Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

Personnages remarquables de la région de Fougères

  Retour page d'accueil       Retour "Ville de Fougères" 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

I - VERTUEUX ET SAINTS PERSONNAGES.

St HAMON, religieux de l'abbaye de Savigny, né à Landécot (Saint-Etienne-en-Cogles) dans les dernières années du XIème siècle, mort le 21 avril 1173. Canonisé par le pape Lucius II. Sa vie a été écrite par Etienne de Fougères, évêque de Rennes (+ 1178).

St BERNARD DE TYRON, St GUILLAUME FIRMAT, St VITAL, St GEOFFROY, St PIERRE : Ces personnages, qui vivaient aux XIème et XIIème siècles, ne sont pas originaires de notre pays ; mais ils ont séjourné dans la région : le premier, à Chénedé, dans la forêt de Fougères (voir n° 38) ; le second, dans les paroisses de Louvigné et de La Bazouges-du-Désert ; les trois autres étaient, comme St Hamon, des religieux de l'abbaye de Savigny, que l'on peut considérer, à certains titres, comme, faisant partie du fougerais. Ils furent canonisés à la demande de Raoul III, seigneur de Fougères, en 1244.

Vincent ESCHARD, en religion Dominique de Saint-Albert, carme, très érudit, prieur du couvent de Nantes, né en 1595 ou 96, mort en 1634, en odeur de sainteté. D'une vieille famille fougeraire. (Voir Levot au mot Dominique. Cet auteur l'appelle Leschart).

Vénérable P. MAUNOIR (Julien), Jésuite, célèbre missionnaire, né à Saint-Georges-de-Reintembault le 1er octobre 1606, mort en 1683. A donné des missions dans la région. Auteur de plusieurs ouvrages.

Mlle COLLIBEAUX DE LINIÈRES, fondatrice, à Louvigné, d'une maison d'éducation tenue par les Soeurs Gigonnes. Morte dans cet établissement en 1731, en odeur de sainteté.

Sœur de la NATIVITÉ (Jeanne le Royer), religieuse Urbaniste, du couvent de Fougères (ou plutôt de Laignelet), née en 1731, en La Chapelle-Janson, morte en odeur de sainteté le 15 août 1798, à Fougères, rue des Vallées, chez M. Binel qui l'avait recueillie pendant la Révolution. Elle entra au monastère en 1752, prit l'habit en 1754 et fit profession en 1755. Elle est enterrée à Laignelet, près de l'église, ainsi qu'elle l'avait demandé à M. Duval, recteur de cette paroisse, quelques jours avant sa mort, et peu de mois avant l'assassinat de M. Duval (voir plus loin). Son souvenir s'est conservé ; est restée en grande vénération. Sa vie et ses révélations ont été publiées par l'abbé Genest, aumônier des Urbanistes.

Mme DE VALLOIS, en religion Mère Saint-Augustin, supérieure de l'Hôtel-Dieu Saint-Nicolas lors de la Révolution. Elle sauva la vie, en novembre 1793, à plusieurs soldats républicains poursuivis par les Vendéens ; malgré cela, elle fut emprisonnée de mars 1794 à mars 1795.

Guillemette BIARD DE LA GILAUDAIS, mère Saint-Jean, des Augustines hospitalières de Fougères, née en 1662, fit profession à 21 ans en 1682 et mourut en odeur de sainteté le 21 mai 1734 à 72 ans, dont 52 de vie religieuse. Elle fut favorisée de visions et de révélations qu'elle avait écrites sur l'ordre de son directeur, et qu'elle brûla ensuite par modestie.

Abbé Michel DE VILLEGÉRARD, né en 1757 à La Bazouges-du-Désert ; vicaire en 1790 à La Celle-en-Cogles, puis recteur de cette paroisse après la Révolution. Il fut longtemps caché dans le pays et fut découvert au château de Longrais, arrêté le 10 août 1799 et enfermé à la Tour le Bast à Rennes. Il mourut en odeur de sainteté en 1830 à La Celle. Il portait autour des reins une ceinture hérissée de pointes, que la famille a conservée.

Mlle Gillette FRONTIN DES BUFFARDS, dite « la mère des pauvres », consacra sa vie et sa fortune au service des malades. Elle fut la principale bienfaitrice de l'hôpital Saint-Louis où elle soigna les infirmes durant la Révolution et pendant les années qui suivirent. Elle mourut en 1804.

Jean-Baptiste LE TAILLANDIER, né à Fougères (en bas de la rue Pinterie, maison où habita longtemps la regrettée Dlle Poulain) le 8 décembre 1788. Entré au Séminaire de Rennes en 1810 ; prêtre en 1814 ; vicaire à Saint-Georges-de-Reintembault jusqu'en 1817 ; recteur de Dompierre (1817 à 1819) ; puis de Laignelet. C'est là qu'il donna (1827) un règlement à de pieuses filles dont le nombre augmenta rapidement. Il fut nommé aumônier de la Congrégation naissante qui s'était installée à Rillé. Il y mourut le 30 août 1870, à 81 ans, et fut enterré dans le cimetière de la communauté où il est en grande vénération.

Anne BOIVENT, née à la Bretonnière, en Saint-Georges-de-Reintembault, montra dès sa jeunesse un grand zèle pour le soin des pauvres, des malades et des enfants. — M. Le Taillandier (voir ci-dessus), alors vicaire à Saint-Georges, la remarqua ; et, lorsqu'il fut nommé en 1817 recteur de Dompierre, il fit venir Anne Boivent dans sa nouvelle paroisse pour y exercer le même dévouement. Elle suivit ensuite M. Le Taillandier à Laignelet. Deux de ses élèves s'étaient mises sous sa direction et vivaient avec elle dans un grenier de Laignelet. M. Le Taillandier leur donna un règlement de vie (1827) ; d'autres pieuses personnes s'étant jointes à elles, des Constitutions furent rédigées que Mgr de Lesquen approuva en 1831. Anne Boivent reçut alors le nom de Mère Marie-Thérèse de la Croix et fut la première supérieure de la nouvelle Congrégation qui s'établit en octobre 1833 à Rillé. Après avoir fini son temps de supériorat, la Mère Marie-Thérèse alla à Romagné, dans un des premiers établissements qu'elle avait fondés. Elle y resta 9 ans, puis revint à Rillé où elle passa encore 8 années. Elle y mourut le 15 août 1865 à 78 ans, « pleine de mérites ». Sa mémoire est toujours en grande vénération à la communauté.

Pierre NICOLAS, recteur de Luitré de 1630 à 1660, baptisé à Saint-Sauveur de Rennes le 25 août 1603 ; mort en odeur de sainteté le 12 janvier 1676 ; enterré dans le cimetière de Luitré, près du vieux calvaire. Son souvenir vénéré s'est conservé dans la paroisse. (Paris-Jallobert).

 

II - CONFESSEURS DE LA FOI PENDANT LA RÉVOLUTION.

(Originaires de la région ou y exerçant des fonctions).

Voir les Actes des prêtres assermentés (Abbé LE MASSON).

Bienheureux Louis-Laurent GAULTIER, né le 13 mars 1717 à Bazouges-la-Pérouse ; ancien jésuite, rentré dans le clergé séculier ; en dernier lieu retiré au séminaire de St-François-de-Salle à Issy ; massacré aux Carmes de Paris le 2 septembre 1792 ; béatifié le 17 octobre 1926.

D'après des documents dignes de foi, M. Gaultier, envoyé par le curé de Saint-Sulpice, aurait pu voir Voltaire sur son lit de mort, et aurait même reçu sa confession. (Semaire religieuse de Rennes, 23 octobre 1926.) Ceci a été contesté.

