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LES ANNALES DE HENANSAL

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Nous avons puisé une grande partie des renseignements qui vont suivre dans un manuscrit intitulé : — Annales de Hénansal, commencées par M. Jean Verde, recteur, et mises dans un ordre plus clair par son successeur, M. Etienne Baudouard.

1400. — Accord entre l'abbé de Saint-Aubin-des-Bois, Olivier Arnaud, et Pierre de Saint-Guétas (ou Saint-Guédas), duquel il résulte qu'il est dû douze livres monnaie à l'abbaye, sur le moulin de Saint-Guétas, et que les mêmes abbés et religieux ont droit de faire édifier un moulin à Saint-Meleuc.

1423. — Une enquête, dressée en cette année, donne la liste des gentilshommes de la paroisse de Hénansal et le nom des seigneurs dont ils relevaient : Nobles hommes du Duc. — Jehan Rébillart, — Ollivier Bosquen, — Jéhan Maupetit, — Geffroy Gesril, — Jéhan Pigien, — Jéhan Perdriel, — 0llivier de la Motte, — Thomas Veilon, — Jéhan de la Guérande, — Guillaume Crosnier,  — N...  , fourni par Thomine, déguerpie (veuve) d'0llivier de Saint-Méloir, — Rolland de La Motterouge, — Geffroy Guicquemer, — 0llivier Chapelle. Nobles hommes de Montafilant. — Rolland Glesvédé, — Rolland de Saint-Guétas, — La déguerpie de Jéhan Glesvédé, — Pierre Dufait, — Jéhan de la Chapelle et sa mère — Jéhan de la Piquenays, — Jéhan Maubusson, — Jéhan Rabel, — Thomine Le Saux, — Pierre de la Chapelle, — Guillaume Picquant,  — Jéhan de la Vigne, — Raoul Rabel, — Jéhan Gourhan, — Chrétien Galabois ; ces deux derniers se disant nobles et leurs prétentions en débat. Nobles hommes de la Hunaudaye. — Guillaume de la Houssaye, — 0llivier Gicquel (se dit noble et est en débat), — Guillaume Le Pugneix, — Jéhan Martel, —  Olivier Raoul,  — Jéhan Carruel, — Ollivier Le Goulle, — 0llivier Malinge, — Jéhan Cordelier.

1441. — Une nouvelle enquête a lieu dans la paroisse et donne pour résultat une liste de nobles en état de porter les armes, composée, en majeure partie, des mêmes noms.

1453, 20 mai. - Accord intervenu à la suite d'une longue procédure, entre les religieux de Saint-Aubin-des-Bois et Jéhan de la Vigne, au sujet d'une pièce de terre nommée Le Meurtel, située à Carquillon, et dont chaque partie se disputait la possession.

1460. — Procès entre le prieur de Saint-Jacut et le recteur de Hénansal, relativement au trait de la Petite-Dîme. Les témoins appelés dans l'enquête, faite en langue latine, constatent que les gerbes, provenant de cette dîme, devaient toutes appartenir au prieur, à l'exclusion du recteur. La sentence qui intervint fut, parait-il, rendue en ce sens.

1499. — Guyon de Saint-Guétas réclame du général de la paroisse, un droit d'enfeu dans l'église, avec autel, vitre et écusson. Il demande à établir ses prééminences du côté de l'Evangile ; mais, sur l'opposition du seigneur de la Motterouge, on lui accorde ces droits du côté de l'Epître, moyennant une rente de trois boisseaux de froment.

