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Guérande : ecclésiastiques de la région guérandaise qui ont connu la persécution révolutionnaire

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Liste des ecclésiastiques fidèles de la région guérandaise qui ont connu la persécution révolutionnaire. Etat du Clergé dans l'ancien District à l'époque de la réorganisation des paroisses. Notices sur certains prêtres inconnus dans la région. — Conclusions.

Sous forme d'Appendice ou de Supplément, nous nous proposons de donner ici la nomenclature des ecclésiastiques de l'ancien district de Guérande, persécutés pour la Religion, soit qu'ils y fussent nés, suit qu'ils y eussent leur résidence. Nous y faisons figurer tous ceux qui ont succombé pendant les terribles années ou qui ont survécu à leurs tribulations. Les, noms de ceux qui sont morts de privations et de misères, comme de ceux qui ont été condamnés à mort par la justice révolutionnaire, noyés, fusillés, massacrés, sont marqués d'une t. Nous faisons observer que dans cette nomenclature vous ne retrouverez point la mention de ceux qui ont eu leur page dans la présente Histoire.

Ce sera comme le martyrologe du pays guérandais au temps de la persécution. Gardez la mémoire de ces victimes de l'impiété révolutionnaire : leurs noms,. guérandais de race, vous les portez encore aujourd'hui, et c'est un titre de gloire pour vous et vos enfants. Si vous voulez être dignes d'eux, tenez toujours à la Religion que ces héros ont si vaillamment défendue, même au prix de leur bien-être et de leur vie.

t ALNO Pierre, né à Clis, supérieur de la maison de Saint-Clément, expatrié en Italie, mort chez les Trappistes de Casamari, en 1795.

t AUDET DE PRADEL, J.-M.-Emmanuel, clerc tonsuré du Croisic, surpris prêchant aux fidèles près de la chapelle de Saint-Goustan, emprisonné au corps de garde, 26 mars 1792, mort au Croisic le 13 pluviôse an VI.

BÉDARD, deux frères, nés à Guérande, l'un recteur de Béré, l'autre desservant de Saint-Sulpice d'Auverné, expatriés tous les deux : le premier, Aimé-Marie, maintenu, dans sa cure en 1803, mort le 31 octobre 1815 ; le second, Christophe, premier curé du Petit-Auverné, mort en 1819.

BERTHO Hervé, né à Saint-André-des-Eaux, vicaire au Croisic, déporté, maintenu en 1803, puis curé de Héric, 1807-1834.

BIGARRÉ Joseph, né à Nivillac, vicaire à Pénestin. déporté, curé de Pénestin, 1803-1830.

BIZEUL Jean-François, né à Guérande, et vicaire de Vieillevigne, frère de celui de Guérande, maintenu en 1803 et mort en 1808.

t BOUILLAND Guillaume, né à Saint-André, chapelain de Saint-Sébastien, expatrié, mort à Pornichet en l'an VI.

BOULLO Gabriel, né à Nivillac, vicaire à Herbignac, exilé, curé de Donges en 1803, mort en 1817.

t BROUSSARD Julien, né à la Chapelle-des-Marais. vicaire au Cellier, se retira à Guérande où il fut poursuivi après le siège, mort au village de Trélan (Saint-Nazaire) en 1795, sur le point d'être arrêté.

t BUREAU DE LA BESSARDIERE Sébastien, curé de Saint-Nazaire depuis 1763, rebelle au serment malgré qu'il fût choisi pour premier maire de la commune, quitta sa paroisse en 1971. On dit qu'il périt dans la déroute du Mans, ayant suivi l'armée royaliste.

CARSIN ?, natif de Guérande ; passe-port pour Douvres sur le navire « May-Flower », 1er octobre 1792.

CAVALIN Jean, né à Batz, chapelain de Kervalet ; embarqué à la Roche-Bernard pour Santander, 2 octobre 92, revenu en l'an VIII, mis en état d'arrestation, mort chapelain de Clis, 8 décembre 1811.

CHARBONNIER Prosper, vicaire à Mesquer, déporté.

