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ANCIENNE PAROISSE DE GUER

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Les Prieurés.

Un prieuré est un bénéfice ecclésiastique fondé par une abbaye, ou en sa faveur, mais relevant toujours d'elle.

L'origine en consiste dans des donations de tenues, ou dîmes, concédées aux abbayes, moyennant certains services religieux. Il était donc nécessaire de bâtir une chapelle au centre de la fondation.

Le prêtre qui desservait la chapelle prieurale était un membre de l'abbaye, ou bien un prêtre choisi par elle, puis présenté à l'agrément de l'Evêque.

Dans la suite des temps, pour un certain nombre de prieurés, la nomination du titulaire fut dévolue à l'évêque diocésain, mais les prieurés établis en Guer gardèrent leur forme primitive et relevèrent directement du monastère en faveur duquel ils furent fondés.

En Guer, nous dit le pouillé du XVIIème siècle, il y avait trois prieurés : 1° Saint-Etienne, dépendant de l'abbaye de Paimpont ; 2° Saint-Michel des Moutiers, dépendant des Bénédictins de Rennes ; 3° Saint-Nicolas, dépendant de l'abbaye de Marmoutiers.

Toutefois l'inventaire des biens ecclésiastiques dressé en 1791 ne pouvait mentionner Saint-Nicolas qui avait été rattaché à Saint-Nicolas de Ploërmel dès avant le XVIème siècle.

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PRIEURÉ DE SAINT-ETIENNE.

Origine. — Ce prieuré pourrait être le plus ancien de tous, du moins si on en juge par la partie la plus remarquable de sa chapelle. Il paraît avoir été fondé avant l'érection de Paimpont en abbaye [Note : Le prieuré de Paimpont fut érigé en abbaye par bulle du Pape Innocent III, de l'an 1211, sur les instances de dom Tual, abbé de Saint-Jacques de Montfort, ancien prieur de Paimpont. De ce fait, le dit prieuré était détaché de Saint-Jean de Gaël où Saint Mélen et les moines furent autorisés à suivre la règle des chanoines réguliers de Saint Augustin, tandis que ceux de Saint-Jean de Gaël suivaient la règle de Saint Benoît. D'après Rorhbacher, Innocent III mourut le 16 juillet 1216. La chapelle de Saint-Etienne se trouve à 3 kilomètres à l'ouest de Guer, près des vieux manoirs de Couédor et de la Mulotière, dont elle est séparée par la rivière d'Oyon] et y aurait été simplement adjoint. C'est ce qu'insinuent les termes de l'aveu rendu par le prieur, fr. Guillaume Provost, et qui s'exprime ainsi : « ... déclare le dit prieuré d'ancienne fondation, annexé et dépendant de la ditte abbaye de tout temps immémorial » 1640.

Il aurait été fondé en 1140.

la chapelle. — On peut dire qu'elle remonte, dans sa partie la plus ancienne, à l'époque romane sinon à la période qui suivit immédiatement l'occupation romaine.

Elle est construite, en effet, sur l'emplacement d'un camp romain et même d'une villa romaine et le choix de son titulaire seul indique une époque reculée.

Voici la description qui fut faite en 1872 : « Les murs de la nef sont percés de petites fenêtres romanes aujourd'hui bouchées et gardant encore des restes de cordons de briques. Le pignon de l'est est sillonné, lui aussi, de cordons de briques horizontaux très apparents entre lesquels s'étagent des briques arc-boutées figurant des triangles. Cette chapelle, avec la chambre de Saint-Gurval, est ce que le département possède de plus ancien en fait de constructions religieuses » (Bulletin de la Société Polymatique, 1872, p. 144).

Des réparations importantes furent faites en 1685 ; aujourd'hui elle est délabrée et menace ruine.

On y a gardé cependant les statues qui l'ornaient : la Sainte Vierge sur l'autel ; Saint Etienne et Sainte Apolline de chaque côté. La statue de la Vierge a beaucoup de rapport avec celle qui est honorée dans l'église de Paimpont. A cette statue se rattache une légende qui dit ce qui suit : Un gentilhomme des environs ayant acheté la statue de la Vierge se mit en devoir de l'emporter, comme c'était son droit, mais en passant sur le pont de Téhel, il perdit son équilibre et la statue lui échappa des mains et retourna dans sa chapelle.

Vendue nationalement en 1791 avec la maison, elle fut achetée le 14 mars par M. H. Grée, moyennant 8.025 livres.

le cimetière. — Il avoisinait la maison du prieur au levant d'icelle. Il est maintenant transformé en jardin. Le propriétaire a eu soin, il faut le dire, de déposer dans la chapelle les ossements qui s'y trouvaient.

la maison du prieur. — Elle est située en face de la chapelle, et sur la porte on lit : « Faict par vénérable et discret Frère Guillaume Provost, Prieur de céans (1633) ».

Concession d'un banc. — Le 26 décembre 1643, les prieurs et chanoines de Paimpont, à savoir : Jacques de Saint-Jean, prieur ; Jean d'Estoc, prieur de Saint-Malo-des-Bois ; Etienne Huchet, prieur de Saint-Martin de Rennes et de Saint-Barthélemy ; Jean Chouan, prieur du Crouais ; Guillaume Provost, prieur de Saint-Etienne, concédèrent un banc à René Rozi, seigneur de la Mulotière.

Remarquons que les seigneurs de la Mulotière avaient au XVIème siècle dans cette chapelle un enfeu où fut inhumé en 1595 Jean de Launay, seigneur de la Mulotière. On y célébra en 1627 le mariage de Jean du Plessis, seigneur de la Touche-Piart, avec Arture Chrestien, de Bourienne, et, en 1730, celui de François de la Haye, seigneur de Kerlois, avec Marie de Bellouan (Paimpont, p. 96-97).

LES PRIEURS.

Comme prieurs de Saint-Etienne, nous trouvons : (Registres de l'évêché de Saint-Malo à Rennes).

En 1528 : Frère Robert Hamon.

1572. — (5 octobre) Michel Grossin, natif de Loyat, fils de Julien, tonsuré en 1556, cousin de Philippe Grossin, fils de Jean, tonsuré le 5 juin 1565. — Nommé chapelain le 5 octobre 1572, à la mort de Robert Gaillard, prit possession le 26 février 1573.

Puis : Jean Hamon (en ....).

1577. — (21 mars). A la mort de Jean Hamon, Etienne Le Breton, fils de Pierre, de la paroisse de Talensac, tonsuré le 24 février 1536, prêtre le 12 mars 1540, prit possession, par procureur, le 25 mars 1577.

1581. — (1er mai). A sa mort, Jean Tortereau, archidiacre du Porhoët, fils de Michel, de la paroisse de Miniac, tonsuré le samedi après le dimanche Loetare 1581. Fut nommé le 1er mai 1581, prit possession le 3, en présence de Thomas Delanoë et Julien Guillotel, prêtres.

1582. — Hilaire Le Grand, qui résigne le 6 septembre 1582.

1582. — Jean Martineau, fils de Robert, du diocèse de Rennes, tonsuré le 14 avril, nommé chapelain, au manoir épiscopal de Saint-Malo-de-Beignon, le 20 septembre en présence de Gilles Foulon et Jean Pâris, prêtres ; prit possession le 7 octobre en présence de Guillaume Poirier, sub-curé et Julien Guillotel, prêtre.

1640. — Frère Guillaume Provost, prêtre en l'abbaye de Paimpont, fait aveu au roy le 27 août.

1660. — (20 octobre). Frère Pierre Marquet prend possession, fait aveu et déclaration au roy le 17 juin 1680, meurt en 1706.

