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HISTOIRE DE LA VILLE DE FOUGERES

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La ville de Fougères sous les seigneurs des maisons de France et d'Alençon.

La baronnie de Fougères fut sans doute redevable à sa qualité de fief dépendant de la maison de France, d'être préservée des malheurs qu'attirèrent sur le reste de la Bretagne les querelles des maisons de Blois et de Montfort.

La longue guerre de la succession, qui, de 1341 à 1365, ensanglanta tant de fois les landes de la vieille Armorique, n'amena aucun événement qui ait donné aux historiens l'occasion de citer, même en passant, la ville de Fougères. Durant toute cette période, qui commence à la mort de Jean III et finit au traité de Guérande, tandis que toutes les villes de Bretagne, tour à tour prises et reprises, viennent figurer dans le tableau de l'histoire et conquérir leurs droits à l'immortalité, la ville de Fougères, presque seule, semble avoir été mise en oubli par nos chroniqueurs. Heureux du reste ses habitants d'avoir échappé, dans cette circonstance, à cette glorieuse renommée, dont l'histoire est la dispensatrice, mais qu'elle fait acheter le plus souvent par le sang et les larmes !

Il n'est pas douteux cependant que Fougères n'ait tenu le parti de Charles de Blois, cousin de son seigneur, et qu'elle n'ait même fourni ses contingents à l'armée française qui soutenait sa cause ; mais jamais les Montfort n'entreprirent d'en tirer vengeance ; et, bien qu'ils fussent maîtres de Saint-Aubin-du-Cormier, on ne voit pas que les garnisons de ces deux places si rapprochées aient songé à s'inquiéter réciproquement, quoique les duels de garnison à garnison fussent assez dans les moeurs de l'époque.

La guerre s'étant rallumée, en 1372, entre la France et l'Angleterre, le duc de Bretagne embrassa le parti de ses anciens auxiliaires. Les habitants de Fougères arborèrent cette fois le drapeau du duc de Bretagne sur leurs murailles, mais ils furent bientôt punis de leur défection.

L'armée française, réunie sous les ordres de Duguesclin, ayant reçu l'ordre d'entrer en Bretagne, marcha de suite sur Fougères. La garnison, informée de son approche, sortit de la place pour lui livrer combat ; mais elle fut repoussée avec perte, et poursuivie de si près que les Français entrèrent avec elle dans la ville et la forcèrent de capituler (« Allèrent les seigneurs à Fougères-la-Rons, où l'on faict les draps : et venus les premiers coureurs de l'Ost, ceux de la ville yssirent, dont mal leur print, car d'iceux y eut bien de morts six vingts. Et entrèrent les gens de l'Ost avecques eux en leur ville : ainsi fut Fougères prise ». Cabaret, d'Orronville, Vie de Louis de Bourbon, ch. XV).

Le traité conclu, en 1381, entre le roi de France et le duc de Bretagne, replaça Fougères dans le vasselage du duc.

La ville qui, jusqu'aux dernières années du XIVème siècle, ne s'était développée que lentement et avec peine sur le sommet et le penchant de la colline qui dominait sa citadelle, prit, au commencement du XVème, un accroissement considérable, et acquit une véritable importance.

Elle en fut surtout redevable aux désastreux événements qui jetèrent la consternation dans toute la France à cette époque. Un grand nombre de familles normandes qui se livraient à des opérations industrielles et commerciales, forcées de quitter leur patrie, devenue le théâtre de la guerre, vinrent se réfugier en Bretagne, où elles espéraient trouver la sécurité nécessaire pour l'exercice de leurs professions. Le duc s'empressa de leur offrir un asile ; et, pour encourager ces migrations, il fit expédier, par son chancelier Eder, des lettres de naturalisation à tous ces étrangers, qui s'établirent en partie à Fougères et à Antrain (D. Morice, t I, p. 488).

Ce fut à ces industriels et par leurs mains que notre ville vit naître ses premières manufactures de draps et autres étoffes de laine, ainsi que ses premières tanneries [Note : L'établissement du moulin qui est situé auprès de la porte Saint-Sulpice et qui porte encore le nom de Moulin à Foulon, date de cette époque (1420 à 1430)].

La qualité supérieure des eaux de la rivière qui la traverse fut bientôt reconnue, et plus tard elle reçut le privilège presque exclusif de teindre en couleur écarlate, privilège qu'elle a conservé jusqu'en 1622, époque à laquelle le cardinal de Richelieu le lui retira pour le donner à la ville de Paris.

Pendant que la France et l'Angleterre épuisaient leurs finances et le sang de leurs sujets dans leur trop longue querelle, le duc de Bretagne faisait battre monnaie à Fougères. Les fourneaux étaient établis dans la tour, aujourd'hui ruinée, qui était à gauche de la porte de la dernière enceinte du château. On y voyait encore, il y a quelques années, des résidus et des scories de métal que le concierge avait soin de faire remarquer aux visiteurs, et auxquels il rattachait les souvenirs, toujours effrayants, de faux monnayeurs. Mais quoique nous n'ayons pas connaissance de pièces de monnaie, avec l'indication qu'elles ont été frappées à Fougères, les comptes des trésoriers de Bretagne, de 1413 à 1430, ne permettent pas d'élever le moindre doute sur leur émission (D. Morice, t. IV, col. 1103, 1193).

En 1420, le comte d'Alençon tira de sa ville de Fougères un certain nombre de machines de guerre qu'il envoya au comte de Porhoët, pour le siège de Châteauceaux (D. Morice, t. 1, 478).

Jean V ayant enfin embrassé le parti du roi de France, et résolu de marcher à son secours, rassembla ses troupes à Fougères, Antrain et Bâzouges, les conduisit de là à Pontorson, dont Warvick venait de s'emparer, et emporta la place au premier assaut (L. Maupillé et A. Bertin, 1846).

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