|
Bienvenue ! |
COUPPÉ DES ESSARTS : MAISON NOBLE EN LA PAROISSE DE SAINT-SYMPHORIENPRÈS DE HÉDÉ |
Retour page d'accueil Retour page "Ville de Hédé"
COUPPÉ DES ESSARTS.
Nous ne savons d'où viennent les Couppé. Nous ne les rencontrons dans aucune des montres du XIVème siècle citées par dom Morice dans ses volumes de Preuves, ni dans celles des Évêchés de Bretagne, de 1427 à 1513. Il est à croire qu'ils ne sont pas d'origine bretonne.
On trouve un Capitaine Remi Couppé, condamné par contumace avec cinq autres capitaines et de nombreux Bourgeois huguenots d'Orléans, à être pendus et étranglés comme rebelles et convaincus de lèse-majesté, par arrêt du Parlement de Paris du 15 février 1562, pour avoir participé aux troubles qui devaient livrer la ville à d’Andelot [Note : Mémoires de Condé, t. IV, édit. de 1743].
Un autre Couppé, Jacques, « fut meurtri dans les environs du Mans, dans les premiers jours d'août 1565, par un capitaine catholique, Joachim du Bois-Jourdan, pour ce qu'il faisait profession de la Religion Reformée » [Note : Mémoires de Condé, t. V, édit. de 1743].
Ce Jacques Couppé serait, d'après les notes manuscrites de M. Du Pont d'Oville, Conseiller en la Grand’Chambre du Parlement de Bretagne, le grand-père de Jean Couppé [Note : Notes manuscrites de M. Du Pont d'Oville, communiquées par M. Raison du Cleuziou].
Nous ne savons si c’est vraiment là qu'il faut chercher l'origine de nos seigneurs de la Salle, ou si le Jean, petit-fils du Jacques assassiné, n'appartient pas plutôt à une autre famille ou à une autre branche de Couppé, à laquelle M. Du Pont d'0ville était allié et dont nous parlerons plus tard. Peut-être les Couppé descendraient-ils de Arthur Couppé, lieutenant du Prévôt en Bretagne, dont une fille, demoiselle Thomasse, épouse en 1566 Messire Louis Tayart, sieur du Rosay, fils aîné de François et d'Anne Bonnet [Note : La Noblesse de Bretagne, par le marquis de Lestourbeillon].
Quoi qu'il en soit, Jean Couppé, sieur de la Salle, s'il avait eu des ancêtres huguenots, était redevenu catholique lorsque nous le trouvons à Saint-Symphorien [Note : Nous trouvons dans l'Ille-et-Vilaine, en outre des seigneurs de la Salle, un certain nombre d'autres personnages du même nom, dont nous croyons devoir mentionner quelques-uns, sans cependant nous préoccuper de savoir s'ils sont de la même famille : Missire Laurent Couppé, de la paroisse de la Bazouge-du-Désert, Recteur de Saint-Aubin de Rennes de 1593 au 22 octobre 1606, qu'il mourut ; Marie, de la même paroisse, femme de Julien Anger, sieur de la Maillardière, dont elle a Michelle en 1715 et Thérèse-Claude en 1717 ; Jeanne, dame de la Ribassais, épouse dans la paroisse de Laignelet, voisine de la précédente, à l'âge de cinquante-deux ans, le 23 février 1675, maître Vincent Pichon ; à Pleine-Fougères meurt, le 29 septembre 1682, âgé de soixante-dix ans, maître Jean Couppé ; demoiselle Catherine, épouse à Saint-Jean de Rennes, en 1694, maître Guillaume Legrand ; maître Jacques Couppé a, de demoiselle Jeanne du Cajeu, sa femme, une fille, Valentine-Nicole, baptisée dans la même église en 1718 ; demoiselle Andrée, dame de la Fouchardière, mariée, le 22 mai 1666, à maître Gilles Doussin, meurt le 13 juin 1728, à soixante-dix-sept ans ; Julienne, de la paroisse de Romazy, marraine, le 20 juin 1644, à Saint-Étienne de Rennes, de Julienne Farcy, fille de maître Nicolas, sieur des Landes-Rousses, et de demoiselle Olive Daniel, épouse quelques mois plus tard, le 30 octobre, dans la chapelle du château de Montmoron, écuyer Ollivier Grignon, sieur de la Villepierre, en Plénée-Jugon. Son mariage fut plus tard, en 1676, vérifie et confirmé en cette paroisse, en présence de Laurent, Julien et Gilles Grignon, les enfants qui en étaient sortis. Elle mourut à sa maison de la Villepierre en 1678].