Le bienheureux Gaultier était l'oncle de M. Gaultier de Ronthonnay, recteur insermenté de Saint-Brice-en-Cogles, et du Membre du District de Dol.

Le R. P. Sylvestre FORGET, récollet du couvent de Fougères (né à Clisson) (66 ans en 1890), retiré à Clisson après la fermeture du Couvent. Fut victime des noyades de Carrier à Nantes le 16 novembre 1793.

Le R. P. Louis REMEUR, franciscain affilié au couvent de Saint-François qui exerçait du ministère à Nantes. Fut aussi victime des noyades de Carrier à Nantes le 16 novembre 1793.

Abbé Jean-Baptiste-Anne-Christophe LEMERCIER DE MORIÈRE (Morière en Romagné), né en Saint-Léonard de Fougères le 12 décembre 1761, ordonné sous-diacre à Rennes en 1785, et prêtre à Angers en 1787 ; docteur de l'Université d'Angers. Vicaire à Taillis jusqu'en octobre 1790, époque à laquelle il vint se fixer à Fougères où il exerça les fonctions de chapelain à Saint-Léonard. Ayant refusé le serment, il dut se rendre à Rennes en 1792 ; il quitta clandestinement cette ville ; se rendit à Paris, jusqu'au 24 novembre 1792. Il rentra alors en Bretagne, rencontra à Rennes Mme Cartel, épouse du maire de Broons, qui le présenta à son mari comme un parent. M. Cartel en fit l'aide du secrétaire de la mairie. C'est là que M. Gambier de la Porte, avoué, fit sa connaissance et l'engagea comme clerc à son étude. En mars 1793, M. Lemercier partit, avec ses patrons, pour Janzé, chez les parents de Mme Gambier. Quelques jours après leur arrivée. lors d'une perquisition de la garde nationale de Janzé, M. Lemercier dut avouer son nom et sa qualité. Le 23 mars, il entrait à la Trinité, à Rennes, d'où il fut envoyé au Mont Saint-Michel. Il en sortit au passage des Vendéens (13 novembre 1793), et fut arrêté de nouveau à Combourg le 21 novembre 1793. Enfermé à la prison Saint-Michel de Rennes, il fut condamné à mort, le 1er janvier 1794, par la Commission Brutus Magnier, et exécuté à Rennes le lendemain.

Abbé Pierre-Jean-Baptiste BESNARD, né à Sens-de-Bretagne en 1754 ; prêtre le 16 septembre 1778 ; vicaire à Melesse puis à Pléchâtel ; chapelain de l'hôpital général de Rennes en janvier 1790. Dénoncé avec plusieurs autres prêtres comme perturbateur (?) le 25 juin 1792; enfermé le 14 août 1792 à Saint-Melaine et déporté à Jersey (8 septembre 1792). An bout de 2 mois, il rentra en France ; fut arrêté à Combourg peu de mois après sa rentrée. Enfermé à la prison de la porte Saint-Michel de Rennes, où il fut malade. Condamné à mort comme déporté rentré, il n'était pas encore guéri lorsqu'on le conduisit au supplice à Rennes le 5 février 1794, d'après le registre d'écrou.

Abbé Anne-Guillaume HERBERT DES LONGRAIS, d'une famille de Tremblay, né à Rennes vers 1742, prêtre en 1777 ; d'abord vicaire à Montautour ; en 1790, il était directeur d'école à Louvigné-de-Bais et avait été précepteur du futur marquis de Piré. Ayant refusé le serment, il demeura caché en Louvigné-de-Bais. Arrêté une première fois, il fut relâché ; il se retira à Vitré, puis à Rennes, rue Reverdière, où on le voit parmi les protestataires contre l'arrêté départemental du 25 juin 1792 qui obligeait les ecclésiastiques insermentés à s'inscrire chaque jour à l'Hôtel de Ville. Il dut se soumettre et on trouve sa signature tous les jours jusqu'au 9 août. Il ne put être enfermé à Saint-Melaine, s'étant caché, peut-être à Tremblay. D'après M. Guillotin de Corson, il serait revenu à la rue Reverdière où, 3 jours après, il aurait été saisi ; condamné à mort par le Tribunal criminel le 31 mars 1794 « comme prêtre réfractaire s'obstinant à exercer les fonctions du ministère sacerdotal », et exécuté le lendemain à Rennes.

Abbé Jacques ROYER, né en Saint-Germain de Rennes le 5 novembre 1746. Vicaire à Luitré vers 1777 ; recteur de Dompierre en 1789. Refusa le serment, mais ne fut pas remplacé par un prêtre schismatique, la paroisse de Dompierre devant être supprimée. M. loyer put ainsi rester assez longtemps à Dompierre, à découvert ou caché selon les temps. Il signe les registres jusqu'en août 1792. Le 2 février 1794, le District ordonna la vente de ses meubles restés au presbytère.

Rencontré en mai 1794 et reconnu par un détachement de soldats républicains, près de la Graffardière en Luitré, il fut tué à coups de baïonnettes. Au District, on fait mention, le 8 mai 1794, de la mort de ce « scélérat prêtre » qui, selon la tradition, mourut en pardonnant à ses bourreaux. Une prime de 100 livres leur fut accordée.

Le corps du martyr fut enseveli dans un champ par Marie Gervais, femme Harel, du village de la Touche en Luitré. On raconte dans le pays que sur sa tombe poussa un genêt aux fleurs blanches.

Le clergé de Dompierre et de Luitré procéda à l'exhumation le 11 avril 1820. Le corps fut porté processionnellement à Luitré puis à Dompierre où l'inhumation se fit le 1er mai 1820 devant le maître-autel.

Dom Yves-Jean-Baptiste DELAUNAY, recteur-prieur génovéfain de Rillé depuis 1784, venant de Québriac où il était resté prieur durant 20 ans. Il était originaire du diocèse d'Angers, avait 66 ans en 1790 et était infirme. Ayant refusé le serment et la paroisse de Rillé ayant été supprimée, il dut s'éloigner et se retira à Montours, près d'un de ses confrères génovéfain, à la fin de 1791 ou la mi-janvier 1792.

Le 18 juin 1792, il fut arrêté à Sautoger près de Sens, alors qu'il se rendait à Rennes, pour obéir à l'arrêté départemental d'internement. Remis en liberté, il déclara, le 22 juin 1792, son domicile à Rennes et se soumit à la formalité des signatures. Enfermé à Saint-Melaine comme les autres ecclésiastiques, il passa à la Trinité et au Mont Saint-Michel d'où il sortit le 13 novembre 1793 au passage des Vendéens. Après 8 jours passés à Antrain, il vint à Fougères où il célébra la messe à Saint-Sulpice. M. Guillotin de Corson dit qu'il fut aperçu et reconnu, entre Romagné-Lécousse et Saint-Germain, probablement à la Pouardière, métairie qui appartenait jadis à l'abbaye de Rillé, et où il y avait une chapelle.

Enfermé à la tour Le Bast le 6 juin 1794, puis à la Porte Saint-Michel, il fut évacué pour cause de maladie sur l'hôpital Saint-Yves de Rennes.

Le 3 août 1794, le Tribunal criminel le condamna à mort et le soir même il fut exécuté, alors âgé de 70 ans.

Abbé Julien-Paul-René GAUTIER, curé-vicaire de Bruz, était né à la Culais, en la paroisse du Ferré, le 24 mars 1764. Resta caché dans le pays. Le 24 juin 1794, il fut surpris et arrêté près du château de Cicé, avec le fermier qui lui donnait l'hospitalité ; ce dernier fut frappé d'un coup de sabre, dont il mourut pendant qu'on transportait les prisonniers à Rennes. Le prêtre confessa et administra son malheureux et dévoué ami en cours de route.