1509. — Reconstruction du chevet de l'église. Sur une pierre, couronnant le sacraire, qui fut dans cette muraille, construit du côté de l'Evangile, on lisait l'inscription suivante : — L'an mil cinq cent neuf fut fait ce pignon tout neuf, par le seigneur d'Uzel et de la Soraye … (Note : Les sires de la Soraye habitaient la terre du même nom, paroisse de Quintenic, la branche aînée de cette famille se fondit dans la maison de Malestroit).  La maîtresse vitre, dont les meneaux ont été restaurés, portait d'abord trois écussons, rappelant la famille du fondateur : — 1° du côté de l'Evangile et du sacraire (Note : C'était une armoire pratiquée dans un mur avec beaucoup de solidité ; on y renfermait les espèces eucharistiques, avant l'usage des tabernacles qui ne datent guère que du XVIIème siècle), étaient les armes de Malestroit, portant de gueules à onze besants d'or ; celui du milieu était en alliance de Malestroit et de la Soraye ; ce dernier d'hermines à deux haches d'armes, adossées de gueules, et le troisième, du côté de l'Epître, en alliance des mêmes, avec N.... et Marcheix, d'or à trois roses de gueules 2 et 1, et d'hermines à une face de gueules. Les armes de Montafilant et de la Hunaudaye étaient placées au-dessus des autres. Du côté de l'Evangile, on voyait l'écu de Châteaubriant en alliance avec celui de Montafilant : — de gueules semé de fleurs de lys d'or, sans nombre ; — de gueules à quatre fusées d'argent semées d'hermines. Du côté de l'Epitre apparaissait l'écu de Tournemine écartelé d'or et d'azur. Les armes de Rieux, posées plus tard, se voyaient au haut de la boiserie du maître-autel, au-dessus du vitrail ; d'azur à dix besant d'or.

1519, 7 août. — Afféagement consenti par l'abbé de Saint-Aubin-du-Bois, au Sieur Thomas Amelot, d'une maison et héritage, situés à proximité « du ruisseau fluent du moulin de St-Guétas, à Duretal ».

1522. — Donation par Dom André Rébuffé prêtre, à la fabrique de Hénansal, d'une rente consistant en une perrée de froment, mesure de Lamballe, plus deux sous et huit deniers, à la charge de faire dire chaque année trois messes « aux jour et feste de la benoite Trinité », —  On célébrait à cette époque, paraît-il, deux fêtes de la Sainte Trinité : l'une comme aujourd'hui, le premier Dimanche après la Pentecôte ; l'autre, le Dimanche précédant le premier Dimanche de l'Avent.

1523, 28 novembre. — L'abbé de Saint-Aubin-des-Bois consent à ce que Guillaume de la Motte, sieur de Cargouet, mette trois écussons des armes dans la chapelle à droite de l'église abbatiale, à la condition qu'il entretiendra ladite vitre et qu'il acquittera une rente de trois perrées de froment, mesure de Lamballe, sur les champs Giron et Chapelle, en Hénansal (Anciens Evêchés de Bretagne, Charte de Saint-Aubin-des-Bois).

1535. — Déclaration des témoins de la paroisse, contenant l'état des manoirs et maisons nobles qui y sont situées : La maison noble du Pléporo, appartenant à Jacques de Malestroit, seigneur d'Uzel ; — La maison et métairie de La Vigne, et autres métairies nobles, appelées La Hautière et la Ville-Mousart, au sieur de la Vigne, gentilhomme ; — La maison et métairie de Saint-Guédas, à François de Saint Guédas, aussi lui appartiennent les maisons et métairies de la Belle-Aulne, le Sourtoué et le Guy-Hourdre ; — les maisons et métairies de La Porte, de la Piquenaye, du Béliard, de la Brousse et du Bourdon, à Jéhan de Guérangier, noble homme ; — les maisons et métairies nobles de la Porte, de la Ville-Harel, du Vautual, du Breil et Cons, à François Pican, noble homme ; maison et métairie des Touches, à un nommé Le Quéladeuc, noble homme ; — la métairie noble de la Malingraye, à Jéhan Perceval, non noble ; — la maison et métairie noble de la Porte-Plantin, à Allain Le Boullours, noble personne ; — la maison et métairie du Breil, à François Guyquemer, noble homme ; — la maison et métairie de Beaureparé, à Bertrand Symon et a Jacquette du Breil, sa femme, à cause d'elle ; — la maison et métairie noble de Feuleporte, à Mathurine Lestourmel, damoiselle, veuve de Mathurin Guiquemer ; — la maison et métairie du Pont de la Noë, appartenant au sieur de Quingret, ne savent autrement son nom, et disent être noble homme ; — la maison et métairie noble de la Tousche, à Dom Jacques de la Citaye, de la paroisse de Plurien, noble homme, — la métairie du bourg de Hénencza , à Ollivier de la Chapelle, noble homme, ainsi que la maison et métairie de la Villeneufve, à cause de Jehanne La Goulle, damoiselle, sa femme ; — La maison et métairie de la Ville-Gladonet, à un nommé Liscoët, noble personne ; — la maison et métairie du Chausseix, aux enfants de feu Ruellan Guicquemer ; — la maison de Fournile, à Vincent de la Planche, noble ; — la maison et métairie de Hervouët à Jehanne Le Marchand ; — la maison et métairie noble de La Motte-Rouge, à François de la Motte, noble ; — la maison et métairie noble de la Plesse, à Jéhan de Bréhand, noble ; ainsi que la maison de la Roche-Droué ; — la maison et métairie de la Ville-Gourhant, aux enfants de Jéhan Rouxel, noble ; — La métairie de la Ville-Bellanger-Bosquen, à Jéhan Bosquen, ainsi que la maison noble de Gerry ; — la métairie de la Ville-Bellanger-Trémaudan, au sieur de Vaunoise ; — la maison et métairie de la Ville-Blo, à 0llivier Bosquen, noble ; — La maison et métairie de la Lande-Padel, à Jéhan Gicquel (« ne savent si lesdites personnes et métairies sont nobles »).

