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LE CHATEAU DE KERVOLONGAR A GARLAN.

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Après la montée de Belle-Fontaine, au carrefour du chemin de Poullech, nous atteignons le bois de Kervolongar, beau massif de hêtres et de châtaigniers centenaires qui descend, à l'Ouest, laver les racines de ses grands arbres dans le courant d'un ruisseau tributaire du Dourdu, et qui enveloppe de ses frondaisons profondes un vieux château récemment restauré auquel conduisent deux avenues fermées par d'anciens portails à pilastres non dépourvus d'un certain cachet.

Ville de Garlan (Bretagne) : manoir de Kervolongar.

Dans les réformations du quinzième siècle, cette terre porte le nom de Kermanongar ; en 1427, Jehan de Guicaznou y possède un métayer exempt ; en 1481, Hervé Le Loucze y est le métayer d'Yvon de Kergariou, moyennant 22 quartiers froment de redevance annuelle, « à laquelle metayrie ledit Kergariou a annexé un vieil estage contributif quel estoit anciennement son héritaige, et contient led. estage contributiff environ cinq arpens de terre ».

A la fin du siècle suivant, Kérvolongar échut en partage à Charles de Kergariou, sieur de Kermadéza, fils de Jehan de Kergariou, sieur dudit lieu, et de sa deuxième femme Marguerite de Quélen. Il épousa Françoise Le Cozic et mourut à Saint-Mathieu de Morlaix le 26 Juin 1595. En 1583, il résidait à Kervolongar où naquit son fils Charles de Kergariou, baptisé à Garlan le 28 janvier de cette année ; parrain et marraine furent noble écuyer Charles de la Forest, sieur de Keranroux, Herlan, Guicquelleau, et Marie de Lannion, dame de Kergariou, Kerhezrou, Keraël. Après le baptême, célébré le 15 août 1601, de Yves, fils de Bernard de Kergariou et de Gilette du Dresnay, sieur et dame de Kermadéza et Kerepol, la famille de Kergariou disparaît de Garlan. Elle vend son manoir de Kervolongar à noble homme François Guillouzou, sieur de Lesvern, lieutenant au siège royal de Morlaix en 1623, époux de Marie le Minihy. En 1666, « le sieur de Lesvern Guillouzou et les héritiers du sieur Lestanot Carré » fournissent un cavalier à l'arrière-ban de l'évêché de Tréguier, à cause de leur terre de Kervolongar (Archives des Côtes-du-Nord, C-7). Jean Carré, sieur de Lestanot, avait épousé vers 1640 Marguerite Guillouzou, fille de François Guillouzou de Lesvern. Ce dernier meurt à Saint-Mathieu de Morlaix le 29 janvier 1671, à l'âge de 91 ans « et ont assisté au convoy les sieurs Kermonongar et Kersulé, ses enfants, qui n'ont voulu signer ».

Le premier d'entre eux, noble homme François Guillouzou, sieur de Kervolongar ou Kermonongar, devait résider à Saint-Martin de Morlaix, car les registres de cette paroisse contiennent plusieurs fois sa signature, ainsi que celle de sa femme Catherine Guillaume. Son frère, Jean-Baptiste Guillouzou, sieur de Kersulec, habitait Kervolongar vers 1671-1675. Un peu plus tard, le manoir passe à une autre famille morlaisienne, les des Anges, et le 30 mai 1686, Messire Henri Primaigné, recteur de Garlan, bénit la chapelle « du manoir noble de Kervonongar, dont est possesseur à présent M. de Lesven des Anges, de Morlaix, sous l'invocation de Saint-François d'Assise ». La cloche, nommée sous l'invocation de Saint-Melaine, eut pour parrain et marraine deux domestiques de la maison. Noble homme François des Anges, sieur de Lesven (en Plougonven) était fils d'autre François des Anges, dont le nom se rencontre parfois sous la forme bretonne de an Elez, et de Marie de Kerbouric, sieur et dame de Kervella. Il avait épousé, le 9 janvier 1669, dans la chapelle de l'hôpital de Morlaix, Marguerite Guillouzou, dame de la Villeneuve, fille d'Yves Guillouzou, écuyer, et de Jeanne Le Borgne, sieur et dame de Kerhuidonay. Il mourut à Kervolongar le 10 août 1692 et fut inhumé le 11 à Saint-Melaine. Bien que son père ait été débouté de ses prétentions nobiliaires à la réformation de 1669, son acte de décès le qualifie d'écuyer, seigneur de Lesven et capitaine de la paroisse de Saint Melaine. Sa fille Marie-Agnès des Anges, dame de Kervolongar, épousa en 1697 Messire Michel de Kerloaguen, chef de nom et d'armes, chevalier, seigneur de Kervézec (en Plourin), capitaine-général garde côtes, fils de Messire François de Kerloaguen, seigneur de Kervézec, et de Jeanne-Renée de Crémeur (Reg. paroissiaux de Saint-Melaine de Morlaix).

