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LES ANCIENNES CHAPELLES DE GUINGAMP

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Outre ses paroisses, Guingamp avait encore, dans l'intérieur des murs et dans ses faubourgs, plusieurs chapelles, dont deux seulement subsistent aujourd'hui. C'étaient :

La Madeleine, sur le territoire de Saint-Michel, à la présentation alternative de la communauté de ville et du seigneur de Saint-Michel, source de conflits plus ou moins violents entre les deux patrons, pendant lesquels la chapelle, tombée en ruine dès le XVIIème siècle, fut complètement abandonnée [Note : Je trouve dans le compte des bourgeois pour 1512, cette mention assez singulière : « Se charge d'avoir reçu le jour de mercredy aux Rogations, en la chappelle de la Magdelaine, en offrandes, la somme de 3 s. 2 d. ». C'était un droit. Cette même année 1512, les bourgeois présentèrent pour chapelain de la Madeleine, « Maistre Jéhan de Botmylliau ». Enfin, en cette même année encore, les bourgeois eurent un gros procès avec « les treffviens de Saint-Michel, touchant les esmondeures des arbres d'environ la chapelle » (Archives Municipales)].

 

Saint-Sébastien, sur le territoire de Saint-Michel, pieuse flatterie au duc Sébastien de Luxembourg. Cette chapelle, qui n'offre rien de remarquable, servit d'église à la paroisse Saint-Michel, dans les dernières années. C'est au milieu du XIXème siècle un magasin.

 

Notre-Dame-de-Rochefort, autrefois en Ploumagoar, bien que la présentation en fût à la communauté de Guingamp. Cette chapelle était un des plus anciens sanctuaires du pays, et un lieu de dévotion assez célèbre. La tradition rapporte que, à je ne sais quelle époque, les pierreries du manteau de la Madone tentèrent certain larron, qui chercha à s'en emparer ; mais Notre-Dame le saisit par le doigt sans qu'il se pût dépêtrer, et le tint suspendu, pendant que la cloche au branle appelait d'elle-même les voisins. — Rochefort était assez richement dotée [Note : On lit dans le compte de Jean Béchou, procureur en 1512 : « Dessus la place maison et jardin ô leurs appartenances qui furent à feu Dom Hervé Le Bras, jouxte la maison du dit Kerbellec, près l’estang aux dits bourgeois, et que tient à présent Dom Jéhan Lammesec, chappelain de la chappellenie Notre-Dame de Rochefort, que fonda le dit feu Dom Hervé » (Archives Municipales)] ; l'abbé Poences augmenta encore ses revenus. On lit dans une délibération du 21 août 1722 : « La communauté est d'avis que M. le Maire fasse faire des copies, tant de la dernière présentation de la chapellenie de Notre-Dame de Rochefort, que du visa et du testament de feu M. Poences, avec un état des rentes dues à ladite chapellenie, sous son seing et celuy du greffe, pour être envoyé, joinctement avec la présente, à Mgr. l'évêque de Tréguier, pour qu'il luy plaise avoir la bonté de tonsurer François Guéléot, écolier de cette ville, à qui Messieurs de la communauté veulent donner ladite chapellenie ».

Les offices divins étaient célébrés à Rochefort par les prêtres de Sainte-Croix.

Il ne reste plus traces de la chapelle.

 

