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Louis-Marie GRIGNION DE MONTFORT |
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Louis Marie Grignion de Montfort, missionnaire apostolique, du tiers-ordre de Saint-Dominique, fondateur des missionnaires de la Compagnie de Marie (Pères missionnaires Montfortains), de la Congrégation des Filles de la Sagesse, et des Frères de la Communauté du Saint-Esprit (Saint-Gabriel).
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Louis Marie Grignion de Montfort est né le 30 janvier 1673 à Montfort-sur-Meu. Il a pour parents Jean Baptiste Grignion et Jeanne Robert, demoiselle des Chesnais (en Ille-et-Vilaine), mariés le 10 février 1671 dans l'ancienne église de Toussaints à Rennes. Louis Marie Grignion de Montfort est baptisé le 1er février 1673 dans l'église Saint-Jean de Montfort. Le 16 juillet 1675, ses parents achètent la propriété du Bois-Marquer en Iffendic et s'y installent. En 1685, Louis Marie Grignion de Montfort vient d'atteindre sa douzième année. Ses parents décident de l'envoyer au collège Saint-Thomas-Becket de Rennes et le placent en pension chez son oncle, l'abbé Alain Robert de la Vizeule, prêtre de la paroisse Saint-Sauveur. Le directeur spirituel du jeune étudiant est le Père Descartes, neveu du philosophe. Mais celui qui exerce le plus d'influence sur notre collégien est le Père Gilbert, saint religieux, qui terminera sa vie dans les missions où il évangélisera les "nègres" de la Martinique et des Caraibes. Aux yeux de ses camarades, Louis Marie Grignion de Montfort est un élève très pieux.
Il reste au collège de Rennes jusqu'en 1693 puis se rend au séminaire de Saint-Sulpice à Paris où il séjourne de 1695 à 1700. Louis Marie Grignion de Montfort est promu à l'ordre de prêtrise, le samedi des "Quatre Temps de la Pentecôte" de l'année 1700 (5 juin 1700), par messire Jean Hervieu Bazan de Flamenville, évêque de Perpignan. C'est à l'âge de 27 ans et à l'autel actuel de la Sainte-Vierge, en l'église Saint-Sulpice, qu'il célèbre sa première messe, le 5 juin 1700. De 1700 à 1703, Louis Marie Grignion de Montfort est à la recherche d'un champ d'apostolat. Son premier ministère est à Nantes, dans la communauté saint Clément où il reste jusqu'en octobre 1701. Il se rend ensuite à Poitiers comme aumônier à l'Hôpital Général. Il fait la connaissance de Marie Louise Trichet (béatifiée en 1993). Avec elle, il fonde les "Sœurs de la Sagesse", le 2 février 1703. A Pâques de la même année, il se rend à Paris à l'Hôpital de la Salpêtrière jadis fondé par saint Vincent de Paul. Il va loger en solitaire dans la rue du Pot de Fer, logis très pauvre où il reste près d'un an. Il met à profit cette solitude pour méditer et prier. C'est probablement à cette époque qu'il écrit "L'amour de la Sagesse éternelle". |
L'archevêque de Paris, informé de sa sainteté, lui confie la mission délicate de réformer les ermites du Mont-Valérien. Mais à Poitiers, les pauvres ne l'ont pas oublié et le rappellent. Revenu dans cette ville au début du carême 1706, on lui signifie plus tard son congé. Mais sa vocation est ailleurs et il le sent de plus en plus : c'est de prêcher et instruire le long des routes pour relever la Maison du Seigneur qui tombe en ruines. Reçu en audience le 6 juin 1706 par le Pape Clément XI, il revient en France avec le titre de « Missionnaire apostolique » : " Vous avez, Monsieur, un assez grand champ en France pour exercer votre zèle. N'allez point ailleurs. Et travaillez toujours avec une parfaite soumission aux évêques dans les diocèses où vous serez appelé.". Quittant donc l'hôpital, Louis Marie Grignion de Montfort se met à prêcher des missions dans la ville et aux environs. Dieu lui envoie un auxiliaire dans la personne d'un jeune homme qui s'attache à lui et qui, sous le nom de Frère Mathurin, fera le catéchisme pendant cinquante ans dans les missions avec lui et ses successeurs.
