Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

La paroisse du Hinglé durant la Révolution.

  Retour page d'accueil       Retour Ville du Hinglé   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Renseignements Ecclésiastiques. — Le Hinglé, cure du diocèse de Dol, relevait de la grande officialité de Dol et du doyenné de ce nom.

Cette paroisse était un prieuré-cure dépendant de l'Abbaye augustinienne de Notre-Dame de Beaulieu, autrefois en Mégrit, et dont les ruines se voient encore aujourd'hui près du bourg de Languédias. La présentation de la cure du Hinglé appartenait à l'abbé de Beaulieu, qui possédait par ailleurs au Hinglé, en 1583, une rente annuelle de 4 boisseaux de froment payable au terme de Noël (Archives de Loire Inférieure, B 761).

La paroisse du Hinglé a présentement pour patron saint Barthélemy, apôtre, mais nous ne saurions dire quel était autrefois le saint protecteur de cette localité. On peut lire dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, édition Garnier, L, Ier, p. 270, la curieuse légende de cet apôtre.

Le revenu brut de cette cure s'élevait en 1790 à 770 livres 10 sols, se décomposant comme suit : 15 boisseaux de seigle, à 6 livres le bx(boisseau), soit 90 livres. 20 bx. de froment à 8 l. l'un, soit 160 l. ; 35 bx. de paumelle à 4 l. l'un, soit 140 l. 51 bx, d'avoine à 2 l. 10 s., soit 127 l. 4 bx. de mouture à 7 l. soit 28 l. ; 58 bx. de blé noir à 3 l. soit 174 l. ; les pailles cotées 18 l., plus 30 l. pour valeur des filasses.

Déduites 120 livres pour frais de récoltes, il restait net au prieur-recteur la somme de 657 livres. Ainsi donc, les revenus de la cure du Hinglé ont toujours été très modestes, et si le recteur à cette époque n'était pas officiellement à portion congrue, il l'était déjà ipso facto et par la force des choses.

Il apparaît, d'après un état conservé aux Archives des Côtes-d'Armor, série G, qu'en 1791, le prieur-recteur effectua cette année pour 346 livres de réparations à son presbytère, qui n'était pas, du reste, non plus que l'église, situé à cette date là où il se trouve aujourd'hui.

D'après un inventaire opéré en mai 1794 en vue de sa confiscation par Jean-Christophe Le Restif, notaire à Dinan, le presbytère du Hinglé comprenait un embas composé d'un cellier et d'une cuisine avec une chambre et un petit cabinet au-dessus, le tout recouvert d'ardoises et de pierre du pays. Comme dépendances, l'on signale une étable, un four et un puits, avec un petit jardin au bout orient ; l'ensemble, contenant seulement 8 cordes, fut estimé valoir 950 livres.

Lors de la Révolution, cinq pièces de terre dépendant des fondations du prêtre Pierre Mauffrais, de Perrine La Perche et du sieur Lemoileu, furent expertisées et mises en vente. C'étaient : la pièce de la Perrière, contenant 2 journaux, autre quantité vers orient de la pièce des Corniards ; le pré Thébault, contenant 7 à 8 sillons ; dix raies de terre au nord du clos dit la Clôture ; enfin deux étables sises près le presbytère du Hinglé et joignant une pièce de terre dite le Verger, mesurant 30 cordes de terre. Avant son départ pour l'exil, le recteur du Hinglé jouissait par lui-même de ces dits biens, dont il acquittait les charges. Il furent vendus comme biens nationaux pour 853 livres, le 28 messidor an VII.

Les législateurs de la Révolution trouvèrent décidément Le Hinglé insuffisant pour constituer une paroisse viable, aussi décrétèrent-ils sa réunion à Trévron, ce qui se fit à la fin de 1792.

La vente du mobilier et des ornements de l'église du Hinglé produisit 119 fr. 75 le 4 juin 1794. Deux mois après, les objets précieux servant au culte, transportés par ordre à Dinan, furent expertisés comme suit le 24 août 1794 : un ostensoir, le pied d'un ciboire, son couvercle et celui d'une petite custode, pesant en tout deux marcs, six gros et demi d'argent blanc. Un calice et sa patène, la coupe d'un ciboire, la coupe d'une custode et un croissant, le tout pesant un marc, six gros d'argent doré.

En 1803, le gouvernement consulaire, lors de la réorganisation du diocèse de Saint-Brieuc, refusa, vu son exiguité, d'ériger Le Hinglé en succursale pour le spirituel et ne voulut même pas conserver l'église de cette localité comme chapelle de secours. Il fallut attendre, pour modifier cet état de choses, les derniers années du règne de Louis-Philippe.

