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L'ANCIENNE PAROISSE DE GUER

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Les Seigneuries de l'ancienne paroisse de Guer.

(6ème partie)

 

LES TOUCHES.

La maison actuelle (1913) des Touches est, en majeure partie, une construction du XVème siècle.

La grande porte sur la cour est aussi dans le style du XVème, mais l'autre porte et la fenêtre au-dessus sont du XVIème.

Sur la façade du midi on voit un écusson brisé en partie qui portait les armes des du Loquet. Une belle fuie ou pigeonnier se voit encore dans la cour. On y arrive par des allées tracées au milieu de jolis bois. D'après les érudits, « Touche » veut dire bois, alors les Touches sont des bois, au milieu desquels cette maison noble fut construite.

Dans le grand salon on voit un magnifique cadran solaire, avec des personnages habillés à la mode du temps, et portant les armes de « de Théhillac ».

On y voit encore l'original, avec traduction, de la pièce accordant au seigneur des Touches le droit de garenne et portant la date du 8 août 1391. Ce privilège était octroyé par le Duc de Bretagne à son « cher et féal Jean du Loquet, sieur des Touches, pour lièvres, perdrix, faisans, conis, etc.... dans le domaine de Beautertre, sis entre la rivière d'Oyon et le chemin de la Planchette de Perezac (aujourd'hui Persac), au village de la Vallée-Forcant (aujourd'hui Vallée-Bouillant), jusqu'au ruisseau de Tréfaut et le chemin qui descend de la Planchette de Perezac à la rivière d'Oyon au gué Haldoyon — et aussi sur le pré nommé la Madeleine ».

Cette concession était faite à perpétuité et nonobstant toute coutume, et dans la forme réservée à tous ceux de ses féaux sujets que le Duc voulait honorer. L'acte fut fait aux plaids généraux de Ploërmel et signé de : Guillaume de Lesenet.

La seigneurie des Touches avait une dîme à la douzième gerbe sur plusieurs champs avoisinant La Priaudais, La Vallée-Bouillant, Le Vaumarquer, La Démardais, Le Busson, etc..., en tout 27 pièces de terre.

Le plus ancien des seigneurs connus est Guillot Lucas, époux d'Alix de Trécesson ; tous deux vivaient avant 1350. Alix était fille de Jean et de Catherine de Montauban, mariés par contrat du 30 mars 1336.

De ce mariage naquirent trois enfants : 1° Jamet Lucas, l'aîné, qui prit le nom des Touches, décéda sans hoirs après 1371 ; 2° Jeanne des Touches, épouse de Perrot du Pont ; 3° Alix des Touches, mentionnée en 1399 [Note : « Michel des Touches met son sceau, qui est une tête de femme, pour Jeanne de la Lande sur la quittance d'une somme due à la Trésorerie de la Duchesse de Bretagne » (Revue de l'Ouest, fév. 1895)].

De Perrot du Pont et de Jeanne des Touches, naquit une fille unique, « Tiphaine du Pont », qui hérita des Touches, à la mort de Jamet des Touches, son oncle maternel.

Tiphaine du Pont épousa : 1° Jean Bouchart, dont elle n'eut point d'enfant ; 2° Jean du Loquet, vers 1387.

Jean du Loquet [Note : Le Losquet est en Plogastel-Saint-Germain] était gentilhomme d'ancienne extraction ; ses armes étaient : « de gueules à 3 croix et une bande d'argent chargée de 3 merlettes de sable ». Il se distingua dans les guerres de Montfort ; c'est pourquoi le Duc de Bretagne lui octroya le droit de garenne dont nous avons parlé. Jean du Loquet vivait encore en l'an 1420 ; Tiphaine, son épouse, mourut en 1405 ou 1407.

De leur mariage ils avaient eu six enfants : 1° Patry, l'aîné, qui succéda à son père ; on ignore le nom de sa femme ; Patry mourut le 13 novembre 1473. 2° Jean, recteur de Beignon vers 1454 ; 3° Bertrand ; 4° Jeanne, épouse de Pierre Lescouble. De ce mariage naquirent Jeanne, puis Béatrix Lescouble qui épousa Guillaume de Coesplan. 5° Bertranne, épouse de Jean-Olivier de Meslé, sieur de la Payentière, évêché de Nantes ; ce dernier vivait vers 1471 ; 6° Jean du Loquet qui devint chanoine de Rennes, Doyen de Fougerais, Prieur commandataire du Prieuré de Pontchâteau. Il mourut en 1490.

Patry du Loquet avait eu deux enfants : 1° Bertrand qui épousa : 1° Amice de Porcaro, par contrat du 16 septembre 1451 ; elle était fille aînée de Jean de Porcaro ; son père lui donna en dot 12 livres de rente. — 2° Jeanne Mauvoisin qui mourut en 1522.

Du mariage de Bertrand du Loquet et d'Amice de Porcaro naquirent quatre enfants : 1° Guillaume, fils aîné et successeur ; 2° Ysabeau ; 3° Jeanne ; 4° Jacquette.

Guillaume épousa Jeanne du Châtelier, dame de la Pouardière en Foulgerais, fille de Georges et de Jeanne Le Provost, sieur et dame du Châtelier, du Bois-Garnier, soeur utérine de Gilles de Couesnon.

Ysabeau épousa Martin Le Potier, sieur de la Vallée.

Jeanne épousa, par contrat de 1479, Jean du Fresne, sieur de la Fonchaye.

Jacquette fut épouse de Jean de Meisac, sieur de Pommenat, évêché de Vannes, dont est issu Raoul de Meisac.

De Jeanne de Mauvoisin Bertrand du Loquet eut cinq enfants 1° Pierre, 2° Guillemette, l'aînée, 3° Guillemette, la jeune, 4° Jeanne, l'aînée, 5° Jeanne, la jeune.

Pierre du Loquet fut prêtre ; Guillemette, l'aînée, épousa Raoul Proudic ; Guillemette, la jeune, épousa Georges Le Bastard, sieur du Clos-Perrin ; Jeanne, l'aînée, fut épouse d'Allain du Verger, sieur du dit lieu, dont naquit Julien du Verger.

Guillaume du Loquet et Jeanne du Châtellier eurent trois enfants : 1° Pierre Ier ; fils aîné, succéda en la maison des Touches. Il épousa, par contrat du 1er juin 1506, Arthuse de Couédor, fille de Claude de Couédor et de Madeleine Boucel, sieur et dame du Bois-Glé, de la Basse-Bouexière, en Carentoir (aujourd'hui : La Bourdonnaye).

Pierre du Loquet mourut en mai 1532 ; Arthuse, son épouse, qui décéda le 19 décembre 1568, fut inhumée dans l'église de Guer.

2° Jeanne du Loquet ; 3° Jacquette, épouse de Nicolas Faruel, sieur de la Ville-Daniel.

De Pierre Ier et d'Arthuse de Couédor naquirent six enfants : 1° Pierre, deuxième du nom, fils aîné et héritier principal, épousa, par contrat du 7 mai 1542, Thuriale Peschart [Note : D'autres la font fille de Guillemette de la Ville-Juhel. La généalogie des du Loquet la font fille de demoiselle de Becdelièvre. Mais il est à peu près certain qu'elle était fille de Guillemette de la Ville-Juhel. Celle-ci, en effet, est dite, par la réformation de 1536, dame de la Touche-Peschart, veuve du sieur de la Chohannière, Jean Peschart. Cependant il se peut que Jehan Peschart ait été marié : 1° à Mlle Becdelièvre ; 2° à Guillemette de la Ville-Juhel.], fille puinée de Jean et de X... de Becdelièvre, sieur et dame de la Chohannière, nièce d'Arthur Peschart, sieur du Feugen, et d'Etienne de Becdelièvre ; soeur puinée de Valence Peschart, épouse de Jean Hudelor, sieur de la Grée-Mareuc.

Thuriale eut en partage la maison de la Touche-Peschart, en Carentoir ; elle était veuve de Louis de la Bourdonnaye, sieur du Couédic, qu'elle avait épousé, par contrat du 9 juillet 1536, mort en 1538, dont elle avait eu une fille unique, « Claude » ou Claudine de la Bourdonnaye qui épousa Julien du Houx, sieur de Trébulan, le 7 avril 1564.

Le deuxième enfant de Pierre premier fut François du Loquet qui devint prêtre.

Puis, Madeleine, épouse de Jacques de Trébulan, sieur du dit lieu, dont est issu Jeanne de Trébulan.

Ensuite Jacquette du Loquet qui épousa : 1° Gurval Ugues, sieur de la Ville-Hue, lequel mourut en septembre 1583 ; 2° Jacques de Kerbiguet, sieur du dit lieu, qui mourut à Rennes, en 1595, sans laisser d'enfant ; 3° Jean du Val, sieur de la Hattays.

Pierre II et Thuriale Peschart eurent trois enfants : 1° François, 2° Arthuse, 3° Jeanne.

François, fils aîné, épousa, par contrat de mariage du 27 juillet 1572, Péronnelle de Porcaro, fille de François de Porcaro et de Madeleine du Boisdenatz, sieur et dame de Porcaro et de Sixt. François de Porcaro donnait à sa fille 27 livres de rente en fiefs.

François du Loquet mourut en janvier 1585, Péronnelle, son épouse, en août 1638.

Arthuse épousa Jean Ugues, sieur de Télestan ; Jeanne, par contrat du 4 janvier 1567, épousa Nicolas de Théhillac, sieur de Beaumont.

François Ier du Loquet et Péronnelle de Porcaro eurent deux enfants : 1° François II, 2° Alain Ier. François II mourut jeune, au collège d'Angers. Alain Ier, qui lui succéda, épousa Jeanne de la Tourneraye, fille puînée de Jacques de la Tourneraye et de Julienne Mouassé, sieur et dame de Tréheheuc, soeur germaine de Raoul de la Tourneraye, sieur de Tréheheuc et de Françoise de la Tourneraye, femme de Pierre du Houx, sieur du Vaumarquer, soeur utérine de Julien, François et Françoise de Quergu, enfants de la dite Julienne Mouassé, mariée en 2ème noces à René de Quergu, sieur des Vaux.

Alain Ier mourut le 15 mai 1553, Jeanne de la Tourneraye, son épouse, en août 1638.

Du mariage d'Alain Ier et de Jeanne de la Tourneraye naquirent quatre enfants : 1° Alain II, 2° Pierre, 3° Louise, 4° Françoise.

Alain II du Loquet épousa Renée de Lésenet, fille aînée de Pierre et de Renée Briand, sieur et dame de la Roche-d'Augan. Le mariage se fit en août 1640.

Pierre mourut jeune, et sans hoirs, le 3 septembre 1640, étant à Paris à faire les exercices.

Louise et Françoise se firent religieuses Carmélites à Ploërmel.

Alain II et Renée de Lésenet eurent deux enfants : 1° Renée, 2° Jeanne. Renée, fille aînée, qui succéda à son père en la maison des Touches, naquit le 8 août 1642. Elle épousa, par contrat du 7 février 1655, Jacques de Porcaro, seigneur de Sixt.

Jeanne du Loquet, née le 25 février 1644, épousa, le 28 juillet 1665, Pierre le Douarin, sieur de la Touraille, en Augan. Jeanne du Loquet fut inhumée dans le choeur de l'église d'Augan, le 28 août 1668.