CHEVALIER Guillaume, né, au Croisic, prêtre de Saint-Clément de Nantes, se retire au Croisic, dénoncé et déporté.

t CORBILLÉ Nicolas, né à la Chapelle-des-Marais, vicaire à Bouvron, fusillé en cette paroisse, 1794.

t COUVRANT Joseph, né à Sainte-Reine, recteur de Besné, noyé 16 novembre 93.

t COUVRANT François, né à Escoublac, vicaire à Campbon, se cacha à Tréméac, fusillé.

CRESPEL, les deux frères, de Saint-Dolay, l'un recteur de Bouguenais, l'autre de Derval, déportés.

CROSSAYS Julien, né à Issé, recteur du Croisic, déporté, devenu curé de Saint-Nazaire, 1803-1827.

DAVID Charles, né à Campbon, vicaire à Ponchâtenu, regardé comme émigré quoiqu'il fût resté à Pontchâteau, puis caché dans sa paroisse natale, où il fut dénoncé. Il devint curé de Bouvron.

t DAVY Augustin, vicaire à Besné, fusillé à Savenay, 7 fructidor an II.

t DESCHAUFFOURS Jacques, né à Guérande, vicaire à Saint-Léonard de Nantes, expatrié, exerce le culte à Nantes, mort en 1797.

DUBOIS Pierre-Jean, né à la Roche-Bernard, recteur de la Chapelle-des-Marais, expatrié, maintenu dans sa cure, mort en 1804.

DURAND Pierre, né à Herbignac, vicaire au même lieu, expatrié, maintenu après comme vicaire, puis curé, 1810-1816.

FRADEL Louis, né au Pouliguen, vicaire à Sainte-Marie, resta dans le pays, curé de Batz 1805-1820.

t FOCRAIN Jean, né à Sainte-Reine et vicaire, condamné à mort par la Commission militaire de Lorient, 22 juillet 94. — Sa soeur fut poursuivie par le District de Guérande comme receleuse de prêtres.

t GIRAUD Charles, né à Pontchâteau, desservant à Saint-Philbert, noyé 16 novembre 93.

GOUGEON Jean, né à Pontchâteau, vicaire à Saint-Lyphard, resta dans le pays, curé de Saint-Lyphard 1803-1821.

GUÉNEL Jean, né à Herbignac, ordonné en 1794, résida à Trescalan, vicaire à Assérac en 1803, chapelain de Saillé 1805, mort au Croisic 1821.

GUIHARD René, né à Batz, chapelain du Pouliguen, expatrié ; il mourut à Nantes.

t GUIHARD, clerc-tonsuré, de Montoir, massacré en Brière.

GUIHÉNEUC Laurent, né à Missillac, resta dans sa paroisse et devint plus tard curé de Saint-Gildas-des-Bois.

t GUIHÉNEUF Simon, né à Pontchâteau, chapelain de Saint-Roch, déporté, mourut en exil.

HALGAND Jean, né à Crossac, se tint caché, mort à Crossac en 1835.

LALLEMENT Jean-Baptiste, né à Piriac, vicaire au Loroux, expatrié en Allemagne, curé du Croisic de 1803 à 1820.

t LANDEAU Jacques, né à Quéniquen, recteur de Moisdon, noyé 16 novembre 93.

t LANDEAU Julien, son frère, recteur de Saint-Lyphard, échappa à la noyade et mourut en 1799.

t LEGAL Thomas, chapelain de Saint-Sébastien en Piriac, infirme, resta caché et mourut à Guérande pendant la Révolution.

t LEGRAND Guillaume, né à Guenrouët, y demeurant, noyé 16 novembre 93.

t LE SÉNÉCHAL de Kerguizé, bénéficier de Crossac, tué en Brière, 14 mars 94.

Le GUEN Yves, né à Saint-Molf, vicaire à Batz, exerça son ministère dans la région sans être découvert, chapelain de Trescalan en 1803, curé de la Chapelle-des-Marais 1805-1812, mort à Guérande, 1822.

t LEMERCIER François-Augustin, né à Guérande, recteur de la Chapelle-Basse-Mer, déporté, mourut à Cadix en 1794.

LEQUIMENER, deux frères de Mesquer : l'un expatrié, mort curé de Carquefou ; l'autre, décédé pendant la Révolution.

t LETRESLE DE KERBERNARD, né à Assérac, chanoine d'Angers, noyé à Nantes le 20 frimaire an II.