JEAN Couppé, sieur des Vignettes, dont les armes étaient d'argent à dix hermines de sable, 4, 3, 2, 1, vint épouser, dans la paroisse des Iffs, Jeanne Tremaudan ou de Tremaudan, veuve de maître Julien Denoual, sieur du Gravier, mort en 1594, et dont elle avait eu deux enfants : Mathurin, né en 1583 et nommé par noble homme Geoffroy Anne, sieur de la Tremblaye, et Jean, en 1589 [Noble : Cette Jeanne Tremaudan n'appartenait pas, croyons-nous, à la famille qui fut maintenue à la Réformation en 1668 et qui était originaire de Plénée-Jugon, mais à une autre famille que nous rencontrons vers cette époque à Rennes et dans diverses paroisses des environs de Hédé, où elle a peut-être encore des représentants. Ainsi nous pouvons citer : à Dingé, Guillemette Tremaudan, qui épouse en 1606 noble homme François Demaure, sieur de la Marre ; Bertrande, morte en 1656 ; Maître Laurent, sieur du Léart, marié à Anne Grisson, et qui en a : Françoise, en 1619 ; René, nommé en 1620 par dame Anne Eder, dame de la Ville-André ; Thomasse, en 1623 ; Jacques, en 1626, qui eut pour marraine dame Jacquette Collichet, dame de la Boullaye, femme de Messire Thomas de Vaucouleurs ; enfin Missire Guillaume-Julien de Tremaudan, sieur du Léart, Chanoine de Dol, Recteur de la paroisse du Crucifix en 1639, mort à sa maison noble du Léart en 1642, et transportés à Dol pour y être inhumé dans la cathédrale. — A Hédé, Hélène de Tremaudan, dame du Portal, femme de noble homme maître Jean Collichet, Notaire Royal, vivant en 1652. — Guillaume, présent en 1565, à Saint-Brieuc-des-lffs, au baptême de Gilette Piedelou, fille de noble gens Gilles Piedelou et Perrine de Lines, sieur et dame de Lessichère, peut-être père de Jeanne, alors femme de Julien Denoual, et de Guillemette, mariée à Michaël Anne, sieur de la Tremblaye, dont le père, Geoffroy Anne, avait été parrain de Mathurin Denoual. — Jean, sieur de la Noë-Gautier, Procureur fiscal de la châtellenie de Romillé, époux de demoiselle Françoise Garnier, dont il a : Jacques, en 1631 ; Jeanne, en 1634, nommée par noble homme Jean Couppé, sieur des Vignettes ; Jean, en 1637 ; 0llivier, en 1639 ; Guillaume, 1641. — Maître Thomas, sieur des Prinses, autre Procureur fiscal, vers 1660, de la juridiction de Romillé ; Maître Robert, sieur des Pommiers, et plusieurs autres, mariés et vivant dans ladite paroisse. — A Langan, Olive de Tremaudan, peut-être sœur du sieur de la Noë-Gautier, épouse vers 1630 écuyer Jean Ginguené, sieur de Malabry, dont un fils, Jean, est tenu sur les fonts par maître Jean Denoual, fils du premier lit de la dame de la Salle, et noble femme Françoise Tremaudan, compagne de maître Charles Coullier, sieur de Lestinaye ; Maître Jean, sieur du Fresne, parrain en 1627, à Langan, de Hélène Gaesdon, fille d'écuyer Robert et Jeanne du Plessix, sieur et dame de la Couasplaie, enterré dans l'église Saint-Aubin de Rennes en 1630 ; Maître Pierre, aussi inhumé à Rennes en 1649. — Noble homme Guy, sieur du Plessix, Avocat au Parlement, parrain en 1627, à Saint-Symphorien, de Julienne Couppé, qui eut de demoiselle Jeanne Raffray, sa femme, plusieurs enfants : Marguerite, mariée à maître François Le Roy, sieur de la Noë, Procureur au Parlement ; Hélène, dame du Tertre, mariée le 29 mai 1653, à Saint-Jean, à Messire Guillaume de la Bouëxière, sieur de la Ville-Tannée, des Villes-Marie, Sénéchal de Moncontour, en présence de Messire Pierre de Launay, Conseiller au Parlement, époux de Jeanne Tremaudan, sa sœur, et de Ursule et Anne, ses autres sœurs. — Mentionnons encore Guyonne de Tremaudan, femme de noble homme Guy de Russanges, sieur de la Gerviais, Procureur au Présidial, dont la fille, demoiselle Julienne, épouse, à Saint-Jean de Rennes, en 1644, noble homme Jean Bréal, sieur du Perray, Conseiller Secrétaire du Roi ; demoiselle Laurence, demoiselle de la Ville-Morin, mariée à écuyer Jean Beschart, sieur de la Gonzée, vers 1643, et dont noble homme Jean Tremaudan, sieur de la Haiche, nomma une fille en 1644 ; et enfin Jeanne, dame de la Houssaye, aussi marraine d'une fille de Laurence en 1646].
