Dame de Consolation, depuis sa reconstruction en 1859. Elle était autrefois desservie par un collège de quatre chapelains, dont furent successivement présentateurs les sieurs du Rouazle, puis de la Jaille. Elle appartenait, en 1805, à la famille Haligon » (Archives de l'Evêché) ;

la chapelle Saint-Illuminat ou Eluminat (XVIIème siècle), encore appelée chapelle de Kerouartz. De plan rectangulaire, la chapelle, qui date du XVIIème siècle, est restaurée en 1951. Cette chapelle a été commencée par Claude de Kerouartz, époux de Françoise de Kerbic, et achevée par leur fils Jean, époux de Catherine du Lys et décédé en 1661. Une relique de saint Eluminat existe toujours dans l'église de Lannilis ;

la chapelle Sainte-Geneviève (XVI-XVIIème siècle), située à La Motte. Cette chapelle privée possède un clocheton du XVIIème siècle. Une chapellenie y était desservie, au revenu de 80 livres, dont étaient présentateurs les sgrs. de la Motte, puis la maison de Kerguiziau Kervasdoué. Elle appartenait en 1805 à Jean-Marie Cabon. Un pardon y a lieu le dimanche de la Trinité ;

la chapelle Saint-Sébastien (1641-1644). Cette chapelle est édifiée suite à l'épidémie de peste de 1640 et à l'emplacement où furent inhumés les nombreux pestiférés. L'emplacement est offert par le seigneur de Kerbabu, Ollivier de Bellingant, et sa femme, Suzanne de Kerneac'h. Il s'agit d'un édifice rectangulaire. La chapelle est restaurée en 1785, puis à nouveau en 1819-1822, avec les ruines provenant de la chapelle Notre-Dame de Trobérou. La chapelle est propriété communale depuis 1905. et abrite les statues de saint Isidore et saint Sébastien en kersanton (à l'extérieur). « La chapelle datait du XVIIème siècle ; en 1805, le Curé disait qu'elle avait été bien réparée en 1785, et qu'on y avait grande dévotion ; mais il est probable que les réparations de 1785 n'avaient pas été bien sérieuses, car elle fut entièrement reconstruite, en 1822, avec les matériaux de la chapelle de Notre-Dame de Trobérou » (Archives de l'Evêché) ;

l'ancienne chapelle de l'Hospice civil, édifiée en 1957 ;

l'ancienne chapelle de la Maternité Saint-Alphonse, édifiée en 1958 ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame des Neiges dite aussi de Poulfozou, détruite au XIXème siècle. Signalée parle P. Cyrille Le Pennec, sur la route de Paluden, au passage entre Lannilis et Plouguerneau. Elle existait encore en 1793 ; le 29 Juin, la cloche en est enlevée, pour la soustraire à la réquisition ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame de Kerguiskin, en mauvais état en 1643 et en ruines au XVIIème siècle. Cette chapelle, presqu'en ruine du temps du Père Cyrille, n'existe plus, sur les côtes de l'Aber-Benoît ;

l'ancienne chapelle du Coum dite aussi de Tavaic ou Tavay, brûlée pendant la Révolution. Chapelle dépendante de la seigneurie du Coum, distincte de la chapelle de Tavajoc, voisine, mais située dans la paroisse de Brouennou, aujourd'hui en Landéda ; elle appartenait, au XVIIème siècle, aux seigneurs de Coatjunval. En 1686, on y desservait une chapellenie dont était titulaire Mathieu Le Gall, prêtre de Cornouaille, en remplacement de M. Jean Guiriec, chanoine de Sainte-Anne de Lesneven ; les présentateurs étaient primitivement les seigneurs du Coum. La pierre tombale d'un de ces seigneurs a été transportée au début du XXème siècle de Lannilis au Musée de Saint-Louis de Brest. La chapelle fut détruite par un incendie, à l'époque de la Révolution. M. Corrigou nous dit que, d'après la tradition locale, la statue en bois de Notre-Dame du Coum fut respectée par l'incendie, mais jetée à la mer, à l'Aber-Benoît ; elle fut retrouvée par des pêcheurs, et est encore conservée (MM. Peyron et Abgrall) ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame de Trobérou. Détruite en 1819, elle était entourée d'un cimetière. Lannilis possédait, dans un lieu nommé Trobérou, une chapelle qui a joué un grand rôle dans l'histoire de la paroisse de Lannilis. Son existence remontait au moins au XVème siècle, et elle était, sous le vocable de Notre-Dame, grandement honorée en ce lieu, sous le titre de Notre-Dame de Trobérou. La chapelle était à égale distance entre le bourg de Lannilis et le manoir de Kerbabu, où résidaient les sieurs de Bellingant, dès le XVIème siècle, et qui y avaient droit de prééminence, par suite de la concession à eux faite, en 1601, par les anciens seigneurs de Maillé Carman. De là, d'un côté, prétentions par les sieurs de Bellingant d'en faire une chapelle dépendante de Kerbabu ; de l'autre, opposition des Recteurs de Lannilis, qui veulent toujours la considérer comme chapelle publique dont l'administration relève du général et de l'Evêché. Ce fut une suite de contestations, qui nous sont exposées par l'un des recteurs, Jean Perrot (1718-1736) ; il nous a laissé, à ce sujet, un mémoire dont nous allons extraire les renseignements qui suivent : « On ne sait en quel temps ni à quelle occasion cette chapelle a été bâtie, mais on voit bien qu'elle est antique par les anciens inventaires des biens de cette chapelle ». Vers l'an 1530, écuyer Christophe Gourio, sieur du Rouazle, ne dédaignait pas d'en être fabrique. « En 1582-1584, elle avait de l'argent à prêter, » car « il y tombe beaucoup d'offrandes par la piété des fidèles », et dès l'an 1587, « il y avait, dans la chapelle de Trobérou, deux calices d'argent et des ornements de velours, avec tuniques et dalmatiques, ce qui ne se voyait alors que dans les églises riches ». « Le 16 Avril 1560, Nicolas Trobérou et Marguerite Guéguen y fondèrent trois messes à perpétuité ». « La même année, 19 Mai 1560, Catherine Laouënan, veuve de Jan Le Floc'h, y fonda une messe de Notre-Dame, à perpétuité ». « Le 13 Janvier 1593, noble homme Jan de Kerozven y fonda deux services à trois prêtres ». « De tout temps immémorial, il y a eu des marguilliers en la chapelle de Trobérou, qu'on nommait aussy gouverneurs ou sindics, c'est avec eux que les susdits fondateurs de services ont traité dans leurs contrats de fondation ». « On ne peut raisonnablement douter qu'anciennement les gouverneurs de Trobérou ne fussent nommés par les paroissiens de Lannilis, et qu'ils ne rendissent leurs comptes devant eux, selon le droit commun ». La chapelle de Trobérou ne peut pas être considérée comme trêve, car elle est trop près de l'église paroissiale, et trop loin du manoir de Kerbabu, pour être appelée chapelle domestique. C'est une chapelle publique de la paroisse, qui a droit d'en vérifier les comptes. Telles sont les conclusions de M. Perrot. Il nous apprend, de plus, que ce n'est que depuis une centaine d'années (1601) que les sieurs de Bellingant peuvent se dire fondateurs et premiers prééminenciers de la chapelle de Trobérou, et à l'appui il cite l'acte par lequel « Haut et Puissant messire François de Maillé, comte, chevalier de l'Ordre du Roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre, et dame Claude de Kermavan, son épouse ; sr. et dame de Lislette du Chastel d'Homerville romain ; comte et comtesse de Kermavan de Seizploué, etc., demeurant en leur château du Bois, paroisse de Plounévez, d'une part ; Et noble homme Jehan Bellingant, sr. de Kerpabu, paroisse de Lannilis. Laquelle dame o l'autorité de son mari, en considération des bons et agréables services qui lui ont été faits par le dit Bellingant, étant notre sénéchal de Kermavan, et ses prédécesseurs nous ayant tous servis, a donné au dit Bellingant, à titre de simple donaison irrévocable, le droit de prééminence et fondation appartenant à la dite dame en la chapelle de Notre-Dame de Trobérou, au dit château du Bois, le 13 de Septembre 1601 ». Ce qui favorisa les prétentions du sr. de Bellingant sur la chapelle de Trobérou et l'administration sans contrôle des offrandes qu'on y versait, c'est qu'à cette époque, 1602, on nomma comme Recteur de Lannilis un prêtre qui était sous la dépendance des sieurs de Bellingant. Voici comment s'exprime à ce sujet M. Perrot : « Ce Recteur (M. Goulven Lhostis, 1602-1657) leur a esté en tout favorable, comme fils de fermiers de la maison, puis précepteur de MM. les enfants, parvenu enfin par leur crédit à la rectorie de Lannilis, avant même qu'il fut prêtre ; il affectionna tellement la maison de Kerbabu, qu'il aima mieux y rester toute sa vie, avec sa famille, dans une des fermes, que de venir habiter son presbytère ». L'an 1653, les sieurs de Bellingant agrandirent la chapelle et obtinrent de l'Evêque Mgr. de Laval, l'autorisation de bénir un cimetière et d'y faire des enterrements. L'an 1654, ils fondèrent une grand'messe à perpétuité, les dimanches et fêtes, avec aspersion d'eau bénite, pain bénit et procession autour du cimetière, avec croix et bannières qui furent achetées à cette intention ; ils obtinrent même la permission d'y faire dire la messe les quatre grandes fêtes de l'année. A la mort de M. Lhostis, son successeur, M. Meryen, « trouvant dans la chapelle de Trobérou une forme de gouvernement si peu ordinaire, y forma des oppositions, surtout pour les enterrements, » et c'est sans doute à raison de ces difficultés « avec quelques seigneurs de la paroisse, » comme nous le dit M. de Kerdanet (A. G.), que M. Meryen donna sa démission, en 1662, pour devenir chanoine de Sainte-Anne de Lesneven. Les recteurs successifs essayèrent de transiger et de remettre les choses en ordre, principalement pour l'administration du temporel de la chapelle, et le 7 Juillet 1719, Monseigneur de Léon, Jean-Louis de la Bourdonnaye, en visite pastorale, ayant fait l'appel des gouverneurs de la chapelle de Trobérou, « se sont présentés Olivier Gouez et Prigent Nicolas, gouverneurs de la dite chapelle ; nous leur avons demandé si leurs comptes étaient en état, ils nous ont répondu que non et qu'ils ne rendaient point de compte qu'au Sgr. de Belingant. A l'endroit, nous avons demandé au Sr. Recteur s'il tombait quelques offrandes dans la dite chapelle, il nous a répondu que oui. Sur ce, ouy les conclusions de notre vénérable promoteur (M. Halléguen, recteur de Pleyber-Christ), nous avons ordonné que le général de la paroisse de Lannilis nommera à l'avenir les gouverneurs de Notre-Dame de Trobérou, et qu'ils présenteront leurs comptes à notre prochaine visite, en conformité de nos précédentes ordonnances, à faute de quoi nous déclarons que nous interdirons la dite chapelle ». La révision des comptes était d'autant plus nécessaire que, vers cette époque, il était constaté que diverses fondations de chapellenies n'étaient plus desservies, entre autres une chapellenie fondée en 1593, de deux services à trois prêtres l'un, le premier jour de l'année, l'autre le jour de la Décollation de saint Jean, en Août, par noble homme Jean de Kerozven, sr. du dit lieu ; et une autre chapellenie fondée par la même famille, en 1662, par noble homme David du Bois, sr. de Rozven. Or, en 1723, les représentants de cette maison, Julienne Dubois, fille d'un sieur François de Rozven, autorisée de son mari, écuyer Mathurin Le Forestier de Quillien, portait plainte au présidial de Quimper, que les fondations de ses auteurs n'étaient pas desservies depuis longtemps, quoique les gouverneurs de Trobérou touchassent les revenus de la fondation ; le sieur de Bellingant et les gouverneurs de Trobérou furent donc assignés et se virent condamnés à remplir les charges imposées par les fondateurs, et en leur payer le revenu pendant vingt-neuf ans, autrement les héritiers des fondateurs pourraient réclamer les biens gages de la fondation et les mettre à la disposition de l'Evêque de Léon, pour oeuvres pies et messes, soit à Lannilis soit ailleurs. Jugement rendu à Quimper, le 5 Juillet 1724, et sur appel de M. Bellingant, confirmé au Parlement de Rennes, le 16 Mars 1730 (MM. Peyron et Abgrall) ;

