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LE MANOIR DE ROSGUSTOU A GARLAN.

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Sur une colline dominant la vallée du Dourdu, se trouve le village de Rosgustou, ancienne terre noble de la famille Thorel, connu depuis Yvon Thorel, cité dans la réformation de 1427 à Garlan, et père ou aïeul de Pezron Thorel, archer en brigandine à la montre de 1481, « noble homme demeurant en sa terre, contenant environ sept arpents de terre, et tient et proufitte un estaige contributiff qui est de sa terre inhabité et deshebergié XVIII ans a, contenant environ six arpents de terre, estant de la valeur de vingt paresarts froment par an ». Ce Pezron Thorel, sieur de Rosgustou, épousa Marguerite Couronner et fut père de Jeanne Thorel, dame de Rosgustou, mariée à Jean Guillaume. Le 23 juillet 1506, elle vendit le manoir de Rosgustou à son cousin Jean Thorel, moyennant une somme de 200 livres et la remise d'une dette de 31 livres 6 soulz 8 deniers dont elle était obligée envers lui comme fille et héritière de feu Marguerite Couronner « pour et à cause des mises faictes et froyées par ledict Jean Torel au nom et comme procureur de ladicte feue Marguerite, quelle avoit esté tutricze et garde de ladicte Jeanne, encontre ledict Jean Guillaume, quel avoit prins et mesné o luy ladicte Jeanne durant qu'elle estoit myneure sans le congé et licence de ladicte Marguerite, tant à tirer mandemens à la faire rendre en justicze que aultrement » (Archives du Finistère, E. 782).

Jean Thorel épousa Catherine Henry et eut pour fils Maître Pierre Thorel, sieur de Rosgustou en 1535, qui fournit aveu le 20 décembre 1540 à la seigneurie de Boiséon pour le « manoir, hostel, estage et lieu noble appelé Rosgustou o ses salle, cuisine, porte, cour, cresches, aire, vaux, burons, jardins, courtil, vergiers contenant ensemble quart de journal », (Archives du Finistère, E. 782) chargé de deux sols de cheffrente envers le fief de Boiséon. En 1545, il fit à l'hôpital de Morlaix une curieuse fondation relatée en ces termes dans les archives de l'établissement :

« Le sixiesme jour d'apvril l'an mil cincq cent quarante cinq, maistre Pierres Torell cognoist par cestes avoir baillé et baille par tiltre de pure et simple donaison irrévocable a james a l'ospital de Mourlaix pour l'usaige et aider a nourir les pouvres dud. hospital, en la personne de Guillaume du Plesseix, demeurant en la Grand Rue dud. Mourlaix... scavoir ung jardin nouvellement construict, sitte en la paroisse de Sainct Melaine, rue des Fontaines, ... sous charge de faire une prière pour led. Torell et a ses trespassés le jour de vandredy sainct, par chacun an devant et amprès disner en disantz par l'un desditz pouvres auprès de l'huys dud. ospital Requiescant in Pace, amprès avoir sonné la cloche dud. hospital et poyer ungn denier par chacun desd. jour et terme en rante et recognoissance de ce aud. Torell et a ses héritiers amprès le son de douze heures ou le son de ungn heure, et au deffault d'eulx ou aulchun d'eux de comparoir pour le recepvoir, pourra le gouverneur mectre led. denyer au plat de la confrérie des Ames amprès lesditz douze heures et ungn heure estre sonnées aud. jour » (Archives de l'hôpital de Morlaix, registres des fondations).

De son mariage avec Françoise Marzin, dame du Launay, naquit une fille, Anne Thorel, dame de Rosgustou et de Launay, qui devint la femme de Messire Vincent du Parc, seigneur dudit lieu, Mesquéault et Kernoter. Dans l'aveu qu'ils fournissent en 1588 au fief de Boiséon, ils sont dits demeurant en leur manoir de Launay en Saint-Melaine de Morlaix. Anne Thorel mourut veuve, en mars 1608, sans laisser d'enfants, et Philippe de Lescorre, procureur fiscal de la cour de Boiséon, fit apposer la saisie sur les biens que cette dame tenait au fief de Boiséon, comme étant, par son décès, tombés en déshérence. Mais damoiselle Aliette Henry, dame de Kerléfrec, représentée par son fils écuyer Pierre du Cosquer, sieur de Kerléfrec, mit opposition à cette saisie, se prétendant plus proche et plus fondée à hériter comme cousine au second degré de la défunte, et un procès s'ensuivit (Archives du Finistère, E. 782).

L'affaire dut se terminer en faveur des seigneurs de Boiséon, car le manoir de Rosgustou appartint ensuite à François de Keranmoroc'h, l'un des enfants illégitimes de Messire Pierre de Boiséon, comte dudit lieu, et de Catherine Parfait, fille ou sœur de Charles Parfait, sergent de la cour de Boiséon [Note : Bulletin 1904-06. E. de Bergevin, Monographie de la paroisse de Lanmeur]. Ce François de Keranmoroc'h, né au château de Boiséon et baptisé à Lanmeur le 26 juin 1609, mourut sans alliance à son manoir de Rosgustou le 16 juin 1665. Son acte de décès le dit « fils naturel de la maison de Boiséon », et nous apprend qu'il fut inhumé le 17 dans l'église paroissiale de Garlan, sous le banc de la seigneurie de Boiséon. Une de ses sœurs, Fiacre de Keranmoroc'h, dont le baptême n'est pas mentionné dans les registres de Lanmeur, avait épousé à Saint-Melaine de Morlaix, en février 1630, « escuier Richard de Ladouceur, sieur dudit lieu, en présence du seigneur baron de Coëtrevan, de Messieurs de Guicaznou, de la Boissière, de l'Isles de Mesedern et aultres » (Reg. paroissiaux de Saint-Melaine). L'assistance à cette cérémonie de Pierre de Boiséon de Coëtrevan prouve que les enfants légitimes de l'ancien gouverneur de Morlaix ne voyaient pas d'un œil trop dédaigneux leur frères et sœurs de la main gauche.

Le manoir de Rosgustou est une très modeste maison à cour fermée, portes cintrées et fenêtres garnies d'accolades. Au dix-huitième siècle, il appartenait aux seigneurs de Boiséon, qui possédaient aussi de longue date le moulin voisin du Poullec'h, où leurs vassaux et tenanciers de la paroisse de Garlan étaient tenus d'apporter leurs grains à moudre.

(L. Le Guennec).

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