Jacques de Porcaro et Renée du Loquet eurent un fils nommé Jacques, lequel épousa Geneviève du Matz ; il mourut sans laisser d'enfant.

A sa mort, par suite d'arrangement, les Touches furent adjugées, vers 1713, à Pierre-François de Théhillac, époux de Marie-Joseph Le Clavier ; cette dame mourut en 1723.

Leur fils, Sébastien de Théhillac, seigneur des Touches, épousa Perrine du Verger de Gohy.

De ce mariage naquit une fille, Perrine-Mathilde, qui épousa, à Rennes en 1777, Claude-Louis de la Touche-Limousinière. Perrine-Mathilde mourut à Rennes le 14 avril 1782 [Note : Archives des Touches. La légende des Touches. — Aux quatre chemins, une femme tuée pendant la révolution par les chouans, pour les avoir dénoncés, revient tous les soirs sous la forme de chat noir. La dame de Théhillac revient tous les soirs, habillée de blanc, les cheveux sur les épaules, se promène ainsi dans les corridors et dans deux chambres. Elle revenait à minuit pour habiller sa fille qu'elle voulait très belle. Elle-même avait été belle et très mondaine. Pour expier ses vanités, elle fut condamnée à revenir tous les soirs aux Touches].

Leur fille, Jeanne-Perrine de la Touche-Limousinière, épousa, par contrat du 30 janvier 1808, Joseph-Mathurin Le Provost de la Voltais. Marie-Louise Le Provost de la Voltais épousa Paul de Bellouan. Leur fille, Anne-Marie de Bellouan, épousa, en 1868, Prosper de L'Estourbillon. De ce mariage naquirent quatre enfants : 1° Armel, 2° Louis, 3° Marie-Caroline, 4° Anne.

Rôle des Touches et du Vaumarquer. — Guillaume Lochecul, sergent-receveur en 1652.

M. Jan Reminiac, sieur du Haut-Couédor, pour terres qui sont fiefs du Vaumarquer : 7 sols.

Le même, pour le clos de la ferme, fief de la juveignerie de Vaumarquer : 3 sols.

Tenue de la Vallée-Bouillant acquise par le sieur et dame de la Mulotière, à Jan Bouillant : ..

Tenue aux Perrot du Busson : 10 sols.

Aux Fournier et Guyot de la Touche-Buis : 13 sols.

Aux Rebours : 30 sols.

Aux de Maupertuis : 11 sols + 3 sols et la dîme à la chapelle des Touches.

Du Bignon, aux Tresdaux : 8 sols, 4 deniers, 1 obole.

De Saint-Mélan, aux mêmes : 4 sols.

Aux Bihard, pour … de la Moissonnière : 4 livres.

Aux Mouessaux de la Touche : 50 sols, 1 obole.

De la Costière ou de la Croix de Guer : 1 denier.

Aux Hardas : 35 sols, 6 deniers.

Aux Joly de Besrau : 10 sols, 6 deniers.

Aux Martin de Besrau : 7 sols.

De Treslaville : 5 sols.

Aux Martin : 32 sols.

Aux Crusson de Besrau : 2 sols, 5 deniers.

De la Desmardais : 2 sols, 6 deniers.

Aux Bellouzy du Guiny : 5 sols.

Du Plessix-Araut : 5 sols.

Robert Coupu : 7 sols.

Du Vaufcourt : 17 sols.

Aux Robert de la Touche-Etienne : 20 sols.

Aux Nouels de la Touche-Etienne : 30 sols.

Du Champ-Blanc : 2 sols, 6 deniers.

De la Porte-Plestau : 4 sols, 6 deniers.

De la Croix-Mahé, par Anne Pélerin, dame de la Moissonnière : 6 sols.

De la métairie du Bignon, dépendant des Touches : 8 sols, 4 deniers.

 

LA TOUCHE-BOULARD.

La maison noble de la Touche-aux-Rideaux, ou Boullard [Note : On trouve : Olivier Boulart sieur de la Barbotaye, en Malansac, procureur de Guérande des commissaires nommés par mandement de Jean V, pour la réformation de la noblesse de l'évêché de Vannes, en 1427. Parmi les nobles de Guer, y résidant, en 1513, « Robert Boulard et ses soeurs »] relevait directement du Roi ; nous en avons la preuve dans deux aveux rendus à la Sénéchaussée de Ploërmel : l'un en 1765, l'autre en 1785.

Le 1er fut rendu les 1er, 5 et 6 mai au décès de noble homme Guillaume Boullard, sieur de la Touche, et de noble homme Mathurin Boullard. L'aveu commence par ces mots : « Minu et déclaration des terres tombées en rachat au Roy sous son domaine de Ploërmel, etc... ». Il était rendu par demoiselle Yvonne Foullon, veuve communière et donatrice du dit feu Guillaume, demeurant en la ville et paroisse de Guer, faisant et agissant pour écuyer Jean-Louis de la Fruglaye de Kervers, sieur du Pont-Gérouard, et dame Marie-Reine Boullard, son épouse, demeurant en leur maison de la Planche-Corbin, paroisse de Roz-Landrieux, évêché de Dol. La dite dame de la Fruglaye était héritière de feu Guillaume Boullard, son oncle. Cette dame mourut le 11 avril 1785 ; à cause de ce décès, François-Marie Saulnier, sieur de la Pinelais, avocat, devint héritier de la dame de la Fruglaye, mais pour une partie seulement. L'autre partie de l'héritage appartenait à Gabriel Saulnier, sieur de la Garenne, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, demeurant à Paris, rue d'Aguesseau, place de la Madeleine. Ce dernier, oncle de M. François-Marie Saulnier, sieur de la Pinelais [Note : M. François-Marie Saulnier, sieur de la Pinelais, était fils de Guillaume Saulnier et de Reine Arrouch. — Reine Arrouch était fille de Jean-Baptiste, lequel était fils de Fort Arrouch et d'Anne Boullard], céda à son neveu sa part, par acte du 15 décembre 1787, moyennant la somme de 875 livres, mais il lui fit remise de 275 livres.

Dans sa part était comprise la maison de la Touche : voici d'ailleurs comment s'exprime la dite déclaration : « Minu et déclaration des maisons, terres et héritages tombés en rachapt au Roy notre Sire, sous son domaine de Ploërmel, par le décès de Reine-Marie Boulard, dame de la Fruglaye, arrivé l'onze avril 1785, que fourni François-Marie Saulnier de la Pinelais, avocat au Parlement et docteur en droit, son héritier pour les objets dont l'énumération suit : — La maison noble et métairie de la Touche-aux-Rideaux, situées en la paroisse de Guer, consistant dans un corps de logis en forme de pavillon, grange, maison de fermier, le tout couvert d'ardoises, contenant 75 pieds, rue au devant, jardin et herbregement avec clos au derrière le tout contenant 53 cordes joignant du midi à terre des Demoiselles Le Deau, et du couchant au chemin qui conduit de la maison au pont de Peillac ». Il paya 190 livres, pour le rachat, comme étant le produit d'une année.

Comme seigneurs de la Touche nous trouvons : En 1697, Gurval Boulard, fils de Guillaume et de Michelle Ménard.

Gurval mourut en 1697 ; un premier partage eut lieu ; puis, à la mort de son épouse, Michelle Ménard, on procéda au partage définitif de la succession qui comprenait : « La maison des Robins, proche et derrière l'église de Guer, le pré du doué Saint-Gurval, la maison des Piliers portant l'enseigne du soleil, un étal à boucher situé dans l'enclos de la ville, vis à vis de l'auditoire et la prison de Guer, cent 7 pieds, la petite maison appelée Salgodet, enfin la maison de la Touche avec toutes ses dépendances ».

Les héritiers furent : Gabriel et Jean-Baptiste Boulard, prêtres, demeurant à Guer ; Mathurin Boulard, greffier de la Maréchaussée au bailliage de Gisors en Normandie, ayant pour procureur M. François Boulard, sieur des Piliers [Note : Mathurin Boulard, comme aîné, reçut en préciput le 1/4 de la prairie de Payen, sauf indemnité de 360 livres, parce que la dite prairie excédait la valeur de ce qui était dû comme principal] ; Anne Boulard, épouse de Fort-Arrouch, demeurant à Redon ; Alain Boulard, recteur de Hennon ; Charlotte Boulard, épouse de M. Jean Saulnier, avocat, demeurant à la Touche près de Guer, tous enfants des dits Gurval Boulard et de Michelle Ménard.

La quatrième lotie, qui comprenait la maison et métairie de la Touche, échut à Alain Boulard, recteur de Hennon.

Alain Boulard eut pour héritiers ses frères : Jean-Baptiste et Gabriel Boulard, prêtres.

Jean-Baptiste recueillit aussi la succession de son frère Gabriel puis, à la mort de Jean-Baptiste, ses biens furent partagés, le 10 novembre 1742, entre Jean-Baptiste Arrouch, la demoiselle du Plessis, M. Guillaume-René Le Berger, sieur de la Roche, veuf de Marie-Anne Arrouch, ses nièces et neveu, comme enfant de Fort Arrouch et d'Anne Boulard, d'une part, et les enfants de Charlotte Boulard et de Jean Saulnier, d'autre part.

Du mariage de Jean Saulnier et de Charlotte Boulard naquit une fille, « Rose Saulnier », qui se fit religieuse chez les Ursulines de Ploërmel.

Rose Saulnier renonça à la succession de Messires Gabriel, Alain et Jean-Baptiste Boulard, ses oncles à la mode de Bretagne, en faveur de Guillaume Saulnier, son oncle, lequel était époux de Reine Arrouch.

La renonciation fut faite moyennant la somme de 1.800 livres, payables à la Communauté des dites Ursulines, par acte du 28 juin 1758. Cette somme fut remise aux religieuses le 8 août suivant ; le reçu fut signé de Mme la Supérieure et des soeurs discrètes à savoir : Gillonne de Sainte Croix, supérieure ; Jeanne de Saint Michel, assistante ; Marie-Louise de Sainte Madeleine, zélatrice ; Perrine de Saint Bernard, dépositaire ; soeur Sainte Hyacinthe, première portière ; soeur Anne de Saint Gérôme, maîtresse générale des pensionnaires ; soeur Prudence de Sainte Hélène, maîtresse des novices ; Marie-Rose de l'Ange gardien, laquelle était Mademoiselle Saulnier.

La maison de la Touche fut ensuite possédée par Mathurin et Guillaume Boullard, frères de Marie-Reine Boullard, dame de la Fruglaye.

Mathurin mourut le 1er septembre 1758 ; Guillaume, époux d'Yvonne Foullon, décéda le 10 juillet 1762.

Ils eurent pour héritière leur soeur, Mme de la Fruglaye, laquelle rendit aveu au Roy, les 1er, 5 et 6 mai 1765, par les mains d'Yvonne Foullon, veuve du dit Guillaume, pour « la maison noble et métairie de la Touche, nommée la Touche-aux-Rideaux, située au village de la Touche-Courtin en la ditte paroisse de Guer ».

Marie-Reine Boullard, dame de la Fruglaye et de la Touche, mourut sans hoir le 11 avril 1785. Ses héritiers furent : Gabriel Saulnier, sieur de la Garenne, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ; M. François-Marie Saulnier de la Pinelais, fils de Guillaume et de Reine Arrouch, petit-fils d'Anne Boullard, neveu du dit Gabriel Saulnier [Note : Guillaume Saulnier, né le 2 septembre 1717, épousa, le 18 juillet 1752, Reine Arrouch. De ce mariage naquirent seize enfants].

