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LA FAMILLE DU PLESSIS DE KERMINIHY

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Alain du Plessis, sr. de Missirien, appartenait à une branche de la famille du Plessis, qui a été déclarée noble d’ancienne extraction en 1669.

La branche du Plessis-Nizon s’est fondue en 1690 en Feydeau et elle est aujourd’hui représentée par les Hersart de la Villemarqué, du Plessis-Nizon. A la même famille appartenait Pierre du Quenquis ou du Plessis qui, chanoine en 1415, de la cathédrale de Quimper, fonda une chapellenie dans la chapelle actuellement de Saint-Paul et mourut en 1459. Son tombeau, qui existait dans cette chapelle, a été restauré il y a quelques années par les soins de M. le chanoine de la Lande de Calan, un de ses successeurs.

Il ne m’a pas été possible d’établir, autrement que par l’identité des armes, la parenté de Pierre du Quenquis avec les deux branches de la famille du Plessis, ni de ces deux branches, entre elles ; leur origine commune remonterait donc au XVème siècle. Leurs armes sont assez compliquées : d’argent au chêne de sinople englanté d’or au franc-canton de gueules chargé de deux haches d’armes adossées d’argent, en pal.

La branche de Missirien est connue à Kerfeunteun, à partir de Pierre du Plessis demeurant à Missirien en 1444. En 1481, Jehan du Plessis est représenté par Guillaume, son fils, dans la montre de cette même paroisse. 

Alain du Plessis, sr. de Missirien, n’est connu que par le fait de son mariage avec Françoise, héritière de Kerminihy, constaté par une généalogie manuscrite conservée à la Bibliothèque nationale. Cette pièce a été dressée très probablement par d'Hozier, en vue d’établir les quartiers de noblesse de son ami et correspondant Guy Autret.

Laurent du Plessis. — Laurent, fils des précédents, sr. de Missirien et de Kerminihy, épousa Blaisine Richard. Ils eurent plusieurs fils, dont Henri qui continua la descendance, mais qui semble comme cadet n’avoir possédé aucune des terres de son père.

Rolland du Plessis. — La Réformation des monstres de l’évêché de Cornouaille, faite en 1536, nous donne les trois noms suivants : Lorans du Plessis sr. de Missylien, en Kerfeunten, Rolland du Plessis, sr. de Lantron (?) de Kerminihy, de Penbua (Penbuel), en Rosporden et du manoir de Kervynedel (Kervidal), en Tourc'h et Louis du Plessis, sr. de Kerfors, en Ergué-Gabéric.

Laurent du Plessis. — Quatre ans plus tard, un aveu de 1540 indique Laurent du Plessis comme seigneur de la terre de Kerminihy. Il avait donc hérité de son frère Rolland, mort sans laisser d’héritiers directs. D’après cet aveu, la superficie de la terre n’aurait pas été sensiblement modifiée depuis 50 ans ; il y a seulement une nouvelle acquisition, Scoulintin (?), en Erguel-Arffel (Armel).

Jehan du Plessis. — Jehan, fils ou neveu des deux précédents, mais en tous cas petit-fils de Laurent du Plessis et de Blaisine Richard, figure dans les termes suivants dans la monstre générale de l’évêché de Cornouaille, de mai 1562 : « Jehan de Kerminihy dit faire arquebusier à cheval ». Il mourut vers 1568, d'après un aveu de son cousin germain, Pierre du Plessis, qui suit.

Pierre du Plessis. — Cet aveu du 15 janvier 1576 nous apprend que Pierre du Plessis, fils d'Henry du Plessis et de Marie de Coetanezre [Note : Coetanezre, ancienne famille de Cornouaille, dont la branche de Lezergué s’est fondue au XVIème siècle dans Autret (armes de gueules aux trois épées d’argent la pointe en bas, placées en bande)] également petit-fils de Laurent du Plessis et de Blaisine Richard, avait hérité de son cousin-germain, Jehan du Plessis, mort depuis environ huit ans.

