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L'ANCIENNE PAROISSE DE GUER

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Les Seigneuries de l'ancienne paroisse de Guer.

(5ème partie)

 

LE LANGOUËT.

Le mat « Langouët » veut dire, paraît-il, « le Monastère du Bois ou le Bois-du-Monastère — Bois appartenant au Monastère » (M. Loth et tous les celtisans).

Il est certain que dès l'origine et maintenant encore le Langouët dont nous parlons (qu'il ne faut pas confondre avec le Largoët près de Couédor) était et continue, en 1913, d'être entouré de bois taillis et de grands bois.

La maison que nous voyons en 1913 assez bien conservée est de style renaissance, avec une tourelle, le tout d'un assez joli aspect. On y voit des meurtrières qui servaient à sa défense.

Les premiers seigneurs de Langouët furent vraisemblablement les de Langouët dont nous trouvons la trace en Guégon, au XVème siècle.

Dans une Montre du 4 septembre 1481, on dit que Guillemette du Langouët est morte et que « en est héritier la femme Colas du Val, seigneur de Coasby (Couesbic) ». Son revenu était estimé 100 livres. Or Colas ou Lucas du Val avait pour épouse, dit M. Galles (Voir Article Couesby), Marie de Coetby, qui dut lui apporter par son mariage la terre et seigneurie de Coesby.

En 1426 nous trouvons comme propriétaire de Coetby Olivier de Coetby ; en 1444, Jean de Coetby ; de 1478-1488, Colas ou Lucas du Val et Marie de Coetby.

Il est probable que Marie de Coetby, héritière de Guillemette du Langouët, était sa fille.

Toutefois, dès 1426, le Langouët appartenait à Bertrand Hudelor, dont nous ne connaissons pas la femme.

En 1444, au même ; en 1502, à Guillaume Le Bastard ; en 1536, à Jacques Le Bastard dit Jacques de Kerbiguet, époux de Jacquette du Loquet, veuve de Gurval Ugues.

Nous avons vu que sa fille, Mathurine de Kerbiguet, épousa Charles Huchet de la Bédoyère. De ce mariage : Briand et Gilles Huchet.

En 1632, Briand Huchet est nommé seigneur de Langouët, Kerbiguet, etc., et Gilles, son frère, est qualifié seigneur de la Bédoyère, Rédillac, etc., conseiller du Roy en ses conseils d'Etat et privé et son Procureur-général en Bretagne.

Briand Huchet, sieur de Langouët, avait épousé Louise Rabinard, fille de Guillaume et de Judith Thouff, sieur et dame de la Mulotière, de la Fleuriays et du Parrays, en Paimpont. Nous verrons qu'ils vendirent la Mulotière, le 16 octobre 1625, à Gratien Rosy et Suzanne Robelot, son épouse.

Gilles Huchet, fils de Briand et de Louise Rabinard, fut baptisé à Guer le 23 février 1632. Il eut pour parrain et marraine : Gilles Huchet, son oncle, et Jeanne de la Tourneraye, femme de Alain du Loquet, sieur des Touches.

Gilles Huchet, héritier de son père, fit l'aveu de Langouët en 1676. Il avait pour épouse Perrine Avril. Il vendit le Langouët, en 1677, à Jean de Marnière, sieur de la Biffardière, époux de Marie de la Roche-Saint-André. Il était frère de Julien de Marnière, seigneur de Guer, tous deux fils de Julien et de Marie Maingard.

Marie de Marnière, fille de Jean, sieur du Langouët et Bois-Glé, épousa Léon de Sorel, inspecteur général des troupes d'infanterie. Ils firent l'aveu de Langouët en 1681 (le reste comme Peillac) [Note : On dit que 22 Girondins se réfugièrent à Langouët et y furent pris].

 

LES LAUNAY.

D'après les réformations, il y avait, dans la paroisse de Guer, deux seigneuries portant le nom de Launay : Launay près de Couédor et Launay-Rolland.

L'une d'elles aurait-elle donné son nom à la famille Le Provost de Launay ? Nous inclinons à le croire, sans oser l'affirmer.

 

LAUNAY-COUÉDOR.

Cette seigneurie importante se trouvait très rapprochée de Couédor, établie au village de Launay-Couédor, aujourd'hui en Porcaro.

Quel en fut le premier seigneur ? Est-ce Bertrand Le Provost que nous voyons en Guer, en 1280 ? Ce n'est pas probable.

Il est plus probable qu'elle appartint, de très bonne heure, à la famille de Montfort, comme un grand nombre de seigneuries de ce pays.

En 1426, la réformation dit : « La femme de Jean de Vitré à son hôtel de Launay ». Or, ce Jean de Vitré n'était autre que Jean de Montfort, fils de Raoul et de Jeanne de Kergorlay, fille de Jean et de Marie de Léon. Sa femme s'appelait Anne de Laval, fille de Guy XII et de Jeanne de Laval, dame de Châtillon. Anne de Laval était seule héritière du comte de Laval et de la Baronnie de Vitré. Vitré était advenu aux de Laval par le mariage de Philippe de Vitré, seule héritière, avec Guy VII, comte de Laval [Note : Catherine de Laval, leur fille, dame de Landuran, épousa. le 5 mai 1265, Hervé IV, comte de Léon, dont la fille unique, Anne de Léon, épousa Prigent de Coëtmen, seigneur de Tonquédec]. Le mariage de Jean de Montfort avec Anne de Laval, dame de Laval et Vitré, avait eu lieu le 22 janvier 1404. Dans le contrat de mariage, il fut stipulé que Jean de Montfort abandonnerait son nom, pour prendre : « bannière, nom, cry et armes de Laval » qui sont : « d'or à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'argent, cantonnées de seize Allerions ».

Le contrat fut passé au château de Vitré, en présence du Duc et de son conseil, des seigneurs de Châteaubriant, de Quentin, de Combourg et autres parents ; Jean reçut le nom de Guy et fut Guy XIIIème, en 1412, après la mort de son beau-père. Il mourut à Rhodes le 12 août 1414 ; sa femme, en 1466, le 28 janvier.

D'après M. Galles, Anne de Laval n'était plus dame de Launay en 1427. Selon lui, en cette année, Launay était à Jean d'Acigné et à Catherine de Malestroit, son épouse, qui mourut à Rennes, en 1434, et fut inhumée dans l'église des Cordeliers de cette ville.

Ils furent père et mère de Jean d'Acigné qui épousa Béatrix de Rostrenen, dame de Guer et Couédor. Ce mariage unit et confondit pour ainsi dire la seigneurie de Launay avec celle de Couédor. L'aveu de 1464 dont nous avons parlé les déclare unies, avec Couédor pour centre. Elles n'ont cessé de l'être jusqu'à la Révolution.

 

LAUNAY-ROLLAND.

Nous ne pouvons déterminer avec certitude l'emplacement de cette seigneurie dont nous parlent les réformations de la paroisse de Guer, en même temps qu'elles mentionnent celle de Launay sous Couédor, avec des seigneurs différents.

La réformation de 1444 dit : « Guillaume Le Provost a son hôtel de Launay ; il y a un métayer ». Il est très probable qu'il s'agit ici de la seigneurie de Launay-Rolland.

Les aveux qui se trouvent aux Archives de la Cour des Comptes de Bretagne, à Nantes, nous disent qu'en 1460, « l'hébrégement et métairie de Launay sont à Jacquette de Malestroit, veuve douairière de Jean de Belozac, remariée à Guy de Saint-Amadour — en 1461, à la même dame conjointement avec Thomas de Québriac, héritier de Jeanne de Montbourcher, sa mère ».

Disons, en passant, que les de Malestroit avaient des propriétés non loin des Launay.

En effet, le 19 juin 1412, Jean de Malestroit, évêque de Saint-Brieuc, donnait quittance à Jean du Loquet, seigneur des Touches, d'une somme de 20 écus versés par le dit Jean du Loquet en franchissement (en libération) d'une rente de 15 livres qu'il s'était engagé à payer au sieur évêque pour achat d'héritages en la paroisse de Guer (Archives des Touches).

En plus de la métairie attenante au Manoir, il y en avait une autre portant aussi le nom de Launay et appartenant en 1444 à Jean du Vauferrier, en 1513 à Rolland du Vauferrier, d'où son nom de Launay-Rolland, peut-être.

 

LÉCATE.

Comme Coesbo, la terre de Lécate appartenait en 1426 et 1444 à Guillaume Le Borgne ; en 1513, à Jean Gallery, héritier de Guillaume Le Borgne, puis aux Avril et Troussier, et Marnière.

 

LIVOUDRAIE.

La maison actuelle de Livoudraie est du XVème siècle avec grande cour et portail.

Cette maison a donné son nom à une frairie qui avait pour centre la chapelle de Saint-Raoul, laquelle était souvent appelée chapelle de Livoudraie. A l'intérieur de la maison on peut voir une grande vasque en granit, de belles dimensions, entourée de feuilles de trèfle.

Cette vasque est supportée par une tête connue sous le nom de : « Diable de Livoudraie ». — Des vieilles portes assez remarquables.

D'après les commissaires de la Réformation de 1513 les premiers propriétaires de Livoudraie se nommaient « Collin ».

La maison de Livoudray fut formée de plusieurs acquisitions, de gens roturiers, faites par Eon Raoul et Pierre de Livoudray.

C'est donc qu'il faut dire les Collin de Livoudray, qui abandonnèrent le nom de Collin pour garder celui de Livoudray sous lequel ils étaient connus.

Livoudray avait un moulin à fouler le drap, pour lequel on devait à la dame de Maure, en 1621, un gâteau de 60 sols à Noël et 75 livres à la Saint André.

« La seigneurie de Livoudray appartient en 1426 et 1444 à Eon de Livoudray et il y demeure ».

En 1484, au 7 septembre, nous trouvons Jean de Livoudray, notaire, demeurant en la ville de Guer.

En 1500 à Raoul de Livoudray qui avait pour épouse Jeanne Jubier, de laquelle il eut quatre enfants. Jeanne Jubier, héritière des terres du Brossay en Guémené-Penfao, évêché de Nantes, était fille aînée de Jamet Jubier, sieur du Brossay, et de Thomasse de Marbré ou du Maslé.

Jeanne Jubier étant veuve de Raoul de Livoudray, sieur du dit lieu, épousa, par contrat du 26 août 1512, Gilles de Bruc, sieur de la Vieille-Cour. Ce dernier était fils de René, sieur de Bruc, en Guéméné-Penfao, et de Raoulette Provost. Dans son contrat de mariage Jeanne Jubier assurait à son époux, Gilles de Bruc, une rente de 20 livres sur la terre du Brossay, puis plusieurs autres avantages.

De ce mariage naquit un fils unique, Jean de Bruc, qui épousa, par contrat du 6 juin 1532, Jeanne Levesque, fille de Pierre Levesque, chevalier, seigneur de la Vallée Saint-Jouan.

Nous trouvons encore Guillaume de Livoudray qui vivait en 1513. Il avait pour épouse demoiselle Le Rebours, fille de Roland.

Cette dernière possédait plusieurs rotures qui furent incorporées à la terre de Livoudray.

Jean de Livoudray, fils de Raoul et de Jeanne Jubier, épousa, en 1527, Jeanne Millon. Trois filles naquirent de cette union : Guillemette, Nicolle et Marguerite.

Guillemette de Livoudray, fille aînée, héritière principale et noble, épousa, en 1554, Jean Bonnet, sieur de la Roche et de la Bardoulais. De ce mariage naquit, en 1555, une fille : Marguerite Bonnet.

Nicolle eut pour époux Jean le Prince, sieur du Tay, paroisse de Saint-Tual, évêché de Saint-Malo.

