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L'ANCIENNE PAROISSE DE GUER

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GUER A TRAVERS L'HISTOIRE.

Croisades. — Parmi les compagnons de Saint Louis se rendant en Palestine pour essayer d'arracher le tombeau du Christ aux mains des Sarrazins, nous trouvons, en 1248, les nobles de Guer qui suivent : Alain du Houx ; Robert de la Landelle ; Olivier de la Bourdonnaye, dont Guillaume de la Bourdonnaye qui épousa, en 1350, Amice du Vaumarquer, héritière de cette seigneurie ; X. Pasquer, de Villefranche et Ville-Etienne.

Monseigneur Jean Gicquel, évêque de Rennes, né en Guer, croisé en 1250, se signala, dit l'historien Joinville, dans les combats contre les Sarrazins.

 

Guerre de la succession au duché de Bretagne (1341-1364-1381). — On sait que la plupart des chevaliers bretons embrassèrent le parti de Charles de Blois contre Jean de Montfort.

Citons parmi eux, en ce qui nous concerne, les de Montauban, seigneurs de Guer et de Couédor.

Olivier V, seigneur de Couédor, fut capitaine pour Charles de Blois et servit sous les ordres de son cousin, Bertrand du Guesclin. Il l'accompagna en Espagne (1369), assista au siège de Bécherel et de Brest, en 1371, signa, le 25 avril 1379, avec son fils Olivier, l'acte d'association des nobles bretons contre l'invasion des Français dans la Bretagne ; ratifia le traité de Guérande, en 1381.

Guillaume de Montauban, son cousin, de la branche du Bois-de-la-Roche, fut choisi par Beaumanoir pour prendre part, comme écuyer, au combat de Mi-Voie ; s'y distingua et par son habileté décida de la victoire en faveur des Bretons ; perdit la vie au combat de Mauron, le 14 août 1352, avec un grand nombre de chevaliers au service de Charles de Blois.

 

Rivalité de la Bretagne et de la France. — En 1491, nous disent les chroniqueurs, le pays de Guer fut dévasté par les troupes de Louis XI, roi de France, entrées en Bretagne pour châtier le Duc François II d'être entré dans la coalition des Princes contre le roi de France.

 

Plaids généraux de Rennes à Guer (1441). — Par ordonnance du Sénéchal de Rennes, en date du 4 septembre 1441, les plaids généraux ou grandes assises, à cause de l'épidémie qui régnait à Rennes, durent se tenir à Guer et Malestroit.

 

Le Protestantisme. — Né en 1517, de la révolte du moine Luther, ne trouva guère d'adhérents en Bretagne parmi le peuple et la classe moyenne. Seules quelques familles nobles, malheureusement des plus importantes, se laissèrent gagner et embrassèrent, momentanément, la religion prétendue réformée. Parmi les nobles traîtres à la religion de leurs pères, nous trouvons les sires d'Acigné, seigneurs de Guer et de Couédor.

Dom Morice (Preuves, II. 292) nous dit que Jean d'Acigné, « en décembre 1562, tint un synode à son château de Couédor, auquel assistaient plus de cinq cents huguenots, presque tous gens de condition ». Cette trahison ne porta pas bonheur aux d'Acigné dont la branche de Couédor finit bientôt en quenouille [Note : Par le mariage de Judith, le 7 décembre 1572, avec le Maréchal de Cossé-Brissac].

 

La Ligue (1585-1597). — Par ce mot on entend le mouvement qui se produisit dans la France catholique lorsque, à la mort de Henri III, le roi de Navarre, Henri de Béarn, huguenot de religion fut appelé, par l'ordre de succession, à monter sur le trône de France.

Pour l'empêcher d'arriver, il se forma une ligue à la tête de laquelle se plaça le duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, et catholique convaincu.

En Bretagne, la Ligue rencontra de nombreux partisans ; François de Talhouet, gouverneur de Redon, fut un des principaux ligueurs. Avec l'appui des troupes espagnoles, il parcourut tout le pays et le soumit à peu près. Ses troupes occasionnèrent beaucoup de désordres dans toute la contrée, chose inévitable en temps de guerre civile. Les registres paroissiaux de Guer et des environs en font foi.

Dans le registre de Beignon, à la date d'avril 1598, on lit : baptême d'un enfant né à Saint-Malo « lorsque l'on estait refugiez au dict lieu pour la crainte de l'armée du roy (d'Espagne) qui estoict logée à Messac et aulx paroisses circonvoysines ».

Registre de Guer : « 27 juin 1594. La fille de Yves de Porcaro et de Marguerite Cado est portée et baptisée dans la chapelle de Porcaro à raison du temps et de la gendarmerye de la garnison de Redon qui estait en cette paroisse de Guer ».

Nous avons vu que les manoirs de Boquidé, aux Desgrées et Coesbo, aux Avril, eurent particulièrement à souffrir de la part des Ligueurs.

Parmi les « royalistes » nous pouvons citer les Robelot de la Voltais. Dans leur production de titres pour être déclarés et maintenus nobles, en 1669, les Robelot se glorifient d'être restés fidèles au roy et de n'avoir jamais favorisé la Ligue.

On lit dans « l'Ancienne Paroisse de Carentoir » que Jean de Couédor, sieur des Bouexières et du Bois-Glé, tenait forte garnison en son château des Bouexières et donnait asile et protection à tous ceux qui combattaient pour la Ligue. Il avait comme ami et compagnon Gilles de la Bourdonnaye, sieur de Couétron, en Ruffiac, dont le château fut pris et pillé par les Royalistes ou Royaux.