François Saulnier hérita de la maison et métairie de la Touche ; il en fit l'aveu au Roy le 11 avril. Son oncle, Gabriel Saulnier, lui céda toute sa part d'héritage moyennant la somme de 875 livres, par acte du 15 décembre 1787 ainsi que nous l'avons déjà vu.

De plus, François Saulnier avait acheté la maison et métairie de la Roche ; enfin, comme héritier de son père, il était propriétaire de la Touche-Buis.

 

LA TOUCHE-BUIS.

La terre de la Touche-Buis avait été acquise par Guillaume Saulnier. Primitivement elle appartenait : une moitié à Jeanne Desclau, Madeleine et Jeanne Sénac, lesquelles vendirent leur part. La vente eut lieu par contrat du 14 avril 1762 au rapport de M. Jouet, notaire ; actes de bannies et d'appropriement des 21 avril, 25 juin, 1er et 8 août puis du 1er septembre 1762.

L'autre moitié appartenait à Missire Pierre Gaitat, prêtre, qui la céda, par contrat du 1er mai 1764, au rapport de M. Resquand, notaire ; actes de bannies et d'appropriement des 30 juin, 12, 19 et 26 août, enfin du 5 septembre 1764.

Roturièrement la terre de la Touche-Buis relevait, en grande partie, des Touches, au bailliage du Vaumarquer.

 

TRÉBULAN.

La maison de Trébulan est très vaste : c'est un édifice du XVème siècle avec grande cour. A l'intérieur, dans une chambre, on remarque les armoiries des du Houx.

La famille du Houx est très ancienne dans le pays de Guer [Note : Réf. 1427. « Le moulin, manoir et hébrégement de Keresno (en Marzan) est à messire Mahé Lévesque et sa compagne, à cause d'elle ». Or, M. de Courcy nous dit que c'était : Servanne du Houx. Autres armes : Une croix cantonnée de quatre feuilles de Hou. (Sceau de 1381). Devise : Fou qui s'y frotted'argent à six feuilles de houx de sinopleexiste depuis longtemps. En 1543, Rolande du Houx, dame de Trébulan, fille de François, sieur de Bodel et de Renée de Mauléon, épousa René Ier de Lambilly. Elle mourut à Lambilly en mars 1587]. Nous avons vu qu'un du Houx figure, en 1280, parmi les vassaux nobles d'Olivier de Montauban. Dom Morice nous dit que leurs armes étaient une tige fleurie ; M. de Courcy, dans son Armorial, ajoute qu'Alain du Houx se croisa en 1248.

Une chose qui attire encore l'attention dans la maison de Trébulan c'est une petite cachette puis une tourelle servant d'appartement.

Il y avait trois Trébulan : 1° Le Haut ou la Cour de Trébulan, 2° Le Bas ou Petit Trébulan, 3° la retenue de Trébulan.

Cette seigneurie avait un bailliage en Carentoir, une dîme à la 12ème gerbe au village de la Bardais, un bailliage près de la Villelio.

Pierre Orio paya cette dîme à Jacquemine André, demeurant au manoir de la Roche-Gestin.

Trébulan fut tout d'abord à Raoul Macé. Jeanne Macé (probablement sa fille) épousa Eon du Houx ; par son mariage elle apporta Trébulan dans cette famille vers 1426.

En 1426 Eon du Houx demeure en son hôtel de Trébulan « ancien et principal ».

En 1444 nous avons Guillaume du Houx, fils d'Eon ; Guillaume avait pour épouse Jeannette Brunet.

En 1456, à leur fils, Pierre du Houx, époux de Jacquette de Brambéat.

De ce mariage naquit un fils, Jean du Houx, marié à Jeanne de Callac ; Jean mourut en 1510.

En 1513 à leur fils, Servan du Houx, mineur de 3 ans.

Servan, ou Sylvestre du Houx, épousa Jeanne de la Bourdonnaye et de cette union naquit Julien du Houx, sieur de la Gacilly et de Trébulan ; il épousa, le 7 avril 1564, Claudine de la Bourdonnaye, fille de Louis et de Thuriale Peschart.

Par suite de ce mariage, après la mort de Raoulette de la Bourdonnaye, décédée avant l'âge de 12 ans, fille de Julien de la Bourdonnaye et de Perronnelle de Couëdor, Julien du Houx devint propriétaire des biens et des titres de la branche aînée des de la Bourdonnaye ; il était seigneur des Trébulan, Couédic, Pibout en Tréal et Vaumarquer en Guer. Julien du Houx mourut en 1587, il fut enterré à Missiriac le 18 août.

Nous trouvons ensuite Pierre du Houx, époux de Marie de Couëdor, lequel fut inhumé le 26 novembre 1597.

Leur fils Jean du Houx, époux de Gilette de Kercadiou, vendit Trébulan, en 1637, à Jean d'Avaugour.

En 1653, Yves Danet, sénéchal de Brécilien (ou Paimpont), époux de Madeleine Gouro, fait aveu pour Trébulan.

Ensuite à Jean Danet qui avait pour épouse Jacquemine Mouraud.

Puis à leur fils, Julien Danet, avocat, sieur de Trébulan et de l'Écusson ; il épousa Julienne Ugues.

Cette dernière devenue veuve se remaria à Jean-Louis du Plessix, sieur du dit lieu.

Julien Danet mourut le 8 octobre 1694, laissant deux filles : Françoise-Thérèse et Louise-Jacquette.

Françoise-Thérèse épousa, par contrat du 8 juillet 1702 et le 25 suivant, dans l'église de Guer, Jean de Porcaro, sieur de Maupas et Kercabon, en Sixt, fils aîné, héritier principal de Jean et de Valence Le Sage, dame de Kercabon, laquelle était fille unique, héritière, de Julien Le Sage, sieur de Kercabon, et de Jeanne Louvel.

Valence Le Sage épousa en 2èmes noces Guillaume Chrestien, sieur de Kerouart ; de ce mariage naquit une fille : Anne.

Louise-Jacquette Danet eut pour époux Louis de la Ruée, sieur du Préclos, en Tréal, et de Saint-Donat, en Ruffiac ; le mariage eut lieu, le 11 février 1703, dans la chapelle Saint-Jean.

Joseph de Porcaro, chef de nom et d'armes, sieur de Trébulan, fils de Jean et de Françoise-Thérèse Danet, épousa, dans l'église de la Trinité, Françoise Boschier, fille de Michel-Joseph, sieur de la Garaudière, et de Jeanne-Scholastique Prigent, de la paroisse de Mohon.

De cette union naquit Jean-François de Porcaro, baptisé le 9 janvier 1746, lequel épousa, dans la chapelle Saint-Jean-du-Bouexic, le 21 février 1775, Marie-Madeleine-Julienne de la Haye, dame du Bouexic, fille de feu Jean-Hyacinthe de la Haye, sieur de la Villéon, et de Marie-Thérèse-Louise Rouaud.

Louis de La Ruée, époux de Jacquette Danet, mourut en 1735, laissant plusieurs enfants: 1° François-Louis, sieur du Préclos, lequel épousa, le 10 avril 1736, Marie-Anne Thébaud, dame de la Grée-Horlay, en Carentoir ; 2° Hyacinthe-Anne-Marie qui fut épouse de Joseph-Nicolas Robelot, tous deux habitaient la maison du Verger, en Augan ; 3° Louise-Renée, épouse de Jacques Marion, capitaine des Grenadiers du Roi, à Malestroit ; 4° Thérèse-Anne, dame du Préclos, qui, en 1775, habitait sa maison de Tessiac, en Guer.

A la mort de sa mère, Louis de La Ruée donna, à ses frères et soeurs cadets, pour leur part d'héritage, L'Ecusson et le Petit-Trébulan, par acte du 1er mars 1773.

Le 8 octobre 1773, Jacques Marion et son épouse Louise-Renée de La Ruée, vendirent, pour la somme de 2.700 livres, tout ce qu'ils avaient à Trébulan. L'acquéreur fut Jean-François de Porcaro, sieur de Trébulan et y demeurant.

Enfin, le 16 mai 1777, Joseph-François-Louis de La Ruée et dame Flavie-Monique de la Chevière, son épouse, vendirent le Petit-Trébulan, pour 4.000 livres, à Jean-François de Porcaro, époux de Marie-Julienne de la Haye. L'acte de vente fut enregistré à Guer et Ploërmel, les acquéreurs furent mis en possession le 16 janvier 1778.

Avoisinant le manoir des du Houx, il y en avait un autre qui portait également le nom de Trébulan et qui fut l'apanage des du Houx devenus « de Trébulan ».

En 1402 vivait Eon de Trébulan qui possédait plusieurs pièces de terre qui touchaient aux terres de Lespinay et dont parle un aveu à Hidouze.

En 1426, la réformation dit que Trébulan était habité par Bertrand de Trébulan. Celui-ci aurait été la souche des « de Trébulan » en ayant pris le nom, après avoir porté celui de « du Houx » comme fils cadet de Eon du Houx et de Jeanne Macé. Il est marqué dans les aveux d'Hidouze en 1400, avec Guillaume de la Lande.

En 1444 vivait Gallais de Trébulan, époux de Jeanne Le Rebours, fille de Robert et de Anne Regnaud, dame du Placy.

De ce mariage plusieurs enfants reconnus comme nobles par les Commissaires de 1513.

L'un d'eux, Servan de Trébulan, avait Trébulan à cette date.

Nous trouvons Jeanne de Trébulan, fille de Gilles, veuve de Jean de Craon en 1427.

En 1565, Jeanne de Trébulan, dame du Clos-Davy, épouse, le 1er septembre, Jean Pélerin, etc... Cette famille de Trébulan dut finir en quenouille dans le XVIème siècle.

Détails au sujet de la succession de Julien Danet. - La succession de Julien Danet donna lieu à un grand et long procès : La discussion commença, entre les deux beaux-frères, après la mort de Prégent Danet, oncle paternel des deux héritiers.

Par acte du huit mars 1713, Louis de la Ruée, au nom de son épouse, demanda à la Cour de Ploërmel que les sieur et dame de Maupas, (c'est-à-dire Jean de Porcaro et Françoise Danet) fussent condamnés à convenir d'experts pour le mesurage et arpentage, puis de consigner une somme de 500 livres pour les frais du partage.

Par son écrit du 13 mars 1713, Jean de Porcaro, à son tour, demanda que le partage se fit selon la coutume de Bretagne, ce que lui accorda la sentence du 26 mai.

A cette époque Jean de Porcaro demeurait au Grand Trébulan et Louis de La Ruée habitait le manoir du Petit-Trébulan.

Ce dernier ne se tint pas pour battu, et demanda des indemnités pour partie de la succession échue depuis 7 ans sur la terre de Trébulan.

Jean de Porcaro, par billet du 24 mai 1719, pria le Tribunal de ne pas agréer cette demande. Enfin de compte la succession fut partagée par moitié : Jean de Porcaro reçut le Grand-Trébulan, sauf quelques pièces ; Louis de La Ruée eut le Petit-Trébulan et L'Ecusson.

