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LES ANCIENNES PAROISSE DE GUINGAMP

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LA TRINITÉ. - L'église de la Trinité était située, extra-muros, dans la direction du nord-est. Son emplacement sert aujourd'hui d'entrée au cimetière : on y a planté un calvaire.

J'ai déjà eu occasion de dire que, suivant l'opinion de quelques personnes, la Trinité aurait été le premier sanctuaire chrétien bâti sur le sol guingampais. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette église était fort ancienne, et on ne trouve nulle part la date de sa fondation. Cette paroisse fut donnée, en même temps que Saint-Sauveur, aux religieux de Saint-Melaine, de Rennes, qui en firent un prieuré. Le bénéficier de ce prieuré n'y résida jamais : les fonctions ecclésiastiques étaient remplies par un recteur ou vicaire à vie, soldé par le prieur.

Je trouve, dans les plus anciens comptes des procureurs des bourgeois (1447), qu'une pension était payée par la ville aux recteurs de la Trinité et de Saint-Sauveur. Cette pension, fixée, au XVème siècle, à cent sols pour les deux recteurs et à vingt sols pour leurs deux vicaires, était égaillée sur l'universalité des habitants.

Le prieuré de la Trinité était une haute-justice. L'église avait été reconstruite dans le courant du XVIIIème siècle. C'était un édifice très-convenable, splendide même, eu égard au peu d'étendue de la paroisse. La Révolution en fit un grenier à fourrages, et le rendit dans un piteux état, en 1807. Le curé et les fabriciens de cette époque l'avaient sollicité, non pour le restaurer, mais pour achever de le démolir et en employer les matériaux aux réparations de Notre-Dame. Cette incroyable démolition ne sera jamais pardonnée à la mémoire de l'abbé Lagain.

Le seigneur du manoir de la Trinité, nommé aussi le Penquer, aujourd'hui les Capucins, prétendait toutes les prééminences dans le choeur de la Trinité. En 1579, la famille de La Rivière-Coatrieux acquit cette terre de Pierre Bizien du Lézard, et en donna une partie aux Capucins (Archives de La Rivière-Coatrieux), en l'an 1615. Plus tard, le reste fut afféagé, sous la condition de payer un bouquet de fleurs seulement au jour du Pardon de la Trinité (Aveu de 1743).

Le dernier recteur de la Trinité fut M. Poncin, mort en Angleterre, confesseur de la foi.

 

SAINT-SAUVEUR. - Les seigneurs comtes de Guingamp avaient fondé, tout près de leur ville, une abbaye sous le titre de Saint-Sauveur, et sous la dépendance de Saint-Melaine de Rennes, ainsi que le prouve une charte de 1123. Mais cette maison était « si pauvre, spirituellement et temporellement, que c'était une désolation, » dit un titre recueilli par D. Morice, parmi ceux de Marmoutiers, et que nous traduisons. Henri de Guingamp s'adressa, en 1151, à Guillaume, évêque de Tréguier, et, avec l'agrément d'Engibauld, archevêque de Tours, l'abbaye de Saint-Sauveur fut convertie en un prieuré dépendant de Marmoutiers.

Par une charte de l'année suivante, 1152, également recueillie par D. Morice, le même Henri de Guingamp, confirmant les chartes précédentes, donne, non plus aux moines de Marmoutiers, mais à ceux de Saint–Melaine, les églises de Saint–Sauveur et de la Trinité. Cette double donation, faite, à un an d'intervalle, par le même homme, s'explique assez difficilement. Les Bénédictins de Rennes furent confirmés dans la possession de ces donations par Geoffroy Loyz, évêque de Tréguier, en 1187. Ce Geoffroy Loyz était fils d'un bourgeois de Guingamp. Ogée commet une erreur évidente, en faisant du Louis Bourgeois d'Albert–le–Grand, un personnage différent du Geoffroy Loyz de D. Morice. Guingamp a bien fourni un autre évêque à Tréguier, mais ce fut beaucoup plus tard : je veux parler de Pierre Morel, mort le 3 mai 1403.

