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L'HISTOIRE DE LA PAROISSE DE GARLAN.

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La paroisse de Garlan était jadis divisée en huit fréries (frairies), devenues aujourd'hui des sections : le Rascoët (Roscoet), Kertanguy, Kergustou, Kervézec, Rosgustou, le Bois de la Roche, la Boissière et le Mesguen. Le général de la paroisse se renouvelait à raison de trois délibérants chaque année. Il y avait des fabriques spéciaux pour le maître-autel, le Sacre, saint Éloi, le Rosaire, la confrérie de saint Yves, la Rédemption des captifs et la Terre sainte.

Ville de Garlan (Bretagne).

Les registres paroissiaux conservés à la mairie remontent à 1579. Notre excellent confrère M. de Bergevin a bien voulu nous communiquer le patient relevé qu'il a fait de tous les actes intéressants contenus dans ces registres, et nous devons encore à son obligeance inépuisable plusieurs précieux documents. Aussi lui en exprimons-nous ici toute notre gratitude, en regrettant de ne pas le voir lui-même mettre en œuvre ces matériaux si laborieusement amassés, et dont il saurait tirer parti mieux que personne. Nous tenons aussi à remercier particulièrement M. Bourde de la Rogerie, archiviste du Finistère, de l'amabilité parfaite avec laquelle il a bien voulu faire à notre intention des recherches dans les titres des séries E et G.

Le premier recteur mentionné par les archives paroissiales est Missire Thomas Perrot, docteur en droit canon et recteur de Garlan en 1582, prévôt de la collégiale du Mur à Morlaix en 1590. Au nombre des prêtres de son clergé se remarquent François Thépault, sieur de Pradigou, mort le 23 avril 1623, et Agapit Coronner, en qui a dû s'éteindre la famille des Coronner, seigneurs de Kerguillerm en Lanmeur, non cités par Courcy, mais portés au rôle de la montre de 1534 parmi les nobles de Lanmeur, et fondus dans Raison.

Pendant les troubles de la Ligue, la paroisse de Garlan adhéra à la Sainte-Union morlaisienne, malgré l'opposition de son capitaine Jacques Quisidic, sieur de Kervilzic, attaché à la cause royaliste. Lors de la séance tenue le 13 octobre 1589 par le comité de l'Union. se présentent « grand nombre des paroysiens de Garlan suplyantz estre receus a se joindre avecques les habitans de la ville et avoir un capitaine autre que Kervilzic, sur quoy leur a esté baillé pour capitaine le sieur de Kerouchant [Note : Guy de Quilidien, seigneur de Kerohant (en Garlan), le Porzou (en Plestin) etc...] et pour lieutenant le sieur de Boys de la Roche [Note : Yves Le Blonsart, seigneur du Bois de la Roche] entre les mains desquelz lesdits paroysiens ont juré l'union » [Note : A. de Barthélemy — La Chambre du Conseil de la Sainte Union de Morlaix, 1887, p. 15].

Le 20 novembre suivant, après avoir délibéré sur « la requeste présentée par les parouesses de Plouegaznou et Garlan », la chambre de l'Union décide « que le corps desdictes parouesses sera reçu à se joindre et venir avecques le corps de ladite ville parce qu'il poyeront telle some en laquelle ilz seront taxés lors du département qu'il se fera sur les aultres parouesses pour faire ladicte Union, et s'obliger audict poyement mercredy prochain à l'ouverture de la Chambre, et pour les gentilzhommes rebelles et capitaines desdictes parouesses, seront aussy receus à la différence qu'ilz se présenteront parce qu'ilz poyeront telle some en laquelle ilz seront taxés en ladicte Chambre. En oultre respondre des ravaigementz par eulx faits pour avoir esté participantz ou aydants » [Note : A. de Barthélemy — La Chambre du Conseil, etc... p. 32].

