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GROIX |
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La commune de Groix ( Groe) est chef lieu de canton. Groix dépend de l'arrondissement de Lorient, du département du Morbihan (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de GROIX
Groix vient du breton « Enezar Groac'h » (île de la sorcière).
Lors de l'immigration massive des Bretons d'Armorique aux Vème et VIème siècles : saint Gunthiern (d'après sa vita légendaire insérée dans le cartulaire de Quimperlé après 1120) et saint Tudy (avant son séjour à Belle-Ile) auraient abordé les côtes de Groix. Les reliques de saint Gunthiern auraient été mises à jour à Groix (Groia), du temps de Benoît, abbé de Quimperlé, et de Guigon d'Hennebont, fils d'Huelin, vers 1066. On mentionne aussi Guénaël en 550 (d'après le récit rapporté par A. Le Grand).
Lorsque Guénaël parvint à Groix, les cloches de toutes les chapelles se mirent à sonner subitement et miraculeusement "campanae omnium basilicarum [campanis ecclesiarum, selon Vita II], nullo movente, subito sonum dantes". Une église est également mentionnée par la Vita I "ad ecclesiam concurrentes, quae, latens, oceano" dite aussi "basilica". La Vita II rapporte que Guénaël s'affairait à construire des cellules pour ses compagnons, à construire des églises "construere fratribus cellas, aedificare satagebat ecclesias". Il se retira ensuite pour y fonder un monastère "fundavit monasterium" où il mourut un 3 novembre. Après de nombreuses années, Nominoë (Britannorum rex), voyant l'état du monastère, le fit reconstruire "Meritorum insuper tam sublimium confessorem in tam humili jacere monasterio indignum arbitratus, religiosa ductus voluntate, monasterium ibidem propriis sumptibus amplissimum et pulcherrimum effecit" (Vita II Guenalei). Les Normands, qui débarquent sur l'île de Groix au Xème siècle, aurait ravagé ce monastère en 900.
Huelin, seigneur d'Hennebont ou de Kemenet-Héboé, en donnant à l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, en 1037, l'île de Tanguethen ou de Saint-Michel, dans la rade actuelle de Lorient, y ajouta l'église de Saint-Gunthiern dans l'île de Groix et celle de Saint-Méloir, avec leurs appartenances : "adicimus insuper aecclesiam Sancti Gurthierni in insula Groe et Sancti Melori cum suis terris". Budic, évêque de Vannes, était présent à cette donation, et il semble avoir cédé à l'abbé de Sainte-Croix de Quimperlé son droit épiscopal sur l'île de Groix, comme son collègue de Quimper l'avait fait pour Belle-Ile. Aussi, à partir de ce moment, le prieur, nommé l'abbé, fut-il recteur de l'île et eut-il comme tel le casuel et les dîmes de la paroisse. C'est ce qu'une note rédigée vers 1120, résume en ces termes : "In insula Groë, presbyterium et decimam". L'église de Saint-Méloir, précédemment citée, paraît avoir été anciennement le siège de la paroisse de Groix, mais depuis longtemps ce titre appartient à l'église de Saint-Tudy et nous ignorons à quelle époque ce changement a pu se faire. Saint-Gunthiern, ou Loguthiern, fut toujours désigné sous le nom de prieuré.
Le prieuré Saint-Gurthiern ou Gunthiern, à Loc Gurthiern, devenu Saint-Goujarn (situé dans la partie orientale de l'île dite Pimitur) est aliéné en 1790. Il comprenait alors une chapelle, aujourd'hui ruinée, une maison, un jardin et "autres accessoires". On prétend que Saint-Méloir, à Loc Melaer devenu Lomener, aujourd'hui détruite, pourrait avoir été église paroissiale avant Saint-Tudy. Au début du XIIème siècle, lors d'un procès entre Guillaume d'Hennebont et l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, il est dit : "Et pour ce que nous devons recevoir sur l'île de Grouais, ledit Guillaume, seigneur de Hennebont, en rendit témoignage de sa propre bouche : Id est episcopum (c'est Dom Le Duc qui parle, s'il veut dire que l'Evêque y a ses droits épiscopaux, ou bien si, suivant le privilège de la fondation qui donne droit épiscopal au monastère acquises ou à acquérir, le monastère y avait le droit de l'Evêque), et Presbyterium (ce sont les droits rectoriaux) ; enfin l'on y avait toutes les dismes de l'isle, et cinq villages qui sont : Locguthiern, Locmariaker, Haelrech, Locmelaer, Kerbranken, exempts de toutes redevances" (le bénédiction Dom Le Duc). La dîme curiale ou rectoriale de l'île de Groix portait le nom significatif de Dîme de la Charette.