1706. — (13 septembre). Frère Charles Grosset, chanoine régulier de Paimpont, est nommé prieur de Saint-Etienne et de l'annexe de Saint-Thomas, par le prieur de Paimpont, procureur de l'abbé commendataire, François Robert, conseiller au Parlement de Paris ; en présence de Gabriel Voirdy, sieur de la Mariais, prêtre de Paimpont, demeurant au Cané et de René Le Franc, du même village, Olivier Chesnel, acolyte, demeurant à Saint-Etienne, et Harda, notaire.

Jean Amé (en ....).

1777. — (19 juin). Frère Charles-François Bosquillin, religieux de l'abbaye de Paimpont, nommé prieur de Saint-Etienne, vacant par la mort de Jean Amé, dernier titulaire. Il prit possession le 26 juin (Voir Archives de Rennes).

REVENUS DU PRIEURÉ.

L'aveu du 27 août 1640 porte le revenu à 230 livres de rente, plus le fief de Saint-Etienne qui vaut 100 livres.

Ce fief s'étendait en Guer et en Bruc : D'après l'aveu rendu au roy, le 17 juin 1680, par le prieur frère Marquet nous trouvons que ce fief comprenait en Guer : 1° La chapelle contenant environ 45 pieds de long avec la maison, grange et étable, cour devant et jardin derrière. Le tout joignant ensemble, contenant environ 16 sillons et tenant au septentrion au commun appelé le paty Saint-Etienne.

Plusieurs pièces de terre aux environs de la chapelle, plus un petit fief valant 100 livres de rentes dont les tenanciers étaient : Jean Payen, Jean Chesnel, Jacques Costard, etc...

Une petite dîme dans la paroisse de Guer, qui se lève à la 12ème gerbe, sur les terres dépendant de la métairie du dit prieuré et sur celles des sujets du fief.

2° en Bruc, sur toutes les terres dépendant du fief de Maure, en Bruc, une dîme à la 12ème gerbe sur blés et filasses. Ces revenus se partageaient entre le seigneur abbé de Paimpont et le prieur de Saint-Etienne, lequel en avait les deux tiers.

D'après la déclaration du 17 juin 1680, nous avons vu que le prieuré de Saint-Etienne « relevait du roy par moitié », alors, comme redevance de son fief, le prieur devait « au roy » une messe basse tous les mercredis.

Le prieuré possédait aussi une carrière d'ardoise, nous en avons la preuve dans les comptes des prieurs qui disent qu'il fut perçu une année les sommes ci-après :

Bénéfice simple .......................  365 livres

Petite dîme .................................  371 livres

Carrière d'ardoise .................  395 livres

Rentes de Saint-Etienne ....  377 livres

Total ...........................................  1508 livres

Le prieur de Saint-Etienne, d'après des aveux de 1517 et 1535, avait droit de moyenne et basse justice. Ce droit, contesté par les habitants du village de Saint-Méen, fut reconnu par sentence du Parlement en date du 18 juillet 1664.

Aux archives de Vannes, à la date du 10 décembre 1790, nous trouvons la note qui suit :

« M. Le Breton, recteur de Guer, expose qu'étant chargé, par devoir et par commission spéciale de Mgr de Saint-Malo, de faire acquitter les fondations de la paroisse de Guer qui n'avaient pas été demandées, il trouva, il y a quelques années, que MM. les chanoines réguliers de Paimpont n'avaient pas fait desservir celle de Saint-Etienne depuis longtemps :

Sur un avertissement ils consentirent à faire un constitut de 1.200 livres pour une rente annuelle de 50 fr …. Le dit sieur Recteur demande aux administrateurs du District que cette rente continue d'être payée au chapelain ».

Il va sans dire qu'elle ne le fut pas car, à cette époque, il n'y avait pas plus de justice qu'aujourd'hui ! ...

Le prieuré était établi sur l'emplacement d'une ville romaine comme l'indique assez le nom du titulaire, Saint Etienne.

Dans le village de Saint-Etienne se trouve la maison des Costard portant la date de 1620.

SAINT-MICHEL DES MOUTIERS.

1° Les Moutiers. — Cet endroit ou village se trouve à environ un kilomètre de Guer, sur la route de Guer à Carentoir-Redon.

Son nom lui vient des deux Prieurés qui primitivement furent établis en ce lieu, comme l'indique un acte de ferme de 1314.

Il en est question déjà dans le texte de la donation du Clerc Guillaume aux Moines de Marmoutiers. En voici les termes : « Dedit praeterea supradictus Guillemus Deo et sancto Martino... decimam totius terrae quae est inter Guer et ecclesiam Sancti Michaelis de Monasteriis.» (1124 à 1131).

Ce texte nous dit clairement qu'il y avait là deux Monastères ou plutôt deux fondations monastiques : Quels étaient ces deux Prieurés ? Nous les connaissons par l'acte de 1314 : Saint-Michel et du Fougeretz.

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Le Prieuré de Saint-Michel.

Sur l'existence de ce Prieuré nous avons de nombreuses preuves, dont voici quelques-unes.

Le dictionnaire topographique du Morbihan dit à l'article Moutiers : « Prieuré-Chapelenie du vacable de Saint-Michel, dépendant de l'abbaye de Saint-Mélaine de Rennes » [Note : D'après certain critique de nos jours, l'abbaye Saint-Melaine n'aurait pas été fondée par Saint Mélaine lui-même, mais probablement par Saint Martin de Vertou, à la fin du VIème siècle. (Revue de Bretagne, janvier-février 1913, p. 39)]. Un aveu de 1574, en parlant des foires de Guer, ajoute : « aux fêtes des deux Saint-Michel qui se tiennent près le dit Guer au village des Moutiers ».

En 1732, nous dit M. de la Bigne-Villeneuve, l'abbaye Saint-Mélaine possédait en la paroisse de Guer la chapelle Saint-Michel, le fief de ce nom et le tiers de la coutume et étalage des marchandises qui s'exposent en vente en la ville et faubourg de Guer, aux jours des foires Saint-Michel de Montgargan et de Mont-de-Tombe (aveu au roy de Messire Martin de Bellay, commandataire de Saint-Mélaine, 26 janvier 1732).

Plus tard ce Prieuré prit le nom de Saint-Michel et Saint-Méen, comme le constate l'inventaire des biens de Saint-Mélaine, en 1790 : « en la paroisse de Guer, prieuré sous les noms de Saint-Michel et Saint-Méen » (Archives de Rennes).

(A) La chapelle du Prieuré. — Nous savons qu'en 1124-1131 elle portait le nom d'Eglise « Ecclesiam sancti Michaelis de Monasteriis ». En 1574-1732 c'est toujours la chapelle Saint-Michel.

Cette chapelle était-elle différente de celle de Saint-Méen située également au village des Moutiers ? Nous inclinerions à le croire et nous la placerions volontiers à l'endroit appelé Patos Saint-Laurent, au milieu du village, que quelques-uns croient, à tort, avoir été le cimetière des Moutiers et où l'on voit un vieil if, très vigoureux encore, Dans un acte il est question du chemin qui conduit de la croix du Sénéchal à la chapelle Saint-Michel, au village des Moutiers.

Cependant il est plus probable que le nom de Saint-Méen a fini par prévaloir et même a fait oublier Saint-Michel.

Les restes de cette chapelle se voient sur le chemin, à droite, en descendant du village à la fontaine Saint-Méen.

