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PAROISSE DE GUER

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La deuxième Eglise paroissiale.

Peu de renseignements nous sont donnés sur cette église. En février 1625, le roi accorda à Jean de Marnière, sieur de la Biffardière et Hatais, la permission de faire bâtir une sacristie et une chapelle réservée à lui et à ses héritiers, seigneurs de la Hatais, au côté gauche du choeur (Registres d’enregistrement du Parlement à Rennes).

On y voyait deux figures en plâtre représentant Julien de Marnière et Marine-Anne du Bois-Caudry, sa femme.

Sous M. Milanie, recteur de Guer, de 1742 à 1746, dans l’état de la paroisse dressé par ordre de l'évêque on lit, au sujet de l’église : « n’est pas mal ; trop petite pour le nombre des paroissiens ».

Le 20 mai 1660, Jean Perret fut inhumé vers « le pilier de Saint Antoine ».

Le 13 février 1790, les Municipaux de Guer faisaient savoir au Directoire du département « que leur église était insuffisante dans les concours extraordinaires de peuple ; que l’une des costières menaçait ruine et qu’ils se proposaient de l’agrandir ».

Dans l’inventaire de 1793 on remarque les objets suivants servant au culte : « six chandeliers d’autel, deux chandeliers d’acolythe, encensoir, navette et cuiller, plateau, burette, clochette, croix de procession, croix d’autel, deux bassins de quête, bénitier et goupillon, une lampe — le tout en argent ».

Ces divers objets devaient être expédiés à Ploërmel.

Devaient rester : « trois calices avec leur patêne, un soleil ou ostensoir, un ciboire, une custode, puis deux boîtes pour les Saintes Huiles ».

Ce fut le citoyen Dubreton qui se chargea de porter les vases sacrés à Ploërmel. En retour, la Municipalité demanda à ce que ces objets fussent remplacés par des vases sacrés en cuivre fournis par l'administration [Note : On nous a montré une cachette où auraient été renfermés les vases sacrés pendant la Révolution. Elle se trouve dans le grenier du Grand Pavillon, appartenant aux Jan de la Desmardais].

Il y avait dans l’église de Guer des autels et des statues en grand nombre.

Le maître-autel fut déclaré privilégié pour les défunts par décret épiscopal du 23 mars 1777.

On trouve mentionnés, dans les registres, les chapelles ou autels paroissiaux : de Saint-Sébastien, Sainte-Marguerite, Saint-Julien, Saint-Antoine, Saint-Jean, Saint-Charles, Saint-Mathurin, Saint-Blaise, Sainte-Anne, Notre-Dame, le Rosaire, enfin la chapelle de Saint-Sauveur, bâtie par Jean de Marnière.

Jean de Marnière, seigneur de Guer, conseiller au Parlement de Bretagne, mourut à Rennes le 21 août 1627. Il fut inhumé dans sa chapelle de Saint-Sauveur, à l’exception de ses entrailles qui furent enterrées à Saint-Yves de Rennes et son coeur aux Brûlais.

On voyait aussi dans l’église de Guer les enfeus (ou tombeaux de famille) de Coëtbo, de Kerbiguet, de la Porte-Pillet, de la Voltais et du Bois-Glé.

Les registres paroissiaux nous disent qu’il y avait 3 cloches. Le 23 février 1644 eut lieu le baptême de la moyenne et troisième cloche de l’église de Guer. Le parrain fut M. Julien Samoual, sieur des Vergers, sénéchal de Guer, et la marraine : honorable femme Renée Renymel.

Nous possédons pour l’année 1677 un compte des recettes et dépenses assez curieux ; en voici l’énumération :

Année 1677. — Paroisse de Guer.

Compte en charge et décharge présenté à l'Officialité de Saint-Malo par les Comptables H. Jamet, Pierre Labbé et Yves Perret :

Pour les étaux dépendant de la dite église : 70 livres.

Toile et fil donnés à l’église de Guer : 24 livres.

Pour du lin donné à l’église : 10 livres.

