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LA PAROISSE DE LANGUIDIC

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Du territoire de Vannes et à la collation du Pape et de l'Évêque, cette paroisse de Languidic, une des plus étendues et des meilleures du diocèse, eut toujours son recteur pour gros décimateur à différentes quotités, fixées enfin à la 33ème gerbe, pendant les deux siècles derniers [Note : Ce nom est évidemment composé de Lan, église, et d'une autre partie que ne révèlent pas suffisamment les formes anciennes Lankintic, Languindic, des XIIème siècles et XIIIème siècles, données par le dictionnaire topographique de M. Rosenzweig]. L'abbé Cillart la décrit dans les termes suivants : « paroisse vaste et bien cultivée, bon casuel, nombreux clergé, point de trèves, bon pourpris, peu de pauvres, ce qui en fait la première cure du diocèse et à comparer à celle de Sarzeau ; pauvre église et pauvre tour, mais beau presbytère » (Manuscrit des archives départementales).

Dans les temps antérieurs, elle fut cependant plus vaste encore, puisque, nous l'avons vu, la trêve de Brandérion, qui en faisait partie, ne fut érigée en paroisse qu'à la fin du XVIème siècle. Aussi ce bénéfice avait-il attiré sur lui les regards du chapitre. Sur la demande des chanoines, l'évêque Henri Tors l'annexa, en 1307, à la mense capitulaire. Le recteur dut réclamer pour la conservation de ses droits, puisque des actes du 15 mars 1313 et du 23 août 1315 lui attribuent tous les revenus de son bénéfice, à l'exclusion d'une pension annuelle de 40 livres monnaie qu'il doit fournir au chapître. Au mois de novembre 1370, on voulut renverser ces conditions et revenir au projet primitif. Une ordonnance épiscopale décréta, en effet, qu'à partir de la première vacance, la mense capitulaire percevrait tous les fruits et n'abandonnerait au recteur qu'une portion congrue. Mais, loin d'accepter cet état de choses, le nouveau titulaire refusa même de payer au chapitre l'ancienne pension de 40 livres. La, querelle prit des proportions considérables et fut portée jusqu'auprès du Souverain Pontife, qui chargea l'official de Vannes d'instruire l'affaire et de la juger. Il fallut des années pour les informations. Enfin, par une sentence du 2 janvier 1380, cet official condamna le recteur de Languidic, non à se contenter d'une portion congrue, mais à fournir aux chanoines les 40 livres de pension annuelle. Trois siècles plus tard, de nouvelles difficultés surgissent. D'accord avec l'Évêque et ses vicaires généraux, le recteur François Henri, sieur de Belestre et ancien chanoine, résigne son bénéfice entre les mains de l'Ordinaire qui l'unit, en 1687, au collège de Vannes, alors dirigé par les Pères Jésuites. Pour sauvegarder sa pension, qui n'avait pas été réservée et qu'on se proposait ainsi de supprimer, le chapitre déféra au présidial et la résignation du titulaire et l'ordonnance épiscopale d'annexion. J'ignore les résultats du procès ; mais je sais que le collége ne jouit jamais des revenus de cette paroisse. Longtemps même avant la Révolution, la pension précitée avait cessé d'être versée au chapitre, et ce bénéfice rapportait environ 12.000 livres à son titulaire. Pour expliquer ce revenu, il faut bien, comme l'affirmait l'abbé Cillart, vers 1748, que le casuel fût bon ou que la culture y eût beaucoup progressé, puisque le recteur de 1618 n'affermait que 1.500 livres taus ses gros fruits. Son beau presbytère était neuf à cette époque et venait de s'élever pour remplacer l'ancien qui, situé au lieu appelé Coëtlano, et accompagné d'un jardin et d'un bois de haute futaie, était déjà tombé en ruines avant 1608. En attendant cette construction, il avait dû, pendant plus d'un siècle, se loger dans la maison de la chapellenie de Notre-Dame-des-Fleurs.

