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L'ANCIENNE PAROISSE DE GUER

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Les Seigneuries de l'ancienne paroisse de Guer.

(3ème partie)

 

COIPLAN ou COUESPLAN.

Il y avait deux Couesplan : le Couesplan de Haut, aujourd'hui simple ferme ; la Rivière de Couesplan ou le Bas Couesplan dont on voit encore les ruines.

La maison ou hôtel de Coisplan appartenait, en 1426, à Jan du Vauferrier qui y demeurait.

A la même époque, Guillaume de Coisplan était propriétaire de la métairie du dit lieu ; et la Rivière de Coisplan appartenait à Jean et Regnaud Thomas qui y demeuraient.

En 1513 la maison et métairie de Couesplan appartiennent à Jean et Roland du Vauferrier [Note : En 1535 eut lieu à Guer le mariage de Jacques de Couesplan et Guillemette Larcher, de la Touche-Larcher, en Campénéac].

Jean du Vauferrier, sieur de Couesplan, de la Bassardaine, en Saint-Maugan, et y demeurant, vendit Couesplan, par acte du 2 juin 1577, à Jean Pèlerin, l'aîné, qui demeurait en la ville de Guer.

La vente portait sur la maison, métairie et lieu de Couesplan, jardins, prés, pâtures, bois de haute futaie, taillis, domaines. — La métairie, avec ses anciens bois, moulins, relevait noblement de la châtellenie de Guer. — Le tout fut vendu pour la somme de 3.400 livres tournois.

L'acquéreur paya de la façon suivante : « 450 écus pistoles, 63 sous tournois plus 450 écus tournois ».

Le contrat fut passé en la ville de Guer, dans la maison de Guillaume de la Jaminays, procureur ; Pierre de Couëdor, sieur de l'Abbaye, répondant pour le dit Vauferrier (Voir : Archives des Touches).

Puis, par retrait féodal, la terre de Couesplan retourna dans la famille du Vauferrier, mais Jean du Vauferrier la vendit de nouveau à Renée Hudelor, veuve de Guillaume Le Livec, sieur de la Mulotière, en 1637.

De son mariage avec Guillaume Le Livec, Renée Hudelor avait eu deux enfants : Jeanne Le Livec qui fut baptisée le 21 juin 1627 ; Louis, baptisé le 13 juillet 1628.

Nous avons un aveu, le 22 janvier 1642, fait par Renée Hudelor, veuve de Guillaume Le Livec, pour ses enfants, à la châtellenie de Guer.

Jeanne Le Livec épousa, dans la chapelle de la Voltais, le 16 février 1645, Henri Ermar, sieur de la Grée de Callac. Il mourut vers 1665.

Sa veuve, tutrice de ses fils, Marcel et Antoine, produisit à la réformation de 1668 et ses fils furent maintenus, avec leurs oncles, comme nobles d'extraction par arrêt du 28 novembre 1668, avec les armes suivantes : « de gueules à 9 besants d'argent ».

Louis Le Livec, qui avait pour épouse Anne de Porcaro [Note : Anne de Porcaro, fille de Julien et de Renée Troussier, avait été baptisée le 22 juin 1638], décéda sans hoir à la maison de Porcaro ; il fut inhumé le 7 avril 1663.

Par la mort de son frère. Jeanne Le Livec se retrouvait seule héritière de ses père et mère et propriétaire unique de Couesplan.

Mais Anne de Porcaro, veuve de Louis Le Livec, réclamait la somme de 1.200 livres pour son douaire ; Anne de Porcaro avait épousé en 2ème noces : Sébastien de Lauzanne, écuyer de la grande écurie, en 1664.

C'est alors, qu'entre Jeanne Le Livec d'une part, Anne de Porcaro et Sébastien de Lauzanne d'autre part, il y eut procès devant la Cour de Rennes. Par sentence du 27 août 1670, Jeanne Le Livec fut condamnée à payer les 1.200 livres.

A la suite de cette sentence, un prisage fut fait, le 17 septembre 1670, par Julien Rilaud et Pierre Pélisson, arpenteurs royaux, sur la demande et mandement de Jean de Renazé, Jean Monneraye, sieur de la Mallardière et écuyer Michel Godet, sieur de la Goyrière.

Les arpenteurs vinrent de Rennes à Guer, logèrent chez Gurval Boulard, hôtelier.

Le lendemain, ils se transportèrent à la métairie de Couesplan où ils furent reçus par Sébastien de Lauzanne. Les arpenteurs constatèrent que le bail de la métairie se montait à 490 livres ; le fief à 28 livres 10 sols 7 deniers ; que l'on devait à la châtellenie de Guer, pour le rachat, 1.971 livres, 18 sols, 4 deniers en principal ; que sur cette métairie il était dû 400 livres de rente à la dame de la Motte-Henry.

Cette dame de la Motte-Henry était Renée Hudelor, veuve de Guillaume Le Livec, mère de Jeanne et Louis Le Livec, alors remariée avec Jean de la Motte-Henry.

Le 20 novembre 1670, Jeanne Le Livec, héritière de son frère, céda, pour terminer le débat, en toute propriété, Couesplan à Sébastien de Lauzanne, époux de Anne de Porcaro (Archives des Touches).

Le 28 novembre 1674, Sébastien de Lauzanne fait aveu de la maison de Couesplan à la seigneurie de Guer.

Dans la suite, Couesplan fut probablement retiré ou encore vendu puisque nous trouvons, de 1676 à 1687, Pierre de Couesplan marqué sieur de Couesplan, mais plutôt il est à croire qu'il prenait ce titre parce qu'il avait conservé le fief ou la juridiction de Couesplan. Ce qui est indiscutable, c'est qu'en 1657, alors que la maison et métairie étaient vendues depuis longtemps, Pierre de Couesplan et Péronnelle de Bréal son épouse, s'intitulaient sieur et dame de Couesplan, en même temps que Jean de Couesplan, chef de nom et d'armes et d'ancienne extraction, portait le titre de sieur de la Ville-Morin.

Enfin la maison de Couesplan fut acquise, ainsi que le fief, en même temps que la Voltais, par Joseph-Mathurin le Provost, le août 1721, de Claude-Achille de Lauzanne, prêtre de la Mission, résidant à Troyes, en Champagne.

 

COUEDOR [Note : A notre avis, et d'après tous les titres officiels, il faut dire : Couédor, et non « le Couédor » ; « seigneurs de Couédor et non du Couédor ». Aujourd'hui encore on dit simplement : Couédor. Le dictionnaire du Morbihan marque : Couédor, c'est évidemment la bonne manière. La famille qui a porté le nom de ce manoir s'appelait : de Couédor, et non du Couédor].

Après Guer cette seigneurie était assurément la plus importante et même nous verrons, dans la suite, qu'elle en était devenue le centre de la châtellenie de Guer.

Emplacement et description. — Le château de Couédor a-t-il toujours été à l'endroit où nous le voyons actuellement ?...