Au jour fixé les députés de Garlan, Charles le Scourre, Pierre Guyrart, Pierre Mériadec, Jean Lescurazec, François Braouézec, Me Pierre Le Poullen, prêtre. Alain Guyomarch, Thomas Bezvoult, Yvon Geffroy, Jean Pape et Jean Berthou, curé, comparurent devant la Chambre. Ils jurèrent l'Union entre les mains de Nicolas de la Boissière, archidiacre de Plougastel, et furent « receuz en la sauvegarde de la ville » [Note : A. de Barthélemy, La Chambre du Conseil, etc.].

Le sieur de Kervilzic voulut tenter un dernier effort pour soulever la paroisse contre les ligueurs, mais cette équipée malheureuse lui coûta la vie. Son meurtrier fut Alain Guyomarch, l'un de ceux qui avaient juré l'Union, et qui prouvait ainsi la sincérité de son serment. Le 4 décembre, le comité morlaisien arrête que « pour le faict de Allain Guyomarch, acusé d'avoir tué Kervilzic, capitaine de Garlan, pour avoir comandé sonner le tocqsin contre la Saincte Union et au préjudicze de ceste ville », il sera sursis à l'exécution de tous décrets et poursuites concernant cet homicide, « jusques en avoir adverty Monsgnr le Gouverneur, lequel sera suplyé, de la part desdits habitantz, d'absouldre ledit Guiomarch et de faire deffancze aux héritiers dudit Kervilzic de faire aulchune poursuilte ny recherche touchant ledit homicide contre le ledit Guiomarch ni aultres » [Note : A. de Barthélemy, La Chambre du Conseil, etc., p. 41].

Quelques jours après, le 12 décembre, Vincent le Grand, sieur de Kersco Kerigouval, avocat à Morlaix, déclarait devant la même Chambre se désister, pour Guy La Tourneuffe « des decretz par luy obtenus contre le Guyomarch et aultres touchant la mort du sieur de Kervilzic, capitaine de Garlan » [Note : A. de Barthélemy, La Chambre du Conseil, etc., p. 46].

Le 5 avril 1590, le sieur du Bois de la Roche est député pour obliger la paroisse de Garlan à fournir une charrette, un cheval et six arquebusiers [Note : A. de Barthélemy, La Chambre du Conseil, etc., p. 80]. Le 23 avril, nouvelle exigence : « Garlan fournira deux hommes ou aultrement dix escus » [Note : A. de Barthélemy, La Chambre du Conseil, etc., p. 87]. Le curieux registre des procès-verbaux de la Sainte Union, publié par M. de Barthélemy, se termine à la date du 30 juillet 1590, et nous n'avons pas de renseignements sur la part que prirent ensuite les habitants de Garlan à la guerre civile. Celle-ci se termina dans la région lorsque le maréchal d'Aumont, après avoir traversé la paroisse avec son armée, le 25 août 1594, en marchant sur Morlaix par la vieille voie romaine, eut assiégé et pris le château de cette ville.

Thomas Perrot eut pour successeur, en 1599, Missire Henry Rungoët. Lacune dans les registres baptismaux de 1614 à 1627, date à laquelle Jean Le Chesnays était recteur. Sur un cahier relatant les décès de 1623 à 1628, on relève l'acte de décès de noble et vénérable Messire François Thépault, sieur de Pradigou, prêtre et chapelain dès 1579, déjà cité plus haut, puis cette note concernant le trépas du seigneur Suzerain de la paroisse :

« Le cinquiesme jour dauot mil six centz vingt et sept moureust hault et puissant Messire Pierre conte de Boyséon, Conseiller destat gouverneur des Ville et chateau de Morlaix, Seigneur de Coatinisan, Coattrevan, Kerbrat etc. Et son corps fust enterré en l'église de Lameur et son cœur posé en l'église des Jacobins à Morlaix » [Note : Cet acte est en contradiction avec Albert Le Grand (Catalogue des Evêques de Tréguier, éd. de 1659. p. 355-356) d'après lequel le corps de Pierre de Boiséon aurait été inhumé aux Jacobins de Morlaix].

