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HISTOIRE DE LA TERRE OU BARONNIE DE FOUGERES

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Seigneurs de Fougères de la maison de France (1314-1428).

Jean III, qui était alors duc de Bretagne, n'eut pas plus tôt appris la mort d'Yolande, qu'il s'empressa de mettre la main sur la terre de Fougères, comme sur un fief qui relevait immédiatement de son duché ; mais le roi de France n'était pas disposé à se laisser enlever un bien qui lui avait été adjugé par sentence de la Cour des pairs ; il cita le duc de Bretagne à comparaître à sa cour, et pour assurer l'exécution du jugement, qu'il lui était facile de prévoir d'avance, il donna l'ordre à Hugon de la Celle de saisir et d'occuper provisoirement la baronnie de Fougères (D. Morice, t. III, col. 1251). Le duc intimidé ne voulut point s'exposer aux formalités d'une procédure dont les résultats ne pouvaient lui être avantageux, et consentit à laisser la terre de Fougères entre les mains du roi, qui, deux ans après (1316), en investit son fils, Charles de France, comte de la Marche et de Bigorre. Ce prince, devenu roi de France sous le nom de Charles-le-Bel, disposa à son tour de la terre de Fougères, en faveur de Philippe de Valois, son oncle.

Avant de parvenir au trône, il avait désintéressé la veuve de Hugues Ier, Béatrix de Bourgogne, en prenant à ferme, pour une rente annuelle de 300 livres, le douaire que son époux lui avait laissé sur les terres de Fougères, Josselin et Porhoët. Philippe de Valois, devenu possesseur de ces terres, ratifia, au mois de mars 1332, le contrat passé par son prédécesseur (D. Morice, t. III, col. 1350 et 1351).

Ce prince céda plus tard la terre de Fougères à Jean, son fils, qui, lui-même en disposa presque aussitôt, avec le consentement de son père, en faveur de Charles d'Alençon, son oncle (1428) (D. Morice, t. III, col. 1353).

Cependant ce don de la terre de Fougères ne fut pas purement gratuit de la part de ces princes. Philippe avait consenti à son frère une rente de 10.000 livres, à prendre sur son trésor, et le désir de se décharger de cette dette, dont il stipula l'extinction, fut sans doute la principale considération qui le détermina à cet acte de libéralité. Du reste, il eut bien soin de réserver, pour lui et pour ses successeurs, la souveraineté des terres qu'il concédait, et de n'en aliéner que le domaine (Dom Morice, t. I, p. 389 et 390).

La baronnie de Fougères entra ainsi dans la maison d'Alençon, qui la posséda l'espace de cent dix ans, par quatre de ses princes :

Charles Ier, de 1328 à 1346.

Pierre Ier, de 1346 à 1404.

Jean Ier, de 1404 à 1415.

Jean II de 1415 à 1428.

En 1366, le comte Pierre Ier fit hommage au duc de Bretagne Jean IV, dont les droits avaient été reconnus par le traité de Guérande, et, l'année suivante il fit imposer par son sénéchal un écu d'or sur chaque feu de sa terre, afin de contribuer au paiement des dettes du duc.

Il survint en 1381, entre le roi de France et le duc de Bretagne, relativement à la terre de Fougères, une difficulté qui s'était déjà présentée plusieurs fois, mais que l'on avait toujours éludée pour ne pas la résoudre.

Le duc ayant fait lever des fouages dans les terres de Fougères, sans le consentement du comte d'Alençon, celui-ci présenta requête au Parlement de Paris et y fit ajourner le duc de Bretagne, soutenant qu'il n'avait pas le droit de lever de fouages dans ses terres, sans son consentement exprès et celui du roi. Le duc, regardant cet appel comme une atteinte portée aux droits et privilèges de son duché, assembla à Rennes les trois ordres de la province : ceux-ci s'empressèrent de protester contre les prétentions du Parlement de Paris, qui, au mépris des déclarations données par les rois précédents, avait accueilli la requête du comte d'Alençon, sur le principe que le duc de Bretagne était homme lige du roi.

