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LES DONATIONS AUX CARMES D'HENNEBONT

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A l'exemple du duc de Bretagne, du vicomte de Rohan et de Henri Le Parisy, de nombreux particuliers firent des libéralités aux Carmes d'Hennebont, soit pour avoir leurs tombes dans leur église, soit pour s'assurer des services religieux. Les uns donnèrent des rentes assises sur leurs biens, d'autres donnèrent des capitaux à placer en immeubles ou autrement, plusieurs offrirent directement des biens fonds.

Ville d'Hennebont (Bretagne).

Dans l'impossibilité de suivre les traces des rentes et des capitaux à placer, qu'il suffise de mentionner ici, en suivant l'ordre chronologique, l'acquisition des divers immeubles, qui restèrent presque tous la propriété du monastère jusqu'à la Révolution française.

Au XVème siècle, il y eut certainement quelques donations de terres : mais les détails font actuellement défaut. On pourrait peut-être, pour combler ce vide, citer ici une tenue située à Gueldro-Hilio, en Plouhinec, et une rente foncière sur Kerroch en Quéven. Mais à la fin du siècle on rencontre deux donations authentiques et intéressantes.

Le 4 septembre 1494, « noble écuyer François du Pou, sieur de Kernivinen (en Bubry), mit sur le grand aultier du chœur du d. couvent un tableau, fait et ouvré tant en bosse que en plate peinture, richement peint d'or, d'azur et d'autres belles couleurs, iceluy tableau contenant en plusieurs personnages le mystère de la Passion de Nostre Seigneur, et autres histoires mises et pourtraites, tant en bosse que en plate peinture.

« Et pour récompense, rémunération et reconnoissance du d. don, et fournir à l'utilité, profit et salvation de l'âme du d. du Pou, et des âmes de ses père et mère, parents et amis trépassez, inhumez tant au d. convent que ailleurs, et de tous vrois loyaux défuncts, les d. religieux ont promis, tant pour eux que pour ceux qui au temps à venir seront, par chacun jour de dimanche, dire une messe et la première sur l'autel des seigneurs du Pou, ou les père et mère du d. François sont enterrés et gisans, étant le d. aultier au chœur de l'église collégiale du d. convent, du costé devers le cloistre, près l'huys par où l'on entre du cloistre au chœur ; et au Lavabo d'icelle messe dire et faire une recommandation, prière et remembrance pour le d. François du Pou, ses d. père et mère, parents et amis, o De profundis et autres suffrages accoustumés ; et outre par chacun jour de dimanche, après la procession, dire et faire une commémoration et prière o De profundis et la sequelle, sur les tombes du d. du Pou, pour la rédemption de leurs âmes, et en outre estre participans a tous les autres bienfaits, prières et suffrages du d. convent à perpétuité.

Et si le cas advenoit que quelque prince ou autre noble et grand seigneur donnât au d. convent et religieux un autre tableau plus beau et plus riche que celui du d. du Pou, il consent et octroie que cestuy présent tableau soit mis et assis sur l’aultier de la sépulture de ses d. père et mère, et non autrement, sans que les d. religieux soient aucunement déchargés de la continuation des services, messes et suffrages ci-dessus baillés et octroyés ... ».

Tous ces arrangements furent ratifiés par le Fr. Robert, docteur en théologie, et provincial de Touraine, au chapitre tenu à Saint-Pol-de-Léon en 1495. (Reg.).

Le 2 mars 1495 (N. S.), Juhel, sieur de Kerampou, et Jeanne de Kerlémon, sa femme, fondèrent une grand'messe, avec diacre et sous-diacre, à célébrer tous les lundis à huit heures, avec sonnerie et vigiles des morts sur leur tombe. A cet effet, ils donnèrent au couvent trois logis en la rue Neuve d'Hennebont, et de plus un terrain assez étendu, bordant la même rue, où l'on bâtit plus tard huit maisons : le revenu de ces immeubles servit à l'entretien de la fondation. Le 25 mai 1722, un incendie dévora ces constructions ; les religieux relevèrent deux de ces maisons et affermèrent l'emplacement des autres, en attendant mieux.

