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LA PAROISSE DE GRAND-CHAMP

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A collation libre et du territoire de Vannes, cette paroisse de Grand-Champ avait pour patron Saint-Tugdual, dit aussi Saint-Pabu, qui était en même temps titulaire de son église. Cet ancien édifice, maintenant remplacé par un nouveau, portait sur une sablière de la nef la date de 1428 et se trouvait loin de plaire au recteur Cillart qui cependant blâme les gentilshommes, dont il portait les armoiries, de l'avoir laissé tomber dans un état voisin de la ruine. Sa belle tour, dont la première pierre fut posée le 1er juin 1669, ne pouvait lui faire accepter le reste. Son exiguïté lui fournit même l'occasion d'expliquer un dicton populaire de la localité. Contrairement aux défenses édictées depuis plusieurs années, on continuait encore, au commencement de son rectorat, à faire des inhumations dans cette église. Mais, comme la population était assez nombreuse, les exhumations devaient avoir lieu beaucoup trop tôt. Il en résultait que les squelettes se relevaient parfois en entier et avec des cranes encore garnis de chevelures. Cette dernière particularité permettait de distinguer les sexes. Or, il advint qu'une femme exhumée dans ces conditions fut exposée dans le cimetière. Elle attira l'attention des pèlerins de Sainte-Anne qui traversaient le bourg et qui, à partir de cette époque, contractèrent l'habitude de demander chaque année à leur passage des nouvelles de la sèche de Grand-Champ (L'abbé Cillart, Notice de tous les Bénéfices du diocèse de Vannes en Bretagne).

Si l'église paroissiale laissait tant à désirer, en retour, le bénéfice n'était point à dédaigner. Outre qu'il avait pour presbytère le château de l'ancienne seigneurie de Kerleguin, à environ un kilomètre du bourg, le recteur, seul gros décimateur à la 33ème gerbe sur toute l'étendue de sa paroisse, jouissait de ce chef, dès le commencement du XVIIème siècle, d'un revenu de 2.300 livres et de cinq tonneaux d'avoines, sans parler de son tiers aux oblations qui tombaient dans les nombreuses chapelles érigées sur son territoire. Il faut ajouter qu'alors Grand-Champ possédait de vastes étendues de lande dont le défrichement partiel dut, avec le temps, produire encore une augmentation de revenus.

La paroisse avait deux trêves desservies par des curés à la nomination et à la charge du recteur : Brandivy et Locmaria, devenues paroisses elles-mêmes depuis le concordat.

L'église tréviale de Brandivy, déjà mentionnée au milieu du XVème siècle, eut pendant longtemps pour titulaire Saint-Davi ou Saint-Yvi, évêque inconnu, qui fut remplacé par Saint-Laurent, martyr, lequel, à son tour, a cédé la place à Saint-Aubin. Cette église, dans laquelle se faisaient toutes les fonctions curiales, baptêmes, mariages et sépultures, ainsi que l'atteste la collection de ses anciens registres de l'état civil remontant à 1618, fut brûlée en 1728 et rebâtie en 1732, comme l'indique une inscription extérieure sur le mur du midi. Sa cloche fendue et hors de service fut échangée contre une autre provenant de l'abbaye de Lanvaux, sur l'autorisation accordée, le 25 octobre 1791, par le directoire du département.

L'Église tréviale de Locmaria, qui aurait dû naturellement se trouver sous le vocable de la Sainte-Vierge, et qui avait cependant Saint-Jean-Baptiste pour titulaire, jouissait, au point de vue du service religieux, des mêmes prérogatives que celle de Brandivy, comme le prouve aussi la collection de ses anciens registres remontant à 1674. Elle renferme le tombeau en pierre de Jean-Baptiste-François de la Bourdonnaye, mort au château de Coëtcandec, inhumé le 17 avril 1769, et de Marie-Françoise Bidé veuve de Julien de la Bourdonnaye, décédée au même manoir en 1771. La maison et le jardin occupés au bourg par le curé furent vendus, le 17 avril 1799, au prix de 4.100 francs.