On lit dans les registres de Guer, au moment de la révolution : « Le procureur (de la commune) fait savoir que la chapelle Saint-Méen des Moutiers étant abandonnée et menaçant ruine, il serait expédient de faire enlever la cloche, de crainte qu'elle ne soit volée ».

De l'ancienneté de cette chapelle et de son existence en 1100 faut-il conclure que le Prieuré Saint-Michel existait à cette époque ? Nous croyons que l'on peut l'admettre, à cause du nom de la chapelle Saint-Michel. En effet, on l'appelle « Ecclesiam Sancti Michaelis de Monasteriis ».

Moutiers ou Monastères, c'est tout un. Il faut admettre alors que ce village a dû son nom aux Moines qui l'ont habité ou du moins établi un Prieuré ou chapelenie. Le Prieuré de Saint-Michel serait donc bien antérieur à 1140, comme il est dit ailleurs (Bulletin de Guer).

(B) Le Cimetière. — La chapelle des Moutiers était entourée de son cimetière, comme la plupart des chapelles de ce temps-là. Au cadastre, la chapelle, la maison du prieur et le cimetière sont sous le n° 1438.

(C) La vieille-école. — Au dit village, il y avait la maison de la vieille-école, le jardin de la vieille-école, relevant, dit un contrat du 27 mars 1773, roturièrement de l'abbaye Saint-Melaine et de la Hatais.

(D) L'hôpital. — Au même village il y avait un hôpital probablement, car des pâtures se désignent encore sous le nom de « pâtures de l'hôpital ». (Voir le cadastre). De cet ensemble il résulte qu'il y avait là un établissement monastique complet.

(E) La Priouté. — La maison du prieur ou Priouté est encore au cadastre de Guer. Il en est question dans l'acte suivant.

Aux archives de Nantes, nous trouvons l'aveu suivant : « Le 14 mars 1679, Mgr Jean d'Estrades, ancien évêque de Condom, abbé de Saint-Melaine, déclare : " En la paroisse de Guer, dépend de la dite abbaye la chaplainie de Saint-Michel en Guer au village des Moutiers, tombée en ruines, avec quelques autres maisons ; près icelle une petite chenaie devant, autrefois entre cour et jardin, contenant le tout trois journaux et demi environ " ».

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PRIEURÉ DE FOUGERETZ.

Nous connaissons l'existence de ce prieuré par l'acte d'affermage de l'an 1314 où il est dit que le clerc Jean Séguin (on écrit Séguint), receveur de l'abbaye (de Saint-Melaine) afferma « les prieurés des Moutiers près Guer et de Fougeretz assemblement. . . » (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds Saint-Melaine et Guer).

Dès lors ces deux prieurés étaient unis et rie devaient pas se trouver loin l'un de l'autre.

D'ailleurs, il est certain qu'il y avait en Guer une chapelle « de Fougeretz » comme l'attestent les registres de décès de cette paroisse, où il est dit que des inhumations s'y firent à différentes dates. C'est aussi tout ce que nous savons de ce prieuré et de la chapelle.

Revenus des deux prieurés. — Le même acte nous dit que le fermier s'engageait à verser 16 livres et 15 sols de rente annuelle : 8 livres le jour Saint-Melaine, en novembre, ou pendant l'octave, à partager comme suit : 15 sols au bailly de l'abbaye ; 5 sols au sacriste ; 5 sols à l'hôtelier ; 3 sols au …. ; 2 sols au chantre.

Deuxième versement à la Pentecôte ou octave : 8 livres. En plus, le fermier devait tenir la chapelle en bon état ainsi que la maison ; recevoir l'abbé et ses moines une fois l'an s'ils jugeaient à propos de venir aux Moutiers — faire acquitter le service divin par lui ou par un autre prêtre — s'acquitter fidèlement de ce service, comme le prieur lui-même s'il avait été là — se montrer fidèle et dévoué au monastère — faute de quoi, il se verrait priver de son bénéfice — et Jean Séguin jura sur les saints Evangiles d'observer les clauses du bail.

LA SEIGNEURIE DES MOUTIERS.

Aux Moutiers il y avait une maison importante décorée du nom de seigneurie, mais d'un ordre inférieur, dont il est fait mention dans l'acte suivant : « 30 septembre 1686 : Inhumation dans l'enfeu de la Voltais de N. H. Jean Resquand, sieur des Moutiers, par permission de Julien de Porcaro, sieur de Sixt et de la Voltais ».

Son fils, Yves Resquand, sieur des Moutiers, épousa, le 5 avril 1685, Jacquette Roullois, fille de Jean, sieur de la Touche-Cécillon et de Jeanne Jéhanne.

La ferme de la Houlle, au même village, fut vendue par Alexis de Couesplan, sieur de la Morinais, à Guillaume Patin, sieur du Pouilho (en Monteneuf), le 27 mars 1773. Cette terre relevait de l'abbaye Saint-Melaine et de la Hatais (Archives des Réminiac, de Guer).

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PRIEURÉ SAINT-NICOLAS.

Il est situé sur l'ancienne route de Guer à Carentoir et tout près de Coesbo. On en voit encore la chapelle et le cimetière.

La chapelle. — La chapelle Saint-Nicolas existait avant la fondation du prieuré. Nous avons sur sa construction un document positif, tiré des archives de l'ancien prieuré Saint-Martin de Josselin dont dépendait directement le prieuré Saint-Nicolas de Guer, et relevant du monastère de Marmoutiers, près de Tours.

Disons, pour mémoire, que Saint-Martin de Josselin fut fondé en 1105 par le vicomte Josselin II. En 1108, le prieur Raoul reçut du fondateur le quart de l'église Notre-Dame du Roncier et devint ainsi co-recteur de la paroisse. En 1110, Benoît, évêque d'Aleth. ratifia ce don et Guillaume, abbé de Marmoutiers, donna de précieuses reliques à l'église (Voir Histoire des Paroisses, art. Josselin, p. 373).

Il résulte de l'acte de donation de la chapelle Saint-Nicolas, au monastère de Josselin, qu'elle fut construite par des nobles de la paroisse de Guer. On lit en effet « concedentibus et militibus qui locum constituerunt et exigentibus ». Or par milites il faut entendre des nobles que l'on désignait toujours à cette époque par le mot « milites », soldats, chevaliers, — les nobles alors étant essentiellement attachés au service militaire.

Ces nobles étaient : Guillaume, fils d'Yves ; Judicael, fils de Hue ; Février, fils de Grinon ; Roger, fils de Hue ; Menguy, fils de Chavaladri.

La chapelle Saint-Nicolas, primitive, remontait au commencement du XIIème siècle, sinon à la fin du XIème, puisque l'acte de donation doit être placée entre 1124 et 1131.

Simple bénéfice ou prestimonie. — Tout d'abord, et par la pensée de ses fondateurs, cette chapelle fut le centre d'un simple bénéfice ecclésiastique, qui se desservait dans l'église de Guer et qui avait pour titulaires, en 1124, les prêtres Réginalde et Simon.

De leur consentement elle fut donnée à Marmoutiers par l'évêque d'Aleth, bénédictin lui-même et ancien abbé du Mont-Saint-Michel, entre 1124 et 1131.

Le prieuré (Archives départementales du Morbihan — fonds prieuré de Josselin). — Trois actes constituent, à proprement parler, la fondation du prieuré Saint-Nicolas.