Dans son interrogatoire, il manqua de prudence. Transféré, le 7 ou 8 juillet, à la prison de la Porte Saint-Michel, M. Gautier rédigea un admirable testament que reproduit M. Guillotin de Corson ; il y déclare qu'il prie pour ses bourreaux et qu'il meurt pour la religion ; il assure qu'il n'a dénoncé personne. Il fut guillotiné sur la place du Palais le 17 juillet 1794, à l'âge de 30 ans.

Abbé Raoul BODIN, recteur de la Chapelle-Saint-Aubert depuis le 1er décembre 1770. Né à Sougéal le 21 avril 1730. Vicaire au Loroux en 1758. Il refusa le serment, mais la paroisse de La Chapelle-Saint-Aubert devant être supprimée, il ne fut pas nommé de curé constitutionnel. L'abbé Bodin put donc rester quelque temps à son poste ; après quoi, il se cacha, le plus souvent dans sa paroisse. En septembre 1792, il prit un passeport pour Rennes, mais ne s'y rendit pas. Au mois de septembre 1794, il était. au petit manoir de l'Epinay, près du bourg de La Chapelle-Saint-Aubert, chez les Demoiselles Boullé des Gracières, dont une, carmélite, avait dû quitter son couvent. Un couvreur de Fougères, faisant des réparations, aperçut l'abbé Bodin, en compagnie d'autres ecclésiastiques, dans une chambre de l'Epinay ; il les dénonça et bientôt un détachement vint procéder à une fouille. Deux des prêtres résidant à l'Epinay purent fuir ; l'abbé Bodin fut saisi et amené à Fougères, avec ses hôtesses, le 12 septembre 1794.

Les prisonniers furent dirigés sur Rennes et écroués le 27 septembre 1794 à la prison Saint-Michel. Le Tribunal criminel les condamna à mort (17 vendémiaire an III) ; ils furent exécutés le lendemain (9 octobre 1794). Le prêtre avait plaidé la cause des trois sœurs des Gracières et supplié les juges, mais en vain.

Abbé Joseph-Pierre ou Joseph-René DÉLOGET ou DESLOGET, prêtre normand, originaire d'Argouges, eut le malheur de prêter serment ; fut vicaire constitutionnel à Saint-Sulpice, puis, le 18 septembre 1791, il fut élu à la cure de Landéan ; il obtint son institution canonique de Lecoz le 20 et s'installa le 25 septembre 1791.

Il ne put rester que quelques mois dans cette excellente paroisse. En janvier 1792, il dut démissionner. Il se retira à Cormeray (Manche), se repentit et devint martyr de la foi. Il fut fusillé à Saint-James à la fin de 1794, à 38 ans. (Voir Le Bouteiller, Révol. — feuilleton 145).

Abbé Michel SOURDIN, originaire de St-Ouen-des-Alleux, vicaire à Saint-Pierre de Janzé. Arrêté le 3 octobre 1794, à Rennes où il était caché, fut écroué à la Tour le Bast et exécuté le 10 octobre 1794 par jugement du Tribunal criminel.

Abbé Julien-Jean LE MARÉCHAL, né à Vieuxviel le 24 avril 1765, prêtre le 16 décembre 1789, et nommé vicaire d'Ossé. Ayant refusé le serment, il dut se retirer dans sa paroisse natale, en vertu de l'arrêté du 16 juin 1791. L'arrêté d'internement du 15 avril 1792 le fit se rendre à Rennes où il déclara son domicile le 10 mai. Enfermé à Saint-Melaine, il fut déporté à Jersey. Revenu en France secrètement, il fut arrêté traîtreusement à l'hôtel de Renac à Rennes, le 9 août 1794, et condamné le 13 à la peine de mort, ainsi que les deux demoiselles de Renac, coupables de recel de prêtres. Les trois victimes furent exécutées le même jour : 13 août 1794.

Abbé Joseph SORETTE, né le 23 juillet 1758, à la Bondonnais, en Saint Germain-en-Cogles, prêtre le 21 mai 1785, vicaire à Betton ; puis. depuis le 16 mars 1788, professeur, à l'alternative, de 4ème, 5ème et 6ème au Collège de Rennes. Les professeurs du Collège ayant refusé le serment, on les remplaça le 16 janvier 1791 par des assermentés. M. Sorette se retira alors à Parigné où était venue habiter sa mère. Lorsque les intrus occupèrent l'église (29 mai 1791), M. Sorette célébra sa messe dans les chapelles privées, aux Acres et surtout, semble-t-il, à Saint-Roch. Il fut bientôt en butte aux persécutions et dut souvent s'éloigner ; il se retirait alors chez son frère, en Saint-Germain. Parfois, il dînait chez sa mère à Parigné et allait coucher chez son frère. En 1795, il célébra la fête de Pâques dans l'église de Parigné, et il prêcha la première communion, aux enfants de Saint-Germain et du Châtellier, dans la chapelle de Marigny. En 1796, il fut nommé, par les vicaires généraux, curé d'office au Châtellier. Après le 18 fructidor (4 septembre 1797) il dut se cacher à nouveau. Le 7 juin 1798, jour de la Fête-Dieu, un procès-verbal du district nous le montre disant la messe dans une grange à la Chaussée, près de la Vieuxville (Châtellier) lorsqu'un détachement républicain parut et n'hésita pas à tirer des coups de feu sur les assistants. M. Sorette put s'enfuir. Il était d'une santé délicate. Ayant eu des crises de rhumatisme, on lui conseilla d'aller aux eaux de Guichen. Il se rendit à Rennes où il resta quelque temps caché. Sa mère s'effrayant de le voir aller à Guichen lui conseilla de revenir à Parigné où elle saurait le cacher. M. Sorette revint en effet bientôt (novembre 1798).

Trois semaines après, alors qu'il recevait l'hospitalité de la famille Roussel, au vieux presbytère de Montgreffier, il fut surpris par une patrouille et mis à mort (5 décembre 1798). Une croix, édifiée sur une des haies du champ de la Bayle, en pleine campagne, près du moulin de la Vieuville, marque l'emplacement où le saint prêtre tomba. Elle porte cette inscription : « Ici mourut martyr de la foi M. l'abbé Sorette le 15 frimaire an VII ». Il avait 42 ans. Il était porteur des Saintes Espèces ; les hosties profanées furent remises au commissaire du directoire exécutif. Les assassins reçurent une prime de cent francs. Le corps de M. Sorette fut inhumé près du chapitreau de l'église du Châtellier ; lors de la reconstruction de l'église, la tombe fut placée dans la nef, un peu au-dessous de la porte méridionale.

Abbé Guillaume DUVAL, né à Montours, prêtre le 19 septembre 1772, vicaire à Coësmes puis au Châtellier (1779) et enfin à Notre-Dame de Vitré (1781). Il fut pourvu de la cure de Laignelet en 1787. Au début de la Révolution, il fut élu procureur de la commune de Laignelet. Il refusa le serment et dut laisser place à l'intrus. Il se retira d'abord à Montours, sa paroisse natale ; mais, après l'arrêté d'internement à Rennes du mois d'avril 1792, il revint se cacher dans sa paroisse de Laignelet. On trouve des traces du ministère secret qu'il y exerça.

Le 10 février 1799, il était caché au Pressoir en Laignelet, chez Pierre Godard. Appelé pour un baptême à la Fieffe, il partit le soir pour s'y rendre. Mais arrivé au Saudre-Emoussé (sur la route de Fougères à Saint-François), il fut aperçu par des « patriotes » qui revenaient de la pêche de l'étang. Des coups de feu furent tirés sur le digne prêtre qui tomba. A cause de l'obscurité, on ne put retrouver son corps que le lendemain.

Il fut inhumé près de la porte principale de l'église de Laignelet. Une croix a été récemment élevée en sa mémoire non loin du village du Pressoir.