Les dix dernière années de sa vie, Louis Marie Grignion de Montfort sillonne l'Ouest de la France, de paroisses en paroisses pour prêcher 72 missions. Il met ses missions sous la protection de "sa bonne Mère", la Très Sainte Vierge, et du grand guerrier céleste, l'archange Saint-Michel. En compagnie du Frère Mathurin, il se dirige d'abord vers Notre-Dame des Ardilliers, près de Saumur. Sur sa route, il s'arrête à l'abbaye de Fontevrault qui abrite sa soeur Sylvie, religieuse converse. Puis continuant son voyage, le Père de Montfort atteint Angers. Les deux voyageurs débarquent au Mont-Saint-Michel, le 28 septembre 1706. Du Mont-Saint-Michel, le missionnaire se rend à Rennes, où chaque matin, accompagné du Frère Mathurin, il célèbre la messe tantôt à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, tantôt à Notre-Dame de la Paix, mais le plus souvent à l'hôpital. Il se dirige ensuite vers Dinan, où il rencontre son frère Joseph-Pierre, religieux dominicain, admis au noviciat en 1695 et ordonné prêtre en 1698. Il donne ensuite une mission à Saint-Suliac, puis à Bécherel où il est amené à porter la parole de Dieu dans la maison de la Porte-Berthault. Vers la fin de l'année 1706, il y prêche "la retraite dit Grandet". |
Louis Marie Grignion de Montfort s'associe ensuite de 1707 à 1708 à un groupe de missionnaires dirigé par Dom Jean Leuduger (1649-1722), chanoine scolastique de la cathédrale de Saint-Brieuc et fondateur de la Congrégation des Filles du Saint-Esprit. Louis Marie Grignion de Montfort ne tarde pas à se révéler comme une des meilleures recrues de son armée de missionnaires. Pendant sept à huit mois, Louis Marie Grignion de Montfort prêche dans les paroisses de Baulon, Le Verger, Merdrignac, Montfort (au diocèse de Saint-Malo), à la Chèze, Plumieux, Saint-Brieuc, Moncontour (dans le diocèse de Saint-Brieuc). De 1708 à 1710, il exerce sa mission en compagnie du Frère Mathurin et du Frère Jean, dans le pays nantais et ses environs (Nantes, Valet, La Chevrolière, Vertou, Saint-Fiacre en décembre 1708, Campbon le 13 février 1709, Crossac, Ponchâteau d'avril à mai 1709, Bouguenais, Besné, la Chapelle-des-Marais, Missillac, Herbignac, Camoël, Assérac, ....). Son action puissante sur les âmes, ses initiatives audacieuses étonnent ses confrères et font éclater sa sainteté aux yeux de la population.
Note 1 : Louis Marie Grignion de Montfort apportait une attention particulière à la bonne tenue des édifices religieux et des cimetières. Le cimetière de Saint-Donation (à Nantes) possédait une antique chapelle dédiée à saint Etienne. Il y plaça une statue de Notre-Dame des Coeurs, qui resta longtemps en vénération, et fonda la Confrérie de Marie, reine des Coeurs. Dans cette même chapelle, le Père Grignion de Montfort bénit, le 21 juin 1710, une cloche qu'il nomma Anne-Marie, du nom de la marraine, Anne Rogier de Crévy, marquise de la Tullaye, et du parrain, qui n'était autre que lui-même. Au registre des signatures figurent les noms de Louis-Marie de Montfort, de Michel de la Gasselinais, le curé, d'Anne Rogier de Crévy, la marraine, puis des membres de la société de Notre-Dame des Coeurs : Mme veuve Dauvaise et sa fille Elisabeth, Prudence Fouchard, Marguerite Charrier, Mme Jean Faverolles.