Sur cette déclaration, le duc envoya des ambassadeurs à la cour de France pour soutenir les droits de son duché ; ils plaidèrent leur cause avec tant de force et d'éloquence, que le roi les ayant entendus, confirma les noblesse, droits et libertés du duché de Bretagne, révoqua les ajournements donnés par le comte d'Alençon, et le renvoya à la justice ordinaire du pays (D. Morice, t. III, col. 1328).

Il paraît que celle-ci se prononça contre le duc, en faveur du comte d'Alençon ; car, deux ans plus tard, nous le voyons s'adresser au seigneur de Fougères pour obtenir, à titre de fouage, une somme de 2.000 livres, que celui-ci lui accorda par composition pour l'aider à reprendre Brest, qui était occupé par les Anglais (1386) (D. Morice, t. III, 526).

En 1424, le duc de Bretagne ayant publié un mandement pour faire armer toutes les communes du duché, le capitaine et le sénéchal de Fougères furent chargés de cette commission dans toute l'étendue de la baronnie (D. Morice, t. IV, 1166).

La longue guerre que la France eut à soutenir contre l'Angleterre fut surtout fatale aux princes de la maison d'Alençon : elle avait déjà coûté la vie à Charles II et à Jean Ier, son petit-fils, tués, le premier à la bataille de Crécy (1346), le second à la bataille d'Azincourt (1415), lorsqu'elle coûta encore la liberté à Jean II, qui fut fait prisonnier à Verneuil (1424). Emmené en Angleterre, ce prince ne put obtenir sa liberté du duc de Bedfort que moyennant une rançon de 200.000 écus. Ses trésors étant épuisés par les sacrifices que lui et ses prédécesseurs avaient été obligés de faire depuis le commencement de la guerre, il envoya une procuration à Marie de Bretagne, sa mère, et à Jeanne d'Orléans, sa femme, pour vendre une partie de ses biens. Il écrivit en même temps au duc de Bretagne, son oncle, et le pria de lui rembourser 97.287 livres 4 sous 4 deniers dont il était redevable à sa mère pour sa dot.

Le duc acquiesça à sa demande ; mais, comme cette somme était loin de former celle qui était exigée pour sa rançon, le comte dut songer aux moyens de la parfaire, et il n'en trouva pas d'autres que de vendre sa terre de Fougères.

Le duc, qui la convoitait depuis longtemps, saisit avec empressement cette occasion de rattacher à sa couronne un fleuron qui avait déjà plus d'une fois tenté l'ambition de ses prédécesseurs. Il entra en arrangement avec son neveu, et celui-ci consentit à lui céder sa terre de Fougères, avec les châtellenies d'Antrain et de Bâzouges, moyennant une somme de 80.000 saluts d'or et de 38.000 écus de soixante-quatre au marc. Le contrat fut passé le 31 décembre 1428.

Le duc de Bretagne ne pouvait, sans pressurer ses sujets, payer de suite une somme aussi considérable : il  n'acquitta donc d'abord que les 80.000 saluts d'or et 10.000 écus, et pour les 28.000 écus dont il restait débiteur, il donna en gage à son neveu les rubis de la Caille et d'Etampes, ainsi que les Deux Frères, autres pierres précieuses de la maison de Bretagne [Note : Le duc d'Alençon s'engagea à rendre à son oncle le rubis de la Caille, pour 10.000 écus, et le rubis d'Etampes et les Deux Frères pour le reste de la somme].

Il envoya ensuite son chambellan Robert d'Epinay et Jean de Beaucé pour prendre possession de la ville de Fougères, et recevoir le serment de fidélité do Pierre-le-Porc, seigneur de Larchapt, qui en était gouverneur, et celui des habitants ; ce qui fut exécuté le 8 janvier 1429 (D. Morice, t. 1, p. 505 et 506 ; t. IV, 1213 et suivantes, 1220 et suivantes). (L. Maupillé et A. Bertin, 1846).

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