Pour Marguerite de Livoudray, nous ne trouvons aucune trace de mariage. — Guillemette de Livoudray [Note : Guillemette de Livoudray épousa, en 2èmes noces, Laurent de Bruc, dit de Callac, fils de Guillaume, sieur de Callac, en Guémené-Penfao, et de Françoise de Callac, dame du dit lieu. — Laurent de Bruc avait un frère aîné, marié à Artuse le Fourbeur. Ils eurent un fils : Pierre de Callac, lequel épousa Renée de Cano, dame de la Clémensay, en Réminiac, fille de Gérôme et de Jacquette Peschart de la Botheleraye. Tous les deux s'appelèrent, non de Bruc, mais de Callac, ce qu'il est important de savoir et de ne pas oublier] devenue veuve épousa, en 2ème noces, Noble homme Laurent de Callac.

Celui-ci paya 100 livres monnaie pour les obsèques et funérailles de Jean de Livoudray, son beau-père, mort vers 1570 ; il fit aussi réparer le moulin et chaussée de Livoudray. Enfin, en 1576, il conclut accord avec son beau-frère, Jean le Prince, pour avoir la jouissance entière des terres et dépendances de Livoudray, du Brossay, au prix de 2.200 livres tournois.

Du mariage de Guillemette de Livoudray avec Laurent de Callac naquit une fille unique, Françoise de Callac, mariée, à Guer, le 30 novembre 1585, à Jean Costard, sieur de Bocudon et de Brillangaut en Redon, fils de Guillaume et de Jeanne du Maz du Brossay.

Françoise de Callac apporta le Brossay dans la maison Costard d'où il passa plus tard, par alliance, dans celle de Becdelièvre qui le possède encore.

Marguerite Bonnet, fille de Jean et de Guillemette de Livoudray épousa : 1°, en 1575, Pierre de Launay, qui mourut dans la même année ; 2° Julien Rouaud, fils de Guillaume et de Perrine Boschier.

Marguerite Bonnet mourut le 1er mars 1613.

Du mariage de Julien Rouaud et de Marguerite Bonnet naquit un fils, René, qui épousa : 1° Jacquette le Moine, 2° Jeanne du Lieu, 3° Gilette de la Bouexière.

Jacquette le Moine était fille de Guillaume et d'Ysabeau de Théhillac, sieur et dame de la Touche, demeurant tantôt à Bodel, en Caro, tantôt à Camquemar en Saint-Gravé.

Jacquette le Moine était riche : par contrat de mariage elle avait 2.000 écus qui devaient être payés par Jacob de Cancouet et Ysabeau de Kerouallan, sieur et dame de Cancouet. D'après un constitut sur eux du 2 mars 1599 et 19 septembre 1602, devaient être versés immédiatement 1.000 écus, les 1.000 autres au décès d'Ysabeau de Théhillac.

A son tour, René Rouaud recevait de sa mère une dot de 2.000 livres garantie par la propriété ou sur la propriété de la Bardoulaye.

Jacquette le Moine mourut le 2 janvier 1626.

Jeanne du Lieu, deuxième épouse de René Rouaud, était fille de Jean et de Roberde de Trébulan, sieur et dame de la Hercauday et du Clos-Daniel. Roberde qui avait été baptisée le 16 mars 1591 mourut le 17 juillet 1641, elle fut inhumée dans l'église de Guer. Enfin René Rouaud épousa en 3èmes noces, comme nous l'avons vu, Gilette de la Bouexière.

De son mariage avec Jacquette le Moine, il eut Julien Rouaud, fils aîné et héritier principal, puis trois filles : Louise, Barbe et Yvonne.

De Gilette de la Bouexière, sa troisième femme, il eut une fille : Renée.

René Rouaud fut inhumé à Saint-Raoul le 4 décembre 1647.

Julien Rouaud, né en 1603, de René et de Jacquette le Moine, épousa : 1° Julienne Gouro, laquelle mourut le 2 juillet 1644 ; elle fut enterrée dans la chapelle du Bouexie ; 2° Suzanne Thomas qui était fille de Julien et de Geneviève le Bouteiller, sieur et dame de Launay et de la Ribaudière.

Au moment de son mariage Suzanne avait 25 ans. Elle habitait au Plessis-Cojalu, paroisse de Bédée. Par contrat du 8 octobre 1646, cette demoiselle, assistée de Marie de Cancouet, sa tante, dame de la Garaudière, reçut de son futur la somme de 1.000 livres en garantie. De ce mariage naquit un fils : Jean-Sylvestre, baptisé le 30 septembre 1652.

Louise Rouaud, soeur de Julien, qui fut baptisée le 7 octobre 1642, épousa François Ugues, sieur de la Ville-Hue. Louise mourut en 1653.

Barbe Rouaud épousa Julien Commandoux, sieur du Clos-Caro. Elle lui apporta 400 livres de dot. Yvonne Rouaud se fit religieuse chez les Dames Ursulines de Ploërmel ; elle y mourut le 24 avril 1663.

Renée Rouaud, fille de René et de Gilette de la Bouexière, 3ème femme du dit René, demeurait au Bouexie, en 1666. Elle avait pour curateur son beau-frère François Ugues ; dans la suite elle se fit religieuse Ursuline à Pontivy.

Les enfants de Julien Rouaud et de Julienne Gouro furent : René et Julienne qui demeuraient au Bouexie, en 1666, chez leur tante Renée.

Puis Madeleine qui habitait la Ville-Orion, en Carentoir, la même année.

Les enfants de Julien Rouaud et de Suzanne Thomas furent : Jean, qui mourut en avril 1661 ; François, qui demeurait au Bouexie avec sa mère, en 1666.

Par testament du 12 août 1658, Julien Rouaud nommait pour exécuteurs testamentaires sa femme, Suzanne Thomas, son beau-frère, François Thomas, sieur de la Ribaudière. Julien Rouaud mourut le 16 août 1658 ; il fut enterré le 17 dans la chapelle de Saint-Raoul.

La succession de René et Julien Rouaud ne fut réglée qu'en 1666, devant Claude de la Bourdonnaye, sieur de la Salle, et Jean Larcher, sieur de Tréogat.

René Rouaud était né en 1630. Il avait eu pour curateur, en 1659, Guillaume du Fresches, sieur de la Cossais, en Carentoir. René Rouaud épousa Anne-Louise de la Bourdonnaye. Le contrat de mariage portait que la future verserait entre les mains de René 16.000 livres.

Cette dame mourut sans enfant, le mercredi 7 janvier 1693 ; elle fut enterrée le lendemain dans la chapelle Saint-Raoul et les frais d'enterrement se montèrent à 16 livres.

Au sujet de sa succession, il y eut difficulté entre Claude de la Bourdonnaye, héritier principal de sa mère, et René Rouaud, relativement au paiement des 16.000 livres de dot, dont 11.000 seulement avaient été versées. Le sieur de Brantomère se porta caution, assurant qu'il n'y avait rien à craindre, vu que les terres de Bratz et Brantome étaient estimées 1.585 livres.

René Rouaud mourut sans laisser d'enfant.

François Rouaud, frère puîné de René, fils de Julien et de Suzanne Thomas, sieur de la Bardoulais, lui succéda.

François Rouaud, baptisé le 7 janvier 1655, avait eu deux marraines : Françoise Thomas, dame du Bois et Claude Eon, dame de la Flèche. Il épousa, en 1678, Thérèse Ugues, soeur de Claude Ligues et dame de la Hattaye, héritière de la Ville-Hue ; c'est ainsi que François Rouaud devint seigneur de la Ville-Hue.

Disons en terminant que la famille Rouaud de Livoudray existe toujours.

 

LOHINGA ou LOHINGAT.

Nous pensons, sans l'affirmer, que Lohingat doit son nom à « Loengil » qui restitua en 876 les terres que Saint-Salomon avait données à son monastère de Plélan. Loengil était un personnage important qui habitait sur les bords de l'Aff.

D'après M. Loth, l'orthographe serait Lohen et plus anciennement Ros-Lohen.

Il est parlé, dans les litanies anglaises de Saint Vouga, de Saint Lohen. Lohin est absolument la même chose que Lohen et il n'y a pas loin de « Gill » à « Gat ». On sait d'ailleurs que la plupart des noms ont subi des transformations au cours des siècles.

Ce serait donc dans les champs appelés aujourd'hui Rivajon et anciennement Riwalon que Loengil aurait établi sa demeure seigneuriale.

Le vieux Lohingat se trouvait près du moulin à eau de Lohingat sur l'Aff ; il était, nous a dit un témoin oculaire, entouré d'eau. L'emplacement porte encore le nom de « vieux chasteau de Rivajons ».

On en voyait les restes il y a seulement quelques années, mais aujourd'hui il n'en reste plus rien.

Nous croyons que le vrai nom est « château de Riwalon », nom celtique du IXème siècle [Note : Riwalon fut un des premiers seigneurs de Vitré. Son 3ème fils, Renaud, baron de Vitré, fut le premier seigneur d'Acigné. — Hervé d'Acigné vivait en 1040. On sait que les de Vitré se fondirent en Laval-Montmorency. Anne de Laval-Montmorency épousa, le 22 janvier 1404, Jean de Montfort ; elle était dame de Vitré et de Launay, en Guer. Ses possessions en Guer lui seraient-elles advenues de son ancêtre Riwalon de Vitré ?...].

Le Lohingat actuel porte dans le dictionnaire topographique le nom de « maison neuve de Lohinga ». C'est de celle-ci qu'il s'agit en cet article.

Sur la muraille, un écusson écartelé fort remarquable, dont le premier porte les armes des « Gicquel », croyons-nous.

Dans l'imposte de la maison, entre la porte et l'écusson, on voit des flèches qui servent d'armature aux carreaux. Ne serait-ce point les flèches de la famille Larcher ?... Cette famille portait « de gueules à 3 flèches empennées d'argent les pointes en bas », rappelant l'alliance des Bois-Glé avec les Larcher. Aujourd'hui (1913) la maison est en ruine.

Comme seigneurs de Lohingat nous trouvons : en 1426, Jean du Bois-Glé.

En 1444 nous avons encore Jean du Bois-Glé, puis Eon du Bois-Glé.

En 1513 à Jean du Bois-Glé, fils d'Eon [Note : Les du Bois-Glé durent se partager en deux branches. En 1444 il y a deux Jean du Bois-Glé : l'un demeure au Bois-Glé, l'autre à Lohingat. — Les Bois-Glé du Bois-Glé se fondirent en Couédor par le mariage de Jeanne du Bois-Glé avec Pierre de Couédor, avant 1477. Les Bois-Glé de Lohingat nous semblent s'être fondus en Larcher, par le mariage de Marie du Bois-Glé, fille de Jean et de Olivier Larcher. Ce dernier était fils de Pierre et de Perrine de Bellouan, laquelle était fille de Jean et d'Ysabeau de la Lande, dame de la Lande en Gaël]. Sa fille, Marie du Bois-Glé, épousa Olivier II Larcher, seigneur de la Touche, en Campénéac.

En 1555, Catherine du Bois-Glé, nous a dit M. le Marquis de Bellevue, dame de Lohingat, épousa Mathurin Bouan, sieur de Tizé, près de Cesson, nommé chevalier du roi en 1569, mort en 1615. Il est avoir hérité, par sa femme, de la maison de Lohingat, qu'il quitta pour aller habiter Tizé ; et l'ayant vendue, semble-t-il, à Jean Avril, sieur de Coetbo, qualifié seigneur de la Gacilly et Lohingat dans l'acte du 7 août 1584. On sait que Jean Avril mourut en 1590 et Lohingat passa en d'autres mains, probablement aux Mouraud de la Saivagerie, mentionnés seigneurs de Lohingat en 1600.

