Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LES ORIGINES PAROISSIALES DE LANGON

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Langon 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Le bourg de Langon « vicus Landegon » existait dès 797, et appartenait à un mactiern breton nommé Anau. Un comte franc, appelé Frodalt, envoya à cette époque deux délégués, Gautro et Hermandro, faire une enquête à Langon sur les titres de propriété d'Anau et de ses colons. A leurs questions le mactiern répondit qu'il occupait le plou par droit héréditaire, comme l'avaient occupé ses ancêtres de temps immémorial « ab avis et proavis ». Les scabins ou juges du comte décidèrent alors qu'Anau jurerait, en invoquant les Saints, et en même temps que douze témoins idoines, que le bourg de Langon avec sa terre et ses colons lui appartenait en toute propriété, « Landegon vicus cum suis colonis et sua terra ». Anau prêta le serment exigé, ainsi que ses douze témoins nommés Wetencar, Travert, Riun, Risbert, Sulon, Alnou, Catlowen, Hinweten, Niniau, Catweten, Judwallon et Daniel. Tout cela se passa au bourg même de Langon « in vico Landegon » en présence des prêtres Indoleno, Winbicham et Sulconnau (Cartul. Roton. 147).

Ce mactiern Anau laissa trois enfants : Aelifrid, Godun et Agon qui se fit prêtre. Les deux premiers accusèrent celui-ci de s'être emparé injustement de l'héritage paternel de Langon. Le prêtre Agon vint se défendre devant l'assemblée du plou réunie à Brufia. Il prouva qu'il avait beaucoup dépensé pour conserver cet héritage, et il pria ses frères de lui rembourser ses avances, s'ils voulaient le partager ; mais Aelifrid et Godun furent couverts de confusion devant les scabins, et se hâtèrent de se réconcilier avec leur frère, lui abandonnant leurs prétentions sur Langon. De son côté, le prêtre Agon offrit à ses frères une charretée de vin qu'ils acceptèrent pour donner à Nominoë dont l'envoyé Haldric se trouvait présent (Cartul. Roton. 147).

Quelques temps après, en 838, ce prêtre Agon résolut de se retirer au monastère de Redon que S. Gonvoyon venait de fonder. Dans cette intention il donna aux moines de Saint-Sauveur sa propriété de Langon, c'est-à-dire sa maison, sa vigne et quatre manants « Massam in Landegon et vineam et quatuor manentes. ». Il fit cette donation pour son propre salut et pour celui de son père Anau, et l'acte en fut passé à Langon même, dans l'église de Saint-Vénier : « Factum est in loco nuncupante Landegon, in ecclesia Sancti Veneris » (D. Morice, Pr. I. 272).

Les moines de Redon n'avaient pas attendu cette circonstance pour devenir maîtres de Langon ; avant d'y être propriétaires fonciers, ils en étaient déjà les seigneurs féodaux. Dès 834, en effet, quatre ans avant la donation d'Agon, sur la recommandation de Nominoë, l'empereur Louis-le-Débonnaire donna à S. Convoyon , en même temps que la paroisse de Bains, le territoire de Langon.

Plus tard, en 850 , Charles-le-Chauve confirma toutes les donations que son père avait faites au monaslère de Redon, notamment celle de la paroisse de Langon.

En 852, en effet, Langon est désignée comme étant une paroisse plebs, dans l'acte de donation d'un alleu, nommé Campnelpot, situé au village de Camia en Langon, et donné à l'abbaye de Redon par le prêtre Driwallon : « Alodum Campnelpot in villa Camia, in plebe que vocatur Landegon » (Cart. 368).

A cette même époque, deux églises existaient à Langon : l'église de Saint-Pierre, dans laquelle Anau donna, en 852, sa vigne de Tréal « vineam suam in Treal » aux moines de Redon, « factum est hoc in ecclesia Landegun, » et sur l'autel de laquelle douze témoins francs prêtèrent serment en faveur de S. Convoyon « juraverunt in altare sancti Petri ; » (Cart. 158, 94) — et l'église de Saint-Vénier « ecclesia sancti Veneris » dans laquelle nous venons de voir le prêtre Agon donner ses biens aux moines de Redon [Note : Ces deux églises, aussi vénérables l'une que l'autre, existent encore : Saint-Pierre, où les moines déposèrent au IXème siècle le corps de S. Apothème qu'ils apportaient d'Angers à Redon, est toujours l'église paroissiale ; et Saint-Vénier, ancien monument païen dédié à Vénus, est devenue la chapelle Sainte-Agathe, l'une des plus grandes curiosités de France].