Au Moyen Age, l'île de Groix est réunifiée par les Rohan (au XIVème siècle). Les Rohan et les moines afferment les terres de Groix. L'île vit essentiellement de son activité maritime. Groix était jadis fractionnée en huit frairies (Loctudy, Le Mené, Lomaria, Logueltas, Lomelaër, Saint-Laurent, Saint-Jean, Sainte-Brigitte) et comptabilisait douze chapelles, non compris l'église paroissiale (Saint-Tudy, Saint-Gunthiern, Saint-Méloir, Saint-Jean, Saint-Gildas, Saint-Michel, Saint-Nicolas, Saint-Laurent, Sainte-Brigitte, La Trinité, Locmaria, et une autre dont le nom nous échappe).
Au XVIIème siècle, Groix sert dabris aux grands vaisseaux de la Compagnie des Indes. A partir du XVIIIème siècle, l'île de Groix devient un des premiers ports thonier et le reste jusquen 1940.
On rencontre les appellations suivantes : Groe (en 1037), Groey (en 1327), Groys (en 1370), Isle de Groez (en 1428), Isle de Groaye (en 1448), Grouays (en 1481), Groy (en 1570), Isle de Grois (en 1763).
Note 1 : L'île de Groix, bornée de tous côtés par l'Océan, est séparée de la côte de Ploemeur par un détroit de 6 ou 8 kilomètres de largeur, nommée les Coureaux de Groix. La longueur de l'île est d'environ 8 kilomètres et sa largeur est à peine de trois. Sa superficie est de 1476 hectares, en très grande partie cultivés. Elle est bordée vers l'ouest d'une haute falaise, qui la rend d'un difficile abord pour les barques des nombreux pêcheurs, qui l'habitent. Sa population est en 1891 de 4935 personnes. Le nom de Groix a été écrit Groë en 1037, Groy en 1327, Groay en 1448, et Grouais en 1704. Il semble dérivé du breton Groah, qui signifie Femme-mariée, Vieille femme, et, par exception, Sorcière. C'est peut-être un souvenir lointain des Druidesses de l'antiquité. « L'île de Groix, dit Cayot-Délandre, présente des curiosités naturelles très remarquables, surtout la grotte qui porte le nom de Trou de l'Enfer, dans la partie sud de l'île. La côte est très élevée dans cet endroit ; la grotte se trouve dans une anse, qui pénètre dans l'intérieur de l'île comme une vaste crevasse. La descente est difficile, périlleuse même, pour arriver à l'entrée du trou, qui s'avance sous le sol, en formant une allée obscure, dont la longueur n'a pas été bien déterminée, mais on dit qu'on y a pénétré jusqu'à la distance de 200 pas. Le Trou du Tonnerre, moins renommé que le précédent, n'est pourtant pas moins curieux. Il est formé par une excavation profonde, ou plutôt par un éboulement de terre entre deux rochers. Son ouverture, béante au niveau du sol, est à quelques pas du bord de la haute falaise, qui hérisse la côte occidentale. La mer mugit au fond de ce gouffre. Si on y laisse tomber une pierre, son choc répété sur les saillies du rocher produit une répercussion sourde, qui se termine par une détonation caverneuse, au moment où elle atteint le fond du gouffre. Dans les gros temps, la mer, en pénétrant dans ce trou, produit un roulement semblable à celui du tonnerre. On visite encore à Groix la Grotte aux moutons, celle de Madame Barisy, celle de la Chaussée, et un grand nombre d'autres, dont la plupart ne peuvent être vues qu'en canot et à mer basse ». Les Celtes ont laissé dans cette île de nombreux vestiges de leur séjour. Ainsi on trouve des dolmens et des allées, plus ou moins en ruines, à 200 mètres au nord du bourg, dans le vallon de Stanpédel ; à l'est du Mené, sur une éminence ; au sud-est du même village ; au sud-est de Locmaria ; au sud-est de Kerlard ; au nord-ouest du Moustéro ; à l'ouest de Kermario. On rencontre des menhirs renversés près de Kergatouarn, de Kerloret, de Kermarec et de Quelhuit ; à Saint-Sauveur, près du bourg, il en reste un debout, qui mesure six mètres de hauteur ; il se voit