Oui, sans aucun doute, mais cependant plusieurs ont cru le contraire. C'est qu'en effet il existe, près du village du Busson, des ruines appelées le « Haut-Couédor » ; un moment nous avons cru nous mêmes que là se trouvait le vrai château, mais il n'en est rien.

En étudiant sérieusement la question nous reconnaissons qu'il ne pouvait y avoir deux Couédor. S'il y en avait eu deux, les Réformations de la paroisse de Guer en parleraient ; de plus, les commissaires n'eussent pas manqué de les signaler, comme ils l'ont fait pour d'autres manoirs portant le même nom.

Enfin, si on considère l'étymologie de Couédor, on voit qu'il est impossible, tout au moins très difficile, que le Haut Couédor, qui est assez loin de la rivière et sur une butte, puisse signifier « Bois sur l'eau », Coët-deur.

Si nous entrons dans le manoir de Couédor nous voyons qu'il remonte à une haute antiquité : la grande salle tout-à-fait ogivale indique le moyen âge, les montants de la cheminée sont du XIIIème siècles, les portes dans le même style [Note : Il est profondément regrettable qu'on ait enlevé le manteau de cette cheminée qui nous eut donné des indications précieuses ; malgré notre bonne volonté, nos recherches sont restées infructueuses], les fenêtres hautes et larges comme on en voyait alors.

Une autre preuve nous convaincra qu'il n'y avait pas deux Couédor : Dans les aveux de 1400 et 1500, il est dit que la seigneurie de Couédor avec la terre de Launay contiennent environ de 180 à 200 journaux.

Or, d'après des informations sûres, nous pouvons dire que ces deux terres ont exactement 197 journaux. Si donc le Haut Couédor y était compris nous aurions une contenance de plus de 200 journaux.

Une dernière preuve qu'il n'y avait pas deux châteaux de Couédor : D'abord le Haut-Couédor n'appartenait pas aux seigneurs de Couédor.

A ce sujet nous trouvons, à la date du 4 juin 1578, que N. H. Jean Cado, sieur de Bouac, la Chapelle, demeurant à Ploërmel, vend à François du Loquet, résidant aux Touches, le grand champ du Haut-Couédor.

Dans le rôle du Vaumarquer, en 1652, il est dit : maître Jean Reminiac, sieur du Haut-Couédor, pour fief relevant du Vaumarquer (Archives des Touches).

Michel Guesdon et Rose Crosnier, sieur et dame du Vaumarquer, vendent la maison et métairie du Haut-Couédor à Pierre Colas du Tertre le 14 octobre 1734 pour la somme de 2.700 en principal (Archives du Morbihan).

Sans nul doute, le manoir de Couédor fut d'une très grande importance et mérita le nom de château-fort, capable de protéger ses maîtres et de repousser toute attaque.

A l'extrémité ouest, il était flanqué d'une tour que nous avons vue et qui a disparu seulement lors de la construction de la maison du fermier ; on en voit même encore la base, qui a peine à se dégager au milieu des ronces et des épines.

Il y avait des douves profondes, toujours remplies d'eau, des eaux claires de l'Oyon et qui se voient encore aujourd'hui dans toute leur largeur. On se souvient d'avoir vu le pont-levis et les arcades qui le soutenaient.

Sur la ferme actuelle se trouvent les armes des Montboucher, qu'un ouvrier ignorant a renversées ; ces armes proviennent de l'ancienne ferme, ainsi qu'une pierre portant la date de 1604 qui se voit sur la maison du fermier.

Ce qui reste du manoir de Couédor est encore imposant et dénote une demeure seigneuriale. Il est facile de voir qu'il a considérablement diminué dans la partie est et qu'il a été abaissé d'un étage, puisque l'escalier principal touche à la toiture et qu'il y a des foyers dans les greniers, autrefois des chambres.

Seigneurs de Couédor. — Les de Couédor ont-ils été seigneurs de Couédor ?... Nous n'avons rien qui le prouve et cependant les nobiliaires disent : « de Couédor, seigneur du dit lieu, paroisse de Guer ». A ce sujet nous possédons aussi une simple indication, laquelle existe dans un papier où se trouve le rôle pour la seigneurie de Couesbo en l'année 1716. Dans ce papier on lit : « la tenue aux Couëdor, aussi la tenue aux Ricaud vault 30 sols monnois ! ! ». On ajoute « due par la seigneurie ».

Il nous semble que cette expression veut dire due par la seigneurie de Couédor ; s'il en est ainsi, les de Couédor étaient véritablement seigneurs de cette terre.

De plus les de Couédor possédaient le Bois-Glé, les Abbayes, la Fléchaye, Rotilleuc ; or tout près du village de l'Epinay, aujourd'hui Saint-Joseph, et avoisinant le Bois-Glé, il y avait un champ nommé « la pièce du Bois de Couédor ».

Ce bois fut vendu par Guillard à Jean de Launay, lequel le revendit à Jean Pèlerin, sieur de l'Espinay, le 19 janvier 1557 (Archives de la Guichardaye).

Enfin quelques-uns pensent que les de Couédor pourraient bien être juveigneurs ou cadets des Rohan ou Montauban, parce qu'ils ont des macles dans leur blason. La chose ne nous paraît pas impossible, même nous inclinons à l'admettre mais, faute de preuves, nous n'osons l'affirmer.

Les Montauban. — Sans doute il serait utile, surtout intéressant, de savoir si les Montauban descendent directement des Montfort, ou bien seulement des Montfort par les Rohan ; mais la question est toujours en litige.

Ceux qui soutiennent que les Montauban sont cadets des Montfort ont pour eux des textes, qui, pris dans leur sens obvie, leur donnent raison.

Les autres ont pour eux la tradition, la similitude des armoiries parce qu'en effet les Rohan portent « de gueules à 7 mâcles d'or », les Montauban « de gueules à 7 mâcles d'or au lambe! de quatre pendants ».

En terme de blason le lambel est une brisure dont les cadets chargent en chef les armes de leurs aînés.

Les Montfort s'armaient « d'argent à la croix guivrée de gueules », mais pour nous il s'agit simplement de savoir si les Montfort ont été seigneurs de Couédor avant les Montauban comme pour la Gacilly et pour d'autres manoirs féodaux.

Nous n'avons rien pour prouver qu'il en fut ainsi ; donc il reste à établir que les de Montauban sont les premiers seigneurs connus et certains de Couédor.

Nous avons en août 1280 « dans : Dom Morice » un acte qui reproduit, en entier, un accord entre Olivier II de Montauban et ses sujets nobles de Guer, établissant le rachat au lieu du simple bail, c'est-à-dire que les dits vassaux s'engageaient à payer le droit de succession au lieu d'une rente annuelle ou pour une période déterminée.