Note 2 : Entre 1709 et 1711, Louis Marie Grignion de Montfort prend en charge la construction du Calvaire de Pontchâteau ("C'est la croix qui a racheté le monde, c'est la croix qui sauve les âmes".), annoncée durant sa mission à Pontchâteau au mois de mai 1709. D'après la tradition, le terrain d'abord choisi, se trouvait près de la chapelle de Sainte-Reine, sur la paroisse de Rochefort-en-Crévy. Le calvaire est édifié en août 1709. Mais par ordre du roi (décision influencée par Guischard de la Chauvelière, sénéchal du duc de Coislin), le Calvaire est démoli. En effet, dès le 7 septembre 1710, M. de Torcy notifie, de Marly à M. de Châteaurenault, l'ordre du roi. C'est M. de Lannion, lieutenant général de Nantes qui reçoit la pénible mission de présider à la démolition du Calvaire, mais, pris de remord, il se dérobe. L'exécution de la consigne est alors confiée à M. d'Espinose, commandant de la milice de Pontchâteau. L'oeuvre de reconstruction est reprise en 1747. En 1793, les "patriotes" essayent d'incendier le Calvaire après l'avoir saccagé. La seconde restauration du Calvaire est entreprise au début du XIXème siècle, en 1821, par M. Gouray, curé de Pontchâteau.
En 1711, le Père de Montfort est appelé par l'évêque de la Rochelle, Mgr Etienne de Champflour (ancien élève, comme Grignion de Montfort, de Saint-Sulpice, à Paris). Vers le début du carême 1711, Louis Marie Grignion de Montfort quitte le diocèse de Nantes pour se rendre à Garnache, au bord du marais vendéen (à noter que l'armée vendéenne se lèvera un siècle plus tard pour défendre sa foi, l'image du Sacré-Coeur sur la poitrine et le chapelet à la main). Sur la paroisse de Garnache, se trouvait une chapelle en ruines, dédiée autrefois à saint Léonard. Le missionnaire entreprend de la restaurer et la dote d'une statue de la Sainte Vierge qu'il appelle "Notre-Dame de la Victoire". Le 11 mai, il quitte, en compagnie du Frère Mathurin, Luçon pour gagner La Rochelle où l'évêque lui confie l'évangélisation de la ville. A la fin de l'année 1711 et au début de 1712, Louis Marie Grignion de Montfort prêche sans doute quelques missions dans les campagnes. C'est alors que Mgr de Lescure lui demande d'aller évangéliser l'île d'Yeu. La mission terminée, il se rend, vers Pâques, à Nantes, désireux d'encourager les oeuvres qu'il avait établies dans cette ville. En effet selon la promesse faite l'année précédente, Grignion de Montfort est à La Garnache le 5 mai 1712 pour bénir la chapelle Notre-Dame de la Victoire. Dès le soir de l'Ascension, Montfort ouvre une mission à Sallertaine, paroisse voisine, où il restaure une chapelle sous le vocable de Notre-Dame de Bon-Secours. D'autre part sur le terrain de la paroisse, un plateau avait autrefois servi de cimetière et dans ce lieu, cher encore à la piété des fidèles, Montfort souhaite reproduire quoique moins grandiose, le calvaire de Pontchâteau "L'emplacement était bien choisi. Dominant le bourg et terminé par un rocher abrupt, le monticule avait déjà de l'allure. Il suffirait de quelques terrassements pour l'aménager. Au bas, le Père creusa le Saint-Sépulcre. Au-dessus, on construisit la chapelle de Saint-Michel. Et au sommet, bien en vue, on planta la croix, dont les trois branches portaient un grand chapelet enchaîné à l'entour du Christ" (dit le P. Besnard). Mais, le gouverneur de La Rochelle, M. de Chamilly, malgré sa bienveillance à l'égard de Louis Marie Grignion de Montfort, se laisse circonvenir et ordonne la destruction du "prétendu fort" qui était en fait le Calvaire. Le 11 juin 1712, ignorant le repos, Louis Marie Grignion de Montfort prend la route de Saint-Christophe-du-Ligneron. En juillet 1712, le Père de Montfort est de retour à La Rochelle. Une personne pieuse lui fait don d'une pauvre demeure dans le quartier de Saint-Eloi : ce sera son ermitage. A plusieurs reprises il s'y retire dans l'intervalle de ses travaux apostoliques. Il y passe vraisemblablement une partie de l'automne de 1712, occupé à composer le célèbre "Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge". Dès le début de l'hiver, les missions l'appellent : les paroisses de Thairé (en octobre 1712), Saint-Vivien, Esnandes, Courçon (en janvier 1713), Beugnon, Bressuire, Argenton-Château, Séguinière (en mai 1713) l'entendent tour à tour.