Dans le tronc de l’autel de la Sainte Vierge : 8 livres 6 sols.

Trouvé à la tasse : 35 livres.

Pour les droits d’enterrages : 35 livres.

Location d’une maison située rue haute : 8 livres.

+        Ce que doit le sieur du Bois-Glé pour son enfeu : 48 sols.

+        Pour l’enfeu de Kerbiguet : 36 sols.

+        Pour la maison du Grand située en la ville de Guer : 6 sols.

+        Pour une pièce de terre située aux environs du village de Couesplan : 3 livres.

+        Pour une autre pièce au village de Tréheneuc : 4 livres.

+        Au village de la Hermelais possédée par Julien Guillotel : 30 sols.

+  Sur la maison de la Voltais du par Jacques de Porcaro, sieur de Sixt et propriétaire de la maison de la Voltais, pour deux années : 20 sols.

+      Dus par Gilles Geffroy, sieur de la Croix : 240 livres 14 sols.

+      Les maisons de Pierre Peignard, et de la Touche-aux-Houx. Danard, à la dite église de Guer : 100 livres.

Sur le domaine des Tombelles : 33 livres 2 sols 2 deniers.

Total : 578 livres 14 sols 2 deniers.

DÉCHARGE OU DÉPENSES.

+ 8 livres à Michel Moulin pour avoir « fait jouer l’horloge » de la dite ville de Guer. 

+ 2 livres à Julienne Hervé, veuve Simon, pour le pain de communion de Pâques.

+ 6 livres à Messire Julien Dinan, sacriste de Guer pour le service du fallot.

+ 43 livres 10 sols achat façon de deux … blancs.

+ 5 livres pour bannies.

+ 5 livres 10 sols pour avoir acheté les registres de baptêmes, enterrements et mariages.

+ 7 livres. 10 sols à François Labbé, peintre, pour avoir peint les crucifix et 2 images.

+ 55 livres 4 sols aux notaires pour la copie, confection des roles, des traits de la paroisse.

+ 36 livres 2 sols pour les cierges de Pâques, chandelles à Pâques, la Toussaint, Noël et Chandeleur, le gros cierge pascal, façon de cire, etc..

+ 15 livres 15 sols à divers fournisseurs.

+ 7 livres pour le pain bénit par eux fourni.

+ 4 livres pour les notaires qui ont fait l’inventaire du mobilier.

+ 2 livres 10 sols pour l’encens, — huile des lampes.

+ 4 livres payés à Moullin pour refaire le dallage du bas de l’église — Saintes Huiles — deux aunes de ruban pour Nouel (sic).

+ 4 livres pour avoir payé la dîme de M. le recteur de Guer et celles de Messieurs les prêtres.

+ 3 sols pour le jeudi absolu.

+ 35 livres pour réparer les calices et la grande croix d’argent du grand autel — blanchir les corporaux — racomoder les aubes, surplis, napes — épingles à attacher les napes et pour en avoir fait porter à Saint-Raoul, au Loutehel, Plélan, Campel, etc....

+ 8 livres payé à l’église pour ce qui a été remis pour les enfeus du Bois-Glé, Kerbiguet et les autres revenus.

+ 3 livres 62 sols pour la façon du présent compte et autres frais de bureau.

Résumé.

Recettes : 578 livres 14 sols 2 deniers.

Dépenses : 228 livres 4 sols 2 deniers.

Excédent des Recettes [Note : Papiers de la Ville-Hue] : 350 livres 10 sols 2 deniers.

Disons pour terminer que, pendant la Révolution, l’église de Guer devint le repaire des Bleus qui s’y établirent et lui firent subir toutes sortes de profanations.

Ils y mirent le feu le 25 janvier 1795, ce qui échappa à l’incendie continua de leur servir d’abri, sous la protection de la Municipalité devenue, peu à peu, jacobine [Note : Une autre version dit que ce sont les chouans qui, en se retirant, mirent le feu à l’église et au presbytère. Nous ne savons laquelle est la vraie. Généralement on croit que l'incendie de l’église fut le fait des chouans].