Saint-Nicolas. J'ignore la date de la fondation de cette chapelle, aujourd'hui (milieu du XIXème siècle) convertie en atelier, et qui ne présente rien de remarquable. Elle longe la route de Brest à Rennes. Je la trouve dans les plus vieux titres. C'était un simple oratoire, dépendant de Notre-Dame : il y avait à côté un petit cimetière où l'on inhumait les pauvres morts à l'hôpital. Le seigneur de Cadolan, lors de la réformation du duché de Penthièvre, maintient que, « en la chapelle de Saint-Nicolas, près le dit manoir de Cadoallan, il a trois écussons armoyés de ses armes, en la maîtresse vitre, au-dessous et à côté du seigneur duc de Penthièvre ; banc, accoudoir et escabeau au choeur de la dite chapelle avec pouvoir de mettre ses armes, tant aux autres vitres, qu'en lizières et en bosse dans les endroits de la dite chapelle que bon lui semblera, au-dessous de celles de mon dit seigneur, le tout privativement à tous autres » [Note : Aveu du 31 octobre 1715. Archives de Notre-Dame. — Il y a aux archives municipales une transaction relative à ces armoiries, entre le sieur de Cadolan et les bourgeois : elle est à la date du 17 septembre 1579. Elle porte que Jean Pinart, sieur de Cadolan, avait obtenu du duc d’Etampes, en 1558, l'autorisation de mettre ses armes dans toutes les vitres de Saint-Nicolas ; mais que la ville s'y était opposée « par dire estre fondateur de la dite chapelle, et de tout temps en possession de jouir de la dite chapelle et des offertes et aulmones qui y tombent, et d'y avoir le collaige des enffants de la dite ville, l'avoir faict bâstir, cerner de murailles et planter en leur mise ». Le sieur de Cadolan mettra ses armes dans la maîtresse vitre seulement, à la charge de l'entretenir, et les bourgeois garderont leur titre et privilège de fondateurs et les offrandes. En conséquence, les bourgeois firent peindre les armoiries de la ville au pignon « du clochier, par M. Guillaume Marchant, peintre »].

 

Notre-Dame de Bonne-Nouvelle ou de Porz-Anquen. Ce n'est qu'un tout petit oratoire qui existe encore (au milieu du XIXème siècle), et qui est très-dévotement fréquenté par les gens du faubourg. On y remarque des scènes de la Passion curieusement sculptées en bois. Le nom de Porz-Anquen, Place de l'angoisse, donné au faubourg et à la chapelle, vient de ce que c'était là le chemin par où l'on conduisait les condamnés au gibet, élevé au haut d'une prairie, derrière les enclos de l'Hôpital et de Montbareil.

 

Saint-Léonard. Cette chapelle, si pittoresquement assise, revendiquerait, selon quelques-uns, pour son fondateur, le bienheureux Charles de Blois, qui la fit construire, après sa sortie des prisons d'Angleterre, en l'honneur de saint Léonard, patron des prisonniers. La chapelle bâtie par le pieux duc n'est pas la pauvre masure que vous voyez aujourd'hui : j'ai déjà dit comment le curé Lagain avait employé les matériaux de Saint-Sauveur à mutiler Saint-Léonard. Il ne reste de l'ancien édifice que les quatre piliers qui supportent le clocher ; mais ces quatre piliers et toute la partie centrale de l'édifice présentent tous les caractères d'une architecture bien antérieure à Charles de Blois. Mon savant ami et compatriote, M. Charles de Keranflech, y reconnaît une construction romane du XIIème siècle. Le bénitier porte l'inscription : G. de La Lande, 1552. Avant la Révolution, on gardait dans cette chapelle un grand coffre et des chaînes : en rapprochant ce double symbole de la date assignée par l'archéologie, et de la légende du sire du Garo, je croirais volontiers que Saint-Léonard aurait eu pour fondateur quelque pieux croisé, délivré des fers des Sarrazins.

Guingamp (Bretagne) : chapelle Saint-Léonard.

On dit la messe à Saint-Léonard à différentes époques de l'année. M. Lagain avait l'idée d'établir le long du sentier rocailleux qui conduit au calvaire, les différentes stations du Chemin de la Croix : c'est une bonne pensée, dont la traduction en groupes de kersanton, dans des cryptes pittoresques, serait une magnifique chose. — Un usage assez singulier se pratique à Saint-Léonard, au dire de M. Kermoalquin. Je cite ses propres paroles : « Tous les ans, au mois de mai, des fiévreux vont à Saint-Léonard chercher, dans le creux des murs de la chapelle ou du calvaire, le mollusque appelé limaçon. Il faut qu'ils le découvrent et le prennent eux-mêmes. La découverte faite, ils pilent et renferment l'animal dans un sachet qu'ils suspendent à leur cou. Aussitôt que la fièvre les a quittés, ils vont enterrer leur sachet au pied des murs de la chapelle. Dans leur pensée, celui qui, après être guéri, manquerait à enfouir son sachet, serait bientôt repris par les fièvres. Nous avons vu plus de deux cents sachets enfouis le long des murs de Saint-Léonard ».

