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LE CLERGE DE GUITTE

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CLERGÉ DE GUITTÉ. — GUILLAUME-ANNE BERGES, recteur, naquit à Talensac le 29 novembre 1726, du mariage de Jean et de Julienne Gilles. Il fit ses études au collège de Jésuites à Rennes, puis après d'assez médiocres examens, il fut ordonné prêtre à Saint-Malo le 1er août 1753.

M. Berges fut pourvu le 17 février 1776 du rectorat de Tréfumel qu'il échangea le 27 cctobre 1779 pour celui de Guitté où il vint remplacer l'abbé Pierre Colombel décédé le 11 octobre 1779 à l’âge de 52 ans. Il prit possession de cette cure le 3 janvier 1780. Comme tel, il refusa de s'assermenter et signa avec les prêtres fidèles l'Exposition des Principes, si bien que le 4 octobre 1791 l'Assemblée des électeurs réunie à Dinan réclamait sa déchéance.

Faute de pouvoir le remplacer, M. Berges demeura cependant à son poste jusqu'à l'application de la loi du 26 août 1792. Il s'exila à Jersey le 16 septembre de cette année. Il s'y trouvait encore au mois d'août 1796 et figure depuis lors jusqu'au mois de décembre 1799 parmi les prêtres réfugiés en cette île qui reçoivent des secours en vêtements et en argent du Comité établi par les soins de Mgr de Cheylus. Durant ce temps, les révolutionnaires lui confisquaient en Bretagne ses biens meubles et immeubles et sa famille faisait des démarches en l'an IV (fin 1795) pour obtenir leur restitution.

Revenu d'exil au rétablissement de la paix religieuse, M. Berges reprit ses fonctions pastorales à Guitté. Il y fut confirmé dans son poste de recteur, mais il décéda le 24 avril 1804, avant d'avoir prêté le serment de fidélité prescrit par le nouveau Concordat.

PIERRE-JOSEPH DAVOYNE, vicaire, naquit à Mauron (Morbihan), le 2 mars 1762 et fit ses étuudes à Saint-Méen. Après son ordination sacerdotale reçue le 23 septembre 1786, cet ecclésiastique fit d'abord du ministère à Saint-Maden, puis il fut nommé vicaire à Guitté le 10 juillet 1786 en remplacement de M. Jean Gaudin.

Il refusa comme tel de s'assermenter et reçut son dernier traitement le 6 mai 1792. M. Davoyne figure sur les listes publiées par Gofvry et Lefebvre d'Anneville comme ayant vécu à Jersey, toutefois, il n'y fit qu'un court séjour et revint en Bretagne pour faire du ministère. Nous possédons des lettres que lui adressait l'agent national Charles Beslay au printemps de 1795, pour l'engager à reprendre les offices publics dans l'église de Guitté, mais nous ignorons quel fut le résultat de ces démarches.

M. Davoyne remplissait en 1799 les fonctions de curé d'office de Guitté en l'absence du recteur exilé. Boullé dans son enquête vers 1802, le note comme « à renvoyer dans le Morbihan, a pris part à la chouannerie ». Mais ce fonctionnaire ne put convaincre Mgr Caffarelli qui nomma l'abbé Davoyne recteur de Guitté le 9 juin 1804, à la mort de M. Berges.

Toutefois, il ne conserva pas ces fonctions, auxquelles il préféra celles de chapelain de Couëllan, si l'on en croit les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc. En tout cas, M. Davoyne fut remplacé à Guitté le 13 novembre 1806 par l'abbé François Charnal et il ne reprit le ministère paroissial que lors de l'érection de la Chapelle-Blanche en succursale dont il devint le premier desservant. Transféré de là à Plumaudan, . M. Davoyne y fut installé comme recteur le 26 août 1821. Il démissionna de ses fonctions au mois d'août 1840 et se retira au Bran, hameau de la commune de Gaël, où il mourut le 4 juin 1849.