L’église de Guer fut reconstruite de 1806 à 1809, mais le bas de la nef ainsi que la tour datent de 1845.

ORGANISATION SPIRITUELLE.

Nomination et présentation des recteurs.

Au spirituel, Guer dépendait de l'Evêché de Saint-Malo, de l’Archidiaconé de Porhoët et du Doyenné de Beignon.

L'Archidiaconé de Porhoët, dont le siège principal était à Ploërmel, au temporel, comprenait les Doyennés de Lanouée et de Beignon.

Du Doyenné de Saint-Pierre-de-Beignon, une des plus importantes fut certainement Guer.

En effet, nous pourrons bientôt remarquer que la plupart des Recteurs de Guer avaient la dignité d'Official, non pas du diocèse de Saint-Malo en entier, mais seulement du lieu, manoir et officialité de Saint-Malo-de-Beignon. C’est le titre que les registres de l'Evêché de Saint-Malo-de-Beignon (qui se trouvent aux Archives de Rennes) leur donnent.

Cette dignité n’était pas toujours donnée aux Recteurs de Guer : Ainsi en 1721, le titre d'Official appartient à M. Jacques-Abraham de la Framboisière, recteur de Gaël. Ce recteur fit, en 1698, enregistrer ses armoiries : d’or au lion de sable ; il résigna en 1735.

LA DIME DE GUER.

Comme partout, et de droit commun, la dîme prélevée en Guer pour la subsistance du clergé appartint d’abord à l’évêque diocésain. Elle fut donnée, en 1137 ou 1140, par l’évêque Donald à Granier, abbé de Marmoutiers près de Tours, avec la présentation du recteur [Note : L’abbé de Marmoutiers partageait ce privilège avec le prieur de Saint-Nicolas].

Mais, en 1152, l’évêque de Saint-Malo, qui venait de transférer le siège épiscopal à Saint-Malo avec un nouveau chapitre composé de clercs réguliers, retira à Marmoutiers les dîmes de Guer, Plumaugat et de 29 autres paroisses, pour les donner, avec celles de Saint-Malo, à son nouveau chapitre.

Ces donations furent confirmées par le Pape Eugène III, en 1152, Adrien IV, en 1157, Lucuis III, en 1181.

L’évêque de Saint-Malo, nonobstant ces ratifications, eut à soutenir un long procès contre les abbés de Marmoutiers dépossédés. Il soutenait que ses prédécesseurs n’avaient pas eu l’intention d’engager leurs successeurs et même qu’ils n’en avaient pas le droit.

A partir de 1152, Marmoutiers perdit la dîme de Guer, ne conserva que le prieuré de Saint-Nicolas et peut-être, pendant quelque temps, la présentation du recteur, à cause de leur prieuré de Saint-Nicolas. Ce dernier privilège lui fut même enlevé bientôt et la cure de Guer mise à l’alternative, c’est-à-dire que le recteur fut nommé par le pape ou l’évêque, suivant que la cure venait à vaquer dans tel ou tel mois ; au pape, dans les mois dits papaux ou impairs, à l’évêque dans les autres. Nous trouvons qu’il en était ainsi en 1550.

LA PORTION CONGRUE.

Pour desservir les paroisses données soit aux chanoines réguliers de Saint-Malo, il fut convenu tout d’abord que le chapitre y enverrait des chanoines, ce qui ne pouvait guère se faire, vu leur petit nombre.

Aussi fut-il convenu, le 23 août 1219, entre l’évêque et le chapitre, que les chanoines ne pourraient plus desservir les paroisses rurales que du consentement de l’évêque. De là l’établissement des vicaires perpétuels et de la portion congrue pour subvenir aux besoins des prêtres chargés de l’administration des paroisses.

Elle devait être fournie par ceux qui percevaient les dîmes ; en Guer, ce fut le chapitre de Saint-Malo.

En 1319, la dîme de Guer rapportait 137 livres.