 

Il y avait autrefois dans le cimetière de Notre-Dame, une chapelle dédiée à saint Louis, qui fut démolie en 1732.

Les titres des XVème et XVIème siècles font mention d'une chapelle de Saint-Fiacre, que je ne sais où placer, si ce n'est pas la même que Saint-Yves ; d'une chapelle de Saint-Julien, au village de ce nom, sur la route de Paris, vis-à-vis de Sainte-Anne, et d'une chapelle de Saint-Maudez, dans les terres, vers le nord-est, au-dessus de Porz-Anquen.

Guingamp (Bretagne) : chapelle Hôtel-Dieu. Guingamp (Bretagne) : chapelle Hôtel-Dieu.
     

Du reste, je ne puis mieux faire connaître les sanctuaires où se complaisait la piété des Guingampais de ce temps-là, qu'en citant le testament de Raoul Sarrazin : c'était un riche marchand de Guingamp qui se mourait à Nantes, où l'avait appelé son négoce, au commencement du XVème siècle. Après avoir pris ses mesures pour être enterré dans l'église ou le cimetière des Frères-Prêcheurs de Nantes, le moribond reporte sa pensée vers sa maison et sa ville de Guingamp. Il ordonne que « mille messes seront célébrées pour lui à Notre-Dame, et il lègue à cette même église de Notre-Dame 20 sols ; à l'église de Sainte-Marie-Madeleine, 10 sols ; à l'église de Saint-Michel, 40 sols ; à l'église de Saint-Sauveur, 20 sols ; à l'église de Saint-Léonard, 10 sols ; à l'église de la Sainte-Trinité, 20 sols ; à l'église de Saint-Nicolas, 40 sols ; à l'église de Saint-Martin, 10 sols ; à l'église de Saint-Julien, 10 sols ; à l'église de Saint-Maudez (sancti Maudetz, gallicè Maude), 10 sols ; à l'abbaye de Sainte-Croix, 20 sols ; à l'Hôpital, un lit garni (lectum munitum) ; au même Hôtel-Dieu, une mesure de froment et vingt-cinq pots de vin pour être distribués aux pauvres pendant le Carême qui suivra son décès ; aux Frères-Prêcheurs de Guingamp, deux francs d'or ; aux Frères-Mineurs, un franc d'or ». Ce testament est du 29 janvier 1409. J'en conclus que la chapelle de Saint-Yves, si chère aux bourgeois, n'était pas encore fondée en 1409 ; car il me semble que Raoul Sarrazin ne l'eût pas oubliée [Note : Archives de Notre-Dame. — Il faut joindre à ces chapelles, les chapelles domestiques de tous les manoirs et châteaux voisins : je cite celle de Saint-Loup, au manoir de Runévarec, célèbre par son Pardon, dont on a fait, dans ces derniers temps, une fête de barrières ; et celle du manoir de Kerhuel, dont la façade est un vrai joyau du XVIème siècle]. Mais cette même chapelle de Saint-Yves était bâtie en 1468 ; car ce fut là que les dix archers envoyés par la ville à l'armée du Duc, entendirent la messe avant que de partir [Note : Comptes de Jéhan d'Etables (Archives Municipales). — On lit dans le compte de Denys des Prés (1447) : « Le dit procureur ne se charge point des 7 s. de rente deuz dessus la place Morvan Huet jadis : pour ce que en icelle place est en partie la chapelle de M. S. Yves et l'ont lesd. bourgeoys donnée à la dite chapelle »] (S. Ropartz).

Guingamp (Bretagne) : chapelle Sainte-Croix.

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