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LE CLERGE DE LANDELEAU

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Les origines paroissiales de Landeleau, comme toutes les autres, s'enfoncent profondément dans le passé. Quand Renaud était évêque de Cornouaille, au temps du roi saint Louis, la paroisse est dite en latin (lan) Sancti Deleui. (l'ermitage) de saint Théleau. Jusqu'à la Révolution elle appartenait en prébende au Chapitre de la cathédrale de Quimper : un chanoine de ce Chapitre en était titulaire et nommait le recteur résidant. On a conservé les noms de plusieurs de ces chanoines : onze exactement ; le plus ancien, Maître Even, vivait en 1270 ; Louis-Jean Gilard de Larchantel était le titulaire quand éclata la Révolution. Le Bulletin diocésain donne une liste, également très incomplète, de 18 recteurs pendant cette même période. Plusieurs étaient des gentilshommes comme Daniel de Matholon ou Mazoton qui vivait en 1267, Michel de Kergadalen mort en 1559, François de Kergadalen successeur du précédent, Paul Jouan de Penanec'h qui fut recteur de 1695 à 1699. Les plus longs rectorats furent ceux de Louis Le Gallic, de 1656 à 1693 ; Jacques Le Mée, de 1712 à 1734 ; Jacques Fraval, de 1741 à 1757 ; Jean-Claude Le Guillou, de 1758 à 1776. Nous lisons dans le registre paroissial de 1693 : « Vénérable Messire Louis Le Gallic mourut le 26 juin, fut enterré le lendemain par Falchier recteur de Cléden en présence de Le Cam, Postec, Michel Cloarec, François Le Jeune prêtres ». Le 28 juillet 1734, le registre porte le décès de Jacques Le Mée ; son vicaire, François Le Morvan, mourut le 11 novembre de la même année à l'âge de 34 ans, et Claude Eslier, bachelier de Sorbonne, prieur du Moustoir, à peine installé comme recteur, les suivit dans la tombe le 18 novembre.

Dans tout le cours du XVIIème siècle, et peut-être avant, et au XIXème siècle à partir de 1852, la paroisse eut un vicaire ; avant 1789, il était appelé curé, qui est le terme breton pour vicaire et figure sur les registres avec cette dénomination. Le premier recteur concordataire fut François Le Bozec, de Maël-Carhaix, qui avait été déporté en Espagne pour avoir refusé le serment. Le recteur de 1942 est le 14ème depuis le Concordat.

Avant la Révolution, nous rencontrons souvent des noms de prêtres qui, sans être affectés au ministère, résidaient dans la paroisse : ainsi Messire du Vieux Chastel mentionné simplement comme prêtre en 1722 et 1730 ; de même, vers 1660, Messires Yvinec, Michel Cloarec, François Hamon. Ce dernier fut tué le 13 avril 1669 par la chute d'un pignon au village de Kerambellec-Izella. En ces temps-là où les vocations étaient nombreuses, plusieurs prêtres restaient sans poste ou se retiraient du ministère ; alors ils habitaient en famille ou dans leur propre ménage et se rendaient à l'église pour dire leur messe ou assister aux cérémonies.

Quels étaient les moyens de subsistance du clergé en exercice ? En principe, le chanoine du Chapitre qui était titulaire de la paroisse percevait les revenus sur lesquels il devait payer le recteur. Nous ne savons s'il est intervenu des modifications ou des arrangements au cours des âges. D'ordinaire les prêtres des paroisses de campagne en Basse-Bretagne tiraient leurs émoluments des honoraires de messe qui étaient de 12 sols au XVIIIème siècle, et de la dîme ou prélèvement opéré sur les cultures, en général sur les blés. Il y avait à Landeleau, du moins au XVIIIème siècle, les dîmes paroissiales, qui entraient sans doute dans les revenus de la fabrique : le registre de 1710 signale que Guillaume Le Cochennec reçoit pouvoir pour défendre le droit des dîmes de la paroisse contre M. de Boisgelin. outre ces dîmes, il est question, dans les comptes de la fabrique, d'une dîme « rectoriale » que nous supposons ainsi dénommée parce qu'elle était personnelle au recteur. M. Savina dans son étude sur le Clergé de Cornouaille à la fin de l'ancien régime estime à 380 livres les revenus du recteur de Landeleau.

Les recteurs avaient des charges : ils devaient l'hospitalité à leurs confrères et à des personnages de passage et souvent ils supportaient leur part des oeuvres d'assistance et d'enseignement : dans une paroisse de 1.200 habitants, — tel était le chiffre de la population de Landeleau en 1789, — le recteur avait certainement des pauvres à assister. C'était encore sur les recteurs que retombait la charge des réparations locatives des presbytères, les grosses réparations étant au compte de la fabrique, et quand la fabrique avait besoin de ressources supplémentaires, il était procédé à une quête dans la paroisse, comme cela se fit en 1716.

Le presbytère, reconstruit en 1643, avait souvent besoin de réparations. Nous voyons le recteurs y contribuer. En 1740, François Le Ménez s'oblige à réparer et entretenir en bon état le presbytère ; en 1755, Joseph Fraval versa 600 francs au trésor de la fabrique pour les réparations du manoir preshytéral : il meurt en 1757 et sur la succession ses héritiers laissent à la paroisse 1.200 francs pour le même objet. A son arrivée à Landeleau en 1781, Jean-Guillaume Le Bris s'engage par traité avec le général de la paroisse à payer à celui-ci la somme de 60 francs pour les diverses petites réparations. Cette question de l'entretien des presbytères fut, pendant le cours du XVIIIème siècle, l'objet des réclamations des recteurs bas-bretons. Plusieurs ne pouvaient faire face à cette obligation, ou s'ils le faisaient, ils mouraient souvent insolvables. Par la voix de leurs évêques et de leurs délégués aux assemblées du Clergé, ils protestaient contre la jurisprudence du Parlement de Bretagne qui les obligeait à réparer à leurs frais les maisons qu'ils occupaient: la Révolution arriva sans qu'ils obtinssent satisfaction.

(L. Kerbiriou).

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