L'aveu de 1607 donne Lohingat au sieur de la Touche.

Mathurine Mouraud, dame de Lohingat, épousa François Heudelor, qui mourut en 1629.

Puis, à leur fils Jean Heudelor, en 1639 ; en 1652, à Pierre Heudelor, qui fut inhumé dans l'enfeu du Bois-Glé, le 4 avril 1652, par permission de Marie Maingard.

La terre et seigneurie de Lohingat furent, après la mort de Pierre Heudelor, mises en vente et achetées judiciairement, ainsi que plusieurs autres terres dépendant de la Garenne, par Mathurin de Bellouan, seigneur de la Rimaudaye, le 12 juillet 1652.

En 1654 à Mathurin de Bellouan qui avait comme épouse Renée de Couarideuc. Ils eurent un fils, Julien-Jean de Bellouan, né en 1652, baptisé le 11 février 1654.

En 1666 à Guillaume Mouraud de la Sauvagère [Note : Probablement par retrait lignager. — Il est désigné seigneur de la Sauvagère, Jaroussay et Lohingat dans le rapport des commissaires de la réformation, en date du 10 janvier 1669].

En 1690 à Joseph-Marie Mouraud. En 1694 à Etienne Mouraud.

Le 30 octobre 1775 eut lieu la prise de possession de la terre de Lohingat par dame Mélanie le Bel, veuve de Achille-Ferdinand-François du Guiny, sieur de Porcaro, conseiller au Parlement ; Mélanie le Bel était tutrice de ses enfants. La terre de Lohingat fut acquise pour la somme de 22.000 livres de principal et 1.200 livres de denier à Dieu, de Claude du Pas, chevalier, marquis de la Garnache, baron de Beaumanoirs, seigneur des Marches, communes du Poitou et de Bretagne, capitaine de cavalerie demeurant en la ville de Nantes, stipulant pour dame Françoise Monier, veuve de Claude du Pas, chevalier, seigneur de la Templerie-Bourdinière, sa mère.

Dans la suite Lohingat passa aux enfants du Guiny.

 

MAISON DE LA BLATERIE.

Située près du presbytère de Guer et de la maison de Laumaillerie, la Blâterie fut la propriété de M. de Sorel.

Guillaume Saulnier en fit l'acquisition le 9 juin 1752, au rapport de M. Jouan, notaire à Guer. Tenue roturière de Peillac.

 

MAISON ET JARDIN, RUE DU FOUR.

Fut aussi achetée par Guillaume Saulnier, au rapport de M. Nocudé, notaire, contrat du 3 juillet 1765.

Ces biens furent vendus par noble homme François-Marie Hervé, sieur des Noës, et Jeanne-Perrine Le Berger, son épouse.

Tenue roturière de la seigneurie de Guer au rôle et Bailliage du Bois-Glé.

 

MAISON JEAN-THOMAS.

La maison, cour, écurie, jardin et dépendances furent acquises par M. Gurval Boullard, grand-père de Guillaume Saulnier, par contrat du 26 octobre 1675.

Par partage du 16 mai 1705, cette maison arriva à « Missire » Jean-Baptiste Boullard, oncle du dit Guillaume.

Ensuite elle passa à M. Jean-Baptiste Arrouch, son neveu, par partage de 1742 et définitivement, par partage des 15 et 16 février 1670, à Reine Arrouch, fille de Jean-Baptiste, laquelle devint épouse de Guillaume Saulnier.

Ces derniers en vendirent la propriété à J. Danion, par contrat du 5 juin 1771, moyennant 2.018 livres payées en 1771 et 1773.

Dans l'aveu du 30 novembre 1732, le total de la cour, la remise, écurie et jardin avec la grange de Julien Hervé relevaient de Kerbiguet, à le charge de 50 sols monnaie, ou 3 livres tournois, et 6 sols tournois de rente à l'église.

 

MAISON DES PILLIERS.

La maison des Pilliers, portant l'enseigne du Soleil, était, en 1697, voire même avant cette date, la propriété de Guillaume Boullard, sieur de la Touche, et de Renée Renimel, son épouse.

Puis elle passa à son fils, Gurval Boullard, enfin aux héritiers de ce dernier.

Dans les registres nous trouvons les notes suivantes :

En 1657, baptême de René Boulart ; en 1662, baptême de Gabriel Boulart, tous deux fils d'Alain et de Guillemette Samoual.

En 1663, baptême de Georges Boulart, fils d'Alain et de Marie Viart, sieur et dame des Pilliers.

Dans le partage du 16 mai 1705, la maison des Pilliers fut adjugée à Mathurin Boullard, sieur de la Touche, domicilié de Gisors.

Mathurin Boullard mourut le 1er septembre 1758.

Dans l'acte de partage la maison des Pilliers est décrite comme suit : « La maison des Pilliers contenant 42 pieds de largeur et 52 pieds de longueur, l'écurie comprise. Le déport de devant et 28 verges de terrain dans la cour derrière, jusqu'au coin de la petite ruelle qui est proche la maison Jean Thomas, en droite ligne vers la tour ou escalier de la dite maison de Jean Thomas » (Archives des Brenugat).

 

MAISON DES ROBINS.

Elle était située derrière l'église de Guer et le jardin du « doué » (lavoir) Saint-Gurval en dépendait. Cette maison fut achetée, par contrat du 19 mars 1751, par Guillaume Saulnier, au rapport de M. Poirier, notaire à Guer.

Guillaume Saulnier l'avait acquise de la veuve et des enfants de feu M. Charles Geffroy. Tenue roturière du Bois-Glé au grand Bailliage.

 

MAISON SALGODET.

Elle appartenait à Guillaume Boullard. Cette maison passa à Gurval, puis à Jean-Baptiste Boullard. Ensuite à M. Arrouch, enfin à Reine Arrouch, épouse de Guillaume Saulnier.

Aveux et partages du 16 avril 1663, 16 mai 1705. De 1742 et des 15 et 16 février 1700.

Tenue roturière à foy, hommage et rachat de Peillac.

 

LA MOTTE.

Dans les registres de Guer nous trouvons les noms suivants : Pierre Percherel, sieur de la Motte, inhumé le 7 juin 1579.

Jean Percherel, sieur de la Motte, inhumé le 18 septembre 1581.

Il y avait aussi, dans la Trève des Brûlais, paroisse de Comblessac, une seigneurie de la Motte nommée aujourd'hui « La Motte-Québriac ».

Nous croyons que M. Galles ainsi que les Archives de la Cour des Comptes les confondent.

Il est donc difficile de s'y reconnaître. Les actes de la Réformation de 1513 disent : « La veuve et le fils de Michel de la Motte ont plusieurs terres roturières, acquises par le dit Michel, près de la Garenne de Trélot ». D'après M. Galles les propriétaires de la Motte étaient :

En 1426, Thomas de Québriac et Jeanne de Montbourcher, décédé en 1461.

Ils avaient un fils, Thomas de Québriac, qui fut époux de Renée d'Espinay, dame de Blossac, fille de Richard, sieur de Saudricourt. Ce dernier était fils aîné de Robert d'Espinay, sieur d'Espinay, de la Rivière, et de Béatrix de Montauban qui avait épousé le dit Richard, par contrat du 13 septembre 1435 (Voir : Maison de Montauban, par M. de Bellevue, aux pages 56 et 58). En 1539 et 1550 à autre Thomas de Québriac.

En 1574 à Jean Massuet et Yvonne de la Fouaye, veuve de François Daniel.

En 1607 La Motte est à Pierre du Hirel.

Pierre du Hirel avait pour mère Jeanne Faruel qui est dite dame de la Motte-Québriac dans un aveu rendu à la Motte-Québriac par Jean Mahé.

Cet aveu était rendu à Jeanne Huguet, curatrice d'Ecuyer Pierre du Hirel. Il comprenait la maison de la Motte-Québriac et le moulin de Radio [Note : Archives des Touches. — Madame de Lestourbeillon se propose d'enlever l'écusson, pour qu'il ne se brise pas en tombant].

En 1696 M. Mathurin de la Motte est fermier du Pré-Payen qui faisait le fond de dotation de la chapelle de Saint-Joseph de Lespinay (Papiers de la Guichardaye).

Ce pré relevait de la Motte-Québriac.

Le 12 octobre 1678 un aveu est fait par le prêtre Jean Danion, à dame Françoise Chenu, dame de la Motte-Québriac, en Comblessac.

 

LA MULOTIÈRE.

En 1913, ce n'est plus qu'une maison en ruine qui cependant ne manque pas de cachet. Dans le mur de l'enclos on voit encore une meurtrière à deux ouvertures.

La Mulotière relevait de Guer pour 7.000 livres et du Vau-Marquer pour une petite tour du Manoir.

Sur la cheminée de cette demeure se voit toujours un bel écusson portant les armes des différents seigneurs de la Mulotière qui furent : les de La Forest, les de Launay, les de Robelot, les de Rosy.

Le fief de la Mulotière qui valait 14 livres de rente fut vendu 363 livres, 4 sols, par Guillaume Rabinard, sieur de la Fleuriais et Perronnelle de Launay, par acte du 26 mai 1609. L'acquéreur fut Allain du Loquet, sieur des Touches.

Cette maison appartenait en 1426 à Guillemette de la Forest.

En 1444 au sieur de Bresséen.

En 1513 à 0llivier de Launay et Mathurine du Beizit, son épouse, dit la Réformation.

En 1548 à Jehan de Launay qui avait pour épouse Françoise de Vaunoise. Leur fils, Robert, fut baptisé à Beignon le 19 juin 1548. Jean de Launay fut inhumé, le 31 octobre 1595, dans la chapelle de Saint-Etienne.

Françoise de Launay épousa Guillaume le Livec.

Perronnelle de Launay, épouse de Guillaume Rabinard, épousa en deuxièmes noces Jean du Beizit. De ce mariage naquit Guillaume du Beizit.

Le 26 janvier 1599 nous avons un aveu de la Mulotière à René de Montbourcher, seigneur de Guer, par Guillaume le Livec et Françoise de Launay, son épouse.

En 1621 la Mulotière appartenait à Guillaume du Beizit, époux de Guillemette Planchette, sieur et dame de Rezé.

Ils vendirent cette terre, par devant la Cour de Montfort, à Guillaume Rabinard, époux de Judith Thouff.

Le 16 octobre 1625 Guillaume Rabinard et Judith Thouff, sieur et dame de la Fleuriais, demeurant à leur maison de la Parraye, en Paimpont, vendent la Mulotière à Gratien Rosy, époux de Suzanne Robelot, sieur et dame de la Roche. Gratien Rosy demeurait dans sa maison de Belle-Fontaine, paroisse d'Entrammes ; Suzanne Robelot demeurait à la Voltais.

Dans la suite, la maison et métairie de la Mulotière, avec ses dépendances, furent vendues 4.300 livres plus 1.800 livres à M. de la Gacherie, sénéchal de Nantes, et 500 livres à Pierre Gautier, procureur au Parlement [Note : Probablement que la Mulotière fut rachetée par ses vendeurs, puisque nous les retrouvons plus tard].

Exception fut faite pour certaines pièces appartenant à Françoise de Launay, mère de Guillaume du Beizit. Les vendeurs se réservaient aussi la prééminence et les droits honorifiques dans la chapelle Saint-Etienne, avec la présentation de la chapellenie de la Mulotière dont Jacques Lochecul était alors chapelain.

A cette époque, comme le fief de la Mulotière était séparé de la maison, il y eut deux familles à porter le titre de sieurs de la Mulotière. Ces familles étaient les Rosy et les Robelot.

Le 31 janvier 1633, noble homme Jean Bouillant, sieur de la Vallée-Bouillante, et Suzanne Robelot, dame de la Mulotière, font aveu à frère Guillaume Provost, chanoine de Paimpont, Prieur de Saint-Etienne.