De son premier mariage avec Barbe de Toulanlan [Note : Toulanlan, ancienne famille de Cornouaille, éteinte au XVIème siècle. Yves de Toulanlan était grand chantre et chanoine de la cathédrale en 1579. Armes : d’azur au sautoir d’or cantonné de quatre croisettes du même], il eut deux filles. Françoise, l’aînée, qui devait hériter de Kerminihy, épousa René de la Marche [Note : La famille de la Marche , déclarée noble d’ancienne extraction, remonte à Anceau, seigneur de la Marche et de Bodriec, en Brasparts, qui figure à la Réformation des fouages de 1426. A cette famille appartient Charles de la Marche, qui fit en 1543 cadeau d’un vitrail à l’église de Brasparts. Les armes de cette famille (de gueules au chef d’argent) sont attribuées, sans preuve certaine, à Guillaume de la Marche, un des héros du combat des Trente. Elle habita successivement Bodriec, Kerfors, en Ergué-Gabéric, puis Lézergué, où François-Louis de la Marche fit, dans cette dernière paroisse, à la fin du XVIIIème siècle, remplacer l’ancien manoir par une construction beaucoup plus importante, qui n’a jamais été achevée], fils aîné de Guillaume de la Marche, sr. de Bodriec et de Jeanne de Kerlec'h ; Gillette, la cadette, hérita de Missirien et épousa en 1596 Claude Autret [Note : La famille Autret, originaire de Lezoualc'h, en Goulien, remonte à Jacques Autret, seigneur de Lesoualc'h. Elle devint possesseur de Lézergué par le mariage de Jean Autret avec Marie de Coatanezre, et plus tard de Missirien par le mariage de Claude Autret avec Gillette du Plessis. Ces derniers eurent pour fils Guy Autret, né vers 1599, chevalier des ordres du Roy, connu par ses travaux littéraires et généalogiques. Il était en correspondance suivie avec Pierre d'Hozier et publia, entre autres ouvrages, une édition estimée de la vie des Saints de Bretagne. Il est mort en 1660. Les armes de cette famille sont d’or à cinq trangles ondées d’azur], sr. de Lezergué. Elle fut la mère du célèbre Guy Autret.

La seconde femme de Pierre du Plessis, Jeanne Geffroy [Note : La famille Geffroy, originaire de Kerisper, en Arzano, avait entre autres la seigneurie du Rosiou. Elle a été maintenue à la Réformation de 1669 et a fourni quatre conseillers au Parlement : Armes d’argent à l’aigle du sable armée et becquée de gueules, chargée sur l’estomac d’une croix pattée d’azur à enquerre], fut enterrée dans la chapelle de Saint-Paul, en la cathédrale de Quimper, où se trouvait depuis plus d’un siècle le tombeau et la statue de Pierre du Plessis, chanoine de la cathédrale.

L’aveu de 1576 est beaucoup plus détaillé que les précédents, car il fait l’énumération de tous les champs qui composent les tenues. La terre de Kerminihy comprenait alors en tout 26 tenues, à savoir :

6 dans la trêve de Rosporden, dont quatre, Penbual, Kerdanner, Keranbroc'h et Kereloret (aujourd’hui Kerangoc), complétant autour du manoir un territoire sans enclaves de 600 journaux.

11 dans la paroisse d'Elliant.

8 dans la paroisse de Tourc'h.

1 dans la paroisse de Scaezre (Scaër).

En plus, 25 chefs-rentes ou redevances féodales dues quelquefois par des manoirs importants : Kerverniou et Kererforn, en Elliant.

Cet aveu mentionne pour la première fois une tenue de 24 journaux, qui se présente avec un caractère particulier ainsi défini : « héritage non hébergé, appelé le Merdy ou Garzhalec, à présent séparé et mis en plusieurs parcs de clôture par fossé, mais seulement la moitié et non divis ô (avec) le sieur de Tréanna » [Note : Le Merdy, situé en Elliant, à l’extrémité N.-0 de la trève de Rosporden, figure, en l’aveu rendu en 1447 par Jehan de Kermoisan, seigneur de la Villeneuve, dans les termes suivants : « Un vieux tenement non hébergé, appelé le Merdy, cerné d’un endroit entre le grand chemin du chasteau de Concq à la ville de Caerhaes (chemin des Poissonnières), d’autre endroit sur le ruisseau qui descend de la fontaine Saint-Guenel, (Stang-ar-Treitourez) au pont du Bastard (chemin de Rosporden à Coray), d’autre partie sur les terres du seigneur de Kerminihy »].