MAHÉ François, né à Guérande, recteur de Héric, dut s'exiler, sans qu'on sache ce qu'id est devenu.

t MAHÉ Joachim, desservant une trève de Montoir, massacré.

MAHÉ Joseph-Philippe, né à Pontchâteau, vicaire à Saint-Herblain, déporté, curé du Cellier 1803-1804.

MAROT Pierre, né à Batz, capucin du Croisic, expatrié.

MOLLÉ-PICHON, né au Pouliguen, vicaire à Saint-Géréon, expatrié.

MOUILLERON Guillaume, né à Batz, recteur de Sainte-Marie, arrêté et emprisonné à Guérande, passa en Espagne et de là en Angleterre, mort à Nantes le 7 mars 1802.

t OLLIVAUD Joseph, desservant de la trêve de. Saint-Joachim, condamné à mort, exécuté à Nantes. 24 ventôse an II.

ORSEAU Julien, né au Pouliguen, vicaire à Batz. pour la chapelle de Kervalet. Se tint caché ; après la Révolution chapelain de Saint-Sébastien, mort à Saint-Nazaire en 1830.

PANHÉLEUX Jacques, né à Missillac, desservant de Téhillac, resta caché dans le pays, mort à Nantes en 1810.

t PANHÉLEUX Jean-Baptiste, né à Guérande, vicaire à la Marne, resta dans sa paroisse et fut tué par un soldat de l'armée républicaine.

PELÉ DE KERAL Henri-Charles-Achille, né à Pontchâteau et y demeurant, sous-diacre, ne sortit pas du lieu, refusa plus tard la prêtrise par humilité ; il mourut en 1830.

t PERRAUD Jean, né à Missillac; recteur de Crossac, condamné à la réclusion, relâché, mourut à Missillac en l'an X.

POTIRON DE BOISFLEURY Pierre, recteur d'Avessac, déporté en 1792 ; maintenu dans sa cure, il mourut en 1807.

RAPHAEL Pélage-Marie, né au Pouliguen, titulaire de N.-D. de Pitié, alla se fixer à Paris, entra dans l'enseignement et mourut en voyage sur le chemin de son pays natal.

t RAULIN, du diocèse d'Avranches, vicaire à Assérac, déporté en Espagne, mourut en exil.

RAZIER, né à Missillac, diacre, ne sortit pas de la paroisse, ordonné après la Révolution et premier curé de Téhillac.

RÉGENT François, vicaire rural à Saint-Nazaire, déporté, mort à Guérande en 1810.

t RICORDEL Yves, né à Guérande, recteur de l'Isle-de-Bouin et après prêtre habitué, déporté à Bilbao, mort en exil en 1799.

RIVALAN François, né à la Roche-Bernard, vicaire à Bouguenais, exporté en Portugal, mort en 1819, étant aumônier de l'hospice de Paimboeuf.

RIVALAN Laurent, né à Saint-Molf, vicaire dans le District, expatrié à Cordoue, curé de Saint-Molf de 1803 à 1812.

RUÉ Jean, né à Guérande, génofévain, prieur du Pin, réfugié à Liège, reparaît au Pin dès l'an VII et emprisonné au Bouffay, maintenu dans sa cure jusqu'en 1811, mort à Paris.

SAULNY Pierre, vicaire à Guémené, se cacha sur la paroisse d'Assérac sans qu'on ait pu l'arrêter, mort curé de Nivillac en 1830.

Soumis Guillaume, né à Escoublac, vicaire à Blain, emprisonné à Port-Louis ; relâché, il s'embarqua pour Orense ; de retour devint curé de Piriac, 1803-1832.

SAUVAGER Jean-Baptiste, recteur de Mesquer, resta dans le pays sous le costume de paludier, maintenu dans sa cure et mort en 1821.

t THOBYE Barthélémy, né à la Chapelle-des-Marais, recteur de Pouillé, emprisonné et noyé 16 nov. 93.

t THOBYE Jacques, frère du précédent, recteur du Cellier, mourut aux Carmélites où il était détenu, 4 juin 93.

THOBYE Jean-Baptiste, né à Missillac, vicaire à la Limouzinière, s'expatria ; il fut maintenu dans sa paroisse comme curé et y mourut en 1807.

