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LE VICOMTE ET LA VICOMTESSE DE BÉLIZAL

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LE VICOMTE ANDRÉ-MARIE DE BÉLIZAL (1739-1795) ET LA VICOMTESSE DE BÉLIZAL (1750-1806).

Nous consacrons ici quelques instants au vicomte de Gouzillon de Bélizal et à sa femme, née Hyacinthe Gogibus de Ménimande. André-Marie de Gouzillon, vicomte de Bélizal, était le deuxième fils de Charles de Gouzillon, comte de Kermeno et de Kermorvan, et de Perrine de la Jaille. Il naquit à Brest, en 1739.

Entré dans la marine royale à l'âge de quinze ans, il prit part à de nombreux combats où il reçut plus d'une glorieuse blessure. En 1778, avec la Licorne il tint tête, seul, à toute la flotte de l'amiral anglais Keppel et ne se rendit qu'à la dernière extrémité. Pendant un an et demi, il fut prisonnier en Angleterre.

Le 7 janvier 1791, le roi le désigna pour commander la marine du port de Brest, comme chef de division. Ce ne fut que le 10 janvier 1792 qu'il quitta la France pour rejoindre l'armée des Princes.

Parti de Guingamp, à quatre heures du matin, il s'embarqua à Tréguier, pour passer en Angleterre, d'où il gagna ensuite la Belgique et l'Allemagne. Là il supporta les souffrances et les privations les plus cruelles, avec ses compagnons, officiers gentilshommes de la marine royale.

« Bien qu'à la tête de la 3ème compagnie composée de gentilshommes officiers de la marine royale — écrivait-il lui-même — il m'est arrivé de coucher longtemps sur la paille dans de mauvaises tentes où l'eau entrait. Nous avions de la peine à trouver des vivres, et quels vivres ! des viandes avariées et du pain amer et noir » [Note : Journal et lettres d'un Emigré, publiés par le vicomte de Gouzillon de Bélizal. (Extrait de la Revue de Bretagne), 1902, Lafolye, Vannes].

Mais rien ne put ébranler la fidélité du gentilhomme breton à la noble cause qu'il avait embrassée. C'est ainsi que, le 17 novembre 1794, il écrit à l'un de ses amis, M. James Frémaux :

« Vous avez sans doute lu le décret de la Convention qui permet aux émigrés, qui n'ont pas porté les armes contre la république, de rentrer en France dans leurs biens ; nous sommes bien des milliers dans ce cas, vu que nous n'avons pris les armes qu'en 92, avec les Princes, et avant rétablissement de la République. Mais, mon cher ami, mon coeur est trop noble et trop grand pour rentrer dans mon ingrate patrie, quand elle ne reconnaît, ni Dieu, ni roy, et ma devise : « Fidèle à Dieu et au roy » ne s'effacera jamais de ma mémoire ; j'aime mieux mourir de faim et de misère sur la paille, que de manquer à l'honneur » [Note : Journal et lettres d'un Emigré, publiés par le vicomte de Gouzillon de Bélizal].

Revenu à Londres, le vicomte de Bélizal y retrouva le comte d'Hector, qu'il avait connu à Brest commandant de la marine, et qui était lieutenant-général dans l'armée des Princes, Il donna au vicomte le commandement d'une compagnie dans le régiment de la Marine dont il était colonel.

Le 26 juin 1795, M. de Bélizal débarqua sur le rivage de Quiberon avec cette compagnie du régiment d'Hector. Le 14 juillet, à l'attaque du Sillon, qui fit l'admiration des Républicains eux-mêmes, le vicomte, dangereusement blessé, resta sur le champ de bataille.

Recueilli par des paysannes d'Auray, il fut caché par elles et allait être sauvé quand un détachement républicain le découvrit. « Traîné dans la cour de la ferme où il avait trouvé asile, il mourut, cloué au sol français par des baïonnettes françaises » [Note : Journal et lettres d'un Emigré, publiés par le vicomte de Gouzillon de Bélizal].

Toujours « fidèle à Dieu et au Roy », selon la noble devise qu'il s'était choisie, il avait payé de sa vie sa fidélité à la foi catholique et à la cause royaliste. Le vicomte de Bélizal était chevalier de Saint-Louis. Il avait épousé comme nous le disions plus haut, demoiselle Hyacinthe Gogibus de Ménimande. Arrêtée peu après le départ de son époux pour l'émigration, elle languit longtemps dans les prisons de Guingamp où elle resta détenue jusqu'en 1796 bien qu'elle fût munie d'un certificat de résidence constatant qu'elle n'avait pas quitté le territoire français.

La vicomtesse de Bélizal  était fille de Louis Gogibus de Ménimande, conseiller du Roi et de Marthe Digaultray des Landes.

Les armes des Gogibus de Ménimande sont : « D'azur au château d'argent gironné de sable ».

La soeur de Mme de Bélizal était mariée au marquis de Cany. Nous avons peu de documents sur la vicomtesse de Bélizal : nous transcrirons en terminant deux pièces la concernant, dont nous devons la communication à l'obligeance de son arrière petit-fils. Née en 1750 elle mourut à Guingamp en 1806.

Le vicomte André-Marie et la vicomtesse de Bélizal avaient deux enfants qui continuèrent la filiation :

1° Louis de Gouzillon, vicomte de Bélizal, né en 1780, décédé au château des Granges, près de Moncontour (Côtes-d’Armor), en 1853 ; chevalier de Saint-Louis, de Saint-Ferdinand d'Espagne et officier de la Légion d'Honneur. Il avait épousé demoiselle Célestine le Veneur de la Ville Chaperon, fille du marquis et de demoiselle de Geslin de Trémargat.

2* Hyacinthe de Gouzillon, qui épousa le comte de la Noue.

Le fils aîné de Louis de Gouzillon, Louis-Adolphe, devint chef de nom et d'armes, comte de Bélizal, par la mort de son oncle, François de Gouzillon, comte de Kermeno, qui ne laissait que deux filles : Mmes de Lesguern et de Trégomain. Il épousa demoiselle Marie Rouxel de Lescouët et fut député des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d’Armor), de 1878 à 1888, année de sa mort.

Le titre de comte de Bélizal est, au début du XXème siècle, honorablement porté par son fils. M. Louis-Alexandre de Gouzillon, né en 1867, qui a épousé, en 1893, Mlle. Marie Huon de Penanster et a trois enfants : Louis, Marie et André de Gouzillon de Bélizal (J. Baudry).

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