Au début de 1713, Louis Marie Grignion de Montfort rédige la " Règle des missionnaires de la Compagnie de Marie", un engagement par vœu de pauvreté de chasteté et d'obéissance. Louis Marie Grignion de Montfort part ensuite, en juillet 1713, pour Paris afin de rencontrer les supérieurs de la communauté du Saint-Esprit. En effet au milieu de ses labeurs dans le diocèse de La Rochelle, l'homme de Dieu ne perd pas de vue le projet (dont il rêve et qui doit être l'oeuvre principale de sa vie) de fonder une société de missionnaires. Plusieurs élèves du séminaire du Saint-Esprit (situé jadis rue Neuve Sainte-Geneviève, appelé, aujourd'hui, rue Tournefort) suivront le Père Montfort et feront partie de la Compagnie de Marie (Jacques Le Vallois, MM. Vetel, Thomas, Hédan, Besnard, ...). A Paris, Grignion de Montfort reste missionnaire : son temps il l'emploie à l'apostolat, et dans ses visites, dans ses rencontres, il ne cesse de prêcher la Sainte Vierge, et surtout la dévotion au Rosaire. Fin août 1713, le Père Montfort s'éloigne de Paris où il avait passé deux mois. L'avenir de sa société de missionnaires semblait assuré.
A son retour de Paris, l'homme de Dieu traverse Poitiers où une autre famille spirituelle l'attend, les Filles de la Sagesse avec Marie Louise de Jésus et Catherine Brunet qu'il avait connues sept ans auparavant, à quelques jours près. Au mois d'août 1713, il atteint la paroisse de Mauzé, sur les confins du diocèse de La Rochelle.
Note 3 : Dès 1711, nous affirment ses biographes (dont l'historien Pauvert), le Père Louis Marie Grignion de Montfort publie un premier recueil (in-18 de 120 pages) : il s'agit d'un volume comprenant cinq fascicules différents qui peut se séparer : le premier traite des vertus chrétiennes, le deuxième et le troisième renferment des cantiques de mission, le quatrième des cantiques pour le Sacré-Coeur. Il met au point aussi une "Méthode pour convertir les protestants". C'est aussi à La Rochelle que le Père Montfort fait imprimer, chez Louis Bourdin, un ouvrage d'une vingtaine de pages : "Dispositions pour bien mourir". Ce dernier opuscule comprend quatre parties : - les dispositions, - les oraisons pour l'Extrême-Onction, - les sept paroles de Jésus en croix, - le testament spirituel.
Dans les premiers mois de 1714, Louis Marie Grignion de Montfort parcourt, en conquérant spirituel, les paroisses de l'île d'Oléron, de Saint-Christophe, Vérines, Saint-Médard, Le Gué-d'Alléré, Saint-Sauveur, Nuaillé, La Jarrie, Croix-Chapeau, Marennes, "répondant partout la semence de la divine parole qu'il arrosait de ses sueurs et qu'ils cultivait par ses exemples, et qui croissait toujours plus à l'ombre de la croix" (dit le P. Besnard). Au mois de mai 1714, en route pour un voyage à Rouen, le bon Père Grignion de Montfort s'arrête à Roussay (non loin de de La Séguinière), à Rennes, à Avranches, à Saint-Lô, à Caen (en septembre 1714). Le long voyage en Normandie occupe les quatre mois de l'été de 1714.