En 1631 et 1632, il y eut à Garlan une épidémie de peste assez violente, qui causa une cinquantaine de décès. Elle frappa d'abord la famille Le Blonsart du Bois de la Roche, dont huit membres succombèrent du 26 octobre 1631 au 13 janvier 1632, puis se propagea dans la paroisse, emportant parfois des familles entières. Le 18 décembre 1631, « Guillemette Nuz, fame espouze de Jan Morvan, mourust de la paiste... et pareillement cinq de ses enfantz sont morts de la mesme paiste qui n'avoint pas encore repceu le Sacrement de l'autel ». Le 24 mars 1632, décès de « Michel Harzic et de quatre de ses enfantz morts de la mesure contagion et enterrés en la semitière de Garlan ». Le 6 avril, « Hervé Hameury, june escoillier pourveu des ordres mineurs mourust de la contagion ». Le 12 avril, trépas de « Yves Le Helchat, Françoise Perrot sa femme et trois de leurs enfantz qui estoint encore soubz lage de dix ans ». Le 9 août, décès de Philippe Postic et « six ou sept jours après deux de ses petites filles qui estoint soubz lage de dix à onze ans, toutz morts de la contagion ». Cette hécatombe d'enfants ne fait-elle pas songer aux strophes de la funèbre guerze bretonne Boson Elliant, composée à la même époque ? : Nao mab a oa en eun tiad, E'êt d'an douar en eur c'harrad (Il y avait neuf fils dans une maison, Ils sont allés en terre en une charrettée).

Missire Jean Le Chesnays, recteur, mourut à Saint Mathieu de Morlaix le 29 avril 1637 ; il fut remplacé par Jean du Gratz, sieur de Kergoullès, plus tard chanoine et archidiacre de Tréguier et recteur de Taulé, évêché de Léon. En 1638, il y eut à Garlan 13 décès spécifiés de « maladie contagieuse », et celui de « Missire Charles Coroller, prebtre de l'évesché de Léon », mort le 18 avril 1638 et enterré auprès du grand autel de l'église. L'épidémie de 1640, affreuse à Morlaix, à Ploujean et dans tout le pays de Lanmeur, dut aussi atteindre Garlan, mais nous n'avons pas le relevé de ses victimes.

Le 22 juillet 1640, Missire Pierre de Kergrist, sieur de Kergadiou (en Plestin), recteur de Garlan, procéda « à la bénédiction de la grande cloche dudit Garlan à laquelle fut imposé le nom de Saint François. Les parains furent hault et puissant François-Hercule de Boiséon, vicomte de la Bellière, de Dinam et damoiselle Claudine de Tuomelin, fille aisnée de Kerliviry ». Pierre de Kergrist, né le 18 avril 1612 au manoir de Kergadiou, était le fils aîné de Vincent de Kergrist, sieur de la Villeneuve, et de Marguerite le Bihan du Goarriva [Note : Registres paroissiaux de Plestin]. Il mourut le 24 avril 1652 au lieu de Kergadiou, en Garlan, et fut inhumé sous le marche-pied de l'autel du Rosaire.

***

Le recteur suivant, Fiacre Nouël, décéda peu après, le 2 mars 1655, et eut pour successeur, en 1657. Missire Henry Primaigné, notaire apostolique, aumônier et secrétaire de l'évêque de Tréguier. Ce fut un pasteur très zélé pour le bien de la paroisse, plein d'activité et de savoir, et les registres portent, écrits de sa main, plusieurs actes d'une rédaction correcte et intéressante relatant des baptêmes de cloches, des bénédictions de croix, etc. L'acte de décès, ou plutôt l'oraison funèbre de son vénérable confrère Missire Vincent Le Guernigou, recteur de Plouézoc'h, consigné par M. Primaigné sur les registres de cette paroisse en 1675, est un vrai modèle du genre. Les archives départementales conservent une lettre de lui (Archives du Finistère G. 528 bis) qui le montre en relations suivies avec l'évêque de Tréguier, Mgr. Baltazar Grangier, et qui mérite d'autant mieux d'être publiée qu'elle fixe la date de la reconstruction de la nef de l'église.