de fort loin en mer. Au sud de Kervédan, au milieu d'une plaine à peu près inculte, se trouve un tumulus de 30 pas de circonférence à la base et de 1m,50 d'élévation ; il est surmonté d'un petit menhir. Un autre tumulus existe à l'ouest du Moustéro ; sa base a 75 pas de circonférence et sa hauteur n'a plus que quatre mètres environ ; son sommet, bouleversé, semble avoir été fouillé ; on y voit plusieurs grosses pierres, qui sont sans doute les débris d'un dolmen. Les Romains ont, à leur tour, connu cette île, mais on ne sait pas positivement le nom qu'ils lui ont donné. Au sud de Kervédan, sur la côte, on trouve des restes de fortifications, appelées ordinairement « Camp des Romains », et quelquefois « Fort de Kervédan ». C'est un espace de 137 mètres de longueur sur 110 de largeur, protégé à l'est par une vallée profonde, au sud par une côte escarpée, à l'ouest par des rochers, et au nord par deux retranchements parallèles en ligne courbe (Joseph-Marie Le Mené - 1891).
Note 2 : L'île de Groix reçut la lumière de l'Evangile dès la fin du Vème siècle au moins, puisque saint Gunthiern y avait, pendant plusieurs années, mené la vie solitaire, avant de la quitter, vers l'an 500, pour s'établir à Anaurot, aujourd'hui Quimperlé. Plus tard, vers 550, saint Guénael, ancien abbé de Landevenec, se rendit à Groix, où il trouva un grand nombre de solitaires, avec lesquels il résolut de passer le reste de sa vie. Plusieurs croient qu'il y mourut le 3 novembre vers l'an 560. Il est possible que saint Tudy soit venu lui aussi terminer sa carrière dans le même lieu, au commencement du VIIème siècle. L'île de Groix, ou l'île Tudy, le regarde comme son patron et l'honore le 9 mai ; on y possédait autrefois une grande partie de ses reliques. Cette île servit à cacher, pendant les ravages des Normands, des reliques partielles des saints Gunthiern, Guengaloé, Guénael, Paulennan, Symphorien, Ténennan, Guédian, Idunet, et plusieurs autres, venues probablement d'Anaurot et d'ailleurs. En 1037, quelque temps après la fondation de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, Huélin, seigneur d'Hennebont ou de Kemenet-Héboé, donna à ce monastère l'église de Saint-Gunthiern et celle de Saint-Méloir, avec leurs dépendances, dans l'île de Groix (Cartulaire). Saint-Gunthiern s'appelle aujourd'hui Saint-Gouziern et Saint-Méloir Lomener. Les moines y acquirent Locmaria, Haelrech ou Stanverec, et Kerbranken ou Cavranguy. Ils se chargèrent du service spirituel de l'île entière, et eurent à ce titre la dîme réservée au recteur. Tout cela fut reconnu vers 1120 par Guillaume, seigneur d'Hennebont. Plus tard, le prieur de Saint-Gunthiern se déchargea du service parroissial sur un vicaire perpétuel ou inamovible, auquel il attribua une part de ses revenus, en gardant pour lui les dîmes. L'abbé de Quimperlé, en autorisant ces arrangements, se réserva le droit de présenter le vicaire perpétuel à l'approbation de l'évêque de Vannes, et il a joui de ce droit jusqu'à la fin du XVIIème siècle. Voici quelle était, en 1619, la répartition des revenus. Le prieur de Saint-Gunthiern, comme recteur primitif, recueillait environ 100 minots de froment et autant d'orge, mesure d'Hennebont, et avait, en outre, les offrandes faites dans les nombreuses chapelles de l'île. Le vicaire perpétuel, indépendamment de son casuel et de son logement, recevait des prémices, évaluées par lui à environ 40 minots de froment, et une pension, qui s'éleva plus tard à la somme de 500 livres. L'abbé de Saint-Maurice de Carnoët, le prieur de Saint-Guénael de Caudan, et celui de Saint-Michel de Ploemeur, y percevaient quelques faibles dîmes. En 1756, le revenu net du prieuré était évalué à 506 livres (Joseph-Marie Le Mené).