Deux établissements monastiques s'èlevaient sur cette paroisse : 1° l'abbaye cistercienne de Lanvaux, fondée en 1138 et dont l'abbé avait droit de champart dans la frairie de la Forêt, où, après que le recteur, de 33 gerbes, en avait levé une, il en prenait deux pour lui-même ; 2° le prieuré bénédictin des Saints fondé au VIème siècle, par Saint Gildas, membre de l'abbaye de Rhuys et qui, avec son annexe, l'ermitage de Saint-Jacques, en Plaudren, fut uni au grand séminaire de Vannes par décret épiscopal du 31 décembre 1706 (Mon Histoire de Saint-Gildas, de Rhuys, p, 346, et ma notice sur l'Église de Notre-Dame-de-Paradis, à Hennebont, p. 8). Ces bénéfices étant réguliers, ce n'est point ici le lieu d'en faire l'histoire. J'ajouterai seulement que le titulaire du dernier avait, lui aussi et comme l'abbé de Lanvaux, le champart sur la frairie des Saints, et que la chapelle de ce prieuré, réédifiée en 1461, d'après l'inscription suivante, lue sur sa charpente par l'abbé Cillart : « Messire Olivier de Pontsal, recteur de Noyal-Pontioy, chanoine, évêque de Vannes, prieur des Saints, fist faire ceste église l'an MCCCC LXI » [Note : Il y a une erreur dans cette inscription ou plutôt dans sa lecture : Olivier de Pontsal, chanoine de Vannes, etc, ne fut point évêque ; de ce nom, Yves seul occupa le siège de Saint-Patern], tombait en ruine en 1748, suite du dessein attribué par ce recteur à l'administration du séminaire d'en vouloir attirer le service à l'église du Mené, desservie alors par les directeurs de cet établissement.

Dans l'étendue de son vaste territoire, qui en faisait la plus grande paroisse du diocèse, Grand-Champ possédait plusieurs autres chapelles, dont quelques-unes étaient frairiennes et les autres, domestiques ou dépendantes de la fabrique. Au rang des premières se trouvaient les suivantes : de Sainte-Brigitte, à Locperhet et portant les dates de 1569 et 1588 ; de Saint-Martin de Tours, au village de Locmeren-des-prés, mentionnée en 1476 ; de Saint-Gildas, au village du Moustoir-des-fleurs [Note : Ce nom de Moustoir et ce vocable de Saint-Gildas ne permettraient-ils pas de soupçonner l'existence, en ce lieu et à une époque très-reculée, d'un établissement monastique relevant aussi de l'abbaye de Rhuys ? Je signale aussi un écart portant le nom de Moustoir Bodreuc, et un village connu sous celui de Kerménézy, qui fut même une seigneurie] ; de Saint-Michel, au village de Locmiquel ; de Saint-Laurent, au village de ce nom, sur la trêve de Brandivy ; de Saint-Gobrien, au village de Kerleguin. L'abbé Cillart appelle aussi cette dernière : chapelle domestique du presbytère. Les autres étaient celles de Saint-Yves, qui existait encore au milieu du siècle dernier et que je ne sais où placer ; de Notre-Dame de Brénédan, déjà mentionnée en 1447 dans les archives de Lanvaux ; de Notre-Dame du Burgo, portant les dates de 1528, 1538 et 1615 ; de Sainte-Catherine, dans les dépendances et près de la forêt de la chênaie ; de Notre-Dame du Cloître, près de Guernehué ; de Saint-Berthélemy, au hameau de Cranuach ; de Notre-Dame, au manoir de Penhouët ; enfin, celle du château de Kergal, située au bas du verger et abandonnée vers du milieu du XVIIIème siècle, parce qu'elle tombait en ruine ; son mobilier, avec sa cloche, fut transporté au manoir, mais son service se transféra à l'église paroissiale, comme on le verra plus tard [Note : Puisque cette paroisse avait une magdeleine, il est très-probable qu'elle eut aussi une chapelle sous le vocable de la sainte de ce nom].

Outre les bénéfices déjà signalés, il s'était fondé sur cette paroisse plusieurs chapellenies.