Quoi qu'il en soit, les moines de Saint-Melaine furent dorénavant les titulaires de Saint–Sauveur, qu'ils firent desservir, comme la Trinité, par un vicaire à la portion congrue.

Saint-Sauveur était haute-justice.

C'était une toute petite et toute pauvre paroisse, dont la juridiction s'étendait sur deux ou trois cents âmes à peine.

Le dernier recteur fut M. Bourdelès, mort en Angleterre.

L'église, vieille et à moitié ensevelie sous terre, servit à l'exercice du culte catholique pendant le court moment de répit que la persécution révolutionnaire laissa aux prêtres fidèles, avant de reprendre plus affreuse et plus sanguinaire. Lors du Concordat de 1801, on lui donna le titre de chapelle paroissiale ; mais la municipalité, qui s'en servait pour différents usages, entr'autres pour loger les galériens au passage de la chaîne, ne s'empressa pas de la rendre au culte. Elle fut très utile pour les exercices en langue bretonne, au jubilé de 1805. L'hiver suivant, une partie des murailles et la toiture s'étant écroulées, M. Lagain et les marguilliers de ce temps-là, appliquant leur système expéditif de restauration, firent raser le tout, pour employer les matériaux à réparer Saint-Léonard. Je ne sais en vérité, ce que ces gens avaient fait au ciel pour être punis d'un pareil aveuglement.

Tant et si bien ont-ils fait cependant, que Guingamp, aujourd'hui, n'a plus qu'une seule église, et si, par un accident que l'on peut prévoir, Notre–Dame avait besoin de grosses réparations, on serait obligé de suspendre l'exercice du culte. Les inconvénients d'un pareil état de choses semblent intolérables, quand l'on songe à l'augmentation progressive de la population, et surtout à la nécessité de donner l'enseignement religieux dans deux langues, puisque la grande moitié des paroissiens ne parle pas le français. Une vaste chapelle est indispensable. Quand la construira-t-on ? je n'en sais rien : la municipalité est obérée, la fabrique a bien assez à faire que d'entretenir et de songer à restaurer convenablement le monument qui lui est confié. Il faut que la nouvelle chapelle, que tout le monde réclame, soit construite par tout le monde ; il faut que quelque âme chaleureuse, énergique, habile, comme Dieu sait en susciter quand il en a besoin, se mette à la tête de l'oeuvre,et, très-certainement, la sympathie générale ne lui manquera pas, l’oeuvre se fera.

 

SAINT-MICHEL. — Cette paroisse, dont l'église s'élevait au faubourg du même nom, sur une petite place aujourd'hui traversée par la grande route de Brest, était une trève de Plouisy, trêve fort riche et fort considérable, comprenant une grande étendue de campagne, tout ce qui forme la commune de Grâces, et les faubourgs, habités par l'aristocratie de Guingamp. Aussi le recteur de Plouisy résidait souvent, dit-on, à Saint-Michel, et faisait desservir sa paroisse-mère par un vicaire.

L'église, construite sous Charles de Blois était tombée en ruine avant la Révolution. Le seigneur de Saint-Michel en était supérieur et fondateur ; sa lisière et ses armes seules y étaient apposées, tant en dedans qu'en dehors. Le Roudourou y avait un banc ; Kerurien, tombe et escabeau.

On remarque sur une maison du XVIIème siècle, au nord de l'emplacement de l'église, l'inscription suivante, en énormes majuscules : SCHOL MICKEL, c'est‑à-dire : Ecole de Saint-Michel.