Les républicains, non contents d'avoir enlevé la vie à M. Duval, essayèrent de ternir sa réputation. Les calomnies des fonctionnaires de l'époque ont été renouvelées de nos jours. Mais M. le Vte Le Bouteiller a su venger la mémoire du martyr. (Voir Le Bouteiller, Révol., n° 204).

Abbé François-Jean-Pierre GAVARD, né à Saint-Ouen-la-Rouërie, prêtre le 18 septembre 1779, vicaire à Izé, puis à Parcé (1782). Après l'arrivée de l'intrus (22 mai 1791), M. Gavard se retira dans une petite closerie du bourg, appelée les Noyers, qu'il avait achetée depuis quelques années, et il y continua le ministère (16 juin 1791).

Mais il fut obligé de quitter Parcé en vertu d'un arrêté qui éloignait les prêtres insermentés à 3 lieues de leur paroisse. Il se retira à Saint-Ouen-la-Rouërie, où s'étaient réfugiés, en 1792, 14 ou 15 prêtres originaires de cette paroisse.

M. Gavard n'obéit point à l'arrêté d’internement du 15 avril 1792 ; il préféra se cacher dans son ancienne paroisse ; il revint donc à Parcé et y exerça secrètement le ministère. Il s'y trouvait lors de l'installation du curé Hubaudière, et fut rendu responsable des troubles qui se produisirent. Arrêté dès le soir même, il fut enfermé au château de Fougères, et transféré à Rennes le 29 mai 1792. Le Tribunal criminel l'acquitta faute de preuves. Il revint en Parcé, d'après M. Piron.

En février 1795, on le voit célébrer publiquement dans la chapelle de Mué ; il commença même à tenir un registre paroissial qu'il continua jusqu'à sa mort. Le 3 mai 1795, M. Gavard réconcilia l'église de Parcé. Au mois de septembre 1795, M. Gavard dut se cacher à nouveau pour réapparaître en avril 1796, au péril de sa vie.

Le 13 octobre 1797, il demanda, à Parcé, un passeport pour les îles anglaises, mais il ne s'en servit pas. En octobre 1798, on le signale aux Noës, en Parcé, où avait lieu une réunion d'une vingtaine de prêtres.

En avril 1799, il s'était réfugié, malade, chez M. Gavard, son cousin du côté maternel, qui habitait la Rue en Parcé. C'est là qu'il fut arrêté, le 4 prairial an VII (3 mai 1799), ayant été dénoncé. Emmené à Vitré, l'abbé Gavard fut dirigé sur Rennes, dès le samedi 25 mai, à 3 heures du matin. C'est dans ce trajet qu'il fut mis à mort par son escorte, non loin de Châteaubourg.

D'après la tradition, un médecin révolutionnaire ayant fait l'autopsie du cadavre, en enleva le coeur qui, porté à Servon, fut apprêté et mangé par d'odieux canibales. (Voir Guillotin de Corson). Le corps fut inhumé dans le cimetière de Servon (voir la notice de M. l'abbé Lemasson).

Abbé BARBE ou BARBET. D'après une tradition rapportée par M. Forget (voir Guillotin de Corson, p. 216, et Delarue, I, 217), il aurait été fusillé par un détachement de soldats républicains, entre Rimou et Saint-Rémy, un prêtre insermenté qui s'était réfugié au sommet d'un arbre, du nom de Barbet. M. Piron croit que ce doit être M. Gilles Barbe, tonsuré à Rennes le 30 janvier 1774 — ou bien un prêtre normand.

Jacques VAULOUP, né à la Pèlerine, fermier au Bois-Joli en Luitré, y donnait fréquemment asile aux prêtres insermentés. Ayant été dénoncé, des perquisitions furent faites chez lui (août 1793) ; on y trouva des ornements du culte et même un ciboire contenant des hosties consacrées qui furent odieusement profanées. J. Vauloup fut emmené à Fougères avec sa belle-sœur, Mlle Chardon, et tous deux demeurèrent 3 mois dans les prisons.

Le dimanche gras de 1794 (selon l'abbé Angot, II, 855), J. Vauloup fut appréhendé et emmené à Ernée. Traduit devant la Commission révolutionnaire, il fut condamné à mort pour « fanatisme outré ». Il marcha à l'échafaud en priant (entre le 12 et le 20 mars 1794).

Françoise TRÉHEL, née à Fougères, religieuse de la Congrégation des Sœurs de la Chapelle au Riboul, en fonctions à Saint-Pierre-des-Landes (Mayenne), emprisonnée à Ernée avec une de ses compagnes, sœur Véron ; fut condamnée à mort, par la Commission révolutionnaire, comme « sœur charitable, accoutumée à cacher les prêtres réfractaires ». Elle entonna le Salve Regina à la vue de l'échafaud (mars 1794) — (abbé Angot, III, 800). — La sœur Véron, depuis longtemps hydropique, fut arrachée de son lit et portée à l'échafaud dans un fauteuil. (Martyrs du Maine, II, 35 ; Le Bouteiller, Révol., n°s 45 et 46).

Mme Catherine BOULLÉ DES GRACIÈRES, religieuse carmélite chassée de son couvent et réfugiée chez ses sœurs à l'Epinay en La Chapelle-Saint-Aubert.

Mlle Renée BOULLÉ DES GRACIÈRES ;

Mlle Julienne BOULLÉ DES GRACIÈRES, toutes trois soeurs, arrêtées avec leur recteur, l'abbé Bodin, le 14 septembre 1794, pour lui avoir donné l'hospitalité (voir plus haut), furent condamnées à mort par le Tribunal criminel de Rennes et exécutées le 8 octobre 1794 à Rennes. Elles continuèrent de réciter des prières jusqu'à leur dernier moment. (Abbé Guillotin de Corson, p. 72 ; Le Bouteiller, n° 158).

M. l'abbé Guillotin de Corson cite comme martyrs de la foi :

Le frère MARTINET, qu'il dit être de Mézières ; c'est de Mézières (Ardennes) et non de Mézières (ILLE-et-Vilaine) qu'il était originaire.

L'abbé Jean LARCHER, de Louvigné. Pour ce dernier, M. Guillotin de Corson se trompe. L'abbé Larcher a survécu à la Révolution et est mort recteur de Parigné. (Voir le travail de l'abbé Piron à la bibliothèque municipale de Fougères).

Il m'a semblé que tous les personnages ci-dessus, sous toutes les réserves que comporte un sujet si délicat, pouvaient être présentés comme ayant été mis à mort en haine de la religion ; et très sûrement il y en eut d'autres.

 

III - GRANDS DIGNITAIRES ECCLÉSIASTIQUES.

Etienne DE FOUGÈRES, évêque de Rennes au XIIème siècle. Semble appartenir à la famille des barons de Fougères. S'acquit une grande réputation par ses poésies. A écrit la vie des saints Firmat, Vital et Hamon. Mourut à l'abbaye de Savigny en 1178. Enterré dans la cathédrale de Rennes où son tombeau fut retrouvé en 1756.

Pierre DE FOUGÈRES, neveu du précédent, évêque de Rennes, mort en 1222.

Etienne CŒURET, né à Fougères, docteur en droit, chancelier de Bretagne, secrétaire du duc Jean V ; évêque de Saint-Brieuc (1404), puis de Dol peu après. Assista au Concile de Constance en 1415. Mourut le 6 décembre 1429. Enterré dans la cathédrale de Dol. Son écusson (d'azur à 3 cœurs d'or) se voit encore à la clef de voûte du grand porche de cette cathédrale.

Etienne LE PETIT, abbé de Daoulas (1410), né à Fougères, mort en 1425 ; fut recommandé au duc de Bretagne par le pape Jean XXII qui l'estimait beaucoup.