Jeanne de Tremaudan donna à son second mari quatre enfants : Renée, qui naquit aux Iffs en 1597 et y eut pour parrain écuyer René Massuel, sieur de la Bouteillerie, Capitaine de Montmuran, et dame Jeanne Dibart, dame de Tourdelain, puis les trois autres nommés à Saint-Symphorien lorsque leur père eut acquis le Manoir de la Salle : Guillaume, en 1600 ; Françoise, en 1601, tenue sur les fonts par écuyer Jean Marye, sieur de la Touche, et demoiselle Françoise Massuel, dame de la Bouteillerie ; enfin une autre Renée, en 1604, tenue sur les fonts par maître Mathurin Aougstin, sieur de Saint-Mirel, et haute et puissante dame Renée de Channe, dame de la Higourdaye.
Françoise épousa maître René Binesse, sieur de Cornouailles (?) et mourut, avant, 1637, laissant un fils noble homme Olivier Binesse, sieur de Vignette, avocat en la Cour du Parlement, décédé en 1668 et inhumé le 14 novembre dans son enfeu en l'église de Saint-Symphorien. (Greffe de Hédé. Reg. paroisse de Saint-Symphorien) ; la première Renée fut enterrée à Saint-Symphorien en 1615.
Le 7 octobre 1621 furent célébrées dans l'église de Saint-Symphorien les épousailles de la seconde Renée avec écuyer Vincent du Cambout, sieur du Plessix, en présence d'écuyer Guillaume du Cambout, sieur du Vauguerin, et d'écuyer Jean de Cargouet, sieur des Poiriers, par Missire Guillaume de Tremaudan, Chanoine de la cathédrale de Dol. Un enfant naquit de cette union qui fut nommé Louis, en 1623, par haut et puissant Messire Louis, marquis de Coëtquen, comte de Combourg, baron de Vauruffier, et dame Gilette Gedouin, compagne de Messire Jacques du Cambout, seigneur du Plessix-Valléon. La dame du Cambout mourut avant son mari, car en 1638 celui-ci épousait en secondes noces, Saint-Étienne de Rennes, demoiselle Renée de Marcille.
Nous ignorons la date du décès du sieur des Vignettes, mais il vivait encore en 1634. Sa femme mourut veuve en 1637 et fut inhumée devant l'autel Saint-Étienne, à Saint-Symphorien.