En 1665, les blés provenant de la dîme furent vendus 514 livres, par Nicolas Beignon, receveur et agent fiscal du chapitre.

Sur les 2.000 livres que les chanoines recueillaient du fait de la dîme, à la fin du XVIIIème siècle, ils devaient 700 livres au recteur de Guer et 1.050 aux trois vicaires : total, 1.750 livres. Il ne leur restait donc qu’un bon de 250 livres. Vers 1780, par sentence arbitrale de M. de Boislevé, le chapitre de Saint-Malo avait été condamné à  payer au recteur de Guer, outre les 50 mines de blé pour sa portion congrue et celle de ses deux vicaires, un supplément de 350 livres pour la pension d’un troisième vicaire et en plus les frais du procès (Archives du Morbihan, lettres de M. Le Breton, recteur de Guer, au district de Ploërmel).

A la même époque, sur les 720 livres que le recteur de Guer touchait, il devait fournir la valeur de 340 livres. Il ne lui restait donc que 380 livres de revenu net.

LE PRESBYTÈRE.

Il était situé sur le vieux chemin qui conduit au cimetière actuel, tout près de l’endroit nommé les Panneries, touchant au chemin des Cormiers-Landelles, vulgairement appelé : « le chemin Herba ».

Dans les actes de prise de possession des différents recteurs de Guer on dit : « qu’ils sont entrés dans le dit presbytère, ouvert et fermé les portes et fait du feu ».

Ce presbytère fut brûlé, le même jour que l’église, par les révolutionnaires. Les restes de l’édifice et le jardin y attenant furent vendus, comme bien de fabrique, et achetés par « Genson ».

Aujourd’hui il n’en reste plus trace, sinon les murs du jardin.

LE CIMETIÈRE.

Primitivement le cimetière entourait l’église, et sa partie basse relevait, féodalement, de la Petite Bouère, en la trêve des Brûlais.

Le cimetière actuel est situé sur la route de Redon. Au milieu du dit cimetière existe un petit oratoire dans lequel on lit, sur une poutrelle, l’inscription suivante :

« FAICT PAR RENÉE « 1659 » RENYMEL. VEVVE GVIBOVLLART ».

C’est dans cette petite chapelle que fut inhumé Messire Julien Rouxel, fondateur de la Mission Guer. A droite, en entrant dans la chapelle, au-dessus du bénitier, on peut lire l’épitaphe qui suit :

ICYBAS EST LE CORPS DE V : ET D’ MIre JVLIEN ROVXEL PRESTRE FONDATVR DE LA MISSION PERPETUELLE DE GVER MORT L 18 JANVIER 1718 PRIEZ DIEV POUR LVY.

Derrière cette chapelle existait, autrefois, un ossuaire.

C’était dans ce reliquaire, visible à tous, que les ossements des défunts étaient recueillis et conservés respectueusement.

Les fidèles étaient saisis d’une pieuse émotion en s’approchant de ce lieu. Toutes les têtes de morts paraissaient leur dire : « Aujourd’hui c’est notre tour ; le vôtre viendra demain. En attendant, souvenez-vous de nous, vous, du moins, qui fûtes nos amis ».

Aujourd’hui l’ossuaire n’existe plus, il a été abattu, ce qui est fort regrettable.

Dans les archives de l’église de Guer nous trouvons la note suivante : « Le cimetière de cette paroisse a été muré en 1778 ; ont présidé aux travaux le recteur et le curé ».

Au sujet de la Mission nous lisons cette autre note : « En 1750, la Mission fondée par M. Rouxel, prêtre, a commencé le 11 octobre et a fini le 11 novembre, à laquelle a présidé M. l’abbé Des Lourans, grand-vicaire ».

DROITS TEMPORELS DE L'EVÊCHÉ DE SAINT-MALO EN GUER.

Dès le XIème siècle, on constate que Saint-Malo-de-Beignon fut une résidence intermittente et recherchée des évêques d’Aleth. Ils y avaient établi comme une succursale de leur évêché, ils y possédaient un palais ou manoir, comme on disait alors, un séminaire, une officialité, enfin une cour de régaires.