Les enfants de Jean de Porcaro, époux de Françoise Danet, furent : Jean, sieur de Porcaro ; Joseph, sieur de Trébulan ; François, sieur de Kercabon, puis Catherine-Louise.

La dame de Maupas (ou plutôt de Trébulan) fit son testament le 3 juin 1750, elle le confirma par signature de mai 1751 et 1752.

Dans ce testament elle disait : « Qu'elle donnait son coeur à Dieu et voulait être enterrée dans le choeur de l'église de Guer, sans argenterie, quatre cierges seulement. De plus elle recommandait à ses enfants de prier pour son âme et aussi de penser à la mort : pour cette raison que la vie est courte et les biens de ce monde très peu de chose. Elle leur conseillait de vivre en gens d'honneur, d'être dévots à la Sainte-Vierge, d'approcher souvent des Sacrements, enfin d'aimer Dieu de tout leur coeur. Elle ordonnait que cent messes fussent dites à son intention, qu'on donnât six mines de blé aux pauvres aussitôt après sa mort, puis deux mines pendant dix ans : moitié aux pauvres de Guer, moitié aux pauvres de Sixt.

Elle disposait que trois cents messes basses fussent dites, dans l'espace de trois ans : Cent chaque année, plus cent messes pour son défunt mari ».

Par acte du 3 mai 1752, la même dame, qui portait le titre de Maupas sans en être propriétaire, céda, à demoiselle Suzanne Rouaud, dame de la Bardoulais demeurant à la Ville-Hue, sa part d'héritage dans la maison et terre de Bocandy, comme héritière de sa mère, Julienne Ugues, moyennant la somme de cent huit livres.

Françoise Danet possédait en Guer : 1° la maison noble de Trébulan, 2° la métairie de la Cour de Trébulan, 3° la métairie du Bas-Trébulan.

Jean de Porcaro, son époux, fut enterré le 25 janvier 1727 ; Françoise Danet mourut à Trébulan. Selon son désir, elle fut inhumée dans l'église de Guer le 5 septembre 1752.

 

TRÉRON [Note : Aujourd'hui on prononce Trézon].

Au sujet des héritages de Guillaume Tréron et d'Alix des Touches, son épouse, leurs enfants Jean Tréron et Margot Tréron, femme de feu Jean Pasquier, conviennent que la dite Margot recevra 6 livres, 10 sols de rente, pour sa part dans la paroisse de Guer, sur un bois de bonne valeur.

Cet accord se fit le 14 mai 1416 et les arbitres furent : Guillaume Sorel ; de Clazeul ; Pierre Boucel, sieur de la Touche-Piart, en Saint-Martin ; Regnaud de Bellouan ; Guillaume de la Landelle ; Michel Guillaume, sieur de Boquidé ; Jean Ridel, enfin Jean Pibout.

En 1426 nous trouvons Jean Tréron, sieur de Pébusson.

En 1513 la maison et métairie de Tréron appartiennent à Jean de Tréron.

Les registres donnent aussi les noms suivants : Jean de Lescouble, sieur de Tréron, inhumé dans la chapelle de Monteneuf le 1er novembre 1609 ; François de Lescouble, sieur de Tréron, inhumé le 9 avril de la même année.

Pierre Robelot, sieur de la Chesnays, épousa : 1° Marie de Lescouble, de laquelle il eut un fils : Charles, né le 24 janvier 1646 ; 2° Suzanne de Quéhéon. De ce second mariage naquirent deux fils : Pierre-Anne, né le 9 mars 1651 ; René-Barthélemy, né le 16 avril 1657.

Charles Robelot, fils aîné et héritier principal, eut la seigneurie de Tréron.

Il épousa : 1° Mathurine de l'Hôpital qui mourut en 1683 et fut inhumée dans la chapelle du Binio, en Augan, le 13 décembre ; 2° Jeanne de Trégouët.

A la mort de Charles Robelot Jeanne de Trégouet se remaria, dans l'église de Malestroit, le 30 novembre 1697, avec Jacques Le Douarin, sieur de Beauregard, de la paroisse d'Augan.

De Mathurine de l'Hôpital, Charles Robelot avait eu un fils : Joseph-Jean, baptisé, dans l'église d'Augan le 10 décembre 1676.

Joseph-Jean, sieur de Tréron, décéda au château du Verger et fut inhumé, dans le cimetière d'Augan, le 8 septembre 1746.

 

LA VALLÉE-BOUILLANT.

Aux montres de la paroisse de Guer nous trouvons, en 1479, Robert Bouillant, sieur de la Vallée, lequel avait pour écusson : « D'argent à l'aigle impériale de sable ».

En 1513 à Bertranne de Busson, veuve de Pierre Bouillant, lequel disait être noble et possédait plusieurs rotures.

En cette même année 1513 Robert Bouillant et ses soeurs figurent parmi les nobles.

Le 12 mars 1595 Jean Bouillant est parrain de Julien du Houx, fils de Pierre et de Françoise de la Tourneraye.

Le 12 juin 1626, baptême de Jean Bouillant, fils de Jean et de Renée Macé. Le parrain fut Pierre Bouillant, sieur de Brenbillet, la marraine, Jeanne de Condest, dame de la Rivière.

En 1659 à Jean Bouillant.

En 1679 à Ecuyer Jean Bouillant, époux de Jeanne Colas.

Leur fils, Charles-Anne Bouillant, fut baptisé le 29 mai 1679.

 

LE VAL-GAREL.

En 1421 à Bertrand de la Bourdonnaye et Anne du Bois-Guéhenneuc.

En 1444 à Jean Garel, époux d'Olive de Néant.

En 1513 à Guillaume Garel. — A la même époque nous trouvons un autre Guillaume Garel, fils de Jacob, lequel figure parmi les nobles.

La Réformation de 1513 donne la note suivante : « Olive de Néant, veuve de Jean Garel et la veuve de Bertrand Garel disent être nobles et ne vouloir rien contribuer ». Il y avait aussi le Val du Houx (aujourd'hui Val-Coric) près de Saint-Raoul.

 

LE VAUNIEL.

Aujourd'hui Le Vauniel ne rappelle en rien le château d'or marqué dans les armes des Niel ; c'est une maison de maigre et chétive apparence ; cependant elle fut très importante.

En effet le sieur du Vauniel était sergent féodé de la seigneurie de Peillac, c'est-à-dire qu'il était chargé d'en toucher les rentes, dîmes et devoirs. Cette charge était possédée dans la famille de père en fils.

En qualité de sergent féodé, le sieur du Vauniel devait en outre tenir l'étrier de la haquenée de la dame de Peillac lorsque cette dernière se rendait à sa seigneurie de Peillac. Il fournissait aussi, chaque année, une ceinture à la susdite dame, enfin l'habillement et harnais de la haquenée étaient entièrement à sa charge. Ces droits furent reconnus, en 1480, par Robert Nyel d'après acte passé entre lui et Jehan de Peillac.

En cette année 1480 les rentes perçues pour la dame de Peillac étaient de 30 sous dans la paroisse de Guer.

De temps immémorial la seigneurie du Vauniel appartenait aux Nyel.

En 1426 à Jean Niel, lequel habite son hôtel du Vauniel ancien et principal.

En 1442 à Jean Niel fils d'Olivier.

En 1476 à Robert Nyel à qui on fit aveu.

En 1513 Jean Niel possédait, outre le Vauniel, la métairie des Noës, le Clos-Poirier, le Passouer et avait trois métayers exempts.

A la même époque vivait Jacques Niel, juveigneur du dit Jean, noble en 1513. On parle aussi de Robert Niel, qui avait acquis plusieurs terres roturières qu'il voulait affranchir du fouage.

Vers 1550, Guillemette Niel épousa Benoit de Bellouan.

De ce mariage naquit Robert de Bellouan qui fut époux de Marguerite d'Avaugour.

Jean de Bellouan, fils de Robert, eut pour femme Renée Cano.

Leur fils, Julien de Bellouan, se maria avec Grégoriette de Lescouble.

De cette union naquit un fils : François de Bellouan, époux de Renée de la Ruée.

En 1643 Le Vauniel est à Mathurin de Bellouan, fils de François, lequel Mathurin épousa Renée de Couarideuc.

Ils furent père et mère de Jean-Baptiste de Bellouan, époux de Louise Aubry.

De ce mariage naquirent deux fils : Julien-Louis, puis Jean, ce dernier baptisé le 18 juin 1679.

Julien-Louis de Bellouan eut pour épouse Anne-Marie Pasquier, dont il eut deux fils : 1° Alexis, baptisé le 21 mai 1714 ; 2° François-Pierre, baptisé le 16 mai 1715 enfin une fille, Thérèse-Perrine qui épousa, le 30 octobre 1758, François de Limoges.

Jean-Baptiste de Bellouan, chevalier, seigneur du Vauniel, épousa, en 1736, Marie de Derval, dame de Thymadeuc, de la paroisse de Saint-Domineuc, évêché de Saint-Malo.

Leur fille Ursule-Marie se maria, le 19 septembre 1769, avec Clément-Jacques de Quéhéon, fils de feu Joseph et de Jeanne de Bouilly.

Dîme du Vauniel. — Le 19 septembre 1587 Gilles de Lesenet, sieur de la Porte et du fief du Vauniel, demeurant à Ploërmel, convient, avec Jean Colléaux demeurant au Vau-Payen, devant M. Guillaume, notaire, demeurant à la Corbinaye, paroisse de Guer, où il est constaté que les prédécesseurs, auteurs du dit Lesenet, ont joui de la dîme sur le champ au Breton situé près le Vau-Payen proche la terre à noble homme, Mathurin Faruel, sieur de la Ville-Daniel ; que le dit Colléaux ne peut percevoir les fruits avant que la dîme n'ait été perçue, que déjà il a été condamné à payer 10 écus d'amende pour rébellion envers Olivier Guiblin, fermier des dîmes du dit de Lesenet ; que le dit Colléaux a été aussi condamné à suivre les moulins à vent et à eau du Vauniel et à y faire porter et conduire ses grains à moudre comme homme et estager du dit lieu et à payer deux mines de seigle, mesure de Guer, pour son défaut.

Cette dîme était à la 12ème gerbe et valait trois demés d'avoine.

 

LE VAU-FERRIER.

Nous avons pour cette maison les noms suivants : En 1426 Jean du Vauferrier, sieur de Couesplan. En 1444 Jean du Vauferrier, sieur de Launay.

 

LE VAU-MARQUER.

Dans les réformations cette maison est déclarée « noble et ancienne de nom et d'armes ».

De temps immémorial elle appartenait à la famille du Vau-Marquer.

Amice du Vau-Marquer, dernière du nom, épousa en 1350 Guillaume de la Bourdonnaye [Note : En 1375 il donna des quittances scellées de ses armes], seigneur dudit lieu en Gévézé.

De ce mariage naquit un fils : Robin qui vivait en 1378 et épousa Jeanne de la Chapelle, dame du Coïndelor, laquelle décéda en 1408.

Robin de la Bourdonnaye et Jeanne de la Chapelle furent père et mère de deux fils : Eon et Bertrand.

Eon, l'aîné, donna à son frère en partage le Vau-Marquer, et retint pour lui la Bourdonnaye, Coindelor en Saint-Abraham.

En 1426 Bertrand de la Bourdonnaye, seigneur du Vau-Marquer ; en 1442 il est qualifié chevalier.

