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LES PENTHIEVRE

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Quoi qu'il en soit de toutes ces origines, lorsque le nom de Guingamp apparaît pour la première fois dans l'histoire, nous voyons que notre ville était la capitale d'un de ces comtés indépendants que gouvernaient, en chefs absolus, les innombrables descendants des premiers rois domnonéens.

La fille et l'héritière du dernier comte de Guingamp, Havoise, épousa, dans la seconde moitié du XIème siècle, Etienne, fils cadet d'Eudon, le premier des Penthièvre. Etienne, après la mort de Geoffroi, son frère aîné, tué à Dol, en 1093, devint le chef de la maison de Penthièvre, à laquelle se trouva ainsi réuni le comté de Guingamp.

L'histoire de Guingamp se rattache désormais, par les liens les plus étroits, à l'histoire du Penthièvre. L'histoire du Penthièvre est, pour ainsi dire, le canevas sur lequel se brodent les épisodes guingampais. Je ne dois m'étendre que sur les épisodes mais je ferai en sorte que le lecteur ne perde pas la trame, et puisse suivre l'enchaînement général des faits.

C'est à notre Etienne que se rapportent les plus anciennes monnaies fabriquées à Guingamp. L'atelier monétaire établi dans notre ville fonctionna, avec beaucoup d'activité et pour ainsi dire sans interruption, depuis la fin du XIème siècle jusqu'à la première moitié du XIVème.

Les monnaies d'Etienne et de ses successeurs, les comtes de Penthièvre, pendant un siècle, portent, au droit, t Stephan Com. — croix pattée cantonnée d'une étoile au 1er et 2ème ; au revers, t Guingamp, avec profil droit, que les numismatistes indiquent sous le nom de tête guingampaise.

D'autres, en petit nombre, portent, au droit, au lieu du nom du prince, le mot Quemperli. Ces monnaies sont un problème pour les numismatistes. M. Bigot dit « qu'on pourrait y voir un produit du monnoyage d'Alain-le-Noir, gendre de Conan III ou de Conan IV, qui, après son abdication, se retira à Guingamp ».

Une troisième monnaie guingampaise, la seule des Penthièvre qui ne porte pas le nom d'Etienne, adopte celui d'Alain (1184-1212). On lit, au droit, t Alen Cones. Comme un témoignage de l'alliance de ce même Alain avec Philippe Auguste, notre atelier monétaire a émis, vers 1206, des deniers qui, avec le mot Guingamp et la tête guingampaise tournée à droite, une étoile devant la bouche, au revers, portent, au droit, le nom de Philippe, Philipus Rex.

Après que Pierre de Dreux (1223) se fut emparé du Penthièvre, on voit commencer une nouvelle série de monnaies guingampaises, connues sous le nom d'anonymes à la croix ancrée. Elles portent, au droit, t Dvx Britanie, — croix ancrée ; au revers, t Guingamp, — croix égale. Très-peu après, apparaît la série des anonymes de Guingamp, à l'échiqueté de Dreux, au franc-quartier de Bretagne, portant, au revers, la célèbre légende Castri Giganpi. Ces anonymes nous conduisent de Pierre de Dreux à Jean III. A ce prince appartient un denier que M. Bigot décrit ainsi : « t Johannes Dux, — croix cantonnée d'un G. au 2ème. — Revers : t Britanniœ, contournant l'écu de Dreux au franc-quartier ». Le lieu de fabrique n'est plus indiqué que par une initiale. Il en est de même sur quelques-unes des pièces guingampaises de Charles de Blois, le dernier qui ait fait battre monnaie à Guingamp ; mais on a aussi trouvé des monnaies de ce prince qui, à l'exergue du revers, portent, en toutes lettres, Moneta Gingapi.

« Les espèces guingampaises, dit M. Bigot, circulèrent dans une partie du nord de la France, et jouirent d'un assez grand crédit. Une charte de Richard d'Angleterre, en date de 1158, » édictée pour régler le change du petit nombre de monnaies ayant cours en Normandie, les mentionne nommément. [Note : Tout ce que je viens de dire des monnaies guingampaises, n’est que le résumé succinct de ce que j'ai trouvé dans le très-savant ouvrage que M. Alexis Bigot a publié sous le titre d'Essai sur les Monnaies du Royaume et Duché de Bretagne. — Les comptes des procureurs des bourgeois, au XVème siècle, nous indiquent que la « Maison de la Monnoie et du Pois de l'Argent » était située près la porte de Tréguier].

