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Les frères de SAINT-JEAN-DE-DIEU

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C'est sous le règne d'Henri IV que les Religieux de Saint-Jean-de-Dieu vinrent s'établir en France. Ils y avaient été appelés par la reine Marie de Médicis, dès l'année qui suivit son mariage, c'est-à-dire en 1601.

Un terrain leur fut concédé dans la rue des Saints-Pères, à Paris. Ils y bâtirent un hôpital, dans lequel les vertus de saint Jean-de-Dieu furent si parfaitement reproduites, que le roi Henri IV lui donna le nom d'Hôpital de la Charité.

De là vint le nom de Frères de la Charité, sous lequel ils furent connus en France.

Grâce à la protection et à la munificence des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, la maison de Paris put essaimer d'une façon merveilleuse.

En 1691, moins de cent ans après leur établissement dans la rue des Saints-Pères, les Frères possédaient déjà en France 24 maisons.

En 1789, quand la Révolution éclata, les Frères, au nombre de 350, possédaient en France 39 hôpitaux, dont 7 dans les colonies. Le nombre des lits s'y élevait à 4.123, et l'on y recevait annuellement 70.000 malades.

La Révolution confisqua et dévora tout ce riche patrimoine des pauvres.

Vingt-cinq ans s'écoulèrent.

Le souvenir de l'admirable dévouement des Frères de la Charité semblait effacé.

Le nom même de Saint-Jean-de-Dieu était tombé dans l'oubli.

Cependant tout souffle de charité n'était pas éteint.

Dieu aidant, ce souffle allait faire renaître et refleurir le grand Ordre.

Le 8 mars 1819, le jour même de la Fête de saint Jean-de-Dieu, trois hommes, d'une foi vive et d'un grand coeur, paroissiens de Rochegude, au Diocèse de Valence, après s'être vaguement concertés pour rétablir l'ordre des Hospitaliers dans leur pays, encouragés et dirigés dans leur entreprise par leur saint Curé, Mr. Vincent, étaient entrés à l'Hôtel-Dieu de Marseille, dans le but, tout d'abord, d'y faire l'apprentissage du service des malades, et ensuite d'y pratiquer la charité comme infirmiers volontaires.

Ce sont ces hommes que la Providence préparait à ressusciter chez nous l'ordre de la Charité.

A l'hôpital, ces hommes s'acquittèrent si bien de leur tâche, et édifièrent si bien les autres infirmiers, que quelques-uns de ceux-ci ne résistèrent pas à leur exemple et s'adjoignirent à eux.

Un mois après leur entrée à l'Hôtel-Dieu, les nouveaux Frères comptaient dans leurs rangs, des hommes appartenant aux conditions les plus diverses, parmi lesquels un ex-capitaine d'état-major de Napoléon Ier, agé de 85 ans : Paul-Raphaël de Magallon, petit-fils du Marquis d'Argens.

R.P. Jean-de-Dieu de Magallon.

Le Jeudi-Saint, 8 avril 1819, douze d'entre eux purent revêtir l'habit des anciens Hospitaliers.

Quatre mois plus tard, la petite Congrégation se présentait au public, avec son organisation régulière, reconnue officiellement par l'Autorité Diocésaine et par le pouvoir civil ; et le Conseil d'administration des Hospices demandait au Gouvernement l'autorisation de la Communauté.

Dès lors, tout entiers à l'exercice de la Charité chrétienne, et grâce à des recrues importantes, les Fils de Saint-Jean-de-Dieu ne tardèrent pas à remplacer complètement les infirmiers mercenaires. Ils étendirent même leurs services aux autres hôpitaux de la ville.

Deux ans s'écoulèrent sans incident.

Mais les Frères n'étaient pas maîtres de leur action. Aussi ne tardèrent-ils pas à souffrir des restrictions imposées à leur liberté par des administrateurs bienveillants, mais officiels et laïques ; et, par suite, au-dessous d'une tâche qui a pour but de sanctifier les âmes en soignant les corps. Et, comme leur Père, les disciples s'écrièrent : « Quand donc aurons-nous un hôpital à nous, où il nous sera loisible de traiter nos malades en enfants de Dieu et non en simples concitoyens ? ».

Ils songèrent donc à se créer un établissement libre, où, moins mêlés aux séculiers, ils vaqueraient, sans entraves, aux exercices de la Charité et de la Vie religieuse. Salon leur fournit ce local, c'est-à-dire un hôpital dont ils prirent la direction et à côté duquel ils établirent leur noviciat.

C'est là que, se retirant peu à peu de Marseille, ils se concentrèrent.

C'est de là que le Père de Magallon, choisi par ses Frères comme supérieur et décoré du nom de Jean-de-Dieu, fut amené à tourner ses regards vers Rome.