Eon, frère aîné de Bertrand et seigneur de la Bourdonnaye et de Coïndelor, mourut en 1446. En 1408 il avait présenté un minu pour Coïndelor ; seigneur de la même seigneurie en 1426 ; parut aux réformations de 1427 et 1443, en qualité de seigneur de la Bourdonnaye. Il avait eu un fils nommé Jean, mort sans enfant.

Bertrand est dit seigneur du Vaumarquer aux réformations de 1426, 1427 et 1444. Il décéda vers 1469, ayant eu pour épouse Amice du Boisguéhenneuc, dont 2 enfants, Jean et Olivier.

Olivier, le cadet, auteur de la branche de Couétron, se maria à Marguerite Rabel.

Jean, seigneur du Vaumarquer, recueillit la succession de Jean, fils d'Eon, son cousin-germain.

Comme petit-fils de Jeanne de la Chapelle et son héritier, il rendit aveu pour Coïndelor le 13 mai 1454.

Il épousa, par contrat du 6 juillet 1444, Jeane du Bézit, dont il eut Jean.

Jean II rendit aveu le 25 mars 1502 pour Coïndelor. La réformation de Guer, de 1513, le qualifie de « noble et puissant Jehan de la Bourdonnaye », qualifications très rares à cette époque et d'autant plus honorables.

Il épousa Marie Pibout ou Pibour, nièce de Jean, seigneur du Couédic-Tréal et du Plessis-Mahé en Lieuron, époux de Catherine Meschinot. Dans un acte qui se trouve aux archives du Morbihan, Jean de la Bourdonnaye est dit seigneur du Couédic et dû Plessis-Mahé, « comme héritier de Jehan Pibout, en 1507 ».

Ce Jehan Pibout paraît avoir été l'oncle de Marie Pibout.

En effet Jean III, fils de Marie Pibout, déclara dans un aveu du 27 septembre 1507 qu'il tenait le Couédic et le Plessis-Mahé de la succession de sa mère qui la tenait « du fait de son oncle Jehan » [Note : M. Galles dit aussi que Jean Pibout légua le Couédic à Jean de la Bourdonnaye en 1507].

En outre Jean III avait, comme héritier des Pibout, le Plessis-Araut et Pébusson, en Guer, ainsi qu'un hébrégement qui avait appartenu à Robert du Couédic, mort vers 1480. (Aveu de 1513).

Jean III épousa Françoise Couldebouc, petite-fille de Guillaume Couldebouc, sieur des Greffains, en Ruffiac, un des gentilshommes nommés pour être du voyage que le duc Jean V fit à la Cour du roy de France en 1418. Ce Guillaume était fils de Jean de Couldebouc qui ratifia, le 14 juin 1381, le traité de paix entre Jean IV et le roy de France.

Du mariage de Jean III naquit un fils : Louis de la Bourdonnaye, et Jeanne, qui épousa Yves le Roy.

Louis épousa : 1°, par contrat du 9 décembre 1532, Gilette du Guiny, fille de Jean et d'Olive de la Bourdonnaye ; 2°, par contrat du 9 juillet 1536, Turiale-Peschart, fille de Jean Peschart et de Guillemette de la Ville-Juhel, sieur et dame de la Touche-Peschart et la Choannière. A la mort de Louis de la Bourdonnaye, Thuriale Peschart, par contrat du 7 mars 1542, se remaria avec Pierre du Loquet, sieur des Touches.

De Gilette du Guiny naquit un fils : Julien ; de Thuriale Peschart naquit une fille : Claudine [Note : Généalogie des du Loquet. — La généalogie des La Bourdonnaye dit Claudine fille de Gilette du Guiny].

Julien de la Bourdonnaye eut pour épouse Péronnelle de Couëdor.

Claudine épousa, le 7 avril 1564, Julien du Houx, dont le père était mort ; il avait eu pour tuteur, pendant sa minorité, Tanguy de la Bourdonnaye, sieur de Couétron, par jugement de la cour de Malestroit du 12 juillet 1538.

Il rendit aveu, le 20 janvier 1550, à Jean d'Acigné, seigneur de Couédor, « pour sa terre noble, fiefs, moulins du Vaumarquer », qu'il reconnut posséder à titre de foy, hommage et rachat.

Il épousa Perronnelle ou Perrine de Couédor, mourut avant 1564, ne laissant qu'une fille, Raoulette, qui mourut moins âgée de 12 ans. Sa veuve se remaria à François de Couédor, seigneur de Pangérard.

Suivant le Compte que rendit sa mère, Perronnelle de Couédor, le 7 avril 1564, à Julien du Houx, comme époux de Claudine de la Bourdonnaye, héritière et tante de Raoulette ; celle-ci était propriétaire du Vaumarquer, Couédic et Pébusson.

Julien du Houx, à ses seigneuries de Trébulan, la Roche, la Gacilly, ajouta celle du Vaumarquer, Couédic et Pébusson et recueillit ainsi, à cause de sa femme, l'héritage de la branche alors aînée des la Bourdonnaye, dont les aînés furent à partir de ce moment les la Bourdonnaye-Couétron.

Julien du Houx eut un fils : Pierre, qui épousa : 1° Françoise de la Bourdonnaye ; 2° Marie de Couédor ; 3° Henriette de Bréhand.

Pierre du Houx et son fils Jean, sieur de Fronsac, vendirent, le 29 avril 1613, le Vau-Marquer à Guillaume le Livec d'Hautteville, époux de Françoise de Launay, tous deux demeurant à la Mulotière.

Par acte du 26 avril 1614, le Vau-Marquer fut retiré, sur Guillaume le Livec, par les vendeurs.

Dans la suite le Vau-Marquer passa dans la famille du Loquet ; puis dans les Porcaro par le mariage de Renée du Loquet avec Jacques de Porcaro, chevalier, qui fut alors sieur de Sixt, des Touches, Vau-Marquer, la Voltais et Couédic-Pibout.

En 1715 le Vau-Marquer advint, comme les Touches, aux de Théhillac.

En 1742 Sébastien de Théhillac, sieur des Touches, Vau-Marquer et la Mulotière.

En 1735, d'après M. Galles, nous avons Michel Guesdon, époux de Rose Crosnier, (Bosnier, dit encore M. Galles).

En effet, aux Archives de Nantes, Cour des Comptes, nous lisons ce qui suit :

Le 23 septembre 1735 Michel Gaesdon et Marie-Rose Crosnier, son épouse, sieur et dame du Vau-marquer [Note : Ce titre ne prouve pas absolument la propriété, car il est certain que le Vaumarquer resta aux Théhillac puis à leurs héritiers qui le possèdent encore en 1913, c'est-à-dire aux Bellouan-Lestourbeillon], demeurant en leur maison de Lessichère, en Saint-Brieuc-des-Ifs, évêché de Saint-Malo, reconnaissent avoir été payé par Ecuyer Pierre Collas du Tertre, Baron, sieur d'Erbrée, demeurant près des Carmélites, paroisse de Saint-Jean de Rennes, de la somme de 700 livres, pour la vente à lui faite, le 14 octobre 1734, de la maison et métairie du Haut-Couëdor et terres en dépendant, en la paroisse de Guer, à valoir sur la somme de 2.700 livres de principal.

Rôle du Vau-Marquer.

Tenue : Bresson ou Burson : 13 sols.

Tenue : Haut-Grain : 15 sols.

Tenue : aux Bihans : 4 livres.

Tenue : Maupertuis : 3 sols et dîme.

Tenue : des Touches : 2 sols, 6 deniers.

Tenue : Moisan : 55 sols.

Tenue : Rebours : 11 sols.

Tenue : de la Costière : 10 sols mon.

Tenue : Rial : 6 deniers.

Tenue : aux Rebours (la Grande Tenue) : 49 sols.

Tenue : Guinebert et Champs-blancs, au rôle.

Tenue : des Touches : 1/4 de froment rouge.

Tenue : Ballac : 2 sols, 6 deniers.

Tenue : des Champs-blancs : 7 sols, 8 deniers.

Tenue : Blanchart : 4 deniers.

Tenue : Clos-du-Four : 4 sols.

 

LES VAUX.

En 1685 à Ecuyer Louis Reminiac.

Françoise Reminiac, dame des Vaux, fille de Louis, épousa, le 28 juillet 1671, M. Pierre Daniel, sieur du Bignon, procureur au Parlement.

Le 10 décembre 1770 la métairie des Vaux est affermée, 950 livres, à Gilles Flageul, par noble homme Louis Le Gall et Marie-Joseph Louzelin, sieur et dame du Tertre-Aubaud.

 

LE VERGER ou COUÉDIC.

Les Archives du Morbihan nous apprennent que, de 1677 à 1696, Le Verger appartenait à Jacques de Porcaro, sieur des Touches.

Dans l'aveu qu'il rend il est dit : « Le Verger portait autrefois le nom du Couédic ».

En 1399 vivait V. du Verger, notaire. Avec Jehan de Porcaro, le dimanche Judica (dimanche de la Passion) ils passèrent un contrat entre Jehan du Loquet et Tiphaine Tréron, sa femme, d'une part, et Jehan Tréron, d'autre part, au sujet de la succession d'Alix de Trécesson, aïeule de la dite Tiphaine et femme du dit Tréron, où il est dit : que la part du dit Tréron s'élevait à 10 sols de rente et trois boisseaux sur Julien Daniel, Julien Bilard, Guillaume Halet, etc... (Archives des Touches).

 

LA VILLE-BLANCHE.

Cette seigneurie appartenait, en 1426, à Raoulet Pasquier.

Au même en 1442.

En 1513 nous avons Jean Pasquier, demeurant à L'Eteneuc.

Au sujet de cette maison la Réformation de 1513 s'exprime ainsi : « Raoul Pasquier, qui se dit noble, a une maison nommée la Ville-Blanche, que Raoul Pasquier fit construire et y tient néanmoins métayer franc et y demeure. - Eon Pasquier, depuis 40 ans, acquit, de Fleurie Audren, Pierre Rebours et sa femme, quelques rotures ».

D'après M. Galles nous avons, en 1531, Raoul Pasquier, époux de Françoise Thébaud.

En 1548 leur fils Jean Pasquier avait pour épouse Françoise Rozé. Jean Pasquier, sieur de la Ville-Blanche, fut inhumé le 24 février 1576.

En 1576 et 1603 à Yves Pasquier et Perronnelle Ugues, sa femme. Tous deux habitaient Reminiac ; leur fille, Jeanne Pasquier, fut baptisée le 10 juillet 1580.

La Ville-Blanche, en 1609, était habitée par Jean Pasquier qui épousa : 1° en 1608, Françoise Fillars ; 2° Jeanne de Rosmadec.

Jean Pasquier, fils de Jean, eut pour femme, en 1637, Mathurine Desgrées. Le dit Jean fut inhumé le 6 octobre 1666.

Leur fils Jean épousa, à Caro, le 24 avril 1660, Jeanne Commandoux, dame de la Lande.

En 1676 à leur fils François Pasquier, époux de Renée de Préaubert.