Cette situation ne s’est pas modifiée pendant trois siècles et en 1789, le Merdy, toujours sous la double seigneurie de Tréanna et de Kerminihy, était profitée à titre de convenant par le domanier de Penfoënnec-Huellaff. La loi de 1791 en a fait un propriétaire. En 1900, le Merdy a été réuni par acquisition à la terre de Kerminihy.

Le nom de Pierre du Plessis est inscrit pour une somme de 25 livres sur les registres de l'Aumosnerie de Quimper, établis en 1580 par Pierre l'Honoré, aumosnier en fonctions pour cette année, et publiés en 1880-1881 dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère.

Le 9 août 1583, Pierre du Plessis, en vertu des droits qu’il possédait comme seigneur de Kerminihy et de Kervinedel (Kervidal en Tourc'h), assigna devant le Présidial de Quimper noble homme Loys de la Ripvière (ou Ster) en Tourc'h et demanda qu’il soit condamné « à racler lesdites armes apposées en ban au-dessus le grand portal de la dite église paroissiale de Tourc'h, et aussy de remettre la dite thumbe à fleur de terre ». Cette tombe avait été haussée de terre d’un demi-pied. Pierre du Plessis paraît avoir obtenu satisfaction ; mais si ses armes existent toujours au grand vitrail du choeur de l’église de Tourc'h (côté de l'Evangile), celles des Ripvière, d’argent au greslier d’azur lié de même (les mêmes que Kerfors), subsistent encore (côté de l'Epitre), ainsi qu’à deux petites fenêtres du chœur.

La famille de la Rivière semble du reste avoir été assez disposée à empiéter sur les droits de ses voisins, car au XVIIème siècle elle fut, pour des motifs analogues, attaquée par les Canaber de Kerlouet, devenus possesseurs de la terre de Coeteloret.

Pierre du Plessis s’est probablement réfugié à Quimper à la fin du XVIème siècle, ainsi que presque toutes les familles nobles du pays qui ne se trouvaient pas en sûreté dans leurs manoirs, pendant la guerre de la Ligue et l’occupation de Concarneau par les Espagnols. Quand cette armée étrangère se retira vers Quimperlé, en 1594, l’arrière-garde, attaquée sur le territoire d'Elliant, vers Locmaria-an-Hent, se vengea en incendiant la ville et l’église de Rosporden [Note : Il m’a été remis une monnaie en argent de Ferdinand et d'Isabelle la Catholique, trouvée en terre à Rosporden, souvenir de l’occupation espagnole]. Aussi, ne subsiste-t-il aucun registre paroissial antérieur à cette date.