L’officialité était un tribunal ecclésiastique jugeant au contentieux les affaires ecclésiastiques reconnues par l’autorité civile et ayant force de loi. Or l’officialité établie à Saint-Malo-de-Beignon se composait : d’un official, d’un notaire et de plusieurs assesseurs. Nous avons vu que la plupart des recteurs de Guer avaient la charge d’official de Saint-Malo-de-Beignon.

Les audiences de cette juridiction ecclésiastique se tenaient tous les mardis à dix heures. Les convocations se faisaient par le notaire qui ne résidait pas ordinairement à Saint-Malo, mais à Guer ou à Beignon.

Pour qu’on ne puisse douter de ce que nous avançons, nous allons résumer une pièce qui se trouve aux archives de l’église de Guer :

« Le 9 février 1644, le notaire de l’officialité de Saint-Malo-de-Beignon, résidant en la ville de Guer, fit sommation à N. et discret Missire Jacques Guérin, recteur du dit Guer et à Missire Julien de la Grée, sieur de Saint-Thomas, sub-curé de Guer, de comparaître devant l’officialité de Saint-Malo-de-Beignon, " au jour ordinaire, mardi prochain à 10 heures du matin " pour répondre de certaines paroles prononcées en chaire, à l’instigation de Gurval Périer qui avait fait lire, publier et répandre des écrits diffamatoires contre Guillemette Gé­lourd, veuve, et ses enfants Thomase, Guillaume et Guillemette Périer ».

Outre l’officialité, qui était celle de l’archidiaconé de Porhoët, l’évêque de Saint-Malo, comme tous les évêques sous l’ancien régime, avait une juridiction temporelle connue sous le nom de Régaires, ayant son siège principal à Saint-Malo-des-Iles et un siège particulier à Saint-Malo-de-Beignon.

C’était un tribunal comme les tribunaux seigneuriaux, jugeant les cas civils, et pouvant prononcer des sentences de mort.

Comme les justices ordinaires, le régaire avait ses audiences qui se tenaient à jour fixe, à heure déterminée et sous convocation.

En plus il avait ses plaids généraux ou grands jours où tous les vassaux devaient comparaître en personne, sous peine d’amende, sans convocation, ainsi que les notaires, greffiers, sénéchaux, procureurs et autres officiers subalternes de cette juridiction. L’audience des plaids généraux de Saint-Malo-de-Beignon se tenait, suivant l’ancienne usance, dit un texte de 1773, le mercredi immédiatement après la fête de Saint Laurent martyr, au mois d’août.

L’évêque de Saint-Malo, en sa qualité de seigneur temporel de Saint-Malo, percevait des rentes dans tout son diocèse, particulièrement en la ville de Saint-Malo.

Outre qu’il était Seigneur-Comte de Saint-Malo, il prenait le titre de Baron de Beignon ; en cette qualité, il prétendait avoir des droits de chasse et pêche dans la forêt de Paimpont. Il avait aussi de nombreux revenus dans le doyenné mais particulièrement à Guer.

Le 2 octobre 1563, l’évêque de Saint-Malo vendit et aliéna, à M. Dandelot de Colligny, le temporel de son évêché de Saint-Malo, en l’archidiaconé de Porhoët, consistant en grains, deniers, juridiction, hommes, sujets, coutumes, droits, prééminences ès paroisse de Saint-Malo, Beignon, Guer, Mauron, le tout de la baronnie estimé 31.500 livres de rente en 1786, dont il fallait déduire 3.428 li­vres pour charges diverses.

En 1563, il y avait à Guer, comme fief de l’évêché de Saint-Malo en la baronnie de Beignon, toutes les maisons de la rue Lévesque, à savoir : le pré et la maison noble de la Roche, la maison de la Salle, les maisons de Jean Guillotel, Jean Alno, Cyprien Frin, Pierre Hochet, le pré de Alain Samouel, l’étable et le jardin de Gilles Rusé [Note : Ces maisons et prés furent vendus le 20 octobre 1563, lors de la vente et l’aliénation du temporel de l’évêché de Saint-Malo à M. D’Andelot de Coligny (Archives d’Ille-et-Vilaine)].