Nota 3 : Nous avons déjà fait connaître la fondation de cette chapelle ; nous mentionnerons ici les libéralités dont elle fut l'objet, par suite de la vénération des fidèles. - En 1560, le 16 Avril, Nicolas Trobérou et Marguerite Guéguen, sa femme, y fondent trois messes à perpétuité. - La même année, le 19 Mai, Catherine Laouénan, veuve de Jan Floch, y fonde, à chaque fête de Notre-Dame, à perpétuité, une messe à notes répondue par trois prêtres. - En 1593, fondation du sr. de Kerosven, dont nous avons déjà parlé. - L'an 1611, le 22 Mai, Marie de Kerouars, dame de Kerillas, fonde à perpétuité, chaque vendredi, une messe basse. - Le 7 Février 1665, Mme Anne de Perrien, douarière de Kerbabu, veuve de Messire Olivier de Bellingant, voulant fonder une confrérie de Saint-Joseph, à Notre-Dame de Trobérou, donne, à cet effet, le convenant de Cameuret, en la paroisse de Landéda, et prie MM. les Vicaires généraux de Léon, le siège vacant, de vouloir bien l'approuver, et leur montre une bulle qu'elle a obtenue, le 9 Juin 1664, d'Alexandre VII, accordant des indulgences aux confrères qui en feront partie. Alain Léon, du manoir de Trobérou, est choisi comme gouverneur de la dite confrérie. - En 1662, chapellenie de Kerosven ; une messe matinale, dont nous avons parlé. - Chapellenie de Guillaume Jestin et d'Olivier Calvez, dite de Landaunnoye, ou Penanprat ; présentateur le sgr. de Landaunnoye, puis les srs. de Bellingant ; 180 livres de revenu ; desservie en la chapelle de Trobérou (Archives de l'Evêché).

l'ancienne chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, située jadis près du château de Kerdrel. Il n'en reste plus de trace ;

l'ancienne chapelle Sainte-Apolline. Chapelle privée du manoir de Kerdrel. Probablement sous le vocable de Sainte-Apolline, qui y était particulièrement vénérée. On y desservait une chapellenie dite des Audren ou de Kerdrel, fondée par Jeanne, dame de Kerlissier. La chapelle était bien conservée en 1805 (M. Abgrall) ;

l'ancienne chapelle Saint-Fiacre, située jadis à Kerbabu. « Au manoir de Kerbabu, il y avait deux chapelles, l'une dans la cour du château, l'autre à environ 300 mètres. C'est dans cette dernière, bien probablement dédiée à saint Fiacre, que se desservait une chapellenie dite Kerrien ou Bellingant de Crenou, au revenu de 132 livres, chargée de deux messes basses par semaine » (Archives de l'Evêché) ;

l'ancienne chapelle Saint-Guénolé de Kerengar (ou Trefily) dite aussi Sainte-Marguerite, disparue avant la Révolution. « Chapelle où fut fondé, le 19 Avril 1531, un collège (collégiale) de quatre chapelains, dont étaient présentateurs les sgrs. de Kerangar, puis en 1758, le prince de Montmorency-Tingry. La portion de chaque chapelain était de 200 livres, à charge d'une messe par jour, sur l'autel de Sainte-Marguerite, à laquelle tous les chapelains devaient assister. Autre chapellenie, dite de Kerangar, fondée par Jeanne du Louet de Coatjunval, dame de Kerengar, dont le titulaire, en 1775, était Claude-René de Bouillon » (Archives de l'Evêché) ;

l'ancienne chapelle Sainte Catherine, située jadis à Trefflan et détruite au XIXème siècle. On y desservait, en 1788, une chapellenie dont était titulaire Claude-Jean-Marie Duplessis du Colombier, chanoine de Chartres ;

