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LANNILIS SOUS LA REVOLUTION 

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Le serment fut refusé, à Lannilis, par les prêtres en fonction, MM. Le Duc, recteur, Le Floch, Bergot, curés. A la lecture du décret réclamant le serment, le 23 Janvier 1791, M. Le Floch ajouta : « Guelet a rit penaoz ervez an decret man ar veleyen, da bere ne permetto quel o c'houstianç, presta o lé, ne elliant quet na cofess na communia, ober badisiantou, enterramanchou, nac ober fonction public ebet ; Remarquez que les prêtres qui n'auront pas prêté le serment ne pourront plus, d'après la loi, exercer aucune fonction »

Cette réflexion bien simple indigna un citoyen chatouilleux, qui écrivit aussitôt au Procureur-Syndic de Brest :

« Cette réflexion aussi courte qu'incendiaire, d'un protestant, m'a paru avoir pour but d'insinuer au peuple que nos augustes représentants ont porté la main à l'encensoir. J'ai cru devoir vous donner connaissance de ce fait : une étincelle négligée peut occasionner un incendie » (L. 72).

Une circonstance qui aggravait singulièrement le sens de cette phrase, c'est que des cinq prêtres habitant la paroisse de Lannilis, un seul avait prêté serment, et cet assermenté était interdit depuis plusieurs années.

Cette dénonciation n'émut pas beaucoup le District de Brest, qui se contenta de répondre : « J'avais déjà eu connaissance du discours attribué à M. Floc'h. Ce discours, à l'exception de ce qui regarde la confession et la communion, n'offre autre chose que le commentaire assez fidèle du texte même du décret. On peut, à la vérité, supposer à son auteur une intention coupable, mais l'intention seule ne se punit pas. Je ne crois donc pas qu'il y ait lieu à accusation ».

De fait, M. Joseph Le Duc, Jacques-Marie Le Floc'h et Yves Bergot ne tardèrent pas à quitter le pays, et pour éviter d'être saisis, se retirèrent à Jersey, puis en Angleterre, et ne revinrent au pays que vers la fin de 1802.

Un autre prêtre, qui n'avait que le titre de confesseur, demeurait à Lannilis ; c'était M. François-Marie Le Drast, né à Lannilis en 1736 ; il n'avait pas prêté serment, n'y étant pas obligé, et peut-être dut-il à cette circonstance de n'être pas trop inquiété. Mais le 12 Mai 1793, nous lisons cet extrait des registres de la Municipalité : « Nous, officiers municipaux, nous sommes transportés, avec quatre fusiliers, jusqu'en la demeure de François-Marie Le Drast, prêtre non assermenté, située en ce bourg, y avons fait des perquisitions pour devoir l'y trouver, mais inutilement, et avons ordonné de mettre les scellés sur les effets du dit Drast, qu'on considère comme émigré. Après quoi, nous nous sommes transportés chez le prêtre Floch, que nous avons aussi rangé dans la classe des émigrés, après avoir fait d'inutiles perquisitions ».

M. Floch devait, en effet, avoir passé en Angleterre ; mais nous retrouvons l'abbé Le Drast comme habitant Lannilis en 1794. Nous croyons qu'il dut mourir avant la fin de la Révolution.

En somme, à Lannilis, comme dans l'ensemble du district de Lesneven, grâce au bon esprit de la population ; les prêtres eurent moins à souffrir que dans les autres districts. C'est ainsi que, le 2 Octobre 1795, le Procureur-Syndic du canton écrivait au Procureur-Syndic de Brest : « Jamais la municipalité de Lannilis ne fera un acte de vigueur pour l'exécution d'une loi envers aucun individu, et surtout contre un prêtre. Je me suis transporté hier chez René Manach [Note : René Manach, né à Lannilis en 1761, prêtre en 1788 ; noté comme insoumis à Lannilis en 1708 ; vicaire, ibidem. en 1804 ; devint recteur de Plougoulm ; décédé en 1827], prêtre, avec le maire Moyot, pour l'engager à se conformer à la loi du 11 Prairial (demandant la soumission aux lois de la République). Après bien des discussions, il a fini par nous dire que, sous deux ou trois jours, il verrait quel parti prendre, et pour ne pas occasionner de rumeur dans sa famille et parmi le peuple, nous avons pris sur nous le parti de le laisser libre ».

Probablement, il ne crut pas devoir faire cette promesse, puisque, en 1798, M. Manach est signalé à Lannilis comme prêtre insoumis (L. 94).

(Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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