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SAINT MELAR ET LA CRYPTE DE LANMEUR

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L'Eglise paroissiale de Lanmeur abrite sous son sanctuaire le plus ancien monument religieux de toute la Bretagne bretonnante : c'est la crypte de Saint Mélar, laquelle remonte jusqu'au VIème siècle, et que la tradition populaire regarde comme le tombeau du jeune martyr dont elle porte le nom.

 

Vie de Saint Mélar

Lanmeur : Saint-Mélar

La légende de saint Mélar est des plus touchantes. Son père, saint Miliau, était roi de la Domnonée, principauté qui comprenait les deux régions connues aujourd'hui sous le nom de pays de Léon et de pays de Tréguier. Miliau fut assassiné par son frère Rivod, comte de Cornouailles, qui voulait régner à sa place. Rivod était un de ces tyrans à l'âme perfide qui font disparaître tout ce qu'ils jugent pouvoir être un obstacle à leur domination.

Déjà Mélar, âgé seulement de sept ans, lui portait ombrage. Mélar était le portrait vivant de son père, que les Bretons regrettaient vivement, et sa tendre piété faisait entrevoir pour lui, à défaut d'une couronne mortelle, l'auréole des saints. Son oncle Rivod craignit donc en lui un rival et gagna à prix d'argent ses gouverneurs : ceux-ci versèrent du poison sur les aliments du jeune prince. Avant de manger, Mélar fit un signe de croix sur les mets qui lui étaient offerts : le poison apparut alors aux yeux de tous. Confus, les gouverneurs infidèles se jettent à ses pieds, lui jurant désormais fidélité : il leur pardonne.

Rivod commande alors des assassins pour aller tuer le jeune prince. Mais à peine sont-ils en présence de l'enfant que, touchés par sa grâce et son innocence, ils renoncent à commettre le crime et viennent implorer en sa faveur la pitié du tyran. Celui-ci par un adoucissement digne de lui, leur ordonne de couper la main droite et le pied gauche de Mélar, pour le rendre incapable de monter à cheval et de tenir une épée. Alors la Puissance divine éclata en faveur de l'innocence : les blessures de Mélar s'étant guéries, on lui fit une main d'argent et un pied d'airain dont par miracle il se servait avec la même aisance que de ses membres naturels. Prodige encore plus étonnant, l'un et l'autre croissaient en même temps que les parties du corps auxquelles ils adhéraient.

 

Cependant Rivod par un raffinement d'hypocrisie désavouait devant la noblesse du pays assemblée à Carhaix, le forfait qu'il avait commandé ; en même temps il tenta de se faire donner la garde de son neveu, dans le secret dessein de régner à sa place. Ses ruses furent déjouées : l'Assemblée donna pour tuteurs au jeune prince l'Evêque de Cornouailles et le comte Kéryoltan qui se chargèrent de lui et s'obligèrent à répondre de sa personne. Dans la maison de l'Evêque de Cornouailles, à Quimper-Corentin, Mélar s'adonnait aux exercices de la vie pieuse et studieuse des religieux.

La colère de Rivod était loin de se calmer. Il gagna le comte Kéryoltan par de fallacieuses promesses, entre autres celle de lui donner tous les domaines qu'il découvrirait du sommet du Mont Frugy, le jour où il lui apporterait la tête de Mélar. Emue de pitié, Rarisia, femme de Kéryoltan, prévint le jeune Mélar du complot et favorisa sa fuite. Celui-ci se réfugia chez le comte Budic qui demeurait en un château au pays de Tréguier. La tradition place ce château à un kilomètre à l'ouest de Lanmeur, là où se trouve actuellement le village de Ru-Peulven (sur la route de Plouézoc'h). Et en effet, on y voit encore une motte de terre assez considérable entourée de douves très profondes. Le comte Budic accueillit donc Mélar à merveille, et lui fit bâtir, près de la chapelle du château, un petit pavillon où l'angélique jeune homme aimait à vivre plutôt en moine solitaire qu'en prince mondain.