A son retour, Louis Maris Grignion de Montfort passe à Rennes, à Aigrefeuille et à Nantes. Ce n'est guère avant novembre 1714 que le Père Grignion de Montfort regagne La Rochelle. Au début de l'hiver, il reprend ses courses apostoliques et évangélise successivement Loiré, Le Breuil-Magné, l'île d'Aix, Saint-Laurent-de-la-Prè et Fouras. Après avoir prêché la mission de Taugon-la-Ronde, en mars 1715, et installé les Filles de la Sagesse à La Rochelle, Louis Marie Grignion de Montfort remonte dans le bocage vendéen, au mois d'avril 1715. A part quelques échappées à Nantes et à La Rochelle pour consolider ses oeuvres diverses, c'est là qu'il va travailler jusqu'à la fin de sa vie. Le 19 avril 1715, il ouvre une mission à Saint-Amand-sur-Sèvre. Il rédige aussi la "Règle des Filles de la Sagesse" au mois de juillet 1715 (approuvées par Mgr de Champflour, le 1er août 1715). Il est à Fontenay, le dimanche 25 août 1715. Un autre ermitage du Père Louis Marie Grignion de Montfort est la grotte de Mervent où il séjourne à trois époques assez rapprochées, en juin, en septembre, et en octobre 1715. Entre temps, il se met à prêcher les missions de Mervent, de Fontenay-le-Comte et de Vouvant. C'est à Saint-Pompain vraisemblablement que le serviteur de Dieu apprend la mort de son père, Jean Baptiste Grignion, décédé le 21 janvier 1716, à Couascavre, près de l'Abbaye-en-Breteil, à l'âge de 69 ans. Une mission se déroule au mois de février 1716 à Villiers-en-Plaine.
Note 4 : le missionnaire apostolique, envoyé par Clément XI à travers la France, s'emploie, en vrai fils de l'Evangile, à prêcher les "grandes vérités" : son programme de sermons, précieusement conservé parmi ses manuscrits, en fournit la preuve. Cependant, il se plait, dans ses instructions de piété, à propager la dévotion du Rosaire. Il emporte de Bretagne la coutume d'expliquer l'enseignement religieux à l'aide de tableaux. Il en possède quinze, sous forme de bannières ou d'étendards, qui représente les mystères du rosaire. Une des oeuvres les plus fructueuses de Grignion de Montfort à La Rochelle, est l'établissement des "écoles charitables", car "tout ce qui était faible attirait les tendresses de son coeur : les pauvres, les malades, les enfants" : la principale occupation de M. de Grignion est d'établir au cours de ses missions des écoles chrétiennes pour les garçons et pour les filles (une des règles fondamentales est la gratuité absolue). Parmi les âmes religieuses qui lui sont chères, la première place revient à l'ancienne petite préférée de la famille Grignion, Louise-Guyonne, devenue Soeur Catherine de Saint-Bernard, chez les Bénédictines de Rambervillers.