Il fallait, en effet, que l'Église consacrât de sa divine autorité, les essais de leur entreprise.

Cette démarche valut, aux membres de la nouvelle communauté, les plus précieux encouragements de la part du R. Père Pellegrini, supérieur général de l'Ordre.

Un exemplaire des Constitutions leur fut même envoyé avec un modèle d'habit des Religieux hospitaliers.

C'est de Salon, également, qu'ils commencèrent de rayonner sur différents points de la France, — ouvrant, dans la Lozère, un double asile d'aliénés, — desservant l'infirmerie de la prison Saint-Joseph de Lyon, — envoyant à Paris une petite communauté dont les membres devaient, les uns s'exercer aux pansements dans les hôpitaux et profiter des leçons des grands chirurgiens et médecins cliniques de l'époque, — les autres s'instruire en pharmacie, — quelques uns suivre les cours du séminaire pour arriver au Sacerdoce.

Frère de Saint-Jean-de-Dieu.

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Mais ce n'était là encore qu'une pieuse association, non reconnue de l'Église, et sans existence canonique, sans lien véritable avec l'Ordre religieux qu'elle prétendait continuer.

Conséquemment, les Hospitaliers choisissent quatre de leurs Frères, et ils les envoient à Rome, avec la triple mission de se placer, eux et leur association, sous l'obédience du Général de l'Ordre, — de se faire admettre à la profession religieuse après un noviciat régulier, — et enfin d'obtenir l'institution canonique pour le rétablissement de l'Ordre en France.

Ces quatre religieux s'appelaient : Paul de Magallon, Jean Pautard, Paul Unal et Jacques Huc.

Quand ils se présentèrent à l'hôpital de Saint-Jean-Calybite qui était la Maison-Mère, la joie fut grande parmi les Frères. Le Révérend Père Général les reçut à bras ouverts, comme des fils bien-aimés dont il connaissait déja le coeur et la filiale subordination. D'ailleurs les merveilles de leur charité n'avaient-elles pas été portées jusqu'à Rome par la rumeur publique ?

Les quatre postulants étaient munis de lettres de recommandation de grande autorité ; mais la recommandation la plus puissante, ce fut l'esprit religieux qui les animait.

Si bien qu'on fit fléchir, en leur faveur, le règlement qui concernait l'émission des voeux solennels. Par une faveur toute particulière, il leur fut accordé de ne faire, au lieu d'un an, que deux mois de noviciat ; et après ces deux mois, ils firent leur profession religieuse, le 20 août 1823, le jour même de la mort de Pie VII.

La même dispense d'une année de noviciat leur fut accordée, à leur choix, pour douze de leurs principaux coopérateurs demeurés en France.

Le Père Jean Pautard fut ordonné prêtre et nommé Maître des novices.

1823.

Ainsi incorporés officiellement à l'Ordre de Saint-Jean-de-Dieu, les quatre Hospitaliers se disposèrent à revenir au plus tôt en France.

Mais il devait apparaître clairement que Dieu seul serait le grand ét principal ouvrier de la Restauration.

Le Frère Unal mourut en route, à Ancône.

Le Frère Jacques Huc succomba à Marseille où, à peine débarqué, il s'était mis au service des malades atteints d'épidémie.

Sans se laisser abattre, et adorant la volonté de Celui qui préfère le rien pour opérer les merveilles de sa puissance, les deux Frères survivants se mirent à la tâche que Rome leur avait imposée. Ils étaient munis des Brefs et des pouvoirs nécessaires.

Pour mener une vie plus conforme à l'esprit de l'Institut et pouvoir fidèlement en observer la règle, il fut alors décidé qu'on renoncerait au service de l'Hôtel-Dieu de Marseille où les Frères se trouvaient trop confondus avec le reste du personnel.

Il fut également décidé que les établissements d'aliénés tentés en Lozère seraient abandonnés tant à cause du défaut de ressources que de la rigueur du climat : et que les malades seraient transportés à Lyon.

C'est à Lyon, en effet, qu'il avait été aussi décidé, que la Congrégation fixerait son centre et implanterait son oeuvre.

1824.

C'est à Lyon que les Frères s'installèrent en 1824, — à la Guillotière d'abord, et, peu de temps après, à Champagneux.

Pour commencer leur fondation, ils avaient de grosses dettes, et un écu de six livres. Mais ils avaient foi en la Providence. Ciudad-Jean-de-Dieu n'avait-il pas commencé son oeuvre colossale avec le prix d'un fagot ?

Cependant cette foi allait subir une épreuve plus dure que celle de la pauvreté.