Avant de clore cette étude, que la pénurie de documents a rendue trop brève, disons que ce n'est pas sur le territoire du Hinglé qu'il faut situer, croyons-nous, la chapelle de Saint Guinefort de la Mare, dont l'évêque de Saint-Malo confirma la possession aux moines de Marmoutiers-les-Tours, à la fin du XIIème siècle, « avec toutes les oblations et le domaine qui l'entourait » (Cf. Anciens Evêchés, op. cit., IV, p. 361, et Fouéré-Macé : Le Prieuré Royal de Léhon ; op. cit., p. 314). Ledit prieuré, sinon la chapelle de la Mare, existait encore le 25 septembre 1453 et valait 70 livres tournois de revenu à cette époque. Cf. Vaucelle : Catalogue des Lettres du pape Nicolas V, etc., op. cit., P. 277).

Quoique le ruisseau du Guinefort traverse sur toute leur longueur les si pittoresques vallées du Hinglé, il nous semble que la chapelle que nous venons de mentionner se trouvait un peu au nord-ouest du bourg de Trévron, là où se dressent encore aujourd'hui les vieilles demeures du gros village de la Mare.

 

CLERGÉ.JEAN-FRANÇOIS MARTIN, prieur-recteur, naquit au village de Bétineuc, en Evran, le 12 février 1736, du mariage de Charles et de julienne Le Sénéchal. Après avoir étudié au Collège de Dinan, où il achevait sa quatrième en 1754, il reçut la prêtrise le 18 septembre 1762.

L'abbé Martin remplissait les fonctions de vicaire de Trévron en 1774, lorsqu'il fut désigné cette même année pour s'en aller au Hinglé en qualité de curé d'office. Sur la présentation de l'abbé commendataire de Beaulieu, Mgr. de Hercé lui accorda le visa pour ce prieuré-cure le 4 janvier 1775, et cet ecclésiastique en prit possession le 11 février suivant. Il succédait dans ce poste à M. Jérôme Carsin, originaire de Saint-Quay, alors dans le diocèse de Dol, lequel était décédé au Hinglé le 22 septembre 1774, après avoir administré environ 35 ans cette minuscule paroisse.

M. Martin, qui avait été le premier maire élu du Hinglé à la création des municipalités, ne se refusa pas à prêter serment à la Constitution Civile, mais il joignit « des restrictions très incendiaires » dant la loi ne voulait point, mais qui rendaient son serment orthodoxe (Archives Nationales, DXIX, carton 21), Nous trouvons ensuite ce prêtre réclamant son traitement pour le premier trimestre de 1792. mais nous ignorons s'il réussit dans sa démarche, car, malgré que les législateurs de la Constituante se fussent solennellement engagés à fournir désormais des traitements ou des pensions au Clergé français en remplacement des biens dont ils l’avaient spolié, comme la parole des révolutionnaires n'a jamais eu grande valeur, nous voyons dès le 26 avril 1792, le Directoire départemental des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), décider sans vergogne que « les curés insermentés et leurs vicaires seraient réputés désormais simples curés ou vicaires provisoires », en sorte qu'on puisse leur enlever la moitié de leurs traitements, et le Conseil général des Côtes-du-Nord ne manqua pas d'approuver cette mesure spoliatrice le 21 juillet suivant (Archives des Côtes-d'Armor, L 154, f° 7).

Lorsque l'on appliqua la loi du 26 août 1792, le recteur-prieur du Hinglé prit auprès de sa municipalité un passeport pour s'exiler, le 10 septembre 1792, et s'embarqua le lendemain soir, près du Châtelier, en Saint-Samson, pour gagner la terre étrangère. Ce ne fut qu'après deux jours de la plus pénible et de la plus périlleuse traversée que ce prêtre et ses compagnons purent débarquer à Jersey.

Durant son exil et conformément à la loi du 17 septembre 1793, qui appliquait aux prêtres déportés les lois portées contre les émigrés, les autorités révolutionnaires confisquèrent le petit mobilier de l'abbé Martin, dont la vente produisit 618 livres au profit de la République. (Archives Côtes-d'Armor, série Q, contentieux des prêtres).

M. Martin était de retour au Hinglé et faisait un baptême le 12 mars 1798. Boullé, dans son enquête, l'indique comme revenu au Hinglé depuis cinq ans, « de bonnes moeurs, mais sourd ». Dans une délibération prise le 2 juin 1804, à l'occasion de la réunion du Hinglé à Trévron, pour le spirituel, le Conseil municipal de Trévron, en demandant que l'on conserve l'église du Hinglé comme chapelle de secours, se déclare « pénétré d'estime et de respect pour l'âge et les vertus de M. Martin, et plein de reconnaissance pour les services signalés qu'il n'a cessé de rendre aux deux paroisses de Trévron et du Hinglé ». Le vénérable M. Martin mourut le 1er juillet 1810. On le qualitie sur son acte de décès de prieur du Hinglé.

Après sa mort, Le Hinglé ne fut à nouveau érigé en paroisse que le 24 avril 1847, grâce aux efforts et à l'influence de M. le comte Henri de Querhoent, chatelain de la Pyrie et représentant du peuple en 1848.

Etait originaire du Hinglé en 1790 : PIERRE MAUFFRAIS, dont nous parlerons à l'article Illifaut, où il était recteur. (A. Lemasson).

 © Copyright - Tous droits réservés.