Il prêche sa dernière retraite à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) le 5 avril 1716. C'est là qu'il rend l'âme le 28 avril 1716 (suite à une pleurésie aiguë), à l'âge de 43 ans, et qu'il est enterré le 29 avril 1716 ("On l'inhuma, dit le P. Besnard, dans la chapelle de la Sainte Vierge, à main gauche, proche de la balustrade"). Sur son tombeau sont gravées deux épitaphes : l'une brève, en français, envoyée par M. Barrin, vicaire général de Nantes, l'autre assez longue en latin est attribuée à M. Jean Baptiste Blain ou au marquis de Magnannes, des amis intimes de Louis Marie Grignion de Montfort. L'épitaphe en français, envoyé par M. Barrin, est ainsi conçue : "Ici repose le corps de M. Louis Marie Grignion de Montfort, excellent missionnaire, dont la vie a été innocente, dont la pénitence a été admirable, dont les discours remplis de la grâce du Saint-Esprit ont converti un nombre infini d'hérétiques et de pêcheurs, dont le zèle pour l'honneur de la Très Sainte Vierge et l'établissement du Saint Rosaire a persévéré jusqu'au dernier jour de sa vie. Il est mort en faisant la mission dans cette paroisse, le 28 avril 1716. Pour gage de sa tendresse, Messire Barrin, chantre, chanoine dignitaire et grand vicaire de la cathédrale de Nantes". Voici l'épitaphe latine, gravée sur la table de marbre noir qui recouvre le tombeau du saint : "- Quid cernis, viator? Lumen obscurum, Virum caritatis igne consumptum, - Omnibus omnia factum, Ludovicum Mariam Grignion de Montfort. Si vitam petis, nulla integrior, - Si poenitentiam, nulla austerior, Si zelum, nullus ardentior, Si pietatem in Mariam, Nullus Bernado similior. - Sacerdos Christi, Christum moribus expressit. Verbis ubique docuit, Indefessus nonnist in feretro recubuit. - Pauperum pater, Orphanorum patronus, Peccatorum reconciliator, Mors gloriosa vitae similis, Ut vixerat devixit. Ad coelum Deo maturus evolavit. - Anno Domini MDCCXVI obiit, XLIII aetatis suae" ("- Que regardes-tu, passant ? Un flambeau éteint, Un homme que le feu de la charité a consumé, Qui s'est fait tout à tous, Louis Marie Grignion de Montfort. Si tu t'informes de sa vie, aucune n'a été plus pure, - De sa pénitence, aucune plus austère, De son zèle, aucun plus ardent, De sa dévotion envers Marie, Personne n'a mieux ressemblé à saint Bernard. - Prêtre du Christ, sa vie a retracé celle du Christ, Sa parole a prêché partout le Christ, Infatigable, il ne s'est reposé que dans le cercueil. - Il a été le père des pauvres, Le défenseur de l'orphelin, Le réconciliateur des pêcheurs, Sa glorieuse mort a ressemblé à sa vie, Comme il avait vécu, il cessa de vivre. Mûr pour Dieu il s'est envolé pour le ciel. - Il mourut en l'an du Seigneur 1716, A l'âge de 43 ans").
L'église béatifie Louis Marie Grignion de Montfort le 22 janvier 1888 et Pie XII le déclare saint en 1947. A noter que le procès de canonisation s'est terminé, le 11 janvier 1942.
Saint Montfort est reconnu aujourd'hui comme fondateur de trois congrégations religieuses : les Pères Missionnaires Montfortains appelée à l'origine "Compagnie de Marie", les Filles de la Sagesse et les Frères Saint-Gabriel.
Note 5 : la Compagnie de Marie : Louis Marie Grignion de Montfort savait profiter des circonstances providentielles pour inviter les âmes à le suivre. Il décida le Frère Mathurin, son premier disciple, à l'aider dans ses missions. Il pourra inscrire dans son testament quatre autres noms de Frères : Nicolas, Philippe, Louis et Gabriel, qui formaient le premier noyau de sa famille religieuse. Trois autres coadjuteurs qui le suivaient, Mathurin, Jacques et Jean, n'étaient liés par aucun voeu. Au jour de sa mort, le serviteur de Dieu avait auprès de lui, comme missionnaires, deux disciples qui ne faisaient que commencer leur formation religieuse : le premier est Adrien Vatel, du diocèse de Coutances, et le deuxième est René Mulot, frère du curé-prieur de Saint-Pompain, né à Fontenay-le-Comte, et appartenant au diocèse de La Rochelle.