Thomas JAMES, né à Saint-Aubin-du-Cormier, docteur en droit, évêque de Léon en 1478, puis de Dol en 1482. Mort le 5 avril 1504. Enterré dans la cathédrale de Dol où son superbe tombeau existe toujours.

Melchior DE MARCONNAY, abbé de Rillé de 1581, évêque de Saint-Brieuc en 1601, mort en 1618. Il n'était pas de notre pays, où, cependant, il a joué un grand rôle pendant la Ligue, allant jusqu'à exercer le commandement du château de Fougères ; c'était un grand partisan de Mercœur.

 

IV - DIGNITAIRES CIVILS ET PERSONNAGES AYANT REMPLI UN RÔLE IMPORTANT.

Pierre BEYLET, sieur de la Mésangère et de la Garenne (Lécousse), secrétaire du duc François Ier.

Pierre IVETTE, de Saint-Aubin-du-Cormier, seigneur du Bois-Hamon et de la Garenne, secrétaire du duc Jean IV. (Voir assoc. bretonne, t. 30, p. 71).

Michel DE PARIGNÉ, seigneur de Parthenay et des Acres (Parigné), conseiller et chambellan des ducs Jean V, François Ier, Arthur III, François II et de la duchesse Anne, capitaine de Fougères et de Saint-Aubin.

Claude DE LANGAN, seigneur du Bois-Février (Fleurigné), gentilhomme et grand-pannetier de la reine Marie de Médicis (1558), gouverneur de Rennes (1566), maître d'hôtel du roi, gouverneur lieutenant-général au pays Vendômois ; mort en 1570.

René DE LANGAN, seigneur du Bois-Février, neveu du précédent, né vers 1550 ; gentilhomme ordinaire du duc d'Alençon, frère de Henri III ; mort en 1617 (voir Le Bout., IV, 77).

Jacques-Herpin DE MARIGNY, mort avant 1605 ; d'une famillle originaire de Cogles. Président du Parlement de Bretagne, maître des requêtes ordinaires de l'Hôtel de Ville ; époux de Jeanne du Hallay.

François-Herpin DE MARIGNY, fils du précédent, né en 1540, mort le 17 octobre 1697. Comme son père, président au Parlement. Son corps fut enterré à Saint-Léonard, et son cœur dans la cathédrale de Rennes. Epoux de Thomasse Champion.

Jean Ier DE POILLEY, grand chambellan du duc François de Bretagne (vivait en 1450).

Geoffroy DE POILLEY, grand chambellan de la duchesse Anne.

Jean III, baron DE POILLEY (mort en 1625), chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme ordinaire de sa Chambre, mestre de camp, ambassadeur extraordinaire en Angleterre, membre du Conseil privé sous Henri IV. Avait fait en Italie de fortes études ; soutint brillamment une controverse contre les protestants, ce qui fit dire à Henri IV que pour démontrer l'erreur des réformés il n'avait plus besoin de docteurs en Sorbonne, ses gentilshommes pouvant y suffire.

Hugues DE BEAUGÉ, arbitre en 1226 entre le roi saint Louis et Isabelle de Craon.

Jean DE BEAUCÉ, témoin et signataire du traité de Guérande (1365).

Nicolas DE BEAUCÉ, officier de la maison du duc (1418).

Pierre DE BEAUCÉ, conseiller du duc (1426), sénéchal de Ploërmel.

Robert DE BEAUCÉ, écuyer du duc (1452).

Jean Ier DU TIERCENT, de la garde ducale, écuyer et maître d'hôtel des ducs Jean V et François Ier, gouverneur de Rennes, + 1462.

Jean II DU TIERCENT, fils aîné du précédent, écuyer du duc François Ier chambellan du duc François II, conseiller et chambellan du roi Louis XI, capitaine de la Charité-sur-Loire, + 1491.

Gilles Ier DU TIERCENT, neveu du précédent, gentilhomme de la maison d'Anne de Bretagne, + vers 1520.

Gilles RUELLAN, baron du Tiercent, d'origine très modeste, parvenu à une prodigieuse fortune ; s'entremit entre le roi Henri IV et Mercœur pour amener la soumission de ce dernier.

Pierre RONDEL et Guyon DE MONTHAULT, riches bourgeois de Fougères, avancent, vers 1420, 10.000 ducats au duc Jean V que celui-ci devait payer au Pape ; furent gratifiés du gouvernement de Morlaix et de Fougères. (Voir Maupillé, Histoire, p. 94 ; de la Borderie, IV, 221).

Louis-Spiridion FRAIN, comte de la Villegontier, commandeur de la Légion d'honneur, préfet d'Ille-et-Vilaine, premier gentilhomme du duc de Bourbon, pair de France, né à Fougères le 25 janvier 1776 ; mort à la Villegontier le 31 mars 1849. (Voir revue biograph. des hommes du jour, 1845 ; et Encyclop. biogr. 1844).

 

V - VAILLANTS SOLDATS.

Méen II DE FOUGÈRES, compagnon de Guillaume le Conquérant dans la conquête de l'Angleterre.

Raoul Ier DE FOUGÈRES, ami du duc Alain Fergent ; l'assista personnellement dans ses guerres.

Raoul II DE FOUGÈRES, notre héros local.

Raoul III DE FOUGÈRES, l'ami de saint Louis, armé chevalier par ce grand roi.

Geoffroy FÉVRIER, seigneur du Bois-Février (Fleurigné), l'un des capitaines les plus renommés du XIVème siècle [Note : MAUPILLÉ, Paroisse, Canton de Fougères, p. 37 — d'après dom Morice] ; compagnon de Du Guesclin ; capitaine de La Guerche.

Charles D'ALENÇON, seigneur de Fougères, tué à Crécy (1346).

Jean Ier D'ALENÇON, seigneur de Fougères, tué à Azincourt (1415).

Pierre LE PORC, seigneur de Larchapt (Romagné), gouverneur de Mayenne en 1424 ; battit en 1425 l'avant-garde anglaise près de Séez ; succomba le Jeudi-Saint 1426 ou 1427 près du Mont Saint-Michel à l'attaque d'un convoi ennemi (Abbé ANGOT, Dict. de la Mayenne, II, 669). Les anglais envoyèrent son corps à la garnison bretonne pour l'engager à se rendre en voyant la perte qu'elle avait faite dans la personne du valeureux chevalier : bel éloge de ses ennemis [Note : LE BOUTEILLER, III, 88. — D'après M. Le Bouteiller, ce vaillant capitaine aurait possédé une maison là où se trouve maintenant celle qui porte le n° 19 de la rue de l'Horloge].

Pierre LE PORC, fils du précédent, fit également son devoir contre les anglais (Abbé ANGOT, Dict. de la Mayenne, II, 669) ; capitaine d'une compagnie d'écuyers ; gouverneur de Fougères (1427-1437). Il mourut en 1448. (Le Bouteiller).

Guillaume DE PARIGNÉ, servit avec distinction sous Du Guesclin ; fut lieutenant-général de Charles V ; capitaine de cent hommes d'armes et de 25 arbalétriers ; gouverneur de Châtillon, etc... (Dupas).

Jean DE PARIGNÉ, tué à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier.

Arthur DE POILLEY, fils de Jean Ier de Poilley (Généalogie des de Poilley, bibliothèque municipale de Fougères) ; colonel de 2000 arbalétriers ; gouverneur de Fougères et Vitré (1457).

Jean II DE POILLEY, colonel de 3.000 hommes ; alla au siège de Poitiers (probablement sous les ordres du maréchal de St-André, lors de la première guerre de religion — juillet 1562) ; fut blessé et mourut des suites de ses blessures à Châtellerault (Généalogie des de Poilley, bibliothèque municipale de Fougères).