1540. — Les registres de baptême commencent à cette époque ; il sont écrits sur parchemin jusqu'en l'année 1566 — L'usage était alors de donner deux parrains et une marraine à un garçon, et deux marraines et un parrain à une fille.

1547. — 0llivier Robert et Jéhan Le Masson, trésoriers, font refondre, par le nommé Yves Monfort, fondeur, l'une des cloches de l'église. Leur compte témoigne d'une grande quantité d'offrandes en nature ; parmi ces dernières, on remarque du chanvre, vendu six sous trois deniers ; quatre jambons, vendus huit sous onze deniers ; un jeune porc, vendu quatre sous six deniers ; du beurre, etc.

1555, 11 décembre. — Acte rapporté au prône de la grand'messe, par trois notaires, portant procuration par le général et les paroissiens de Hénansal, établissant « Leurs procureurs généraux et spéciaux, Maître Ollivier d'Estirac, Jacques de la Motte, Allain Rogon, François Guiquemer, Christophe Le Marchant, 0llivier Quatrenebat (Carnabat), Yvon Robert, Julien Boschier, Anthoine Gallouët et Rolland Bertho », à l'effet de comparaître pour eux, en jugement, par devant toutes cours, tous et chacun juges, et les défendre dans toutes les occasions où il sera besoin.

1557, 1er novembre. — Concession par Jean de Bretagne, comte de Penthièvre, à Amaury de La Moussaye, sieur de Gouvello, d'une lande, située près de Bréhorel, et contenant un journal, moyennant dix sous monnaie de rente, et un chapon.

1559. — Les trésoriers de la paroisse, Olivier d'Estirac et Guyon Robert font refaire la statue de saint Nicolas, pour la somme de treize livres trois sous quatre deniers. Une frairie, dite de Saint-Nicolas existait, en effet, à Hénansal. En 1578, Dom Robert, lègue une rente de vingt livres tournois, pour l'acquit de messes qui devaient être dites par les prêtres attachés à cette frairie.

1583, 2 mai. — Fondation d'une messe basse par Jean-Clément Fabvrel, pour être dite dans l'église de Hénansal, hypothéquée sur une pièce nommée le Grand-Clos, située au village de la Vallée.

1585. — Dans le compte qu'ils présentent pour cette année, les trésoriers demandent décharge d'une somme de dix-neuf écus seize sous, pour solde des francs-archers ; c'étaient, paraît-il, des soldats chargés d'accompagner les prévois pour l'exécution des jugements, faire des saisies, etc. On voit, par le même compte, que c'est à Monbran qu'on achetait, chaque année, la provision de cire pour faire les cierges, et à Erquy, qu'on allait prendre la rousine qu'on y faisait entrer dans la proportion d'un tiers.