« MONSEIGNEUR,
Je receus par la main d'Héligon les deux escus que vous envoyez à vostre imprimeur et le mesme m'avoit aussy donné quelque temps auparavant deux autres escus pour la même fin. Il me rendit aussy de vostre part le pouvoir d'absoudre de vos caz réservés. Je vous remercie très humblement et vous assure que j'en uzeray conformément à vos intentions.

Nos paroissiens de Garlan ont abattu la neff de leur église (afin) de la réparer et réédifier sur les mesmes fondements ès endroicts qui (demandent) réparation. Mais je souhaitterai qu'il pleut à vostre Grandeur (permettre) de reculer les fonds baptismaux qui empeschent l'entrée... de l'église par la porte principale, attendu que la neff n'a….. pieds de largeur. Je prétends les placer à présent vers le costé de l'évangile en lieu apparent, honneste et commode. S'il vous plaist m'accorder la faveur d'en disposer, je suis assuré de la permission de Monsieur le comte de Boiséon, de Monsieur le marquis de Kergroadez et des autres particuliers intéressés et mesme du général de la paroisse, ainsi que faire advancer le dessein que nous avons pour toute l'église. Nous n'attendons que vostre approbation que recevra en toute humilité avec vostre bénédiction ».
« Monseigneur, Vostre très humble et très obéyssant serviteur, PRIMAIGNÉ, pbre. A Garlan, ce 14e septembre 1658.
Adresse : A Monseigneur l'Evesque et comte de Tréguier »
.

Sur cette même feuille, l'évêque a écrit :
« Je consens au transport et changement de place du fonds mentionné en vostre lettre ci-dessus aux conditions qui y sont portées. Fait à Tréguier le 18 septembre 1658. Baltazar, E. de Tréguier. Adresse : Monsieur. Monsieur Primaigné, aumosnier de Monseigneur l'Evesque de Tregué, à Garlan ».

Quelques jours plus tard, Henry Primaigné sollicita de l'évêque, au nom des fabriques de l'église, la permission de faire une renderie, c'est-à-dire une quête opérée par des jeunes gens dans une ou plusieurs paroisses, pour en employer le produit à la restauration de la nef. L'évêque rendit cette ordonnance : « Nous, Baltazar Grangier, par la grace de Dieu et du Saint-Siège apostolique évesque et comte de Tréguier, permettons aux fabriques et marguillers de la parroisse de Garlan de ce dioceze de faire une renderie pour les ayder à faire relever la neff de leur église parroissiale et à cet effait assigner jour pour recevoir les présents et aumosnes des personnes charitables, à condition qu'ils le fassent sans sonneurs à peine d'une pistole d'aumosne payable par lesditz fabriques en privé nom, et qu'ils se chargent en leur compte de tout le provenu de ladite renderie, parce qu'ils auront descharge des frais qu'ils auront fait pour ce subject par l'advis et ordre du sieur recteur ou curé de ladite parroisse et non d'autres. Fait à Tréguier ce quatriesme jour d'octobre mil six centz cinquante huit. Baltazar, E. et C. de Tréguier, par le commandement de Monseigneur. De Kergaryou » (Archives du Finistère, G. 529 bis).