(A) Réginald et Simon, bénéficiaires de la fondation de Saint-Nicolas et chapelains de Guer, déclarent donner, après leur mort, et à moins qu'ils ne se fassent moines dans la suite, 1° tout ce dont ils jouissent dans l'église, à savoir, la troisième partie de ses revenus et qui formait leur bénéfice ; 2° des vignes et quatre journaux de terre près de Querbiguet ; 3° les six parts qu'ils avaient dans le cimetière de Guer — en attendant, ils s'engagent à donner une rente annuelle de 12 deniers au monastère de Josselin. Cette donation éventuelle fut confirmée par l'évêque Donald, en présence de David, archidiacre ; Gradlon, chapelain de l'évêque ; Richard, son neveu ; Henri, prieur de Josselin, et Moyse, recteur de Ploërmel (de 1124 à 1134).

(B) Guillaume, clerc de l'église de Guer, qui tenait de ses parents la troisième partie des revenus de l'église Saini-Gurval de Guer et qui avait été usurpée par eux, touché par la grâce, voulut la rendre et ajouter la dixième partie de la terre qui se trouvait entre la ville de Guer et l'église Saint-Michel-des-Moutiers avec tous les autres revenus en argent et les trois maisons qu'il avait dans le cimetière de Guer et leurs dépendances.

Donald ratifia cette donation dont furent témoins ceux déjà nommés et Renaud, recteur de Guer et un grand nombre de moines (entre 1124 et 1131).

(C) Enfin, après la mort de Réginald et Simon, l'évêque donna à Josselin tout ce dont il avait disposé antérieurement. Parmi les témoins nous trouvons Guillaume de Montejean.

Cet acte est de décembre 1137. C'est donc la date définitive de la création du prieuré Saint-Nicolas de Guer.

Pour bien comprendre ce qui vient d'être dit au sujet des maisons et terres qui se trouvaient dans le cimetière, il faut savoir qu'il y avait alors deux sortes de cimetière : celui où l'on enterrait les morts et celui des vivants.

Celui-ci était délimité par l'évêque diocésain et jouissait de ce qu'on appelait au Moyen-âge le droit d'asile. En temps de guerre les habitants s'y réfugiaient et trouvaient là un asile inviolable, reconnu comme tel, par tous les partis.

Dans ce cimetière se réfugiaient les criminels poursuivis par le peuple ou la justice et même les simples particuliers lorsqu'ils avaient à craindre pour leur vie.

Cet endroit jouissait comme l'église elle-même, dont il n'était qu'une annexe, de ce privilège inventé par la civilisation chrétienne et accepté de tous. Non seulement l'évêque en fixait les limites, mais il le bénissait aussi.

Entre 1158 et 1166, Etienne de la Rochefoucauld, évêque de Rennes, est dit avoir béni un cimetière à la chapelle Saint-Aubert : ad refugium vivorum, non ad sepulturam mortuorum.

Non seulement on pouvait y trouver un refuge assuré en temps de guerre, mais on pouvait aussi obtenir la permission d'y bâtir des maisons en bois puis y demeurer pendant toute la guerre, sauf à les démolir et à les enlever à la conclusion de la paix [Note : Communication de M. l'abbé Forget, recteur du Teil-de-Bretagne, à qui nous devons plusieurs autres renseignements].

Les historiens nous disent que Saint-Nicolas de Guer fut uni à Saint-Nicolas de Ploërmel, avant le XVIème siècle, ainsi que le prieuré Saint-Martin de Trédion, pour augmenter le revenu du prieur commendataire.

Ploërmel avait été fondé par le prêtre Hervé et reposait sur son ermitage et ses revenus. Il fut donné à Marmoutiers en 1137 par le même évêque d'Aleth, vraiment trop généreux envers ses « très chers frères » comme il les appelle dans une de ses fondations.

Saint-Martin de Trédion fut fondé vers 1106 par Even d'Elven, fils aîné de Derrien III d'Elven, seigneur de Largoët, avec le consentement de ses frères. Le fondateur lui-même le donna à Marmoutiers.

Deux siècles après, en 1324, Payen II de Malestroit, seigneur de Largoët, accepta la réduction des messes à trois par semaine et eut en retour le droit de construire un moulin sur son étang ou sur la rivière de la Claye, non seulement pour ses hommes mais encore pour ceux du prieur (Archives départementales).

Plus tard, en même temps que Saint-Nicolas de Guer, il fut annexé à Saint-Nicolas de Ploërmel. Un chapelain, logé et rétribué par le prieur, fut chargé d'acquitter les messes. Il en fut de même pour Guer. Mais avec le temps le clergé paroissial dut faire le service de la chapelle et du cimetière.

La chapelle actuelle. — On ignore la date de sa construction et son style accuserait peut-être le XVIIème siècle. Elle est d'ailleurs sans cachet architectural : c'est une chapelle plutôt banale [Note : En Guer, on ne trouve aucune belle chapelle, elles sont plutôt misérables, sans voûte, sans ornement].

On y remarque les statues suivantes : Saint Nicolas, la Sainte Vierge et Sainte Apolline — plus trois statuettes sous forme d'anges adorateurs, les trois enfants, dit-on, ressuscités par le grand Saint Nicolas, le père et le protecteur des petits enfants.

Dans le cimetière on voit une très belle croix gothique en pierres ; au revers, Notre-Dame de Pitié et les attributs des quatre évangélistes.

Saint Nicolas est toujours l'objet de la dévotion populaire et sa chapelle le but d'un pèlerinage assez fréquenté.

Les noms des prieurs. — D'après le bulletin de Guer (Mai 1912) :

1562 : Nicolas du Bouays.

1592 : Jean Guillemot.

1614 : Pierre Bocquelho.

1650 : Charles de Bréhand.

1683 : Thomas des Ronciers.

1715 : Ignace Chauvel de la Boulays.

1735-1748 : Guillaume de Guérin.

1783-1791 : Dom Fauchet.

Le prieuré Saint-Nicolas de Guer étant uni à celui de Ploërmel devait avoir les mêmes prieurs. Les voici d'après les registres de l'évêché de Saint-Malo. (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine).

1556 (16 janvier). — Pierre de la Motte résigne en faveur du suivant.

16 janvier 1556 à 29 mars 1566. — Pierre de la Motte, jeune religieux de Saint-Melaine, résigne en faveur du suivant [Note : Il faut avouer que ces dates ne concordent pas et surtout ne s'expliquent pas].

1556. — Pierre de Bruz (peut-être prieur seulement de Saint-Nicolas (le Guer depuis 1556).

1562. — Nicolas du Bouays.

1581. — Mort de Pierre Allain, prieur.

1581 (1er juillet à 12 juillet 1582). — Eméric de Vaulx, prêtre du diocèse de Poitiers.

1582 (17 septembre à février 1584). — Etienne Bert, prêtre du diocèse de Clermont.

1584 (24 février à juin 1602). — François Falaiseau, clerc du diocèse de Terus, résigne en juin 1602.

Cependant, de 1584 à 1602, nous trouvons deux autres noms : Jean du Boisbéranger, religieux de Saint-Melaine, en 1594.

Pierre Bocquelho, de Ploërmoel, en 1600. Celui-ci signe encore sur le registre : prieur de Saint-Nicolas jusqu'en 1620, et en 1621 réclamait une pension de 300 livres au prieur Charles de Bréhault. Il n'était donc plus prieur à cette date et peut-être longtemps auparavant.

1602. — Ambroise Lesmoays prend possession.

Remarque [Note : Cette remarque est de nous] : Pour expliquer cette simultanéité de plusieurs personnages prenant le titre de prieurs, il faut se rappeler que, à cette époque, le pape et l'évêque et les abbés nommaient des titulaires en même temps, se croyant tous trois dans leur droit ; au bout d'un certain temps, l'un ou l'autre des désignés renonçait moyennant une pension ; quelquefois, ils s'obstinaient à se dire prieurs (comme les papes pendant le grand schisme d'Occident), de là une confusion déplorable qui a duré jusqu'au Concordat.