1589. — On était alors en pleine Ligue ; Clément 0llivier et François Rebuffé éprouvèrent beaucoup de vicissitudes pendant la durée de leurs fonctions de trésoriers. D'abord, ils furent obligés de porter au capitaine Jay, commandant la ville de Dinan, les fonds provenant de l'égail ; ils n'accomplirent ce voyage qu'avec les plus grandes difficultés, à cause des poursuites des gens de guerre qui les traquèrent et poursuivirent à travers les champs. Dans cet égail se trouvait l'imposition d'un écu, à laquelle avaient été soumis les prêtres qui avaient une chapelle à desservir. Quelque temps après, ils furent saisis et emmenés prisonniers par le sieur de la Noue-Bertho, capitaine de Lamballe, pour les punir de ce que leurs paroissiens n'étaient point allés faire le guet dans cette ville ainsi qu'on le leur avait ordonné. Mis en liberté, ils furent, quelques jours après, arrêtés par le sieur Vaussigent commandant de la Touche-à-Loup, qui les retint prisonniers pendant trois jours, parce qu'ils n'avaient pas acquitté certaines redevances imposées au général de la paroisse. Enfin, ayant été au château de la Hanaudaye, soumettre le rôle des fouages à l'approbation du sieur de Cardénoual , celui-ci les retint en otage, ainsi qu'un prêtre, Dom Pierre, qui les accompagnait, jusqu'à ce qu'ils eurent fourni bonne garantie du paiement de leurs rôles.

1591. — En cette année, dit un compte des trésoriers, l'église est ravagée par une troupe d'Anglais et de Lansquenets, qui fracturent les armoires du maître-autel et enlèvent tout ce qui se trouve à leur convenance.

1601. — Jacques des Déserts, sieur de Porpily, mandataire du prieur de Hénansal, afferme les dîmes dépendantes du prieuré, à Jean Bosquen, sieur de la Ville-Chenard, moyennant trente-huit pérées de froment, mesure de Lamballe, portables à Dahouët.

1605. — Construction d'un reliquaire près de la barrière qui se troue entre le cimetière et le presbytère, cet édifice fut démoli en 1771.

1608. — La plupart des rentes dues à l'église n'avaient point été acquittées pendant les troubles de la Ligue. — On les réclama quand la paix fut rétablie ; mais plusieurs refusèrent, entre autres Mathurine de Saint-Denoual, veuve de François de Saint-Guétas, fils Charles et tutrice de Jean, son fils aîné. — Le général de la paroisse lui intenta une action qui se termina par un jugement, condamnant la veuve de Saint-Guétas à payer ce qui était dû. — Celle-ci, pour se libérer, proposa avec l'assentiment du sieur de la Motte la Vallée, son deuxième mari, une transaction aux fabriciens, qui l'acceptèrent, et reçurent une somme de soixante livres qu'on employa à l'acquisition d'une bannière.

1608, 27 juillet. — Frère Jean du Bois-Berrangier, prieur de Hénansal, religieux et prieur claustral de Saint-Melaine, de Rennes, fait présent à la fabrice d'une chape, chasuble et deux dalmatiques de velours vert, avec leurs fanons, pour devenir participant aux prières dites dans l'église de Hénansal.

1615. — On rétablit la confrérie de Saint-Nicolas qui subsistait dès 1570, mais qui s'était dissoute peu à peu. On obtint à cet effet une bulle de Paul V, qui fut publiée par Melchior de Marcornay, évêque de Saint-Brieuc. — Cette confrérie qui, dans le principe, fut très florissante, cessa d'exister vers 1740. Il apparaît par ses statuts que, chaque année, on nommait un Maire ou Prévôt auquel les Frères et Soeurs devaient obéissance sous peine d'expulsion. — A ce Maire, on adjoignit quatre nobles, chargés d'arbitrer tous les différends qui s'élevaient entre les confrères. On désignait, en outre un greffier pour tenir les registres, et deux receveurs des rentes ou oblations. — Le chapelain de la confrairie était aussi élu chaque année ; tous les lundis, il chantait une messe pour les défunts de l'association, il recevait à cet effet, une rétribution, ainsi que les prêtres assistants.

1617. — Procès entre le général de la paroisse et Clément Dumaître, prieur de Hénansal. Ce dernier est appelé devant la cour de Saint-Brieuc, et mis en demeure de remplir, en compensation des 900 livres de revenu que lui rapportait son prieuré, les obligations auxquelles les prieurs avaient été soumis de tous temps, et qui n'avaient été suspendues que pendant la guerre de la Ligue. Ces obligations étaient, notamment, de faire dire trois messes par semaine, de fournir deux clercs pour le service intérieur de l'église, ainsi qu'un maître d'école pour instruire les enfants. Ce procès traîna en longueur, et l'on n'en a pas connu le résultat final.