En 1659 nous trouvons Hélène Joubin, dame de la Mulotière.

En 1670 Noël Rosy, époux de Anne Baron.

Leur fils, François Rosy, fut baptisé le 8 avril 1670. Il eut pour parrain François le Sage, sieur du Boishulin, en Pipriac, pour marraine Renée de Querbourdet, dame de Porcaro.

En 1716 la Mulotière est aux demoiselles Rosy, filles de Noël et d'Anne Baron, qui afferment la Mulotière 310 livres à M. de Bellouan.

Le 30 septembre 1731 Geneviève Rosy, épouse de Mathurin Morillon, demeurant à Rennes, héritière de son père feu Noël Rosy, vendit la maison de la Mulotière, droit de basse justice, pierre tombale dans la chapelle Saint-Etienne, relevant de Guer, du Prieuré Saint-Etienne, des Touches au rôle du Vau-Marquer, la dîme à la 12ème gerbe pour le Vau-Marquer, banc et pierre tombale dans la chapelle Saint-Colinne à Mathurin le Provost [Note : Le tout se vendit la somme de 70.000 livres. L'acquéreur fut mis en possession, par le tribunal, le 4 juillet 1735, de la terre de la Mulotière et de Téhel. Des le Provost de la Voltais, ces terres ont passé, par mariage, dans les familles de Bellouan et de L'Estourbillon] qui demeurait à Ploërmel ; lequel devint bientôt acquéreur de la Voltais.

En 1742 à Sébastien de Théhillac, sieur des Touches, Vau-Marquer et la Mulotière [Note : Il y avait aussi la Mulotière en Mohon qui fut la propriété des Robelot-Orieulx].

 

LA NOË et LES NOËS.

Il y avait la Noë et les Noës. La Noë appartenait primitivement à quelqu'un qui se nommait « Tillon » et qui la donna en acquit de rentes au sieur de la Grée.

Celui-ci la transmit à sa soeur, Marguerite de la Grée, première femme de Pierre Hudelor.

Puis à Jeanne Riays, épouse en 1ère noces de Guillaume Hudelor. Jeanne Riays l'avait reçue en douaire ; elle transmit cette maison à son second mari, Olivier de la Ruée. — Tous deux vivaient en 1513.

Les Noës. — La Noë-Boquidé ou Les Noës appartenaient, en 1426, à Olivier Nyel, sieur du Vauniel.

En 1444 à Jean Nyel, fils d'Olivier.

En 1513 Les Noës, le Vauniel, le Clos-Poirier avec le Passouer à Jean Nyel qui y avait trois métayers.

En 1613 à Yves Bonin qui épousa, le 18 février, Jeanne de Bonaban. Yves Bonin fut inhumé à Guer le 27 mars 1624.

En 1650 nous trouvons les Dégrées, sieurs de Boquidé.

 

LE PALE.

Le Pale ou « Pale ».

La Réformation de 1426 donne le nom suivant : « Guillaume Godet demeure à son hôtel du Pale ».

En mai 1442 Jean Godet figure parmi les nobles de la paroisse de Guer.

 

LE PASSOUER.

La Réformation de 1426 dit en parlant du Passouer : « Le fils Olivier Niel, mineur de 3 ans, à son hôtel du Passouer ancien ».

En 1442 à Jean Niel, fils d'Olivier.

En 1444 le Passouer appartient toujours à Jean Niel, fils d'Olivier, y a un métayer.

En 1502 à Yvon Danet.

En 1513 nous trouvons André Danet, sieur du Passouer, qui figure parmi les nobles ou se disant nobles.

La Réformation s'exprime ainsi : « La maison et métairie du Passouer qui furent autrefois à un Niel appartiennent maintenant à André Danet ; il y a un métayer franc ».

En 1579 à Jacquemine Danet, épouse de Guillaume de Coesplan.

En 1637 à Jean de Coesplan.

 

LE PATIS-ABEL.

Dans la Réformation de 1444 nous trouvons deux Patis-Abel : L'un appartient à Roland et Renaud Thomas qui y demeurent en 1444. L'autre à feu Damon Robert.

Dans la suite, le Pâtis-Abel passa dans la famille Le Cadre.

 

PÉBUSSON ou PRÉBUSSON.

D'après les actes de la Réformation de 1426, il y avait alors trois Pébusson : l'un appartenant aux Macé, « Raoul Macé a son hôtel de Pébusson » ; un autre aux Tréron, « habité par le métayer de Jean Tréron », le troisième aux Pibout, « habité par le métayer de Bertrand Pibout ». Ces deux derniers sont dits anciens, et celui des Pibout fut d'abord à un nommé Amouraux ou Amouroux, dit la Réformation de 1513.

Ce dernier manoir passa de Jean Pibout et Catherine Meschinot sa femme à Marie Pibout, leur nièce, femme de Jean de la Bourdonnaye, sieur du Vaumarquer, en 1507.

Comme il sera dit, en parlant du Vaumarquer, Julien du Houx, sieur de Trébulan, à cause de sa femme, Claudine de la Bourdonnaye, hérita de Pébusson, à la mort de Raoulette de la Bourdonnaye.

Son fils Pierre lui succéda ; en 1513, c'est « Servan du Houx mineur ».

Des du Houx, Pébusson passa vers 1613 dans les de Quéhéon, par vente sans doute comme le Vaumarquer dans les Le Livec.

En 1619, Pierre de Quéhéon.

Le 12 septembre 1640, Pierre de Quéhéon, fils de Gilles de Quéhéon, sieur de la Domanchère, en Guer, épousa, dans l'église de Ruffiac, Jeanne Le Bourg, dame de la Houssaye. Pierre de Quéhéon fut inhumé à Saint-Raoul le 26 avril 1652.

De ce mariage naquit un fils : Jacques, sieur de la Domanchère.

Eu 1730 Pébusson à Joseph de Quéhéon.

En 1746 et 1749 Joseph-Gilles-Henry de Quéhéon, seigneur de Pébusson.

Le 16 octobre 1753, en la juridiction et châtellenie de Guer et Grée-Callac, émancipation de Clément-Jacques, de Pierre-Anne de Quéhéon, enfants de Joseph-Gilles de Quéhéon, seigneur de Pébusson, de la Roche, et de dame Jeanne de Bouilly, son épouse.

Au 5 mai 1757 à Jeanne de Bouilly, dame de Pébusson, veuve de Joseph Quéhéon, sieur de Pébusson.

Le 26 avril 1769 Pierre-Anne de Quéhéon, chevalier, seigneur de Pébusson, natif de la trêve de Monteneuf, épousa, à Ruffiac, Agathe-Catherine le Chauff, dame de la Motte-au-Chauff, fille d'Hyacinthe le Chauff, sieur de la Ravillais, et de Jeanne-Thérèse de la Villéon.

En 1771 à Clément-Jacques de Quéhéon, époux d'Ursule-Marie de Bellouan, de la maison du Vauniel.

Leur fille, Marie-Jeanne-Barbe de Quéhéon, née au château de Pébusson, fut baptisée le 6 décembre 1771. Elle eut pour parrain Jean-B. de Bellouan, chef de nom et armes ; pour marraine Marie-Jeanne Marion de Larcher.

Sur les registres de Monteneuf nous trouvons la note suivante : « 28 août 1774, inhumation de Félix de Quéhéon du Broussay, décédé au château de Pébusson à l'âge d'environ 87 ans ».

Le 15 janvier 1788, mariage de Haut et Puissant Louis-Jean-Marie-Marc Anger de Kernisan, fils de François-Marie-Michel Anger de Kernisan et de Louise-Gabrielle-Armelle Poulletier, avec Marie-Jeanne-Barbe de Quéhéon, fille de Clément-Jacques, seigneur de Pébusson, et d'Ursule-Marie de Bellouan [Note : En 1818 Pébusson appartenait à Jean-Louis Anger de Kernisan, époux de Marie-Ange Le Provost de la Voltais. Le manoir de Pébusson existe toujours ; on y voit encore un reste de fuie. Aujourd'hui il appartient à François Harda].

 

CHATELLENIE DE PEILLAC.

De l'antique manoir de Peillac, il ne reste, en 1913, plus que la trace des douves et la motte sur laquelle il était placé et où l'on voit des bâtiments de fermiers, sans cachet.

Il est dit que les sieurs de Peillac descendent des comtes de Peillac, d'un certain Riwalon, qui vivait en 867. Mais rien n'est moins certain, puisqu'on n'en trouve pas trace dans l'histoire des seigneurs de la paroisse de Peillac. Au contraire, on les voit propriétaires de Peillac en Guer dès les temps les plus reculés.

Cependant nous devons dire que, à la fin du XIVème siècle, ils ne résidaient point dans leur manoir de Peillac ; voilà pourquoi, sans doute, les réformations du XVème siècle en parlent à peine.

Le premier de Peillac qui nous soit connu se nommait Jean et fut père de Jean qui épousa Alix de Bodeveno, fille de Sylvestre et de Alix de Baden. Nous trouvons aussi, en 1400, Jacquette de Peillac, épouse de Jean Peschart, sieur de la Choanniere, en Carentoir.

A la réformation de 1427, Jean de Peillac est dit seigneur en Baden et devait habiter le manoir de Trévrat qu'il tenait de son beau-frère. A la montre de 1464, Jehan de Peillac promit, par son frère Sylvestre, de se rendre devant le Commissaire du Plessis de Caer, en Caudan.

En 1477 il est porté, dans les actes, « défaillant », c'est-à-dire comme ne s'étant pas présenté.

Jehan de Peillac, sieur de Trévrat, en 1427, est taxé comme possédant 700 livres de rente, ce qui équivalait environ à 28.000 livres de rentes de nos jours, en 1913 [Note : Le plus riche était Jean de Malestroit, sieur de Kaer, qui avait une valeur de 120.000 livres ; puis venaient : Jean du Houx, sieur de Bodel, page du roi (48.000 livres) ; le sire de Pontcallec et Pierre de la Forest (40.000 livres) ; Henry le Parisy, Jean de Quirissec, Jean Loret, sieur de la Ville-Davy, Jean de Tréal (32.000 livres) ; Jean de Bellouan, sieur de Kergrois, Guillaume de Fresnay, Jean de Gourvinec, sieur du Bezit (28.000) ; François de l'Hôpital, Guillaume de Kersalio, Jean de Muzillac (24.000). (Comte de Laigue, Préface de la Noblesse Bretonne). Déjà, on le voit, on était imposé suivant ses revenus ; c'était l'impôt sur le revenu. Il n'y a donc rien de nouveau sous le soleil] ; il était parmi les plus riches seigneurs de l'évêché de Vannes ; en 1477, il avait 800 livres, soit l'équivalent de 32.000 fr. de rente en 1913, la livre représentant 40 francs de notre monnaie.

Jehan de Peillac, sieur de Peillac en Guer, Bodeveno, Trévrat, était aussi seigneur du Goray, en Pleucadeuc. En effet, la réformation de 1427 dit : « Le manoir et hébrégement dou Gorré antien appartenant au sieur de Peillac à cause de sa femme ».

1514 : « Le manoir, maison et métairie du Gorray avec ses appartenances que tint et posséda Jehan de Peillac et qu'à présent tient noble et puissante demoiselle Jacquette de Peillac comme héritière principale et noble du dit feu Jehan de Peillac... ».

1536 : « Le Gorray au sieur du Guédeliste (François de Rohan, époux de Jacquette de Peillac) ainsi que la Provostaye ».