1603. — Jean Guillemot obtient du pape, en 1603, le dit prieuré. Pour mettre fin au conflit le pape en nomma un troisième, en 1604, Julien Delivalien, qui prit possession le 13 mars.

Jean Guillemot, prêtre du diocèse de Vannes, reparaît en 1607.

1621 (6 mai à novembre 1621). — François de la Fayette, sous-diacre de Clermont.

1621-1655. — Charles de Bréhand, de Ploërmel, meurt en décembre 1655.

1655 (de décembre à juillet 1658). — François Hallice, du diocèse de Chartres, docteur en Sorbonne, archidiacre de Saint-Malo.

1658-1659. — Auguste Thomas, prêtre du diocèse de Rouen, l'obtient du pape et prend possession en janvier 1659 ; dut résigner en faveur du suivant.

1700. — Nicolas Thomas, mort en octobre.

1700-1717. — René-François de Beauveau, fils de Jacques et de Marie de Campet, docteur en Sorbonne, abbé de Saint-Victor, prend possession le 15 novembre 1700 ; évêque de Bayonne, en 1700, de Tournai en 1707, archevêque de Toulouse en 1713 ; résigne entre les mains du pape, en faveur du suivant, en 1717 [Note : Mgr de Beauveau est dit : « dernier prieur commendataire et paisible possesseur du prieuré »].

1717-1732. — Ignace Chauvel de la Boulais, clerc-tonsuré du diocèse d'Angers, est pourvu par le pape le 17 juin 1717 ; prend possession de Ploërmel le 12 octobre, de Guer le 13, de Redon le 14, par représentation de Marc-Alexis Fablet, sieur de la Motte, avocat au Parlement, par le ministre du notaire apostolique, délégué à cet effet.

Le 13 octobre, tous les deux vinrent à Guer et se rendirent à Saint-Nicolas (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, G. 148, fol. 253 et suivants) « où étaient arrivés au-devant d'icelle (chapelle) s'est présenté un homme appelé Pierre Houssays ainsi qu'il s'est nommé, lequel est saisi de la clef de la porte de l'église et qui en faisait ordinairement l'ouverture ; luy ce que voyant et après lui avoir fait connaître la teneure de notre commission, il a, à l'instant, fait l'ouverture de la ditte chapelle, dans laquelle avons tous entrés et après avoir pris de l'eau bénite, nous avons mis le dit sieur Fablet en la possession réelle et actuelle de la ditte chapelle, droits honorifiques, dismes et autres émoluments en dépendants qu'il a acceptés pour le dit sieur Chauvel. Après avoir fait prière devant l'autel avons sonné la cloche et donné à entendre la ditte possession à haute voix pour la rendre plus publique ; ce que faict a esté sans aucuns obstacles ny opposition à notre connaissance ; remis la clef de la ditte chapelle au dit Houssays et sommes montés à cheval pour prendre notre coucher au bourg de Jugon, puis demain nous rendre au prieuré de Saint-Martin de Trédion — et a le dit Fablet signé ».

Ignace Chauvel résigna en septembre 1732.

1732-1758. — Célestin de la Gorge, du diocèse de Saint-Malo, sieur de la Beauvais, en Piré, prit possession en décembre — mourut en 1758.

1758-1782. — Dominique Bellon, prêtre du diocèse d'Aix, abbé de l'abbaye du Val, chapelain du roy, prend possession en 1758, mort en 1782.

1782-1790. — Claude Fauchet, prédicateur ordinaire du roy, vicaire-général de Nevers, prend possession, en 1782, de Ploërmel et ses annexes, Guer et Trédion. Il vécut jusqu'à la Révolution. Mais le roi de France, en même temps, avait accordé une pension de 720 livres sur Ploërmel à Messire François Dardan, prêtre du diocèse de Bayonne, résidant chez les Eudistes de Paris, qui vivait également en 1790 [Note : Archives d'Ille-et-Vilaine. G. 105 à 162. Ploërmelais. Signature : L. M. (Louis Marmagnan), sauf quelques notes de nous].

La légende de Saint Nicolas et des trois petits anges. — Au temps des « bonnets rouges », une mère, revenant du lavoir, trouva ses trois petits garçons inanimés, victimes de la barbarie des révoltés qui n'épargnaient personne.

Aussitôt la mère les porta devant la statue de Saint Nicolas qui les ressuscita et les rendit à leur mère.

Mais les enfants ayant reproché à leur mère de les avoir ainsi retirés du séjour des bienheureux, elle retourna vers la statue, suppliant le saint de les reprendre pour Dieu et dans leur intérêt.

Saint Nicolas l'exauça de nouveau et l'âme des petits s'en retourna vers Dieu.

Néanmoins, pour consoler la mère et la récompenser de son sacrifice, il voulut lui laisser leurs portraits. Les trois gracieuses statuettes en bois revêtues de blancs surplis, les mains jointes et les traits rappelant, dit-on, à s'y méprendre les trois enfants ravis au ciel.

 

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LES CHAPELLES DOMESTIQUES.

Outre les chapelles dont nous venons de parler, il en existait d'autres, assez nombreuses, simplement chapelles de châteaux. Régulièrement, pour pouvoir servir à la célébration de la sainte messe, ces chapelles devaient être fondées ou dotées, c'est-à-dire que l'honoraire du service divin fût assuré. Du reste le règlement du diocèse le voulait ainsi et même ces chapelles auraient dû être consacrées. Le Pouillé du XVIIème siècle nous dit qu'il y avait eu Guer sept à huit chapelles, toutes fondées, excepté celle de la Hâtaie.

SAINTE-ANNE-DES-TOUCHES.

La chapelle Sainte-Anne-des-Touches fut bâtie, en 1620, dans un pré, nommé le pré-Arault, par les soins de Alain du Loquet, seigneur des Touches, dont les armes sont dans la chapelle.

D'après le marché passé, le 1er mars 1620, avec Guillaume Gicquel, de Comblessac, pour la charpente et le clocher, puis, le 8 mars suivant, avec Olivier Berthelot et Etienne Simon, pour la maçonnerie ; l'édifice devait avoir 36 pieds de long, 18 de large plus deux portes et deux fenêtres.

Les travaux devaient commencer le 15 avril pour être terminés au 1er juin. La charpente et le clocher devaient coûter 27 livres pour la main d'oeuvre, le bois fourni par le propriétaire. Pour la maçonnerie le prix était fixé à 42 livres.

Cette chapelle, qui avait un cimetière, possède deux autels ; le maître-autel est dédié à Sainte Anne, patronne de la Bretagne, l'autre à Saint Nicodème.

Guillaume Le Gouverneur, évêque de Saint-Malo, consacra la chapelle Sainte-Anne-des-Tou­ches le 3 octobre 1621 comme le prouve le procès-verbal suivant :

« Guillelmus Dei et sanctae sedis apostolicae grâtia Episcopus Macloviensis... Notum facimus quod dei lata praesentium Consecravimus Cappellam Domicialiam Domûs des Touches intra metas parochiae de Guer nostrae diaecaesis, sub invocatione Sanctae Annae, et in ipsa capella duo altaria, videlicet majus in honorera Sanctae Annae, minus vero Sancti Nicodemi, et reliquias sanctorum Martyrum Stephani et Laurentii in ipsis includimus, et singulis Christi fidelibus hodie unum annum et in die anniversarii consecrationis hujus modi ipsam cappellam visitantibus quadraginta dies verae indulgentiae in forma Ecclesiae consecratae concessimus. Datum in Domo des Touches die tertia inensis octobris 1621 ».