1619. — Auffray du Guélembert, archidiacre de Penthièvre, se trouvant en cours de visites à Hénansal, met fin à un usage qui avait généralement subsisté jusqu'à ce moment. Il défend aux trésoriers d'acheter à l'avenir du vin pour accommunier les fidèles à Pâques et autres principales fêtes de l'année. Ce vin leur était servi, après la communion, en forme d'ablution, conformément à l'ancien rituel romain : Aqua et vinum post datam communionem per modum purificationis. C'était une dépense assez forte pour les fabriques. — L'archidiacre défend également de faire entrer de la rousine dans la confection des cierges. Ces deux réformes donnèrent lieu à une assez forte opposition, mais l'archidiacre fut très ferme et vint à bout de toutes les résistances.

1622. — Une dysenterie, qui éclate dans, la paroisse, enlève un grand nombre de personnes.

1630. — Dans la nuit du 23 au 24 avril, toute l'argenterie de l'église est enlevée par des voleurs.

1632. — Reconstruction du clocher ; les sieurs de Saint-Denoual, de la Piquenaye et de la Ville-Gourhan, fournissent les pièces de bois nécessaires. Ce travail, mal exécuté, fut refait en 1674.

1633. — Les fabriciens font l'acquisition d'une croix d'argent de la valeur de 300 livres ; un calice, une patène et autres objets, pour remplacer ceux qui avaient été volés trois ans auparavant.

1638. — Une maladie très contagieuse se déclare dans le mois de juillet, et se continue tout le reste de l'année. L'effroi est tel, que les morts sont enterrés un peu partout, quelques-uns dans le cimetière, d'autres prés des villages de la Malingeais, de Launay-Conga, etc. ; d'autres dans le cimetière de la Bouillie. — Une jeune fille, nommée Jeanne Patard, se conduisit, en cette circonstance avec un grand dévouement, et inhuma elle-même un certain nombre de morts, qu'on entassait quelquefois jusqu'à trois dans la même fosse.

1645. — On lit dans les notes de M. Verde : — « Le onze juillet fut inhumé N.H. Ollivier de la Goublaye, sieur de L'Yrrouet. Il fut tué d'un coup de fusil par Dom Pierre Boquen ; le meurtre fut fait dans le cimetière, et l'on dit que ce fâcheux accident fut cause que les Boquen perdirent la Ville-Bellanger. La dispute vint de ce que Ollivier de la Goublaye prit la ferme du prieuré qu'avait auparavant ledit Boquen ; cette ferme était alors de 750 livres par an ».

1651. — On célèbre le Jubilé universel ; à cette occasion, on va en procession jusqu'à la cathédrale de Saint-Brieuc pour gagner l'indulgence. — La bulle contenant les mots : Ecclesia major, on comprit que c'était la cathédrale qu'il fallait visiter ; depuis on a ajouté le mot parochialis pour éviter toute confusion.

1654, 17 avril. — Les religieux de Saint-Aubin obtiennent une sentence de la juridiction du Chemin-Chaussée, obligeant les sieurs Jacques Labbé, Pierre Carfantan, Thomas Rollier et autres du village de Corguiller à moudre au moulin de la Pasquerie, relevant de l'abbaye.

1669. — Les fabriciens font mettre un tableau neuf à l'autel de Saint-Nicolas et repeindre toutes les statues de l'église. — Nous transcrivons le curieux marché passé à cette occasion : « Du dimanche vingt-huit avril mil six cent soixante-neuf. Entre le général, d'une part ; et hon. homme Guil­laume Loger, sieur de La Marre, peintre, demeurant en la ville de Lamballe, et N. H. Louis Chapedelaine, sieur de Laumosne, dem. audit Lamballe d'autre part, s'est fait le présent marché par lequel lesdits sieurs de La Marre et de Laumosne ont promis faire à leurs couts et dépens, dans le jour et fête de Ste-Madeleine prochains, les peintures et dorures de l'église ci-après déclarée : 

1° Repeindre et dorer l'image de saint Pierre, Pape, sa chape rouge avec des filets d'or autour, l'aube blanche, la robe de dessous avec les gants violets, la couronne dorée et azurée, la clef et le marche-pied vert et le visage en couleur de chair.