Les localités signalées à Langon au IXème siècle sont : le bourg « vicus Landegon ; » — Brufia « in loco nuncupante Brufia, » où se tient une assemblée du plou ; — la terre d'Acun, probablement d'Agon « tigran Acum in Lancon, » dont dépend le champ de Camdonpont « campus nomine Candonpont, » injustement contesté à S. Convoyon par un nommé Fetmer ; — Camproth, donné en aumône à S. Convoyon lui-même, présent à Langon, par le scabin franc Burg « dedit Burg Camproth in elemosina ; » — l'alleu de Campnelpot, situé au village de Camia, don fait à Redon par le prêtre Driwallon ; — et la vigne de Tréal, offerte par Anau (Cart. Roton. 94, 168, 368, etc. ).

On retrouve à Langon, à cette époque, les éléments d'une paroisse bretonne, d'un plou un chef ou mactiern, dont es colons labourent les terres, — des assemblées du peuple « malli publici » se réunissant pour les affaires importantes, — des nobles bretons, tels que Anau, Datlin, Worhocar, Godofred, Sultiern, Momlin et Acunic ; — des prêtres également bretons, Winbicham, Indoleno et Sulconnau en 797, Agan fils du mactiern, Ridwant et Antracar ses contemporains, Driwallon en 852, et Atoere, Drewoion et Anauhoiarn vers 882 ; — des colons qui cultivent les terres d'Anau, — et des manants que Agon, fils de ce dernier, donne à Redon (Cart. Roton. 158 et passim.).

Mais à côté de cette organisation locale, remarquons l'autorité carolingienne se manifestant et les Francs se mêlant aux Bretons : en 797, le comte Frodalt envoie Gautro et Hermandro examiner les titres de propriété du mactiern Anau ; Nominoë, alors lieutenant de l'empereur, a également son représentant dans l'assemblée du peuple : c'est Haldric à Brufia et Drewallon à Langon même. Puis apparaissent les scabins, juges pris dans la population, mais d'institution française. Les scabins de Langon sont : en 797, Sulon, Altroen, Catlowen, Worethael, Judwallon et Sicli ; vers 826, Maenwallon, Wurhoiarn et Branoc ; vers 840, Branoc, Thiarnan, Arthwiu, Catlowen , Worocar, Bénédic et Wathin (Cart. Roton. 147, 148, 94). Enfin, il est fait mention plusieurs fois, dans les actes, de Francs mêlés aux Bretons : c'est ainsi que dans l'assemblée du peuple, vers 840, douze Francs « Franci » sont appelés comme témoins et prêtent serment sur l'autel de Saint-Pierre de Langon (Cart. Roton. 94).

Telle était donc la physionomie en partie bretonne et en partie française que présentait la paroisse de Langon au IXème siècle. Ses limites étaient encore indécises, paraît-il, car Alain-le-Grand vint lui-même les fixer du côte de Pipriac, vers 882 ; il mit ainsi fin au différend soulevé à ce sujet entre les moines de Redon seigneurs de Langon et les nommés Cadvobri, Bréselwobri et Wetenic, vraisemblablement habitants de Pipriac (Cart. Roton. 38).

Jusqu'en 1789, les Bénédictins de Redon possédèrent la seigneurie de Langon unie à celle de Brain, et dont le chef-lieu était le manoir abbatial de Brain. L'abbé de Saint-Sauveur était naturellement curé primitif de Langon, et un vicaire perpétuel desservait en son nom cette paroisse. Langon était alors divisée en sept frairies nommées Saint-Pierre ou le bourg, — la Couailleraye, — Bernuy, — Ballac, — le Bot, — Lachenal — et Cahan.

Le vicaire perpétuel ou recteur de Langon devait chaque année se rendre à Redon , le jour de l'Ascension, pour prendre part, avec ses paroissiens, qui avaient coutume de l'accompagner en grand nombre, à la procession solennelle que les moines de Saint-Sauveur faisaient dans leur ville.

(abbé Guillotin de Corson).

© Copyright - Tous droits réservés.