Henri, Cte DE POILLEY, fils de Jean III et de Anne de Sourdeval, dame d'honneur de la reine Louise, femme de Henri III ; filleul de Henri IV et de Marie de Médicis ; élevé à la Cour. Prit part aux sièges de Montauban, de Montpellier, de La Rochelle, etc... Louis XIII faisait grand cas de son mérite et lui donna les gouvernements de Mortain et de Tombelaine. Henri de Poilley fut glorieusement tué au siège de Anvilliers (Luxembourg) où il commandait un quartier de l'armée.

François DE POILLEY. François, fils du précédent (Généalogie des de Poilley, bibliothèque municipale de Fougères), hérita des gouvernenements de son père et de sa compagnie de chevaux-légers, avec laquelle il fit plusieurs campagnes. Il termina mal une carrière glorieusement commencée. C'est lui qui ternit son honneur et celui de son illustre famille dans une affaire de faux-monnayeurs.

Thomas LE LIMONNIER, prit part à de nombreux combats, notamment à la bataille de Saint-Aubin (1488) où il fut fait prisonnier pour la troisième fois.

Autre Thomas LE LIMONNIER, tué à Poitiers (1356).

DU BOUËXIC DE GUICHEN (Luc-Urbain), plus connu sous le nom d'amiral de Guichen ; né à Fougères (rue du Bayle — est), maison qui touchait celle qui faisait le coin avec la Grand'rue, le 6 juin 1712 (et non le 21) ; chevalier de l'ordre du Saint-Esprit (1783) ; se distingua en divers combats, soit comme officier subalterne, soit comme chef d'escadre. Carrière très glorieuse. Mort à Morlaix le 13 janvier 1790. (Voir notice sur Guichen par de Germiny, revue des questions historiques, 1er avril 1904) — Une plaque de marbre a été apposée, par les soins de la Société archéologique, sur la maison qui a remplacé sa maison natale.

DE LANGAN Du BOIS-FÉVRIER, Anne-Auguste (chevalier de), brillant officier de marine, commandant en 1779 l'Amphitrite, frégate de 32 canons, s'empara d'une frégate anglaise et d'un brick chargés de soldats et de munitions ; mort en 1797.

BASTON DE LA RIBOISIÈRE (Jean-Ambroise), général d'artillerie sous le Ier Empire, l'un des officiers les plus en vue de ce temps ; né à Fougères le 18 août 1759 ; créé comte par Napoléon Ier (1808) avec majorat ; mort le 21 décembre 1812 ; inhumé aux Invalides (son coeur a déposé dans la chapelle de Monthorin). — Le nom du général de la Riboisière est inscrit sur l'Arc de Triomphe de l'Etoile à Paris. — On ne connaît pas positivement sa maison natale. — M. Le Bouteiller est porté à croire que le général est né à l'entrée de la rue du Parc, près du bourg Roger.

BASTON DE LA RIBOISIÈRE (Fernand), fils du précédent, lieutenant de carabiniers, fut tué à la bataille de la Moscowa (6 septembre 1812).

Général JAMIN, marquis de Bermuy, né à Louvigné-du-Désert en 1773 [Note : Orain dit 17 mai 1775] ; se signala surtout en Espagne ; périt à la bataille de Waterloo.

Armand TUFFIN, marquis de la Rouërie (né le 13 avril 1751 dans l'hôtel de la Belinaye, immeuble servant de Tribunal ; mort le 30 janvier 1793), promoteur de la conspiration bretonne. Officier aux Gardes françaises ; servit sous le nom de colonel Armand en Amérique pendant la guerre de l'Indépendance, où il conquit le grade de Brigadier. Il fut un des plus brillants lieutenants de La Fayette qu'il avait devancé en Amérique. Organisa un corps de troupes, en faisant au Congrès l'avance des fonds nécessaires. Au siège d'York, il monta l'un des premiers à l'assaut et mérita en diverses circonstances les éloges les plus flatteurs de Washington et de La Fayette. Il revint d'Amérique un des derniers, avec la croix de Cincinnatus et 50.000 livres de dettes.

Il avait emmené avec lui en Amérique son domestique, Jean Guillou, qui mourut là-bas. (Delarue).

Une plaque de marbre vient d'être apposée, par les soins de la Société Archéologique, sur sa maison natale.

Aimé PICQUET DU BOIS-GUY, né à Fougères le 15 mars 1776 (dans la maison formant le coin de la Grand'rue et de la rue J.-J. Rousseau, côté sud) ; mort à Paris le 15 octobre 1839. Chef de l'insurrection royaliste pendant la Révolution dans la région de Fougères.

Ecuyer COLLIN DE LA CONTRIE (Louis-Charles-René), né en 1761 à Bazouges-la-Pérouse, mort en 1834, enterré au Tiercent ; avocat à la Cour, membre de la coalition de la Rouërie, et sénéchal de la Ballue avant la Révolution ; fut l'un des conjurés de la Rouërie et l'un des premiers compagnons de Bois-Guy ; faisait partie de son conseil privé et de celui de Puisaye qui lui confia des missions à Londres ; avait le grade de colonel des armées royales de l'Ouest et de commissaire général ; chevalier de Saint-Louis en 1796 ; anobli en 1822.

Louis-Joseph-Bénigne DE LA HAYE-SAINT-HILAIRE, né le 12 décembre 1766 au château de la Haye (Saint - Hilaire) ; sous-lieutenant au Régiment de Penthièvre lors de la Révolution. Entra dans la conjuration de la Rouërie qui le nomma colonel des hussards. Assista au passage de la Loire par l'armée vendéenne ; blessé à Savenay ; fut plus tard colonel de la division de La Guerche des armées royales de l'Ouest ; d'une audace et d'une activité incroyables ; fut cependant fait prisonnier et conduit à Rennes. Parvint à s'échapper. Mort en 1838.

Charles-Edouard DE LA HAYE-SAINT-HILAIRE, frère cadet du précédent ; personnage d'épopée, au dire de Le Nôtre (La Rouërie, p. 90) ; engagé à 15 ans dans la conjuration de la Rouërie, avec son frère. Chef d'une division de Cadoudal. Compromis sous l'Empire dans une conspiration royaliste, fut fusillé (dans un fauteuil, car il était blessé) à la Garenne, à Vannes, le 6 oct. 1807.

Julien SAUCET (dit DUVAL), né à Saint-Brice, mais habitant Saint-Ouen-la-Rouërie ; capitaine dans la conjuration de la Rouërie qui lui confia des missions à Jersey ; membre du Conseil de Bois-Guy qui le fit lieutenant-colonel et lui donna le commandement d'une colonne de la division de Fougères ; servit durant toute la guerre. Chevalier de Saint-Louis en 1796 ; anobli par les princes.

Michel-François LARCHER-LOUVIÈRES [Note : Fils de Michel Larcher-Louvière et de Guillemette Hardy] (dit HOCHE), né en Louvigné le 22 avril 1767, décédé à la Morinais en Louvigné le 9 sepiemb 1830), bras droit d'Aimé de Bois-Guy ; chef de bataillon ; major de la division de Fougères ; membre du Conseil ; chevalier de Saint-Louis.

D'une bravoure légendaire ; fut cautionné en l'an VIII pour la, forte somme de 20.000 francs, tant on estimait et redoutait sa valeur.

POIRIER (dit SANS-CHAGRIN), capitaine de la division de Bois-Guy, un des plus nobles caractères de la chouannerie ; se sacrifia pour sauver son général en mai 1796.

Gilbert-Anne-François-Zéphyrin, baron de POMMEREUL, fils de François-René, né à Fougères en 1774 ; devint maréchal de camp, officier de la Légion d'honneur et chevalier de Saint-Louis ; mourut à Marigny en 1860.