2° L'image de saint Jean-Baptiste, la robe rouge et verte par en bas, l'agneau blanc, et la politesse jaune, la tête et les mains de carnation, un filet d'or au bas de la robe, large d'un doigt.

3° L'image de saint Christophe peinte avec le petit Jésus.

4° Saint Mathurin, la ceinture verte avec un petit filet d'or ; sa chasuble rouge, sa robe blanche et ses gants violets, sa tête de carnation.

5° Sainte Geneviève, sa robe verte, son manteau rouge, son corset aussi rouge, sa couronne jaune, sa tête et ses mains de carnation, ses heures blanches.

6° Le crucifix couleur de chair, le linge qui est autour, blanc avec un petit filet d'or, la couronne d'épines vertes, et la tête de mort blanche.

7° Saint Nicolas, sa chape verte, son aube jaune, sa robe violette, sa crosse le haut jaune et le bâton blanc, sa mitre jaune, les trois petits enfants peints en couleur chair, avec les anges qui sont autour de la tête du saint.

8° Saint Michel, une armure en couleur de fer, sa croix jaune, la dragon vert et la carnation en dite couleur.

9° Les cinq images qui sont à l'autel Sainte Marguerite, savoir :  — Saint André, son visage et ses mains en couleur de chair, son manteau rouge, sa robe couleur de rose, sa croix jaune, le marche-pied vert. — Les deux évêques qui sont au même autel, leurs robes de dessous violettes, la chappe nacorat avec les gants ; la niche verte et le filet de l'un d'or et son aube blanche ; à l'autre la chasuble verte avec un filet rouge, les têtes de carnation ; et les crosses, le haut jaune, le bâton blanc. — Sainte Marie, le visage et les mains de carnation, sa robe rouge, sa boîte jaune, son manteau violet. — Saint Julien, son armure en couleur de fer, son visage de carnation, le marche-pied vert. — Saint Sébastien, tout couleur de chair, son linge blanc. — Peindre enfin le tout des dites images étant dans ladite église de couleurs propres et convenables, selon la coutume de l'église, le tout desdites peintures et dorures à huile et duement faites .................... Plus feront lesdits preneurs un tableau de saint Nicolas, et peindront les deux colonnes y étant présentement ; au tableau seront représentés un petit Jésus au haut, dans un ciel, à la main droite du petit Jésus, un peu au-dessous, une Vierge, et du même côté, au-dessous, l'image de saint Joseph, et du même côté encore au-dessous, un saint Nicodème ; — et à la main gauche du petit Jésus, un peu au-dessous, une sainte Anne, et du même côté, encore au-dessous, un saint Nicolas, vêtu de ses habits pontificaux, avec les trois petits enfants. Plus peindront lesdits sieurs preneurs les gradins de l'autel dudit saint André, azureront le ciel au-dessus, le tout dans le terme de la Madeleine. En faveur desquelles peintures et dorures, lesdits trésoriers ont promis payer auxdits sieurs de la Marre et Laumosne, quatre-vingt-quinze livres dix sous. Ce marché fut exécuté en son entier, et le 30 juin suivant, les artistes demandaient décharge de leurs travaux et en recevaient le prix. Comme on le voit, le goût des enluminures ne date pas d'hier ».

1690. — On lit dans le registre des décès : « Le 4 novembre mourut à la Malingeais, un étranger, âgé d'environ 30 ans. On trouva sur lui un chapelet, et  un passeport qui le nommait Hubert de Champi, chevalier de Cleuzeaux, intendant de justice, de police et finances des armées navales de Sa Majesté, de la marine et fortifications de Bretagne. Il allait à Brest faire l'échange des prisonniers, pris sur mer, dans la guerre avec les provinces unies ».