De ce mariage naquit Françoise Pasquier, dame de la Ville-Blanche, laquelle épousa, le 26 juin 1704, Yves-Alexis Pasquier, sieur de la Ville-Etienne, de la paroisse de Pipriac [Note : En 1683, Mathurin Pasquier, sieur de Ville-Blanche, et Jeanne Fonchays, sa femme, habitaient le manoir de la Barre, de la Paroisse de Lauron. Leur tille, Mathurine, épousa en 1709 Louis de Bellouan. En 1747, vivaient à la Barre Hyacinthe Pasquier et Renée Rolland de Rengervé, sa femme (Guillotin de Corson)].

Devenu veuf Yves épousa en 2ème noces Jeanne Lambert du Bois-Jean en Comblessac.

De cette seconde union naquit une fille : Mathurine Pasquier qui se maria, le 15 juin 1768, avec Jean-Baptiste de la Bourdonnaye, sieur de Boisry, fils de Jean et de Gabrielle Hudelor, fille de Charles-Louis, sieur de la Roche et Ramponnet, et de Anne Picaud.

 

LA VILLE-DANIEL.

La maison de la Ville-Daniel est encore remarquable en 1913. C'est une construction du XVIème ou du XVIIème siècle assez bien conservée ; au-dessus de la porte principale existe un bel écusson, qui est répété sur la cheminée [Note : Ce sont trois aiglettes avec une petite croix ou étoile en chef].

En 1427 la Ville-Daniel appartient à Guillaume Daniel.

En 1447 et 1481 à Guillaume Maletertre.

En 1513 à Nicolas Faruel. D'après la Réformation les prédécesseurs du dit Faruel étaient de bas état. La Réformation de 153 dit aussi : « Bertrand Faruel a acquis de Raoul Rouxel, père de la femme du dit Bertrand, une maison et quelques héritages roturiers ».

En 1583 nous trouvons Jeanne de Porcaro, dame de la Ville-Daniel.

Le 4 février 1595, mariage, dans la chapelle du Bouexic, de Jean Faruel, sieur de la Ville-Daniel, et de Françoise le Bastard, dite de Kerbiguet, dame du Plessis.

Leur fille, Barbe Faruel, fut baptisée le 22 mai 1603.

Jean Faruel fut inhumé à Guer le 20 septembre 1628.

Le 8 juin 1627 Suzanne Faruel, dame du Plessis, épousa François Hus, sieur de Calandris, de l'évêché de Saint-Brieuc.

En 1630, 24 juin, François Hudelor, époux de Barbe Faruel, sieur et dame de la Choannière, en Carentoir, habitaient la maison de Porcaro.

En 1658 nous avons Jacques de Kererault et son épouse Gilette Hudelor, sieur et dame de la Ville-Daniel.

Leur fils : Briand Kererault fut baptisé le 9 mai 1658.

 

LA VILLE-ETIENNE.

En 1594 à Jean Pasquier et Louise Niel, dame de la Ville-Etienne.

Jean Pasquier fut inhumé, le 17 mars 1620, dans la chapelle de la Telhaie.

En 1683 Mathurin Pasquier.

Le 24 avril 1660, mariage, dans l'église de Caro, de Jean Pasquier, sieur de la Ville-Etienne, paroisse de Guer, et de Jeanne Commandoux, dame de la Lande, soeur de Mathurine, épouse de Pasquer-Anger, sieur de la Thébaudaye.

Le 26 juin 1714 se fit le mariage d'Yves-Alexis Pasquier, sieur de la Ville-Etienne, avec Françoise Pasquier, dame de la Ville-Blanche.

Françoise était fille de François Pasquier de la Ville-Blanche et de Renée de Préaubert.

 

LA VILLE-HUE [Note : Généralement on écrivait Ville-Hue. On trouve cependant quelquefois : Ville-Hus].

De l'ancien manoir de la Ville-Hue il ne reste rien. Sur la porte d'un bâtiment neuf, dépendant de la Ville-Hue on voit une pierre avec trois écussons. Cette pierre provient de Hantel ; les écussons sont les suivants : 1° des Havard, sieur de la Havardière ; 2° des Ugues, sieur de la Ville-Hue ; 3° des Rouaud de Livoudray ; avec, au-dessus, l'inscription suivante : « CE BASTIMENT A ESTÉ FAICT DE PAR : F. VGVES. SEIG. DE CÉANS.

Il y avait deux seigneuries : la Ville-Hue proprement dite puis les Landes-Ville-Hue ou Haute-Ville-Hue. On parle aussi de la métairie de la Basse-Ville-Hue, laquelle devait des rentes à Guer, la Ville-Hue, l'Abbaye, Coëtbo et la Voltais.

En 1380 et même avant nous trouvons, comme propriétaire de la Ville-Hue, Olivier Ugues, sieur du dit lieu et de Bocandy, lequel avait un frère prêtre : Dom Pierre Ugues [Note : Le 21 fructidor, an 4, Marie-Madeleine-Julienne de la Haye déclarait aux administrateurs du Morbihan, qu'elle possédait en Guer : 1° la maison et métairie de Bocandy ; 2° la métairie de la Basse-Ville-Hue ; 3° la maison de la Ville-Hue ; 4° la métairie du Bouexic avec la maison ; 5° la maison et métairie de la Biliais].

Nous retrouvons le même Olivier dans un aveu, à lui rendu comme seigneur de Bocandy, le 3 septembre 1421, par Guillaume Dinan et Jehanne, sa femme, pour deux journaux de terre sur le chemin de l'hôtel Colin-Pienel au Placy et sur le chemin de l'hôtel Eon-Regnaud, sous le sceau de Guillaume du Plessis avec la signature de Jean de la Porte, portant une rente de 5 sols, à peine d'amende.

De 1426 à 1444 à Jean Ugues et Guillaume, son fils, sieurs de la Ville-Hue. Tous deux, en 1444, figurent parmi les nobles.

Le 5 juin 1450 Jehan Ugues rend aveu à la dame d'Acigné pour l'hebregement, maison, bois, vignes de la Ville-Hue [Note : Cet aveu est important, parce qu'il prouve que la dame d'Acigné (c'est-à-dire Béatrix de Rostrenen) était bien dame de Guer comme de Couédor. — Elle dut avoir Guer en dot mais n'en hérita définitivement qu'en 1464 à la mort de sa mère], en sa qualité de dame de Guer, dont relevait la Ville-Hue.

Guillaume Ugues décéda le 16 septembre 1508 ; son fils Alain fit aveu le 20 octobre de la même année à Jean d'Acigné, seigneur de Guer.

En 1513 à Alain Ugues, époux de Jeanne Riays ; cette dernière, d'après la Réformation de 1513, n'était pas noble. Elle décéda le 9 avril 1539.

Puis, Guillaume Ugues, fils d'Alain ; Guillaume avait épousé Olive Hudelor, laquelle est dame de la Ville-Hue en 1541.

De 1550 à 1579 à Gurval Ugues, leur fils, époux de Laurence Bonnet, fille de Jean Bonnet et de Marguerite Mouraud, sieur et dame de la Bardoulais.

Nous avons un aveu fait, le 11 mars 1566, par Gurval Ugues à Haut et Puissant seigneur François d'Acigné [Note : On ne sait comment François d'Acigné était devenu seigneur de Guer, alors que Jean, son frère, l'était avant et le fut après 1566], baron de Combourg, seigneur de Guer, pour le lieu, maison et métairie de la Ville-Hue et du Chénot. En 1550 il avait déjà fait aveu entre les mains de Jehan Bonnet qui tenait les plaids généraux de la seigneurie de Guer.

Du mariage de Gurval Ugues naquit Pierre Ugues, fils aîné et héritier principal, possesseur de la Ville-Hue de 1599 à 1621 ; il avait épousé Gilette Havard.

Le 2 mars 1617 Pierre Ugues reçut l'aveu de Pierre Flageul, époux de Guillemette Renimel, à cause de la maison de l'Epinette, fief de la Ville-Hue, devant François Hudelor, sieur du Buchet, et M. Mathurin Flageul.

Pierre Ugues fut inhumé, dans la chapelle du Bouexic, le 15 mai 1621 ; son épouse, Gilette Havard, y fut aussi inhumée le 7 juillet 1651.

Leur fils, François Ugues, épousa, en 1626, Louise Rouaud.

En 1635 Gilette Havard, veuve de Pierre Ugues, douairière de la Ville-Hue, vendit, à son fils aîné François Ugues, la maison et dépendances du Placy.

François Ugues fut inhumé, dans la chapelle du Bouexic, le 19 juillet 1655.

De 1656 à 1669 à François Ugues, époux de Julienne Grignard.

Ensuite à leur fils Julien qui épousa Anne Guillaume.

De ce mariage naquit un fils : François, fils aîné, qui mourut en bas âge ; puis une fille, Françoise, qui épousa, le 9 juillet 1670, Julien de Marnière, sieur de la Chohannière.

Julien de Marnière mourut, sans laisser d'enfants, en avril 1679 ; la veuve se fit religieuse aux Ursulines de Ploërmel.

Après, nous avons Thérèse Ugues, soeur de Claude ; Françoise.

Thérèse Ugues, dame de la Ville-Hue, épousa, en 1678, François Rouaud, écuyer, sieur de la Bardoulaye.

De cette union naquit Hyacinthe Rouaud ; ce dernier mourut sans avoir d'enfants.

Suzanne Rouaud, dame de la Bardoulaye, devint héritière principale de son frère Hyacinthe avec ses soeurs Renée-Madeleine, dame de la Ville-Hue, et Marie-Thérèse qui fut épouse de Jean-Baptiste de la Haye, sieur de la Ville-Eon.

Toutes les deux demeuraient à la Ville-Hue, terre indivise, qu'elles possédèrent vers 1706.

A leur mort, les maisons et terre de Bocandy, la Biliais [Note : La terre de la Biliais avait été achetée, le 16 octobre 1719, par Hyacinthe Rouaud. Le 14 octobre 1716, J. Saulnier, procureur de la Marquise de Guer, donne reçu de 6 sous écus pour le droit de recette que devait M. de la Ville-Hue pour le décès de sa tante, Madame des Forges (demoiselle de Lohan), et de 6 sous écus dus par M. de la Binais de Couesplan, héritier collatéral de la dite dame des Forges], la métairie de la Basse-Ville-Hue, la Ville-Hue, la maison et métairie du Bouexic passèrent à leur nièce Françoise-Marie-Modeste de la Haye, fille de Jean-Baptiste et de Marie-Thérèse Rouaud.

Puis, au décès de Françoise, la Ville-Hue passa à sa soeur, Marie-Madeleine-Julienne de la Haye qui épousa, par contrat du 10 février 1775, Jean-François de Porcaro, chevalier, sieur de Trébulan, fils de Joseph-Marie et de Françoise Boschier.

C'est ainsi que la Ville-Hue devint la propriété des Porcaro qui la possédaient en 1830.

Légendes de la Ville-Hue. — M. de Porcaro, nous dit la légende, vient tous les soirs, pendant le temps de la chasse, avec son costume de chasseur et ses chiens, sur la lande Saint-Jean. On le voit rôder autour de la chapelle sans essayer d'y entrer. Il ne fait aucun bruit et à l'aurore il disparaît. On dit qu'il y vient faire son purgatoire.

Près de là, sur la lande de Coëtquidan, aujourd'hui fameuse, vivait une bande de sorciers qui, la nuit, faisaient vacarme. Or, si par hasard l'un d'eux recevait un coup de couteau pendant leurs folies, la blessure ne pouvait se fermer que quand le propriétaire du couteau serait venu le chercher et le reprendre.