Le lendemain 5 octobre, avant même, très problablement, d'avoir reçu l'autorisation demandée, M. Primaigné adressait des circulaires à ses confrères des paroisses d'alentour, afin de leur recommander sa quête. Voici celle qui fut remise au curé de la trève de Saint Eutrope, paroisse de Plougonven :

« A Garlan, ce 5 octobre 1658.
MONSIEUR,
La nécessité de réparation en laquelle estoit réduite la neff de l'église parroissiale de Garlan et le peu de moyen que la fabrique a de survenir (sic) aux fraiz de cette entreprise ont convyé Monseigneur de Tréguier de permettre aux procureurs d'icelle de faire une renderie de fil et d'assigner jour pour recevoir les présents et aumosnes des personnes charitables dans l'estendue des paroisses voisines, pour à quoy parvenir j'ai prins la liberté de vous conjurer par la présente d'exhorter tous ceux qui sont soubz votre charge de vouloir contribuer charitablement à ce bon œuvre et vous donner la peine de nommer aussy deux jeunes hommes de vostre trefve qui se chargent du soing de ramasser le fil et autres présens dans toute son estendue pour les venir ensuite apporter à Garlan le quatriesme dimanche de ce moys, les asseurant qu'outre le mérite qu'ils acquéreront devant Dieu, ils seront aussy remerciez et satisfaicts de leurs peines tant par les fabriques de nostre église que par celuy qui, espérant tout secours de vostre charité en ceste occasion, demeurera toute sa vie, Monsieur, vostre très humble et obéyssant serviteur, PRIMAIGNÉ, pbre.
Adresse : A Monsieur, Monsieur le curé de Saint Eutrope, à Saint-Eutrope »
(Archives du Finistère, G. 529 bis).

Le 24 août 1666, Missire Hervé Le Helloco, vicaire perpétuel de Saint Melaine de Morlaix, assisté d'un de ses prêtres et du clergé de la paroisse, bénit la petite cloche de l'église « sous l'invocation des Sainctes Perrine et Françoise, dont les noms lui ont été imposés à la sollicitation de haut et puissant Messire Claude de Boiséon, comte dudit lieu, fondateur de ladite paroisse de Garlan, par escuyer Pierre Thépault, sieur de Goasouillat, et demoiselle Françoise de Kerret, dame du Bois de la Roche ».

Le 17 juin 1668 eut lieu le baptême d'un enfant né « au moulin à papier de la paroisse de Garlan ». Parrain et marraine furent un ouvrier dudit moulin et une ouvrière du moulin à papier de la Lande en la paroisse de Pleyber-Christ. Il n'existe plus aujourd'hui de papeterie à Garlan, et on n'a su même nous indiquer l'ancienne situation de celle-ci.

Le 29 juin 1682, bénédiction d'une cloche du poids de 487 livres, fondue à Morlaix par Maistre Nicolas Troussel, pour l'église paroissiale. « Parrain fut noble Messire Maurice Thépault, chevalier, seigneur de Trefalegan, Leinquelvez, Kozern, gentilhomme ordinaire de Monseigneur le duc d'Orléans et de Chartres, frère unique du Roy, et marraine dame Renée de Querhoent, compaigne espouze de Messire Rolland Calloët, chevalier seigneur de Lannidy, Lostanvern, le Faouet, Kermorvan, Keraël, Keraliou, Botsorcher, Keranalec, qui lui ont imposé les noms des Saints Maurice et René ».

Une autre cloche pesant 728 livres, également destinée à l'église, eut pour parrain, le 1er décembre 1686, Missire Henry Primaigné, recteur, et pour marraine demoiselle Marie Nigeon, femme de noble homme Yves Le Roux, sieur de Saint-Maur, notaire et procureur au siège de Morlaix, et reçut le nom de Marie.

Henry Primaigné mourut le 7 octobre 1691, âgé d'environ 69 ans. Son acte de décès le qualifie d'ancien recteur, et son successeur Hervé de Kerguiziau préside à ses obsèques. Ce dernier était déjà recteur de Garlan depuis plusieurs mois, car il prend déjà ce titre le 21 février 1691, en célébrant, dans la chapelle de Saint Jacques, à Morlaix, le mariage de sa nièce Claude-Barbe de Kersauson avec Messire François le Borgne, chevalier seigneur comte de Lesquiffiou, Trévalot, Keralio, etc [Note : Registres paroissiaux de Morlaix. Saint-Mathieu].

