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LANGOLEN SOUS LA REVOLUTION 

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Pendant la Révolution, M. Cariou fut remplacé, comme curé de Langolen, par M. Guillou et par un prêtre assermenté de Quillinen, en Briec, Germain-Maurice Meunier, né à Gourin le 10 Décembre 1750, prêtre en 1778, qui devint officier de l'état civil à Langolen, puis en 1792, recteur constitutionnel de Saint-Honoré, en Plonéour-Lanvern ; il mourut vicaire à Arzano, le 28 Mars 1805.

M. Cariou avait bien essayé de demeurer dans sa paroisse, pour porter les secours spirituels à ses paroissiens, mais une dénonciation de M. Goraguer, curé constitutionnel de Briec, le força à s'éloigner. Le 14 Juin 1791 (L. 250), il écrivait au District : « M. Cariou, ci-devant vicaire à Langolen, et qui a été remplacé par M. Guillou, demeure à Langolen, chez Vincent Le Jacq, conseiller municipal. Le jour de l'Ascension, après la messe à la chapelle de M. Kerstrat, il dit publiquement que ceux qui allaient à la messe des assermentés étaient excommuniés et damnés d'avance ; il leur défendit de communiquer avec les jureurs, en quelque manière que ce fût. Il court les villages pour leur répéter la même chose ; il met le trouble dans la trêve. J'y fus, samedi après l'Ascension, pour faire un enterrement et dire la messe ; plusieurs vinrent à l'église ; mais quand ils virent que c'était moi qui disais la messe, ils sortirent. J'avais été, la veille et la surveille, chanter un Placebo et prendre un corps au Merdi-Quistinic, en Briec, et tous ceux et celles de Langolen qui y étaient venus s'enfuirent, dès que je parus, et notamment une propre soeur de la morte ; elle ne vint pas à l'enterrement de sa soeur, pour n'être pas, disait-elle, excommuniée ».

En 1792, M. Michel Le Jacq, curé de Gourin non assermenté, se retira à Langolen, sa paroisse natale, où il fut saisi, le 12 Janvier 1793 (L. 150), par les gendarmes de Briec. « Informés, par voie sûre, que Le Jacques, ci-devant curé de Gourin, était venu, depuis quelque temps, résider chez ses parents, en la trêve de Langolen, étant conduits par nos guides en sa demeure, vers les 9 heures 1/2 du soir, nous l'avons saisi et sommé de nous suivre à Quimper. Le dit Jacques y a consenti et nous nous sommes disposés à partir ; mais comme il n'était pas sans partisans, les paysans se sont rassemblés, à dessein de nous l'enlever ; ils n'ont oublié ni injures ni menaces. L'attroupement augmentant et le danger devenant plus grand, au point que, dans la mêlée, le citoyen Portay, l'un de nous y a perdu son manteau, nous trouvant embarrassés, nous nous sommes vus forcés de tirer en l'air nos pistolets, afin d'intimider ou de disperser ces attroupés. Cette mesure ayant parfaitement répondu à notre dessein, nous avons continué notre route, et sommes arrivés à Quimper, ce jour 13 Janvier ».

M. Michel Le Jacq fut, dès le 30 Janvier, conduit au château du Taureau, d'où il fut déporté à Brême, le 18 Avril 1793.

Langolen fut un pays de chouans ; car, de par sa situation, cette paroisse était à l'abri d'une surveillance bien efficace de l'administration du District. Le château de Trohanet était particulièrement soupçonné d'être un repaire de rebelles, sous la direction du sieur de Kerstrat. Celui-ci, de son côté, n'aurait pas été fâché de gagner à la cause royale quelques gardes nationaux. Il crut devoir saisir l'occasion qui se présentait, par l'arrivée dans les environs d'un garde national, dont l'accent révélait une nationalité étrangère. Il fut invité à entrer au château et à y recevoir l'hospitalité, qu'il accepta, mais dans l'intention d'en profiter pour tout observer et faire son rapport au département. Voici, du reste, comment ce garde national raconte son aventure au Directoire du département, le 1er Octobre 1795 (8 Vend. an IV) : 