Les tenues étaient les suivantes : tenue Guillotel valant 25 mines payables à la Saint-Malo d’hiver ; Gonen et Bouin, 25 mines ; des Resnais et Flageul, 5 mines à la Saint-Malo d’hiver ; de Pierre Caruel, 1 livre ; de Julien Caruel, 5 sols ; des Michelot à la Fontaine-Pellart, 5 sols ; de Pierre Flageul, sieur de Léteneuc, 35 sols ; de Claude Boucart, 25 sols ; en 1708, les tenues de Julien, Joseph de Lausanne et Yves Samouel, 15 sols ; Jean Amice et Bertranne Rennais, 15 sols ; de Loserais ou du Fresne, de Jean du Bois-Glé, sieur de Lohingat, 65 sols ; de Guillaume le Bastard, sieur de la Porte, 15 sols ; de Guillaume Planchette, 2 sols. En plus la tenue des caquins ou cordiers de la maladrerie de Saint-Marc, en Guer, 2 livres.

Les mêmes droits existaient sur les caquins des maladreries qui dépendaient du franc régaire de Saint-Malo-de-Beignon comme le dit la déclaration suivante : « Déclare le dit évêque de Saint-Malo tenir du dit seigneur roi, la totale juridiction sur certaine nation et secte appelés caquins (c’est ainsi que vulgairement on désignait ces pauvres gens) et sur leurs villages qu’on appelle maladryes estant en plusieurs endroits et paroisses de son dit évesché, particulièrement ès paroisses de Ploërmel, Guer, Campénéac, Caro, Mohon, Guillier, Mauron, Guignen, Ploubalay, Plélan et autres.. ».

Les Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine renferment plusieurs aveux rendus par les pauvres caquins, presque tous cordiers, à l’évêque de Saint-Malo. Nous avons noté les suivants : « Janvier 1617, aveu de Jean et Gurval Denis, lépreux, demeurant au village de la maladrerie de Guer ». — 6 octobre 1632, aveu du même Jean Denis, « lépreux demeurant à la maladrie (sic) de Guer » déclarant devoir à l'évesque de Saint-Malo « deux licols de chanvre à l’époque de la visite paroissiale de Guer ». — 1636, « aveu de Julien et Alain Selliers, cordiers à Mauron, déclarant devoir également deux licols de chanvre chaque année » (4 G, 57, 66).

Les noms de ces maladreries étaient : pour Guer, Saint-Marc ; pour Ploërmel, Saint-Denys ; pour Caro et Campénéac, La Corderie ; pour Guillier et Mauron, La Maladrerie ; pour Mohon, La Magdeleine, etc...

Pour terminer l’énumération de tous ces droits disons : que la seigneurie de la Roche à Guer relevait du Chapitre de Saint-Malo pour 100 livres ; celle de Guer pour 1.600 livres ; puis Peillac et Hidouze pour 200 livres.

Aux archives de Rennes, au fonds intitulé « Baronnie de Beignon », nous trouvons que l’évêque de Saint-Malo voulut établir un marché à Saint-Malo-de-Beignon et quatre foires dont deux à Beignon et deux à Saint-Malo ; Français d’Avaugour, seigneur de Guer, la Lohière, Couëdor et le Breil, n’y fit aucune opposition.

Mais Guillaume Le Cadre, au nom de Julien Quelmé, fermier des coutumes de la ville de Guer, s'y opposa par acte du 26 avril 1650.

Le 16 mai suivant, la cour de Ploërmel levait l'opposition ; de plus, le Parlement, par arrêt du 30 juin, permettait l’établissement d’un marché, tous les mardis, à Saint-Malo, avec deux foires l’an, les jours de Saint Vincent et Saint Malo ; également, à Beignon, deux foires, le 30 juin et le 15 septembre de chaque année.

