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LA FRERIE BLANCHE

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S’il s’était agi sous nos Ducs, d’écrire l’histoire et la description de la bonne ville de Guingamp, et que l’auteur eût voulu rechercher tout d’abord le signe caractéristique, le titre spécial de gloire de la cité, cet écrivain aurait peut-être éprouvé quelques embarras.

Aujourd'hui, cet embarras n'existe plus. Pour se distinguer entre toutes les sous-préfectures de France, Guingamp ne vous dira pas qu'il a un tribunal de première instance, un dépôt de remontes, un hospice, un bureau de bienfaisance, une prison cellulaire, un collège communal, une caisse d'épargne, une chambre littéraire et des courses de chevaux ; quelle est la sous-préfecture qui n'a pas cela , et mieux encore ? Guingamp vous dira tout simplement qu'il a conservé un souvenir vivant des âges de foi un souvenir vivant du patriotisme breton ; qu'il a son Pardon de juillet, sa procession aux flambeaux, son sanctuaire de Notre-Dame de Bon-Secours. C'est là son titre, sa gloire ; c'est pour cela que, des quatre coins de la Bretagne, on y accourt le samedi qui précède le premier dimanche de juillet, comme on accourt à Moncontour, le jour de saint Mathurin, comme on accourt à Auray, le jour de sainte Anne.

C'est donc par l'histoire et la description du pèlerinage de Notre-Dame, que je veux et que je dois commencer cette présentation historique.

Le Pardon de Guingamp, dont je trouve la plus ancienne mention dans le compte des bourgeois pour l'année 1457, emprunte, sinon son origine, au moins sa splendeur, à la FRÉRIE BLANCHE, pieuse association dont les humbles commencements, comme ceux de presque toutes les oeuvres que Dieu bénit, vont se perdre dans un passé où l'oeil du chroniqueur s'égare.

Mais s'il est impossible de dire l'histoire de la confrérie depuis sa fondation jusqu'au XVème siècle, il est facile d'en exposer la patriotique et chrétienne intention. Sa devise, écrite en lettres d'or sur sa blanche bannière, étalait aux regards la traduction bretonne d'un texte divin : Fun trineud a vec'h ez torrer : un triple câble n'est pas facile à rompre. Ce triple câble, c'était l'emblème des trois ordres, le clergé, la noblesse et le peuple, dont l'union fraternelle faisait seule la force de cette chère et héroïque Bretagne, que le fer étranger trouvait impénétrable comme son granit. Le fondateur inconnu de la Frérie Blanche voulait que les membres de chacun des ordres vissent, dans les membres des deux autres, non-seulement des compatriotes, mais des frères : c'était la plus haute inspiration du patriotisme fécondé par la religion.

Les statuts de la confrérie étaient fort simples. Il y avait une assemblée annuelle où tous les membres devaient assister ; ils entendaient ensemble la messe et faisaient en corps la procession ; on avisait aux moyens de mettre fin aux différends et aux mésintelligences qui auraient pu s'élever parmi les confrères pendant l'année, et de resserrer les liens qui unissaient les trois ordres ; on procédait au renouvellement des abbés, l'un ecclésiastique, l'autre laïque, qui se prenait alternativement dans les rangs de la noblesse et du tiers ; on inscrivait les noms des nouveaux adeptes, et l'assemblée se séparait après avoir signé le registre des délibérations.

L'abbé-prêtre devait dire, tous les lundis de l'année, la messe pour les confrères, et célébrer fidèlement un service pour chaque mort.

Le troisième jour de la fête patronale, il y avait un banquet où venaient s'asseoir, l'un près de l'autre, sans distinction d'ordre et de rangs, tous les confrères.

L'Etat et l'Eglise eurent pour la confrérie des faveurs signalées.

En 1456, Pierre II accepta le titre d'abbé laïque.

Paul V, par une bulle du 18 avril 1619, accorda aux confrères une indulgence plénière. « Puisqu'il est vrai, dit le souverain Pontife, que, dans l'église paroissiale de Notre-Dame de la ville de Guingamp, évêché de Tréguier, il existe depuis longtemps une confrérie de fidèles chrétiens de l'un et de l'autre sexes, et de différents états, canoniquement érigée sous l'invocation de la glorieuse Vierge Marie, et nommée la Frérie Blanche ; voulant de plus en plus animer la piété et engager chacun à s'inscrire dans la confrérie, nous accordons indulgence plénière à tous les fidèles chrétiens de l'un et de l'autre sexes, au jour de leur entrée dans cette confrérie ; à tous les confrères qui, vraiment pénitents, confessés et communiés, visiteront ladite église de Notre-Dame de Guingamp, au jour et fête de la Visitation de la bienheureuse Vierge Marie, qu'on a coutume de célébrer chaque année le second jour de juillet ; prieront dévotement pour la conservation de l'union et de la paix entre les princes chrétiens ; donneront l'hospitalité aux pauvres pèlerins ; feront la paix avec leurs ennemis et la procureront à d'autres ; ramèneront, enfin, doucement, dans la voie du salut, quelques malheureux égarés ».