Pour le service divin la rétribution du chapelain était de 40 livres par an. Une chapellenie ou fondation fut établie, dans la chapelle Sainte-Anne-des-Touches, par le prêtre Robert Costard, le 29 juin 1704.

Deux beaux écussons méritent l'attention des visiteurs, on y voit aussi la pierre tombale de Achille-Ferdinand de Porcaro, pierre qui se trouvait autrefois dans la chapelle de Porcaro où ce dernier fut inhumé le 4 juillet 1714. Ce tombeau avait été fait par Guillaume Dufresche, tailleur de pierre et maçon.

Comme chapelains de Sainte-Anne-des-Touches nous trouvons les prêtres ci-après :

Jean Renimel, qui, le 29 juin 1704, succède à Pierre Druais.

M. Jean Sauvage, le 7 décembre 1729.

M. Geslin, le 28 mai 1751 ; lequel fut autorisé, par le Recteur de Guer, à desservir la chapelle en vertu d'un pouvoir ainsi conçu : « Nous, Evêque et Seigneur de Saint-Malo, donnons pouvoir à M Milanie, recteur de la paroisse de Guer, de continuer au sieur Geslin, prêtre, la permission de dire la messe dans la chapelle domestique de M. de Théhillac, pendant le temps qu'il jugera nécessaire. 28 mai 1751 ».

En 1766 la chapelle Sainte-Anne est desservie par M. Yves Dubois (Voir les Archives des Touches).

Cette chapelle existe toujours au XXème siècle et continue de dépendre du château des Touches. L'emplacement du cimetière, avec les murs, se remarque encore ; mais la croix qui se trouvait au milieu est brisée et gisante dans le fossé.

La chapelle et le cimetière sont situés près le village de Beauchesne et la nouvelle route qui longe ce village [Note : Dans cette chapelle furent célébrées, en 1625, le mariage de Zacharie Guesdon, sieur de la Bretonnière, avec Renée du Houx ; en 1876, de Anne-Marie de Bellouan, propriétaire des Touches, avec le comte Prosper de l'Estourbeillon].

Que Sainte Anne daigne conserver à l'ancienne paroisse de Guer sa puissante protection.

CHAPELLE DE LA BARDOULAIS.

Cette chapelle se trouvait dans un champ nommé « La Sansonnière » et nous savons que, le 7 juillet 1710, Mgr l'Evêque de Saint-Malo permit de dire la messe « dans la chapelle domestique » après que la Dame de la Bardoulais lui eut remis copie de l'acte de la fondation de cette messe.

Cette copie, en bonne et due forme, fut déposée aux archives de l'église paroissiale de Guer.

NOTRE-DAME-DE-PRADO.

Notre-Dame-de-Prado est située, vers l'est, sur le bord de la route de Rennes.

Cette chapelle, qui dépendait de la seigneurie du Tertre, était autrefois le but d'un pèlerinage, ou d'une assemblée comme on dit dans le pays de Guer.

Cette assemblée, encore florissante en 1875, a fini par disparaître.

Notre-Dame-de-Prado sert toujours au culte mais malheureusement nous n'avons sur cette chapelle aucun document historique.

SAINT-MARC.

Léproserie de l'évêché de Saint-Malo, on disait aussi « maladrerie » ou ladrerie (de ladre, corruption de Lazare, le pauvre dont il est parlé dans Saint Luc).

Une des dernières pièces qui fassent mention des léproseries de l'évêché de Saint-Malo est un aveu rendu le 6 novembre 1556 à Henri II par l'évêque François Bohier. Il nous apprend que : « cette sorte de pauvres gens, vulgairement nommés taquins, était dans la totale juridiction de ce prélat ». Puis figurent les noms des maladreries parmi lesquelles nous trouvons celle de Saint-Marc en Guer [Note : Voir l'Histoire de la petite Bretagne ou Bretagne-Armorique, par M. l'abbé Manet. Tome II, page 301. E. Caruel, imprimeur-libraire à Saint-Malo (1834)].

Outre la chapelle les lépreux de Saint-Marc avaient aussi leur cimetière. Dans les registres de la paroisse nous lisons : « Le 4 septembre 1619, inhumation, à Saint-Marc, proche la chapelle de ce nom, de Jean Denis, " lépreux ". — Lépreuses enterrées en leur cimetière à Saint-Marc en 1621 et 1622. — En 1679, inhumation d'un Cordier dans la chapelle de Saint-Marc. — En 1678, mariage en cette chapelle de deux Cordiers ».

Il est à propos de faire remarquer ici que les enfants des Cordiers de Saint-Marc avaient toujours pour parrains et marraines des Cordiers du Grand'Ville, en Caro, ou de la Madeleine, en Carentoir.

Les lépreux payaient certaines redevances ainsi que nous l'avons vu [Note : Voir l'Histoire de la petite Bretagne ou Bretagne-Armorique, par M. l'abbé Manet. Tome II, page 301. E. Caruel, imprimeur-libraire à Saint-Malo (1834)].

La statue de Saint Marc qui se trouve dans la chapelle est véritablement curieuse : Saint Marc est assis, coiffé d'un bonnet carré comme les Docteurs ; il porte un col à la Richelieu puis, sur sa robe, un lion héraldique est posé, la main gauche tient un écritoire, la main droite, mutilée, repose sur le livre des Evangiles. Jacques de Voragine, dans la Légende Dorée, nous apprend, en effet, que Saint Marc était doué d'une si grande humilité qu'il se coupa le pouce afin que l'on ne songeât pas à l'ordonner prêtre. Dieu voulut qu'il fut choisi pour évêque d'Alexandrie.

La chapelle Saint-Marc a été restaurée en 1887 ou 1888.

Pendant les réparations on découvrit sous l'autel et les combles du toit les ossements de plusieurs défunts.

Ces ossements, recueillis avec respect, furent transportés au cimetière de Guer et déposés dans l'ossuaire (qui existait encore à cette époque) par Jean-Pierre Renimel, du village de Saint-Marc.

 

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AUTRES CHAPELLES.

Parmi les autres chapelles, dont plusieurs n'existent plus, nous donnons les suivantes :

Coëtbo. — Cette chapelle, bâtie à la même époque que le château, est située au nord. Les murs ne sont qu'à moitié démolis, la façade, de style renaissance avec deux petites niches, présente encore un certain cachet. Cette chapelle a pour pendant un pigeonnier de même style également en ruines.

Le 12 octobre 1698, dans la chapelle de Coëtbo, se fit le mariage de Joseph de Bréal, marquis du dit lieu, de la paroisse de Plounéventer, évêché de Léon, et de Françoise de Marnière, fille de Julien de Marnière, marquis de Guer.

Couëdor. — Cette chapelle se trouvait adossée au manoir de Couëdor du côté nord.

Dans le mur de la maison on voit encore l'endroit où l'on posait les burettes, avec un petit canal pour laisser passer l'eau des ablutions.

Citons encore :

La Grée-de-Callac (était en Augan).

La Grée-Mareuc, dédiée à Saint Louis.

La Hataye, qui existe encore ; elle paraît être du XVIIème siècle ; relativement bien conservée, avait, dit-on, Saint Julien pour patron, d'autres disent Sainte Suzanne. Kerbiguet, qui n'existe qu'à l'état de souvenir.

Saint-Martin-de-Coullemeneuc, aujourd'hui Grée-Basse, dernièrement restaurée.