Au XVIème siècle, les donations sont plus nombreuses, ou du moins plus connues. On peut citer, en 1504, Dom Vincent Roulaye, donnant une tenue, située à Locunolé en Kervignac, perdue plus tard pour le couvent ; en 1556, Gilles Brizoual, sieur du Lobo, donnant une rente de 6 livres en Saint-Caradec, pour avoir une messe tous les lundis ; en 1574, Jean Beaujouan, sieur de Kermenesic en Saint-Tugdual, constituent une rente de 60 livres, pour une messe quotidienne ; en 1593, Louis de Baud, sieur de Kernivinen, donnant une rente de 24 livres, pour avoir deux tombes prohibitives au dessous de celles qui avaient été réservées jadis aux ducs de Bretagne ; etc. etc...

Au XVIIème siècle, l'argent devient plus commun et les fondations se multiplient. Qu'il suffise de mentionner seulement, en 1605, Jacquette Baellec donnant une maison et un jardin dans la rue du Vicaire, pour avoir une messe tous les vendredis ; en 1636, Perrine Marquer, dame de la Fardelaye, donnant une petite maison et un jardinet dans la rue du Capitaine, pour divers services religieux ; en 1640, le baron du Vieuxchâtel, donnant un capital de 300 livres à placer, pour avoir douze messes.. Au lieu d'argent, plusieurs fondateurs donnaient du grain.

Si les moines trouvaient des bienfaiteurs, ils rencontraient aussi parfois des détracteurs. Quelques individus ayant répandu le bruit que les Carmes d'Hennebont avaient un revenue annuel de 5.400 livres, et qu'ils n'avaient, pas besoin de quêter dans le diocèse pour vivre, les religieux, voulant arrêter la calomnie, communiquèrent, en 1631, tous leurs registres de recettes au sénéchal d'Hennebont, puis à l'évêque de Vannes. Par l'examen de ces comptes, il fut prouvé que les Carmes recevaient annuellement, en argent, 542 livres, 5 sols, 4 deniers, et en grains, 14 perrées de froment et une de seigle, rien de plus. La somme des grains valant alors 140 livres, le revenu total montait à 682 livres ; on était donc bien loin des 5.400 livres attribuées aux religieux par la malveillance. L'évêque, Mgr Sébastien de Rosmadec, n'hésita point à donner aux Carmes un certificat constatant cette situation, pour leur permettre de répondre à toutes les attaques.

Ce qui avait peut-être donné occasion à l'accusation, c'est que les religieux venaient d'acquérir une maison et un jardin avec deux prés contigus, situés au Bois-du-Duc, à la sortie d’Hennebont ; ces immeubles représentaient des capitaux versés pour fonder des services religieux ; ils ne pouvaient pas provenir des économies de la maison.

Le 12 février 1650, Perrine Marquer, dame de la Fardelaye, qui avait déjà fait une fondation chez les Carmes, leur donna sa propriété du Boisjoly en Caudan, à la charge de célébrer un grand nombre de messes et de services funèbres, désignés formellement dans le contrat.

De son côté, Jean Pérénez, de Kergonan, leur donna, en 1654, une petite tenue, située à Kergourio en Caudan, pour avoir une messe tous les jours de l'année.

En 1664, et années suivantes, les religieux acquirent cinq maisons ou emplacements de maisons, avec jardins derrière, s'entre joignant depuis le portail du couvent jusqu'à la ruelle qui les séparait de la halle ou cohue ; ils eurent également le coteau de Rospadern situé entre le mur de la ville et le cours du Blavet : le tout acquis, partie avec l'argent des fondations, partie avec les économies le la maison.

Au XVIIIème siècle, il y eut encore quelques donations, mais moins que par le passé : la foi diminuait un peu partout. La crise financière de 1720 eut aussi son contre-coup dans le couvent. Plusieurs capitaux placés sur des particuliers furent remboursés en billets de banque, et ces billets perdirent peu après leur valeur ; ce fut une perte sèche, pour la maison, de 120 livres de rente.

La situation s'améliora un peu dans la suite, mais ne fut jamais brillante. Enfin la Révolution vint tout détruire, en confisquant les biens, sans tenir compte des charges imposées par les donateurs.

Jh.-M. Le Mené.

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