Je reviens à l'histoire des premiers Penthièvre : Etienne et Havoise de Guingamp furent les fondateurs des abbayes de Bégar et de Sainte-Croix.

Etienne eut plusieurs enfants : Geoffroy-Botrel, Eudon, Henri, Alain-le-Noir, Jean, Gédoin, et deux filles, Agnoria et Anne. Geoffroy fit à Etienne « une dure et aspre guerre, tellement, pour me servir du langage de Bouchard, qu'il avait mis son père hors de ses chasteaulx et de sa terre ».

Etienne mourut en 1138, et fut enterré dans la cathédrale de Saint-Brieuc, où dormait déjà son père Eudon, le premier des Penthièvre. Ses fils « se combatirent bien longtemps sur sa succession ; » mais plus tard, dit encore Bouchard, « furent d'accord et amys ».

Alain-le-Noir avait épousé Berthe héritière de Conan III, duc de Bretagne. Ce fut par cette alliance que la maison de Penthièvre alla s'asseoir, pendant quelque temps, sur le trône ducal.

Henri, seigneur de Guingamp et comte de Goëlo, eut pour héritier son fils Alain, lequel ayant aussi recueilli l'héritage de Geoffroy-Botrel, son oncle, réunit dans la même main la succession éparpillée de son grand-père Etienne.

C'est cet Alain de Penthièvre qui a fondé Beauport. Il laissa deux fils, Henri et Geoffroy.

Les droits de Henri au riche héritage de Botrel pouvaient être contestés par la duchesse Alix, qui représentait Alain-le-Noir, frère puîné de Geoffroy. Les barons pensèrent à couper pied à toute discussion, en mariant Alix à Henri. La politique de la cour de France vint rompre les patriotiques projets de cette alliance nationale, et Alix fut unie à ce cauteleux et machiavélique Pierre de Dreux, que l'histoire a flétri du nom de Mauclerc.

Mauclerc n'était pas sire à laisser le grain dans la paille : Henri fut bientôt dépouillé de ses terres de Tréguier, Saint-Brieuc, Lamballe, Moncontour et Guingamp. Il ne lui resta que les seigneuries de Goëlo et d'Avaugour, d'où fut tiré le nom glorieux qu'il transmit à sa postérité.

On était en 1223. Treize ans plus tard, Jean Le Roux, fils de Mauclerc, en mariant sa soeur Yoland avec Hugues-le-Brun, sire de Lusignan, lui donna pour dot le comté de Penthièvre, et Guingamp, par conséquent.

A la mort d'Yoland, le comté revint à la maison de Bretagne. Arthur, fils de Jean II, porta le titre de comte de Guingamp.

Enfin, Jean III donna à Guy de Bretagne, son frère, le comté de Penthièvre, en échange de la vicomté de Limoges. Le duc Jean se réserva, avec Jugon, un grand nombre de droits sur les terres qu'il abandonnait à son frère, entre autres, la garde des églises et la juridiction du comté de Guingamp. L'apanage de Guy était évalué à huit mille livres de rentes [Note : La seigneurie de Guingamp, dont j’ai fait connaître l’étendue en donnant le tableau des juridictions qui en relevaient, fut affermée, en 1571, pour 3.000 livres, et, en 1714, pour 22.250 livres]. Cet échange fut confirmé par lettres de Philippe-le-Bel, roi de France, données à Paris, au mois d'avril 1317. Ces lettres ont été publiées par d'Argentré et D. Morice.

Guy de Penthièvre épousa Jeanne d'Avaugour, fille et héritière de Henri IV d'Avaugour ; ainsi, le nom d'Avaugour vint se confondre une seconde fois avec celui de Penthièvre.

Nous avons dit ailleurs comment ces pieux époux fondèrent le couvent des Cordeliers de Guingamp, et le choisirent pour leur sépulture.

Leur fille unique, Jeanne-la-Boiteuse, fut mariée, en 1337, à Charles de Blois (S. Ropartz).

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