Note 3 : Dans les temps modernes, cette île a été souvent ravagée par les ennemis de la France. En 1673 les Hollandais y abordèrent pour la piller et y mettre le feu, pendant la guerre que leur faisait Louis XIV. — En 1696, le 14 juillet, les Anglais et les Hollandais y descendirent de nouveau, brûlèrent les maisons et les églises, et enlevèrent les bestiaux et les cloches. En 1703, elle allait subir le même sort, lorsque M. Uzel, recteur du lieu, trompa les ennemis par un singulier stratagème. Cet ecclésiastique réunit toute la population valide sur le point le plus élevé de l'île, les hommes armés de fusils, les femmes munies de bâtons et à demi-travesties en hommes, les fit monter sur des chevaux, des bœufs, des vaches, et réussit à leur donner une apparence militaire. Les Anglais, de loin, les prirent pour des dragons, venus au secours de l'île, levèrent l'ancre et s'éloignèrent. Pour récompenser cet ingénieux recteur, le roi lui accorda, le 30 janvier 1704, une pension de 500 livres sur l'évêché d'Agen, et, peu après, le droit, à défaut d'officier spécial, d'examiner les papiers des pêcheurs, et de disposer de l'artillerie de l'île. En 1742, un autre recteur, Maurice Le Poullic, qui avait par son dévouement préservé ses paroissiens des horreurs de la famine, reçut à son tour une pension de 600 livres (Joseph-Marie Le Mené).
Note 4 : Groix est le pays natal de Jean-Pierre Calloc'h, poète de langue celtique connu sous le nom de Bleimor et mort en 1917.
Note 5 : Liste non exhaustive des maires de Groix : Joseph Davigo (1790-1791), Jean-Jacques Georget (1791-1792), Jean-Louis Simon (1792-1793), Maurice Milloch (1793-1797), Jean Rio (1797-1800), Pierre Proteau (1800-1803), Jean Rio et Gwénolé Stéphan (1803-1806), Mathurin Tromeleu (1806), Louis-Henri Thépault (1810), Jacob Davigo (1810-1816), Julien Kersaho (1816-1823), Joseph Kersaho (1823-1826), Laurent Baron (1826-1828), Barnabé Noël (1828-1833), Charles François Miller (1833-1835), Laurent Jégo (1835-1849), Julien Genevisse (1849-1858), Jean-Pierre Romieux (1858-1871), Laurent-Marie Jégo (1871-1873), Laurent Victor Noël (1873-1891), Charles Romieux (1891-1899), Adolphe Stéphan (1899-1903), Firmin Davigo (1903-1908), Emile Bihan (1908-1925), Firmin Tristan (1925-1945), Francis Stéphan (1945-1959), Joseph Puillon (1959-1971), Joseph Yvon (1971-1989), Dominique Yvon (1989-2001), Eric Régénermel (2001-1014), Dominique Yvon (2014-?), etc ....