Les seigneurs cités sont : Eon de Pellan, chevalier (eques) ; Pierre de Brambéat, chevalier ; Guillaume de Brambéat ; Guillaume de Houx et Jehan du Houx, son fils ; Raoulet Pillet et Jean Pillet, son « fieu » ; Eon Pillet ; Allain de l'Abbaye ; Pierre Lestre ; Berthelot Coppu et Pierre Coppu, son « fieu » ; Bertrand le Provost et Pierre de la Bouère, écuyer.

Cet acte était scellé de 14 sceaux dont le 12ème portait une tige fleurie et le 13ème un cerf avec les lettres : S. B. T. N. [Note : Peut-être sceau de Bertrand Tréron. — très ancienne famille de Guer, comme on le verra à l'article « Tréron »]. — Ce traité a été trouvé par Dom Morice, dans les papiers des Rohan-Guémené.

Le même Olivier, par acte passé en février 1285 devant la Cour de Ploërmel, abandonnait à Guillaume de Lohéac, pour ses bons services, tout ce qu'il possédait dans les paroisses de Comblessac et Mauron [Note : Il possédait le Rox, en Mauron]. En 1256 il lui concédait pour deux ans les revenus qu'il touchait en Montauban, Guer, Carentoir, revenus qui consistaient en bois, moulins, rentes, pour la somme de 70 livres payables en monnaies courantes, cela en deux termes : à la mi-carême puis le 8 septembre ou Nativité de Notre-Dame.

Olivier de Montauban, Ier du nom, était fils de Philippe de Montauban et de Gasceline de Montfort, seigneur et dame de Montauban, Binio en Augan, la Gacilly, de l'Eperon en Mohon et Boutavant.

Olivier avait épousé vers 1226 Jeanne de Porhoët, fille de Eudon III, comte de Porhoët, Josselin et de Marguerite de la Villejagu.

Eudon III mourut en 1231, ne laissant que des filles : Mathilde ou Mahaud qui avait épousé en 1204 Geoffroi, comte de Fougères, qui mourut en 1222 : Aliénor, épouse : 1° de Alain de Rohan, 2° de Pierre de Chemillé, seigneur de Brissac ; Jeanne, épouse d'Olivier de Montauban [Note : Maison de Montauban, par le Marquis de Bellevue, et Essai sur le Comte de Porhoët, par le Vicomte du Halgouët, d'après le P. du Paz. Mais selon M. de la Borderie, Olivier de Montauban dont nous parlons ici serait Olivier II de Montauban, fils de Philippe, arrière-petit-fils d'Olivier de Montfort, dit Olivier Ier de Montauban. Olivier Ier de Montauban vivait, dit-il, d'après des actes, en 1160 et 1184. — Amaury, son fils, en 1204 et 1214. — Philippe, en 1204, 1215, 1230. — Olivier II, en 1220 et 1248, etc. (Voir : la Seigneurie de Montauban). Le P. du Paz dit qu'Olivier II était seigneur de Montauban en 1275 et qu'il mourut en 1284. A notre avis, la généalogie des sires de Montauban par M. de la Borderie est bien établie et repose sur des actes authentiques et des dates sûres. Il nous semble avoir raison. D'ailleurs cela n'importe pas pour la véracité de notre récit. Que ce soit Olivier Ier ou Olivier II : c'est toujours un Olivier de Montauban].

La succession du comte de Porhoët, ouverte en 1231, ne fut réglée définitivement qu'en 1248. Olivier de Montauban eut du chef de sa femme un quart de ce comté (Dom Morice, Preuves, I, 890, 907, 919, 934. — Actes de 1231, 1241, 1248). Raoul de Fougères, fils de Geoffroi, eut les deux tiers du comté de Porhoët, avec Josselin, Lanouée et sa forêt et la paroisse de Mohon, dit M. du Halgouët. Cependant Olivier de Montauban fut certainement apanagé en Mohon puisque nous trouvons son petit-fils, Olivier II, changeant le bail en rachat pour ses vassaux de Guer et de Mohon par le même acte de 1280. En opérant cette transformation, il ne faisait que suivre l'exemple et le conseil du duc de Bretagne Jean Ier ou le Roux qui, par lettres données à Nantes le 10 janvier 1276, avait changé le bail en rachat pour tous ses sujets et l'avait conseillé à ses nobles, pour empêcher la ruine des enfants mineurs nobles dont les biens étaient souvent diminués par l'incurie ou malveillance de leurs tuteurs.

Olivier III de Montauban avait épousé secrètement, vers 1301, Julienne de Tournemines, sa parente du 3ème au 4ème degré.

Julienne de Tournemines était veuve de Raoul V de Montfort, mort en 1300, et fille de Geoffroy, seigneur de la Hunaudaye.

Elle reçut en douaire, septembre 1314, 240 livres de rente assises sur les terres que son mari, Olivier III, possédait en Landujan, Le Loû, La Chapelle-du-Loû, Irodouër et Saint-M'Dervou ; mais son mariage ne fut légitimé qu'en décembre 1320, par une bulle du pape Jean XXII, bulle qui devait être lue et affichée dans les églises de Montauban, Montfort et Guer.

La terre de Couédor resta dans la famille de Montauban jusqu'à Marie de Montauban. Elle était fille de Jean III qui avait épousé, vers 1420, Anne de Kérennais.

Anne de Kérennais était fille unique d'Eon, chevalier, seigneur de Kérennais, de la Rigaudière et de Jeanne Plusquellec.

Marie de Montauban épousa, le 24 avril 1443, Louis de Rohan, seigneur de Guémené, fils de Charles et de Catherine du Guesclin, dame de la Roberie, auquel elle apporta toutes les seigneuries de la branche aînée des Montauban.

Elle ne laissa qu'une fille, Hélène de Rohan, qui épousa, en 1463, Pierre du Pont, seigneur de Pont-Labbé.

Les Rohan-Rostrenen. — Louis de Rohan, époux de Marie de Montauban, dame de Couédor, estima qu'il lui serait plus avantageux de céder cette seigneurie pour le château de Tréfaven, situé en la paroisse de Ploemeur-Lorient et à proximité de ses terres.

Tréfaven avait appartenu, tout d'abord, aux seigneurs d'Hennebont et avait passé à Hervé II de Léon, fils de Hervé Ier, seigneur de Châteauneuf, et de Marguerite de Rohan, fille d'Alain.

En 1218, étant au château de Tréfaven ou Tristaven, en route pour la terre sainte, avec Morvan, vicomte du Fou, son beau-frère, il confirma toutes les fondations faites par lui et ses prédécesseurs et même les augmenta. Le 22 novembre 1218 il fit naufrage et périt en vue de Brindes, avec plus de dix mille pèlerins qui avaient suivi son exemple.

Ses enfants et héritiers continuèrent de posséder Tréfaven jusqu'à Jeanne de Léon, fille de Hervé VII et de Marguerite d'Avaugour, fille de Henri, comte du Goello, et de Marie de Brienne.

