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LA VILLE DE GUERANDE VERS 1765

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GUÉRANDE,

Ville assez considérable et très-ancienne, proche la mer, distante de 13 lieues de Nantes.

Il paraît, par le nom d'Aula Quiriaca que porte Guérande, qu'elle subsistait dès l'an 549. Guérech, premier comte de Nantes, y faisait souvent sa demeure. En 850, elle a été le siège d'un évêque nommé Gislard, qui, par le traité fait avec Actard, évêque de Nantes, n'a point eu de successeurs. En 907, les Normands ayant fait une descente par mer en Bretagne, après avoir ravagé Nantes, Angers, Tours et tous les environs de la Loire, reprenant le chemin de la mer, vinrent assiéger Guérande. Les habitants se défendirent en gens de cœur, obligèrent les Normands à lever le siége, les poursuivirent et les mirent tous en fuite. En 1342, Louis d'Espagne étant venu au secours de Charles de Blois, qui disputait la Bretagne à Jean de Montfort, assiégea Guérande par terre et par mer ; la ville ne pu résister longtemps, elle fut prise d'assaut, le pillage fut abandonné aux soldats, et tous les habitants furent passés au fil de l'épée, sans épargner ni âge ni sexe ; les églises, aux nombre de cinq, furent pillées et brûlées. En 1472, le fameux Bertrand Duguesclin, né de famille bretonne, connétable de France, renommé dans l'histoire de Bretagne, de France et d'Espagne, fut envoyé par le roi de France avec une armée, pour délivrer la Bretagne de la tyrannie des Anglais, que le duc y avoit attirés. Après avoir repris Rennes et plusieurs autres villes, il assiégea et reprit Guérande. En 1379, Olivier de Clisson, aussi connétable de France, vint l'assiéger : elle soutint un siége mémorable, les habitants se défendirent avec tant de bravoure, qu'ils obligèrent Olivier de lever le siège, de s'en retourner précipitamment avec une perte considérable, et non contents de cet avantage, ils se portèrent vers Blain et autres terres appartenant à Olivier, qu'ils prirent et ravagèrent. Ils ne furent pas plutôt de retour, qu'ils furent assaillis par une flotte redoutable d'Espagnols soutenus par le roi de France ; ils se ravitaillèrent promptement et firent si bonne contenance que les Espagnols se retirèrent du côté de Saint-Nazaire et abandonnèrent leur dessein. Enfin après bien des guerres et des ravages, le duc Jean IV et Charles VI, roi de France, se reconcilièrent et s'unirent, pour chasser les Anglais de la Bretagne. Ce traité, qui est du 15 janvier 1381, fut ratifié et juré solennellement, le 4 avril suivant, à Guérande, dans la chapelle de Notre-Dame-la-Blanche. L'an 1487 et sous le règne de François II, dernier duc de Bretagne, Charles VIII, roi de France, qui avait des vues secrètes sur cette province, vint assiéger Nantes, avec une armée formidable et une artillerie nombreuse. L'armée des français, malgré son nombre, ne put investir qu'une partie de la ville, c'est-à-dire le Port-Communeau, la porte et cavalier de St-Pierre et les ponts de la Loire, en sorte que les portes de St-Nicolas et du Marchix étaient libres. Le duc François était dans le château de la Tour neuve, où il courut des risques par une bombe qui entra par une fenêtre de la chambre où elle fit son effet ; ce qui l'obligea de se loger chez un particulier, dans la rue de la Chaussée, actuellement la Grand'rue, et d'envoyer ses deux filles, Anne et Isabelle, à l'hôtel de la Bouvardière. Les Guérandais ayant appris la nouvelle de ce siége, et le danger que le duc courait, vinrent à son secours au nombre de 500. Ils étaient vêtus, suivant l'ancien usage des bretons, de hoquetons, marqués chacun d'une croix noire ; ils trouvèrent les Français dans la plaine de Biesse et dans l'endroit nommé actuellement la Saulzaie, ils les attaquèrent, les défirent et les obligèrent de se replier du côté de la porte et cavalier de St-Pierre, où ils formaient leur plus vive attaque ; ce qui, joint à un renfort de troupes allemandes et bretonnes, qui profitèrent de l'occasion pour entrer dans la place, obligea le 6 août les Français à lever le siége.

En 1489 et après la mort de François II, le maréchal de Rieux, tuteur de la duchesse Anne, voulant marier cette princesse à son gré et sachant que le chancelier de Montauban et autres du conseil de la duchesse, qui s'opposaient à ses desseins, étaient allés à Guérande, il les y fit assiéger. Les Guérandais se défendirent avec tant de courage, que le siége en fut presque aussitôt levé que mis ; ils poursuivirent les fuyards et en prirent beaucoup auxquels la duchesse fit trancher la tête. L'an 1614, le château et autres fortifications de Guérande furent totalement démantelés. C'est dans ce même temps qu'on démolit le château de Touffou, près de Nantes, et les nouvelles fortifications de St-Mars-la-Jaille.

La ville de Guérande a droit de nommer et d'envoyer un député aux Etats de la province, ainsi que la collégiale qui est très nombreuse ; mais celle-ci n'y a pas député depuis environ quarante ans. Guérande et tous ses environs contiennent une grande quantité de marais salans ; ce qui procure à ce pays un commerce très considérable, lorsque les sels réussissent. A peu de distance de Guérande est la terre et marquisat de Becdelièvre, appartenant à Messire Hilarion-François, marquis de Becdelièvre, seigneur de la Seilleraie et autres lieux, premier président de la Chambre des comptes de Bretagne, etc.

Guérande est une des villes les plus peuplées de l'évêché nantais, et des plus considérables par le grand nombre de noblesse qui l'habite. Elle contient une nombreuse collégiale, un couvent de Dominicains, un de dames Ursulines, deux hôpitaux, une communauté de ville et deux juridictions.

Recteur, Broussart. - Procureur fiscal, Benoît. - Sénéchal, Le Peley de Villeneuve. - Greffier, Hardouin. - Alloué, Vrigneau de Plusquepoix. - Maire et subdélégués alternatifs, Du Vivier et Tiffoche. - Lieutenant, Payen de Trohudal. - Greffier, Du Vivier. - Contrôleur, Tangui de la Barre. - Sénéchal des Regaires, Thomas. - Entreposeur, Descorches.

(P. I. Brun, 1765. Bibliothèque annuelle et portative, à l'usage des citoyens de la ville, évêché et comté Nantois, de la Bretagne et autres provinces de France. Année 1765. Nantes, Pierre-Isaac Brun, imprimeur-libraire, à l'entrée de la Fosse, in-24 de 139 pages non compris la table des matières. Petit volume devenu fort rare).

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