Général LOYSEL, sénateur d'Ille-et-Vilaine de 1876 à 1879.

Citons encore, parmi les militaires, puisqu'il fut zouave pontifical, bien qu'il ait acquis une certaine notoriété à un autre titre, un habitant de Javené, du nom de Turgis, qui était resté à Rome, au service personnel du pape Pie IX. Sa famille possède de lui de nombreuses lettres écrites de Rome, dans lesquelles on retrouve des détails intéressants.

 

VI - ECRIVAINS ET SAVANTS

Exupère BERTIN DE LA HAUTIÈRE, né à Tremblay en 1712, médecin célèbre, auteur de nombreux ouvrages, membre de l'Académie royale des Sciences ; mort à Gahard en 1781.

René-Joseph BERTIN DE LA HAUTIÈRE, fils du précédent, né à Gahard en 1767 ; membre de l'Académie de Médecine ; mort à Fougères en 1827.

Joseph-Marie-Eusèbe BERTIN, de la même famille, né en 1774, mort en 1839. Directeur de l'école secondaire de Médecine et membre du Conseil académique ; plein de charité, soignant de préférence les malheureux.

Amédée BERTIN, fils du précédent, également docteur en médecine ; fut sous-préfet de Fougères de 1830 à 1848. Député d'Ille-et-Vilaine en 1848 ; a transformé le service vicinal de l'arrondissement. Collaborateur de M. Maupillé dans l'Histoire de Fougères.

François-Louis DUVAL, né à Saint-Germain (à la Teurtrais) le 21 septembre 1760 ; chirurgien très distingué, professeur à l'école de médecine de Rennes ; mort le 11 juillet 1825. (Orain).

Léon MAUPILLÉ, historien et archéologue distingué, autour d'ouvrages très estimés sur notre pays (Histoire de Fougères ; Notes sur les paroisses de l'arrondissement parues dans le Bulletin de la Soc. Arch. d'Ille-et-Vilaine; Mémoires divers, etc...). (Voir les armoiries de sa famille). M. Maupillé, né le 6 décembre 1809, place d'Armes, habita longtemps dans la rue de l'Horloge (ouest) (en face du Beffroy) puis dans la Grand'rue (maison du boulanger entre la rue de l'Horloge et Saint-Léonard). Il mourut dans ce dernier logement le 25 juin 1883. Il était souvent dans sa propriété de la Pilais (en Lécousse). Il a été bibliothécaire de la ville, Conseiller général et président de la Fabrique de Saint-Léonard.

Pierre DELARUE, minotier à Antrain, a publié plusieurs volumes et plusieurs notices sur le clergé du district de Dol pendant la Révolution. Il a laissé des notes manuscrites intéressantes sur Antrain (déposées aux archives département). Mort en 1924.

René LOUICHE DES FONTAINES, né à Tremblay à la fin de 1751 ou au début de 1752 ; célèbre botaniste ; membre de l'Institut ; auteur de plusieurs ouvrages.

A.-J.-M. BACHELOT DE LA PYLAIE, né à Fougères le 25 mai 1786 ; naturaliste, antiquaire et voyageur ; auteur de plusieurs ouvrages de sciences naturelles et de plusieurs mémoires d'archéologie dans le Bulletin des Antiquaires de France ; a offert de belles collection au Muséum.

Frédéric HOUSSAY, né le 28 février 1860 à Dol, mais d'une famille de notre arrondissement fixée finalement à Fougères ; professeur à l'Ecole Normale Supérieure et à la Sorbonne ; doyen de la Faculté des Sciences de Paris ; chevalier de la Légion d'honneur ; auteur de nombreux ouvrages de science et de philosophie scientifique parus et encore inédits. Fit partie d'une mission archéologique en Perse sous la direction de M. Dieulafoy. Mort à Lyon le 18 septembre 1920.

François-Zacharie ROUSSIN, né à Vieuxvy en 1827, mort en 1894 ; grand chimiste. Un monument lui a été élevé à l'Ecole de Médecine de Rennes. On possède de lui un buste à Fougères.

Sébastien FRAIN DE LA VILLEGONTIER (XVIème et XVIIème siècles), sénéchal de Fougères, anobli en 1624 ; auteur estimé de commentaires sur la coutume de Bretagne.

Barbedette CHERMELAIS, né en Louvigné en 1784, président du Tribunal de Fougères en 1816. Mort à Louvigné en 1826. Auteur d'ouvrages de jurisprudence.

Louis-Anne-Esprit RALLIER, de la famille des Rallier du Baty, né à Montautour en 1749 ; officier du génie ; administrateur du District de Fougères ; député aux assemblées nationales pendant la Révolution et la Restauration ; bienfaiteur et administrateur des Hospices de Fougères. A écrit plusieurs mémoires ou ouvrages de science, d'histoire et de poésie (ces derniers se trouvent à la bibliothèque municipale). Mort à Fougères le 4 août 1829.

François-René-Jean, baron DE POMMEREUL, né à Fougères en 1745 ; officier d'artillerie ; général de division ou inspecteur général ; préfet et conseiller d'Etat. A écrit de nombreux ouvrages scientifiques et historiques ; malheureusement imbu des idées philosophiques de l'Encyclopédie. Il est l'auteur des articles Fougères et Dol dans le Dictionnaire d'Ogée. Il développa la culture du froment dans l'arrondissement. Restaura en 1779 le château de Fougères dont il devint afféagiste en 1784 et propriétaire en 1802.

M. de Pommereul mourut en 1823. Il légua ses livres à la ville ; ils ont formé le fonds principal de la bibliothèque municipale, qui semble avoir été d'abord composée des livres des anciens couvents de la ville fermés pendant la Révolution. Un ancien bénédictin, retiré au Pont dom Guérin. M. Marye avait été chargé par le District de Fougères de mettre ces livres en ordre.

Abbé GRUMET DE LA DELAVISON, recteur de Romagné (1630-1662), auteur en 1655 d'une notice sur Sainte-Anne de la Bosserie.

Abbé BADICHE, originaire de Louvigné, mort à Paris en 1867 ; auteur d'une vie de la Mère Marie de la Croix, d'une notice sur Sainte-Anne de la Bosserie, d'un mémoire sur le Petit Maine présenté à l'Institut en 1849, et d'une notice sur le général de la Riboisière.

Abbé GENEST, aumônier des Urbanistes de Fougères lors de la Révolution ; a publié la vie et les révélations de la Sœur de la Nativité, religieuse de couvent. Fut, après la Révolution, recteur de Saint-Sauveur-des-Landes, puis curé du Grand-Fougerais.

Abbé Julien-Pierre-Louis LECHAT, né à Fougères le 25 juin 1795, mort à Nantes le 9 octobre 1849 ; professeur de philosophie (à Vitré, Saint-Malo, Nantes), docteur ès-lettres, membre de la Société Académique de Nantes, officier de l'Université (1828), chevalier de la Légion d'honneur (1847) ; a publié plusieurs ouvrages (voir notice d'Amand Guiraud de Nantes et Levot, II, 211).

Abbé PIRON, né au Loroux, ancien recteur de Châtillon-sur-Seiche, mort aumônier de la Retraite à Fougères, le 29 juin 1924 ; auteur d'un important ouvrage manuscrit sur le clergé pendant la Révolution (déposé à la bibliotheque municipale).

Abbé CHARUEL DE RUFFIGNÉ (Philippe-Jacques), professeur de théologie à Paris en 1767 ; auteur d'une « Rhétorique des savants » et d'un recueil de poésies. Originaire d'Antrain.