S'ils ne résidaient à Peillac, les sieurs de Peillac ne négligeaient pas leurs intérêts en Guer. Ils avaient pour sergents féodés, c'est-à-dire héréditaires perpétuels, chargés de recueillir les rentes, les sieurs du Vauniel, comme nous le prouve un accord passé entre le sieur de Peillac et celui du Vauniel. En vertu de ce contrat le sieur du Vauniel était astreint à certains devoirs envers la dame de Peillac, comme on le verra plus loin.

D'après ce papier, la seigneurie de Peillac s'étendait en Guer, Maure, Campel, Lieuron et Bruc ; le fief, en Guer, portait sur la maison et métairie de la Roche, en partie, la maison de la Blatière, située près du presbytère, la maison Salgodet, en l'enclos de Guer, etc.

La maison des Touches relevait de Peillac, à l'exception du portail et de la grange qui dépendaient de Coesbo.

Seigneurs de Peillac. — Jean, qui vivait avant 1400, fut père de Jean, époux de Alix de Bodeveno [Note : Bodeveno est en Pluvigner] qui eurent Jean, qui épousa Jeanne de Tréal.

Jean, leur fils, naquit en 1440, épousa Jeanne de Muzillac et mourut en 1492, ayant eu Jean, Jacquette et Guillemette. Jean dut mourir jeune ; Guillemette épousa Jacques Rolland ; Jacquette fut son héritière principale, comme nous l'avons vu.

Il faut aussi signaler Olivier de Peillac qui fut chanoine de Guérande et recteur de Saint-Avé, près de Vannes. C'est lui qui entreprit et commença en 1475 l'église si belle du bourg d'En-bas qui fut terminée par un de ses parents, son neveu peut-être, Olivier de Coetlagat, en 1494.

Ses armes qui sont : d'argent à 3 merlettes de gueules, au franc canton de même, se trouvent répétées sept à huit fois dans cette chapelle très bien restaurées, en 1813, par les soins de M. Guyomar, recteur de Saint-Avé. Elles sont les mêmes que celles qui sont sur un cachet portant la date de 1643 scellant un acte passé par Samoual, notaire de Peillac, en Guer, et que nous avons entre les mains — preuve que les Armoiries des Peillac sont restées le sceau de la cour de Peillac, longtemps après eux — que les de Peillac, sieurs de Lohan, en Plaudren, sont bien les mêmes que les de Peillac, sieurs de Peillac, en Guer — et que, Olivier de Peillac, recteur de Saint-Avé, appartenait, sans aucun doute possible, à cette famille.

Jacquette de Peillac, héritière de Peillac avec autre Jacquette de Peillac, dame de Bodéan, Goray, Boderneau, Rohingat ou Lohingat, épousa François de Rohan, fils de Jean et de Gilette de Rochefort, sieur du Gué-de-l'Isle, châtellenie en la pa­roisse de la Chèze, deuxième siège du Comte de Porhoët. Jacquette de Peillac, à la mort de son père, en 1492, fit aveu pour la maison de Peillac, terres, rentes, maisons, métairies, droits honorifiques et dépendances en Maure, Campel, Lieuron, Bruc et pour une maison située à la Touche, en Guer, et le moulin du Châtelier. Elle devint propriétaire de la totalité de la châtellenie de Peillac, à la mort de la co-propriétaire, autre Jacquette de Peillac, en 1502, et elle en fit la déclaration à la cour de Ploërmel. Elle mourut en 1540.

De son mariage avec François de Rohan, elle avait eu Jean, Cyprienne et Vincente. Jean eut la châtellenie du Gué-de-l'Isle, le Goray et la Provostaye en Pleucadeuc [Note : Réf. 1514 : « Les manoir, maison et métairie de la Prévostaye avec ses appartenances que tient à présent par douaire noble et puissante damoiselle Adelice de Juch, par raison du mariage qui fut entre lad. damoiselle et Jehan de Rohan mort et deceledé et auparavant Franczois de Rohan, père dud. Jehan... ». 1536 — Le Gorray au sieur du Guedelisle, de même que la Prévostaye. — Dans l'aveu de la seigneurie de Rochefort, en 1535, par Claude de Rieux, on lit : « le devoir de prévoté et sergentise est dû à la seigneurie de Rochefort en Pleucadeuc alternativement par Cyprienne de Rohan et Jean Boscher, à cause de leur seigneurie de la Morinaie et de la Provotaie » (Archives de Nantes)] et fut marié à Adelice du Juch. Cyprienne épousa François de la Feuillée et eut dans son héritage, entre autres biens, le Goray et Trévrat. A la mort de son frère Jean elle eut une part dans son héritage, sauf la part du douaire de sa mère, Jacquette de Peillac.

Renée de la Feuillée, sa fille, épousa François de Rieux que nous trouvons propriétaire d'une maison en la ville de Guer.

Vincente de Rohan, fille de François et de Jacquette de Peillac [Note : la plupart des généalogistes l'ont ignorée, ce qui est cause de leur méprise] fut propriétaire de Peillac ; elle en fit l'aveu en 1550.

Elle avait épousé Maurice de Kernavan, sieur de Bruilhac.

Leur petit-fils, Maurice de Kernavan ou Kermanan, fit l'aveu de Peillac, en 1556, comme héritier de Vincente de Rohan, son aïeule. Il avait épousé, vers 1546, Anne de Montejean, veuve de Jean d'Acigné.

Sa fille Gabrielle, héritière de Peillac, épousa en 1580 François de la Voue, baron de la Pierre, sieur de Coétuhan.

Louis de la Voue, leur fils, baron de la Pierre, seigneur de Peillac, épousa en 1603 Guyonne de Courtaval et fit déclaration de Peillac en 1629. Il mourut à Rennes le 19 janvier 1641 et inhumé le 20, dans l'église des Carmes.

Leur fille, Guyonne de la Voue, dame de Peillac et Coëtuhan, épousa, à Pontivy, le 29 mai 1629, Pierre de la Fresnaye, sieur de la Fresnaye en Réminiac. Guyonne de la Voue mourut à la Fresnaye en 1643, le 21 octobre. Son corps fut inhumé le 24 à Rennes dans l'église des Carmes et son coeur, le 23, dans l'église de Réminiac.

Son mari avait vendu Peillac à François d'Avaugour, sieur de la Lohière, époux de Jeanne Frain, sieur et dame de Peillac en 1639.

François d'Avaugour revendit Peillac à Gilles Huchet de Cintré, époux de Perrine Avril.

Leur fils, Isaac Huchet de Cintré, vendit, en 1677, le manoir et la métairie de Peillac, à Jean de Marnière, sieur de la Hattays ; puis le 3 mars 1680, le fief de Peillac, châtellenie et dépendances à Julien de Marnière, marquis de Guer, qui incorpora le dit fief à sa châtellenie de Guer.

En 1700 Marie de Marnière, nièce de Julien, fille de Jean de Marnière et de Marie de la Roche-Saint-André, sieur et dame du Bois-Glé, la Hâtaie et Peillac, née en 1678, épouse Léon de Sorel, inspecteur général des troupes d'Infanterie de Marine, sieur et dame de Peillac.

De 1736 à 1749, Charles-Gilles-Léon de Sorel, sieur de la Hâtaie, Peillac, chef de nom et d'armes, Langouet, la Provostais, la Bouère et le Prieuré des Brûlais.

Puis à sa fille, Jacquette Sorel, mariée 1° à M. Desbordes-Foligny, 2° à Martien de Carné, brigadier des armes navales.

Du mariage de M. Desbordes-Foligny et de Jacquette Sorel naquirent deux filles, héritières chacune pour un quart dans la succession de leur mère [Note : Les demoiselles Desbordes-Foligny épousèrent, l'une M. de d'Irnouville, l'autre M. Vesly, lesquelles demoiselles Desbordes-Foligny vendirent Peillac et la Hâtaie, 1811, à M. Sébastien de Préaudau].

 

LE PLACY.

Comme propriétaires du Placy nous trouvons, en 1426, Robert Rebours et Amice Regnaud, laquelle mourut en 1438.

En 1438 aveu au roy par Jeanne Rebours, fille de Robert et d'Amice Regnaud.

Jeanne Rebours avait épousé, avant 1438, Gallays de Trébulan qui se trouve propriétaire de cette maison en 1444.

En 1469 à Gilles de Trébulan, fils de Gallays. Gilles de Trébulan eut une fille : Jeanne qui épousa Jean de Craon.

En 1499 aveu par Jeanne de Trébulan.

En 1513 à Jeanne de Trébulan, veuve de Jean de Craon, seigneur du Bois-Jan en Comblessac.

En 1580 Olivier Havard, sieur de la Havardière et du Bois-Jean, époux de Louise du Val.

Ce dernier fait aveu à la seigneurie de Peillac pour sa terre du Placy. Il était le père d'Olivier Havard, né à la Havardière, paroisse d'Acigné, le 28 mars 1575.

Sa fille aînée, héritière principale, en épousant Jean Lambert, sieur de Lesmont, lui apporta le Bois-Jean.

Sa soeur cadette, Gilette Havard, hérita du Placy. Gilette épousa Pierre Ugues, sieur de la Ville-Hue ; par ce mariage elle devint dame de la Ville-Hue. Etant veuve elle vendit la Placy à son fils aîné, François Ugues, le 18 novembre 1630, qui en fit l'aveu en 1631.

Par contrat du 6 juin 1650, François Ugues et Louise Rouaud vendirent le Placy à Jeanne Gouro, veuve de Jean Lambert du Bois-Jan.

En vertu de ce contrat, les droits féodaux du Placy avec sa moyenne et basse justice furent transférés au Bois-Jan, comme il est dit dans la déclaration du Bois-Jan, au Roi, en 1680 (Archives du Tertre).

En 1790 le Placy, qui appartenait au marquis de Guer, fut vendu nationalement.

 

PLANTUEL.

Nous lisons dans la Réformation de 1513 la note suivante : « Le lieu de Plantuel appartient à Jean Niel, sieur du Vauniel, y a un métayer qu'il veut franchir, quoiqu'il soit acquis de roturiers ». Plantuel est cependant placé parmi les terres nobles — aujourd'hui disparu.

 

LA PLATAINE.

En 1560 la métairie de la Plataine appartient à Bertrand du Loquet demeurant dans sa maison du Plessis-Araut.

Le 7 février 1578 François du Loquet, sieur des Touches, vend la métairie de la Plataine à Julien de la Houlle, à condition de réméré, c'est-à-dire avec faculté de racheter.

Le 28 janvier 1580 Julien de la Houlle demande à être mis en la réelle et définitive possession de la Plataine qui cependant lui fut retirée.

François du Loquet vend de nouveau la métairie de la Plataine à François Janvier le 12 juillet 1582.

François Janvier, notaire royal à Ploërmel, avait pour épouse Bertranne Caruel, ils étaient sieur et dame de Maupertuis.

A la mort de François Janvier, 4 avril 1601, sa succession fut partagée entre Pierre Ruaud, époux de Renée Janvier, sieur et dame de la Bouère ; Barbe Janvier ; Jeanne Janvier, épouse de François Labbé, sieur de la Vieille-Ville (en Mohon) et Guillemette Janvier.

Guillemette Janvier, héritière de la métairie de la Plataine, la vendit à Alain II, sieur des Touches, époux de Renée de Lésenet, par acte du 4 mars 1632.

 

LE PLESSIS-ARRAUD ou ARAUT [Note : Son nom vient d'une famille Araud qui habitait Guer depuis fort longtemps. En 1450 vivait Guillaume Araut, tenancier de la Ville-Hue].

Nous savons par des actes relatifs aux de la Bourdonnaye que cette seigneurie appartenait en 1500 aux Pibout, seigneurs du Couédic, Pébusson, Plessis-Mahé et qu'elle passa, par héritage, à Marie Pibout et Jean de la Bourdonnaye, son mari, en 1507.