Telle fut l'association à laquelle le Pardon de Guingamp se rattache. Ces indulgences, ces faveurs, rendirent célèbre dans toute la province le sanctuaire de Notre-Dame. On se voua à la Madone armoricaine, mère du Christ et dispensatrice de ses grâces, et chaque année vit grossir la foule des pèlerins qui venaient remercier ou implorer.

La Frérie Blanche n'existe plus. Les trois câbles symboliques se sont séparés, et, tour-à-tour, se sont vus brisés par une force fatale. Il ne restait que le pèlerinage, la procession, un service solennellement chanté pour le repos de l'âme des anciens ducs et des membres défunts de la confrérie ; et, comme souvenir des agapes fraternelles, le déjeuner des fabriciens et du clergé chez le curé, le samedi du Pardon [Note : Le diner du Pardon était autrefois un souper servi, aux frais de l'église, chez le gouverneur de la fabrique. On lit dans les comptes de 1690, « que la compagnie se composoit d'au moins trente prêtres des paroisses aux environs de la ville et autres ecclésiastiques étrangers » (Archives de Notre-Dame)] : cendres chaudes encore sur lesquelles vient de souffler le vent de Dieu. Le 8 septembre 1857, au milieu d'une foule innombrable de prêtres et de gens de tous états, Monseigneur l'Evêque de Saint-Brieuc, assisté de quatre autres Prélats, posait solennellement sur le front de Notre-Dame de Bon-Secours, la couronne d'or, suprême hommage rendu par le Souverain-Pontife à la Patronne de la Bretagne ; et, pour perpétuer le souvenir de cette fête sans égale, le clergé de Guingamp vient de créer une confrérie de Notre-Dame de Bon-Secours, nouvelle Frérie Blanche, à laquelle la piété de Pie IX a déjà départi les faveurs dont Rome dispose.

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Erectionis et Confirmationis Confraternitatis Albæ Guingampi.

« PAULUS, Episcopus, Servus Servorum Dei, universis Christi Fidelibus Præsentes has inspecturis, Salutem et Apostolicam Benedictionem. Illius vices gerentes in terris, qui pro nobis se ipsum in arâ Crucis obtulit, ut nos morte suâ expiaret, et cœlestem Patriam omnibus aperiret, spiritualia dona quæ ille nobis uberrimè suo sanguine parta reliquit, Fidelibus universis libenter elargimur, ut ad Religionem et pietatem in Deum vehementius excitentur. Cùm itaquè, sicut accepimus, in Parochiali Ecclesiâ Beatæ Mariæ, civitatis seu loci de Guingamp, Trecorensis Diœcesis, una pia utriusque sexûs Christi Fidelium Confraternitas tamen Alba nuncupata, sub invocatione ejusdem Beatæ Mariæ Virginis, non pro hominibus unius specialis artis canonicè instructa existat, et dilecti filii illius Confratres in bonis operibus se studeant exercere ; Nos cupientes ut ipsi in hujusmodi et aliorum piorum operum exercitio confoveantur, ac magis ad ea in posterùm exercenda, necnon alii Christi fideles ad Confraternitatem ipsam ingrediendam perampliùs excitentur, de omnipotentis Dei misericordiâ ac beatorum Petri et Pauli Apostolorum cujus authoritate confisi, omnibus et singulis utriusque sexûs Christi Fidelibus verè pœnitentibus et confessis qui eamdem Confraternitatem pro tempore ingredientur et in eâ recipientur, die primi eorum ingressùs et receptionis hujusmodi, si Sanctissimum Eucharistiæ sacramentum sumpserint, ac tam ipsis quam omnibus et singulis nunc et pro tempore existentibus dictæ Confraternitatis Confratribus ubilibet decedentibus verè pœnitentibus et confessis, et si commodè fieri poterit, sacrâ Communione refectis in eorum mortis articulo pium nomen JESU corde, si ore non potuerint, invocantibus ; necnon eisdem Confratribus similiter verè pœnitentibus et confessis, ac sacrâ Communione refectis, qui dictam Ecclesiam in die Festivitatis Visitationis ejusdem Beatæ Mariæ, die secundâ mensis Julii celebrari solitâ à primis vesperis usque ad occasum solis diei Festivitatis hujusmodi quolibet anno pro tempore visitaverint, et in ibi ad Deum preces pro Sanctæ Ecclesiæ Romanæ et Fidei Catholicæ felici statu et exaltatione, ac Romani Pontificis salute, necnon inter Christianos Principes servanda pace, concordiâ et unione effuderint, quâcumque Festivitate prædictâ id pro tempore fecerint, plenariam omnium singulorum peccatorum suorum Indulgentiam et remissionem Apostolicâ authoritate, tenore Præsentium, concedimus et elargimur. Præterea, Confratribus prædictis pariter verè pœnitentibus et confessis eâdem sacrâ Communione refectis, qui dictam Ecclesiam in ejusdem Beatæ Mariæ et Domini nostri Jesu Christi Nativitate, ac Purificationis necnon Annuntiationis ipsius Beatæ Mariæ festibus, seu earum aliqua pro tempore visitaverint et oraverint, ut perfertur, et septem annos et totidem quadragenas. Postremô, ipsis Confratribus qui Missis et aliis divinis Officiis in eâdem Ecclesiâ ex consuetudine vel instituto, seu intuitu dictæ Confraternitatis pro tempore celebrandis et recitandis Congregationibus publicis vel secretis, ejusdem Confraternitatibus ubivis faciendis, vel sepeliendis mortuis officiosè interfuerint, aut audito Campanæ signo dum sacra sanctum Christi corpus ad aliquem infirmum defertur, oraverint, seu pauperes peregrinos hospites susceperint, vel pacem cum inimicis propriis aut alienis composuerint, componi fecerint aut procurarint, aut quinquies Orationem Dominicam et Salutationem Angelicam pro animabus Confratrum in charitate Dei defunctorum recitaverint, devium aliquem ad viam salutis quoties reduxerint, præmissa vel aliquot præmissorum egerint, toties 60. dies de injunctis eis aut aliundè quomodolibet debitis pœnitentiis misericorditer in Domino anthoritate et tenore Præsentis relaxamus, prœsentibus, perpetuis futuris temporibus duraturis. Volumus autem, quod si dicta Confraternitas alicui Archiconfraternitati, aggregata sit, vel aggregetur in futurum, seu quâvis aliâ ratione pro illius indulgentiis consequendis aut de illis participandi, uniatur, vel aliundè quomodolibet instituatur, priores seu quævis aliæ Litteræ desuper obtentæ præter hujusmodi, Præsentes nulla tenùs ei suffragentur, sed ex tunc prorsùs nullæ sint eo ipso ; adeoque si Confratribus prædictis ratione præmissorum, aliqua alia indulgentia perpetuo vel ad certum tempus nondùm elapsum duratura per nos concessa fuerit, eadem nullius sint roboris vel momenti. Datum Romæ apud Sanctam Mariam Majorem, anno Incarnationis Dominicæ millesimo sexcentesimo decimo nono, decimo Aprilis ; Pontificatûs nostri decimo quarto » (P. PADA).