Or, passant un soir sur la lande, un paysan entendit comme du vent et des chants extraordinaires, des grosses et petites voix. Effrayé, il tire un couteau et le lance, à tout hasard, dans l'air. Le coup porta et blessa grièvement un des sorciers. Un an après, jour pour jour, on vint lui dire que son couteau était dans une maison de Campénéac, chez une femme alors très malade et sur le point de mourir des suites d'une blessure mystérieuse et qu'il fallait absolument aller la voir.

Il s'y rendit, reconnut son couteau et le mit dans sa poche. Aussitôt la malade fut guérie et elle lui avoua qu'elle ne savait pas que c'était lui qui l'avait blessée.

Rôle de la Ville-Hue, d'après l'aveu de 1450. Sur les héritiers de Guillaume Araut : 10 sols. Sur Jehan Hudelor, demeurant à un herbregement du Bouexic : 6 sous et obéissance.

Par Eon Rochart, pour terre sise près le pont de Herba : 3 sols.

Les Robert, Eon Gicquel : 6 sols.

Guillaume Monnier — Grégoire Bihan : 6 sols.

Raoul le X... : 18 sols + 14 sols.

Alain Guillotel : 25 sols + 2 sols.

Sur les héritiers de Bertrand Rebours : 2 sols.

Bertrand Joubert : 25 sols.

Alain Rebours : 16 deniers.

Eon Daniel : 3 sols.

Eon Mehaud, pour un pré proche de l'étang de Tehel : 2 deniers.

Olivier le Vannier, en juveignerie du dit sieur de la Ville-Hue : 3 sols.

Alain Regnaud, pour le champ Boschier, en juveignerie : 3 sols.

Gallays de Trébulan, pour la tenue de la Grée : 3 sols.

 

LA VILLE-MORIN.

Parmi les nobles de Guer on trouve, en 1442, Guillaume Morin qui habitait son hôtel de Trébulan [Note : Il y avait 3 Trébulan] ; la Ville-Morin n'appartenait plus à sa famille. Le propriétaire était Jean Pasquier ; il habitait la Ville-Morin ; mais, dans la suite, cette maison passa aux Couesplan.

Aussi en 1513 la Réformation nous dit : « La maison de la Ville-Morin appartient à Dom Grégoire de Couesplan et Jean de Couesplan et fut à un nommé Pasquier ».

En 1594 à Jean de Couesplan, époux de Suzanne Faruel.

Leur fils Pierre, baptisé le 10 mai 1599, épousa Yvonne de la Porte, douairière de la Ville-Morin, en 1657.

Note : Le 08/05/1653 (voir acte de mariage), mariage à Rieux (56) de l'écuyer Jan de Couesplan, sieur de la Morinaye (fils de Pierre, sieur de la Ville-Morin) avec Françoise de la Haye (née le 23/05/1621 à Rieux, fille d'écuyer Claude de la Haye, sieur de la Lande et de Janne Boulido).

En 1663 Françoise de la Haye, dame de la Ville-Morin, fut inhumée dans les balustres du grand autel, à l'église de Monteneuf ; la tombe joignant la muraille vers le midi ; la cérémonie eut lieu le 9 février [Note : Il y a deux branches des de Couesplan ; il est donc difficile de bien établir la succession].

En 1670 à Jean de Couesplan, chef de nom et d'armes, époux de Julienne Rouaud.

Jean de Couesplan fut inhumé à Monteneuf, le 20 octobre 1707, dans l'enfeu de la Ville-Morin.

A cette époque la Ville-Morin passa dans la branche des propriétaires de Couesplan.

Jean-René-Joseph de Couesplan, fils de Pierre et de Péronnelle de Bréal, baptisé le 13 novembre 1687, épousa, à Reminiac, dans la chapelle de la Fresnaye, dame Françoise-Augustine de Châteautro, demoiselle de la Fresnaye.

Elle était fille de Michel-Ambroise de Châteautro et de Renée Charpentier.

De leur union naquit un fils : François-Pierre de Couesplan, baptisé le 21 janvier 1717. Il eut pour parrain : François de Châteautro, sieur du dit lieu ; pour marraine : Perronnelle du Bréal, dame de la Ville-Morin.

Ensuite à Jean de Couesplan, époux de Renée-Marie-Sainte de Busnel, fille de Jean-Toussaint et d'Henriette-Nicole-Annette de la Bourdonnaye [Note : Le mariage de Jean-Toussaint et Henriette de la Bourdonnaye eut lieu dans l'église de Brécé (diocèse de Rennes), en 1739. Henriette était fille de Jean et de Gabrielle-Françoise Busnel, dame de la Retardais, fille de Charles et de Henriette de la Motte du Blanc, famille qui posséda Blossac (en Goven) après les le Blancq et avant les Labourdonnaye. Henriette de la Bourdonnaye, la dernière de la famille, appartenait à des La Bourdonnaye qui s'armaient : « d'argent à la fasce de gueule, surmontée d'une étoile de même, et en pointe, d'un croissant de gueule ».

Les La Bourdonnaye-Couétien-Blossac portent : « de gueules à 3 bourdons en pal ». Olivier, croisé en 1248. (Communication de M. le Comte de Busnel, de la Touche-Larcher, 23 décembre 1913)].

Deux filles naquirent de ce mariage : 1° Anne-Elisabeth-Marie qui fut épouse de François-Louis-Hyppolyte Huchet de Cintré ; 2° Rose-Renée-Jacquette-Marie-Jeanne qui épousa André-Jean-Joseph le Douarin, sieur de la Touraille, en Augan.

Anne-Elisabeth-Marie décéda au château de la Ville-Morin. Elle fut inhumée dans l'enfeu de la famille le 23 juin 1789.

M. Galle, pour la maison de la Ville-Morin, donne la transmission suivante :

« En 1426 à Jean Pasquier.

Ensuite à Jacques de Couesplan, époux de Guillemette Faucher.

Ils ont pour successeur leur fils Jacques de Couesplan, lequel épousa Guillemette Larcher.

Puis vient leur fils Jean qui eut pour femme Louise de Trégarantec.

De cette union naquit Raoul.

Ce dernier fut père de Jean de Couesplan et de Dom Grégoire, 1513.

Jean épousa Suzanne Faruel.

Gabriel de Couesplan, époux de Guillemette Rolland, fut père de Pierre.

Pierre eut pour épouse, en 1594, Yvonne de la Porte ; ils restèrent propriétaires de la Ville-Morin jusqu'en 1632.

En 1669 à Jean de Couesplan qui épousa : 1° Françoise de la Haye, morte en 1663 ; 2° Julienne Rouaud.

Enfin à Jean-Joseph de Couesplan et Françoise-Augustine de Châteautro vers 1716.

En 1789 Jean et Renée-Marie-Sainte de Busnel ».

 

LA VILLE-ROBERT.

Pour cette maison nous avons un seul nom : Renée Ermar, 1598.

 

LA VILLE-SIMON.

A Louis-Morin et Jeanne Farruel qui ont un fils : Jean, le 30 octobre 1594.

Dans les registres nous trouvons, au 25 avril 1656, l'inhumation de Jean Morice, sieur de la Ville-Symon.

 

LA VOLTAIS.

Le château actuel de la Voltais a été construit en 1737. L'ancien manoir fut bâti, nous dit la Réformation de 1513, par un nommé Voltais, roturier.

Après lui vinrent les Jocet que nous trouvons dans le pays de Guer au commencement du XIIIème siècle.

En 1444 à Jean Jocet, alloué de Ploërmel, lequel vendit la Voltais à Jean Robelot, le 11 juin 1454, par l'entremise de Lancelot du Bot et de Jehan du Bot, son fils.

D'après les preuves de noblesse fournies, par la famille Robelot, à la chambre de la Réformation du 23 mai 1669, les seigneurs de la Voltais furent les suivants : (Voir Papiers des Porcaro - Archives de la Ville-Hue).

1° Jean et Guillemette du Plessix eurent : Guillaume, Jehanne et Bertranne.

Jehanne épousa, par contrat du 14 avril 1478, Henry Coué, sieur du Bressay ; elle reçut pour sa part 10 livres de rente.

Bertranne épousa, par contrat du 19 mars 1475, Jean Lespinay.

2° Guillaume épousa Françoise Becdelièvre. Ils eurent : Yves et Jeanne.

Jeanne, par contrat du 21 juin 1489, épousa Alain de Porcaro.

3° Yves épousa, par contrat du 23 mai 1509, Valence Gouro.

De ce mariage naquirent trois enfants : Pierre, Françoise et Valence.

Françoise fut mariée à noble homme Jean de Tréviélau, sieur du Bignon, en janvier 1536 ; elle eut pour sa part 100 écus d'or.

Valence mourut jeune.

4° Pierre épousa : 1° Suzanne d'Avaugour ; 2° Anne de Cardelau, veuve de Jean de Malestroit, par contrat du 24 juin 1551.

Pierre Robelot fut gratifié des emplois les plus honorables à la citadelle de Belle-Ile : nous le voyons, sous Henri III, au 12 mars 1554, capitaine de 400 hommes.

Suzanne d'Avaugour, sa première épouse, était soeur de Robert d'Avaugour, gouverneur de Belle-Ile.

Anne de Cardelau fut inhumée dans l'église de Guer le 23 octobre 1580 ; Pierre, son époux, le 29 mars 1586.

De Pierre et de Suzanne d'Avaugour naquit Julien.

5° Julien fut époux de Renée Péro dont il eut trois enfants : Jérôme, Anne et Suzanne.

Le dit Julien soutint les droits de sa femme contre Nicolas de Tréviélau ; de 1565 à 1570 il fut procurateur de Robert d'Avaugour, fondateur de la branche de la Lohière, fils de Claude et de Françoise le Prêtre, dame de la Lohière, en Loutehel. Disons aussi qu'il fut toujours du parti d'Henri IV [Note : Claude d'Avaugour de Saint-Laurent en Anjou était fils de Julien d'Avaugour, sieur de Tromeur et de Anne de Sainte-Flaive, dame héritière de Saint-Laurent ; il était frère cadet de Robert d'Avaugour, sieur de Saint-Laurent, qui épousa, en 1546, sa parente, Bonne de Bellouan, dame du Bois-de-la-Motte et dont il eut Jean, époux de Françoise de Coetquen, gouverneur de Dinan et général du duc de Mercœur pendant la Ligue].

6° Jérôme fut époux de Françoise Cadio ; il en eut deux enfants : Pierre-Claude puis Pierre.

Suzanne Robelot, soeur de Jérôme, épousa en 1584 Gratien Rosy ; ce dernier acheta la Mulotière le 16 octobre 1625.

Anne Robelot épousa, le 14 avril 1585, Guillaume de Kermadio dont le fils Jean devint seigneur de la Voltais.

7° Claude ou Pierre Claude, fils aîné de Jérôme, époux de Marie de Gouyon.

Pierre-Claude fut gratifié, dès 1627, de lettres du Maréchal de Thrémines, gouverneur de Bretagne, qui le nommait commandant de vaisseaux de sa Majesté, gouverneur de l'Ile de Rhé ; enfin, par lettres du 16 janvier 1642, gouverneur d'Auray.

Pierre-Claude mourut en cette même année 1642, laissant entre autres enfants Jean Robelot, lequel continua de se qualifier seigneur de la Voltais.