« Raouls Bertingen a déclaré que, le vendredi soir 4 de ce mois, étant à Trohanet, d'après l'invitation qui lui en avait été faite, étant au lit, il entendit entrer quelqu'un dans sa chambre ; que s'étant réveillé, il vit un homme ayant une chandelle à la main et fumant la pipe ; que cet homme s'étant approché de lui et l'ayant considéré, lui demanda s'il avait son congé, s'il était d'Ostende. A quoi il répondit qu'il était Belge ; qu'alors, le considérant fixement, lui, Belge, alluma aussi sa pipe, et dit à cet homme, venu dans sa chambre costumé en homme de campagne, qu'il ne lui paraissait pas qu'il fût un paysan, et qu'il le croyait chouan. Alors, cet inconnu lui déclara que le fait était vrai et demanda à lui, Bertingen, s'il voulait prendre parti avec lui ; à quoi il répondit qu'il y consentait. Sur ce, l'inconnu dit : " Je vous ferai savoir, dans quelques jours, où sont les chouans, pour les rejoindre ". Le lendemain, samedi, Bertingen fut averti, par lettre adressée à Trohanet, de se tenir prêt pour se rendre, le soir, au lieu de rassemblement, où on le conduirait. Le soir arrivé, le meunier de Trohanet vint lui dire que les chouans étaient prêts. Qu'en effet, il trouva deux chevaux équipés, sur l'un desquels, lui, Bertingen, monta ; le meunier monta l'autre, et prit en croupe une religieuse qui est à Trohanet. Ayant pris à droite, ils se rendirent à une ferme où il se trouvait dix à douze chouans, armés de fusils à deux coups, de pistolets, de sabres. En entrant dans la cuisine, lui, Bertingen, reconnut le nommé Ducap, de Briec ; il croit aussi qu'un nommé Méniel, de Briec, y était. Que le même individu qui s'était rendu dans sa chambre, à Trohanet, y était également, ainsi que du Brieux Victor. Que là, on lui a demandé : " Êtes-vous des nôtres ? ". A quoi il répondit que oui. Qu'on lui fit boire du vin, et la conversation devint indifférente. Après quoi du Brieux, et l'individu qui l'avait vu à Trohanet lui dirent " Retournez à Trohanet, nous y passerons quelques jours, et mardi au soir, nous reviendrons ici, où se fera le rassemblement, auquel doivent se rendre neuf déserteurs, et l'on partira pour se rendre dans le Morbihan ". Bertingen ajoute que son but, dès le commencement, n'était que de rendre service à la Republique, en livrant les chouans ; il crut ne courir aucun risque de passer quelque temps à Trohanet, en attendant que son camarade vint lui apporter du linge blanc ; qu'il avertit ceux de la maison et les deux chouans, que son camarade viendrait, qu'il ne fallait avoir aucune défiance, que, probablement, il s'enrôlerait aussi. Le lendemain, le camarade étant arrivé, il lui donna connaissance de ce qui s'était passé ; qu'il fut convenu que Moguen partirait, le matin, pour Quimper, où il prendroit les mesures pour faire arrêter les deux chouans qui étaient à Trohanet. En conséquence de quoi, les ordres ont été donnés, et Tréouret arrété ».

C'est, sans doute, par suite de cette trahison, que le jeune de Kerstrat fut saisi, et ne tarda pas à être fusillé à Brest.

Après les chouans, ce sont les chauffeurs, qui n'en étaient que la parodie, et des voleurs qui désolèrent le pays.

Le 29 Prairial an V (17 Juin 1797), Jean Le Pennec, de Perenti, en Langolen, déclare que, le 12 Germinal (1er Avril), il fut lié, garotté et présenté au feu de son foyer pour être brûlé « par des pailles prises de son lit, mais ne fut pas brûlé, parce qu'il donna de l'argent aussitôt ».

Jean Ropars, de Kergariou, déclare, le 14 Floréal an V (3 Mai 1797), « qu'il n'a reconnu aucun des malfaiteurs qui entrèrent chez lui pour le voler et le brûler ».

Françoise Lorec, veuve de Jean Paillard, demeurant à Kergariou, ayant 80 ans, était, lors du vol, chez Rospartz ; on lui lia les mains et on lui banda les yeux ; elle ne le vit pas brûler, « mais l'entendit crier dans les flammes ».

(Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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