Saint-Méen-d'oultre-les-Bois, dont on voit les ruines.

La Mulotière dont il ne reste plus trace.

Saint-Mélan. — Cette chapelle nous est indiquée dans un acte qui se trouve au château des Touches. Saint Mélan avait une fondation qui fut vendue nationalement, pendant la Révolution, au sieur Grée.

D'après M. Le Mené, Saint-Mélan serait le même que Saint-Melaine ; mais un autre auteur, M. Loth nous dit que c'est à tort qu'on a évincé Saint-Maelan ou Mélan pour lui substituer Saint-Melaine.

Aussi croyons-nous que le véritable nom est Saint-Mélan ; d'ailleurs à Guer, on a conservé le nom de Saint-Melaine au pont sur l'Aff, pourquoi un peu plus loin l'appellerait-on Saint-Mélan ?... M. Loth nous parait avoir raison [Note : Voir Les noms des Saints Bretons, page 84 (par M. Loth). En Saint-Servan, il y a les landes de « Mélan », d'où se développe un panorama rare].

Tréron, chapelle de l'ancienne seigneurie.

La Trumelais. — La chapelle de la Trumelais, en la Telhaie, n'existe plus mais un if en désigne l'emplacement ; de plus, les pierres de cette chapelle ont été employées à la construction de l'église de la Telhaie.

En 1678, le 17 février, se fit, dans la chapelle de la Trumelais, le mariage de Jean Cèze, écuyer, de la paroisse de Guer, et Jeanne Joliff, de Comblessac. — On trouve un Jacques Morice, sieur de la Trumelais, qui fut inhumé dans la chapelle Saint-Nicolas le 11 août 1603.

La Ville-Morin, chapelle dont le prêtre, Gourier, était chapelain au moment de la Révolution.

Notre-Dame du Grotais. — Notre Dame du Grotais se trouvait près de Saint-Raoul, sur l'ancienne route de Guer à Plélan.

On raconte qu'un homme de Guer passant près de Notre-Dame interpella la statue de la Très Sainte Vierge en l'appelant « Notre-Dame de la Crotte ». A peine avait-il achevé son blasphème, que ce malheureux fut saisi de douleurs d'entrailles épouvantables. Dans la suite il fut atteint d'une forte dysenterie que rien ne pouvait calmer. Cet homme n'obtint sa guérison qu'après avoir fait amende honorable à Notre-Dame du Grotais [Note : Tout dernièrement, le 23 mai 1913, un fait merveilleux s'y serait produit. Un enfant de 8 ans aurait vu sa mère qui lui aurait dit qu'elle était en purgatoire depuis 4 ans].

La Voltais, dédiée à Saint Mathurin et reconstruite, il y a quelques années.

Saint-Thomas. — Cette chapelle existe toujours dans la ville de Guer, mais transformée en maison d'habitation. Ce fut la première mairie de Guer.

Sainte-Suzanne. — Elle était située dans le cimetière de Guer.

 

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CHAPELLENIES.

Par ce mot, il faut entendre généralement des fondations pieuses, quelquefois seulement une maison donnée pour assurer la fondation.

La plupart du temps, les fondations pieuses étaient faites pour assurer la célébration d'une ou plusieurs messes, à jour fixé dans une église, chapelle et autel déterminés. C'est ainsi que, dans le diocèse de Saint-Malo, si un châtelain voulait avoir la messe, le dimanche, dans sa chapelle privée, il devait préalablement l'avoir fondée, c'est-à-dire assuré l'honoraire du chapelain ou prêtre qui devait la desservir [Note : Quoique chapelles domestiques, elles étaient au libre usage de tous, même les dimanches et têtes].

Mais ces fondations pieuses ne se bornaient pas à l'établissement de messes ; elles comportaient aussi d'autres cérémonies, telles que processions, saluts, prières spéciales, par exemple : Carentoir et Guer.

Il y en avait aussi d'affectées au service des hôpitaux et des pauvres de la paroisse.

Tout d'abord, ces fondations furent considérées comme biens ecclésiastiques et comme telles, échappaient, en principe du moins, à l'impôt des fouages ou feux et autres redevances seigneuriales ; mais, dans la suite des temps, les Rois de France, pour maintenir le fond imposable et parer aux dangers que pouvaient amener le trop grand nombre de fondations, furent amenés à prendre des mesures qui, sous des noms déguisés rétablissaient l'impôt des biens ecclésiastiques.

Bientôt ces fondations ne furent plus que de simples « prestimonies » ou fondations pieuses en faveur de prêtres et soumises à l'impôt des fouages, comme tous les biens de cette catégorie.

Ordinairement, elles reposaient sur des maisons, ou terres en labour, jardins, prairies et rarement en argent.

Outre l'acceptation par l'évêque diocésain, les chapellenies devaient être conférées dans des formes canoniques. Le prêtre ou ecclésiastique titulaire devait être présenté à l'évêque et le présentateur était ordinairement le fondateur ou ses héritiers.

Puis, après, l'évêque nommait celui qui était présenté et lui conférait l'institution canonique. Enfin il y avait ce qu'on appelait la prise de possession et la mise en possession par un notaire apostolique, suivant les formes exigées pour tout bénéfice ecclésiastique, grand ou petit, considérable ou de peu d'importance [Note : (D'après M. J. Rouxel). Voir : Revue de Bretagne, juillet 1912. — Cette prise de possession était très solennelle. On mangeait, on buvait, on allumait du feu, on bêchait la terre, on fermait et ouvrait les portes].

CHAPELLENIE DE LA DOUVE.

Le temporel se trouvait tout près de la ville de Guer et se desservait dans l'église paroissiale.

Pierre Le Gorre, nommé chapelain, le 30 janvier 1781, prit possession le 4 avril.

CHAPELLENIE DU FONDS-GLAN.

Elle fut fondée par Guillaume Boulard, sieur de Hidouze et Renée Renimel, sa femme ; portait une messe tous les samedis à l'autel du Rosaire en l'église de Guer.

Son temporel consistait en un pré nommé Le Lozier, près de Tessiac.

Considérant l'insuffisance de la dotation, Gurval Boulard, leur fils, et Michelle Ménard, son épouse, ajoutèrent le pré de Pouliné, vers 1670, dé­fendant à leurs enfants de le vendre et aliéner.

Leurs enfants, à savoir : Mathurin Boulard, sieur de la Touche, Gabriel et Jean-Baptiste Boulard, prêtres, Fort Arrouch pour sa femme Anne Boulard, Alain Boulard, recteur de Hénon, Jean Saulnier, sieur de la Pinelais, avocat à Rennes, pour sa femme, Charlotte Boulard, par acte du 21 niai 1705, convinrent que les deux prés resteraient indivis.

La fondation valait, en 1697, 16 livres 17 sols.

CHAPELLENIE DE LA MULOTIÈRE.

Dans l'acte de vente du 16 octobre 1625, Guillaume Rabinard et Judith Thouff, sa femme, se réservaient la chapellenie de La Mulotière, dont Jacques Lochecul était chapelain, avec le droit de présentation pour eux et leurs successeurs [Note : Pour la chapellenie « Robert Costard » et celle de « Porcaro », voyez les articles : Sainte-Anne-des-Touches et Chapelle de Porcaro].

CHAPELLENIE GUILLAUME NEVEU.

Le prêtre Guillaume Neveu est mis en possession de cette chapellenie, le 22 octobre 1649, au décès de Guillaume Bellebon.

CHAPELLENIE GUILLAUME PERRIER OU DU GAVEL.