VAILLANT Jacques, né à la Chapelle-des-Marais, vicaire à Crossac, resta caché dans le pays, curé de Saint-Joachim en 1803 et de Sainte-Reine en 1816, mort en 1835.

t VIGNARD Julien, né à la Roche-Bernard, expatrié, mort à son retour en France.

VIGNARD François, probablement son frère, expatrié.

t VIGNARD Pierre, né au même lieu, vicaire à Saint-Molf, mort en exil, 1800.

t VINCE François, né à Montoir, vicaire à Donges, arrêté à l'île d'Errau et fusillé, mars 94, en même temps que la femme qui le cachait.

VINCE Pierre, né en la même paroisse, aumônier du Sanitat de Nantes, expatrié, vicaire à Saint-Joachim en 1803, mort en 1820.

JUSTI AUTEM IN PERPETUUM VIVUNT

 

ETAT DU CLERGÉ
dans le pays guérandais
à l'époque de la réorganisation des paroisses
— 26 janvier 1803 —

Note : Nous comptions, avant la persécution, près de 150 prêtres dans le climat guérandais ; sur ce tableau vous ne pourrez lire que 50 noms. La pénurie des survivants de la Révolution était telle qu'on ne put donner des vicaires à beaucoup de paroisses. — Archives de l'Evêché

GUÉRANDE, cure de 1ère classe.

Curé : H.-Cl. de Bruc, ancien chanoine.
Vicaires : J. Allot de Montigné, ancien curé de Noyal-sur-Bruz.
L. Potiron de Boisfleury, ancien chanoine.
J. Bizeul, ancien vicaire.
Y. Le Guen, pour Trescalan, ancien vicaire à Batz.
J. Cavalin, pour Clis, ancien chapelain de Kervalet.
L.-J. Peuriot, pour Saillé, ordonné en Angleterre 1796.
J.-P. Cousin, pour la Madeleine, ancien vicaire à Sion.

Pr. hab. : G. Baudet, ancien vicaire au Croisic.
Fr. Régent, ancien chapelain en Saint-Nazaire.
N. Lehuédé, ordonné pendant la Révolution [Note : C'est la place qu'il occupe dans le tableau d'où nous extrayons ce que nous donnons ici : ce tableau est officiel].

ESCOUBLAC, succursale pensionnée par l'Etat.

Curé : Ph. Perraud, ancien chapelain de Clis.

MESQUER, succursale pensionnée.

Curé : J.-B. Sauvaget, ancien recteur.

Pr. hab. : L. Godard, ancien prêtre habitué, assermenté.

PIRIAC, succursale pensionnée.

Curé : Guil. Sohier, ancien vicaire à Blain.

SAINT-ANDRÉ-DES-EAUX, succursale pensionnée.

Curé : J. Moyon, ancien recteur.
Vicaire : P. Lescar, ancien vicaire.

SAINT-MOLF, succursale non pensionnée.

Curé : P.-L. Rivallan, ancien vicaire.

HERBIGNAC, cure de 2ème classe.

Curé : L.-L. Prié, ancien vicaire à Tillers.

Vicaire : P.-Fr. Durand, ancien vicaire.

ASSÉRAC, succursale pensionnée.

Curé : J.-B. Lévêque, ancien recteur.
Vicaire : J.-M. Guénel, ordonné en 1794, à Paris.

CHAPELLE-DES-MARAIS, succursale non pensionnée.

Curé : P. Dubois, ancien recteur.
Vicaire : J. Bodet, ancien vicaire à Sainte-Croix de Machecoul.

SAINT-LYPHARD, succursale pensionnée.

Curé : J. Gougeon, ancien vicaire.

LE CROISIC, cure de 2ème classe.

Curé : J. B. Lallement, ancien vicaire au Loroux.
Vicaire : H. Bertho, ancien vicaire.

BATZ, succursale non pensionnée.

Curé : F. Montfort, ancien recteur.
Vicaires : D. Fardel, ancien vicaire à Sainte-Marie.
J. Orseau, pour Kervalet, ancien vicaire.
J.-P. Loyseau, pour le Pouliguen, ancien
chanoine.

SAINT-NAZAIRE, cure de 2ème classe.