ECLAIRCISSEMENT POUR LES CONFRÈRES.

« Premièrement, la Frérie Blanche est considérable par les personnes de distinction qui la composent, et par son antiquité, puisqu'elle a été établie par Pierre, Duc de Bretagne, qui en fut le premier Abbé. Secondement, la Frérie Blanche est considérable par sa fin, puisque le motif est d'entretenir l'union et la bonne intelligence parmi les trois Etats, le Clergé, la Noblesse et les Bourgeois. Nous devons contribuer à un si pieux dessein, puisque c'est un intérêt commun à tous les Confrères, de maintenir cette paix dans cette ville et dans cet Evêché. Tiercement, la Frérie Blanche est considérable pour le spirituel ; l'Abbé Prêtre doit dire ou faire dire, tous les lundis de l'année, la Messe pour les Confrères, et faire fidèlement le Service pour chaque Confrère mort, de l'un et de l'autre Sexe, dès qu'il le connaîtra. Ces avantages sont dignes d'une sainte jalousie, et peuvent inspirer aux personnes de mérite et de vertu, l'émulation de se faire inscrire. Les autres avantages spirituels sont marqués dans la Bulle, aussi bien que les obligations pour gagner les Indulgences. Quatrièmement, la Frérie Blanche est considérable dans ses manières. On fait très-exactement l'Assemblée annuelle, où se doivent trouver sans manque tous les Abbés et Confrères, pour plusieurs raisons : 1° Pour assister à la Messe et à la Procession, et gagner les Indulgences. 2° Pour renouveler l'union et la paix des trois Etats, et raccommoder les petits différens et mésintelligences, s'il s'en étoit glissé entre quelqu'un pendant l'année. 3° Pour faire un fidelle compte et état de l'argent et de tout ce qui regarde la Confrérie. 4° Pour recevoir les Abbés qui se changent tous les ans, observant fidellement l'alternative entre Messieurs les Nobles et Bourgeois pour les Abbés séculiers. 5° Pour inscrire les noms de tous ceux qui se font recevoir et signer les articles et conclusions arrêtés ; enfin, on est dans la pratique fidelle de faire la Quête parmi les Confrères tous les ans, et à ne recevoir aucun qui ne paye son entrée, afin de s'assurer par-là de quoi fournir aux frais de Services, Ornements, etc., puisqu'il n'y a pas de fonds fixes attachés à la Confrérie. Voilà en bref ce qu'il y a de plus essentiel dans la Frérie Blanche de Guingamp. Les pareils des Confrères décédés, Hommes ou Femmes, avertissant les Abbés de leur mort, procureront un service et messes au défunt. La Bulle, avec le nom du Confrère écrit dessus, vérifiera qu'il est de la Confrérie, ce qui évitera la peine de feülleter les Cahiers. Le tout à la gloire de Jésus et de Marie ». (Extrait des Lettres d'admission délivrées à chaque Confrère lors de sa réception dans la Frérie Blanche, sans nom de lieu ni d'imprimeur). (S. Ropartz).

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