Guillaume Jan, recteur en 1692, est remplacé en 1701, par Hiérosme Gobert, décédé le 4 février 1719, à l'âge de 67 ans. De son temps se fit la bénédiction de deux cloches, l'une pesant environ 52 livres, fondue à Morlaix chez Marie-Mauricette Conan, dame de Launay, et nommée Marie par noble homme François Maignon, sieur de Kerescun, et demoiselle Marie-Ursule Guillotou, le 6 septembre 1703 ; l'autre du poids de 700 livres, consacrée sous l'invocation de la Glorieuse Vierge Marie et de Saint Jean-Baptiste, le 5 avril 1717, en présence de M. de Kerprigent Héliès, seigneur fondateur de l'église comme propriétaire du comté de Boiséon.

De 1719 à 1763, François-Estienne Lesné, sieur abbé de Penfantan, fut recteur de la paroisse. Il construisit l'ancien presbytère, situé à 800 mètres à l'Ouest du bourg, au bord d'un vieux chemin menant au manoir de Kervézec. Cette maison, nommée ar Presbital coz, offre au-dessus de sa porte un calice sculpté dans la pierre et la date de 1747. M. de Penfantan baptisa aussi deux des cloches, qui décidément avaient souvent besoin d'être refondues. La cérémonie eut lieu le 4 mai 1730 ; l'une d'elles, du poids de 660 livres, reçut les noms de Marguerite-Françoise de son parrain Maître François Le Brigant, sieur du Parc, ancien maire et prieur consul de Morlaix, et de sa marraine demoiselle Marguerite Cotonnec, femme de Maître François Baronnet, sieur de Richemont, inspecteur de la Manufacture royale des Tabacs de Morlaix. Le sieur de Lesquern Le Marec, lieutenant de la paroisse de Lanmeur, et demoiselle Marguerite du Plessix de Coatserchou nommèrent la seconde cloche.

La confrérie du Rosaire fut fondée à Garlan par actes prônaux des 21 octobre 1724 et 2 février 1725. Ce dernier acte constate que le R. P. François de Trogoff, professeur en théologie, prieur du couvent des Dominicains de Morlaix, s'étant rendu à l'église et ayant visité « l'autel autrefois dédié à Saint Yves, destiné présentement pour l'autel du Saint-Rosaire, l'a trouvé bien décoré et fourni d'ornements pour les divins offices et orné d'un tableau de la très Sainte Vierge qui présente le Rosaire à Saint-Dominique et à Sainte-Catherine de Sienne ». Ont signé : de Penfantan Lesné, recteur. — Jan Jégat, prêtre. — G. le Carluer de Keryvon, faisant pour le président de Bédée. — J. du Rumeur de Kermoysan. — La Poujade. — Moricette du Breil de Rays de Kerouzien. — Charles du Plessis (Archives du presbytère de Garlan).

A M. de Penfantan, décédé le 30 mars 1763, à l'âge de 69 ans, succéda M. Jacques Guillou qui bâtit en 1765, au centre du bourg, le presbytère actuel. Vendu comme bien, national, le 3 pluviose an II, pour le prix de 7.350 livres, au citoyen Jean-François Homon fils, négociant à Morlaix, ce presbytère fut racheté vers 1815 par la commune. M. Guillou y mourut, âgé de 66 ans, le 20 septembre 1778. Son successeur; M. Christophe Derrien, était encore recteur de Garlan lorsque survint la Révolution [Note : Un devis estimatif des peintures et dorures à faire en l'église de Garlan, du 29 juillet 1784, signé Maisonneuve Poterel, mentionne des réparations au retable du maître-autel, remplacement de corniches, encadrements etc., estimés 60 livres. La peinture du retable et des statues est estimée 220 livres : celle de la chaire à prêcher 39 livres. (Archives du Finistère G. 529 bis)].

(L. Le Guennec).

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