Voir aussi "L'histoire de l'île de Groix"
PATRIMOINE de GROIX
l'église Saint-Tudy, totalement reconstruite en 1850 par le recteur Lagueux. Elle remplace un édifice religieux abattu en 1755 et qui mesurait alors 30 mètres de long pour 10 mètres de large. Sa longère Nord avait été édifiée en 1758. Le 29 juin 1788 est posée la première pierre d'un nouvel édifice dont l'architecte se nommait Bregeon. Plusieurs restaurations auront lieu jusqu'en 1935. L'église actuelle date de 1850 et présente un plan en croix latine. Un thon a été installé en 1952 sur le clocher qui date du XVIIIème siècle ;
Nota : L'église paroissiale est dédiée à saint Tudy. Autour d'elle s'est formé un village ou un bourg, qu'on appelle Loctudy. L'édifice religieux menaçait ruine, quand on résolut, en 1755, de le reconstruire ; on commença par la longère du nord. En 1787, la nef demandait des réparations considérables, ainsi que le choeur, et l'on dut transférer le service religieux dans la chapelle de la Trinité. Survint la Révolution, qui arrêta les travaux, en sorte que l'église n'a été terminée que dans le XIXème siècle. L'église actuelle, qui ne conserve de l'ancienne que la tour avec une flèche en ardoises, a été entièrement reconstruite vers 1850 par M. Lagueux. C'est un édifice en forme de croix latine qui n'offre rien de particulier. Les chapelles publiques de Groix étaient très nombreuses. — 1° La Trinité, dans le bourg même de Loctudy, à quelques pas au sud de l'église paroissiale ; en 1891, elle sert toujours au culte. — 2° Saint-Méloir, au village de Locmener, au sud du bourg ; mentionnée dans la donation de 1037, cette église pourrait bien avoir été paroissiale avant celle de Saint-Tudy ; elle est détruite depuis longtemps. — 3° Notre-Dame du Calme, au village du Mené, vers l'est, est toujours ouverte au culte. — 4° Notre-Dame de Placemanec, au village de Locmaria, renferme une statue vénérée de la sainte Vierge, qui fut soigneusement cachée en 1696 et en 1793 ; la chapelle, réédifiée dans ce siècle, est très fréquentée. — 5° Saint-Gunthiern, ou Saint-Gouziern, au sud-est, lieu présumé du séjour de ce pieux solitaire ; mentionnée dans la donation de 1037, cette église devint le chef-lieu du prieuré de ce nom ; aliénée en 1790, elle est aujourd'hui ruinée. — 6° Saint-Gildas, au village de Locqueltas, au sud-sud-est du bourg, n'existe plus. — 7° Saint-Nicolas, au sud-ouest, près du port du même nom, n'a pas laissé de vestiges. — 8° Saint-Laurent est dans le même cas. — 9° Saint-Jean n'existe plus. — 10° Sainte-Brigitte, également détruite. — 11° Saint-Léonard, au village de Quelhuit, vers l'ouest-nord-ouest, décorée parfois du titre de prieuré, est encore régulièrement desservie tous les dimanches comme celle de Locmaria. — 12° Saint-Michel, détruite, a laissé son nom à un moulin voisin du bourg. — 13° Saint-Sauveur, près du bourg, rappelée aujourd'hui par une simple croix. — 14° Saint-Amand, qu'on ne sait où placer. — 15° Saint-Hilaire, également inconnue aujourd'hui. — 16° La Vraie-Croix, ou Langroéz, dont il ne reste rien. Il est probable que la plupart des chapelles détruites ont été ruinées par les ennemis en 1673 et 1696. Les frairies étaient celles de Loctudy, Locmener, Le Mené, Locmaria, Locqueltas, Saint-Laurent, Saint-Jean, et Sainte-Brigitte. En fait de chapellenies, on ne connait que celle de Saint-Nicolas. Groix dépendait jadis du doyenné de Kemenet-Héboé ou des Bois, et de la sénéchaussée d'Hennebont. En 1790, la paroisse fut érigée en