Jeanne de Léon hérita, en principale partie, des biens de sa maison par suite de la mort, sans hoirs, de son frère Hervé, décédé le 21 août 1363, à l'abbaye de Prières.

Elle fut la première femme de Charles II, vicomte de Rohan, et par son mariage, elle porta ses biens, entre autres Tréfaven, dans la maison de Rohan (en 1322).

Puis vint Edouard de Rohan, leur fils cadet ; puis Louise de Rohan, fille d'Edouard, qui épousa Jean de Rostrenen.

Louise de Rohan consentit à l'échange proposé par Louis de Rohan, son cousin, qui devint ainsi, en 1456, seigneur de Tréfaven, et Louise de Rohan fut dame de Couédor.

Aussitôt après l'échange, Louis de Rohan fit de Tréfaven le siège ou chef-lieu de sa seigneurie de la Roche-Moisan le substituant au château de la Roche-Moisan, en Arzano.

Cette seigneurie avait été vendue en 1383 par Jean de Vendôme à Charles de Rohan, sire de Guémené.

Il faut noter que dans les nombreux aveux rendus à Jean de Rostrenen et Louise de Rohan comme seigneur et dame de Couédor, il est toujours dit que c'est « à cause d'elle ».

Nous avons vu le sceau des Rostrenen attaché à plusieurs contrats passés eu Guer et nous en avons conservé un qui porte la date de 1462.

Louise de Rohan mourut en 1465, ne laissant qu'une fille, Béatrix de Rostrenen, qui épousa Jean d'Acigné et fut dame de Couédor. Elle en fit l'aveu dans la forme suivante : « Les lieu, manoir et métairie de Couédor, centre de la châtellenie de Guer et de la terre de Launay se joignant, possédés par Jean d'Acigné, vicomte de Loyat, et Béatrix de Rostrenen, sa femme, après le décès de Louise de Rohan. ».

Les d'Acigné. — Jean d'Acigné, fils de Jean et de Béatrix de Rostrenen, succéda en 1501 à ses père et mère. Il épousa, en 1497, Gilette de Coëtmen héritière de la dite vicomté, fille de Jean et de Jeanne du Pont. Il mourut en 1527. Il avait fait aveu de Couédor en 1501.

Jean, baron-vicomte de Tonquédec, épousa Anne de Montejean, petite-fille de Jeanne de Raguenel de Malestroit. Il décéda le 19 mars 1540.

Jean, son fils, fut marié à Jeanne du Plessis et mourut le 7 décembre 1573, ne laissant qu'une fille, Judith d'Acigné, qui épousa Charles de Cossé-Brissac, et mourut le 11 janvier 1598.

Nous possédons un sceau des d'Acigné, seigneurs de Couédor, de l'an 1555.

Les Montbourcher. — Il n'est pas exact de dire que Couédor passa des d'Acigné aux Nevet par le mariage d'Elisabeth d'Acigné avec Charles de Nevet.

En effet, Elisabeth d'Acigné n'appartenait pas à la branche des d'Acigné, seigneurs de Couédor. Elle était fille de Louis, sieur de Grandbois, et de Claude de Plorec ; celle-ci, fille de Julien et de Françoise de la Vache (Revue de Bretagne, août 1912).

Anne de Montbourcher, femme de Julien de Tournemine, par suite d'accord avec Jean d'Acigné, son parent, devint propriétaire de Couédor et rendit aveu, en cette qualité, en 1574.

En 1578, Anne de Montbourcher et son époux furent requis de payer les droits de lods et vente de la seigneurie de Couédor par le sieur de la Mauvoisinerie qui avait reçu du roi un don de 10.000 livres sur les deniers casuels de la province de Bretagne. Celui-ci disait qu'il y avait eu vente et non simplement accord ou arrangement de famille. Mais les propriétaires produisirent leurs titres et la cour leur donna raison par sentence du 11 avril.

Anne de Montbourcher mourut sans enfant, et son frère René recueillit sa succession.

René de Montbourcher était seigneur du Bordage, grande seigneurie près Vitré ; il avait pour épouse Jeanne de Malestroit, ardente huguenote qui aimait à réunir au Bordagne tous les protestants des environs. René de Montbourcher, royaliste, et lui aussi fanatique huguenot, mourut le 23 janvier 1593, empoisonné, dit-on. Il avait épousé Jeanne de Malestroit.

René de Montbourcher, son fils, croyons-nous, lui succéda dans la propriété de Couédor. Il épousa à Laval, le 10 octobre 1604, Elisabeth des Rays. Il mourut en 1612, dit Levot dans « la France protestante ».

Le marquis de Courcelles recueillit une partie de la succession de René de Montboucher et vendit la seigneurie de Guer, en 1639, à François d'Avaugour de Saint-Laurent, sieur de la Lohière.

Sous Jean d'Acigné, le château de Couédor vit, en 1562, un synode protestant, composé d'environ 500 personnes qui y restèrent 2 jours et se séparèrent ensuite en trois bandes qui se rendirent à Blain, Pontivy et le château du Bordage.

Les de Marnière, marquis de Guer. — François d'Avaugour avait pour épouse Jeanne Frain. Ils eurent un fils, Henri-Gilles d'Avaugour, qui épousa Anne de Porcaro, fille de Julien et de Renée Troussier.

François d'Avaugour vendit la châtellenie de Guer, ainsi que la Lohière, en 1660, à dame Marie Maingard, veuve de Julien de Marnière.

Ce dernier, en son vivant, conseiller au Parlement de Bretagne, seigneur de la Biffardière, et de la Bouère, mourut en décembre 1643.

Julien de Marnière, né en 1641, fils de Julien et de Marie Maingard, épousa : 1° demoiselle Gravé, 2° Marie-Anne du Bois-Baudry, il mourut en 1695.

Julien-Joseph de Marnière, son fils, recueillit sa succession ; il avait pour épouse Angélique-Olive de Chappdelaine.

Julien-Joseph de Marnière, doyen du Parlement, mourut, âgé de 79 ans ; il fut inhumé, le 7 avril 1766, dans son enfeu de Guer.

Son fils aîné, René-Jean de Marnière, héritier principal, lui succéda.

René-Jean, qualifié marquis de Guer, vicomte de Rennes, président à mortier du Parlement, épousa Anne-Louise-Rose-Madeleine de Cosnoal.

Il vivait au moment de la Révolution, émigra, et ses biens furent vendus. Rachetés plus tard, ils passèrent de nouveau dans la famille de Marnière puis, par alliance, aux de Witon et la Mettrie.

 

LA CROIX-MAHÉ.

Le petit domaine de la Croix-Mahé, qui appartenait à Hyacinthe-Félix Maudet, sieur de Renihel, fut acheté par Guillaume Saulnier, le 27 avril 1756. — Ch. Jan, notaire.

 

LA CROIX-VERTE.

De temps immémorial, toutes les dépendances de la Croix-Verte sont possédées par un Boullard.