Note 6 : les Filles de la Sagesse : La famille Trichet, famille de huit enfants profondément chrétienne, était établie à Poitiers. Le chef de famille était procureur au siège présidial de la ville. L'aîné des garçons, Alexis, sera le fils spirituel de Grignion de Montfort. A l'époque où l'abbé Grignion commença son ministère à l'hôpital de Poitiers, Marie Louise Trichet avait 17 ans. La pieuse fille aspirait à la vie religieuse. Louis Marie Grignion de Montfort, son confesseur, fit confectionner à Mlle Trichet, un habit très simple et modeste, de couleur gris cendré. Il le bénit, et, assisté d'un prêtre, il en revêtit Mlle Trichet en disant : "Tenez, ma fille, prenez cet habit : il vous gardera et vous sera d'un grand secours contre toutes sortes de tentations. Vous portez le nom de Marie-Louise , ajoutez-y celui de Jésus que vous choisissez aujourd'hui comme votre unique partage. C'est ainsi que vous vous appellerez désormais". Cette vêture eut lieu le 2 février 1703 et Marie LouiseTrichet avait dix-neuf ans. C'étaient les prémices de sa congrégation que le fondateur voulait offrir à Dieu par Marie, en souvenir de l'offrande de la Sagesse éternelle, faite par la Sainte Vierge au Temple de Jérusalem. Avec Marie Louise de Jésus, Catherine Brunet faisait partie, à l'hôpital de Poitiers, de cette association de piété composée d'infirmes, et que Grignion de Montfort avait nommé "la Sagesse". Catherine Brunet ne recevra l'habit religieux que bien des années après, des mains de M. Dubois, aumônier, délégué à cet effet par le fondateur, et prendra le nom de Soeur de la Conception. C'est finalement Marie Louise de Jésus que Dieu choisit pour être à la tête de cette communauté naissante. Marie Louise de Jésus meure le 28 avril 1759, au lieu, au mois, à l'heure où Grignion de Montfort avait expiré. Les filles de la Sagesse se multiplièrent jusqu'à devenir une importante congrégation de l'Eglise du Christ.
Note 7 : La Communauté du Saint-Esprit : Les frères montfortains de Saint-Gabriel, que l'on appelle aussi plus simplement les Frères de Saint-Gabriel, se rattachent par leurs origines à Louis-Marie Grignion de Montfort. Le siège de son gouvernement est à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) où Louis Marie Grignion de Montfort mourut et fut inhumé. Le septième supérieur est le père Gabriel Deshayes (1767-1841). Il entre dans la compagnie de Marie à 53 ans. Au XIXème siècle, la congrégation des frères va se développer sous l’impulsion du Père Gabriel Deshayes qui ouvre des écoles pour les sourds et les aveugles. Les pères se multiplient et plus encore les frères, qu'il décide de diviser en deux groupes. Les uns restent avec les pères et sont leurs auxiliaires pour des tâches temporelles ou pastorales. Les autres, plus nombreux, sont destinés à l'enseignement. La maison principale que leur donne Gabriel Deshayes à Saint-Laurent-sur-Sèvre est appelée Saint-Gabriel en son honneur, et l'on prend vite l'habitude d'appeler ses habitants "Frères de Saint-Gabriel". Ce nom, qui remplace le premier, "Frères du Saint-Esprit", deviendra officiel quand les frères seront autorisés à enseigner par toute la France par un décret de l'empereur Napoléon III, le 3 mars 1853. La mission des frères de Saint-Gabriel est principalement l’éducation chrétienne des enfants et des jeunes. Au XXème siècle les frères se sont établis dans une trentaine de pays. Aujourd’hui ils sont particulièrement présents en Asie (Inde…) et en Afrique.
Voir aussi "Le Bienheureux Louis-Marie GRIGNION DE MONTFORT, confesseur"
Voir aussi "Saint Louis Marie GRIGNION DE MONTFORT dans le diocèse de Nantes"
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