GUILLAUME Couppé, le fils de Jean, qui s'appela seigneur de la Salle au lieu de seigneur des Vignettes, épousa vers 1626 demoiselle Guillemette Michel. Nous n'avons point vu l'acte de mariage et nous ne savons de qui la nouvelle dame était fille. Si on s'en rapportait au procès-verbal que son fils Jean fit faire plus tard des armoiries placées dans son manoir, elle semblerait tenir à une famille Michel de l'évêché de Tréguier ; mais il est plus probable qu'elle descendait d'une autre famille que nous trouvons plus près de nous, tout auprès de Saint-Symphorien, paraissant dans tous les actes de baptême des Couppé, et dont nous indiquerons quelques-uns, très proches parents vraisemblablement de la dame de la Salle : maître Patry Michel, de Rennes, époux de Julienne André, dame de la Rouesnaye, marraine en 1610, aux Iffs, de René de Lines, fils d'écuyer François et de Catherine de Follenaye ; maître Julien, sieur des Courts, marié aux Iffs en 1611 à Perrine Denoual ; maître Olivier, Procureur au Présidial, parrain, en 1636, de Anne Couppé ; Françoise, nommée à Saint-Brieuc-des-Iffs en 1645 par noble homme Pierre Denoual et demoiselle Julienne Anne ; noble homme Guillaume, habitant une paroisse limitrophe, Saint-Méloir-des-Bois, sieur de la Boulaye, marié à Anne Jan, dont un fils, Jean, est nommé en 1648 par écuyer Jean Beschard, sieur de la Gonzée, qui, quelques jours plus tard, est aussi parrain d'un fils de Guillemette, Guy Couppé ; enfin René, sieur de la Thébaudais, qui fait aveu en 1680 pour la terre noble du Tail, en la paroisse de Guipel.
Guillaume Couppé eut de son mariage dix enfants, huit filles et deux fils, tous nés à la Salle et baptisés à Saint-Symphorien : Jeanne, en 1627, nommée par demoiselle Julienne Raffray, femme de noble homme Guy Tremaudan, sieur du Plessix, avocat en la Cour ; Jacquemine, en 1629 ; Gilette, qui eut pour marraine, en 1630, sa tante Renée, dame du Cambout, en présence d'écuyer Jacques de Brehant, sieur de la Roche-Saint-Éloy, d'Anne Gedouin et de noble homme Jean Couppé, sieur des Vignettes, son grand-père ; Jeanne, en 1631, morte en 1635 ; Françoise, en 1633 ; Anne, en 1636, par maître Olivier Michel, Procureur au Présidial de Rennes, et sa grand'mère, Jeanne Tremaudan, dame des Vignettes ; Hélène, en 1639, morte en 1841 ; Laurence, en 1642, par dame Laurence de Tremaudan, dame veuve de Villemorin ; Jean, en 1645, par noble homme Jean Denoual, sieur du Gravier, Procureur en la Cour, demi-frère de son père, et dame Pétronille du Peirier, dame de Couesbouc ; enfin Guy, en 1648, par écuyer Jean Beschard, sieur de la Gonzée, Procureur du Roi à Hédé, et demoiselle Jeanne de la Fontaine, dame de la Motte.
Noble homme Guillaume Couppé mourut en 1663 et fut déposé dans son enfeu de la Salle le 5 janvier, en présence de sa veuve. Demoiselle Julienne Couppé, demoiselle de Saint-Symphorien, mourut le 10 mars 1662. De Jacquemine et Gilette, nous ne connaissons rien ; il est à croire qu'elles ne vécurent point. Laurence se fit religieuse chez les Ursulines de Saint-Malo et, le 19 décembre 1659, paya 3,000 livres pour sa dot en prenant le voile. (Greffe de la Senech. de Hédé).
Françoise, dame du Quilliou, signa à Rennes son contrat, le 11 janvier 1656, et fut mariée le 30, à Saint-Symphorien, avec écuyer Pierre Bréal, sieur de l'Étang et des Bretesches, dont elle eut quinze enfants (voir Bréal). Elle mourut en 1679 et fut inhumée le 20 avril « dans l'église de Saint-Symphorien, devant l'autel de la Vierge, dans l'enfeu prohibitif, prééminent et dependant de la Maison Noble de la Bretèche, et ont assisté à son convoy Vénérable et Discret Missire Guy Couppé, sieur du Quilliou, prêtre, frère de la défunte, etc.. » [Note : Reg. de Saint-Symphorien].
Demoiselle Anne Couppé se maria peu de temps après sa sœur et épousa son beau-frère, écuyer René Bréal, sieur de Launay, dont elle n'eut pas d'enfants et qui la laissa veuve en 1669. Onze ans après, le 30 septembre 1680, son frère Guy procédait à la célébration de ses secondes noces avec noble homme Jean du Hamel, de la ville de Saint-Malo, habitant Hédé, veuf lui-même de demoiselle Anne des Fougerais. Elle mourut le 25 novembre 1707.
