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La chapelle de Langoerat, fondée par les seigneurs du Perrier, porte sur le linteau de sa petite porte latérale la date de 1373. Elle fut restaurée et agrandie vers le milieu du XVIIème siècle par le chapelain du Perrier, Louis Turquet, à qui les Rohan avaient donné cette terre en usufruit.

Bien curieuse figure que ce « sectateur » de du Paz, dont une partie de la correspondance avec les premiers historiens de la Maison de Rohan nous a fort heureusement été conservée [Note : Bibliothèque Nationale, f fr. 22313, fol, 59 et suiv. — Par testament du 3 avril 1643, Louis Turquet laissait en particulier 2.000 fr pour construire « un aileron ou chapelle saint Louis en celle de Langoazrat, la faire lambricer, vitrer et orner »].

Dans la chapelle qu'il éleva au sud du choeur, il fit décorer la fenêtre du pignon d'une verrière parvenue intacte jusqu'à nous. Elle est fort intéressante, portant deux fois la date de 1646 et la signature du maître verrier, V. Pitot.

Comme toute les verrières du XVIIème siècle, elle est exécutée en grisaille rehaussée de rouge et de jaune. Dans la bordure, l'on trouve alternativement une fleur de lys or avec barre argent et gueules, une hermine, la macle des Rohan, la billette des du Perrier et enfin un Sacré-Coeur avec au centre une billette.

Dans le tympan, sont figurés des motifs décoratifs divers, entre autres une croix dont les extrémités portent quatre coeurs avec au centre la macle des Rohan, puis les instruments de la Passion.

Dans chacune des deux lancettes, trois panneaux.

En haut, à gauche, saint Louis, encore sous les traits de Louis XIII, bien que la verrière ait été exécutée en 1646, avec l'inscription « Vive saint Louis ».

Au-dessous saint Ignace de Loyola en extase, vêtu d'une chasuble d'or et tenant un livre sur lequel est écrit : « Ad majorem dei gloriam ». A côté de lui une tête de mort et un tibia.

Au-dessous, écusson mi-parti Rohan et Navarre.

A droite, en haut, saint Bernardin de Sienne ; puis, au-dessous, prêtre en surplis blanc et étole, en extase devant un crucifix et au-dessus un nuage d'or d'où sortent des rayons, sans doute saint François-Xavier.

Enfin le dernier panneau porte les armes mi-parti de Montmorency et du Perrier. Ce vitrail est de bonne facture et très supérieur aux quelques vitraux de la même époque subsistant encore en Bretagne, à Lannedern, par exemple. (Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).