L'église paroissiale, dont l'intérieur portait la date de 1453, avait saint Pierre pour patron principal et, pour patron secondaire, saint Aubin, que quelques historiens font naître au Vème siècle, sur ce territoire. Ce vieil édifice a récemment disparu.

De nombreuses chapelles s'élevaient sur la paroisse. Il y avait d'abord celle de Notre-Dame-des-Fleurs, au bourg même et sur le chemin de Languidic à Landévant. Le seigneur de La Forêt, qui passait pour être le patron de la paroisse, y avait anciennement fondé une chapellenie dont il s'était réservé la présentation. En novembre 1791, cet édifice abrita la réunion de l'assemblée primaire de la commune. La dotation de ce petit bénéfice éteint fut vraisemblablement annexée à la cure, puisque la maison servit de presbytère. Venaient ensuite celles des Saints Donatien, Étienne, Jean et Nicolas, aux villages de ces noms ; celles de Saint-Abibon, au village de Tréauray, de Saint-Jacques au village de Kergohan, de Saint-Luc au village de Kergonan, de Saint-Aubin au château de La Vigne, en ruine, de Saint-Maur ou de Saint-Urlo [Note : Cette chapelle, en grande vénération dans le pays et très fréquentée, fut rebâtie, aux premières années de ce siècle, par l'acquéreur du château de Kergourio, qui permit d'y faire l'office public, autorisé par décret impérial du 31 mai 1808], auprès du château de Kergourio, de Saint-Michel, maintenant de la Vierge, au château de Kernec, de Saint-Tremeur, au village de Penhoët, de Saint-Sébastien, auprès du manoir de La Forêt et du village de Kergo, maintenant en ruine, de la Sainte-Vierge, au village, de Lambézégan ; celles des châteaux de Kervéno et du Quellenec, et dont j'ignore les vocables ; enfin celles de Saint-Guenhaël, de Saint-Méen, que je ne sais où placer, et celle de Saint-Germain, isolée et existant encore [Note : Toutes ces chapelles sont mentionnées, celles de Notre-Dame-des-Fleurs, de Saint-Nicolas, de Saint-Aubin, de Saint-Jacques, de Saint-Guenhaël, de Saint-Trémeur et de Saint-Germain, dans un titre de 1527, et les autres aux registres de l'état civil de 1653].

En 1790, le territoire de Languidic était partagé entre les vingt cinq frairies suivantes : du bourg, de Spinefort, de Kerroux, de Trébihan, de Kerlavarec, de Kernec, de Kerhollo, de Kergal, du Bot, de Gouenvic (probablement Gouach-Viquel), de Lambézégan, de Kerguen, du Resto, de Couetrotay, de Manéchelaude, de Penhoët, de Saint-Jean, de Kervréhan, de Kergohan, de Kergollaire, de Kergause, de Tréauray, de Kerbasquic, de Maujan et de Coëtmégan.

Dans le cours des siècles, il s'était fondé plusieurs petits bénéfices sur cette paroisse. Le premier, dans l'ordre des temps et dont la connaissance soit venue jusqu'à nous, fut une aumônerie des Chevaliers de de Saint-Jean de Jérusalem, eleemosina de Lankintic, dont l'établissement était dû à la munificence du duc Conan IV, qui le confirma par une charte de 1160 (Dom Morice, t. I, col. 638). Cette aumônerie fit plus tard partie de la Commanderie de Saint-Jean du Faouët ou de celle du Croisty, unies toutes les deux à la Commanderie du Palacret et de La Feuillée.

Nous trouvons ensuite la chapellenie de Kergo ou de La Forêt, déjà mentionnée par un pouillé de 1516 et desservie dès-lors dans la chapelle de Saint-Sébastien, auprès du manoir de La Forêt, dont le seigneur l'avait fondée et s'en était réservé la présentation. Sa dotation se composait d'une maison, au village de Kergo, de prés et de champs dans le voisinage de la chapelle. Sous peine de perdre son bénéfice, le titulaire devait résider et habiter la maison de la chapellenie.