commune, du canton de Port-Liberté (Port-Louis), et du district d'Hennebont. Son recteur, Claude Laudrain, refusa, en 1791, le serment schismatique, se vit remplacé par un prêtre constitutionnel, et alla mourir en Espagne. La maison, le jardin et les autres dépendances du prieuré de Saint-Gunthiern furent vendus, dès 1790, à une personne de l'île pour la somme de 27,600 livres. En 1800, Groix passa dans l'arrondissement de Lorient, sans cesser d'appartenir au canton de Port-Louis. En 1891, Groix produit du froment, de l'orge, des petits pois et des pommes de terre d'excellente qualité, et en exporte sur la terre ferme ; en retour ses barques rapportent du continent les bois dont l'île manque. Ses marins sont renommés, et, après avoir fait leur service sur les navires de l'Etat, ils s'emploient dans la marine marchande, ou se livrent à la pêche. Le 24 juin, chaque année, a lieu la bénédiction des Coureaux à l'occasion de la pêche de la sardine, fête qui attire beaucoup d'étrangers. Le clergé de Ploemeur, à la tête d'une procession, quitte Larmor en bateaux, et se dirige au milieu des Coureaux, à la rencontre d'une semblable procession partie de l'île de Groix. Une fois réunis, les deux clergés entonnent des hymnes et procèdent à la bénédiction de la mer, des filets et des nombreux bateaux de pêcheurs présents à cette cérémonie. Puis les croix et les bannières se saluent, comme à leur arrivée, et les deux processions retournent au port. Là, malheureusement, de trop nombreuses libations terminent souvent cette journée et lui enlèvent son sublime caractère. C'est pour obvier à cet abus, que le clergé de Groix a cessé, depuis 1877, d'aller en procession au milieu des Coureaux. Le Port-Tudy a reçu d'importantes améliorations, et aujourd'hui (1891) les navires y séjournent en eau profonde (Joseph-Marie Le Mené - 1891).
Voir aussi "L'histoire de la paroisse de Groix et ses recteurs"
la chapelle Notre-Dame-de-Plasmanec ou Notre-Dame de Ploumanec (moyen âge), située à Locmaria. Incendiée en 1696 par les Anglais, cette chapelle est reconstruite en 1696 et en 1797. Elle est de forme rectangulaire avec un chevet à trois pans et mesure 10 mètres de large. Elle se termine à l'Est par un chevet à trois pans. La façade occidentale présente un portail néo-classique surmonté par un clocheton. La porte en plein cintre est encadrée de deux pilastres et surmontée d'un petit fronton triangulaire. On y trouve un ex-voto "La Chaloupe de la douane" (1826) ;
la chapelle Notre-Dame-du-Calme ou des Carmes (1834), située au village du Méné. Initialement rectangulaire, la chapelle est transformée en 1834 en forme de croix latine par le recteur Lagueux. De part et d'autre de la porte Nord, se trouvent deux petites niches qui abritent les statues de sainte Anne et d'un saint Evêque ou abbé. Le clocheton est surmonté d'un toit et d'une croix. La chapelle abrite une statue de la Vierge à l'Enfant, oeuvre du sculpteur lorientais Bara et datée de 1819, ainsi qu'une Pietà (XIXème siècle) ;
la chapelle Saint-Léonard (XIXème siècle), située au village de Quelhuit. Cette chapelle, construite par le recteur Lagueux, est bénite le 13 avril 1841. Elle présente un plan en forme de croix latine et se trouve à proximité d'une fontaine de même nom. Sur la façade occidentale s'ouvre une porte en plein cintre, surmontée d'une niche abritant la statue de saint Léonard. Le clocheton est surmonté d'un toit et d'une croix. Les murs latéraux sont consolidés par des contreforts. Elle abrite une statue en bois polychrome du saint Sauveur (XVIIème siècle), une statue en bois polychrome de saint Léonard (XVIIIème siècle), une Pietà et un thonier ex-voto "Marcel" (1913). Il faut signaler que cette chapelle dédiée à saint Léonard remplace l'ancienne chapelle Saint-Laurent, restaurée après la Révolution par le recteur Le Livrec (ou Livec) et qui menaçait ruine au XIXème siècle ;
