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Fontenella (1154).
Altitude : 107 mètres. — Superficie 1.236 hectares.
Population : en 1792, 1.026 habitants ; en 1801, 967 ; en 1841, 1.137 ; en 1902, 1.000 ; en 1911, 923 ; en 1921, 890.

La Fontenelle est une des plus anciennes paroisses du pays. En 553, le roi Childebert la donnait à saint Samson, évêque de Dol. On ne sait pas sous quel patronage elle était alors. Aujourd'hui, elle a pour patron saint Samson, celui-là même à qui elle fut donnée. Depuis cette donation, La Fontenelle, bien qu'enclavée dans le diocèse de Rennes, fit partie, jusqu'à la Révolution, de celui de Dol.

La cure était à l'Ordinaire. Elle valait, net de charges, 1399 livres (DELARUE, I, 42 ; II, 312). L'abbesse de Saint-Sulpice possédait le 1/6 des grosses dîmes, ce qui lui rapporta, en 1787, 160 livres. Au XVIème siècle, les paroissiens de La Fontenelle allaient, chaque année, en procession au Mont Saint-Michel, le lundi de la Pentecôte. A cette époque, le linge de l'église était entretenu avec le chanvre et le lin que filaient les femmes de la paroisse. En 1586, La Fontenelle fut pillée par les troupes de Montgommery qui occupaient Pontorson. En 1658, une ordination fut faite dans l'église de La Fontenelle par un évêque étranger, en présence de l'Evêque de Dol, Robert Cupif. Près du vieux presbytère se trouve une fontaine dédiée à saint Samson. Dans le cimetière, on voit une ancienne croix de granit assez curieuse.

Le clergé de La Fontenelle refusa de prêter, au début de 1791, le serment à la Constitution civile du Clergé. Le recteur, M. Leban, et le vicaire, M. Bricault, durent quitter La Fontenelle peu avant l'arrivée de l'intrus (12 août 1792) ; ils se rendirent sans doute à Rennes, en obéissance à l'arrêt d'internement du 15 avril de cette même année.

M. Leban ne donna pas son domicile et ne figure pas aux signatures de présence. Son vicaire déclara, le 7 août 1792, résider à la Corne-de-Cerf. Il ne signe que deux fois, le 8 et le 9 août seulement. Les deux prêtres furent enfermés à Saint-Melaine le 14 août 1792 et déportés à Jersey le 8 septembre 1792. M. Leban mourut en exil, ou peu après son retour. Quant à M. Bricault, rentré vers la fin de la Révolution, il exerça à La Fontenelle un ministère secret. Un jeune prêtre, originaire de la paroisse, qui était régent au Collège de Dol lors de la Révolution, M. Briaud ou Briand [Note : M. Piron croit qu'il faut lire Briaud] refusa également de prêter serment. Revenu à La Fontenelle, il passa à Jersey en août 1792, puis en Espagne. Il rentra ensuite en France : au printemps de 1796, l'administration municipale le soupçonnait d'être caché dans sa paroisse. Il reparut en 1797, et devint, après la Révolution, vicaire d'Antrain. D'autres prêtres fidèles, originaires de la paroisse, après s'être exilés à Jersey en août 1792, rentrèrent en France et reparurent en 1795 et 1797. L'un d'eux, M. Dory, fut nommé, en 1803, recteur de La Fontenelle. Le curé schismatique de La Fontenelle fut M. Vallée, ancien Bernardin de Savigny, originaire d'Antrain, où il exerça d'abord les fonctions de vicaire constitutionnel. Elu à La Fontenelle, il prit possession de la cure le 12 août 1792. Le 2 mars 1794, il abdiqua ses fonctions. En 1799, il était adjoint au maire d'Antrain. Il mourut dans cette ville en 1825, à 82 ans.

L'église est une construction récente. Les prééminences appartenaient au seigneur des Portes (Bazouges), qui possédait un banc « proche le grand autel, du côté de l'Evangile... » (DELABUE, I, 42), et aux seigneurs de Vaublain (La Fontenelle) et de la Bouëxière (Sougéal). C'est à la terre dits Portes qu'était attachée la seigneurie de la paroisse. De 1813 à 1820, cette paroisse fut réunie à celle d'Antrain.

(Emile Pautrel).