La chapellenie de Saint-Sauveur ou de Cougoulat, dotée d'une maison, avec cour, écurie, jardin, au bourg, et d'une prairie, dite le Pré de la chapellenie, entre le bourg et le village de Kerpache se desservait d'une messe, chaque vendredi, à l'autel de Saint-Sauveur, dans l'église paroissiale.

Le service de la chapellenie de La Trinité se faisait au château de La Villeneuve.

La chapellenie de Saint-Aubin ou de La Vigne, présentée par les seigneurs de La Vigne, se desservait dans la chapelle domestique du château de ce nom.

Celle de Quellenec, présentée par le seigneur du Quellenec, se desservait aussi d'une messe, les dimanches et fêtes, dans la chapelle domestique du châteatu de ce nom.

Celle de Saint-Maur avait son service dans la chapelle du château de Kergourio et pour patron le seigneur de cet endroit.

Une autre chapellenie, dont j'ignore le vocable, se desservait dans l'église paroissiale de deux messes par semaine, le lundi et le vendredi.

Enfin, dans les temps,anciens, la sacristie elle-même de Languidic formait un bénéfice particulier et figure comme tel au pouillé de 1516 : Sacristia de Languidic.

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Recteurs de Languidic.

1307. Geoffroy Mayet ?
1313. Raoul de Quélen.
1313-1327. Guillaume de Belleville, prêtre, Pourvu par l'Évêque le 15 mars 1313 (n. s.).
1327-1328. Guillaume de Camsquel, prêtre, pourvu par l'Évêque le 19 décembre.
1328-1338. R. Jean de Camsquel, pourvu par l'Évêque le 5 septembre 1328, permuta, en 1338, avec le suivant pour la paroisse de Nostang.
1338… Henri de Saint-Meven, professeur en droit, pourvu aussi par l'Évêque le 10 mai.
1372… Auffroy Penros, simultanément recteur de Ploemel et de Pluméliau.
1373-1375. R. Jean de Trégarantec.
1375-1381. Yves Guypri, encore clerc quand il en devint recteur.
1390-1391. Hervé Nobile.
1430-1431. Pierre Pluvigner.
1460. Jean Inistus ?, recteur aussi d'Allaire.
1460-1465. R. Charles de Bouteville. Il résigne, à une date inconnue, pour permuter, on ne sait avec qui, ni, contre quoi, et se trouve encore, en 1498, recteur de Mellionnec et de Plouray.
1498. Guy de Leslé.
1554. Guillaume Audouart, recteur aussi de Guidel.
1554-1584. Guillaume Le Paillard, originaire de la paroisse. La possession de ce bénéfice lui fut successivement disputée, même devant les tribunaux, par Louis de Kérouallan, Pierre et Louis Pezron, oncle et neveu, Louis Guyamarch qui réussit à lui succéder, peut-être même à le supplanter. En 1581, tout en se défendant contre ce dernier, il sontenait encore un procès contre le chapitre auquel il refusait la pension de 40 livres.
1584-1596. R. Louis Guyamarch, aussi originaire de Languidic et parent des susdits Pezron, se fit conférer cette paroisse en Cour de Rome, le 1er avril 1578, et en prit possession le 1er février suivant, sur une prétendue résignation faite en sa faveur par Louis Pezron. Une fois débarrassé de son prédécesseur, il ne manqua pas lui-même de compétiteurs, dont quelques-uns l'accusèrent de confidence. Toujours inquiété, il donna, le 25 mai 1596, procuration pour résigner entre les mains de l'Ordinaire.
1596-1608. R. Jean Juhel, chanoine et archidiacre, pourvu par l'Évêque le 30 mai 1596, prit possession le 2 juin, débouta ses nombreux contradicteurs et résigna lui-même entre les mains de l'Ordinaire, le 12 janvier 1608 [Note : Il aurait fallu plusieurs pages pour exposer toutes les contestations qui ont eu lieu, sur la possession du bénéfice, pendant le rectorat de ces trois derniers titulaires, tant furent profonds les troubles religieux qui bouleversèrent la fin du XVIIème siècle. Cette remarque pourrait s'appliquer à toutes nos paroisses d'une certaine importance. Les écumeurs de bénéfices eurent beau jeu à cette époque].