Un acte du 8 mars 1599 nous apprend que François du Plessis habitait de nouveau Kerminihy. A cette date, son gendre, René de la Marche, était mort, ne laissant qu’une fille unique, Renée de la Marche, dont la mère Françoise du Plessis était remariée à Claude de Parcevaux, seigneur de Coatdrez, de la maison de Mesarnou [Note : De ce second mariage elle avait eu une fille Jeanne baptisée à Rosporden le 12 mars 1600]. Par suite, la tutelle de sa fille lui fut ôtée et donnée à Yves de la Marche seigneur de Kerfors, fils d’un second mariage de Guillaume de la Marche avec Isabelle de Kerfors, et par conséquent oncle de l’enfant ; la curatelle restait confiée à Pierre du Plessis, aïeul maternel. A cet acte ayant pour but de faire le partage des biens de la succession de Guillaume, interviennent, d’une part, « Pierre du Plessis, écuyer, seigneur de Kerminihy, demeurant audit lieu, paroisse d'Elliant, au nom et comme curateur de demoiselle Renée de la Marche, dame de Bodriec, héritière principale et noble de feu René de la Marche et de demoiselle Françoise du Plessis, sa veuve ; ladite dame de Bodriec représentant ledit René de la Marche, écuyer, son père héritier principal et noble de feu Guillaume de la Marche et de feue dame Jeanne de Kerlech, sa première femme ; d’autre part, N. h. Yves de la Marche, demeurant au manoir de Kerfors, en Ergué-Gabéric ; N. h. Henry Gouezre et damoiselle Marie de la Marche, fille aînée de Bodriec, seigneur, et dame de Brennanec, en Plonéour, y demeurant ; N. h. Alain le Guiriec, écuyer, et damoiselle Louise de la Marche, deuxième fille de Bodriec, seigneur et dame de Kermabeuzen, en Penhars, y demeurant ; Damoiselle Jeanne de la Marche, dernière fille de Bodriec. Tous issus dudit Guillaume de la Marche et de Thibaulde de la Boissière, sa seconde femme, ainsi que N. et vénérable personne Parcevaux de la Marche et damoiselle Jeanne de la Marche, tous deux décédés ».

Une action, intentée par Yves de la Marche à Françoise du Plessis, alors qu’elle était encore tutrice de sa fille, souleva de nombreuses difficultés, plusieurs procès s’ensuivirent et c’est seulement en 1647 qu’intervint une transaction définitive entre les deux cousins, Renée et Yves de la Marche.

Pierre du Plessis mourut en 1608, laissant comme héritière sa petite fille, Renée de la Marche. La branche des du Plessis, seigneurs de Kerminihy, se trouvait donc éteinte, laissant comme souvenir ses armes en plusieurs endroits.

A l'église tréviale de Rosporden elles figuraient en la maîtresse vitre du grand autel ; celles de Kerminihy au plus haut soufflet du côté de l'Evangile. Elles se trouvaient également dans la chapelle de Saint-Jean, prohibitive aux seigneurs de Kerminihy, dont les armes étaient placées au plus haut soufflet ; au-dessous se trouvaient deux autres écussons avec les armes écartelées de ses alliances, à gauche de Kerminihy et du Plessis, à droite de Kerminihy et de Kerflous. L’alliance avec cette dernière famille est confirmée par les termes de l’aveu, mais je n’ai pu l’établir directement [Note : Cette famille, originaire de Kerflous, en Scaër, était un ramage de Tremillec, qui s’est fondu dans Billouart. Ses armes sont de gueules aux trois croissants d’argent].

Ces mêmes armes étaient reproduites à plusieurs reprises à la chapelle de Saint-Guenaël, en Elliant, qui était prohibitive aux seigneurs de Kerminihy. Cette chapelle a été abandonnée depuis la grande Révolution. Ce qui restait des murs a été démoli par la fabrique d'Elliant et les matériaux ont servi pour des travaux de réparation a faire dans l’église paroissiale. C’est à cette occasion qu’un petit chapiteau de colonne en Kersanton, portant l’écusson des du Plessis a été transporté dans le cimetière d'Elliant. En le retournant, on l’a utilisé récemment comme bénitier à la porte intérieure de la sacristie de l’église.

A Tourc'h, la maîtresse vitre devait porter « du côté de l'Evangile les armes pleines et contre écartelées du Plessis et de Kerflous, qui sont maisons alliées du Kerminihy ». Ce vitrail existe encore, mais les armoiries ne sont pas exactement conformes aux indications de l’aveu. Les voici : écartelé, au premier, d’argent à trois molettes de gueules (Kerminihy) ; au deuxième, d’argent au chêne englanté d’or, au franc-carton de gueules chargé de deux haches d’armes d’argent adossées enpal (Plessis) ; au troisième, parti de Plessis et de gueules aux trois croissants d’argent (Kerflous) ; au quatrième d’argent à la croix de sable (ou de sinople (?). Sur ce vitrail, on pouvait avant la restauration qui en a été faite en 1897, voir la date 155... (Villiers du Terrage).

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