la chapelle de la Trinité (1892), située près du bourg. Cette chapelle servit plusieurs fois d'église paroissiale quand cette dernière était en travaux. Elle mesure 12 mètres sur 6 mètres et elle est restaurée entre 1819 et 1826. Elle est entièrement reconstruite en 1892 sur des plans de l'abbé Brisairer, de Tours, et bénite le 27 février 1894 ;
les anciennes chapelles détruites entre 1673 et 1696 et aujourd'hui disparues : la chapelle La Vraie-Croix, la chapelle Saint-Amand, la chapelle Sainte-Brigitte, la chapelle Saint-Gildas, au Sud de Locqueltas, la chapelle Saint-Hilaire, la chapelle Saint-Jean, la chapelle Saint-Nicolas, au Sud-Ouest du port du même nom, la chapelle Saint-Tudy. De la chapelle Saint-Michel ne subsiste qu'un moulin de ce nom. De la chapelle Saint-Sauveur dite également la Trinité, ne subsiste qu'une croix près du bourg ;
l'oratoire Notre-Dame du Pradino (1958) ;
l'ancien prieuré de Saint-Gunthiern. En plus des droits épiscopaux et rectoriaux, avec la dîme, le prieuré avait des revenus particuliers à Locguthiern, ou Saint-Gouziern, chef-lieu du prieuré, à Locmélaer, dit aujourd'hui Locmener, à Locmaria ou Locmariaker, à Haelrech ou Stanverec, et à Kerbranken ou Carranguy. Quand plus tard le prieur de Saint-Gunthiern se décharge du service paroissial sur un vicaire perpétuel, il lui donne une portion de ses revenus, en gardant la majeure partie des dîmes. A partir de ce moment, le prêtre séculier chargé de la paroisse est présenté par l'abbé de Quimperlé et institué par l'évêque de Vannes. Mais au XVIIIème siècle, les abbés commendataires perdent ce droit, le vicaire se qualifie alors de recteur, et il est à la nomination directe du pape ou de l'évêque. Le prieuré tombe en commende au XVIème siècle. Voici quelle est en 1619 la répartition des revenus : - le prieur de Saint-Gunthiern, comme recteur primitif, recueille environ 100 minots de froment et autant d'orge, mesure d'Hennebont, et possède en outre les offrandes faites dans les nombreuses chapelles de l'île de Groix, - le vicaire, indépendamment de son casuel et de son logement, reçoit des prémices évaluées par lui à environ 40 minots de froment, et une pension, qui s'élève plus tard à la somme de 500 livres. En 1756, le revenu net du prieuré est évalué à 506 livres comme celui du vicaire. Voici les noms des prieurs de Saint-Gunthiern : Jacques Fabri, chanoine (pourvu en 15.., mort en 1568), François Kermault (pourvu en 1568), Fr. Louis Sébastien, de Quimperlé (pourvu en 15.., mort en 1592), Fr. Jean de Champaigne (pourvu en 1592, démissionnaire en 1595), Fr. Claude de Chefdubois (pourvu en 1595, mort en 1597), Jean Lair, du Mans (pourvu en 1597, contesté par L. Le Coguic), Julien Gobéry, de Rennes (pourvu en 1602, mort en 1603), Pierre Bossu, de Lyon (pourvu en 1604), Raoul Odic (pourvu en 16.., mort en 1615), Pierre Réchin, d'Evreux (pourvu en 1615, mort en 1616), Guillaume Le Prestre (pourvu en 1616, mort en 1640), Louis de Beauvais, d'Angers (pourvu en 1640), Philippe Mélo (pourvu en 16.., mort en 1718), Ch. Joseph Le Corre du Cosquer (pourvu en 1718, mort en 1740), Jean François Donin, de Rosière (en 1740, mort en 1759), Pierre Feuvet, de Blois (pourvu en 1759, dépouillé en 1791). Après la confiscation révolutionnaire, les biens du prieuré de Saint-Gunthiern de Groix, comprenant une chapelle, une maison, un jardin et autres accessoires, sont vendus à la veuve Proteau de Groix, le 16 décembre 1790, pour 27 600 livres ;