Curé : J. Crossay, ancien recteur du Croisic.
Vicaires : J.-J. Gaultier, ancien vicaire à Moisdon.
A. Bertho, pour Saint-Marc, ancien chapelain.
A. Bertho, pour Saint-Sébastien, ancien vicaire à Bouaye.

DONGES, succursale pensionnée.

Curé : G.-A. Boullo, ancien vicaire à Herbignac.

MONTOIR, succursale non pensionnée.

Curé : R. Eon, ancien recteur.
Vicaires : Séb. Girard, ancien vicaire à Vertou.
J. Ollivaud, ancien vicaire à la Chapelle-des-Marais.
R. Rabier (nous est inconnu).

PONTCHATEAU, cure de 2ème classe.

Curé : J. Audrain, ancien recteur.
Vicaire : C. Mahé, ancien vicaire.

BESNÉ, succursale pensionnée.

Curé : L. Bertho, ancien recteur de Pont-Saint-Martin.

CROSSAC, succursale pensionnée.

Curé : J.-G. Boullo, ancien recteur de Mouais.

SAINT-JOACHIM, succursale non pensionnée.

Curé : P. Vaillant, ancien vicaire à Crossac.
Vicaire : P. Vince, ancien aumônier du Sanitat.

SAINTE-REINE, succursale pensionnée.

Curé : P. Chaussun, anc. aumônier des Ursulines.

MISSILLAC, succursale non pensionnée, rattachée au canton de Saint-Gildas.

Curé : F. Chatellier, ancien recteur.
Vicaire : L. Guihéneuc, ancien vicaire.

 

NOTICES

sur certains prêtres plus ou moins inconnus
dans le pays Guérandais.

Quelques prêtres étrangers au District par leur naissance, ou par leur résidence, ou qui ne s'y étaient point réfugiés pendant la persécution, sont entrés quand même dans la réorganisation des paroisses. Nous leur devons ici une courte notice pour les faire connaître au lecteur.

1°. — M. J. Allot de Montigné, vicaire à Guérande, Né à Vitré en 1756, on peut dire qu'il est un des plus méritants de la Révolution. Curé dit Pertre en 1789, il vint desservir la paroisse cle Noyal-sur-Bruz, où il se trouvait encore à l'époque du serment constitutionnel. Réfractaire, il fut d'abord emprisonné à Rennes, d'où on le relâcha pour s'expatrier de Nantes, ce qu'il ne fit point. Arrêté de nouveau, il connut les prisons du Château, des Carmélites, du bateau La Thérèse, des Petits-Capucins, d'où il put encore échapper à la noyade du 16 novembre 93, à laquelle il était destiné comme ses compagnons d'infortune. Caché dans les paroisses de Grandchamp, Casson, Héric, il regagna Vitré d'où il revint à Héric. De nouveau, il fut arrêté et enfermé au Bouffay et au Bon-Pasteur, d'où il s'évada encore. C'est lui qui, le premier, exerça publiquement le culte à Nantes, dans le parc de Loquidy, dès l'an IX. De Guérande il fut nommé curé de Saint-Hilaire-de-Chaléons, où il resta peu de temps, et vint mourir à Nantes en 1805, épuisé par les tribulations qu'il avait traversées.

2°. — J-P. Cousin, né à Pontchâteau en 1755, vicaire à Sion. Il resta à son poste jusqu'au 15 mai 1791, même après l'installation de l'intrus ; puis, retiré en sa paroisse natale, il fut amené à Nantes ; relâché, il alla se cacher à Campbon ; on le crut émigré et ses biens furent vendus en l'an VII. Il demeurait à Saillé quand il adhéra au senatus-consulte. Il mourut à Pontchâteau en 1826.

3°. — Nic. Lehuédé. Comme on connaissait peu ce jeune prêtre, il fut d'abord placé auprès de M. de Bruc, à Guérande, à titre d'épreuve ; mais, bientôt, on le regarda comme vicaire.