Celle de Sainte-Catherine, parfois gratifiée du titre de prieuré, reconnaissait pour fondateurs hauts et puissants Jean et Béatrix de Rostrenen, seigneur et dame de la Chênaie, qui en réservèrent la présentation à leurs successeurs dans cette terre et en attribuèrent la collation à l'évêque. Elle se desservait de deux messes par semaine dans la chapelle de Sainte-Catherine mentionnée plus haut : chaque lundi, c'était une messe chantée de Requiem avec diacre et sous-diacre, et, chaque samedi, une basse messe de Beatâ. Le titulaire, qui prenait possession dans cette chapelle et au château, jouissait d'une maison avec ses dépendances auprès de ladite chapelle, et percevait, aux villages d'Erbalen et Guer, en Noyal-Pontivy, des dîmes à la 11ème gerbe. En 1591, ces dîmes seules furent affermées moyennant quinze perrées de froment rouge, mesure de Rohan. Ce bénéfice avait encore un chapelain en 1790.

La chapellenie de Saint-André, dite aussi de Bodéan, du village où se trouvait sa dotation composée d'une maison, de landes et de trois parcelles de terres, le tout formant une tenue, avait été fondée, en 1597, par le prêtre Amaury Philippo, originaire de cette paroisse, qui en réserva le patronage à ses héritiers. Elle se desservit toujours d'une messe par semaine en la chapelle et à l'autel de Saint-André, dans l'église paroissiale. Sa maison couverte en paille, le champ de la maison, le champ du moulin, le champ du mené, ses deux parcelles de lande situées dans la lande du mené furent vendus, le 20 avril 1791, au prix de 1.025 livres.

Celle de Sainte-Marguerite ou d'Yves Le Dréau, ainsi appelée du nom de son fondateur qui en réserva la présentation à ses héritiers, se deservait d'une messe chaque lundi, en la chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours dans l'église paroissiale, Le titulaire, qui devait, en outre, une fois par mois, un lundi, réciter un ne recorderis sur la tombe du fondateur, avait la jouissance du clos Mené, près du bourg, et de deux parcelles de terre situées dans le clos Quenarch-Pabu donnant de l'ouest sur le chemin du bourg au village de Guyaude. Le prêtre Guillaume-Alexis Grinne, sous-principal du collége de Vannes, en était chapelain en 1790.

La chapellenie des Cinq-Plaies, desservie en la chapelle domestique du château de Penhouët, présentée par le seigneur de ce lieu et conférée par l'évêque, avait encore un titulaire au moment de la Révolution. Une prairie, située auprès de la Magdeleine et provenant de ce bénéfice, fut vendue, le 25 avril 1798, au prix de 8.100 fr.

Enfin celle de Kergal, desservie primitivement en la chapelle du château de ce nom, présentée par le seigneur dudit lieu et conférée par l'évêque, fut transférée, vers 1750, à l'église paroissiale.

Le 19 août 1639, le prêtre Jean Hémon, sieur de Copérit, en cette paroisse, et demeurant au village de Locmeren-des-prés, fit, pour être desservies dans l'église paroissiale, plusieurs importantes fondations qui furent canoniquement érigées en prestimonies, le 28 septembre suivant, par le vicaire général Guillaume Le Gallois. En dehors du recteur et de son curé, sept prêtres de la paroisse, présentés par les héritiers du fondateur et agréés par le chapitre de Vannes, devaient, chacun à son jour et à huit heures du matin, chanter une messe de Requiem, moins celle du samedi qui était de Beatâ. Le lundi, le mardi et le mercredi, ces messes se célébraient à l'autel de la Trinité, et, les quatre autres jours, à celui de la confrérie du Rosaire. Hémon avait assigné pour dotation une rente annuelle de 60 livres à la prestimonie du dimanche et de 30 livres seulement à chacune des autres.

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Recteurs de Grand-Champ.