Guy Couppé, sieur du Quilliou, entra dans les Ordres, mais ne fut attaché à aucune paroisse. Il resta à sa maison noble du Quilliou, où il demeurait encore alors que la Terre de la Salle n'appartenait plus à sa famille, et fut enterré au cimetière de Saint-Symphorien le 28 mai 1719, âgé de soixante et onze ans.
JEAN Couppé, le fils aîné, seigneur de la Salle après sôn père, prit pour femme, en 1675, demoiselle Marie Huart, ou Marie-Françoise, fille très vraisemblablement de messire François Huart, seigneur de Bœuvres, Conseiller au Parlement, née à Rennes et baptisée à Saint-Aubin le 18 décembre 1664, et remariée, en l'église Saint-Sauveur, le 9 novembre 1694, âgée de trente ans, à messire Jacques Le Mintier, seigneur comte de Carmené, de la paroisse de Bazouges-sous-Hédé, fils de messire Thébault, seigneur de Carmené et de Bazouges, et de dame Françoise de Coëtlogon. Il en eut une fille, née l'année suivante, 1676, à son manoir de la Salle, et nommée Jeanne par demoiselle Jeanne-Blandin, clame des Fontaines, qui ne vécut que peu d'années et fut inhumée, en 1686, dans l'église de Saint-Aubin de Rennes, en la chapelle que François Huart, seigneur de Bœuvres, Chanoine et Trésorier de Rennes, avait fait construire, selon la volonté de François Huart, sieur de la Noë, son père, et où il s'était réservé pour lui, pour son frère Gervais Huart, sieur de la Grande-Rivière, et sa femme Jeanne Louis, et pour sa sœur Françoise Huart, veuve de Pierre du Boschet, Président au Parlement, le droit d'avoir ses armoiries, un enfeu et un banc. Le Vœu de Bonne-Nouvelle occupe actuellement la place de cet enfeu [Note : Pouillé hist. de l'Arch. de Rennes (abbé Guillotin de Corson)].
Après cette fille vint un fils, nommé Jean-Baptiste, né en 1687, mais qui ne fut point baptisé à Saint-Symphorien. Jean Couppé avait acheté les terres de Carmené et des Essarts, en Plessala et en Langast, il avait quitté le pays, et était mort en 1694 ; sa femme fut enterrée en 1701.
JEAN-BAPTISTE Couppé, seigneur de la Salle, de Carmené et des Essarts, Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, Capitaine de Dragons au Régiment de la Reine, Gouverneur de Moncontour, s'occupa de faire constater sa noblesse. Son père n'avait pu faire ses preuves à la Réformation de 1668, ses titres de famille ayant disparu au milieu du XVIème siècle {Note : Notes de Mme la vicomtesse de la Motte-Rouge], dans l'incendie de l'étude d'un notaire de Rennes où ils étaient déposés. Il fallut une enquête. Messire Jean-Baptiste fit constater dans son manoir de la Salle et dans l'église de Saint-Symphorien la présence de ses armoiries, fit entendre en témoignage de nombreux gentilshommes, donna, la preuve des quatre degrés du côté paternel, au moins, nécessaires pour faire entrer ses enfants aux écoles militaires, et fut enfin déclaré écuyer d'extraction par un arrêt du Parlement en 1737 [Note : Arch. départ. d'Ille-et-Vilaine]. Il siégea l'année suivante aux États dans l'Ordre de la noblesse. En 1730, alors capitaine au bataillon de Grénédan, il paie 10 livres 12 sols à Pierre Duchesne, receveur de la capitation de la noblesse de l'évêché de Saint-Brieuc, où il avait été imposé depuis qu'il y avait établi son domicile dans ses terres de Langast. (Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine. C. 2135) .
Messire Jean-Baptiste Couppé fut marié deux fois. Il épousa d'abord, en 1709, demoiselle Renée-Élisabeth du Quengo de Tonquedec, fille cadette de Messire René du Quengo, seigneur du Rocher, de Tonquedec, du Pontgamp et de Mela, et de dame Sylvie d'Espinay, sa seconde femme, demeurant à leur château de Fontenay-aux-Roses, et sœur de René du Quengo, chevalier, seigneur du Quengo et de Tonquedec, et de Camille du Quengo, Officier au Régiment de Bretagne, tué à l'armée.
Après le décès de sa femme, le seigneur des Essarts se maria en secondes noces à Mademoiselle de Kervastoué.