Visites canoniques. — Comme tous les doyennés d’alors, celui de Beignon était très vaste. Il comprenait les paroisses suivantes : Augan, Beignon, Campénéac, Caro, Guer avec sa trêve Monteneuf, Mauron, Néant, Ploërmel (ou Saint-Armel-de-Ploërmel) avec sa trêve La Chapelle-sous-Ploërmel, Réminac (en la paroisse de Caro au IXème siècle), Saint-Abraham, avec sa trêve Monterrein (anciennement paroisse), Saint-Brieu-de-Mauron, Saint-Malo-de-Beignon, Tréhorenteuc (anciennement trêve de Paimpont, Ille-et-Vilaine) [Note : Jusqu’à la fin du XVIème siècle les visites se faisaient au nom de l’évêque, par un vicaire général ou par l’official, ou par le promoteur ou tout autre commissaire. Un article d’une ordonnance royale de janvier 1560 enjoignait aux archevêques, évêques et archidiacres de visiter eux-mêmes les églises et les cures de leur diocèse. Malgré cette injonction, la première visite que nous ayons remarquée date seulement de 1599 ; à cette époque, Jean du Bec, évêque de Saint-Malo, vérifie le registre de la paroisse de Guer, en compagnie d’un vicaire général et d’un promoteur (M. Rosenzweig, Inventaire, tome IV, préface, XXVI)].

Pour les visites canoniques, c’est-à-dire les visites faites par l’évêque diocésain ou ses délégués, le Doyenné de Beignon comptait plusieurs « stations » ou chefs-lieux, à savoir : Guer avec le Loutehel, Comblessac avec sa trêve les Brûlais et quelquefois aussi Réminiac.

En 1573 la visite fut faite à Guer par Gabriel Feydeau, vicaire général.

En 1579 par Pierre de Couëdor, doyen de Carentoir, commissaire de l’évêque de Saint-Malo.

En 1606, le 21 juillet, par Louis Séguin, vicaire général.

En 1610, à Guer, par Julien Chartier, archidiacre de Porhoët, vicaire du Chapitre de Saint-Malo, le siège étant vacant.

En 1611, à Guer, par le recteur Chefdor, official délégué.

En 1642, 14 octobre, à Comblessac, par l’évêque de Saint-Malo lui-même, Mgr Achille du Harlay.

En 1644, 17 avril, par le même prélat en l’église tréviale de Monteneuf.

En 1653, 25 juin, à l’église de Loutehel par Mgr Ferdinand de Neufville, évêque de Saint-Malo.

En 1658, 12 juin, à Comblessac, par Pierre Berthault, ancien recteur de Guer, vicaire général délégué du Chapitre, le siège étant vacant.

En 1663, 20 septembre, à Comblessac, par Georges Le Bouvier.

En 1678, visite à Guer.

LA POPULATION.

Ogée, dans son dictionnaire de Bretagne, et l’état officiel de la paroisse en 1700, nous disent que la population de Guer comprenait 4.000 communiants, c’est-à-dire 4.000 âmes soumises au devoir pascal.

A cette époque on comptait par personnes en âge de communier, mais pour avoir le total de la population il faut au chiffre 4.000 ajouter 1/3, ce qui donne 5.300 âmes environ.

En comparant ce chiffre avec celui que donnerait l’addition des anciennes trêves et frairies on arrive au total de 6.700 âmes. On voit que l’écart n’est pas considérable.

LES PAUVRES.

En 1444 (Acte de la réformation) il n’y avait que 14 mendiants dans toute l’étendue de la paroisse ; ainsi le nombre des pauvres était relativement très faible.

En 1770, la Cour de Rennes, par son arrêt du 17 juin, ordonnait de voter les subsides nécessaires pour les pauvres et Guer s’imposa pour la somme de 600 livres, à partager entre les pauvres de la paroisse. (abbé Le Claire).

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