En 1560, François du Loquet y demeurait.

Le 29 mai 1612, Julien de Quéjau et son épouse, Perrine Ermar, sieur et dame de Trévégat, Ville-Robert, en Ruffiac et y demeurant, vendent, pour 150 livres, la moitié de la métairie du Plessis-Arraud à Alain du Loquet.

Cette métairie est restée depuis dans la maison des Touches.

 

PORCARO.

Le lieu de Porcaro tout d'abord aurait appartenu à une famille Caro, puis transformé en Porcaro, c'est-à-dire Maison de Caro. En effet, Porch en breton veut dire habitation importante, avec cour et portail. Or Porcaro appartenait en 1280 à Ber­trand de Porcaro et Jeanne Rochier (ou Bochier), son épouse.

En 1295 à leur fils Jean de Porcaro, époux de Marguerite de Talhouet.

En 1300 à Jarret de Porcaro, époux de Margue­rite Sorel de la Soray en Campel et Gelinaye en Carentoir.

En 1426 et 1441 à Jean de Porcaro, époux de Jeanne Pillet, père et mère de Jean de Porcaro du Quengo.

En 1513 à Alain de Porcaro, fils de Jean.

Alain de Porcaro avait épousé, dans l'église de Guer, après contrat du 21 juin 1489, Jeanne Robelot, fille de Guillaume Robelot, sieur de la Voltais, et de Françoise Becdelièvre. Jeanne reçut en dot 10 livres de rente, environ 400 francs de notre monnaie en 1913.

En 1532 à Jean de Porcaro, fils d'Alain. Jean de Porcaro épousa Mauricette de Sixt, dernière du nom, héritière de Louis de Sixt.

En 1550 et 1579 à François de Porcaro, époux de Marguerite du Bois-de-Natz.

En 1588-1595 à Yves de Porcaro, époux de Marguerite Cado.

En 1610-1667 à Julien de Porcaro, fils d'Yves.

Julien de Porcaro, qui avait épousé Renée Troussier, fut inhumé dans la chapelle de Porcaro, du côté de l'Evangile, le 20 mars 1667.

En 1667 à Julien-Jacques de Porcaro, né à Guer en 1622, fils de Julien. Julien-Jacques de Porcaro, conseiller au Parlement, épousa, par contrat du 7 février 1655, Renée du Loquet, née le 18 avril 1642, fille de Alain II, sieur des Touches, et de Renée de Lésenet.

De ce mariage naquit Jacques, fils unique disent les archives, qui épousa Geneviève du Matz. Ils étaient propriétaires de Porcaro en 1698, mais Jacques mourut sans enfant.

Après un procès qui dura jusqu'en 1713 nous trouvons comme propriétaire de Porcaro Achille-Ferdinand de Porcaro, né à Rennes, baptisé le 20 juillet 1630, fils de Julien de Porcaro et de Renée Troussier.

Achille-Ferdinand de Porcaro épousa Renée de Kerboudel, laquelle fut enterrée dans la chapelle de Porcaro le 4 juillet 1714.

Leur fille, Marie-Julienne de Porcaro, épousa, le 30 juillet 1684, Louis du Guiny, de la paroisse de Saint-Etienne de Rennes. Par ce mariage la seigneurie de Porcaro passa dans la famille du Guiny.

Leur fils, Achille-Ferdinand du Guiny, baptisé le 25 février 1686, épousa Sainte-Mélanie le Bel. Cette dernière, veuve, en 1747, mourut à Porcaro et fut inhumée le 5 avril 1781.

Puis, par alliance, Porcaro passa dans la famille de Sagazan.

Nous trouvons en effet François de Sagazan époux de Louise-Marie-Flavie du Guiny.

Leur fils, Ferdinand de Sagazan, né en 1774, leur succéda [Note : Les Sagazan vendirent Porcaro et ses dépendances, en 1836, au vicomte Victor de la Haye de Plouër. La comtesse de Choisy, sa fille, possède, dans un Album, le croquis de l'ancien château, dessiné par sa mère].

Rôle de Porcaro, d'après les papiers de Jean Commandoux, receveur en 1677.

Tenue Bestain à la Ville-es-Geetz, en Augan, rapportait 47 sols, 7 deniers, 2 mines, 3 boisseaux d'avoine, 5 demés de froment rouge, 2 neuvièmes de boisseau, 1 poule, 2 journées d'août.

Tenue Eveillard : 21 sols, 8 deniers, 2 boisseaux de froment rouge, 1 neuvième moins une mine d'avoine, une demi-poule, 2 journées d'août.

Tenue Guillot-Périnel-Guillotin : 49 sols, 6 deniers monnaie, 4 demés et 1 demi-neuvième de boisseau de froment rouge, 6 corvées d'août, 2 poules, 3 mines d'avoine et 1 boisseau.

Tenue Duniel, au village du Vautoudan : 7 sols, 6 deniers, 1 quart de boisseau de froment rouge.

Tenue Forstier, au Bois-du-Loup, en Augan : 17 sols, 4 deniers, 1 demi-boisseau d'avoine, 1 poule, 1 corvée, 7 deniers de droit.

Tenue de la Barre, au dit village : 10 sols, 5 demés d'avoine, 3 neuvièmes, et demi-neuvième de boisseau de froment rouge, 1 demi-corvée d'août [Note : Il n'est pas vrai que, sous le régime féodal, le paysan fut « corvéable à merci ou à volonté » comme on l'a dit et répété : les corvées étaient réglées par le droit commun ou particulier, et la plupart du temps, consenties par les paysans dans leurs aveux. En prenant une terre, ils s'engageaient à certaines charges, comme aujourd'hui d'ailleurs et rien de plus. C'est de droit naturel].

Tenue Vincent Monneraye : 40 sols, 16 deniers, 1 poule, 1 corvée, 2 mines d'avoine, 1 boisseau de froment rouge.

Tenue du Clos-Gerguy :. 10 sols, 4 deniers, 1 mine d'avoine, 1 demé de froment rouge, 1 corvée, 1 poule, 7 deniers de droit.

Tenue Ruaud, au bourg d'Augan : 2 sols, 6 deniers, trois quarts de boisseau de froment rouge, 2 deniers de droit.

Tenue Bonno, au village du Pourcault, en Augan : 10 sols, 3 demés d'avoine, 2 corvées, 1 poule.

Tenue Druais, au bourg d'Augan : 5 sols, 8 deniers.

Tenue Barbier, au Tertre : 1 sol, 6 deniers, 1 quart de boisseau de froment.

 

LA PORTE-AUX-BASTARD.

Il ne faut pas oublier que la Porte-au-Bastard ou « Porte-Lez-Guer » faisait partie de l'enclos ou ville de Guer. En 1913, on y voit encore une maison ayant un certain cachet d'antiquité (fin XVIème siècle) [Note : Le manteau de cheminée en bois portait un écusson qui se trouve au Moulinroul, en la paroisse de Soudan, proche Châteaubriand, propriété de M. le Marquis X. de Bellevue].

En 1426 « Jean le Bastard à son manoir de la Porte ancien et principal », dit la réformation.

En 1444, Jean le Bastard, sieur de la Porte.

En 1513, Guillaume le Bastard était en outre seigneur de Kerbiguet et du Langouet.

Jehan le Bastard, sieur de la Villelio, en Carentoir, maintenant en la Gacilly, fut anobli, dit la réformation de 1447, de deux tiers de feu ; il le fut à la requête de Thiébaut Malescette, sieur de la Ville-Orion, écuyer d'écurie du Duc, par lettres du 1er décembre 1441 (Mandements du duc Jean V). Il parut à la Montre de 1464, représenté par Raoul Hervé « avec un cheval palloc » ; il avait 30 livres de rente ou 1.200 fr. de nos jours (en 1913). Puis nous trouvons Raoul en 1477 avec « 100 soulz » ; en 1481 avec V livres ; en 1536, Jacques le Bastard, sieur de Kerbiguet, pour la Bouexière, comme mari de Gilette de la Bouexière, fils de François. On le voit, c'est la même famille en Guer et Carentoir.

Jean et Julienne le Bastard, enfants de Pierre le Bastard, figurent parmi les nobles. Ils ont à Guer une maison avec jardin plus le Clos-Perrin.

En cette même année 1513 la maison de la Porte-aux-Bastards est acquise par Guillaume Percherel.

A ce sujet la Réformation de 1513 s'exprime ainsi : « Guillaume Percherel tient la maison de la Porte qui fut à Pierre le Bastard et y a deux métayers quittes et grand nombre d'héritages roturiers, dont il ne paye rien parce qu'il est sergent de la Cour de Couédor appartenant au sieur d'Acigné ».

Dans les registres de Guer nous trouvons Pierre le Bastard, sieur des Hayes, inhumé dans l'église de Guer, en l'enfeu de Kerbiguet, le 9 juillet 1605.

 

LA PORTE-L'ETANG ou TÉLESTANG.

Cette maison doit son nom à un étang qu'on y voit encore en 1913, tout proche de la Ville-Hue.

En 1426 Guillaume de la Porte demeure à son hôtel de la Porte.

En 1442, toujours à Guillaume de la Porte. Ensuite nous trouvons X. de la Porte, qui fut père d'Olivier.

En 1513 à Olivier de la Porte, fils de feu Olivier, sergent de la Cour de Ploërmel.

La Réformation de 1513 dit : « La maison de la Porte près Télestan appartient à Julien de la Porte » [Note : En 1513 il est question d'une métairie noble au village de Télestan. ne faisant pas partie du manoir de la Porte de Télestan. Elle appartenait, en 1513, à Jean Hudelor, sieur de la métairie du Bouexie].

Dans les registres de la paroisse de Guer nous trouvons, le 29 septembre 1579, l'inhumation, dans l'église, de Jean de la Porte, sieur de la Porte ; en 1588 l'inhumation de Jeanne Ridel, dame de la Porte. Le 21 novembre 1619, mariage de Pierre de la Porte, sieur du dit lieu et de Jeannette Pigleuc, dame de Villeneuve.

On trouve encore les noms suivants : en 1622 Roland le Veneur et Mathurine de la Porte ; en 1625 Michel le Roux et Geneviève de la Porte ; en 1657 Yvonne de la Porte, dame douairière de la Ville-Morin ; en 1657, 20 octobre, inhumation de Pierre de la Porte ; 26 juillet 1649, mariage de Guillaume Macé, sieur de la Porte, avocat à la Cour, sénéchal des Régaires de Saint-Malo-de-Beignon et de Guillemette Voirdye, demoiselle de la Fouaye. Cette dernière, croyons-nous, était fille de Pierre Voirdye, sieur des Fontenelle en Mohon et de Julienne Colin, dame de Launay.

En 1684 la Porte appartient à Guillaume Macé.

Nous avons trouvé, dans une discussion au sujet des fiefs de la Ville-Orion, en Carentoir, que la maison et terre de la Ville-Orion furent achetées, le 16 septembre 1661, par Guillaume du Fresche, sieur de la Cossais, époux de Guillonne Danet. Or, pour payer ces acquéreurs, ils furent obligés de vendre la métairie de la Porte-l'Etang plus une maison dans la ville de Guer. Tous ces biens appartenaient à Guillonne Danet. On ne donne pas le nom de l'acquéreur, d'ailleurs il ne s'agit ici que de la métairie.

En 1733 à Mathurin-Raphaël Orieulx et Anne-Yvonne Robelot, sieur et dame de la Porte et de la Mulotière, en Mohon.

Les Orieulx portent encore le titre de « Orieulx de la Porte ».

 

LA PORTE-PILLET.