Le 20 avril 1722, Mgr Olivier Jégou de Kerlivio, évêques et comte de Tréguier, donna la bénédiction nuptiale, en l'église de Saint-Melaine, à « Messire François Barthélemy Jégou, chevalier, seigneur comte du Las, Tregarantec, Querjagu, Sainct Avoenne, le Hinguer et autres lieux, demeurant à son château de Tregarantec, paroisse de Mellionnec, diocèse de Vannes » et à demoiselle Thérèse-Marie de Kerloaguen, fille des précédents, devant une noble et brillante assistance. Ce mariage apporta aux Jégou du Laz la terre de Kervolongar, que transmit ensuite aux Thépault l'alliance, célébrée à Saint-Melaine le 10 septembre 1753, de Messire Jean-Louis-Anne Thépault, chevalier, seigneur de Tréfalegan, fils de Messire Jacques-Louis Thépault, chevalier, comte de la Villosern, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, capitaine général garde-côtes du département de Morlaix, ancien officier au régiment des gardes françaises, et de dame Françoise-Thérèse de la Bourdonnaye, et de Thérèse-Françoise Jégou du Laz, fille majeure du comte du Laz (Reg. paroissiaux de Saint-Melaine de Morlaix).

La chapelle du château de Kervolongar vit, le 1er novembre 1748, l'ondoiement d'une fille de Messire Jean de Kermenguy, chevalier, seigneur comte de Saint-Laurent, et de dame Angélique-Florimonde Jégou de Paule du Laz; sa femme. Elle fut baptisée, dans le même oratoire, le 7 septembre 1749, par Mgr Charles-Guy Le Borgne de Kermorvan, évêque et comte de Tréguier, et reçut les noms de Marie-Josèphe-Sainte, de son parrain Messire Joseph-Aymar de Roquefeuil, chevalier, seigneur comte dudit lieu, capitaine des vaisseaux du Roi, chevalier de Saint-Louis et de sa marraine Marie-Thérèse des Anges, douairière de Kerloaguen, arrière-grand'mère de l'enfant.

M. Thépault de Tréfalégan mourut le 2 mai 1782, âgé de 54 ans et sa femme le 29 août 1784, âgée de 57 ans. Ils n'avaient eu que des filles, dont l'aînée, Thérèse-Françoise Louise Thépault de Tréfalégan, fut mariée le 27 juin 1775, dans la chapelle du château, à Messire Hilarion-Alexis-Mathurin, chevalier, seigneur comte de Forsanz, fils majeur de Messire Jacques de Forsanz, chevalier, seigneur comte du Houx, et de feue dame Henriette-Marie Gouro, de la paroisse de Saint-Etienne de Rennes. Quelques années après, on célébrait encore dans cette chapelle le mariage de Messire Joseph René du Parc, vicomte du Parc, seigneur de Coatrescar, capitaine des vaisseaux du Roi, fils majeur de feu Messire René du Parc, seigneur de Keryvon, comte du Parc et de feue dame Anne-Amadore de Giberne, et de demoiselle Marie-Thérèse de Kermenguy, dame de Kervézec, Kerveza et autres lieux, fille de feu Messire Jean-Baptiste de Kermenguy, comte de Saint-Laurent, et de feue dame Angélique-Florimonde Jégou, comtesse de Saint-Laurent, le 6 mars 1782.

La famille de Forzanz émigra pendant la Révolution, et le District de Morlaix mit sous séquestre la propriété de Kervolongar, où il plaça comme économe le citoyen David, et dont il convertit le château en maison de détention pour les enfants des émigrés morlaisiens. Madame de Forsanz y résida de nouveau en 1796, mais, quoique libre en apparence, elle n'en était pas moins soumise à une surveillance étroite, comme en témoigne une lettre du citoyen Denis-Trobriant, commissaire du canton de Plouzéoc'h, à l'agent national de Garlan, par laquelle il s'informe s'il est vrai que dans la nuit du 1er ou 2 floréal (22 au 23 avril) « la citoyenne Forsanz avec la citoyenne Carné sont parties de Kervolongar. Ce départ nocturne a, continue-t-il, quelque chose d'extraordinaire. C'est pourquoi je vous prie de me dire si le fait est vrai, s'il y a d'autres partis avec ces citoyennes et qui ils sont, quelque soit leur état... Veuillez me dire encore par quelle voiture et quels chevaux elles sont parties de Kervolongar. Je vous prie de vouloir bien vous informer par les domestiques ou autres personnes où elles sont allées et la route qu'elles ont suivie » (Archives communales de Plouézoc'h).

Le château de Kervolongar appartient, vers 1909, au général comte Hilarion de Forsanz. L'ancienne demeure, lourde construction du dix-huitième siècle, n'avait d'autre ornement qu'un enfaîtage en saillie, rompant au milieu la ligne des toitures. Elle a été complètement transformée en ces dernières années, et c'est actuellement un beau manoir à tourelles, pavillons, combles aigus sommés d'épis, offrant une silhouette très gracieuse et très mouvementée. Derrière s'étend un vaste jardin clos de hautes murailles avec un bassin de pierre central, et, dans l'un des angles, la chapelle domestique pittoresquement tapissée de lierre. Près du château se voit, servant de dalle à une fontaine, une pierre chargée d'un écusson écartelé aux 1 et 4 d'une croix alésée adestrée d'une mâcle, aux 2 et 3 d'une croix tréflée. Ces armoiries sont celles de Maurice Thépault, seigneur de Leinquelvez (en Garlan), Mesaudren, Tréfalégan, bailli de Lanmeur en 1640, et de sa femme Jeanne de Kergroas, dame de Penanguer ; elles ne peuvent provenir du portail du château, ainsi qu'on le croit généralement, puisqu'elles sont d'une époque antérieure à la possession de Kervolongar par les Thépault, mais elles doivent avoir été apportées, soit du manoir de Leinquelvez, soit de la vieille église de Garlan.

(L. Le Guennec).

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