1608-1613. R. Jean Fortin, clerc-du Mans, pourvu, ce jour même, par l'Évêque, prit possession le 23 mars. Pour plus de sûreté, il se fit conférer ce bénéfice en Cour de Rome le 31 de ce mois de mars. Le 13 juin 1613, il le résigna entre les mains du Pape en faveur du suivant.
1613…. Gabriel Fortin, du Mans aussi, se vit délivrer des provisions en Cour de Rome, le jour même de la résignation susdite, et prit possession le 13 août.
1618. R. Jean Dorigny, chanoine de Vannes, résigna entre les mains du Pape, le 28 octobre 1618, en faveur du suivant, avec réserve d'une pension annuelle de 200 livres.
1618-1642. R. Jacques de Belleville, chanoine de Vannes, pourvu en Cour de Rome, le 28 octobre 1618, résigna entre les mains du Pape, le 26 janvier 1642, pour permuter avec Laurent Nepveu, son neveu, contre la chapellenie de Tous-les-Saints à la cathédrale. Il avait eu, en 1629, un compétiteur malheureux dans la personne de Pierre Le Bidault, prêtre de Plouharnel, qu'il débouta.
1642-1665. R. Laurent Nepveu, pourvu par le Pape, le jour même de la résignation de son oncle, ne prit possession que le 28 août 1644. Devenu chanoine, il céda ce bénéfice en 1665.
1666-1681. Claude de Complud mourut, à l'âge de 67 ans, le 8 octobre 1681, et fut inhumé, le 9, dans la tombe des seigneurs de La Forest de Grasse, au chœur de son église paroissiale.
1682-1707. François Henri, chanoine de Vannes. Décédé le 6 décembre 1707, il fut enterré, le 8, dans son église [Note : La vacance se prolongea jusqu'au 2 mai 1708, date à laquelle l'Évêque conféra ce bénéfice à Pierre Guimaarho, recteur de Noyal-Muzillac, qui le résigna immédiatement entre les mains de son collateur. Il n'y a donc pas lieu de l'insérer au catalogue des recteurs].
1708-1710. R. Joseph Butault, chanoine de Vannes, pourvu par l'Évêque le 5 mai 1708, prit possession le 13 et résigna entre les mains de l'Ordinaire au mois de juin 1710.
1710-1746. Louis-Marie Le Gall, sieur de Cunfio et de Menoray, originaire de la paroisse de Locmalo, pourvu par l'Ordinaire le 27 juin 1710, prit possession le 30. Agé de 68 ans, il y mourut le 1er août 1746 et fut inhumé, le 3, dans le cimetière, auprès de la porte du Rosaire [Note : Sans qu'on en devine le motif, il résigna ce bénéfice, le 23 octobre 1719, entre les mains du Pape qui le conféra, ce jour même, à Thomas Quidu. Le 3 novembre 1730, ce dernier le résigne, à son tour, entre les mains de l'Évêque qui en pourvoit Charles-Anne de Montigni. Celui-ci s'en démet également à Vannes, en avril 1740. Malgré tout, Le Gall administra la paroisse, de 1719 à 1740, comme avant et après, et continua toujours à signer les registres avec le titre de recteur de Languidic. Tout ceci sent fort la confidence].
1746-1784. Pierre-Nicolas Rollando, de Sarzeau et recteur de Sérent, pourvu par l'Ordinaire le 19 août 1746, prit possession le 21. Bien qu'ayant donné, le 20 décembre 1774, procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur de Mathurin-Hyacinthe Autheuil, son compatriote, avec réserve d'une pension de 1.500 livres, il resta à la tête de sa paroisse, y mourut, âgé de 79 ans, le 8 février 1784, et fut inhumé, le 9, dans le cimetière.
1784-1790. François-Marie Morgan, successivement recteur de Langoëlan et de Malguénac, pourvu par l'Évêque le 10 février 1784, prit possession le 18. Il refusa le serment exigé par la Constitution civile du clergé.

(Abbé Luco).

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