l'ancienne chapelle Saint-Yves ou du Moguer, aujourd'hui détruite. Chapelle privée du manoir de Bergot ou du Moguer ; on y desservait une chapellenie dotée d'un revenu de 90 livres, à charge d'une messe basse, tous les dimanches. (On s'y rendait au début du XXème siècle en procession, le lundi de la Pentecôte). En 1744, le titulaire était Claude-René Bouillon, prêtre de Léon, et le présentateur le sr. Clerambault, sr. de Bergot, commissaire général au Port-Louis. On y desservait aussi une chapellenie fondée par Jean Hilion, prêtre, dite de Lanano et Bergot ; revenu 28 livres, à charge de 30 messes par an ; présentateurs, les sgrs. de Kervenny-Bergot (Archives de l'Evêché, M. Abgrall) ;

l'ancienne chapelle de Mescaradec, détruite au XIXème siècle. Chapelle près du manoir de ce nom ; elle était la propriété des sieurs de Kergorlay, puis des Guikerneau ;

l'ancienne chapelle Saint-Michel. Il s'agit de l'ancien oratoire du cimetière béni le 7 (ou 17) août 1644 et bâti par l'architecte Yves Roudaut et dont la première pierre a été posée le 8 février 1641 ;

plusieurs anciennes chapelles, aujourd'hui détruites ou disparues : la chapelle Saint-Julien (disparue à la fin du XVIIème siècle), la chapelle Saint-Tugdual (ancienne chapelle privée), la chapelle Saint-Antoine (appartenant à l'école des Frères), la chapelle Saint-Tudon (ancienne chapelle de Lothuznou ou Lothonou, prieuré de l'abbaye de Saint-Mathieu), la chapelle de Langaer, la chapelle du Styvel. En 1820, le Curé de Lannilis signale, comme existant sur sa paroisse, les chapelles domestiques de Saint-Guillaume, Sainte-Illuminée et Saint-Germain, qui se confondent peut-être avec l'une ou l'autre de celles mentionnées plus haut ;

la croix pattée de Pont-Krac’h (Haut Moyen Age). Cette croix est attestée par la Vie de saint Pol-Aurélien ;

le calvaire de Kerosven ou de l’Image (vers 1630), édifié par l'atelier de Roland Doré. Erigé primitivement sur la route de Tréglonou, il a été transporté sur la route de Lesneven ;

le calvaire de Kroaziou an Tri Persoun (1861), situé au cimetière de Lannilis ;

d'autres croix ou vestiges de croix : la croix de Bergot (Haut Moyen Age), la croix située à l'entrée de la chapelle Saint-Sébastien (XVIème siècle), la croix de la chapelle Saint-Sébastien (1819), la croix de Coum (Moyen Age), la croix de Coum ou Croas-ar-Valy (XVIème siècle), la croix de Kerazan (Haut Moyen Age), la croix de Kergarrec ou Croach-an-Drep (Haut Moyen Age), la croix de Kergarrec (Haut Moyen Age), les trois croix de Kerhuzal (Haut Moyen Age), la croix de Kerléas ou Croaz-Crenn (1827), la croix de Kergroas (Haut Moyen Age), la croix de Lannilis (XXème siècle), la croix de Nodé (Moyen Age), la croix de Pouldu ou Croas-Kreisker (XVIème siècle), la croix de Prat-ar-Coum (Haut Moyen Age), la croix de Troubirou ou Trobérou (XVIIème siècle) ;

le château de Kerouartz (1580-1602), édifié, sur les vestiges d'un manoir du XV-XVIème siècle, par Claude de Kerouartz (fils d'Alain et d'Isabeau du Chastel), époux de Françoise de Kerbic, et chevalier de l’ordre du Roi (ou de l'ordre de Saint-Michel). Le château sera achevé par Jean Kerouartz (fils aîné), époux de Catherine de Lys, et décédé en 1661. L'édifice principal est du début du XVIIème siècle. La chapelle privative (du XVIIème siècle, semble-t-il), située à l'ouest et restaurée en 1951, ne paraît pas de construction ancienne, quoique bâtie avec d'anciens matériaux d'édifices tombés en ruine : elle aurait été pillée à la Révolution et le corps de saint Eluminat (martyr), déposé dans une châsse sous l'autel, aurait été enlevé ;

Château de Kerouartz à Lannilis (Bretagne).

Nota 4 : le vieux château de Kerouartz s'élève encore sur la rive gauche de l'Aber-Vrac'h, adossé à ses grands bois qui vont tremper dans l'eau des marées les racines de leurs derniers arbres. Une large avenue de plus d'un kilomètre y conduit de la voie romaine qui reliait Landerneau à quelque oppidum aujourd'hui immergé aux abords du fort Cezon. Le portail extérieur, à portes cavalière et piétonne dont les claveaux sont piquetés, est surmonté de mâchicoulis et défendu par deux tourelles percées d'une double batterie d'embrasures. L'édifice principal, très dignement construit en grand appareil, est du XVIIème siècle ; il est décoré d'une belle porte à pilastres ioniques, tympans triangulaires et urnes, et de lucarnes à frontons. A droite, fait saillie une tour carrée couverte en dôme, avec angles brisés. Une autre tour ronde, amortie aussi en coupole et munie de meurtrières, se dresse à l'angle Nord de l'arrière-façade. Dans la cour, coule une fontaine à édicule de plomb et grande auge dont les coins sont entaillés pour y poser seaux et cruches. La chapelle, située à gauche de l'enceinte, est un élégant édifice du même style que le château. Quelle est l'origine de ce château et quelle est la date de sa première fondation ? Le seul renseignement que l'on connaisse est une note de M. de Kerdanet, dans Les Vies des Saints de la Bretagne Armorique, par Albert Le Grand, édition de 1837, p. 516, note ainsi conçue : « Il y a des siècles qu'en fouillant d'anciennes ruines, on y trouva les vers suivants : Me quondam Ouarsus miles construxerat anglus, Me quoque destructam reddidit igne parem. - C'est un soldat anglais nommé Ouars qui m'a construit ; C'est aussi un Anglais qui m'a détruit par l'incendie ». Dans les salles de ce manoir, on trouve des cheminées monumentales, ornées de colonnes, pilastres et cariatides. Sur le trumeau de la cheminée de la grande salle du premier étage, on lit d'abord la devise des Kerouartz : QVAND. IL . PLAIRA . A . DIEV . 1660. Puis ce dialogue : DEMANDE DU PÈRE A L'ENFANT. « Comme tous tes aïeux, mon fils, n'as-tu pas l'envie - D'illustrer par tes faits l'honneur de ma maison, - Honorer Dieu surtout et vivre par raison - Pour mériter au ciel une éternelle vie ? ». RÉPONSE DE L'ENFANT. « Si mes pères ont acquis de l'honneur, du courage, - Des vertus, des degrés par leur grande valeur, - Mon père, assurez-vous que je ne faille coeur, - Pour mériter au ciel un si noble avantage ». La famille de Kerouartz est connue depuis Macé de Kerouartz, croisé en 1248, que saint Louis chargea, dit-on, de la conduite des convois et machines de guerre de l'armée, en mémoire de quoi il plaça au milieu de son écusson une roue de sable. La filiation établie commence à Hervé, homme d'armes à la solde du pape Grégoire XI contre les Florentins en 1396, et qui fut l'un des héros du fameux combat des dix Bretons contre dix Allemands, où les premiers préludèrent glorieusement aux fastes de l'Yser et de la Marne, en écrasant leurs adversaires. Claude de Kerouartz, chevalier de l'Ordre, épousa Françoise de Kerbic, dame de Coeteozen, et reconstruisit son château vers 1620 ; un de ses frères cadets, Guillaume, fut prieur claustral de Daoulas et recteur de Logonna. Paul-François-Xavier, marquis de Kerouartz, se distingua, au cours des guerres de Louis XIV, comme capitaine de chevau-légers, puis mestre-de-camp d'un régiment de son nom. Son fils Sébastien-Louis épousa, en 1732, Marie-Jeanne de Kergroadez, héritière du beau château de Kergroadez, en Brélès. Ils n'eurent que deux filles, dont l'aînée épousa le comte d'Houchin, et la cadette, le président de Kerouartz, issu de la branche de la Motte. Elle eut en partage la terre de Kerouartz, qui appartient en 1920 à leur descendant direct, le marquis de Kerouartz, sénateur des Cotes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) (M. Peyron).