En 1280 vivaient Raoulet Pillet, Jean Pillet, son fils, et Eon Pillet. La maison de la Porte-Pillet était située dans la ville de Guer et la Réformation de 1444 nous dit : « Guillaume Pillet a son hôtel de la Porte près Guer, y a un métayer ».

Guillaume Pillet passa un aveu au bas duquel on voit son sceau de cire où figure une étoile [Note : Archives des Touches (acte du 12 juillet 1415). — Les « Pillet » de la réformation de 1670 portaient : « de gueules à 3 javelots d'or en pal surmontés d'une colombe d'argent »].

Cette maison ne figure pas à la Réformation de 1513 ; mais elle continua cependant à posséder un enfeu dans l'église de Guer.

En 1583 était à Pierre du Plessis et Marguerite Percherel.

Leur fils Julien fut baptisé le 28 avril 1588.

Dans les registres de Guer se lisent les noms suivants : « Julien Samoual, sieur de la Porte-Pillet, inhumé le 29 janvier 1660 ; René Samoual, sieur de la Porte-Pillet, inhumé le 24 octobre 1685 ».

 

LA POTERNE.

Les registres de Guer, pour la maison de la Poterne, donnent les noms qui suivent : « Noble homme Jean Maillard, époux d'Yvonne Le Cadre, inhumé dans l'église de Guer le 28 août 1587 ».

En 1599 Yvonne Le Cadre, dame de la Poterne.

Julienne Maillard, fille de Jean et d'Yvonne Le Cadre, épousa René de la Fosse.

Arthur Maillard, sieur de la Poterne, époux d'Olive Couldebouc, fut inhumé dans l'église de Guer le 1er janvier 1614.

En 1622 René de la Fosse et Julienne Maillard, sieur et dame de la Passelière et de la Poterne. Leur fils Pierre de la Fosse fut baptisé le 20 juin 1622.

14 avril 1687, Pasquer Anger, sieur de la Thébaudaye, en Saint-Ganton, décédé dans sa maison de la Poterne, fut inhumé à Caro. Il était époux de Mathurine Commandoux, dame de Saint-Denis.

 

LE PRÉ-GUILLORIN.

Cette prairie, qui se trouve près Saint-Méen-des-Moustiers, fut acquise par le sieur Guillaume Boullard.

Elle passa ensuite à son fils, Gurval Boullard, puis à sa petite-fille, Anne Boullard.

Acquise par M. Gautier, sieur de la Touche, retirée par M. Jean-Baptiste Boullard, arrivée à M. Arrouch, son neveu, elle passa définitivement à Reine Arrouch, sa fille, épouse de Guillaume Saulnier.

(Aveu, partages des 11 juillet 1649, 16 mai 1705, 7 avril 1732, 1742).

Terre roturière du Prieuré de Saint-Etienne à charge de 16 sols monnaie ou 19 sols 37 tournois.

 

LA PROVOSTAIS.

« En 1426 Bertrand de Trébulan à son hôtel de la Provostays ».

En 1444 La Provostaye appartient à Gallays de Trébulan.

En 1513 « la maison et métairie de la Provostaye, qu'on dit noble, appartient à Servan de Trébulan ainsi que le Choisel ».

La fille de Servan de Trébulan épousa : 1° Jacques Larcher, sieur du Quily ; 2° Jean du Lieu, sieur de la Hercondaye.

 

LA ROCHE A GUER.

Cette importante maison avait un véritable cachet seigneurial, mais elle vient de disparaître pour faire place à une construction moderne et nous le regrettons [Note : Peu à peu les vieilles maisons font place à d'autres édifices, bientôt il ne restera plus rien rappelant à l'antiquaire le passé de la ville de Guer. On garde cependant le souvenir du « chien de la Roche » qui faisait peur aux enfants et qui se voit encore en 1913 sur une maison récente du faubourg de la Roche].

Nous en trouvons la description dans un aveu ainsi conçu : « Aveu, du 17 mars 1738, rendu par Georges Mellier du Verger, à Julien-Joseph de Marnière, marquis de Guer, seigneur de Couédor, des Abbayes, de l'Abbaye-Jarno, Peillac, Kerbiguet, la Lohière, Hidouze, le Langouët, Brambéac, Couesbo, Plessis de Tréal, le Couédic, conseiller du Roy en son Parlement de Bretagne ; pour la maison de la Roche, consistant en deux corps de logis .... L'ancienne maison en forme de grand pavillon, une salle basse, grenier au-dessus, cabinet à costé. — Un autre petit corps de logis consistant dans un en-bas qui est la cuisine, cabinet y joignant et derrière un cellier, la chambre qui est au-dessus de la ditte cuisine, cabinets, cabines au costé de la ditte chambre. — Un autre corps de logis qui est un pavillon avec une espèce de tourelle au derrière, consistant, le dit pavillon, en une salle basse, cave au-dessous, une chambre au-dessus de la ditte salle, grenier au-dessus et un petit galtas au costé. — Une autre maison où il y a une salle, et à costé une écurie et au bout de l'écurie est une étable sous les fanneries, et au bout est une grange avec le pressouer, et au bout de la cour est une autre grange, le tout compris dans la ditte cour fermant d'une contenance de 200 pieds. Au bout du jardin est un petit cabinet nouvellement bâti, consistant dans un en-bas et un grenier au-dessus... le tout contenant, par fond avec la cour, un journal et demi, etc... ».

Comme seigneurs-propriétaires de cette maison nous trouvons :

En 1426, Guillaume Bonnet qui demeurait en son hôtel de la Roche, fut père de Jean Bonnet.

Jean Bonnet, sieur de la Roche, épousa Anne du Faux, héritière du Bois-Guérin en Sixt.

De ce mariage naquit un fils nommé aussi Jean Bonnet qui épousa, vers 1519, Marguerite Mouraud.

Leur fils Jean Bonnet épousa, en 1554, Guillemette de Livoudray.

De cette union naquit une fille, Marguerite Bonnet, qui épousa 1° Pierre de Launay, 2°, vers 1578, Julien Rouaud.

Par son mariage Julien Rouaud devint seigneur de la Roche, de Livoudray, de la Bardoulais, du Brossais et de la Chapelle-Neuve.

René Rouaud, fils aîné de Julien et de Marguerite Bonnet, épousa, en 1602, Jacquette Le Moine.

René Rouaud vendit (par acte d'échange, du 20 avril 1641, avec M. Jean Chaignart et Hélène Réminiac, dame de Beauvais, sieur et dame de la Juhellaye) la maison de la Roche et ses dépendances, contre tout ce que la dite Réminiac possédait au village de Tréluyer, en Maure, plus une somme de 2.300 livres.

Sur ces 2.300 livres, 1.600 devaient être versées à Jean Gouro, sieur de la Boulais, en Bruc, 700 à Julien Commandoux, sieur du Clos-Caro, Dans cet acte d'échange il était dit : que la maison et métairie de la Roche relevaient, sur cette somme de 2.300 livres, de Guer pour 1.600 livres, de Peillac et Hidouze pour 200 livres chacune et de 100 livres pour Saint-Malo de Beignon.

Hélène Réminiac, dame de la Roche, mourut sans hoir ; son héritier fut Louis Réminiac, son neveu, lieutenant de la Fauconnerie du Roy, demeurant à Paris, Quai Conty.

Louis Réminiac vendit la Roche, par contrat du 30 novembre 1685, à Georges Mellier, sieur du Verger, époux de Louise Guyot de la Chauvellaye. Le prix de vente fut de 4.500 livres payables « en louis d'argent ».

Louise Guyot de la Chauvellaye mourut le 6 juin 1701, âgée de 45 ans.

La seigneurie de la Roche passa alors, par partage, dans les mains de Reine Mellier, demoiselle de la Grée, fille de Georges Mellier et d'Angélique Boulart, deuxième épouse du sieur du Verger.

Reine Mellier vendit la maison de la Roche à son frère Alexis pour la somme de 28.000 livres, par acte du 3 août 1739.

A cette époque Alexis Mellier était receveur des Domaines à Brest ; il fut mis en réelle possession de son acquet, le 29 mars 1740, par Jean Chotard et Raoul Perrot, notaires de la châtellenie de Guer.

Dans la suite, par acte du 16 mai 1771, les maisons et terres de la Roche furent vendues par Missire Nicolas Morel, prêtre-gardien de l'hôpital Saint-Louis de Fougères, au nom d'Antoine Choquet, époux de Marie-Laurence Mellier ; Nicolas Bigonné époux d'Anne-Marie-Pélagie Mellier ; Nicolas-Gaspard Boucaud, époux de Barbe-Catherine-Joseph Mellier et Laurent-Georges Mellier, sieur de la Roche, représenté par ses soeurs par procuration du 8 mai 1771.

La vente se fit dans la maison même de la Roche alors habitée par Pierre-Yves Resquand, notaire de Guer.

L'acquéreur fut Barthélemy-Anne Mellier du Verger, conseiller du roy, receveur des Domaines à Fougères, demeurant Grande-Rue, paroisse Saint-Léonard. Le prix de vente s'éleva à la somme de 7.000 livres en principal, au rapport de Paturel et Duclos, notaires royaux de la Sénéchaussée de Fougères.

Le retrait lignager fut demandé par Georges-Louis Perrot, époux de Reine Samoual mais non obtenu. Aussi la prise de possession eut-elle lieu le 8 juillet suivant et enregistrée à Guer le 9. — Les bannies d'usage n'eurent lieu que le 31 janvier, les 7 et 14 février 1773. Elles furent faites devant la grande porte de bas de l'église de Guer, à l'issue de la grand'messe vers 11 heures 1/2, par M. Joseph Le Sceaux, sergent bannier de la châtellenie de Guer, assisté de Joseph Damours, demeurant en la ville de Guer, de Raoul-Anne Duval, demeurant au village de la Géraudais, paroisse de Maure.

Les mêmes bannies furent faites les 18 et 25 juillet, 1er août 1773, par M. Guillaume, général et d'armes en Bretagne, assisté de M. Joseph Damours et Joseph Le Sceaux.

Par ces bannies, il était donné : « terme et assignation, à tous les créanciers prétendants droits et intérêts aux héritages référés aux dits contrats et acte de possession, à comparoir aux Généraux plaids des juridictions et châtellenie de Guer et autres y annexées et de Coëtbo, qui tiendront le troisième jour de mars prochain, jour de mercredy 1773, en la ville es-auditoire de Guer aux dix heures du matin, devant M. le Sénéchal des dites juridictions ou ancien praticien... pour estre presens si bon leur semble à l'apropriment que le dit sieur du Verger Mellier y fait des héritages référés au dit contrat et acte de possession, y fournis sur le champ leurs causes et moyens d'opposition si aucuns ils ont ».

Jugeant sur ces bannies, sur l'opposition et la demande en retrait lignager fournies par M. Nocudé, procureur de demoiselle Reine Samoual, épouse autorisée de M. Louis Perrot. M. François-Anne Danet, bachelier en droit, le plus ancien des procureurs du barreau, sénéchal de la juridiction, en vacance d'usage, de la juridiction des réguaires de Saint-Malo-de-Beignon, déclara que le dit acquéreur pouvait entrer en jouissance de ce qui relevait de Saint-Malo, en son acquet sauf la réserve de l'opposition de M. Nocudé.

Il paraît que la demande en retrait ne fut pas admise, car Barthélemy-Anne Mellier, qui mourut sur la fin de l'année 1784, transmit la Roche à sa fille Marie-Anne et à son petit-fils Gabriel-Anne-Auguste Mellier, fils d'Augustin Mellier et de Madeleine Saulnier [Note : Augustin était mort avant son père]. Madeleine Saulnier épousa, en 2èmes noces, Ecuyer François Mazoyer, officier au régiment des Gardes Françaises, lequel, comme tuteur de l'enfant mineur d'Augustin Mellier et Madeleine Saulnier, présente l'aveu de la Roche à René-Jean de Marnière, marquis de Guer, vicomte de Rennes, le 28 février 1788, par les mains de noble homme Jean-Augustin Le Gonnereil, sieur de la Poupardais.

