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L'ANCIEN HOPITAL DE GUINGAMP.

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Nous avons vu que tous les établissements religieux de Guingamp dont la fondation remonte au-delà du XVème siècle, ont dû quelque chose à la pieuse libéralité du bienheureux Charles de Blois. Nous enregistrons présentement un nouveau bienfait du glorieux duc pour sa chère et fidèle cité ; ce ne fut pas le moindre :

« Il fonda, écrit Albert-le-Grand, l'hospital dudit Guenkamp pour l'entretien des pauvres de la ville et faux-bourgs, et establit certaines foires en icelle dont les profits et revenus furent députés à leur usage ».

L'hôpital de Charles de Blois fut bâti dans un emplacement situé à l'intérieur des murs, tout proche do la Porte de Rennes. Le prince l'avait acheté d'un bourgeois nommé Guillaume Morel : ce terrain appartient encore aujourd'hui à l'hospice. Il y avait là une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Délivrance, dont ce lieu, actuellement occupé par des maisons, des magasins et une salle publique, a pris son nom de Délivrance [Note : C'est dans cette chapelle que fut érigée, le 8 août 1693, par Monseigneur Kerlivio, la congrégation de l'Immaculée Conception, à l'instar de celle de la ville de Rennes. Mademoiselle de Lanloup, dame de Kercabin, la dota de 75 livres de rente, par son testament du 12 novembre 1689, et les plus considérables parmi les bourgeois tinrent à honneur d'en faire partie. Quelques difficultés ayant été soulevées par le chapelain de la Délivrance, les congréganistes se retirèrent temporairement à Notre-Dame ; mais, par lettres patentes du 21 mai 1730, le comte de Toulouse les réintégra à la Délivrance. — J'ignore quelle était précisément la dotation du chapelain de l'hôpital ; je trouve une transaction, du 13 juillet 1628, par laquelle Messire François Le Noan s'oblige à remplir les fonctions de cette chapellenie, les dimanche, lundi, jeudi et vendredi, avec les salutations et prières pour les trespassés suivant les fondations, et à administrer les saints Sacrements aux pauvres sans émoluments, mais moyennant une chambre, un lit à son usage et autres meubles requis, avec sa nourriture, son vin, deux chemises, deux paires de souliers et la maison où demeure Marguerite Le Capitaine, sa mère. (Archives de Notre-Dame)].

Outre l'hôpital du duc, et peut-être même avant sa fondation, il y eut à Guingamp plusieurs hôpitaux, pieusement établis, dans des maisons particulières, par des âmes chrétiennes qui, à l'imitation de saint Yves, se vouaient au soin amoureux des pauvres malades et les recueillaient dans leurs propres demeures. Cette sainte coutume se conserva longtemps, et nous voyons qu'au milieu du XVIIème siècle, les Ursulines, arrivant à Guingamp, trouvèrent d'abord un asile dans l'hôpital que Messire Pierre Le Bricquir, vicaire de Notre-Dame, possédait au faubourg de la Trinité. Par ailleurs, nous manquons de documents qui nous apprennent le nombre de ces charitables maisons, et le nom de leurs fondateurs.

Guingamp avait deux ladreries : l'une d'elles, dont les édifices subsistent encore, était située au faubourg de la Madeleine, sur la paroisse de Saint-Michel ; l'autre occupait l'emplacement des maisons et des jardins qui bordent, au nord-est, la place du Vally. Ce terrain en a conservé le nom de Palestine : on sait que la lèpre fut introduite en Europe par les croisés, qui la trouvèrent en Orient.

Ces léproseries auraient-elles été fondées par la bienheureuse Françoise d'Amboise, dont Albert de Morlaix a célébré la charité envers les méseaux ? « De son temps, dit l'hagiographe, la Bretaigne se trouva chargée de tant de ladres, qu'ils estoient abandonnez par les champs, sur les fumiers, sans que personne en print le soing ; elle ne le peut endurer et leur fit faire des loges et cabannes, et en donna le soing à des personnes pieuses et charitables, qui leur fournissoient de ce dont ils avoient besoing ». — Je dois dire cependant que le faubourg de la Madeleine, qui prenait son nom de la léproserie (Madeleine était soeur de Lazare), est très-certainement antérieur au siècle de Françoise d'Amboise. La ladrerie de la Madeleine était importante : elle était administrée par le procureur des bourgeois [Note : Le procureur des bourgeois avait assez souvent maille à partir avec l'official à propos des lépreux. — Je trouve dans les comptes du XVème siècle, qu'un ladre du Merzer fut reçu à la maison de la Magdelaine moyennant le don d'une pièce de terre qu'il fit aux bourgeois].

 La Coutume de Bretagne, c'est-à-dire la loi commune du duché, mettait à la charge des paroisses les enfants trouvés ou abandonnés. Il est touchant de voir les vieux procureurs des bourgeois noter, dans leurs comptes, le détail de la layette des rares orphelins que le vice ou la misère délaissait à leurs soins, et les contrats qu'ils passaient avec des paysans du voisinage pour la nourriture et l'entretien de ces pauvres enfants.

L'hôpital fondé par Charles de Blois prit de profondes racines, et se vit chaleureusement soutenu par la ville. Divers legs et donations vinrent successivement grossir son rentier ; mais, pendant trois siècles, le soin des malades dut être confié à des mercenaires, sous la direction d'un gouverneur pris parmi les notables bourgeois, et nommé par la communauté. [Note : Le procureur des bourgeois avait assez souvent maille à partir avec l'official à propos des lépreux. — Je trouve dans les comptes du XVème siècle, qu'un ladre du Merzer fut reçu à la maison de la Magdelaine moyennant le don d'une pièce de terre qu'il fit aux bourgeois]. C'était là un vice dont on sentait tous les inconvénients, mais auquel il n'était pas facile de remédier. Il était réservé au XVIIème siècle d'organiser, si je puis ainsi dire, et de révéler complètement au monde les merveilleuses industries de la charité chrétienne : ce fut l'oeuvre immense à laquelle se voua l'une des plus glorieuses existences du catholicisme, saint Vincent de Paule. La parole et surtout l'exemple de ce grand homme reçurent du ciel une fécondité incomparable, et une ère nouvelle commence alors dans l'histoire des ordres monastiques.

Donc, le 7 mai 1626, le R. P. Laurent Vezolay, capucin, vint apprendre à la communauté de ville de Guingamp qu'un certain nombre de jeunes filles, de cette même cité, voulaient se consacrer à Dieu et à ses pauvres, et demanda pour elles l'hôpital. L'offre du capucin et des charitables demoiselles fut accueillie avec enthousiasme. La maison menaçait ruine l'établissement était trop à l'étroit ; la ville s'imposa de forts sacrifices, auxquels se joignit l'aumône des saintes filles elles-mêmes. On rebâtit la maison, on acheta un plus vaste terrain.

Mais, vingt ans après, en 1646, nous trouvons de nouveau l'hôpital aux mains de gens salariés pour prendre soin des pauvres. Personne n'avait suivi l'exemple des filles du P. Laurent, et cette congrégation était morte dans son berceau. (S. Ropartz).

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