1692. — Le rôle des gentilshommes de la paroisse, dressé par les trésoriers, contient les noms suivants : Claude Maurille de Brehant, sieur de la Vigne ; Charles de la Motte, sieur de la Motterouge ; — Jacques Boquien, sieur de la Ville-Neuve ; — Gilles Roger, sieur des Landes ; — Jean Mavart, sieur de la Noe-Tressoleil ; — Gilles Le Forestier, sieur du Rosaye ; — Jean Guyquemer, sieur du Breil ; — François Pinel sieur du Cloître ; — Louis Collet, sieur de la Motte ; — Gilles Collet, sieur du Reposoué ; — Jean de la Villéon, sieur dudit lieu ; — François de la Planche, sieur des Landes ; — Georges Gaudin, sieur de la Perrière ; — Georgine Boquen, dame du Pont de la Noé ; — Hilaire de la Goublaye, sieur du Plessix-Rabel ; — Claude de la Goublaye, sieur du Plessix-Bellanger ; — Olivier de la Goublaye, sieur de l'Hyernoué ; — Olivier Herbert sieur du Chauchix ; — Louise Urvoy, dame de Belleville, veuve d'Antoine Duchesne.

1692. — Les milices garde-côtes sont organisées ; M. de la Goublaye du Clos-Neuf, est choisi pour capitaine de la paroisse ; — M. Rouxel de la Ville-Renault, pour enseigne, et M. Le Mercier des Babines , pour lieutenant.

1693, 9 juillet. — Déclaration par Messire François Ruffelet, recteur, qu'il possède cinq petits traits de dîme appelés : 1° La Grande Dixme, affermée 105 livres : 2° Le cours du Grault, affermé 65 livres ; 3° Le Bléporo, affermé 78 livres ; 4° La Piquée, affermée 50 livres ;  5° L'ongle du Tertre, affermé 93 livres. Il ajoute qu'il a droit, de plus, à une toison de brebis par chaque troupeau existant dans la paroisse ; il estime cette redevance à 25 livres par an. Mais il déclare aussi qu'il est grésé de décimes ordinaires et extraordinaires, d'un droit de synode, envers l'Evêque, à raison de 17 livres 4 sous par an, et envers l'archidiacre de Penthièvre, d'un droit annuel de visite, montant à 3 livres (Registre des insinuations de l'Evêché de Saint-Brieuc).

1694, 4 janvier — Les sieurs Jacques Moreau et René Rouxel, trésoriers, font la déclaration au greffe des biens de main-morte, des biens et revenus de le fabrique. Il résulte de l'état présenté par eux et dressé par le greffier de la Hunaudaye, au Chemin-Chaussée, que les rentes par grains montaient à 28 perrées un quart de froment, mesure de Lamballe, et celles en argent, à 39 livres 4 sous 6 deniers.

1694, 18 juin. — Fondation de trois messes pour être dites les mercredis, jeudis et vendredis de chaque semaine, « devant le Rosaire et image de la benoite et glorieuse Vierge Marie », par Anne de Lesmeleuc, dame de la Lande Galinée, veuve de François de Bertrand, demeurant à la Vigne ; elle fait, à cette fin, abandon à la fabrique de plusieurs pièces de terre, ainsi que de la chapelle privative qu'elle possédait dans l'église, pour établir la confrairie du Rosaire. Les armes de la bienfaitrice se trouvaient sur le tableau qu'elle fit peindre et placer sur l'autel de la confrairie.

1703, 1er mai. — Mission dirigée par M. Leuduger, chanoine de Saint-Brieuc. Un prêtre des environs de Ploërmel, M. Julien Quatreville, prêchant sur la rigueur des jugements de Dieu, mit une telle animation dans son débit, qu'étant allé confesser quelques hommes dans le cimetière, au chevet de l'église, il gagna une pleurésie dont il mourut peu de jours après. Il fut inhumé au lieu où la maladie l'avait saisi ; les paroissiens ont toujours vénéré sa tombe comme celle d'un saint.

1726, 2 octobre. — On dresse un procès verbal de réparations à faire au presbytère, et les juges de la juridiction de Lamballe procèdent d'office à l'adjudication et à l'exécution des travaux.

1727. — Le registre de décès porte la mention suivante : « Le 24 janvier 1727, fut inhumé le corps de Louis Le Barbier, âgé de 17 ans, qui eut le malheur d'être dévoré par un loup enragé, à la Malingrée ; sa mère et sa soeur, qui vinrent pour le secourir, furent dévorées, et un nommé Jean Navucet se battit si vaillamment, qu'après un rude combat, il tua cette bête furieuse. Charlotte Le Barbier mourut le 18 avril, et sa mère le 19 novembre ».