A la mort de Guillaume Boullard, suivant le partage du 7 juin 1700, la Croix-Verte se divisait en deux : la Grande et la Petite.

La Grande Croix-Verte, ou grand pavillon de la Croix-Verte, ainsi que la Petite échurent au prêtre Jean-Baptiste Boullard par partage du 16 mai 1705.

A la mort de ce dernier, partage eut lieu le 10 novembre 1742, entre ses héritiers.

Cette maison échut à Guillaume-René Le Berger, tuteur de ses enfants, avec Marie-Anne Arrouch.

Puis elle passa à Jeanne-Perrine Le Berger qui devint épouse de N. G. François-Marie Hervé.

Ces derniers vendirent cette maison à Guillaume Saulnier de la Pinelais, sénéchal de Guer, par contrat du 3 juillet 1755, au rapport de M. Nocudé, notaire à Guer, suivi d'acte de possession et appropriement du 13 novembre et 3 décembre 1755. Enfin elle passa à François Saulnier de la Pinelais, fils de Guillaume, et, dans la suite, aux héritiers de François.

 

LA DÉMANCHÈRE ou DOMENCHÈRE.

Cette maison qui a gardé son cachet de gentilhommière est du XVIème siècle.

A l'entrée, une grande cour ; à l'angle de cette cour existe un petit pavillon, d'assez jolie forme, mais en ruine.

Dans l'intérieur, sur une des cheminées, on voit les armes des Hamon qui sont : deux tourelles posées 2, 1. Dans la salle à manger un autre écusson portant en chef les trois tourelles puis en pointe trois feuilles de houx : 2, 1. Cet écusson marque l'alliance des Hamon avec les du Houx.

Cette terre relevait à devoir foi, hommage et rachat de la seigneurie de Peillac ; un autre petit fief relevait de Guer et aussi du Bois-Glé.

La Démanchère fut formée, vers 1480, de diverses terres roturières appartenant aux Hamon, lesquels primitivement étaient roturiers.

En 1444, Guillaume Hamon est classé parmi les nobles ; il est dit demeurer à la Dommechière.

En 1513, on retrouve un Guillaume Hamon de la Domechère.

Puis, par le mariage de Perronnelle Hamon avec Raoul de Quéhéon, cette seigneurie passa dans les Quéhéon en 1540.

De ce mariage naquit un fils, Jehan de Quéhéon, qui épousa Jeanne de Couëdor. Ils sont qualifiés : sieur et dame de la Dommechère et du Cahélo.

Leur fils, François du Quéhéon, rendit aveu, en 1583, au sieur du Bois-Glé ; il reconnaît lui devoir 30 sols de rente.

François de Quéhéon épousa Barbe du Houx. De ce mariage : Gilles, Julienne et Françoise. Julienne fut baptisée le 24 octobre 1588, Françoise le 24 novembre 1593.

Gilles fut père de Pierre de Quéhéon qui épousa à Ruffiac, le 12 septembre 1640, Jeanne le Bourg, dame de la Houssaye.

Pierre de Quéhéon mourut en 1562 ; il fut inhumé le 29 avril eu la Chapelle-Neuve ou Saint-Raoul.

Après la mort de Pierre de Quéhéon, M. Michel Natural, sieur de la Fléchaye, fit saisir la maison et métairie de la Démanchère, L'Epinette, la métairie de la Chapelle-Neuve sur Jeanne de Bourg, sa veuve, Jacques de Quéhéon, sieur de la Démanchère, et ses autres enfants.

Ces biens furent adjugés à N. H. Alexis Mérel, sieur de Kérivalan, pour la somme de 6.600 livres.

Les créanciers des sieur et dame de la Démanchère s'opposèrent à cette vente. C'était : 1° Marguerite le Bourg, dame de Sardan et des fiefs de la Salle en Ruffiac fille et héritière de Guillaume le Bourg, sieur du Bois-Marquer ; pour sa part elle réclamait 4.000 livres prêtées par son père.

2° Marie Maingard, dame de la Biffardière, veuve de Julien de Marnière.

3° Isaac Huchet, chevalier, sieur du Plessis-Cintré et Kerbiguet.

4° René Rouaud.

Ces trois derniers prétendaient justement que des rentes, droits seigneuriaux leur étaient dus sur les dites maisons et métairies.

Par acte du 14 juin 1677, Marguerite le Bourg fit opposition aux réclamations des trois prétendants ; en fin de compte, la Démanchère, L'Epinette et la Chapelle-Neuve furent vendues par le tribunal, la somme de 6.600 livres, et adjugées à Alexis Mérel, neveu de M. Jean Pringué du côté paternel.

Sur cette somme il était dû plus de 4.000 livres à Marguerite le Bourg.

En 1690, Alexis Mérel est propriétaire de la Démanchère.

En 1716-1718, Michel Mérel.

En 1722, Thérèse Mérel, dame de la Démanchère, veuve de Jean Fabre.

Ensuite, nous trouvons M. Jean-François Fabre, avocat, et Jean-Chrysostome Fabre.

En 1754, M. Jean Fabre. doyen des avocats, sieur de la Démenchère, qui avait épousé Anne-Marie Dumay.

Le 24 août 1763, la part de Jean Chrysostome Fabre, époux de Louise-Antoine Boscher, fut mise en vente ; la mise à prix était de 500 livres.

La 1ère adjudication se monta à 950 livres, offertes par M. Joubaire (ou Joulaire) le jeune. La 2ème fut de 1.200 livres. La 3ème de 1.460 livres à M. Joubaire, au nom : 1° de Anne-Marie Dumay, épouse de M. Jean Fabre, ayant pour caution des 1.460 livres M. Jean-Marie Dumay, notaire royal à Ploërmel, pour le principal, et des 800 livres pour les frais et charges ; 2° de Joseph Renais, boucher, demeurant à la Vallée-Perrot ; 3° de Jean Bebin, marchand, demeurant à la Biliais.

Enfin la Démanchère resta la propriété de Anne-Marie Dumay, veuve de Jean Fabre, qui la possédait encore en 1778.

A cette époque elle l'afferme en son nom et aux noms de demoiselle Marguerite, Anne et Cécile Fabre, N. H. Joseph-Marie Compadre, époux de Jeanne Fabre, de M. Charles-Guillaume Dusers, époux de Perrine Dumay, nièce des Fabre.

 

L'ECUSSON.

Cette maison n'a aucune apparence de seigneurie ; c'était simplement une métairie noble.

L'Ecusson appartenait aux Rouaud et Ugues, sieurs de la Ville-Hue.

En 1682 à Julienne Ugues, épouse de Julien Danet. De ce mariage naquirent deux filles puis un fils, Jean, qui fut baptisé le 7 novembre 1692, mais cet enfant mourut jeune et sans alliance. Julien Danet mourut le 8 octobre 1694.