 

Son martyre

Un jour Mélar reçoit une visite inattendue ; c'est Kéryoltan, accompagné de son fils Justin et de deux autres bandits. Mélar, trompé par les apparences les mieux concertées, est saisi de joie à la vue de son gouverneur, et accepte de l'accompagner en promenade jusqu'à Lanmeur. Kéryoltan lui offre à dîner dans une hôtellerie de la ville. Mais au moment de se séparer, Justin, sur un signe de son père Kéryoltan, assène un grand coup d'épée sur la tête du saint ; puis, lui ayant coupé la tête, ils la mirent dans un sac.

D'après une autre version, c'est pendant son sommeil que Mélar aurait été ainsi décapité, dans cette même hôtellerie où il avait dîné quelques instants auparavant en compagnie de ses meurtriers.

Quoi qu'il en soit, ceux-ci, le forfait accompli, s'empressèrent de fuir : Justin se tua en sautant par la fenêtre.

 

La sépulture - Origine de la Crypte de Lanmeur

Le comte Budic, averti de l'assassinat de son protégé, s'en vint à  Lanmeur, fit lever le corps et porter en la chapelle de son château, en attendant les funérailles. Le corps fut ensuite placé sur un chariot pour être conduit à Lexobie (ancienne ville située à 2 lieues de Lannion et détruite plus tard par les Normands), où se trouvaient les tombeaux de ses ancêtres. Mais malgré la direction que l'on s'efforçait de faire prendre aux chevaux blancs qui traînaient le char, ceux-ci s'arrêtèrent dans la ville de Lanmeur, au milieu de la grande place où le char se rompit. L'on comprit ainsi que Dieu voulait que le corps du saint fût enterré en ce lieu : aussi l'archevêque de Dol bénit-il ce lieu, et y fit inhumer le corps.

Les moines envoyés par saint Samson à Lanmeur peu après le meurtre de Mélar, ne se contentèrent pas de bâtir leur monastère de Kernitron : ils voulurent édifier une tombe destinée à perpétuer le souvenir du jeune martyr : c'est dans ce but que fut construite la crypte ou chapelle souterraine de Lanmeur. Au-dessus ils construisirent aussi une église qu'ils dédièrent à saint Mélar, et à saint Samson mort peu auparavant. La crypte est restée intacte jusqu'à ce jour.

Lanmeur : la crypte

 

Description de la crypte

Ce monument vénérable de la foi du passé est à présent enseveli sous terre ; mais il n'en a pas toujours été ainsi. Dans chacun des murs latéraux sont percées deux petites fenêtres, très étroites, avoisinant d'une façon significative les pilastres qui correspondent aux piliers ornés. Ces fenêtres n'ont que 0m20 ou 0m25 d'ouverture entre leurs tableaux, mais elles ont des ébrasements très évasés vers l'intérieur. Le mur occidental a trois fenêtres, et le mur oriental une simple baie rectangulaire. Ces ouvertures servaient à éclairer l'oratoire sacré dans le temps où il n'était pas complètement enfoui sous terre ; elles pouvaient servir aussi à regarder de l'extérieur le tombeau du saint qui, étant donné la position des fenestrelles latérales groupées presque au droit des piliers sculptés, devait être placé entre ces ceux piliers, et non à l'abside.

Le monument tout entier a 8m78 de longueur et 5m07 de largeur à l'intérieur. Il est divisé en trois petites nefs par deux rangées de piliers cylindriques et monolythes, quatre dans chaque rang. Six de ces piliers ont 0m40 de diamètre, les deux autres 0m60. Les six premiers ont des base moulurées très simples ; les deux autres, plus gros, reposent directement sur le sol sans aucune base. Les chapiteaux ont 0m18 de hauteur ... Les piliers avec les chapiteaux mesurent 1m30 ou 1m35 de hauteur, les parties les plus hautes des voûtes n'atteignent que 1m97.

Les murs latéraux reposent directement sur le sol, composé de grès schisteux ; mais on ne sait si les piliers ne sont pas soutenus par une maçonnerie. Les deux gros piliers à leur partie inférieure sont recouverts d'une ornementation bizarre ; quelques auteurs disent que ce sont des serpents entrelacés, et y voient un symbole hindou ; - d'autres des motifs de décoration de sarcophages ou de cartulaires ; - d'autres encore "des tiges ou branches végétales plus ou moins courbées, avec rudiments de feuilles ou de fruits à leurs extrémités. Ce qui autorise surtout cette opinion, ce sont les insertions indiquées à la naissance des enfourchements".