René LE PAYS, sieur du Plessix-Villeneuve (1634-1690), né à Fougères le 26 décembre 1634, mort à Paris le 30 avril 1690 (enterré à Saint-Eustache de Paris) ; directeur de la Gabelle en Provence et en Dauphiné ; membre de l'Académie d'Arles ; poète estimé, dont les œuvres viennent d'être publiées à nouveau.

Paul LOYSEL (petit-fils de Jean-François-Marie Loysel (1754-1827), fonctionnaire de la Révolution), né à Fougères le 2 mars 1814 ; avocat, président de la Conférence de Saint-Vincent de Paul à Fougères en 1845 ; entré au noviciat des Jésuites vers 1847, prêtre en 1853 ; mort au Mans le 5 février 1874. Auteur de nombreuses poésies parues à Rennes en 1840.

Paul DE GESLIN DE KERSOLON, cousin germain du précédent, petit-fils comme lui de Jean-François Loysel, né à Rennes, place des Lices, le 27 mars 1817, mort à Versailles le 28 novembre 1888 ; entré au Séminaire de Saint-Sulpice ; prêtre à Rome, 31 août 1845 ; rédacteur de 1861 à 1866 de « l'Ouvrier », journal illustré ; fondateur du « Clocher » en 1867. A écrit, sous le pseudonyme de Jean Loyseau, tout au moins dans « l'Ouvrier », une vingtaine de volumes (chez Dillet, 15, rue de Sèvres à Paris, et chez Gautier, sucesseur de Blériot). La vie de Paul de Geslin a été écrite plusieurs fois (dans les Contemporains, dans les Études, dans l'Ouvrier, le Clocher, etc...).

Récemment, M. Aubrée, secrétaire de la Soc. arch. de Fougères, a fait réimprimer une « Prière sur Fougères » de l'abbé Paul de Geslin, qui avait paru dans l'Ouvrier du 16 janvier 1864, p. 303, et dans Rose Jourdain. t. 2, p. 105.

Hyacinthe-Joachim-Désiré, Comte DU PONTAVICE DE HEUSSEY, d'une vieille famille du pays ; a habité le château de Saint-Germain (en Cogles) et Fougères ; né à Tréguier le 28 octobre 1814, décédé à Londres le 15 mai 1876, inhumé à Saint-Germain ; poète estimé, auteur d'une dizaine de volumes tant en vers qu'en prose parus à Paris (œuvres complètes chez Quantin).

Robert-Yves-Marie, Vicomte DU PONTAVICE DE HEUSSEY, fils du précédent (né le 17 avril 1850), mort le 27 décembre 1893 ; a également habité Fougères et Saint-Germain, et est enterré à Saint-Germain. Auteur de « Balzac en Bretagne » paru à Rennes en 1885 ; de « l'Inimitable Boz », édité par Quantin, à Paris, en 1889 ; d'une biographie de Villiers de l'Isle-Adam dans l'Hermine ; d'une pièce en 4 actes, « Madeleine », éditée par Ollendorf en 1887, etc...

 

VII - RECTEURS OU CURÉS REMARQUABLES.

Jean LE LIMOUSIN, recteur de Saint-Léonard pendant 60 ans (1502-1562), a construit le collatéral nord de Saint-Léonard et un presbytère.

Jehan GARNIER, recteur de Saint-Sulpice (des environs de 1552 aux environs de 1575). Pendant une violente épidémie de peste (1563-1565), alors que le rectorat de Saint-Léonard était devenu vacant, il eut le dévouement de remplir les fonctions curiales à Saint-Léonard, sans cesser d'être recteur de Saint-Sulpice, malgré les fatigues et le danger du ministère en ces temps d'épidémie.

René PANNIER, recteur de Saint-Sulpice, mort en 1715 ; dévôt serviteur de Notre-Dame des Marais. On lui a attribué un mémoire sur le culte de cette madone célèbre ; mais il est peut-être de son vicaire, M. Lagogué.

Jean VALLÉE, recteur de Saint-Sulpice (1729-1773), constructeur du chœur de l'église de Saint-Sulpice où il a son tombeau.

Joseph LE MENEUST DES AULNAYS, recteur de Saint-Léonard (1785-1813), s'exila pendant la Révolution à Jersey ; fut réinstallé en 1803. En grande vénération.

Pierre-Julien BEAULIEU, recteur de Saint-Sulpice (1790-1817), s'exila à Jersey en septembre 1792, mais revint en France 3 mois après ; se cacha dans sa paroisse et les environs où il exerça secrètement le ministère ; reparut en 1795 pendant la courte accalmie, pour se cacher encore ; arrêté en 1796 ; emprisonné à Rennes jusqu'en 1797 ; réinstallé après la tourmente.

Abbé Isidore DOUARD, curé-doyen de Saint-Sulpice (1872-1893), précédemment vicaire de cette paroisse qu'il évangélisa ainsi pendant 40 années ; grand dévot de Notre--Dame des Marais ; a laissé une relation de la procession qui se fit à Fougères à l'occasion de la proclamation du dogme de l'Immaculée-Conception, le 7 janvier 1855, et dans laquelle, pour la première fois, on porta la statue de Notre-Dame des Marais.

Abbé JOLY, curé-doyen de Saint-Léonard, installé le 4 janvier 1874, mort le 12 janvier 1896 ; restaurateur de son église, constructeur de l'église de Bonabry ; du presbytère de Saint-Léonard (aujourd'hui annexe de la mairie) et de celui de Bonabry ; fondateur de l'Orphelinat de garçons, rue Riboisière.

 

VIII - ARTISTES.

Pierre SYMON, peintre-verrier de talent au XVIème siècle, dont les œuvres se voient encore, en partie, à Saint-Sulpice, à Saint-Léonard, à La Chapelle-Janson, à Javené et dans d'autres églises. Pierre Symon habitait rue Pinterie, aux environs de la rue de l'Horloge.

Denis COULLABIN, sculpteur au XVIIème siècle ; habitait Parigné.

Antoine VIOLLARD, sculpteur, peintre et architecte à la fin du XVIIIème siècle ; auteur des belles statues de bois qui décorent le chœur de l'église de Saint-Sulpice ; semble avoir habité le Marchix.

LA FONTAINE, menuisier et sculpteur, auteur des boiseries du chœur de Saint-Sulpice (XVIIIème siècle).

JOLLIET ou JOLLIVET, peintre et sculpteur (1780-1830), décora l'église de Saint-Léonard après la Révolution. Il fit à cette occasion plusieurs statues. Il était fils d'un peintre de Mortain, auteur, en 1726, du tableau qui décorait l'autel du rosaire à Saint-Sulpice (aujourd'hui dans la nef méridionale).

Guillaume GOBERT, peintre, auteur du tableau du maître-autel de Saint-Louis (habitait en 1821 la Grand'rue).

Charles DOUSSAULT (1830-1870), né à Fougères, peintre de talent, ami des frères Dévéria qui séjournèrent à Fougères chez M. Binel, parent de Doussault. Les frères Dévéria sont les auteurs de beaux tableaux à Saint-Léonard et à la Retraite.

BOUESSEL, d'une famille de meuniers qui de 1815 à 1850 occupèrent le moulin de Montbrauld (Fleurigné) ; peintre et sculpteur ; auteur de plusieurs crucifix de bois, du grand tableau représentant la descente de croix à Saint-Sulpice (copie d'un Rubens du musée de Lille) et de celui qui décore le chœur de Fleurigné (Ascension). Une exposition des œuvres de Bouessel eut lieu à Fougères en 1839.

HAREL, originaire de La Celle-en-Luitré ; sculpteur distingué ; élève de Carpeaux ; auteur du groupe Carpeaux, son maître, à l'Opéra ; auteur de la statue de la Sainte Vierge placée à l'entrée du chœur de Saint-Léonard.

(Emile Pautrel).

© Copyright - Tous droits réservés.