Etaient originaires de Guitté en 1790, M. Mathurin Bernard, recteur du Quiou, dont nous avons fait la biographie à l'articles de cette paroisse et M. l'abbé JEAN GAUDIN, lequel était né dans cette paroisse le 17 mars 1749 du mariage de Jean et de Renée Joannin. Après avoir étudié à Dinan, il reçut la prêtrise le 21 décembre 1776, après de faibles examens théologiques. Pourvu du rectorat de Lanrigan le 16 mai 1786, M. Gaudin ne s'assermenta point et après la cruelle loi du 26 août 1792, il vint se réfugier dans son pays natal. La seule mention que nous connaissions de sa mort, nous a été conservée par Tresvaux du Fraval : Histoire de la Persécution revolutionnaire en Bretagne, op. cit., t. II, p. 227 : « Les soldats firent périr à Caulnes, M. Gaudin, recteur de Lanrigan. Les assassins trouvèrent sur lui le saint Viatique et il n'est point d'impiétés et de profanations qu'ils ne commirent. Ils portèrent en triomphe au bout de leurs bayonnettes les vêtements de ce prêtre ».

Le récit de Tresvaux, si précieux soit-il, n'est cependant pas complètement exact. M. Gaudin ne fut pas mis à mort à Caulnes, mais à Guitté même. C'est en effet dans cette localité que l'on retrouva le cadavre de cet ecclésiastique, ainsi qu'en fait foi son acte de décès que nous avons relevé sur les registres d'Etat civil de Guitté pour l'an IV conservé aux Archives des C.-du-N. (aujourd'hui Côtes-d'Armor). L'officier public n'a pas osé consigner la qualité de ses assassins, mais deux autres procès-verbaux de décès rédigés le même jour et qui mentionnent l'espèce des meurtriers ne nous laissent aucun doute à ce sujet.

Voici donc l'acte de décès de M. Gaudin ainsi que celui de ses deux compatriotes qui périrent le même jour que lui :

« Aujourd'hui, le septième jour du mois d'avril 1796, par devant moy Jacques Jagu, faisant fonctions d'officier public dans la commune de Guitté, est comparu en la maison commune le citoyen Olivier Gaudin, cultivateur, âgé de 37 ans, qui m'a déclaré qu'il avait été trouvé mort hier au terrouer de la Tieurais en cette commune savoir :

Jean Gaudin, prêtre, âgé de 48 ans, fils de Jean Gaudin et de Renée Perrinne Jouannin, ses père et mère, a été inhumé (sic) le même jour en présence de Jacques Crepel, Thérèse Dartois, Jean Charpentier et autres qui n'ont signé.

Fait en la maison commune à Guitté le jour, mois et an que cy-dessus. Signé : Jacques Jagu, officier public ».

« Aujourd'hui, 7 avril 1796, par devant moy Jacques Jagu, etc., a comparu Angélique Laurend, âgée de 40 ans, qui m'a déclaré qu'il avait été massacré hier environ six heures du matin aux environs des Touches en cette commune, savoir Mathurin Langlais, maréchal, âgé d'environ 42 ans, fils de Pierre et d'Angélique Ramard, veuf de Marguerite Ecolan et époux de la dite Angélique Laurend..., inhumé le 7 avril à 6 heures du soir en le cimetière de cette commune ».

« Aujourd'huy le septième jour du mois d'avril 1796, par devant moy Jacques Jagu, faisant fonctions d'officier public dans la commune de Guitté, est comparu en la maison commune la citoyenne Magdelainne Moriniaux, âgée de 54 ans, qui m'a déclaré qu'il avait été massacré par des militaires au lieu des Touches en cette commune, scavoir Jean Langlois, laboureur, âgé de 50 ans, fils de Mathurin et de Jeanne Le Dain ses père et mère..., inhumé dans le cimetière... ».

Guitté dut donner asile à de nombreux prêtres au cours de la Révolution. Voici mention de l'arrestation de l'un d'eux :

Le 28 avril 1793, le sieur Noblet, huissier à Rennes, aidé d'un gendarme et de quatre cavaliers, arrêta dans la paroisse de Guitté un prêtre réfractaire nommé Eveillard, sur lequel nous ne possédons jusqu'ici aucun autre renseignement. Ils se partagèrent une prime de 100 livres pour cet exploit. (Archives C.-du-N., série L, non cotée. Cf. aussi Diocèse de Saint-Brieuc, etc., op. cit., II, p. 392).

(A. Lemasson).

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