Pour parvenir au partage de la succession de Julien Danet, sieur de l'Ecusson, et de son fils Jean, ses filles : Françoise Danet, dame de Maupas, Louise, dame de la Ruée convinrent, après jugement rendu en la Cour de Ploërmel, le 7 octobre 1717, de s'en rapporter à l'arbitrage de deux experts.

Ces experts furent : René Maudet, sieur de Renihel, pour la dame de Maupas, Charles de Castel, sieur de Quily, pour la dame de la Ruée.

Françoise eut Trébulan, dont elle fit l'aveu au roi le 15 septembre 1747.

Louise eut l'Ecusson et le Petit Trébulan.

François-Louis de la Ruée, fils allié de Louise, donna, à ses frères et soeurs cadets, pour leur part d'héritage, les terres et maison de l'Ecusson. Le partage eut lieu le 1er mars 1773.

Marguerite de la Ruée-David, dame de l'Ecusson et de Trébulan, par acte du 20 janvier 1681, fonda une chapellenie portant trois messes dont deux dans l'église de Plélan les lundis et mercredis ; la troisième dans la chapelle du Gué de Plélan le samedi ; « hors le cas que les sieurs de l'Ecusson feraient bâtir une chapelle soit au Coudray, en Plélan, soit à Trébulan, en Guer ».

La nomination du chapelain était dévolue au recteur de Plélan, avec obligation de faire le catéchisme aux enfants, une fois la semaine, dans l'une ou l'autre chapelle. Pour le soutien de cette fondation, Marguerite David avait constitué la somme de 1.800 livres.

La dame de Maupas (Françoise Danet) prétendait avoir des droits sur cette chapellenie ; mais on lui fit savoir que le sieur de Cadelo et ses cohéritiers étaient plus rapprochés qu'elle de la fondatrice.

 

L'EPINETTE.

Cette terre relevait noblement de la seigneurie de Guer.

Au XVIIème siècle, elle appartenait à la famille Fabre, qui la vendit à Guillaume Saulnier par acte du 2 août 1759, au rapport de M. Charles Jan, notaire à Guer.

 

LA FLÉCHAYE.

Cette terre a peut-être donné son nom à une famille qui l'aurait primitivement possédée, mais dont on ne trouve pas de trace en Guer.

En 1426, la Fléchaye appartenait à Bertrand de Couédor ; en 1444, à Jean de Couédor ; en 1513, à Bertrand de Couédor.

En 1450, Jean de Couédor et Anne du Houlle, héritière du Val-au-Houlle, en Guégon, qu'elle transmit à son mari, qui en fit sa résidence ordinaire. A partir de cette époque, les de Couédor du Val-au-Houlle, ou, comme on dit aujourd'hui, du Val-au-Houx, s'intitulèrent sieurs du Val, la Fléchaye, etc.

Depuis longtemps déjà les de Couédor auraient été sieurs du Val en Campel. Jeanne de Couédor, dame et héritière du Val, le fit passer, par son mariage en 1350 avec Alain de Bellouan, dans cette famille.

Bonne de Bellouan, née en 1532, fille de Michel et de Guyonne de Coëtquen, épousa en 1545 Robert d'Avaugour, sieur de Saint-Laurent, en Poitou (Paimpont, par M. de Bellevue, p. 225). Anne du Houlle, épouse de Jean de Couédor, appartenait à une famille qui possédait le Val de temps immémorial, probablement par suite d'alliance avec les du Val que nous retrouvons seigneurs de Couesby.

En 1550, nous avons François de Couédor, sieur du Val et de la Fléchaye ; en 1556, Jean de Couédor ; en 1574, Jean de Couédor, sieur du Bois-Glé, Rotilleuc et la Fléchaye.

René de Couédor, époux de Julienne de la Chesnaye ; Michel de Couédor, époux de Perronnelle Huan ; Jean de Couédor, époux de Anne du Houlle paraissent, le 27 juin 1667, dans une procédure entre Mathurin Le Mézec, sieur de Penhoet, en la Croix-Helléan, et Isaac Huchet de Cintré, au sujet de la succession bénéficiaire de Jean Regnault, vivant sieur de Penhoët.

5 juin 1599. N. H. Pierre de la Touche, sieur du Plessis, procureur de Messire Jean d'Avaugour, sieur de Saint-Laurent, le Bois-de-la-Motte, Tromeur, la Ville-Olivier, vend et transporte à Michel de Couédor, sieur du Val (ou Resto) en Réguiny, résidant à sa maison du Val, paroisse de Guégon, les moulins à eau de la terre et châtellenie de Quélen appartenant au dit sieur de Saint-Laurent et situés près du bourg de Saint-Gobrien, en Saint-Servan, pour le prix de 1.040 « escuz soullaid, le dit sieur du Val, acquéreur à présant et au demeurant, a payé et réellement baillé au dict sieur du Plessis, au dict nom, en espèces de doubles et quadruples pistollets d'or, pièces de dix et vingt sols, quartz et demi-quartz d'escuz et aultres monnoie jusqu'à concurrence des dits 1.040 escuz ».

14 juillet 1473. Perronnelle de Couédor présente aveu en juveignerie à Pierre Regnault, sieur de Penhoët, pour la maison, manoir et métairie de Penroz, en Mohon.

Michel de Couédor, sénéchal de Porhoët, et Perrine Huan, sieur et dame du Val, du Resto, de la Fléchaye. Perrine Huan, épouse de Michel de Couédor, fut inhumée dans son enfeu, en l'église de Guégon, le 5 octobre 1590. L'acte d'inhumation la dit « dame du Val, de la Tremblaye, femme d'écuyer Michel de Couédor ».

René de Couédor, leur fils, succéda dans les seigneuries du Val et de la Fléchaye, comme l'indique l'aveu de 1607.

René de Couédor épousa Julienne de la Chesnaye, fille de Charles, sieur de la Chesnaye-Morio, en Lizio, et d'Estimbrieux, en Guéhenno, et de Françoise de Quélen, fille de Pierre, sieur du Broutay, en la Croix-Helléan ; et de Jeanne de Trégaranteur, héritière de la seigneurie de ce nom, en Guégon.

René de Couédor partagea la succession de Jeanne de Trégaranteur avec Sébastien Bonin, fils de Gilette de Trégaranteur, et Grégoire de Quélen, fils de Robert de Quélen du Broutay et de Françoise de Carné-Trécesson, petit-fils de Jeanne de Trégaranteur.

L'accord signé le 12 janvier 1603 donnait la jouissance perpétuelle de la Ville-Bouquais, en Ploërmel, à Sébastien Bonin et celle de la Ville-Gourdan, en Guéhenno, à René de Couédor (Vicomte du Halgouët : Une seigneurie du Porhoët, p. 27).

René de Couédor, sieur de la Fléchaye, mourut à Rennes le 15 septembre 1617 et fut inhumé à Guégon le lendemain.

René de Couédor ne semble pas avoir laissé de postérité. De son vivant, la Ville-Gourdan avait passée en d'autres mains.