Fondée dans l'église de Guer par le prêtre Guillaume Perrier, curé de Guer, portant 60 sols de rente à payer par Thomas Perrier.

CHAPELLENIE SAINT-JEAN.

Elle se desservait dans l'église de Guer et fut présentée à René Samouel, acolyte, par Jean Cado, sieur de Beaumont, avocat à Ploërmel, au nom de Jean Déclin, fondateur, le 13 juillet 1652.

René Samouel prit possession le 13 juin 1653.

CHAPELLENIE SAINT-THOMAS.

La chapellenie Saint-Thomas fut fondée par Mathurin Flageul.

Le 31 octobre 1704, elle est présentée à Jacques Gervaizeau par René Flageul, représentant des héritiers du fondateur.

La prise de possession eut lieu le 26 septembre 1706, par le frère du titulaire, Jacques Gervaizeau, sieur de la Robinière, en présence de Yves Orhand, prêtre, desservant de la chapelle Saint-Thomas et Joseph Le Roy, sieur de Lourmel, demeurant ordinairement à sa maison du Bourget, paroisse de Carentoir, lequel était clerc chez Maître Jean Domeon à Guer.

Le 3 septembre 1778, Charles-Désiré Monnerais, acolyte, est nommé chapelain. Il prit possession le 28 octobre, en présence de Joseph Gérard, Joseph Vavasseur, curé d'office, et François Barre, prêtre de Réminiac.

CHAPELLENIE DE LA VIEILLE-ECOLE.

Fondée par Françoise Ruellan, dame de la Fonchais, par acte du 20 avril 1605.

Son temporel consistait en une maison sise rue de Verdun, et un jardin, clos de murs, nommé le jardin de la Vieille-Ecole, proche du cimetière.

A la mort de Gurval Paignart, décédé en 1625, titulaire de cette chapellenie, Gabriel Macé, recteur de Saint-Malo-de-Beignon, fut nommé.

M. Gabriel Macé avait été présenté par Olivier Macé, sieur de Champlane, et Jeanne Resquand, sieur et dame des Moustiers, le dit Olivier procureur de Jeanne Boschier.

Le 4 juin 1776, Jean-Baptiste Danion, acolyte au séminaire de Saint-Méen, est nommé.

H fut présenté par Pierre-Jean Resquand, sieur du Clos Boschier, au nom des héritiers à charge de faire dire deux messes par an, à l'autel de la Sain­te Vierge, dans l'église paroissiale et entretenir la maison.

Il fut mis en possession le 13 juillet.

En 1790, il était vicaire à Ploërmel et missionnaire diocésain. Les revenus de sa chapellenie ayant été confisqués, il réclama et fut assez heureux pour voir sa pension rétablie.

Voici en quels termes : « 19 décembre 1790. — Vu la déclaration fournie par le sieur Danion. vicaire à Ploërmel et missionnaire — il a été reconnu que le bénéfice de la Vieille-Ecole, située en la ville de Guer, dont il est le titulaire, consiste en une maison et jardin situés à Guer et affermés 79 livres par an ; considérant que cette chapellenie est grevée de 2 messes par semaine, évaluée à 12 sols chaque, soit 62 liv. 8 sols par an et est susceptible de 3 liv. 19 sols de réparation annuelle, le Directoire, ou le procureur-syndic est d'avis qu'il soit alloué au sieur Danion 12 liv. 13 sols » (Archives départementales du Morbihan, liasse 225).

FONDATION DE LA MISSION.

Le 30 juin 1700, le prêtre Julien Rouxel, sieur de la Garenne, paroisse de Guer, fonde une Mission dans l'église de Guer et affecte une rente pour l'entretien de l'hôpital.

La paroisse possédait donc un hôpital, avant la Révolution, lequel avait été fondé par Hélène Reminiac, dame de Beauvais.

Ces deux fondations furent confirmées, par les parents de M. Rouxel, le 1er mars 1716, sur divers héritages et maisons en Guer et Maxent.

CHAPELLENIE DE TRÉRON [Note : Aujourd'hui on dit : Trézon].

Dédiée à tous les Saints, elle fut fondée le 3 mars 1695 par la famille Labart, et contrôlée à Ploërmel le 26.

Cette chapellenie se desservait dans l'église de Monteneuf. Son temporel consistait en une maison et jardin, le grand pré de Tréron, puis de la châtaigneraie de la taille de Trébulan. A la mort d'Alain Labart, Philippe Labart fut nommé chapelain le 22 octobre 1739.

Le 1er février 1787, Joseph Labart, laboureur, demeurant au Haut-Bonnay, en Carentoir, présenta (comme héritier des fondateurs) M. Joseph Foulon, qui fut nommé par l'évêché le 21 mars suivant.

CHAPELLENIE DE LA VOLTAIS.

Fut fondée dans la chapelle de la Voltais, le 18 octobre 1732, par Joseph-Mathurin Le Provost, demeurant à Ploërmel.

Le fondateur déclare qu'il a fait l'acquisition de la maison de la Voltais il y a, environ, 11 ans, et qu'il désire foncier une messe, en l'honneur de Saint Mathurin, de Sainte Barbe et du Saint Nom de Jésus, dans l'ancienne chapelle domestique de la Voltais.

Il ajoute qu'il veut y consacrer 30 livres à prendre sur plusieurs pièces de terre.

CHAPELLENIES EN LA TRÊVE DE MONTENEUF.

Outre la chapellenie de Tréron, dont nous avons parlé, la trêve de Monteneuf en avait deux autres qui étaient : la chapellenie de Deniaud, qui avait pour temporel le pré Raoul et la chapellenie de la Croix, dotée d'un clos et d'un pré, mais nous n'avons aucun renseignement sur ces dernières fondations.

 

TARIFS.

Pour l'enterrement de demoiselle Louise de la Bourdonnaye, dame de Livoudray, décédée en son manoir le mercredi 7 janvier 1693, inhumée, en la chapelle Saint-Raoul, le 8 janvier suivant, reçurent le jour de la cérémonie : M. Barbier, prêtre de Saint-Malo-de-Beignon, 15 sols pour la messe. — M. Lenté, pour assistance, 5 sols. — Sacriste de Saint-Malo, 40 sols. — Pour la fosse, 8 sols. — Ornements et torches de la fabrique, et aux porteurs, à Saint-Raoul, 3 livres. — Pour le cierge béni, 2 livres. — Le sacriste, pour la sonnerie et le luminaire pendant l'octave et la chapelle ardente, 9 livres. — Pour 12 Béguines et aumônes aux pauvres, 12 livres. — Pour la façon de la chapelle ardente et fausse châsse, au menuisier, 5 livres. — Pour écussons larmoyés et têtes de mort — la tenture et le drap mortuaire acheté tout exprès pour mettre sur la fausse châsse — le jour du service, 16 livres.

En 1790, pour mettre, aux enterrements et services, toute l'argenterie de l'église de Guer : 11 livres.

 

RELIQUAIRES.

On conserve à la sacristie trois reliquaires dont le plus remarquable est celui qui est en forme de châsse et dont on trouve une description dans « l'Histoire des paroisses du diocèse » et une photographie dans « l'Histoire du diocèse de Vannes », p. 392, T. I.

On y voit les statuettes de Saint Barthélemy, Saint Gurval, Sainte Apalonie, Saint André et Saint Nicolas. Les reliques de Saint Gurval occupent le centre. Il est représenté assis, bénissant et tenant sa crosse. C'est une preuve, ajoutée à tant d'autres, du culte perpétuel qui lui a été rendu dans la paroisse de Guer dont il est le fondateur et le patron. (abbé Le Claire, 1915).

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