la fontaine de Saint-Amand (XIXème siècle) ;
la fontaine de Kerlard (1907) ;
la fontaine des Amoureux (1850 et 1921), située à Kervédan. Une petite croix sur le fronton porte la date de 1921 (date d'une restauration). La date de 1850 est gravée au pied de la croix ;
la fontaine de Kerlivio (XIXème siècle) ;
le lavoir de Kerlivio (XIXème siècle) ;
le lavoir de Kermouzouët (XXème siècle) ;
les deux lavoirs de Kerlard (1907) ;
l'ancienne conserverie Lecointre (1930-1931), située à Mez Port-Tudy ;
l'ancienne conserverie de Port-Tudy (1860) ;
la conserverie Jégo-Béziers (1864), située à Port-Lay ;
le phare des Chats (1898-1899), situé à la Pointe des Chats ;
le phare de Pen Men (1839). La tour, édifiée de 1794 à 1798, s'écroule en mars 1799, et un autre phare est construit à 200 mètres entre 1829 et 1839 ;
le port de Port-Lay (1839-1859) ;
le port de Port-Tudy (1860-1930). Le phare du port de Port-Tudy date de 1891 à 1892 ;
7 moulins à vents : Pivisy, Clavezic, Michel, du Prince, de Stang, de Kergatouarn, de Kerrochet et le moulin de Kerbus (XIXème siècle) ;
A signaler aussi :
le grand menhir (époque néolithique), situé à Kermario. Il est encore appelé menhir de Clavezic, du Salver-er-Bed ou de Saint-Sauveur ;
le petit menhir ou Men-Hoal, situé à Kerlard ;
le dolmen de Magoer Huen (époque néolithique), situé au port de Locmaria ;
le dolmen du Roc'h Chlaz (IV siècle avant Jésus-Christ) ;
le dolmen de Men Yann ou Men Yeun (époque néolithique), situé à Kerlard ;
le dolmen de Men Kam (époque néolithique), situé à Kerlard ;
le dolmen Sud de Port-Mélite (époque néolithique), situé à Kerrohet ;
le dolmen nord de Port-Mélite (époque néolithique), situé à Kerrohet ;
le camp gaulois de Kervédan (Ier siècle avant Jésus-Christ). Il s'agit d'un éperon barré ;
une sépulture Viking à barque incinérée sous tumulus (à Locmaria) ;
ANCIENNE NOBLESSE de GROIX
Au point de vue féodal, l'île de Groix faisait partie du Kemenet-Héboé, et dépendait, comme on l'a vu, des seigneurs d'Hennebont. Lors du démembrement de ce fief, vers 1200, Groix fut partagé par moitié entre la seigneurie de la Roche-Moysan et celle des fiefs de Léon. Jean I, vicomte de Rohan, ayant acquis ces deux parts, les fit entrer, en 1384, dans le lot de son troisième fils, Charles de Rohan, seigneur de Guémené. Les descendants de ce dernier sont restés seigneurs de Groix durant quatre siècles, c'est-à-dire jusqu'à 1791.
Les seigneuries secondaires de l'île étaient :
1° Créhal, au sud-ouest.
2° Kergatouarn.
3° Kerlivio, au nord-ouest.
4° Kerpunce, à l'ouest.
(de Joseph-Marie Le Mené).
En 1428, on comptabilise la présence de 2 nobles sur l'Ile-de-Groix : Pierre Leen ou Lehen et Jehan de Coetnours.
En 1448, lors de l'enquête des exempts de fouage, on comptabilise trois nobles sur l'Ile-de-Groix : Jehan Le Boterfs, Jehan Coetnoux (sergent du Vicomte de Rohan), Allain Lehen (sergent de la Rochemoaysan).
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence de 2 nobles de L'Ile-de-Groix :
Jehan LEHEN : défaillant ;
Jehan COETNOUS, remplacé par son fils Louis : comparaît en archer ;
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