Lanmeur : la crypte

 

Lanmeur : la crypte

 

Lanmeur : la crypte

 

Près de la porte nord est une fontaine remplie d'une eau claire qui ne fait qu'apparaître un instant sans que l'on sache ni d'où elle vient ni où elle va. On a voulu y voir une fontaine druidique ; d'autres ont dit qu'elle servait à l'administration des baptêmes. En fait on ne sait rien de précis sur cette fontaine. Quoi qu'il en soit, elle partage la dévotion populaire dont jouit toute la crypte de Saint Mélar.

Lanmeur : la crypte

 

Les reliques de saint Mélar

Assez souvent les gens posent la question : "Que sont donc devenues les reliques de saint Mélar ?" Il est difficile de répondre d'une manière précise car leur histoire est assez confuse et n'a jamais été étudiée parfaitement. Voici cependant quelques détails que nous avons recueillis ici ou là.

Il semble que vers le milieu du IXème siècle, les moines de Kernitron qui avaient été les constructeurs et les gardiens de la vieille crypte, ont dû quitter le pays pour fuir les invasions des Normands. Ils emportaient avec eux leur "trésor", c'est-à-dire les reliques de saint Mélar qui reposaient jusque-là dans un sarcophage en pierre entre les deux colonnes sculptées de la crypte.

A cette époque on venait en nombre vénérer le tombeau du petit prince martyr. On faisait pieusement par l'extérieur le tour de l'édifice, regardant à travers les fenêtres étroites - que nous devinons encore aujourd'hui - le tombeau qui se trouvait à l'intérieur.

Les reliques furent transférées par les moines, en partie à l'abbaye de Redon, en partie à celle de Léhon (à côté de Dinan). Saint Convoyon les reçut de Noménoé avec beaucoup d'autres encore.

Par la suite elles arrivèrent dans l'église de Saint Jacques du Haut Pas (Paris). De là, plusieurs fragments de ces reliques passèrent à différentes paroisses ou monastères qui les demandèrent : Orléans, Meaux, Amesbury en Angleterre (dans un monastère de religieuses) etc...

Comme pour beaucoup d'autres saints, cette dispersion même de ses reliques amena la diffusion du culte de Saint Mélar, et c'est ainsi qu'étant déjà patron de Lanmeur, il l'est devenu aussi de Meilars, de Locmélar et de plusieurs autres lieux comme Saint Méloir des Ondes, Saint Méloir des Bois, etc...

Locmélar (entre Landivisiau et Sizun) possède une relique insigne d'un des bras de Saint Mélar.

Ici, à Lanmeur, nous n'avons plus qu'une parcelle très minime de ses reliques. C'est elle que nous présentons à la vénération des fidèles le jour du pardon.

Dans les côtes d'Armor, le culte de Saint Mélar était tout aussi répandu que dans le Finistère. Nous n'avons pas à ce sujet de renseignements assez précis ; signalons cependant des statues de Saint Mélar à Bringolo, Plouzélambre, Plusquellec.

Pour ce qui est du sarcophage ou cercueil de pierre de Saint Mélar, on dit qu'il était en "pierre de grain", c'est-à-dire en granit. Il fut retiré de sa chapelle souterraine pour être placé et vénéré au-dessus du Maître-Autel dans l'église construite sur la crypte, place où il demeura, au moins jusqu'au XVIIème siècle. On ne sait ce qu'il est devenu, et sa disparition est fort regrettable.

Comment était ce sarcophage ? - Nous n'en savons rien non plus. Etait-il orné comme le riche cercueil de Saint Pol de Léon ? - Etait-il simple et fruste comme ceux qui se trouvent dans la chapelle de Lochrist (en Plounévez-Lochrist), dans l'église de Goulven, de Plougonven, de Landeleau... ? Mystère !

En tout cas, il eût été l'objet de notre vénération, pour avoir contenu le corps mutilé du jeune prince Mélar, si sympathique et de si douce mémoire dans toute notre région.

Que chacun, pèlerin ou touriste, veuille bien se rappeler que la crypte de Saint Mélar est autre chose qu'une curiosité : c'est un tombeau, un sanctuaire.

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