Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LES CARMES DE JOSSELIN

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Josselin   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

FONDATION

« Le couvent des Carmes de Josselin, dit Ogée I. 368, fut établi en 1625, à la demande de la ville. Ces religieux sont pauvres, édifiants, peu nombreux, et utiles au clergé séculier ».

Ancien couvent des Carmes de Josselin (Bretagne).

Le Père Séraphin de Jésus prépara cette fondation, comme il devait peu après négocier l'établissement du couvent de Sainte-Anne d'Auray. Les conditions de cette œuvre nous sont inconnues. Le premier acte que l'on rencontre aux archives départementales est le suivant :

« Comme ainsy soit que dès le 11ème jour de septembre de l'année 1627, les RR. PP. Carmes de la ville de Josselin, ayant fait acquest d'avecques damoiselle isabeau Rolland, dame des Clos, d'une maison couverte d'ardoise, avecques sa court, jardin, issues et déports, appellée la maison du Chapeau rouge, et d'autre maison aussy couverte d'ardoise, appellée la maison Hervo ou de la Rivière, avecques les appartenances et dépendances des d. maisons, sizes et situées au faubourg de Saint-Martin de Josselin, dans le fief temporel du prieuré du d. Saint-Martin, noble et discret Messire Alain Bonin, lors titulaire du d. prieuré, se seroit opposé, aux plaids généraux tenus en la jurisdiction de Ploërmel, à l'appropriement que y prétendaient obtenir des d. maisons et dépendances les d. RR. PP. Carmes, et auroit conclu à l'encontre d'eux à ce qu'ils eussent à vuider leurs mains du d. acquest, comme estants gens de main morte ;

Sur laquelle opposition et conclusion il y eut sentence en la d. jurisdiction de Ploërmel, et arrest de la cour, en exécution duquel les d. RR. PP. Carmes traitèrent du droit d'indemnité avec le d. sieur prieur, et par acte du 13ème de novembre 1627, ils s'obligèrent de payer par chacun an, au jour et feste de Saint-Martin d'hyver, la somme de neuf livres tournois, pour le d. droit et devoir d'indemnité ... » (Orig. parch).

Les Carmes, n'ayant qu'une installation provisoire, se préoccupèrent de la construction d'une chapelle et d'un couvent définitif. A cet effet, ils obtinrent, le 22 décembre 1636, de la communauté de la ville de Josselin, la cession de la moitié de ses octrois sur le vin et le cidre, pendant neuf ans. Dans le même but, ils cédèrent, le 10 novembre 1639, à Guillemette de Saint-Pern, dame de la Villebouquais et de Penmené, leurs maisons du Chapeau-Rouge et de la Rivière, et reçurent en retour les maisons et les terres de la Carrière, contenant quatre journaux trois quarts. Le 22 octobre 1638, ils achetèrent du doyen de Saint-Servan, pour 900 livres tournois, une maison et un jardin, et le 10 octobre 1639, Marguerite, duchesse de Rohan et comtesse de Porhoët, leur fit remise des droits d'indemnité dus pour cette acquisition, à condition de mettre ses armes en prééminence dans leur établissement.

En conséquence, le 5 août 1640, fut bénite et posée la première pierre de l'église et du couvent des Carmes, dans le lieu de la Carrière. Cette pierre portait en lettres majuscules une inscription latine, dont voici la traduction :

« L'an du salut 1640, le 5 août, siégeant le pape Urbain VIII, régnant le roi Louis XIII, cette première pierre a été bénite et posée par l'illustrissime Achille de Harlay, évêque de Saint- Malo, abbé de Saint-Méen, conseiller intime du roi très chrétien, en présence de noble homme Jean Nourquer, sénéchal du comté de Porhoët, représentant de la très excellente princesse Marguerite, duchesse de Rohan, princesse de Léon, comtesse de Porhoët, lequel, au nom de la ville de Josselin , posa cette pierre avec le dit évêque, pour édifier l'église et le monastère des Frères Carmes réformés de la province de Tours, sous le titre et l'invocation de Saint-Joachim, père de la glorieuse Vierge Marie, présent aussi et consentant noble Alain Bonin, recteur et prieur de Saint-Martin, avec le concours de nobles hommes Jacques Moro, alloué, Jean Farault, lieutenant, Yves Gâtechair, procureur fiscal, Yves Touzé, procureur syndic, et grâce à la munificence des habitants de Josselin ».

La chapelle du nouveau couvent fut très simple, comme il convenait à de pauvres religieux. La maison fut de même : elle regardait, à l'ouest, la place ou la promenade de la ville, à l'est, le jardin de la communauté, un verger et d'autres terres ; elle était assez grande, elle pouvait contenir facilement une dizaine de religieux et même davantage en cas de besoin. Cet établissement fut approuvé par lettres patentes en 1655.

La maison reçut plusieurs fondations de messes et de services. Dès le 4 octobre 1627, Mathurin Pépion, de Josselin, fit son testament et légua une rente annuelle de 4 livres, pour avoir une messe par mois chez les Carmes.