Le sieur de la Ville-Hue ne semble pas avoir pris une part active à la lutte religieuse. Tour à tour et indifféremment il demande aide et protection au gouverneur du château de Comper (en Concoret), comme le prouvent les témoignages suivants, tirés des archives de la maison.

Par lettres de 1558-1568-1569, le Duc de Bouillé, gouverneur de Comper, faisait savoir que le sieur de la Ville-Hue avait déjà fourni et équipé 20 hommes et ordonnait de le laisser tranquille.

Le 17 octobre 1572, par lettres données à Bécherel, le dit Bouillé l'exemptait de la levée d'hommes de l'arrière-ban.

Le 1er avril 1573, il ordonnait à ses capitaines, en l'absence du duc de Montpensier, de prendre sous leur protection le sieur de la Ville-Hue, sa maison et ses terres.

Enfin, des lettres datées du 14 mars 1594, le gouverneur de Comper pour le duc de Mercœur qui s'en était emparé en 1593 (le sieur Dumanas ?) engageaient les officiers ligueurs de le laisser aller où il voudrait, pour ses affaires.

Selon Dom Morice (I-3, colonne 1728) le duc de Mercœur était à Saint-Malo-de-Beignon le matin du 3 juillet 1592 ; le soir il coucha à Guer, puis partit pour mettre le siège devant Ploërmel, dont les Royaux s'étaient emparés le 11 septembre 1591.

 

La révolte du papier timbre et du tabac. — L'histoire nous apprend qu'une révolte éclata en Bretagne à la suite de l'établissement du papier timbre (1673) et de l'impôt sur le tabac et la vaisselle d'étain en 1675.

Quelques gentilshommes y prirent part ; mais le plus grand nombre des révoltés se trouvait parmi les paysans qui se coiffaient de bonnets rouges et commettaient toutes sortes de pillage et mauvaisetés dans toute la Bretagne.

A Guer, leur souvenir est toujours vivace et il est difficile d'interroger sur l'histoire ancienne, sans que l'on vous parle des « bonnets rouges ».

Ils avaient établi, paraît-il, leur quartier général aux environs de Téhel et de la Mulotière. C'est de là qu'ils allaient un peu partout, semant la terreur et l'effroi. Par dérision et à cause de leur coiffure, on les appelle encore « les moines rouges de Téhel ».

On sait avec quelle cruauté le Duc de Chaulmes, gouverneur de Bretagne, avec ses 6.000 hommes de troupes, réprima cette insurrection, légitime dans son principe, puisque les taxes susdites n'avaient pas été consenties par les Etats de Bretagne, et par conséquent, établies en violation des franchises de la Province.

La répression fut si vive que Madame de Sévi­gné se croyait autorisée à écrire : « Vous pouvez comprendre qu'il n'y a plus de Bretagne, et c'est dommage ». La baronne exagérait : la Bretagne n'était que meurtrie.

 

La lutte du Parlement et des Etats de Bretagne contre la Cour. — Le duc d'Aiguillon fut un réformateur et un ami du peuple. Il eut voulu rendre la Bretagne prospère. Il voulait favoriser le commerce en facilitant les communications. C'est à lui que l'on doit les belles vieilles grandes routes qui sillonnaient la Bretagne, allant droit devant elles ; on aurait dû lui savoir gré de son intention et de son initiative. Pour en arriver là, il lui fallut établir ce que l'on nommait « les corvées », aujourd'hui prestations ; (les noms changent, les choses restent, car elles s'imposent) ; aussitôt il devint impopulaire. Cela et d'autres mesures fiscales prises par le gouvernement achevèrent de le perdre dans l'esprit du peuple qui aime à être bien servi, sans bourse délier. A son tour, le Parlement refusa d'enregistrer les mesures fiscales du Pouvoir. Le procureur-général lui-même, la Chalotais, s'y opposa énergiquement. Il fut enfermé à la Bastille, avec quelques membres du Parlement, mais celui-ci et la noblesse prirent fait et cause pour eux. Parmi les nobles qui signèrent la protestation nous trouvons les Huchet de la Bédoyère, le Marquis de Guer et le Provost de la Voltais.

Les temps nouveaux approchaient et personne ne paraissait s'en douter. Le Parlement de Bretagne et la noblesse, à leur insu et très efficacement, creusèrent la fosse où ils allaient tomber bientôt, sans espoir d'en sortir.

En 1788, le roi ayant voulu décentraliser la justice en établissant des tribunaux dans les villes les plus importantes et en augmentant leurs attributions, le Parlement, composé de nobles, fit une opposition froide mais résolue. Il fut suivi par toute la noblesse du pays qui voyait dans tous ces édits la violation des franchises de la Bretagne et un empiètrement du pouvoir royal.

L'année suivante, le 24 janvier, le roi, dans l'idée de remédier à la situation critique où il se trouvait, au point de vue financier et politique, convoqua les Etats-Généraux de France à Versailles, préparant ainsi sa déchéance et sa mort avec le renversement de tout l'état social d'alors. La Bretagne elle-même devait y perdre les prérogatives dont elle était si fière, les libertés auxquelles elle tenait tant, et qui plus est, son nom.

(abbé Le Claire, 1915).

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