Nota 5 : La maison de Kerouartz est des plus anciennes de Bretagne et a son berceau dans le Léon. D'après plusieurs généalogistes, elle aurait pour ancêtre un chevalier anglais, Auralus Houart Miles, faisant partie d'un secours envoyé au duc Connan par le roi d'Angleterre en 1164, qui se maria au pays de Léon et y construisît un château, auquel il donna son nom : Ker-Houart. Au reste d'autres titres, des plus authentiques, produits au Cabinet du Saint Esprit, la font remonter à cette époque. Le château de Kerouartz, situé d'abord en la paroisse de Landéda fut plusieurs fois détruit par les Anglais, et reconstruit enfin en la paroisse de Lannilis, où il existe encore aujourd'hui, à trois kilomètres environ de son emplacement primitif. Les armes de la maison de Kerouartz sont : d'argent à la roue de sable à cinq raies, accompagnée de trois, croisettes de même. Devises : « Tout en l'honneur de Dieu » et « Quand il plaira à Dieu ». Le plus ancien de cette maison, mentionné d'une façon certaine dans nos annales, est Macé de Kerouartz, croisé en 1248, dont les armes figurent au musée de Versailles. On lui attribue l'insigne honneur, attesté par des titres de famille, d'avoir été chargé de la conduite de toutes les munitions et machines de guerre de l'armée des croisés. La roue de sable à cinq raies dont est chargé l'écu des Kerouartz, serait, dit-on, un souvenir de cette honorable mission dignement remplie. La maison de Kerouartz a comparu aux montres et reformations de 1421 à 1531, et la réformation de 1669 l'a reconnue noble d'ancienne extraction, par arrêt du 11 mai de la dite année. (Bibliothèque de la Ville de Nantes, Mss. Des Réformations). Plus tard, sur vérification de ses titres par Cherin, père, un de ses membres obtint les honneurs de la Cour, le 9 mai 1781. Cette maison est en possession des titres 1° de Marquis conféré à Paul-François-Xavier de Kerouartz, par Louis XIV, en récompense de sa brillante conduite aux sièges de Challe et d'Epinal ; 2° de Comte : Jacques-Joseph de Kerouartz est ainsi qualifié dans un acte du Parlement, en date du 10 janvier 1763, par lequel il se démet, en faveur de son fils, de sa charge de Président au Parlement de Bretagne ; 3° de Baron, entre dans la famille par le mariage du marquis de Kerouartz avec l’unique héritière de Cleuz du Gage, lui apportant en dot, avec de nombreuses seigneuries, la baronnie de Pestivien : 4° des titres de marquis de Kergroadec, comte de Penhoët, vicomte de Kermellec. châtelain de Lossulien, etc. (Archives de famille et Archives du département du Finistère) (J. Baudry).

La chapelle de Kerouartz à Lannilis (Bretagne).

le manoir de la Motte (XVIème siècle), demeure de la famille de Campir au XVIème siècle. La chapelle dédiée à sainte Geneviève faisait autrefois partie du manoir ;

le manoir de Kerbabu, construction de type Louis XIII, converti en ferme. On peut déceler trois périodes de construction : un premier logis de la seconde moitié du XVème siècle, un nouveau logis bâti vers 1609 pour Jacques de Bellingant et Jeanne de Lescoat, l'aile des communs du début du XVIIIème siècle. Derrière le corps de logis, s'élève une tourelle carrée couverte en dôme. On y trouve, à proximité, un colombier à 1200 alvéoles (chacune correspondant à 1/4 d'hectare de terre) ;

Château de Kerbabu à Lannilis (Bretagne).

Nota 6 : Le manoir de Kerbabu, converti en ferme, est une intéressante construction Louis XIII, bâtie en pierres de taille, avec de hautes lucarnes à frontons courbes ou triangulaires coupant la ligne des toitures, et une tourelle ronde à cul-de-lampe sur la façade. L'aile de droite a une belle corniche soutenue de modillons, et des soubassements moulurés. Derrière le corps de logis, s'élève une tourelle carrée couverte en dôme, particularité que l'on retrouve à Kerouartz et à Kerosven. Un magnifique colombier est voisin du manoir. La famille de Bellingant s'est fondue, en 1721, dans Penmarc'h (M. Peyron) ;

le manoir du Bergot (XVIème siècle) ou "Maner Bras ar Bergot", propriété, jusqu'au XVIIème siècle, de la famille Kerouartz. Cette famille d'origine anglaise est connue en Bretagne depuis Macé de Kerouartz, croisé en 1248 ;

le manoir de Kerosven (XVIème siècle), propriété successive des familles Kerosven, Du Bois, Le Forestier ;

le manoir de Kerdrel (XVIIIème siècle), propriété de la famille Kerdrel. Le manoir de Kerdrel, à l'Ouest de la route de Lannilis à Tréglonou, domine, comme son voisin du Roualze, rebâti modernement, le joli estuaire de l'Aber-Benoît. Depuis le XIIIème siècle, il appartient à la famille Audren de Kerdrel, qui compta l'un des siens à la croisade de 1248, et s'honore encore de dom Maur Audren, prieur de Redon, qui fut, sous Louis XIV, l'inspirateur et l'âme de la grande entreprise scientifique et patriotique des Bénédictins bretons, auteurs de ces deux oeuvres magistrales : l'Histoire de Bretagne et la Vie des Saints de Bretagne (M. Peyron) ;

la fontaine de Trobérou (XVIème siècle), située non loin de l'ancienne chapelle Notre-Dame de Trobérou ;

l'ancienne fontaine de Saint-Sébastien, située non loin de la chapelle Saint-Sébastien ;

Ville de Lannilis (Bretagne).

  

Ville de Lannilis (Bretagne).

A signaler aussi :

les 4 cairns (environ 12 tombes) de l’île Guénioc ;

la borne de corvée (XVIIIème siècle) ;

le parc à huîtres (XIXème siècle) ;

le phare de la Palue et Saint-Antoine (1847) ;

une stèle funéraire ;

le port de Paluden (XVIIème siècle) ;

le pont Crac'h ou Krac'h (surnommé encore le Pont du Diable) édifié, d'après une légende, par le diable en personne. Il est certainement le plus ancien du Finistère, voire de Bretagne. Sa réalisation remonterait en effet à l'âge de fer (500 à 50 avant J.C.). Il est constitué d'un amoncellement de blocs de pierre ;

le pont de Paluden (1848). Ce pont est restauré en 1891 et en 1906. Sa longueur est de 92m50, sa largeur de 4m20, la hauteur des piles en maçonnerie atteint 8m85 ;

l'ancien prieuré de Lothunou (ou Lanthunou, ou Loctudon, ou Loctudou), dépendant jadis de l'abbaye de Saint-Mathieu. Ce prieuré est attesté (Lotuznou) par un acte du 12 juillet 1442 (le prieur étant alors Dom Phelippe Symon) passé en cour de Saint-Renan (BN 22 337, F114 à 117 ; en appendice des Actes, p. 336). En 1742, son revenu était de 650 livres. Dès 1745, ce prieuré échappait à Saint-Mathieu. « La chapelle de ce Prieuré, dédiée, comme nous l'avons dit, à saint Tudon, dépendait de Saint-Mathieu, O. S. B. Le revenu, valant environ 600 livres, était chargé de deux messes basses, puis d'une seule par semaine, depuis le XVIème siècle. A la fin du XVIIIème siècle, le manoir de Lothuznou, qui devait être autrefois la résidence du Prieur, était affermé 250 livres à un sieur Le Vaillant ; le lieu noble de Keraudi, ou Keroudaut, était loué pour 201 livres à Jean Le Mauguen. Autrefois, un religieux bénédictin était, le plus ordinairement, titulaire du prieuré ; cependant, en 1745, il fut obtenu, en Cour de Rome, par Bernard-Charles-Daniel Provost Douglas de Boisbilly, chanoine de Quimper. En 1764, le titulaire était dom Anne-Auguste Bougay, O. S. B., demeurant à Marmoutiers » (Archives de l'Evêché) ;

Manoir du Roual près de Lannilis (Bretagne).