Le 11 avril 1636, Pierre Boullo, sieur du Préclos, donna une rente de 12 livres sur sa métairie de la Ville-Mainguy, en Lanouée, pour avoir une messe par semaine.

Le 13 octobre 1636, Missire Pierre Joubier, vicaire de Sainte-Croix, donna son jardin aux Carmes, à condition d'avoir, le 16 août, un service et deux messes de Requiem.

Le 18 janvier 1638, Jean de la Chapelle, sieur de la Ville-Pelotte, légua une rente de 20 livres 8 sols, pour avoir à perpétuité une messe par semaine.

Le 13 juin 1638, Mathurine Quémar, veuve, donna une rente de 15 livres sur sa maison de la rue Saint-Martin, pour avoir une messe par semaine et un service anniversaire.

Le 25 mars 1639, Françoise Rougeard, dame de la Ville.-Planson, donna pareillement une rente de 15 livres, pour avoir une messe par semaine et un service anniversaire.

Le 12 mars 1643, Yvonne Jouan, femme de Pierre Perret, donna une rente de 20 livres, à condition d'avoir une messe par semaine : sentence du 3 juillet 1655.

Le 19 décembre 1643, Perrine Édelaine, femme de Pierre Jonno, donna une rente de 4 livres 10 sols, pour avoir tous les ans un service solennel.

Le 9 mai 1661, Julienne Mouaézo, veuve de Jacques Bizeul, donna une rente de 6 livres, pour avoir une messe solennelle et un salut le premier jeudi d'août.

Le 4 avril 1662, Susanne Gléhello, veuve de François Touzé, donna une rente de 6 livres pour avoir aussi une messe solennelle et un salut le 1er jeudi, de septembre.

Il est probable que cette série de saluts fut continuée, mais les titres font défaut.

A la suite des fondations, se placent naturellement quelques acquisitions d'immeubles.

Outre la propriété de la Carrière, en la paroisse de Saint-Martin, les Carmes acquirent la Noë-Sèche, en Saint-Nicolas.

Le 14 octobre 1686, ils acquirent par adjudication, pour 1.700 livres tournois, la métairie de la Ville-Gourden, situé sur la limite de Sainte-Croix et de Guégon.

Plus tard ils achetèrent en Ploërmel la propriété du Bois-Hélio, comprenant deux métairies et un moulin.

Et ce fut tout.

Voici quel était, en 1790, le revenu de tous ces biens.
La métairie de la Carrière, affermée 150 livres.
La métairie de la Noë-Sèche, affermée 165 l.
La métairie de la Ville-Gourden, affermée 110 l.
Le Bois-Hélio, en Ploërmel, affermé 1.100 l.
Les rentes en argent des fondations 158 l. 12
Les rentes en grains, évaluées à 71 l. 14
Total : 1.755 l. 6

C'est avec cette somme qu'il fallait nourrir et vêtir les religieux entretenir les édifices et le culte, et subvenir à diverses dépenses casuelles. Si pauvrement que vécussent les religieux, les quêtes étaient nécessaires pour subvenir à leurs dépenses obligatoires.

Plan du couvent des Carmes de Josselin (Bretagne).

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

PRIEURS

Les prieurs des Carmes étaient renouvelés tous les trois ans au chapitre provincial. Voici les noms de ceux qu'on a pu recueillir pour Josselin.
1635. P. Sylvestre de l'Annonciation.
1638. P. Séraphin de Jésus.
1641. P. Guillaume de Saint-Étienne.
1644. Lacune.
1661. P. Robert de Saint-Joseph.
1664. P.
1669. P. Joachim de Saint-Charles.
1672. Nouvelle lacune.
1690. P. Pascal.
1693. P. N...
1696. P. Guillaume de Saint-Étienne.
1690. P. Antoine de Sainte-Marie.
1701. P. Urbain de Saint-François.
1702. P. Vincent-Ferrier de Sainte-Thérèse.
1705. P. Urbain de Saint-François.
1708. P. Louis de Saint-Charles.
1711. P. Élisée de Sainte-Élisabeth.
1713. P. Bernard.
1714. P. Marc de Saint-François.
1717. P. Bernard.
1720. P. Protais de Saint-François.
1723. P. Barnabé du B. Jean de la Croix.
1726. P. Vincent-Ferrier de Saint-Jean.
1729. P. N...
1732. P. Blaise de Saint-Ange.
1735. P. Constantin de Saint-Ignace.
1737. P. Auguste.
1739. P. Hippolyte de Sainte-Anne.
1742. P. Henri de Saint-René.
1745. P. Grégoire de Saint-Jacques.
1748. P. Claude.
1752. P. Bernardin de Saint-Brieuc.
1755. P. René de Saint-Cyprien.
1758. P. Michel de Saint-Chrysostome.
1761. P. Chrysologue de Sainte-Marie.
1764. P. Michel de Saint-Chrysostome.
1767. P, Emmanuel de Saint-François.
1770. P. Michel de Saint-Chrysostome.
1773. P. Vallée.
1776. P...
1779. P. Renouard.
1782. P...
1785. P.
1788. P. David.