Né à Batz en 1768, il avait fait, dit-on, ses études en cachette, à Nantes, pendant la Révolution, avec quelques autres, sous la direction de l'abbé Garnier qui, étant curé de Teillé, avait prêté serment. D'autres prétendent qu'il devint diacre à Vannes ; mais il est certain qu'il se fit ordonner prêtre, dans les Cévennes, par Monseigneur Daviau de Bois de Sanzay. On rapporte encore qu'à son retour à Nantes il exerça le culte au pays de Retz. Le 25 fructidor an VII, il fut signalé comme caché rue Contrescarpe, et allant chaque dimanche à Frossay dire la messe. Après son vicariat à Guérande, il fut nommé, en 1813, curé de Saint-André-des-Eaux, où il mourut le 7 mai 1830.

4°. — L. Guillaume Sohier, nommé curé de Piriac. Il était natif du District, d'Escoublac, 25 février 1759, et prêtre du 2 juin 1787. Vicaire à Blain, on voulut, à la fin de 90, lui confier l'administration de la paroisse, comme s'il avait juré. Son curé venait de mourir. Il suivit le sort de son confrère, M. Lilliais et alla à Redon, d'où il s'exila pour Orense, après .avoir subi quelques mois de prison à Port-Louis.

5°. — P.-L. Prié, nommé curé d'Herbignac. Né le 18 août 1752, il était vicaire à Tillers, paroisse qui faisait partie de notre Diocèse avant la Révolution. Nous ignorons comment il passa le temps de la persécution ; mais ce qu'il y a de certain, c'est que dans les derniers temps, il desservait Crossac. C'est là que l'Administration le prit pour devenir le premier curé concordataire d'Herbignac ; il mourut en 1809.

6°. — J.-B. Lallemant, nommé curé du Croisic. Originaire de Piriac, il avait été ordonné en 1783 et devint vicaire au Loroux. Refusant le serment, il prit un passe-port pour Douvres le 15 septembre 1792 et s'embarqua sur la "Jeune-Marie" ; plus tard, il alla en Allemagne. Ses biens furent vendus en l'an III. Il mourut à l'hôpital du Croisic le 2 juillet 1821, quelques mois après sa démission de curé.

7°. — Séb. Girard, vicaire à Montoir. Il était né à la Bruffière (ancienne paroisse de notre diocèse), en 1747, et avait vicarié successivement à Remouillé, Teillé, Héric et Vertou. Il fut emprisonné en juillet 1792 ; en septembre il s'expatria en Espagne.

8°. — L. Bertho, nommé curé de Besné. Né à la Chapelle-des-Marais le 7 décembre 1737, prêtre de 1702, il fut vicaire à Puceul et Besné et obtint la cure de Pont-Saint-Martin après avoir occupé celle de Doulon, de 1787 à 1789. Dès janvier 91, il fut poursuivi, ainsi que son vicaire, sous l'inculpation de ne pas donner en chaire lecture des décrets. Il quitta sa paroisse et se retira à Redon au commencement de 92, après un court séjour dans sa paroisse natale, Il s'embarqua au port de Vieilleroche pour Santander, le 25 septembre. Il y résida jusqu'au 26 mars 99 ; revint à Pont-Saint-Martin dès les premiers jours de brumaire an IX ; mais bientôt il gagna Besné (où autrefois il avait été vicaire), dès le commencement de l'an XI.

9°. — J.-G. Boullo, nommé curé de Crossac. Né à la Roche-Bernard le 22 septembre 1756, il devint curé de Mouais. en 1786. Il rétracta son serment trois mois après l'avoir prêté, le 6 mai, et cela par une lettre courageuse, adressée au district de Châteaubriant ; on l'avait élu curé de Saint-Herblain, ce qu'il refusa, et resta dans sa paroisse jusqu'à son départ pour l'exil en Espagne. Là, dit-on, il gagna sa vie, en exerçant le métier de boulanger. Il avait un frère, vicaire à Herbignac, qui le suivit en Espagne et revint avec lui en France.

10°. — Guénel J.-M. à Herbignac, 1767, n'était que clerc tonsuré en 1790 ; il s'attacha à M. Le Guen,. vicaire à Batz,, qui le prépara à la prêtrise qu'il reçut à Paris en 1794 ; dut revenir dans le pays ; en l'an X, il habitait Saint-Molf.

11°. — Fardel Demis, né au Pouliguen, prêtre du 6 juin 1789, vicaire, à Sainte,-Marie, revint en son pays natal et s'y cacha pendant la Révolution ; c'est ainsi qu'il fut nommé vicaire à Batz.