  

Chapeller du Roual près de Lannilis (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de LANNILIS

FAMILLES NOBLES :

- Audren, sr. de Kerdrel : de gueules à 3 tours couvertes d'or, maçonnées de sable ; devise : Tour à tour.

Nota : Les Audren, srs de Kerdrel et de Kervéléguen, en Lannilis, — de Kervinot, en Plounevez-Lochrist,— et de Pratmeur, sont d'ancienne chevalerie. Le premier auteur, et le plus illustre, auquel puissent remonter les Audren, est Raoul, croisé en 1248. Un titre original latin (collection Courtois, charte de Nymoc), sur parchemin, aujourd'hui entre les mains de M. de Kerguelen, et d'où il résulte que Hervé de Kerguelen, Raoul Audren et Jean de Thusca (de la Touche) donnèrent, en 1249, procuration à Hervé, marinier de Nantes, pour leur passage de Chypre à Damiette, a fait admettre les armes des srs. de Kerdrel au musée de Versailles. Après Raoul, on trouve : Jean Audren, avec Pencoët, Penmarc'h et Tinténiac, payés en exécution du testament de Jean II, duc de Bretagne, en 1305. (D. Lobineau, t. I, p. 292). — Olivier, dans une montre de J. de Tournemine, à Landivisiau, en 1356. (D. Morice, Pr., t. I, p. 1501). — Guillou, à la prise de Châteaulin par la dame de Rays, le 7 janvier 1382. (D. Morice, Pr., t. IV, p. 434). — Jehan, sergent général, en 1384. (Id., ibid., p. 465). — Hommages rendus au vicomte de Rohan par Guillemet Audren, le 17 juillet 1396. (Id., ibid., p. 671). — Jehan accompagne en France Richard de Bretagne, en 1419. (D. Lobineau, t. II, p. 969). — 0livier, entre les nobles de Lannilis à la réforme de 1443. (Tiré du Nobil. du marquis du Refuge dont il n'existe que 3 exemplaires manuscrits : à la Bibliothèque nationale, à la bibliothèque du collège de Lyon et au château de Keruzoret). Dans un aveu du 8 janvier 1465 on trouve : Pierre Audren, sr. de Kerdrel, en Lannilis, dont : 1° Pierre, sr. de Mallevilie, près Ploërmel, qui prend pour armes : 3 têtes de lévrier, et meurt sans hoirs. 2° Yvon, sr. de Kerdrel, qui épouse Marie Gourio, de la maison du Rouazle. Yvon mourut en 1515. Ils ont, à la réformation de 1671, prouvé sept générations ; ils ont pris part aux montres de 1426 à 1534, paroisse de Lannilis, évêché de Léon. Blason : De gueules à trois tours crénelées d'or, maçonnées de sable. Devise : Tour à tour. La réformation de 1669 donne pour armes aux Audren : 3 tours ou 3 têtes de lévrier. Elle présente Marie de Kermeno ou Kermenou, comme douairière de Kerdrel et curatrice de ses enfants dont elle fait valoir les droits.

Joseph-Hervé de Kersauson, chef de nom et armes de la maison de Pennendreff, épousa, le 5 mai 1681, Marie Audren, fille de Guillaume Audren, sr. de Kerdrel, et de Marie de Kermenou. De ce mariage est issu : Jean de Kersauson, devenu célèbre dans l'ordre de Saint-Benoît, sous le nom de Dom Maur. D'abord prieur de Landevennec, puis de Redon, il s'adjoignit Dom Lobineau pour entreprendre l'histoire de Bretagne : il devint plus tard abbé de Saint-Vincent du Mans, en 1693, et assistant du Père Général, en 1714. Il mourut prieur de l'abbaye de Marmoutier. Les archives de famille conservent précieusement sa correspondance avec plusieurs personnages historiques de cette époque. Citons entre autres : Gaignières, Varillas, le P. Le Large, Carcado, D. Terriau, François d'Argouges, évêque de Vannes, D. Briant, D. Lobineau, D. Montfaucon, etc., etc. (Voir Correspondance des Bénédictins bretons, par M. de la Borderie) (J. de Kersauson).

- Bellingant, sr. de Kerbabu : d'argent à 3 quintefeuilles de gueules.

Nota : Bellingant (de), sr. de Kerbabu, en Lannilis, — de Kerambelec, — marquis de Crénan, paroisse du Foeil. Ancienne extraction chevaleresque. — Huit générations en 1669. — Réformes et montres de 1443 à 1534, en Lannilis, évêché de Léon. Blason : D'argent, à trois quintefeuilles de gueules, comme Denis. Hervé de Bellingant est nommé dans une charte datée de Limisso, en avril 1249 (septième croisade). — Guyon épouse, en 1400, Mahaut de Kermavan. — Guyomarc'h, entre les nobles de Lannilis, réforme de 1443 (Marquis du Refuge). Bellingant tirait ses alliances des nobles maisons de Kermaon, Kerouartz, Kerlozrec, Lanuzouarn, Quélen, Lescoët, Kerbic, Perrien, Kerlec'h, Kersauson, etc. (Mss. de la Bibliothèque de Nantes, t. I, fol. 102). Déclarée noble d'ancienne extraction et maintenue en la qualité de chevalier, par arrêt du 13 mai 1669 (Mss., ibid.).

- Bergoet, sr. dudit lieu : d'argent au chevron de sable chargé de 3 coquilles de même.

- Chastel (du), sr. de Keraldanet : fascé d'or et de gueules de six pièces ; devise : Ma car Doue.

- Com (du), sr. dudit lieu et de Kerengar : d'or au pélican en sa piété d'azur.

- Forestier, sr. de Kerosven : de sable à la bande fuselée d'argent.

- Fosse (de la), sr. dudit lieu : d'or à la rose de gueules ; devise : Rotat omne fatum.

Nota : Fosse (de la), sr. dudit lieu, en Lannilis, — de la Villeneuve, — de Poulambouc'h, — du Kerdreus et de Lanrial, en Plouescat, — de Kerandraon. — Ancienne extraction. — Six générations en 1670, et maintenu à l'intendance en 1704. — Réformes et montres de 1426 à 1534, en Plouguerneau, Kerlouan, Plounéour-Trez et Tréflez, évêché de Léon. Blason : D'or à la roue de gueules. Devise : Rotat omne fatum. Hervé, vivant en 1503, épousa Mahotte de la Rive. Une soeur d'Elisabeth de la Fosse, dame de Pennendreff, épousa N... du Fou de Kerdaniel. François-Louis de Kersauson, né le 27 février 1683, au château de Tromeur, capitaine général des gardes-côtes de Brest et du Conquet, et chevalier de Saint-Louis, épousa, à l'âge de 24 ans, c'est-à-dire en 1707, le 12 août, Elisabeth de la Fosse, fille de François de la Fosse et de dame Jeanne Eonnic, sr. et dame dudit lieu, demeurant en leur hôtel, en la ville de Saint-Pol-de-Léon. François-Louis mourut en 1747, âgé de 63 ans, et fut enterré, comme ses pères, à Lanrivoacé.

- Gourio, sr. du Roualze : d'argent à 3 chevrons d'azur ; devise : Dieu me tue.

Nota : Gourio, sr. de Lannoster, en Plébennec, — du Rouazle, en Lannilis, — de Menmeur et de la Salle, en Plounéour-Trez, — de Coëttanguy,— de Kerquiriou, — du Boisriou, — du Band, — du Refuge, en Plouvien, — du Bourg, — de Lezireur, en Taulé, — de Keravel, — du Frout, — de Kerellec, — de Kermaniou, de Cornangazel, en Cleder, — de Saint-Hilivay, en Buhulien. Ancienne extraction, six générations en 1669. — Réformes et montres de 1481 à 1534, en Lannilis, évêché de Léon. Blason : Ecartelé aux 1 et 4 : de gueules à deux haches d'armes adossées d'argent, au chef d'or, qui est Lannostor ; aux 2 et 3 : d'argent à trois chevrons d'azur, qui est Gourio. Devise : Dieu me tue. Gourio a produit : Alain, écuyer dans une montre de 1378. — Galhot, un des capitaines envoyés en Poitou, contre les Penthièvre, en 1420. — Guillaume, vivant en 1481, père de Christophe, époux de Jeanne de Kersulguen.