De son premier mariage étaient nés quatre filles et un fils : 1° Louise-Marie-Jeanne, mariée à Messire François de Launay, chévalier, sieur du Bois-ès-Lucas, déjà veuf de dame N... Guillemot de Vauvers, dont il avait eu une fille, Françoise, qui devint la femme de noble homme Jean Poirier, sieur de Noisseville. La seconde dame du Bois-ès-Lucas donna à son tour à son mari un fils, Joseph-Marie de Launay, né le 15 août 1756, et dut mourir peu de temps après. Joseph-Marie de Launay fut, après le décès de son père, arrivé en 1769, placé le 15 janvier 1170, du consentement du conseil de famille, sous la tutelle de Messire Victor-Étienne de Lesquen, chargé de « l'élever et entretenir au collège de Dinan pour y apprendre le latin et autres exercices conformes à sa naissance, à quoy et pour sa nourriture il sera employé chaque année une somme de quatre cents livres » [Note : Arch. départ. des Côtes-du-Nord]. Cette tutelle, du reste, ne fut pas de longue durée, car un mois à peine plus tard, le 16 février, un arrêt du Parlement en décharge Messire de Lesquen ; le mineur obtint le 31 août des lettres du Roi, scellées du grand sceau, pour dispenses d'âge, et fut, sur l'avis de ses parents, émancipé le 30 janvier 1771 [Note : Arch. départ. des Côtes-du-Nord]. C'est de lui, selon toute vraisemblance, que descend Renée de Launay de Bois-ès-Lucas, mariée à M. Félix Le Bouétoux de Bréjerac, dont la fille, Olympe-Marie, née à Créhen le 12 avril 1823 et morte à Brest le 6 février 1886, épousa le 1er septembre 1851 M. Raoul-Prosper-César-Henri, comte de la Motte-Rouge [Note : Les Dinan et leurs juveigneurs, par Mme la comtesse de la Motte-Rouge] ; 2° N..., femme de N... de Calan, dont elle eut des enfants ; 3° Sylvie-Jouise-Françoise, mariée en 1744 à Jérôme-Sylvestre Bras de Forges du Boishardy, dont vinrent une fille qui épousa M. de la Guerrande, sans enfants, et un fils, Jérôme-Sylvestre Bras de Forges du Boishardy, chef de Chouans, tué par les Bleus au Pont-de-Pierre, près Moncontour, le 16 janvier 1795 ; 4° Demoiselle Louise, Religieuse Ursuline à Saint-Brieuc ; 5° Joseph-Marie, le fils qui continuera la lignée.
Du second mariage était aussi sortie une fille, demoiselle Sylvie-Josèphe-Marie, qui devint la femme de Messire Jean-Marie du Quengo du Rochay de Beauregard, Sénéchal de Josselin, dont elle eut deux fils, Jean-Marie et Isaac, morts sans alliances [Note : Qu'il nous soit permis d'adresser ici tous nos remerciements à Mme la vicomtesse Alphonse de la Motte-Rouge pour les indications précieuses qu'elle a bien voulu nous donner sur les Couppé des Essarts qui se sont fondus dans sa famille].
JOSEPH-MARIE Couppé, Cornette au Régiment de la Reine de 1735 à 1745, s'allia à Mademoiselle Marie-Anne Halna du Bauquilly. Leur union fut féconde et il en vint quatorze enfants : Jacquette-Sainte-Marie, née le 24 janvier 1750 ; Marie-Josèphe, 1er février 1751 ; Angélique-Sainte-Françoise, 29 novembre 1753 ; Louise-Arture, 5 décembre 1754 ; François-Constant, 12 juin 1757 ; Joseph-François, 9 juin 1758 ; Renée-Augustine-Angélique, 5 juin 1763 ; Rosalie-Catherine, 1er février 1765 ; René-Jean-Baptiste-Sylvestre, 2 mars 1766 ; Jean-Baptiste, 24 septembre 1767, et quatre autres enfants morts en bas âge : Jeanne-Françoise, Renotte ou Renée-Anne, Anonyme et Pierre-Marie.