Saint-Michel était, à vrai dire, complètement étranger à Guingamp : c'était le siège d'une châtellenie considérable, relevant du Penthièvre, et qui comprenait, outre le faubourg de Guingamp et plusieurs villages en Plouisy, la forêt de Coat-an-Haye, une moitié de la paroisse de Louargat et une notable partie de Kermoroch. Saint-Michel fut apporté, en 1403, à la maison de Laval, par le mariage de Jéhan de Montfort, fils de Raoul et de Jeanne de Kergorlay, avec Anne, unique héritière de Laval, qui donna son nom à son mari. En 1549, la comtesse de Laval vendit cette terre, avec celle du Vieux-Marché, à Dandelot, qui les rétrocéda, presque immédiatement (1555), à son sénéchal, Raoul de Cléauroux, sr. de Kerauffret et de Goashamont, d'où elle passa, en 1586, par alliance, à la maison de La Rivière-Coatrieux, qui, comme on sait, s'est éteinte en Lafayette [Note : Archives de La Rivière-Coatrieux. — Entr’autres terres relevant de la châtellenie de Saint-Michel, je cite Keranno, Keribo, Keravel, Kerurien, etc.].

 

SAINT-MARTIN. — Il y a bien encore une autre paroisse dont il convient de dire quelque chose ; paroisse microscopique, dont personne, depuis deux siècles, ne semble avoir même soupçonné l'existence : je veux parler de Saint-Martin, au faubourg de ce nom, au-delà de la Trinité, sur le chemin de Lanvollon. Il est incontestable que ces douze cabanes en chaume furent autrefois une paroisse : je lis dans le compte du procureur des bourgeois, pour l'année 1471, qu'il réclame les mises qu'il a faites en un procès soutenu « contre les paroissiens de Saint-Martin, touchant l'enfant trouvé au porchet de l'église dudit lieu de Saint-Martin » [Note : L'on sait que la Coutume de Bretagne mettait l'entretien des enfants-trouvés à la charge des paroisses où ils avaient été abandonnés ou conçus. (Très-ancienne Coutume, chap. 267. — Ancienne, art. 503 ; Nouvelle, art. 533]. Je retrouve Saint-Martin mentionné comme paroisse, en deux actes très-significatifs de l'autorité ecclésiastique et de l'autorité royale. Le 9 juin 1574, l'archidiacre de Tréguier règle le rang des paroisses à la procession du Sacre : « Après marcheront en ranc les porteurs des croix de Sainct Martin, Trinité, Sainct Saulveur, Sainct Eganton, Sainct Michel, Ploemagoer, Saincte Croix et Guingamp ; et selon le ranc et ordre des dites croix on fera marcher les porteurs des grandes torches des paroesses. Les religieux et prêtres de Saincte Croix, Ploemagoer Sainct Eganton et Sainct Martin marcheront en ranc pour faire le cousté de l'Evangile d'icelle procession ; et ceux de Guingamp, Sainct Saulveur, Sainct Michel et la Trinité feront l'aûtre cousté ». — Le 22 janvier 1588, on égaille judiciellement une taxe de 1732 écus « et demy, mise par le Roy nostre sire sur les fabriges et parouesses de l'evesché de Treguier ». Guingamp est côté à 391 livres 4 sols tournois à être payés par la « parouesse et fabrige de Notre-Dame de Guingamp et ses aides, savoir : les parouesses et fabriges de Sainct Saulveur, la Trinité, Sainct Michel, Sainct Martin et Saincte Croix » [Note : Archives de Notre-Dame. — Dans le compte du procureur des bourgeois pour 1447, on lit encore : « Dessus un courtil de terre sis à Maes-Simon, au bout du courtil Hamon Guégan, qui est par ferme pour la somme de cinq sols chacun an, dont le Recteur de S. Martin en prend la moitié, etc. ». — Dans le compte de 1512 : « Dessus la place et courtil qui fut à Yvon Le Gall, d'empuis à la fabrique de Saint-Martin, etc. » (Archives Municipales)].

A partir du XVIIème siècle, il n'est plus question de Saint-Martin. Les Dominicains, successivement chassés de leur couvent de Montbareil par la guerre, et du manoir du Penquer par les Capucins, vinrent s'établir à Saint-Martin, et leur couvent de Sainte-Anne absorba et l'église et le nom même de la vieille petite paroisse (S. Ropartz).

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