- Jollou, sr. de Kerambourg, paroisse de Brouennou.

- Keraldanet (de), sr. dudit lieu et du Rascol : de gueules au chef endanché d'or de 5 pièces.

- Kergorlay (de), sr. de Mescaradec : vairé d'or et de gueules ; devise : Aide-toi, Kergorlay, et Dieu t'aidera.

- Kerouartz (de), sr. dudit lieu et de Bergoet : d'argent à la roue de sable accompagnée de 3 croisettes de même ; devise : Tout en l'honneur de Dieu.

Nota : Kerouartz. La bibliothèque du Vatican possède un manuscrit dont un auteur anonyme et contemporain de la VIème croisade, rapporte les événements et le nom des Bretons qui y prirent part. Il nomme entre autres Soudan de Kerouartz. Ce Soudan, « habile dans l'art de la guerre et chargé au siège de Damas de l'inspection des machines, en inventa une qui, au moyen d'une roue, permit de jeter beaucoup de monde sur les remparts. En souvenir d'un tel service, les assiégeants voulurent que l'inventeur de l'engin de guerre portât une roue sur son écu, mais comme cet écu était chargé de gueules à la bande d'argent, accompagnée de six croisettes au pied fiché d'or, mis en orle, Soudan prit pour blason (qui est celui que porte encore aujourd'hui sa maison) : D'argent, à la roue de sable, accompagnée de trois croisettes de même » (Note de M. Ch. de Barthélemy). Des archives de la famille de Saint-Pern il résulte aussi qu'un autre Kerouartz, Macé (Maceus de Kairhoart), prit part, avec Hervé de Saint-Pern, à la VIIème croisade, en foi de quoi ses armes ont été placées au musée de Versailles, où elles figurent (nous les y avons vues) à côté de celles de Robert de Kersauson.

D'après une fort ancienne généalogie, la maison de Kerouartz aurait pour auteur un chevalier Auratus Houart, faisant partie du secours envoyé au duc Conan IV, dit le Petit, par Henri II, roi d'Angleterre, en 1164 (D. Lobineau, liv. VI, p. 154) ; le même chevalier aurait ensuite fondé un château dans l'évêché de Léon, et lui aurait donné son nom. De là, le noble manoir de Kerouartz [Note : Le château de Kerouartz construit sur le territoire de la paroisse de Landéda, près de Lannilis, au bord de la mer, au fond de la baie d'Aberwrac'h, puis, ensuite, plusieurs fois détruit par les Anglais, fut rebâti en Lannilis, où il existe encore aujourd'hui. A l'emplacement qu'occupait l'ancien, on a trouvé, en creusant les fondations d'un pavillon, une grande pierre où était l'inscription suivante : Struxerunt et detruxerunt Angli me, quondam Auratus miles construxerat Anglus, me quoque destructum reddidit igne arens (Anciens mss. de la famille). « Le château de Kerouartz, près Lannilis, belle habitation du XVIIème siècle, s'élève au milieu de grands bois, sur le bord de l'Aberwrac'k. Il fut construit par Claude de Kerouartz, chevalier de l'ordre, époux, en 1602, de Françoise de Kerbic, dame de Coëtëozen, et achevé par Jean, son fils aîné, époux de Catherine du Lys, mort en 1661. Ses vastes cheminées de pierre se font remarquer par leur entablement dorique et leurs manteaux soutenus par des cariatides » (Bretagne contemporaine, t. II, p. 114)]. Ce qu'il y a de certain, c'est que des titres bien authentiques, produits au cabinet du Saint-Esprit, le font remonter jusqu'à cette époque. « Ce nom, dit La Chesnaye-des-Bois (t. VIII, p. 331), est remarquable entre les noms de la province de Bretagne par son ancienneté et ses alliances ». Le généalogiste aurait pu ajouter et par ses nombreuses illustrations dans la magistrature, l'armée et la marine.

Déclaré d'ancienne extraction chevaleresque, par arrêt du 11 mai 1669 (Mss. de la Bibliothèque de Nantes, t. III, p. 1407), et ayant pris part aux montres de noblesse et réformes de 1424 à 1534, dans le Léon, les Kerouartz étaient srs. dudit lieu, de Keringarz, — de la Fosse, — du Coum, — de Lauranlemen, — de Keranroux, — de Bergoët et de Ploudiner, en Lannilis, — de Kermarho, — de l'Isle, — de Basseville, — de Lézérazien et de Lomenven, en Guiclan,— de Penhoët, en Saint-Thégonnec, — de Kerthomas, — de Penvern et de Lomélar, en Plounéventer, — de la Ville-Aubray, — de Lossulien, en Guipavas, — de Bois-Boixel, — de Kermellec, — de Coateozen, en Landouzan, — de Kergroadez, en Plourin. Le blason des Kerouartz est celui que nous avons donné plus haut. Sa noble devise est : Tout en l'honneur de Dieu.

Ses principales alliances, depuis 1100, sont avec les maisons de Coëtmen, — Saint-Goueznou, — Le Barbu, — du Quilliou, — Kerlech, — de Coëtivy, — Poulmic,— La Bouexière, — de Mez, — du Chastel de Mesle, — du Reffuge, — Parcevaux, — Barbier de Lescoët, — Kersauson, — Kergus, — Trofagan, — de Kerbic, — du Lys, — Larlan, — Danvet, — de Rieux, — de Saint-Valérien, — de Phélippeaux, — de Kergroadez, — d'Houchin, — Le Bihan de Pénelé, — Le Borgne de Keruzoret, — La Porte- Vezin, — Paris de Soulange, — de Kergoët, — Kermel, — de Cleuz du Gage, — Le Vicomte de la Houssaye, — de la Bédoyère, — de Quélen, — Quemper de Lanascol, — de Roquefeuil, — de Rougé.