Rosalie-Catherine ne vécut que sept ans. Joseph-François et René-Jean-Baptiste-Sylvestre furent admis à l'École militaire de La Flèche, le premier en 1768 et le second en 1778. Nous ignorons ce qu'ils devinrent. Des sept enfants qui restaient, trois seulement se marièrent : Mlle Jacquette-Sainte-Marie avec le marquis de Keroignant de Trezel, demeurant au château d'Estuer, en Brehand-Loudéac ; Marie-Josèphe avec un officier Alsacien, M. Roch, qui n'eurent de postérité ni l'une ni l'autre ; enfin le fils aîné, François-Constant [Note : Notes de Mme la vicomtesse de la Motte-Rouge].
FRANÇOIS-CONSTANT Couppé servit dans la Marine avec le grade de Lieutenant de vaisseau et vivait encore, à Plouguenast, en 1835.
Marié à Mlle Marie-Hyacinthe de la Motte de la Guyomarais, de la Maison de Broons de Vauvert, fille de Messire Joseph-Gabriel de la Motte de la Guyomarais et de dame Jeanne-Marie Micault de Mainville, et dont la sœur, demoiselle Julie-Agathe, née le 13 octobre 1771, avait épousé, le 28 novembre 1802, Monsieur Toussaint de la Motte de la Motte-Rouge, Chef de bataillon de la Garde royale des rois Louis XVIII et Charles X, il n'en eut qu'un fils, Constant-Marie, qui ne vécut que cinq ans, et une fille, Mlle Victorine-Marie, née en 1802.
M. François-Constant Couppé fut le dernier mâle de son nom, et, après lui, sa fille, Mlle Victorine-Marie, dernière représentante de la famille, la fondit dans la Maison de la Motte-Rouge par son mariage, le 25 septembre 1823, avec M. Emmanuel-Henri de la Motte, vicomte de la Motte-Rouge, fils de Joseph-Toussaint de la Motte, seigneur de la Motte-Rouge, et de demoiselle Emmanuelle d'Argaray, né le 20 août 1789, mort le 18 octobre 1861, Capitaine de Cavalerie, Chevalier de la Légion-d'Honneur.
M. et Mme de la Motte-Rouge eurent dix enfants, quatre garçons et six filles. L'aîné, M. Édouard-Jules-Marie, vicomte de la Motte-Rouge, marié à Mlle Berthe-Marie-Alexandrine Martin–Métairie, fille de M. Camille-Sulpice Martin-Métairie et de dame Jeanne-Alexandrine-Anne Anger de la Loriais ; Alphonse-Marie-Victor, vicomte de la Motte-Rouge, Capitaine d'Infanterie, Chevalier de la Légion-d'Honneur, époux, le 10 janvier 1878, de Mlle Anne-Marie-Élise de Nas de Tourris, fille de M. Joseph-Antoine de Nas de Tourris et de Mme Marie-Antoinette-Gabrielle de Jouvancourt de Channes ; Mlle Marie-Hyacinthe, née le 27 juin 1824, femme, en 1848, de Charles Le Normand de Lourmel, comte du Hourmelin, fils de François-Victor Le Normand de Lourmel, comte du Hourmelin, Capitaine de la Garde royale de Louis XVIII et de Charles X, et de Françoise-Mathilde Sheldon ; Mlle Victorine-Marie-Françoise, née le 28 septembre 1826, mariée le 2 décembre 1847 à Henri-Louis-Eusèbe, comte du Pontavice du Bois-Henri, né le 10 octobre 1808 de Louis comte du Pontavice et de dame Agathe-Basile de la Haye Saint-Hylaire ; Mlle Marie-Thérèse-Pélagie, née le 27 février 1830, épouse de M. Joseph Duval ; Mlles Adèle et Félicie, sans alliances [Note : Généalogie des Dinan, par Mme la comtesse de la Motte-Rouge]. Les trois derniers enfants furent : Emmanuel, né le 24 février 1832, mort à la Martinique, de la fièvre jaune, en 1856 ; Henry, le 12 octobre 1838, décédé au Lycée de Lorient le 24 janvier 1854 ; Mary, enfin, née en 1844, qui ne vécut que quelques jours [Note : Notes de Mme la vicomtesse de la Motte-Rouge].
M. Emmanuel-Marie de la Motte-Rouge mourut en octobre 1861, Mme de la Motte-Rouge en novembre 1885, et avec elle s'éteignit le nom de Couppé des Essarts.
(Anne du Portal).
© Copyright - Tous droits réservés.