1729, 28 mai. — M. de la Monssaye, dans l'intérêt des vassaux de sa seigneurie de Saint-Guétas, les fait prévenir, par une bannie, d'avoir à prendre de lui des billets, afin de se mettre à même de jouir de l'exemption des droits de pavage, de guet, de coutumes et autres subsides qui auraient pu être réclamés d'eux par la cour de Lamballe.

1737, 14 juin. — Afféagement par les moines de Saint-Aubin, à M. Jean-Baptiste Le Denais, sieur de Guémadeuc, de plusieurs journaux de terre dans les Landes de Juhel, moyennant 20 sous de rente, payables à la Saint-Michel.

1747. — Descente des Anglais à Lorient ; on fait un rôle des chevaux et des charrettes de la paroisse, pour voiturer des troupes sur ce point.

1751. — Aveu par M. Jean-Louis Verde, recteur, à Anne-Marie-Charles de Béthune, abbé de Saint-Aubin, relativement à un boisseau de froment de rente, due à l'église de Hénansal, sur des biens situés sous la juridiction de l'abbé, dans la paroisse. On lit dans cet acte : — « Déclarant ledit sieur recteur de Hénansal, audit nom, que ledit général assemblé par sa délibération dudit jour, vingtième décembre dernier, a nommé pour homme vivant, confiscant et mourant, François Rouget, âgé de 25 ans, ou environ, fils de François et de défunte Mathurine Gautier, demeurant à la métairie de Belorient, en ladite paroisse de Hénansal pour, au décès dudit Rouget, MM. les abbés religieux de Saint-Aubin, percevoir une année de ladite rente dudit boisseau de froment, mesure de Lamballe, suivant qu'il est du à ladite église de Hénansal, pour ledit droit de rachat ; sauf, après son décès, à fournir autres hommes à ladite abbaye, pour la conservation des droits de rachats ».

1755. — Les fabriciens commandent à un artiste de Dinan, deux statues des saints Patrons de l'église, saint Pierre et saint Jean-Baptiste ; le premier a coûté 120 livres, et la deuxième 160 livres seulement ; ces statues existent encore aujourd'hui.

1758. —  On lit sur le registre de paroisse : « Cette année les Anglais firent deux descentes en Bretagne, l'une à Cancale, le dimanche 4 juin, et vinrent à Saint Servan, et y brillèrent les vaisseaux ; la deuxième, à Saint-Briac, dimanche trois septembre. — Après avoir fait des ravages, ils vinrent à Matignon et à Pléboulle. Les troupes se rendirent à Saint-Cast, le dimanche 10, et le combat se livra dans la rade. Le recteur, de céans, quoique dégourdi, ne se signala pas comme celui de Saint-Denoual, qui reçut 600 livres de gratification et qui eut eu, en même temps une abbaye, si sa cause avait été bien appuyée ».

1759. — Le roi ayant, sur la fin de cette année, exhorté ses sujets à porter leur vaisselle d'argent à la fonte, pour subvenir aux frais de la guerre, les fabriciens de Hénansal envoient à la monnaie les burettes de l'église avec leur plateau d'argent.

1779. — « Cette année il y eut une dysenterie affreuse ; celle qui régna en 1741 ne fut rien en comparaison de celle-ci. En 1741, il ne mourut que 56 personnes ; en 1779, il en fut emporté 106. Du 22 au 27 novembre, il y eut 27 sépultures. La maladie commença à la fin de juillet et ne finit qu'a la fin de novembre. Tout le monde était dans la tristesse et à peine trouvait6on qui fit les fosses et qui portât les morts ».

1780. — M. de Rieux, ayant, au commencement de l'année 1780, vendu sa seigneurie de Hénansal à M. de la Moussaye, celui-ci vint en prendre possession le lundi de la Pentecôte, 15 mai. Le capitaine de la paroisse alla à sa rencontre jusqu'au pont des Planches ; il était à la tête de 50 à 60 hommes armés. Arrivé à la porte de l'église, il fut complimenté par le recteur et, ajoute avec bonhommie Baudouard, « Il parut satisfait de notre façon d'agir, ce, qui prouve qu'il n'était pas exigeant ».

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