Outre les deux croisés déjà nommés, la maison de Kerouartz a encore produit : Salomon, qui suivit le duc Pierre de Dreux dans la guerre contre les Albigeois. — Arthur, accompagna le duc Jean II en Flandres (1303). — Arthur II, dévoué partisan de Charles de Blois. — Hervé, au nombre des dix Bretons de l'armée de Sylvestre Budes qui combattirent et vainquirent les Allemands à Rome, en 1375. (D. Lobineau, t. I, liv. 11, p. 427), gratifié d'une pension de 100 livres tournois par Charles VI, pour les bons et loyaux services qu'il lui a rendus dans ses guerres au pays de Bretagne. (Copie collat, réfor.). — Hervé II, écuyer de la compagnie d'Alain du Chastel, reçue à Paris en 1412 (D. Morice, Pr., t. I, col. 912), homme d'armes dans celle de Messire Jean de Penhoët, amiral de Bretagne, en 1420, l'un des douze escuiers de la compagnie de Jean du Juc'h, receuz à Paris le 16 décembre 1425 (Lobineau, II, col. 1562). — Olivier, dans une lettre du duc Pierre II (D. Morice, Pr., t. II, col. 1562). — Alain, commandant 50 salades à Brest, sous le sr. de Sourdéac. (D. Morice, Pr., t. III, col. 1635). — Claude, chevalier de l'ordre du Roi, en 1602, idem, sous le sr. de Sourdéac, en 1595 [Note : Claude, sr. de Kerouartz et autres lieux, frère aîné de la dame de Kersauson et de Marie, femme de François de Kersauson, sr. de Mesguen, passa ses plus belles années au service du roi. Il fut chevalier de l'ordre, mais la date de son admission n'est pas connue. Il existe au château de Lézérazien (Finistère), au-dessus d'une porte, un écusson en granit fort usé, à la date de 1602, surmonté d'une couronne et entouré du collier de l'ordre de Sa Majesté. La réception de Claude de Kerouartz remonte donc, si elle n'est antérieure, à cette année 1602. En 1625, les côtes de la province de Bretagne ayant été exposées aux incursions des Anglais et des Rochelois, il fallut veiller à leur sûreté. Le marquis de Sourdéac, lieutenant général du Roi en Basse-Bretagne et gouverneur de Brest, connaissant l'expérience, la valeur et la fidélité de Claude de Kerouartz, lui confia la défense des côtes menacées. Dans l'acte qui l'investit à cet effet du commandement d'un corps de cavalerie, il est qualifié chevalier de l'ordre du Roi. Il mourut en 1627 (Chevaliers bretons de Saint-Michel, par M. de Carné. — Tit. généal. de M. le marquis de Kerouartz)]. — Paul-François-Xavier, chevalier de l'ordre, lieutenant des chevau-légers du dauphin, en 1677, puis capitaine des chevau-légers de Berry, se distingua à Gand, à Fleurus (1690), à Leuze (1691), et surtout à la Marsaille (1693) où il eut un cheval tué sous lui (Histoire de la maison des Rois), colonel d'un régiment de son nom, vers 1700. — Quatre chevaliers de Malte, de 1706 à 1819. (Vertot et Saint-Allais, p. 295). — Jacques-Louis-François-Marie-Toussaint, marquis de Kerouartz, chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment Dauphin-Cavalerie, guidon dans la Petite-Gendarmerie de Lunéville, et major au régiment de Beauce, plus tard lieutenant dans la Petite-Gendarmerie de l'armée des Princes. — Louis-Marie-Joseph, frère du précédent, capitaine de vaisseau, chevalier de Saint-Louis, chef de division de l'armée de Vendée, en 1793, puis adjudant au 3ème corps, en 1815. — Claude, frère des précédents, tué à Quiberon avec Alexandre, officier de marine, chevalier de Saint-Louis. — François, aussi frère des précédents, à l'armée des Princes. — Frédéric, marquis de Kerouartz, fils de Jacques-Louis-François-Marie-Toussaint, garde d'honneur en 1814, chevalier de la Légion d'honneur, officier aux chevau-légers du Roi, même année, puis volontaire à l'armée de Bretagne et enfin officier aux chasseurs du Morbihan. La liste de NN. SS. du Parlement de Bretagne nous donne le nom de deux Kerouartz, conseillers de 1744 à 1756.

Françoise de Kerouartz, femme d'Hervé de Kersauson, fut, suivant acte du 16 janvier 1606, partagée noblement par son frère, noble et puissant Claude, marquis de Kerouartz. Hervé de Kersauson mourut en 1624 et fut enterré à Lanrivoaré. — Restée veuve et douairière, ladite Françoise décéda en 1644, laissant de son mariage cinq enfants. Vers 1884, le chef de la maison de Kerouartz est le marquis Albert, fils de Frédéric et de Mathilde de Quélen : il a épousé N... de Roquefeuil (J. de Kersauson).

- Lansullien (de), sr. de Kerozven : d'argent à 3 fusées de sable.

- Louet (du), sr. de Treffily et de la Fosse : fascé de vair et de gueules.

- Mescam (du), sr. de Mescaradec : d'azur à 3 têtes d'aigle arrachées d'argent, qui est Mescaradec.

Nota : Mescam (du), sr. dudit lieu et de Mescaradec, en Lannilis, — de Landégarou et de Kerléguer, en Ploudnlmezeau, — de Saint-Anger, — de Beauregard, — de Kerambellec, — de Lezivy, — du Stanger, — de Kermoal, — de Mesrivoal, — de la Villeneuve. Ancienne extraction. — Dix générations en 1669. — Réformes et montres de 1443 à 1534, en Lannilis, évêché de Léon. Pour armes antiques : De gueules, à la rose d'argent, boutonnée d'or. — Moderne : D'azur à 3 têtes d'aigle arrachées d'argent, qui est Mescaradec. Yves, vivant en 1350, père de Jean, marié, en 1390, à Jeanne de Brézal. — Fondu dans Audren de Kerdrel et Huon de Kermadec. Pierre-Michel de Kersauson (fils de Jean Claude II de Kersauson, sr. De Kerdrel, et d'Elisabeth de Touronce, mariés en 1707), capitaine garde-côtes, épousa, en 1740, Jeanne du Mescam. 

- Penchoadic (de), sr. de Kerouzien et de Kerengar : de sable semé de billettes d'argent, au lion de même sur le tout.

- Penmarc'h (de), sr. de Kerbabu : d'or à la fasce d'azur accompagnée de 6 pigeons de même ; alias : de gueules à la tête de cheval d'argent ; devise : Prest ve.

- Touronce (de), sr. de Gorrequer : de gueules au chef endanché d'or, chargé de 3 étoiles de sable ; devise : A bien viendra par la grâce de Dieu.

- Treffily (de), sr. dudit lieu : d'argent au sautoir de gueules, au bâton d'argent brochant à dextre.

- Trévou (du), sr. de Mescaradec : d'argent au léopard de sable.

 

Macé, sieur de Kerouartz, et Raoul Audren, sieur de Kerdrel, se croisèrent en 1248 et accompagnèrent saint Louis et le duc Pierre de Dreux lors de la septième croisade sous les murs de Damiette (voir la page Croisades et les Croisés bretons).

Ville de Lannilis (Bretagne).

Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, plusieurs familles nobles sont mentionnées à Lannilis :

Audren, seigneur de Kerdrel, paroisse de Lannilis. De gueules à trois tours couvertes d’or. Olivier se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

Bellingant, seigneur de Kerbabu, paroisse de Lannilis. D’argent à trois quintefeuilles de gueules. Guyomarc'h se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

Coum (du), seigneur dudit lieu, paroisse de Lannilis. D’or au pélican en son aire d’azur. Tanguy se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

Edy, D’azur à la bande d’or. Olivier se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

Fosse (de La), seigneur dudit lieu, paroisse de Lannilis. D’or à une roue de gueules. Constance, fille de Jean, se trouve mentionnée entre les nobles de Tréflez.

Keraldanet (de), seigneur dudit lieu et du Rascol, paroisse de Lannilis. De gueules au chef endenché d’or à trois pointes. Jean se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

Kerengarz (de), seigneur dudit lieu, paroisse de Lannilis, et de Penandreff, paroisse de Plourin. D’azur au croissant d’argent. Guillaume se trouve mentionné entre les nobles de Plourin.

Kerouartz (de), seigneur dudit lieu, paroisse de Lannilis, relevant de Kermavan. D’argent à une roue de sable, accompagné de trois croix de même. Hervé fils d'Hervé, se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

Kerrosven (de), seigneur dudit lieu, paroisse de Lannilis. D’or à la roue de gueules à la bordure de sable. Hervé et Alain se trouvent mentionnés entre les nobles de Lannilis.

Mescam (du), seigneur dudit lieu et de Mescaradec, paroisse de Lannilis. De gueules à la rose d’argent boutonnée d’or [alias : d’azur à trois têtes d’aigle d’argent]. Yvon se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

Treffily (de), seigneur dudit lieu, paroisse de Lannilis. D’or à la roue de gueules. Le sieur de Treffily se trouve mentionné entre les nobles de Lannilis.

