Retour page d'accueil        Retour page "Ville de la Gacilly"  

L'origine de la petite ville de la Gacilly se rapporte au moyen âge. Elle a commencé, comme beaucoup d'autres, par un château féodal, près duquel sont venues se grouper graduellement les maisons des sujets de la seigneurie. Ce château s'élevait au-dessus d'une butte artificielle de terre, ayant environ 55 mètres de diamètre et entourée de douves profondes : le cadastre de la commune nous en a conservé le plan.

En 1884, cette motte fut rasée, pour bâtir une école de garçons, et on put alors constater que les fondements du château, enfouis dans la terre, formaient un carré régulier, que le mur d'enceinte avait environ trois mètres d'épaisseur, et qu'il était muni de trois contreforts carrés sur chaque face. (Voir le dessin ci-joint).

M. de Caumont, dans son Abécedaire d'architecture militaire, p. 119, donne le dessin du donjon de Tonnai-Boutonne, qui ressemble a celui de la Gacilly, et qui date du XIIème siècle. On peut donc rapporter à la même époque le château qui nous occupe ; néanmoins, en tenant compte du retard qui caractérise fréquemment l'architecture en Bretagne, on peut aussi le reculer jusqu'aux premières années du XIIIème siècle.

Son nom de Gacilly paraît venir de Gasceline, femme de Philippe de Montauban, qui vivait en 1220 ; mais le château a pu être bâti plusieurs années auparavant, et remonter à l'époque du mariage de la dame.

Outre la motte principale, supportant le donjon, il y avait à quelques pas vers le sud-ouest un autre tertre, appelé la petite butte, et présentant à peu près la forme d'une demi-lune. Entre les deux buttes, il y avait une basse-cour, une maison et un jardin, le tout clos de murailles contenant environ un journal de terrain.

Les descendants de Gasceline, à savoir : Olivier Ier de Montauban, Alain, Olivier II, Olivier III, Olivier IV, Olivier V et Guillaume, se succédèrent de père en fils.

Béatrix de Montauban, fille de Guillaume, recueillit la Gacilly, et la transmit à sa fille Marie de Rieux, puis à sa petite-fille Françoise d'Amboise, qui vendit cette seigneurie en 1466 a Louis II de Rohan-Guémené.

Des Rohan, elle passa en 1571 à Jean Avril, seigneur de Coesbo, et puis à divers acquéreurs.

En 1596 elle fut achetée par François de Talhoët et Valence de Boisorhand, en 1644 par Jean du Houx, et en 1710 par Yves Marie de la Bourdonnaye.

Le château de la Gacilly n'a été illustré par aucun événement important. En 1466, Françoise d'Amboise déclarait dans son aveu qu'il était alors « inhabité ». En 1526, Anne de Rohan disait qu'il était « depuis longtemps en ruine ». En 1639, Gilles de Talhoet mentionne « l'emplacement et mazière du vieil chasteau de la Gacilly, contenant le dit emplacement un journal ou environ ». En 1884, il ne restait aucune trace du château au-dessus de la butte ; ses fondements étaient cachés sous la terre agglomérée.

Dans l'intérieur de la butte, les fouilles mirent à nu des murs construits avec de petits moellons bleus du pays, et quelques blocs de ciment et de sable agrégés. On découvrit également des boulets de granit de 30 et 70 kilogrammes, une pointe de flèche, des morceaux de cornes de cerf ou de chevreuil, des ossements, une cheminée, des cendres, et quelques monnaies frustes.

Jh-Mie LE MENÉ.