Un religieux de cette maison, connu seulement par les initiales I. de I. M., et qu'on a appelé Isaac ou Irénée de Jésus-Marie, a fait imprimer, en 1666, un opuscule intitulé : Le lys florissant parmi les épines, ou Notre-Dame du Roncier triomphante dans la ville de Josselin.

L'auteur y donne d'intéressants détails sur la découverte de la statue de N.-D. Du Roncier, sur les vœux ou présents faits à la sainte Vierge par les rois, les seigneurs et le peuple, et sur la procession solennelle du mardi de la Pentecôte. Cet opuscule étant aujourd'hui introuvable, on peut en lire le résumé dans le Dictionnaire d'Ogée, I. 365.

La maison des Carmes de Josselin subit le sort commun ; après avoir eu huit ou dix religieux, elle n'en avait plus que trois en 1790, à savoir :

P. Toussaint-Anne David, prieur, âgé de 42 ans.
P. Laurent-Anne de Lanoë, âgé de 43 ans.
P. Jean Cassac, âgé de 38 ans.

Interrogés le 5 mai 1790 sur leurs projets ultérieurs, ils réservèrent leur décision. Le 10 novembre suivant ils déclarèrent renoncer à la vie commune.

L'inventaire du mobilier mentionne ce qui suit :

« A la sacristie : une croix, deux calices, deux burettes, un ciboire, une custode, un soleil, un encensoir et une navette, le tout en argent, un bénitier argenté, les ornements de différentes couleurs et les linges nécessaires.

Dans la maison : une cave de 31 fûts, tant vides que pleins, et à côté, un pressoir avec ses ustensiles.

Au rez-de-chaussée, dans la cuisine : une table, trois armoires d'attache, un garde-manger, sept casseroles, un tourne-broche, et autres ustensiles ordinaires.

Dans l'office : une armoire, trois petites armoires d'attache, 2 tables, 2 chaises, 66 serviettes, 12 nappes, 47 draps de lit.

Dans le réfectoire : un christ, trois tables, 14 chaises, une armoire d'attache, 6 couverts et 2 grandes cuillères en argent.

Au premier étage, dans la chambre du P. David, prieur : un lit, deux tables, deux armoires, sept chaises, deux garde-robes, un bureau et une bibliothèque.

Dans la chambre du P. Cassac : un lit, deux tables, une armoire, six chaises, un fauteuil, deux garde-robes, un bureau et une bibliothèque de 99 volumes.

Dans la chambre du P. Lanoë : un lit, une armoire, deux chaises, un prie-Dieu, un bureau et une bibliothèque de 260 volumes.

Dans la chambre donnant sur le cloître, et qui est en très mauvais état, une bibliothèque seulement.

Dans la chambre du provincial : un lit, une table, trois chaises, chenêts, pince, pelle et soufflet.

Dans la chambre donnant sur le jardin : un lit, trois chaises, un fauteuil, un prie-Dieu, une armoire et une bibliothèque.

Dans la chambre donnant sur la cour : un lit, trois chaises, un prie-Dieu, une commode et une bibliothèque.

Dans la chambre des archives : une armoire, vingt-quatre sacs de titres et une mauvaise table.

Dans la chambre du cuisinier : un lit et une chaise, sans autre mobilier.

Dans la chambre du jardinier : un lit et une chaise.

Les autres chambres sont vides.

Dans le grenier : environ cinq à six demées de grains.

Fait à Josselin, le 5 mai 1790 » (L. 783).

Peu après commença la vente des bien confisqués.

Dès le 31 décembre 1790, la maison et l'enclos des Carmes furent acquis par la commune de Josselin, pour 15.000 livres. Le même jour, la métairie de la Noë-Sèche fut adjugée à M. Allain pour 8.200 livres, et la maison du Cabinet, au sieur Guyot pour la somme de 1.350 livres.

Le 10 janvier 1791, les deux métairies et le moulin du Bois-Hélio furent vendus à M. Gaillard, pour 25.000 livres. La métairie de la Carrière fut adjugée, le 29 janvier, à M. Moisan pour 4.050 livres, et celle de la Ville-Gourden, le 7 mai 1791, à M. Allain, pour 5.000 livres.

Enfin, un petit jardin fut vendu, le 13, septembre 1794, à Jh Fourmal, pour 860 livres ; un petit parloir, le 6 décembre 1794, à. M. Mahé, pour 300 livres ; et une petite écurie, le 15 novembre 1795, à M. Bikel, pour 2.680 livres.

Le couvent et l'enclos, remis en vente, furent achetés, 13, avril 1799, par M. Marot, pour la somme fabuleuse de 282.484 livres, en assignats dépréciés. Ces immeubles ont été rachetés en 1818, pour y établir l'œuvre des retraites, et ils sont occupés par les Filles de la Sagesse.

Jh.-M. Le Mené.

 © Copyright - Tous droits réservés.