Nous le retrouvons dans le partage de la succession de sa grand'mère, Françoise Cadio, morte douairière de la Voltais ; partage qui se fit à Auray le 10 novembre 1662 [Note : Archives départementales B. liasse 890. — Les Robelot sont sortis de Campénéac et y sont retournés].

Jean Robelot y fut présenté comme « héritier principal et noble de deffunct Claude Robelot, seigneur de la Voltais, son père ».

Il partagea : 1° avec Pierre Robelot, sieur de la Chesnays en Campénéac, son oncle, fils de Gérôme et de Françoise Cadio ; 2° Jeanne Robelot, dame douairière de Trénin, demeurant à Vannes ; 3° avec les enfants de Michelle Robelot, en son vivant, épouse du sieur de la Haye de Quenhoët, en Saint-Jean-Brévelay.

L'héritage de Françoise Cadio consistait en tenues féodales aux paroisses de Carnac, Crach, Pluvigner, etc... Elle ne laissait aucun bien mobilier, ses meubles ayant été compris dans la succession de Claude Robelot, par conséquent la propriété de Jean, son fils.

Mais à cette époque Jean Robelot ne résidait pas en France ; il était au Portugal où il avait pris du service auprès du Roi.

Donc, lorsqu'il fallut présenter ses titres de noblesse, ce fut son oncle Pierre qui se chargea de les recueillir pour les fournir à la Chambre de la Réformation.

La pièce officielle que nous avons entre les mains s'exprime ainsi : « Pierre Robelot, sieur de la Chesnaye, deffendeur, eut pour frère aisné un Pierre-Claude Robelot auquel a succédé en qualité de fils aîsné, héritier principal et noble, Messire Jan Robelot, seigneur de la Voltais, lequel a partagé avec, le deffendeur, son oncle apprès sentence, rendue en la Juridiction d'Auray, confirmée au Présidial de Vannes qui jugeant le dict partage estre faict comme Personnes d'extraction noble en la succession du dict Hiéromme Robelot ».

Plus loin nous lisons encore : « L'absence d'Escuyer Pierre-Jean Robelot, seigneur de la Voltays, son nepveu et son aîsné emploié au service du roy de Portugal le jette dans la nécessité de produire de son cheff les présents actes qu'il a retrouvés, avecq bien des peines et de la dépense sans avoir esté aucunement secouru de son aîsné auquel incombait la charge de produire au soutien de la qualité de la famille ».

Cette production de preuves de noblesse des Robelot est du 23 mars 1669.

Pierre Robelot, sieur de la Chesnaye, la présente en son nom et celui de son neveu, puis de ses enfants : Charles, Pierre-Anne, René-Barthélemy qu'il avait eus de Marie de Lescouble et de Suzanne de Quéhéon, cette dernière remariée à Louis Poulain.

Dans cette même pièce il est dit aussi : « que la maison de la Voltaye, outre son antiquité et sa noblesse, est encore décorée de fiefs, jurisdictions et prééminences ».

Jean Robelot mourut sans postérité ; ses oncle et cousins cessèrent de prendre le titre de « seigneur de la Voltais ».

Des Robelot la maison et seigneurie de la Voltais passa dans la famille de Kermadio de Kervignac, seigneur de Kerrio en Mendon.

Nous avons vu qu'Anne Robelot, fille de Julien et de Renée Péro, avait épousé, le 14 avril 1585, Guillaume de Kermadio [Note : Kermadio en Kervignac et non celui en Pluneret qui appartenait à la famille d'Auray].

Un fils naquit de cette union : Jean, baptisé à Guer le 25 novembre 1587 ; il eut pour parrain Jean Duchesne, sieur de la Vieille-Ville ; pour marraine Jeanne Robelot, dame de Bruc.

A cette date, Guillaume de Kermadio et son épouse habitaient la paroisse de Guer, peut-être même la Voltais, mais ils ne paraissent pas en être alors propriétaires puisqu'ils sont dit « sieur et dame de Kermadio ».

Leur fils Jean, au contraire, fut seigneur de la Voltais ; ce dernier, en 1654, possédait réellement cette maison, comment ?... probablement par arrangement de famille.

Le 1er décembre 1660, Louise Geslin, dame de Lespinay ou Saint-Joseph, tutrice d'Anne Marie, fille de Charles Marie, fit aveu à Jean de Kermadio en qualité de seigneur du dit lieu et de la Voltais « pour le pré de Saint-Marc, au village de la Corderie, pour lequel on devait 7 sols par an au seigneur de la Voltais ».

Henriette de Kermadio, fille de Jean, épousa Julien de Lésenet, fils de Pierre, sieur de la Roche d'Augan, et de Renée Drian, dame de Brambro, en Augan, née à la Roche en 1628. De ce mariage naquirent plusieurs enfants, tous baptisés à Mendon.

Ils furent longtemps séparés de corps et de biens puis, à la mort de son mari, Henriette de Kermadio, dame et propriétaire de la Voltais, épousa, en 1674, Jacques de Porcaro.

Jacques de Porcaro, fils de Jacques et de Renée du Loquet, mourut en 1698 sans postérité.

Sa succession donna lieu à un long procès entre ses héritiers ; finalement la Voltais resta la propriété de sa tante, Anne de Porcaro, fille de Julien et de Renée Troussier.

Anne avait épousé Louis Le Livec, sieur de Couesplan ; celui-ci mourut à la Maison de Porcaro et fut inhumé le 7 avril 1663.

Devenue veuve, Anne de Porcaro se remaria, en 1664, avec Sébastien de Lausanne. Ils eurent deux fils : Julien-Joseph et Claude-Achille.

Claude-Achille de Lausanne fut prêtre ; il entra dans la congrégation de Saint-Lazare, devint supérieur de la Maison de Troyes en 1712.

L'aîné, Julien-Joseph, sieur de Porcaro, en Augan, de la Voltais et Couesplan, en Guer, épousa : 1° le 11 juin 1708, demoiselle Françoise Beauvais ; 2° Catherine-Françoise Leroux de Kermérien, de la paroisse de Ploulech où il demeurait en 1719.

Comme Julien de Lausanne avait beaucoup de dettes, il vendit, pour s'en acquitter, la Voltais à son créancier René Pinot, sieur de la Gaudinaye, demeurant à Rennes. La vente eut lieu le 23 septembre 1718 pour la somme de 24.000 livres ou 1.000 livres de rentes.

Dans cette vente étaient comprises la maison et terres de la Voltais, Couesplan, champs et métairies, moulins et fiefs.

Par arrêt du Parlement de Bretagne du 15 juillet 1719, Claude-Achille de Lausanne, frère du vendeur, fut invité à se pourvoir contre cette vente et à réclamer ses droits.

Il porta l'affaire devant la Cour de Troyes ; obtint le rachat de la Voltais, par arrêt du 12 août 1719, moyennant la somme de 22.000 livres.

Déjà, par acte du 15 juillet de la même année, il avait demandé, au Parlement de Bretagne, le retrait lignager de la Voltais.

Comme fils de Sébastien de Lausanne et d'Anne de Porcaro il fit remarquer que son titre sacerdotal reposait sur les biens vendus, qu'il ne devait rien au créancier de son frère, enfin que les dits biens avaient été vendus à son insu, mais que d'après l'article 302 de la Coutume de Bretagne il avait le droit de réclamer et d'exercer le lignage, attendu que le délai n'était pas expiré ; en conséquence il demandait le dit retrait.

La Cour fit droit à ses réclamations.

Devenu propriétaire de la Voltais-Couesplan il les vendit, par acte du 21 août 1725, à Joseph-Mathurin Le Provost, époux de dame Marie-Thérèse Thierry, pour la somme de 25.000 livres.

Joseph-Mathurin Le Provost demeurait à Ploërmel près de la porte d'en bas en la Maison du Martray.

Joseph-Mathurin Le Provost de la Voltais fut inhumé à Ploërmel le 22 avril 1767 et sa veuve le 19 août 1784.

Leur fils Mathurin, chef de nom et d'armes, épousa à Ploërmel, le 21 juillet 1741, Michelle-Françoise Labbé, dame de Poulfranc et de la Rivière.

Joseph-François Le Provost, leur fils, fut baptisé à Ploërmel le 14 mars 1745. Il épousa, par contrat du 3 septembre 1773, à Saint-Malo de l'Isle, Marguerite-Nicolle-Guillemette Beaugeard, fille de Pierre-Marie Beaugeard, chevalier de l'ordre du roy et dernier trésorier des Etats de Bretagne, et de Marguerite-Joséphine Avice. Il mourut en 1806.

Joseph-Mathurin Le Provost de la Voltais, leur fils, fut baptisé le 2 septembre 1778. Ses descendants possèdent encore la Voltais.

Rôle de la Voltais.

La Tenue de Malagrée : 16 sols monnois.

La Tenue des Frestais : 10 sols monnois.

La Tenue de Tréléau : 5 sols monnois.

La Tenue des Ruisseaux : 18 deniers.

La Tenue de la Touche-Michelot : 25 sols.

La Tenue de la Huais : 35 sols.

La Tenue de Paingrain : 22 sols.

La Tenue de la Baudinais : 18 sols, 6 deniers.

La Tenue de la Chaussée : 5 sols.

La Tenue du Champion : 4 sols, 6 deniers.

La Tenue de Labbaye : 10 sols.

La Tenue du Pont-Gaut : 4 sols, 6 deniers.

La Tenue du Prée-Landelle : 6 deniers.

La grande Tenue de la Bercé : 13 sols.

La petite Tenue de la Bercé : 5 sols.

La Tenue de la Métairie-Landelle : 40 sols, 6 deniers.

La Tenue de la Gourais : 26 sols, 6 deniers.

La Tenue de la Ville-Hue : 7 sols, 6 deniers.

La Tenue de la Bande du moulin à vent : 48 sols, 8 deniers.

La Tenue de la Claye des Croix-Hues : 5 sols.

La Tenue des Priaux : 8 sols, 5 deniers.

La Tenue du Clos de Morhand : 7 sols.

La Tenue de la Touche aux Nouveaux : 63 sols.

La Tenue des Vignes : 6 sols, 8 deniers.

La Tenue de la Ville-Abel : 15 sols.

La Tenue du pré Feuillardin : 20 sols.

La Tenue du Champ-Hautin : 18 deniers.

La Tenue de la Fontaine de Pouhaut : 4 sols., 6 deniers.

La Tenue du champ de la Métairie : 7 sols., 6 deniers.

La Tenue du domaine de la Gourais de la Ville-Hue : 17 sols, 8 deniers.

La tenue des Routieux et de la fontaine Pouhaut : 20 sols.

La tenue du domaine de Saint-Etienne : 8 sols.

La Tenue du Clos de Rozée : 13 sols, 6 deniers.

La Tenue du Champ de Rozé : 16 sols, 6 deniers.

La Tenue de la Fauchais : 3 sols.

La Tenue de la Marre : 2 sols.

La Tenue du Champ Gicquel : 15 sols.

La Tenue de Sexctay : 5 sols.

La Tenue des Boullai : 5 sols.

La Tenue du Champ Durot : 5 sols.

La Tenue de La Noë mouline : 10 deniers.

La Tenue des Courses de Pouhaut : 3 sols.

(abbé Le Claire, 1915).

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