12°. — Gaultier J.-J., né à Massérac en 1763, ordonné le 20 décembre 1788, vicaire à Moisdon ; il exerça le culte dans sa paroisse natale. Deux fois arrêté, il fut incarcéré au Bon-Pasteur, d'où il s'évada en 1796 avec M. Allot de Montigné.

 

CONCLUSIONS

Sur le point de terminer notre récit, faisons constater, par un rapide coup d'œil, la résistance courageuse des populations guérandaises aux institutions et aux rigueurs de ces dix années dont le souvenir ne doit plus s'effacer.

Quand la Révolution eut détruit les anciennes divisions ecclésiastiques et les eut remplaceés par départements, districts, cantons et communes, le district de Guérande compta 21 communes; dont deux anciennes trêves, la Chapelle-des-Marais et Saint-Joachim. De ce fond de l'archidiaconé de la Mée, on avait distrait plusieurs paroisses pour former le canton de la Roche-Bernard et pour les rattacher au Morbihan.

Le nouveau District pouvait compter environ 150 prêtres, recteurs, vicaires et clergé de Guérande. Sur ce nombre, 59 furent expatriés ; 20 périrent de mort violente, massacrés, fusillés ou noyés ; 16 sont décédés, durant la persécution, à la suite de misères et de privations ; 37, les moins âgés, sont restés dans les paroisses, au péril de leur vie et ont été soumis à toutes les épreuves.

Parmi les prêtres infidèles, 19 ont fait le serment sans restriction, dont 10 sont allés jusqu'à l'abdication de leur sacerdoce éternel ; mais, de ceux-là, il faut en retrancher 7 qui étaient étrangers à notre diocèse.

De même que, dans cette supputation, nous ne faisons point mention des religieuses, dont le courage a honoré leur sexe, nous omettons aussi d'y faire entrer les réguliers, c'est-à-dire les Dominicains et les Capucins, dont pourtant plusieurs sont devenus, eux-mêmes, les victimes de la Révolution.

On ne vit d'intrus, dans les 21 paroisses du District, que 11 qui eussent paru au milieu de leurs paroissiens mécontents, et, parmi eux, ceux du Croisic et de Saint-Nazaire n'étaient pas des prêtres nantais. Jamais il n'y en eut à Guérande, à la Chapelle-des-Marais, à Missiilac, à Sainte-Reine, à Saint-André-des-Eaux, à Assérac, à Saint-Joachim, et même à Pontchâteau où ce ne fut qu'un remplaçant. Installés avec la force armée et souvent gardés dans leurs presbytères contre les attaques des paroissiens, ces malheureux ne jouissaient d'aucune paix et d'aucune estime : on s'éloignait d'eux et on allait aux prêtres cachés dans quelques retraites et protégés par les fidèles. L'un d'eux, Rémaud, imposé à Escoublac, fut blessé mortellement et vint mourir à l'hôpital de Guérande, 20 mars 1794. Tous finirent misérablement, déprêtisés comme ils disaient, et rentrés dans la vie civile, instituteurs ou membres des Administrations [Note : Nous n'avons point voulu — et l'on ne saurait nous le reprocher — suivre jusqu'à leur fin lamentable ces prévéricateurs et rénégats. La Providence a permis leur défection, pour taire ressortir la gloire et le mérite de ceux qui sont restés fidèles à leurs saints Ordres et à leurs engagements sacrés]. Ceux de Donges et de Mesquer eurent le courage de se rétracter ; on peut en dire autant de celui de Batz, qui le fit plus tard. A Saint-Nazaire, l'intrus se trouvait presque isolé. : dans un procès qu'il eut à soutenir, on dit qu'il a, à peine, 30 patriotes pour lui et 3.000 habitants contre.

Nous pouvons donc, à bon droit, conclure que les populations du district de Guérande se sont montrées, durant la persécution révolutionnaire, aussi fidèles et aussi attachées à notre sainte religion catholique que les prêtres qui étaient à leur tête, et qu'elles ont donné ainsi le plus bel exemple au Diocèse entier. Rendons-en grâces à Dieu et demandons-lui qu'elles mêmes ne l'oublient jamais, en demeurant, quoi qu'il dut arriver dans l'avenir, dignes de leurs ancêtres.

(Abbé P. Grégoire).

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