Enfin, par acte du 27 juillet 1797, Gabriel-Anne-Auguste du Verger, domicilié de Gisors, et François-Marie Saulnier de la Pinelais, docteur en droit, demeurant à Nantes, font accord au sujet des parts d'héritages des Mellier du Verger, de la Roche, de la Grée et décident qu'elles appartiendront au sieur Saulnier qui s'engage, entre autres choses, à payer l'intérêt d'une somme de 6.000 livres à M. Boucaud de Morlais (Archives de Saulnier-Brenugat).

 

ROTILEUC.

Rien ne reste de l'antique manoir de Rotileuc, seule une cheminée, qui se trouve dans l'écurie, dont les colonnes rappellent celles de Couédor, mais les chapiteaux sont moins remarquables, voilà l'unique souvenir.

Il y avait deux Rotileuc ; en effet la Réformation de 1426 nous dit : « Bertrand de Couédor a la Fléchays et Rotileuc ; Pierre du Fresne a son hôtel de Rotileuc ».

En 1444 à Jean de Couédor, y a un métayer ; puis, à la même époque, on trouve : « L'hôtel de Jan Rimaud de Rotilleuc et sa femme, y a un métayer ».

En 1513 la maison de Rotilleuc et la métairie de la Fléchays appartiennent à Bertrand de Couédor qui y a deux métayers francs.

En 1540 à René de Couédor et Jeanne le Jeune, fille de Julien.

En 1550 à François de Couédor.

En 1574 Jean de Couédor vend la maison de Rotilleuc à Jean Bonin. Ce dernier la possédait encore en 1601.

En 1650 aux Bonin.

 

SAINT-JOSEPH-DE-L'ESPINAY.

Cette terre n'était pas noble d'extraction. Elle fut anoblie en mars 1577 en faveur de Jean Pélerin, bourgeois de la ville de Guer.

Le décret d'anoblissement ne fut transmis, au sieur de la Villéon, que le 11 septembre 1637, présenté par les « Commissaires du Roy » et signé des noms suivants : « de Barriu, de Renouard, de Taillefort, procureur du Roy » ; " le maistre greffier " de Daffaro. — Quittance fut donnée à Saint-Malo, le 18 novembre 1638, signé : Gravo Charles-Marie « recepveur ».

Dans les lettres d'anoblissement il était dit : « la maison de l'Espinay sera affranchie d'un quart de fouages. ». Pour cette raison les gens de Guer furent imposés à raison de 7 livres, 7 sols par feu. Pour le dit affranchissement et anoblissement le sieur Jean Pélerin paya, par les mains de M. Jan Mérel la somme de 22 écus représentant sa part de fouage. Un reçu de cette somme fut donné par « Javital de Contour, conseiller du Roy, trésorier et " recepveur " Général de ses finances en Bretagne le 25 août 1578 ».

Par lettres datées du 3 septembre 1589, « signées : Henry de Bourbon », la maison de l'Espinay est exemptée de toutes redevances militaires. Dans ces lettres nous lisons : « En icelle maison défense de prendre fourraiges n'y emporter auscuns bien meubles et aussi ustancilles, soit pour personnes ou chevaux, etc... » (Archives de la Guichardaye, en Carentoir).

Comme propriétaires de cette maison nous avons d'abord « Jehan Pélerin », lequel l'avait acquise de Georges le Bastard, au rapport de Mérel, notaire. Avis de cette vente fut donné aux sergents banniers de Guer et de Ploërmel le 15 août 1564.

Jean Pèlerin, marchand à Guer, épousa, le 1er septembre 1585, Jeanne de Trébulan, dame du Clos-Davy.

Leurs enfants furent : 1° Gilles, qui mourut en 1606 ; 2° Anne, laquelle fut héritière de l'Espinay ; 3° Gurvalle, épouse de Gabriel Macé, sénéchal de la Bouère ; 4° Renée, baptisée en 1588.

Anne Pélerin, héritière de l'Espinay, épousa Jacques Marie, sieur de la Moissonnière, conseiller au Parlement, secrétaire du Roy en la Chancellerie de Bretagne.

Jacques Marie mourut en 1620 ; sa veuve fit aveu à François d'Avaugour, seigneur de Hidouze.

Leur fils, Charles Marie, fut héritier de l'Espinay. Le 28 novembre 1641 il épousa à Néant Louise Geslin, dame de la Rivière.

Le 18 octobre 1658, la métairie de l'Epinay fut vendue, par Marguerite le Ménager, dame de la Touche-Ronde, demeurant à Rennes, rue Loriers, à noble homme Guy Guérin et Louise Geslin (leur mariage en 1660), veuve de Charles Marie, sieur et dame de la Place, demeurant à l'Espinay, pour la somme de 1.210 livres tournois. La dite Marguerite avait eu cette métairie dans son partage, avec Charles Marie, le 16 mai 1652.

Le 22 août 1770 Jeanne-Gilonne Maudet, dame de Kergus, demeurant à Rennes, près de Toussaint, afferme la métairie de l'Espinay à Joseph Lassart, époux d'Olive Courtin, pour la somme de 50 livres en argent, le reste en argent avec un cheval à mettre à la disposition de la dame, quand elle en aurait besoin. Jeanne-Gilonne Maudet était fille de René Maudet, sieur de Renihel, et de Mathurine-Louise Le Douarin.

Mathurine-Louise Le Douarin était fille de Barthélemy Le Douarin, sieur de Beauvais et de Clérigo, et de dame Anne Marie, fille de Charles et de Louise Geslin.

Anne Marie avait épousé : 1° René Ramasseul, sieur de Saint-Laurent, sénéchal de Lohéac ; 2°, le 13 avril 1681, Barthélemy Le Douarin. Jeanne-Gilonne Maudet n'eut qu'un frère, Hyacinthe-Félix, qui mourut sans postérité et dont elle recueillit la succession.

Elle avait épousé M. de Kergus dont elle eut deux fils, Jean-Louis, sieur de Lespinay, qui fut conseiller au Parlement, et Louis, capitaine au régiment de Vermandois. Ils étaient co-propriétaires de Lespinay en 1787.

Mouvance de l'Espinay. — On appelle mouvance d'une terre la dépendance de cette terre vis-à-vis d'une seigneurie supérieure.

L'Espinay mouvait presque entièrement de la seigneurie de Hidouze seigneurie voisine. Nous avons des aveux depuis l'an 1400 jusqu'à la Révolution.

On trouve aussi des aveux à Kerbiguet, Bois-Glé, Ville-Hue, Vaumarquer, la Porte, la Voltais, Guer, Couesplan, Craon, Lohingat, la Motte, les Touches, Vauniel, l'Abbaye, la Ville-Fier, etc...

Dans les différents aveux rendus à ces seigneuries il est parlé du champ d'Augan, dans le domaine de l'Espinay ; de la pièce de terre du Rohan relevant de l'Abbaye-Jarno ; d'une maison située à la Maladrye ; d'une autre au village de Tréveneuc ; de plusieurs maisons situées rue Saint-Thomas en la ville de Guer ; du petit champ Amoureaux relevant de Craon.

 

TELÉTAN.

D'après M. Galles Telétan appartenait à Guillaume de la Porte, mort avant 1444.

En 1513 « une métairie noble, au village de Telestan, qui fut autrefois à gens partables contribuables, appartient à Jean Hudelor, sieur du Bouexic ».

En 1550 à Olivier Ugues, père de Jean Ugues, lequel décéda le 23 août 1577. — Puis, à Guillaume Ugues, époux de Françoise Guillo, qui devint veuve en 1596. Ils avaient un fils : Nicolas Ugues.

Ensuite nous trouvons Jean Ugues, époux d'Arthuse du Loquet, fille de Pierre du Loquet et de Thuriale Peschart.

En 1597 Bertrand Paultonière et René Ugues, sieur et dame de Telestan, du Breil, ont une fille : Grégorine Paultonière, qui fut baptisée, à Campénéac, le 2 avril 1597.

Grégorine Paultonière eut pour marraine Jeanne le Voyer, dame de Telestan.

 

LE TERTRE.

Il y avait deux seigneuries portant le nom du Tertre : 1° Le Tertre-Aubaud, ancien et principal ; 2° le Tertre-Travers, anobli le 11 décembre 1421.

Avant 1426 le Tertre-Aubaud appartenait à Eon du Tertre.

En 1426 à Jeanne des Hays, veuve d'Eon du Tertre, laquelle habitait « au Tertre ancien et principal ».

En 1444 M. Guillaume du Tertre est propriétaire du Tertre et y tient un métayer.

En 1513 « la maison et métairie du Tertre appartiennent à Bertrand Aubaud, y a un métayer ».

En 1588 le Tertre, d'après M. de Bellevue, appartient aux Huchet.

Dans les registres nous trouvons les noms suivants : En 1624, M. Guillaume Masson, époux de Jacquette le Queu, sieur et dame du Tertre.

Leur fils, Henri Masson, fut baptisé le 22 septembre 1624.

Le 6 février 1639, mariage de Julien de Lespine, sieur du dit lieu, sénéchal de Guer, et de Louise Bonin, dame du Tertre. Leur fils, François-Julien de Lespine, fut baptisé le 20 février 1640.

En 1660, le 18 octobre, mariage à Beignon de Julien Provert, sieur du Tertre, de la paroisse de Guer, et de Péronnelle Nouel. Leur fils, Laurent, fut baptisé le 3 octobre 1662.

Le 9 juin 1733, dans la chapelle de la Grée, mariage de Louise le Gall, sieur du Tertre-Aubaud (sic), de la paroisse Saint-Séglin, et de Marie-Joseph Touzelin, demoiselle de Couëdic.

Au 11 mai 1756, mariage à Saint-Malo-de-Beignon de Bernard-Pierre Maitrot, sieur de Varennes, directeur général des domaines engagés de la Province de Bretagne, de la paroisse de Colombé-le-Sec, diocèse de Langres, domicilié à Ploërmel, et d'Hélène-Françoise Le Gall, fille de Louis Le Gall, sieur du Tertre-Aubaud, fermier général du temporel de l'Evêché de Saint-Malo, originaire de Saint-Séglin.

Puis, nous avons à la date du 8 juin 1764, à Ploërmel, le mariage de Georges Le Gall, sieur du Tertre, de la Lambardais, originaire de la paroisse de Guer, et de Jeanne-Jacquette-Marie-Noël, fille de M. Pierre Noël, procureur à Ploërmel, et de Marie-Marguerite Labbé, dame de la Ville-Jan.

 

LE TERTRE-TRAVERS.

Les actes de la Réformation de 1513 disent : « Le Tertre appartient à Yvon Travers, fils de Bertrand Travers, fut autrefois à Jean le Duc, et depuis à Eon Le Duc, et la dite maison a demi-feu de rabat ».

Cette expression « demi-feu de rabat » signifie que cette seigneurie était exempte de la moitié de l'impôt de fouages.

Le Cartulaire du Morbihan dit que ce manoir (le manoir du Tertre situé en la paroisse de Guer) fut anobli par lettres du 11 décembre 1421, en faveur de Jean Le Duc, monayer, demeurant à Vannes.

En 1421 à Jean Le Duc. Eon Le Duc. Bertrand Travers.

En 1513 à Yvon Travers.

Aux Archives de Nantes on trouve en 1540 un aveu au Roy pour la métairie du Tertre, par Pierre Travers, fils d'Yvon.

(abbé Le Claire, 1915).

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