A sa mort, le Val passa aux Symon et la Fléchaye fut vendue.

En 1625 nous trouvons Marguerite Hudelor, dame de la Fléchaye.

Dès 1625, la Fléchaye appartenait à Michel Natural qui fut marié à Louise Guyot de la Chauvelaye, en Carentoir.

Celle-ci se remaria à Georges Mellier, sieur du Verger, procureur-fiscal de Guer, le 2 juillet 1682.

De son premier mariage elle avait eu deux filles : Suzanne qui épousa Michel Joubaire, avocat en la Cour ; elle mourut en 1671 et fut inhumée en l'enfeu du Bois-Glé, par permission de la dame de la Biffardière ; Anne Naturel qui fut femme de Claude Moricet, sieur de Bilhervé, de la paroisse Saint-Salomon, de Vannes.

Claude Moricet était alors commis des devoirs à la Trinité-Porhoët. Son mariage, qui eut lieu le 13 février 1703, dans la chapelle Saint-Joseph, le rendit propriétaire de la Fléchaye.

En 1779 et 1780 à Antoine-Alain Moricet.

M. le Comte de Laigue donne, sur la famille de la Fléchaye, les détails suivants : « 1560. Pierre de la Fléchaye, époux de Marguerite Frinsot, fille de Pierre et de Marguerite du Mortier, sieur et dame de la Cottelaye en Redon. Armes des Frinsot : un chevron brisé de gueules avec 3 étoiles de même en champ d'argent. Alain de la Fléchaye, cousin-germain de Bonne le Prévost, dame de la Graë, fut nommé prieur de Saint-Jean-de-Montfort par l'abbé de Saint-Méen le 22 janvier 1723 ; il dut se retirer devant Dom Jean Grégoire qui se fit pourvoir à Rome. — En compensation il reçut la cure de Saint-Jean-de-Montfort ».

 

LA FRESNAYE.

Cette maison noble se trouvait dans le trait ou frairie de Livoudray aujourd'hui Saint-Raoul.

La Réformation de 1444 nous dit : « la Fresnaye à Perrin Rouxel, sergent du Duc ».

Nous ne savons où se trouvait exactement cette seigneurie qui, aujourd'hui, a totalement disparu, cependant nous croyons qu'elle était assez rapprochée de la ville de Guer.

En 1791, les Municipaux font mention, pour la perception des impôts par frairies, du trait « du Fresne » aussitôt après le trait de la ville et immédiatement avant celui de Livoudraye.

La famille Rouxel mentionnée ici se trouvait à Guer depuis longtemps.

La Réformation de 1426 place parmi les nobles : « Raoul Rouxel en son hôtel près Kerbiguet ». C'est sans doute « la Fresnaye ».

En 1442 Jean Rouxel est cité comme faisant partie de la noblesse et en bon rang.

En 1444, « Perrin Rouxel, sergent du Duc ». Il n'en est plus question lors de la Réformation de 1513 ; mais on la retrouve ailleurs [Note : La Fresnaye, dut, de bonne heure, être incorporée à une autre terre].

Perrin Rouxel, sergent du Duc, était chargé de recueillir les rentes et impôts dus à la couronne ducale. — En Guer il y avait trois sergents francs, c'est-à-dire non imposables : celui du Duc ou de Ploërmel, ceux de Couédor et de Peillac.

 

LA GARENNE.

La maison et terres de la Garenne furent acquises judiciairement, ainsi que Lohingat, le 12 juillet 1652, par Mathieu de Bellouan. Ces biens consistaient : en maison, étables, grange, un petit bois de châtaigniers, le domaine des Marettes, le domaine des Champs-Blancs, prairies, pâtures, etc... — Renée de Couaridouc en fit l'aveu, à la Ville-Hue, le 9 octobre 1654.

Le 4 novembre 1694, Ecuyer Etienne Mouraud de la Sauvagère, chevalier, sieur de Lohingat, résidant à sa maison noble de Lessart, paroisse de Guérande, vend le lieu et métairie noble de la Garenne à Vénérable et Discret Julien Rouxel, sieur du Portail, y demeurant, moyennant la somme de 2.000 livres.

Le 1er octobre 1711, le dit Julien Rouxel afferme la Garenne, à Pierre Guillotel, pour la somme de 180 livres.

Plus tard la Garenne fut vendue par les héritiers de Julien Rouxel et de Jean-Louis du Plessis.

La Garenne eut pour acquéreur Jean Saulnier, père de Guillaume, par contrat des 27 mars et 12 septembre 1720, 23 janvier 1721 et 24 novembre 1723 au rapport de Guillaume, de Resquand, notaires à Guer.

 

GRANDESOY.

Cette métairie noble n'existe plus, mais la Réformation de 1513 en parle ainsi : « La métairy de Grandesoit ancienne fut autrefois à gens contribuables (non nobles), et n'y a métayer franc que depuis 40 ans ».

 

LA GRÉE-BASSE.

En 1513 la maison de la Grée-Basse appartient à Maurice Josse. Ce Maurice Josse était de la famille Josse qui possédait, en 1426, l'hôtel de Coulmeneuc disparu depuis longtemps.

D'où il appert que Coulmeneuc et Grée-Basse n'était qu'une seule et même seigneurie.

Le nom de Coulmeneuc disparut ; il fit place à celui de « Grée-Basse » comme nous l'avons dit à l'article : Chapelle Saint-Martin de Coulmeneuc ou Grée-Basse.

La maison et métairie de la Grée-Basse, qui fut autrefois à Jean Bouillant, passa à Yvon Hudelor et ensuite aux propriétaires de la Grée-Mareuc [Note : Dans la généalogie manuscrite des de la Ruée on dit que Yvon de la Ruée épousa en premières noces une demoiselle de la maison de la Grée-Mareuc et qu'il en eut Julien, sieur de la Grée-Basse].

 

LA GRÉE-CALLAC.

Le château de la Grée-de-Callac faisait, autrefois, partie de la paroisse d'Augan.

Il en fut détaché en 1836 pour être annexe à la paroisse de Monteneuf. Quoique ne faisant pas partie de l'ancienne paroisse de Guer, nous en parlerons cependant pour être complet.

Tout d'abord nous trouvons Jean de Callac, mort en 1444.

Sa fille Béatrix épousa Thibaud de la Lande.

En 1513, Jean Hudelor.

Ensuite vient Guillaume de Launay, père de Madeleine de Launay, laquelle épousa Henri du Bot.

En 1629 à leur fils Jean du Bot, époux de Jeanne le Boteuc.

De ce mariage naquit Ysabeau du Bot qui devint épouse de Jean Ermar [Note : En voici la description en 1679 : « Manoir avec cour, chapelle, futaye, auditoire , les métairies de la Porte, Ville-Moissan, de la Garenne ; droit de chasse, de fuye, nombreuses dimes, prééminence et enfeu dans la chapelle du Binio ; droits de haute, basse et moyenne justice " accordé par arrest de la Cour de Rennes le 15 novembre 1673 " avec justice patibulaire élevée auprès du moulin des Cinq-Chemins. » (Déclaration du domaine royal de Ploërmel en 1679)].