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence de 37 nobles de Lannilis :

le sire de TREFFILY (35 livres de revenu), remplacé par Jehan Lagardic : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Yvon AUDREN (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Yvon AUTREN (10 livres de revenu) : porteur d'une jacques, comparaît armé d'une vouge ;

Michel BELIGANT (48 livres de revenu), impotent, remplacé par Jehan Goindrou : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Bernard BIHAN (60 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Odierne BODIC (100 sols de revenu), remplacée par Ollivier Mignon : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan BOUDIC (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Odierne BUZIC (10 livres de revenu), remplacée par Paul Keruhel : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Yvon CAMPIR (30 livres de revenu), remplacé par son fils Ollivier : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Prigent CAMPIR (10 livres de revenu), malade, remplacé par Jehan du Ros : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Tanguy du CARN (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Catherine DIGOURIS (15 livres de revenu), remplacée par Yvon Bazoulleuc : porteur d'une jacques, comparaît armé d'une vouge ;

Gueguen AN DIGORDEN (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Olivier DOILLOU (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Guillaume EDY (100 sols de revenu), remplacé par son fils Deryen : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Guillaume GOURIO (40 livres de revenu), remplacé par son fils Christophe : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Marguerite GLEANCUFF (40 livres de revenu), remplacée par Jehan Moal : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan, fils Hervé GUEGUEN (13 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan KERALDANET (75 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Yvon KERASQUER (40 sols de revenu) : porteur d'une jacques, comparaît armé d'une vouge ;

Allain KERJEHAN (100 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

>Allain KEROUARZ (72 livres et 10 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Allain KERANRAES (55 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Hervé KEROZVEN (15 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Yvon KEROZVEN (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Ollivier KEROUARTZ (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Yvon KERUZNOU (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Marguerite LANNILYS (30 livres de revenu), remplacée par Tanguy Lannilys : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan LE HEZOU (100 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Hervé LE HEZOU (100 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Yvon du MESCAN (40 livres de revenu), malade, remplacé par Guillaume Selvestre : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan du MESCAN (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Yvon de LA MOTTE (100 sols de revenu), remplacé par son fils Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ; 

Jucquel ROUYANT (7 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan SEVESTRE (100 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Paoul SELVESTRE (60 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Estienne de LA SIPINERE (100 sols de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503 et tenue par les sieurs du Chastel, Kermavan et de Kerouzeré (commissaires), on comptabilise la présence de 29 nobles de Lannilis :

le sieur de Trefiry, deffault.

Gabriel Keraldanet, en abillement d'archier à deux chevaulx.

Jehan, sieur de Kerouartz. — Enjoinct de s'abiller.

Jehan du Meascam , par Olivier son fils à deux chevaulx.

Mre Xpofle (Christophe) Gourio, en abillement d'archier à deux chevaulx.

Mre Hervé du Com. — Injonction s'abiller.

Olivier Beligant, en brigandine.

Jehan Campeir, en abillement d'archier.

Le fils mineur Jehan Guillou, par Xpofle (Christophe) Meascam, en abillement d'archier.

Le fils mineur Hervé Kerosven, par Paul Kerosven, en abillement d'archier.

Alain Kerjehan, par Nicolas son fils. — Injonction s'abiller.

Hervé le Hezou , en brigandine et javeline.

Yvon Keruzou en brigandine et javeline.

Jehan fils Henry Trefily, deffault.

Olivier an Hezou. — Enjoinct s'abiller.

Mahé Selvestre, en vougier.

Alain Boudic. — Enjoinct s'abiller.

Jehan fils Hervé Guéguen, en vougier.

Olivier Doillou. — Enjoinct s'abiller.

Yvon Kerazuen, en brigandine et javeline.

Paul Selvestre, par Thomas son fils, en brigandine.

Olivier Kerouartz, par Guillaume son fils, en abillement d'archier.

Yvon Audren par Jehan son fils, en vougier.

Jacques Keroignant. — Enjoinct s'abiller.

Tanguy Lannilys, par Olivier son fils, en brigandine et javeline.

Olivier Bihan , en robe. — Enjoinct s'armer.

Alain Kerasquer, à pied. — Enjoinct se monter et armer.

Yvon Jolou , par Guion son fils, en vougier.

Yvon le Menez , tenant fief noble. — Enjoinct s'abiller.

 

22 nobles avaient comparu à l'appel des gentilshommes de Lannilis, à la montre de Lesneven, en 1534. Les plus considérables étaient alors :

- François du Coum, sr. de Kerengar, homme d'armes. Sa pierre tombale, qui le représente en haut relief, revêtu de son armure, a été transportée du cimetière de Lannilis, où elle gisait depuis la reconstruction de l'église, au musée de Saint-Louis de Brest ;

Note : Kerengarz (de), sr. dudit lieu, en Lannilis, — de Belair, en Ploudiry, — de Roudouziel, — de Crechoariou, — de Penandreff ou Pennendreff, en Plourin, — de Penalan. Ancienne extraction. — Sept générations en 1669. — Réformes et montres, de 1426 à 1534, en Lannilis et Plourin, évêché de Léon. Blason : D'azur, au croissant d'argent. Devise : Tout en croissant. Jean reçut, en 1364, de Jean de Montfort, des lettres d'abolition pour avoir suivi le parti de Charles de Blois. — Pierre, vivant en 1400, épouse Louise, dame de Pennendreff, dont Yvon, marié à Jeanne de Kérérault. La branche aînée fondue dans Penhoadic ; celle de Pennendreff dans Kersauson par le présent mariage. « Hervé de Kerengarz, père de la dame de Kersauson, était fils de Valentin et de Marie de Quilbignon. Ledit Valentin, fils aîné d'autre Hervé et de Julienne de Penancoët-Kerouazle. Tous lesdits srs de Keringarz et de Pennendreff, paroisse de Plourin, évêché de Léon, du chef de Pierre, sr. de Keringarz, en Lannilis, époux d'Harouisse (Louise) de Pennendreff, dame et héritière dudit lieu » (Actes de 1440 et 1447. Archives de Pennendreff).

- Maître François Kerouartz, sr. dudit lieu ;

- Christophe Gourio, sr. du Roualze ;

- Tanguy du Coum, sr. dudit lieu ;

- Gabriel Keraldanet, sr. du Rascol ;

- Olivier le Mescam, sr. de Mescaradec ;

- Jean Kerosven, sr. dudit lieu ;

- 0llivier Bellingant, sr. de Kerbabu ;

- 0llivier Audren, sr. de Kerdrel ;

- Ollivier Kerouartz, sr. du Bergoet.

 

A la « montre » (réunion de tous les hommes d’armes) de l’évêché de Léon reçue à Saint-Renan le 24 août 1557, plusieurs nobles de Lannilis (Lannylis) sont mentionnés :

Le sr. de Kerouartz ;

Le sr. de Rascol (Keraldanet ?) ;

Le sr. de Kerbabu (Bellingant) ;

Le sr. de Bergoel (Du Bergoet) ;

Anthoine Campir ;

Jehan Guillou ;

Olivier Audren ;

Maistre Nycholas Audren ;

Maistre Yves Touronce ;

L’héritière Vincent Mathezou ;

François Selvestre ;

L’héritière Hervé Keranrays.

 

En 1674, les marguilliers de la paroisse, faisant leur déclaration pour l'arrière-ban de l'évêché de Léon, nomment les manoirs suivants, parmi lesquels on est surpris de ne pas voir figurer le plus important, Kerouartz :

- Rascol-Keraldanet, au comte d'Acigné, demeurant à Paris ;

- Kerozven, au sr. de Kerozven, y demeurant ;

- Mescaradec, valant 900 livres, aux mineurs des feus sr. et dame de Kerleguer, dont le sr. de Tromeur, en Bohars, est le curateur ;

- Le Roualle, à Mme de Moellien, douairière de Lezireur, demeurant à Moellien, en Cornouaille ;

- Trousarc'han, à la même ;

- Bergot, à Mme de Kervény, demeurant à Toranéach, près de l'église de Saint-Fiacre (Pont-du-Châtel, en Plouider) ;

- Kerasquer, au marquis de Coatanfao, demeurant à Morizur, en Saint-Méen ;

- Kervelegan, au sr. de Kerbrat le Barzic, de Landerneau ;

- Penlan, à François Le Lez ;

- Feunteunlez, où demeure le sieur de Kerscau, au sr. de Kerveatoux, de Plouarzel ; 

- Gorrequear, à M. de Gorrequear, valant 200 livres ;

- Kerbabu, à M. de Kerbabu ;

- La Motte-Kerouartz et Kergarec, sr. de la Motte-Kerouartz, y demeurant ;

- La maison de la dame douairière de Gorrequear, au bourg ;

- Les manoirs de Treffily, la Fosse et Kerengar, à Mme de Coatjunval ;

- Kerguisquin, à M. du Bois Denis, de Gouesnou, et M. Tréompan, son frère ;

- Lanano, au sr. de Lanano, habitant Paris ;

- Le Coum, à Mme de Coatjunval ;

- Kerguisquin, à Mme de Tromenec, de Landéda ;

- Loddébras, Kerdrel et Leurabémon, au sr. de Kerdrel, de Landunvez (Archives du château de Lesquiffiou).

(à compléter)

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