Les malades de la Guillotière avaient été transportés à l'ancienne abbaye de Savigneux, près de Montbrison, où les Religieux ouvraient un établissement pour les aliénés de la Loire, de la Lozère et des départements limitrophes.

C'était en 1825.

En 1825, Savigneux fut envahi par le typhus.

Huit religieux et quatre-vingts malades, c'est-à-dire plus de la moitié de la population de l'Hospice, furent terrassés par le fléau.

C'est là que le Père Pautard, le premier prêtre des Hospitaliers français, mourut victime de son dévouement. C'était un rude coup pour l'Institut naissant. Un autre coup : une maison de santé commencée à Rodez, sans résultats satisfaisants, avait été fermée l'année précédente.

La Providence ne ménageait pas ses enfants. Mais l'épreuve n'est pas la destruction pour les oeuvres chrétiennes. Quand Dieu les bénit, il leur ôte souvent tout ce qui pourrait faire croire qu'elles se fondent sur les talents, la dignité ou la fortune des hommes. Il les appuie sur le sable ; et il impose ainsi, aux yeux de tous, la divinité de leur origine et de leurs inconcevables prospérités.

L'hôpital de Champagneux allait en être et en restera un exemple convaincant.

Deux ans plus tard, Lommelet chantera le même hymme à La Providence.

Mais notre but n'est pas d'en faire l'historique. Qu'il nous suffise d'avoir mis quelque peu en relief la foi, le zèle, et l'immense charité des Frères Saint-Jean-de-Dieu que nous allons admirer de plus près dans la fondation de la Maison des Sacrés-Coeurs, à Dinan.

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Il ne pouvait plus être question de fonder des hôpitaux depuis que l'Assistance publique, mise en possession de tous les établissements hospitaliers avec leurs dotations et revenus, administrait ce service des pauvres et suffisait à y pourvoir.

Mais, depuis longtemps, pour ne pas dire depuis toujours, une plaie sociale attristait alors tous les coeurs sensibles. C'était la condition lamentable des aliénés, qui, par suite de la fausse opinion qu'on se faisait de leur mal, considéré comme incurable et même comme non susceptible d'amélioration, étaient cruellement abandonnés, ou maltraités, ou emprisonnés.

Qu'on en juge par les deux documents suivants : Le premier nous est fourni par le docteur Trélat (1795-1879) dont les principaux écrits sont : Recherches sur la folie, 1889 ; — Des causes de la folie, 1856 ; — La folie lucide, 1861.

« En 1788, dit ce docteur, les fous placés à l'Hôtel-Dieu étaient confondus avec les autres malades. Ceux qu'on envoyait aux Petites Maisons, à Bicêtre ou à la Salpêtrière étaient détenus dans des loges beaucoup moins saines, moins aérées, et sous tous les rapports, moins bien disposées que ne le sont celles des animaux féroces au Jardin des Plantes. Ils étaient chargés de chaînes. Souvent on les attachait, au moyen de carcans, au plancher ou à la muraille. On les laissait croupir dans la malpropreté. Chaque loge en contenait plusieurs. Ils couchaient jusqu'à quatre dans le même lit. Leurs affreux réduits de six pieds carrés ne recevaient de jour et d'air que par la porte, quand elle était ouverte ; et elle s'ouvrait rarement. Les plus malheureux des hommes, les pauvres fous, n'excitaient aucune sollicitude, aucun sentiment du devoir. Ils n'étaient guère visités que par les rats qui leur faisaient des blessures dangereuses et quelquefois mortelles. L'été, pas d'ombre dans leurs cours. L'hiver, jamais de feu dans leurs froides et humides demeures. Il n'était pas de nuit rigoureuse qui n'en fit périr plusieurs ».

« En 1824, ajoute un savant écrivain (Leguay, p. 183), lorsque les Frères de la Charité ouvrirent leur premier asile d'aliénés, il y avait bien peu de traits à changer au sombre récit qui précède. La plupart des fous, mal soignés et mal gardés dans les hôpitaux ordinaires ou dans leurs familles étaient souvent errants et vagabonds. Ils troublaient la tranquillité publique, et ils effrayaient la société par les accidents les plus désastreux, les plus tragiques, — ou bien — abandonnés en prison aux soins des geôliers, et se voyant confondus dans un cachot avec des criminels, ils devenaient furieux, homicides, incurables, et ils mouraient en désespérés, par le suicide ».

On conçoit qu'une situation si horrible ait dû inspirer aux Fils de Saint-Jean-de-Dieu la même pitié profonde et le même charitable désir dont leur Père avait fait preuve, lorsqu'il s'écriait : « Plaise à Dieu que vienne le temps, où, ayant aussi un hôpital à ma disposition, j'y pourrai recevoir ces pauvres aliénés et les soigner comme il convient ! » (abbé H...).

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