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LE CLERGE DE LANDEBIA 

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JULIEN-GILLES CLOLUS , recteur, né à Bonnemain (Ille-et-Vilaine), le 13 février 1745 du mariage d'André et de Jeanne Eudes, reçut la prêtrise le 30 mai 1770 et, au décès de Mathurin Lemaître, il fut présenté le 30 octobre 1772 pour la petite cure de Landébia, dont il ne prit possession que le 20 janvier 1773, à l'âge de 28 ans. 

Comme la très grande majorité du clergé dolois, M. Clolus refusa le serment et signa l'Exposition des principes par adhésion avec le clergé fidèle du diocèse de Saint-Brieuc. 

Tout en gardant son orthodoxie, ce prêtre aurait cependant pu vivre à peu près tranquille au milieu de sa forêt, si le zèle des révolutionnaires Plancoëtains ne les avait poussés à organiser de temps à autre des expéditions à main armée pour mettre sa foi à l'épreuve.

Les administrateurs du district de Lamballe, furent obligés d'écrire le 31 juillet 1792 à la municipalité de Plancoët pour la blâmer « de ce que 25 à 30 hommes armés s'étaient rendus de Plancoët à Landébia, dans la nuit pour en enlever le cure et que l'ayant trouvé chez lui, ils avaient enfoncé sa porte. La municipalité de Pleven, ajoutent-ils, se plaint d'être menacée d'une semblable invasion ».

Malgré ces traverses, le recteur de Landébia demeura à son poste jusqu'à l'application de la loi du 26 août de cette année, rendant à la population de Pluduno, affligée de deux prêtres constitutionnels, les plus grands services. 

Obéissant au décret de proscription, M. Clolus prit le 8 septembre 1792 devant la municipalité de Landébia un passeport pour s'exiler. Après avoir séjourné à Jersey, puis en Angleterre, ce prêtre ne revînt en France qu'à la fin de 1801. Son nom ne figure pas sur l'enquête de Boullé.

Désigné primitivement comme desservant de Corseul en 1803, sa nomination n'eût pas de suite et il fut pourvu du rectorat de Pluduno le 16 janvier 1804. Il y mourut en fonctions le 2 août 1805, âgé de 50 ans seulement. 

Landébia ne fut pas compris parmi les communes érigées en succursales lors de la réorganisation paroissiale du nouveau diocèse de Saint-Brieuc et les habitants furent vivement affectés de se voir réunis à Pléven pour le culte ; aussi toutes leurs démarches pour être pourvus d'un recteur étant demeurées vaines, souscrivirent-ils 310 frs le 24 décembre 1810 pour obtenir au moins un chapelain à poste fixe.

Le 27 février 1820, le maire de Landébia renouvelait ses instances pour faire ériger sa commune en succursale, mais inutilement. Cependant le 8 juillet 1829, on accorda à cette localité le titre de chapelle vicariale. Fut alors chargé de la desservir : Louis DANIEL, fils de Louis et de Marie Loquen, né au Verger en Nazareth de Corseul le 16 octobre 1764, lequel s'était engagé des premiers parmi les chouans en 1793 pour défendre ses libertés et dont voici les notes puisées dans Drochon, réédition de la Vendée Militaire de Cretineau-Joly, t. V, Paris, p. 211 : « Daniel, dit Manuel, lieutenant-colonel, domicilié à Bourseul ; capitaine d'une compagnie du Clos-Poulet en 1793 et 1794, chef du canton de Plancoët en 1795 et 1796 ; a servi en 1798 et 1800 comme chef du canton de Matignon. Fut arrêté en 1801 et détenu à Saint-Brieuc, au château du Ham et à Paris : 13 ans de détention ; très méritant et très pauvre ; demande la pension de son grade et la décoration du Lys ; paysan ayant de l'éducation ».

Bien que le colonel de Pontbriand ajoute dans ses Mémoires, in-8°, Paris, 1897, p. 408 ; que Louis Daniel était « un homme distingué par sa vertu, sa probité et sa bravoure, qui lors de la prise d'armes de 1799, avait eu jusqu'à 400 hommes sous les armes », il est vraisemblable que ce brave chouan n'obtint ni décoration, ni tension, la Restauration ayant assez à faire à confirmer dans leurs titres et situations ses anciens adversaires politiques de la Révolution et de l'Empire.

Rebuté par l'ingratitude de ceux pour lesquels il s'était ardemment dévoué, Daniel se tourna plus complètement vers Dieu pour lequel aussi il avait combattu et souffert. Du reste ses projets remontaient déjà loin : « Aux débuts de brumaire an XII (octobre 1803), écrit R. Durand au t. I, p. 163 de son ouvrage Le département des Côtes-du-Nord, sous le Consulat et l'Empire, 2 in-8°, Paris, 1925, on arrêta le fameux Louis Daniel, que l'on avait cru à tort tué en l'an IX près de Quintenic et qui s'était réfugié à Saint-Pern chez le desservant Dubois qui lui enseignait la théologie et le préparait en vue du sacerdoce. La brigade de gendarmerie de Trefumel l'y découvrit et le ramena à Saint-Brieuc sous mandat de dépôt. Il y resta jusqu'en novembre 1806, date à laquelle il fut par ordre de Réal transféré au fort de Ham où il resta jusqu'à 1808 ».

Admis au Grand Séminaire de Saint-Brieuc en 1815, on abrégea en sa faveur le temps de séjour dans cette maison de formation sacerdotale et il reçut la prêtrise à Loudéac des mains de Mgr. de Bausset-Roquefort le 29 juin 1817, le siège de Saint-Brieuc étant vacant. Affecté après son ordination comme vicaire à la paroisse de Planguenoual avec le vieux chouan Julien Le Parc pour recteur, puis ensuite à celle de Pléven, il fut chargé le 29 octobre 1827 de desservir l'église de Landébia avec résidence en cette localité. C'est là qu'il mourut âgé de 65 ans le 7 janvier 1829. La commune de Landébia ne fut régulièrement érigée en succursale que le 18 août 1848 (abbé Auguste Lemasson).

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