En 1643 à leur fils Jean Ermar.

De 1649 à 1688 à Henry Ermar, fils de Jean.

Henry Ermar épousa, dans la chapelle de la Voltais, le 11 février 1645, Jeanne le Livec, dame de Couesplan.

Ils eurent un fils : Marc-Mathurin Ermar, sieur de la Grée de Callac, qui épousa, le 10 avril 1687, dans l'église de Bains, Louise-Anne Gatechair, dame de Launay, de la paroisse de Ploërmel.

De cette union naquirent deux filles : 1° Jeanne-Jacquette, baptisée le 28 février 1688 ; 2° Hyacinthe-Anne, baptisée le 7 avril 1696.

Anne Gatechair, devenue veuve de Marc-Mathurin Ermar, épousa, le 28 mai 1707, dans l'église d'Augan, Jacques le Comte de Nonant, chevalier des ordres du roy, marquis de Bretoncelles, évêché de Chartres.

La Grée-de-Gallac devint alors la propriété de Jeanne-Jacquette Ermar, fille de Louise-Anne Gatechair.

Jeanne-Jacquette fut épouse, le 26 juillet 1712, de René-Alain du Bot, chevalier, seigneur de la Tertrée, de la paroisse de Pluherlin.

De ce mariage naquit un fils : Jean-Louis-Marie du Bot, qui fut baptisé le 5 mai 1722.

A sa mort, René Alain du Bot fut inhumé dans la chapelle de Beaurepaire le 23 janvier 1740.

Le 30 janvier 1769 eut lieu, dans la chapelle de la Grée-de-Callac, le mariage de Charles-Gaspard de Toustains, chevalier, sous-aide major au régiment de cavalerie de Royal-Lorraine, originaire de la paroisse de Saint-Salomon-de-Pithiviers en Beauce, évêché d'Orléans, fils de Gaspard-François, seigneur de Richebourg, et Angélique-Emilie-Perrine du Bot, fille de François-Alexis et de Judith-Emilie du Moulin dont le fils, Louis-Philippe, fut baptisé le 15 novembre 1770. Il eut pour parrain le Duc d'Orléans, représenté par Louis-François, marquis de la Bourdonnaye ; pour marraine Louise Adélaïde Bouilon, duchesse de Chartres, représentée par Marie-Madeleine du Moulin, dame de Talhouët.

 

LA GRÉE-MAREUC ET BREGON.

Primitivement cette maison s'appelait seulement Mareuc. La Réformation de 1444 dit, en effet : « Mareuc appartient à Guillaume de la Grée, y a un métayer ».

Donc, Mareuc ne dut son nom « de Grée » qu'à la famille de la Grée qui en était propriétaire.

Nous trouvons un Jean de la Grée qui mourut en 1402.

Il avait deux fils : 1° Jean de la Grée, demeurant en son hôtel de la ville de Guer ; 2° Guillaume de la Grée, sieur de Mareuc, qui résidait en son hôtel de Bregon.

Bregon touchait Mareuc ; il en était seulement séparé par un petit chemin. Aujourd'hui on voit encore l'emplacement du manoir ainsi que quelques ruines, restes d'un pavillon.

Bregon fut uni à Mareuc et le propriétaire en était Guillaume de la Grée.

La Grée-Mareuc avait une chapelle dédiée à Saint-Louis ; il en reste des vestiges dans l'enclos du château.

On se souvient aussi qu'à la Grée-Mareuc il y avait un four banal où les habitants du village cuisaient leur pain.

Mais ce qui n'est pas banal du tout c'est que les chauffeurs, nommés « Morin », avaient leur logement au-dessus de ce four. De grandes dalles de pierre minces, mais solides, pavaient ce logement ; alors, lorsque ces dernières étaient chaudes, les chauffeurs Morins savaient qu'il était temps d'enfourner.

Guillaume de la Grée mourut en 1457.

Son fils Guillaume épousa Marie du Bois-Glé.

Marguerite de la Grée, dame de la Noë, en Guer, épousa Pierre Hudelor en 1444, et ce mariage fit passer la Grée-Mareuc dans la famille Hudelor.

En 1462 à Bertrand Hudelor, leur fils.

En 1513 à Yvon Hudelor, époux de Roberte Bouner.

Yvon mourut en 1535.

En 1540 nous avons Jean Hudelor, fils de Yvon.

Jean Hudelor épousa Valence Peschart, dame de la Chohannière, en Carentoir. Cette dernière, devenue veuve, épousa René du Bois-Glé.

En 1550 La Grée-Mareuc appartient à Pierre Hudelor, lequel était fils de Jean et de Valence Peschart.

Pierre Hudelor épousa Jean de Kerhorient.

Puis, de 1595 à 1629, à leur fils Louis Hudelor. Celui-ci épousa : 1° Anne de Talhouët, le 2 septembre 1596 ; 2° Jeanne de Rosmadec. Louis Hudelor mourut eu 1629.

De 1629 à 1637 à Guillaume, fils de Louis et de Anne Talhouët.

En 1670 à Jean Hudelor, fils de Guillaume, lequel Jean épousa Madeleine de Lohan, dame de Ramponnet, en Caro. Devenue veuve, Madeleine de Lohan se retira en sa maison de Ramponnet où elle mourut. Elle fut inhumée dans l'église de Caro le 30 avril 1670.

Leur fils, Charles Hudelor, sieur de Ramponnet et Grée-Mareuc, épousa Gabrielle le Cadre, dame de la Garmanière. Le mariage eut lieu dans l'église de Caro le 12 mai 1669.

De cette union naquit un fils, Alexis-Charles, qui fut baptisé le 10 février 1674.

Nous croyons que la Grée-Mareuc passa ensuite dans la famille de Kérérault par le mariage de Gilette Hudelor avec Jacques de Kérérault, sieur de la Ville-Daniel.

Gilette Hudelor, dame de la Grée, mourut en 1678 ; elle fut inhumée dans la chapelle de la Grée-Mareuc le 22 août.

Leur fils, François de Kérérault, épousa Lucrèce-Anne Gacher.

De ce mariage naquirent trois enfants : 1° Jacques, le 9 avril 1678 ; 2° François-Henri, le 11 août 1680 ; 3° Pierre-Anne, le 17 février 1692.

Marie-Lucrèce-Agathe de Kérérault, épouse de Jean-Baptiste du Breil, eut un fils : Charles-Mathurin du Breil, sieur comte des Rays, Chevronnière et Grée-Mareuc, lequel épousa Pauline-Louise Rogier du Crevy.

Leur fille, Marie-Anne du Breil des Rays, épousa Pierre-Hyacinthe Chrestien. Marie-Anne du Breil était veuve en 1801.

(abbé Le Claire, 1915).

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