1453-1454. Guillaume Donesez, licencié en droit civil.
1540. R. Jean Daniélo, archidiacre de Vannes.
1540-1557. R. Pierre Daniélo, frère du précédent, originaire de cette paroisse et archidiacre aussi.
1557. Thomas Tanguy, pourvu par le Pape, en décembre 1557 résigna pour devenir recteur de Guénin.
1564-1589. Julien de la Tertrée, né au château de Penhouët, en Grand-Champ, n'ayant point encore pris les ordres sacrés, vit l'évêque lui donner, par dévolut, le 20 octobre 1568, un compétiteur dans la personne d'Alain Picault qui ne put cependant se maintenir. Ordonné plus tard, de la Tertrée devint chanoine, sans cesser d'être recteur.
1589-1622. R. Bertrand Guymarho, chanoine et grand-chantre de Vannes, permuta avec le suivant.
1622-1624. Bertrand Guymarho, originaire et recteur de Belz, neveu du précédent.
1624-1625. R. Claude de Kerméno, pourvu le 12 octobre 1624, résigna entre les mains de l'évêque le 11 avril 1625.
1625-1637. Julien Le Mordant, sieur du Cosquer et originaire de Noyal-Muzillac, pourvu par l'Ordinaire le 11 avril 1625, eut pour compétiteur Yves du Buhuno qui fut débouté par arrêt du Grand-Conseil du 26 septembe, 1626.
1646-1669. Michel de Massac, docteur en droit canonique, chanoine honoraire d'Orléans, conseiller et aumônier du roi, mourut à Vannes le 27 novembre 1669 et fut enterré, le lendemain, dans la chapelle de la Trinité, en son église paroissiale, Ses funérailles furent présidées par le trésorier de la cathédrale.
1669-1688. Charles Le Bel, licencié en droit civil, mourut aussi à Vannes, le 14 avril 1688. Il fut inhumé le 15 dam, l'église de Saint-Salomon.
1688-1696. R. Julien Gedouin de la Dobiaye, recteur de Carentoir, résigna pour permuter avec le suivant, on ignore contre quel bénéfice.
1696-1715. R. Hyacinthe-Morice de Tierry de la Prévalaye, docteur de Sorbonne, pourvu par le Pape, en décembre 1696, prit possession le 17 février suivant. Malade, il résigna entre les mains de l'évêque le 18 septembre 1715 [Note : Il mourut dans sa paroisse, au mois de mars de l'année suivante. Dans une note consignée sur ses registres paroissiaux, le recteur de Saint-Vincent-sur-Oust dit de lui : « M. l'abbé de la Prévalaye, de Rennes, recteur de Grand-Champ et syndic du clergé de Vannes, fut inhumé le vendredi 13 mars 1716. On ne saurait assez pleurer la perte d'un si grand homme. Dieu, n'étant encore guères ayancé en âge, a voulu récompenser ses grandes charités à l'égard des pauvres. Étant allé le voir, en 1705, sa gouvernante me dit qu'il y avait quelquefoie à sa porte plus de 500 pauvres »].
1715-1732. François Le Dréau, originaire et curé de Grand-Champ, pourvu par l'Ordinaire le 18 septembre 1745, prit possession le même jour. Mort au presbytère, à l’âge de 69 ans, le 30 octobre 1732, il fut inhumé le 1er novembre auprès de la croix du cimetière.
1732-1749. Claude-Vincent Cillart, sieur de Kerampoul, originaire de Sarzeau, recteur de Noyal-Pontivy, pourvu par l'Évêque le 9 décembre 1732, prit possession le 14. Il est auteur d'un dictionnaire français-breton, publié en 1744 ; des Stations du chemin de la Croix, en breton, œuvre posthume ; d'un important manuscrit sur les bénéfices du diocèse de Vannes et conservé aux archives départementales, etc. A l'âge de 63 ans, il mourut au presbytère de Locminé, le 27 avril 1749, et fut inhumé, le 29, au cimetière de Grand-Champ.
1749-1760. François Dréano, originaire de d'Ile-d'Arz et recteur de Riantec, pourvu par l'Ordinaire le 31 mai 1749, prit possession le 2 juin. Décédé, à l'âge de 56 ans, le 24 mai 1760, il fut enterré le 26 au cimetière.
1760-1763. Yves Morgan, de Séglien et recteur de Plouray, vainqueur au concours, pourvu par le Pape le 26 septembre 1760, prit possession le 29 octobre. A l'âge de 56 ans, il mourut aussi le 20 février 1763 et fut inhumé le 22 dans le cimetière.
1763-1794. Louis Raoul, de Pluméliau et recteur de Malguénac, pourvu par l'Évêque le 17 mars 1763, prit possession le lendemain. Il refusa de prêter le serment exigé par la constitution civile du clergé. A l'âge de 86 ans, il se trouve parmi les prêtres détenus à la Retraite de, femmes et, le 15 mai 1794, il fut sursis à son envoi à Josselin avec les autres.

(Abbé Luco).

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